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ALGÉRIE - FRANCE - APPELS DES DEUX RIVES : POUR QUE SE RÉALISENT LES ESPOIRS DE LIBERTÉ, DE JUSTICE ET D’ AMITIÉ ENTRE NOS DEUX PEUPLES

jeudi 27 décembre 2012


L’APPEL DU CERCLE NEDJMA : LEVER LES HYPOTHÈQUES - El Watan
le 15 décembre 2012


POUR UNE ÈRE NOUVELLE DANS LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET L’ ALGÉRIE - “Le Monde” du 19 décembre 2012.



L’APPEL DU CERCLE NEDJMA

LEVER LES HYPOTHÈQUES

El Watan
le 15 décembre 2012

http://www.elwatan.dz/hebdo/france/l-appel-du-cercle-nedjma-lever-les-hypotheques-15-12-2012-195942_155.php

Le voyage du président François Hollande en Algérie semble avoir pour objectif de donner un nouveau souffle à la coopération entre les deux pays afin de lever toutes les hypothèques qui pèsent sur celle-ci.

Sans doute, plusieurs dossiers feront l’objet de négociations. L’importance accordée aux questions économiques doit aller au delà de simples contrats industriels et commerciaux. Elles doivent intégrer les données relatives au développement des nouveaux secteurs porteurs de l’économie d’aujourd’hui (biotechnologies, technologies de l’information et de la communication, énergies renouvelables...), en mettant en œuvre de véritables programmes communs de formation, de recherche et de transferts de technologie. Si, par ailleurs, l’histoire écrite par des Algériens et véhiculée par les médias rejette systématiquement tout ce qui a pu être produit par l’histoire coloniale, et qu’elle n’en retient que les seuls éléments qui permettent d’alimenter une « légende noire », c’est qu’une certaine France se donne toutes les raisons d’une bonne conscience au moindre coût, comme nous le montrent la réactivation des mythes de « l’Algérie française » et la réhabilitation des criminels de guerre.

Si nous apprécions les condamnations des massacres du 8 mai 1945 et du 17 octobre 1961, nous estimons que la rupture avec la tradition historique coloniale qu’opère, avec courage, une nouvelle génération d’historiens ne saurait porter tous ses fruits tant que l’enseignement de l’histoire coloniale n’est pas envisagé comme un problème national et que la responsabilité historique de l’Etat français dans le drame algérien n’est pas reconnue. Et, à partir de là, nous l’espérons, l’instruction civique pourra faire son œuvre. La situation des libertés dans notre pays est à bien des égards préoccupante. Nous ne demandons pas aux Français et à leurs gouvernants de se substituer à notre peuple pour instaurer la démocratie.

Nous leur demandons de ne pas contrecarrer les espoirs de liberté, de justice et d’amitié entre nos deux peuples, en se portant au secours de l’affairisme, des forces d’oppression et d’exploitation. La liberté et la convergence entre Algériens et Français dans la lutte contre le racisme, la xénophobie et les ressentiments sont à ce prix. Il faut bien admettre que les relations entre l’Algérie et la France ne se résument pas à des relations entre Etats. On ne peut évacuer la densité des rapports humains, qui impliquent des individus, des familles, des réseaux d’amitié, de syndicats, d’ONG... Les accords sur la circulation des personnes et des groupes se doivent de tenir compte de cette réalité.

Paris, 10 décembre 2012.

À l’initiative du Cercle Nedjma :
Madjid Benchikh, Ahmed Dahmani, Mohammed Harbi, Aïssa Kadri.

Mohammed Karim Abboub, Arezki Aït-Larbi, Ouali Aït Yahia, Sanhadja Akrouf, Mohammed Aliane, Zineb Ali-Benali, Tewfik Allal, Zoubir Arous, Malika Bakhti, Slimane Bedrani, Farouk Belkeddar, Yougourtha Bellache, Aicha Benabdelmoumène, Mustapha Benfodil, Ali Bensaad, Abderrahmane Bouchène, Abdelaziz Boudjadja, Fatma Boufenik, Omar Bouraba, Halim Derbal, Louisa Dris, Ait Hamadouche, Nassera Dutour, Youcef Fates, Ali Guenoun, Djamel Guerid, Mimouna Hadjam, Fouad Hakiki, Mona Harbi, Mohamed Hennad, Nahla Jabi, Tahar Khalfoune, Nourredine Khellassi, Souad Labbize, Feriel Lalami, Mehdi Larbi, Karima Lazali, Rachid Malaoui, Adlène Meddi, Arezki Metref, Nadir Moknèche, Salah Oudahar, Malika Rahal , Nourredine Saadi, Khaoula Taleb Ibrahimi, Wassyla Tamzali, Yassin Temlali, Rachid Tlemçani, Houari Touati, Nesroulah Yous, Mohand Rachid Zeggagh, Rachid Zouaimia

Pour tout contact : cerclenedjma@yahoo.fr

Sources
El Watan le 15 décembre 2012
maghrebemergent

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POUR UNE ÈRE NOUVELLE DANS LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET L’ ALGÉRIE
“Le Monde”
le 19 décembre 2012.

Cet appel, publié dans Le Monde avec les signatures de Gilles Manceron, Brahim Senouci et Tewfik Allal, reprend dans ses grandes lignes, l’appel du 28 novembre 2007 "FRANCE- ALGÉRIE : DÉPASSER LE CONTENTIEUX HISTORIQUE" [1]

À la veille du voyage du précédent président de la République en Algérie en décembre 2007, nous avons été à l’initiative d’un texte intitulé « France-Algérie, dépasser le contentieux historique » [2] qui avait été publié par deux quotidiens français, Le Monde (1er décembre 2007) et L’Humanité, et deux quotidiens algériens, Al Khabar et El Watan. Il constatait que le passé colonial continuait à faire obstacle à des relations apaisées entre les deux pays, alors que leurs citoyens aspiraient à des relations nouvelles. Il demandait aux plus hautes autorités de la République française de reconnaître que la conquête et le système colonial en Algérie était en contradiction avec les principes dont elle se réclamait. Ecartant la notion de « repentance », ainsi que toute histoire officielle et toute polarisation mémorielle sur une seule catégorie de victimes, il en appelait à un travail historique indépendant. Cinq ans plus tard, alors que François Hollande s’apprête à faire à son tour une visite présidentielle en Algérie, ces constats et ces demandes n’ont rien perdu de leur actualité, à commencer par celle de cette reconnaissance par la France, nécessaire pour faire advenir une ère nouvelle dans les relations entre les deux pays. Elle doit remettre en cause la grille de lecture du monde du XIXe siècle qui lui a permis de soutenir un système inique, trop longtemps tenu pour une entreprise banalement normale.

C’est la raison pour laquelle nous exprimons de nouveau la demande aux plus hautes autorités de la République française de reconnaître publiquement l’implication première et essentielle de la France dans les traumatismes engendrés par la colonisation en Algérie. Tout en reprenant à notre compte, deux ans après le début du « printemps arabe », les remarques que formulent aujourd’hui les intellectuels algériens du Cercle Nedjma [3], Madjid Benchikh, Ahmed Dahmani, Mohammed Harbi et Aïssa Kadri, qui expriment pour leur pays l’exigence d’une évolution démocratique de l’Algérie vers un Etat de droit respectueux des libertés. Nous souscrivons à l’idée que la manière d’aborder les questions économiques par les deux Etats doit aller au-delà des seuls contrats industriels et commerciaux pour porter sur le développement des nouveaux secteurs de l’économie ainsi que sur des programmes de formation, de recherche et de transferts de technologie. Et les rapports entre les deux pays étant aussi faits de nombreuses relations humaines et familiales, cela implique que les Etats facilitent la circulation des personnes.

En faisant écho à ces préoccupations, nous voulons exprimer l’idée qu’à la nécessité de dépasser le contentieux colonial s’ajoute celle de soutenir résolument dans l’Algérie d’aujourd’hui toutes les aspirations à la justice et à la démocratie. Ce mouvement auquel nous appelons aura sans aucun doute des répercussions bien au-delà des deux pays. Il devra préfigurer les relations futures entre nations du Sud et du Nord, soumises enfin au paradigme de l’égalité universelle entre tous les hommes.

Etienne Balibar, Simone de Bollardière, Raphaëlle Branche, Jacques Frémeaux, François Gèze, Stéphane Hessel, Jean-Charles Jauffret, Gilles Manceron, Gilbert Meynier, Eric Savarèse, Emmanuel Terray, Michel Tubiana.


appel à signature

il n’est pas trop tard pour se joindre aux signataires de cet appel, un maximum de signatures renforcera les convictions et l’action des mois et des années à venir auxquelles ce texte appelle.
Pour signer ce texte : merci d’envoyer votre signature en mentionannt brièvement votre nom et vos qualités (profession, centres d’intérêts...) à l’adresse mail suivante où toutes les signatures sont centralisées :

algerie-france@mailfr.com

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[2Voir site de la LDH-Toulon : "France-Algérie : dépasser le contentieux historique" (http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2384)

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