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DOSSIER MALI - le 20 JANVIER 2013

dimanche 20 janvier 2013


socialgerie
le 20 janvier 2013


L’AVERTISSEMENT DE TIGUENTOURINE éditorial de K. Selim - Le Quotidien d’Oran - le 20 janvier 2013 ;


GUERRE AU MALI : POURSUITE DES COMBATS ET SITUATION HUMANITAIRE AGGRAVÉE - Reporters.dz - le 20 janvier 2013 ;


LA MENACE TERRORISTE N’EST PAS LA SEULE À L’ŒUVRE CONTRE L’ ALGÉRIE - par Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran - le 20 janvier 2013 ;


NON AUX INGÉRENCES DES IMPÉRIALISTES AU MALI ET AUX PROVOCATIONS DE LEURS AGENTS ISLAMISTES EN ALGÉRIE - Communiqué du PADS - le 19 janvier 2013 ;


6 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE APRÈS L’ASSAUT - Écrit par Nordine Azzouz - 19 et 20 Janvier 2013 - Reporters.dz :


AU PAYS DU BORGNE, LE SILENCE N’EST PAS D’OR ! - Reporters.dz
- Le point - éditorial - le 20 janvier 2013 ;


"MALI KO", UNE CHANSON POUR LA PAIX AU MALI - socialgerie
brève 621



L’AVERTISSEMENT DE TIGUENTOURINE
éditorial de K. Selim
Le Quotidien d’Oran
le dimanche 20 janvier 2013

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5178219

.../... DE MANIÈRE ASSEZ FROIDE, DES ANALYSTES FRANÇAIS ONT VU DANS CETTE ATTAQUE UNE AUBAINE QUI JUSTIFIE LE CHOIX DE LEUR PAYS DE S’ENGAGER MILITAIREMENT AU MALI.
CERTAINS ONT FAIT LE COMPTE DES NATIONALITÉS DES VICTIMES POUR DÉCRÉTER QUE LA FRANCE N’EST PLUS SEULE.
D’AUTRES ONT AFFIRME, DÉJÀ, QUE L’ ALGÉRIE EST ENGAGÉE DE PLAIN-PIED DANS LA GUERRE AU MALI.

ET C’EST LA CHOSE QU’IL NE FAUT PAS LAISSER PASSER.
ON NE DOIT PAS ACCEPTER DE SE LAISSER DICTER NOS CHOIX PAR L’EXTÉRIEUR OU PAR DES TERRORISTES QUI PEUVENT OBÉIR À PLUSIEURS « DRAPEAUX ».

L’AVERTISSEMENT DE TIGUENTOURINE EST TROP LOURD POUR QUE CES QUESTIONS GRAVES NE SOIENT PAS L’OBJET D’UN DÉBAT NATIONAL.

TOUT COMME L’ÉTAT, DELABRÉ, DES INSTITUTIONS DU PAYS QUI ONT GRANDEMENT BESOIN D’ETRE REVIGORÉES PAR DE LA DÉMOCRATIE ET DE LA COMPÉTENCE.

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GUERRE AU MALI : POURSUITE DES COMBATS
ET SITUATION HUMANITAIRE AGGRAVÉE

Reporters.dz
le 20 janvier 2013

C’est toujours le flou au Mali. Alors que les soldats français et maliens entament leur neuvième journée de combat contre les terroristes, les troupes africaines promises par la Cédéao arrivent enfin. Les principaux chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique de l’Ouest se sont réunis hier à Abidjan. D’autre part, outre l’instabilité sécuritaire, le Sahel risque de se déstabiliser économiquement.

L’assaut donné par les soldats français et l’armée malienne, le 11 janvier, semble porter ses fruits. Ainsi, après la libération de la ville de Konna, c’est au tour de Diabali, sous le contrôle des terroristes d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Dine et apparemment menés par l’Algérien Abu Zeid, un des chefs d’Aqmi, d’être libérée à son tour.

Hier, le colonel malien, commandant de la région militaire ouest du Mali, dont dépend la localité de Diabali, affirmait que les djihadistes avaient « fui » et que l’armée s’apprêtait à reprendre la ville. « L’ennemi a fui, nous nous apprêtons à aller dans Diabali. Nous attendons les ordres », a déclaré, de son côté, le colonel Kaba Sangaré.

L’information, rapportée par l’AFP, a été confirmée par le préfet de la région, Seydou Traoré, qui a dit toutefois se méfier de ces terroristes, qui « sont partis précipitamment dans la nuit de mercredi à jeudi (…), mais qui peuvent revenir ». Le grand nombre de djihadistes dans cette ville et le fait qu’ils se soient mêlés à la population semblent motiver son inquiétude.
Toujours sur le terrain, et après la reprise des deux localités de Konna et de Diabali, l’armée malienne et les soldats français poussent un peu plus loin vers le Nord malien, où ils devraient porter le feu contre les djihadistes qui contrôlent encore ces territoires.

Les Africains entrent en jeu

Sur le plan diplomatique, hier, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, déclarait que « la France a été obligée d’intervenir très, très rapidement, sinon il n’y aurait plus de Mali, mais il est bien entendu que ce sont les Africains qui doivent prendre le relais ». Mais d’ici à ce que cette force africaine puisse s’organiser et prendre le relais, des semaines auront passées. Et dans ce qui semble être un clin d’œil à Alger, qui défend depuis le début l’option d’un règlement politique de la crise malienne. Mais surtout au MNLA, qui a énormément perdu de sa crédibilité, et qui a offert, il y a quelques jours, d’aider les soldats français dans l’offensive qu’ils mènent contre les islamistes terroristes. En tout état de cause, M. Fabius a souligné que, dès que possible, « il faut une discussion entre le sud et le nord du Mali, où il n’y a pas seulement que des terroristes ».

Par ailleurs, la situation humanitaire dans de nombreuses villes maliennes continue à se détériorer. Ainsi, 15 000 personnes ont quitté la ville de Konna pour se réfugier ailleurs. Elles ont fui les combats pour éviter d’être prises dans le piège.

Le 15 janvier, l’ONU estime à près de 150 000 le nombre de Maliens réfugiés dans les pays voisins, et à 230 000 le nombre de personnes déplacées dans le pays. On compte 54 100 réfugiés en Mauritanie,
50 000 au Niger, 38 800 au Burkina Faso et 1500 en Algérie.

Avec la durée des combats, cette situation risque de s’aggraver, alors que de nombreuses ONG humanitaires tirent la sonnette d’alarme.

Les va-t-en guerre sauront-ils prendre ce volet en considération ?

Sources :
http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=1663:guerre-au-mali--poursuite-des-combats-et-situation-humanitaire-aggravee&catid=2:actualite&Itemid=9

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LA MENACE TERRORISTE N’EST PAS LA SEULE À L’ŒUVRE CONTRE L’ ALGÉRIE

par Kharroubi Habib
Le Quotidien d’Oran
le 20 janvier 2013

Dans l’affaire de la prise d’otages par des terroristes sur le site gazier d’In Amenas, l’Etat algérien s’est conformé au précepte adopté par la communauté internationale interdisant aux Etats de négocier avec les ravisseurs ou de céder à leurs exigences.

Parce qu’ils ont eu des ressortissants parmi les otages pris, des Etats ont tenté de dicter aux autorités algériennes ce qu’elles devaient faire en la circonstance. Il était normal, compréhensif qu’ils s’inquiètent du sort de leurs ressortissants et qu’ils demandent aux autorités algériennes de faire le maximum pour tenter de les délivrer sans pertes de vies humaines. Ce qui ne l’est pas c’est d’avoir voulu les dissuader d’user de la force pour mettre un terme à la prise d’otages.

Le comportement de certains de ces Etats a sous prétexte de considérations humanitaires pris la forme d’une ingérence dans une affaire relevant de la seule souveraineté de l’Etat algérien. Il y a eu ceux qui ont argué de l’impréparation et de l’incompétence des forces de sécurité algériennes à gérer une crise de celle survenue à In Amenas pour tenter d’imposer aux autorités algériennes « l’aide » sur le terrain de leurs « spécialistes » ès lutte antiterroriste. D’autres qui ont fait pression pour qu’elles optent pour une issue autre que l’assaut contre les preneurs d’otages.

Si l’Algérie avait cédé à l’une ou l’autre option que ces puissances ont voulu lui imposer, les conséquences pour elle en auraient été terriblement néfastes. Après cela, qui en effet à travers le monde s’aviserait de considérer l’Algérie comme un Etat souverain et un acteur à l’expertise avérée dans la lutte antiterroriste. Son refus de l’offre d’aide des unes et de l’injonction des autres était la seule façon de démontrer que dans un monde impitoyable elle entend préserver sa souveraineté nationale et qu’elle a les capacités de mettre en échec tout ce qui vise à porter atteinte à celle-ci.

Le terrorisme opérant sous la couverture de l’islamisme est une menace planant sur le pays dont les Algériens mesurent l’exacte réalité. Ils savent qu’elle est d’autant plus dangereuse que ceux qui tentent par elle de faire plier le pays s’intègrent dans un plan de déstabilisation de l’Algérie dont ils ne sont que les sous-traitants. Ce plan est celui des puissances qui ont inscrit l’Algérie dans la liste des Etats à déstructurer et des nations à détruire. Là où elles l’ont mis en œuvre, leur alliance avec le terrorisme islamiste qu’elles sont censées combattre s’est révélée au grand jour. A ce terrorisme islamiste, elles ont créé partout aux frontières de l’Algérie les conditions d’être en situation d’agir contre elle.

L’attaque terroriste qui s’est produite à In Amenas en est la preuve. Pour ses commanditaires, il s’est agi de tester la réactivité algérienne et les capacités des forces de sécurité nationale à y répliquer. Et c’est pour instaurer le doute sur l’efficacité de ces capacités que les autorités algériennes ont été mises sous pression par certaines chancelleries afin qu’elles aliènent la souveraineté et la liberté de décision de l’Etat algérien. Il serait suicidaire pour l’Algérie de considérer que les Etats avec lesquels elle a contracté des « partenariats stratégiques » qu’ils soient économiques ou sécuritaires respectent sa souveraineté et n’ont aucune mauvaise intention contre son intégrité nationale et le statut de puissance régionale que lui confèrent son potentiel économique et humain et sa force militaire.



NON
AUX INGÉRENCES DES IMPÉRIALISTES AU MALI
ET AUX PROVOCATIONS
DE LEURS AGENTS ISLAMISTES EN ALGÉRIE

Communiqué
Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme 19 janvier 2013

L’impérialisme français poursuit sans relâche l’exécution de son plan de contrôle politique et militaire total de ses anciennes colonies africaines. Après la Côte d’Ivoire où ses commandos avaient démis par la force Gbagbo, envoyé ce dernier dans une prison de La Haye et installé sa marionnette Ouattara, il vient de lancer son armada aérienne et de débarquer ses troupes au Mali sous le prétexte de combattre des groupes armés islamistes déployés au nord de ce pays et de défendre son intégrité territoriale.

Depuis maintenant une semaine les impérialistes français tentent de réaliser un de leurs objectifs : déployer durablement leurs troupes militaires au Mali, transformer ce pays en tête de pont afin de contrôler les richesses du Sahel, avec la bénédiction de l’ONU, instance de marchandage et de partage du monde en zones d’influence des puissances impérialistes. Grâce à la soi-disant légitimité internationale délivrée à son action par l’ONU, l’impérialisme français a obtenu l’habilitation de la Cédéao, son instrument néo-colonialiste, à jouer au gendarme de la Françafrique, faire et défaire les régimes africains au gré de ses intérêts.

Ce prétexte est grossier et hypocrite. Que ce soit sous un gouvernement de droite ou un gouvernement de "gauche", l’impérialisme s’est toujours appuyé sur les mouvements réactionnaires qui se camouflent sous la religion pour contrer la volonté d’émancipation des peuples de la domination impérialiste et abattre les dirigeants qui lui tiennent tête.

Il vient de faire d’une pierre deux coups. Ses troupes prennent pied au Mali. Et il camoufle sous cette intervention son plan d’encerclement de l’Algérie par le sud en vue de renforcer ses pressions sur nos gouvernants pour les pousser encore plus dans la voie de la compromission et de la rupture avec ses orientations anti-impérialistes traditionnelles. Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme condamne l’autorisation accordée par le gouvernement algérien au survol du territoire de l’Algérie par les avions militaires français.

L’impérialisme trompe le peuple malien auquel il veut faire croire qu’il cherche à le protéger des hordes obscurantistes. Il faut être naïf, aveugle ou de mauvaise foi pour oublier ou ne pas voir que depuis des dizaines d’années ces groupes et leurs régimes sont et ont été les meilleurs auxiliaires de l’impérialisme : Afghanistan, Bosnie, Kosovo, Libye, et maintenant Syrie. Peut-on oublier que durant les années 1990 les dirigeants socialistes français ont appuyé le Front islamique du Salut en Algérie en exigeant de reconnaître sa prétendue "victoire électorale" de décembre 1991 et contribué à répandre les pires campagnes de mensonges visant à innocenter les groupes islamistes armés dans les massacres commis en Algérie ? Comment peut-on croire que les puissances impérialistes vont libérer les Maliens de la dictature des groupes obscurantistes, alors qu’elles ont mis à feu et sang la Syrie pour tenter de les placer à la tête de ce pays avec l’appui des régimes monarcho-théocratiques de l’Arabie saoudite et du Qatar ?

L’impérialisme est confronté à la plus grave crise économique structurelle de son histoire. Il a besoin de diviser les peuples. Tout en prétendant les combattre dans certains pays il soutient dans d’autres les groupes religieux fanatiques qui organisent dans les pays arabes et musulmans des diversions en imposant par la terreur des pratiques religieuses moyenâgeuses. Ces diversions ont pour but et pour résultat d’empêcher les peuples de réfléchir aux mesures politiques, économiques et sociales à prendre pour se libérer du pillage de leurs richesses par les multinationales, pour secouer la domination impérialiste, transformer de façon révolutionnaire les bases économiques de leurs pays. L’impérialisme entretient de façon sournoise ou déclarée l’existence et l’influence de ces groupes. Il en tire profit pour justifier le fichage policier de tous les peuples. Il propage le racisme islamophobe. Il allume les guerres internes dans les pays arabes et islamiques. Il se présente ensuite sous le masque du "sauveur". En fait, il tente de se créer de toutes pièces les prétextes pour dépêcher dans ces pays ses espions, ses agents, ses mercenaires, ses tueurs à gage et ses militaires, et installer des marionnettes aux commandes.

Ce qui se passe au Mali et ce qui vient de se passer dans le complexe gazier de In Amenas avec l’incursion de groupes lourdement armés à partir de la Libye, la prise de dizaines d’otages étrangers, le massacre d’un certain nombre d’entre eux, ne sont que la suite prévisible de l’intervention militaire en Libye des puissances impérialistes, des USA, de l’Angleterre, de la France, de l’OTAN, de l’Union européenne. La liquidation par la force du régime de Kaddafi avec l’appui des forces les plus rétrogrades de ce pays fait peser sur l’Algérie de graves dangers et l’expose à toutes les provocations montées par les services subversifs de ces puissances.
Cette liquidation a encouragé partout les forces obscurantistes à relever la tête dans leur sinistre marche pour la prise du pouvoir. Ce sont les puissances impérialistes qui organisent l’insécurité généralisée dans la région pour justifier leurs ingérences. L’émir du Qatar, ami des dirigeants français, ne cache pas qu’il soutient et finance ouvertement les terroristes islamistes intégristes envoyés de Libye au Mali. Aucun gouvernement, pas même le gouvernement algérien, ne l’a condamné. Les dirigeants français exploitent ensuite la présence des bandes terroristes pour s’ingérer dans les affaires du Mali.

Sous prétexte de prêter leur assistance dans la lutte contre les bandes islamistes armées, les puissances impérialistes font pression pour amener le régime algérien à accepter le principe de la présence de leurs "experts" militaires dans le Sahara algérien, premier pas vers l’installation de bases militaires destinées à miner le pays de l’intérieur. Le peuple algérien n’est pas dupe. C’est pourquoi il rejette l’intervention de ces puissances dans ses problèmes internes et réagit avec indignation aux tentatives des dirigeants de la Grande-Bretagne, des USA et d’autres pays de dicter leurs vues aux responsables militaires algériens sur la manière de neutraliser ces groupes criminels.

Ce sont les dirigeants des puissances impérialistes qui portent la responsabilité de la mort de nombreux travailleurs, techniciens algériens et étrangers du site gazier de In Amenas. Les communistes algériens expriment leur solidarité avec les familles de toutes les victimes de l’opération terroriste d’In Amenas, sacrifiées par l’impérialisme pour réaliser ses plans de domination de la région.

Ces événements ne surprennent pas les communistes algériens. Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme a prévenu à maintes occasions les travailleurs et le peuple algériens sur les conséquences qui allaient résulter de l’agression impérialiste en Libye et, d’une manière générale, de son agressivité dans le monde. Mais il n’y a pas de fatalité. Les travailleurs et les peuples sont en mesure de lui résister et de lui infliger des défaites.

Il appartient aux peuples, à leurs forces révolutionnaires et progressistes de combattre par leurs propres moyens les courants rétrogrades, les ingérences et les guerres destructrices impérialistes qui favorisent l’extension de ces courants, renforcent l’exploitation et l’oppression des peuples. Face à cette collusion réactionnaire interne et externe, ils doivent compter sur la mobilisation interne de leurs masses laborieuses et sur la solidarité des forces de progrès dans le monde. La clé de la résistance est d’abord l’édification de partis révolutionnaires décidés à mettre fin à l’exploitation et à la domination capitaliste et impérialiste.

Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme 19 janvier 2013


6 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE APRÈS L’ASSAUT


Écrit par Nordine Azzouz Samedi, 19 Janvier 2013
Mise à jour le Dimanche, 20 Janvier 2013

Reporters.dz
le 20 janvier 2013

L’opération militaire antiterroriste extrêmement difficile et complexe menée contre le groupe qui a attaqué le 16 janvier dernier le site gazier de Tiguentourine, s’est terminée hier avec moins de dégâts humains et matériels qu’aurait laissé supposer un raid terroriste d’une telle ampleur.

En attendant le bilan des experts et des politiques, six éléments peuvent être retenus en guise de synthèse, ainsi que des effets d’une crise qui aurait sans doute pu coûter très cher à l’Algérie, mais dont l’onde de choc risque de durer plus longtemps. En particulier sur le secteur des hydrocarbures qui a besoin d’une vraie opération de déchocage après le coup dur qu’il vient d’essuyer.

La communication

La communication officielle et des médias publics, la télévision en particulier, n’a, encore une fois, pas été le point fort des autorités. Les générations anciennes auront noté que deux ministres, celui de l’Intérieur et de la Communication, se sont exprimés à plusieurs reprises sur le déroulement de la prise d’otage sur le site gazier. Mais c’est se tromper d’époque que de prétendre que cela suffisait, d’autant plus que les deux responsables en question se sont contredits - ce qui peut arriver en situation d’exception comme celle que vit la région d’In Amenas - sur la provenance du groupe terroriste. Le plus frustrant, cependant, est la couverture de la télévision. L’ENTV a, encore une fois, semblé dépassée par les évènements au point où il n’y a pas eu le « direct » ni à partir de la cellule de crise du chef-lieu d’Illizi et encore moins à proximité du théâtre des opérations de libération des otages. Point d’experts crédibles et véritables spécialistes du Sahel sur les plateaux.

Des dégâts diplomatiques limités

Les dégâts diplomatiques ont été moins importants que prévus, même si l’affaire risque de laisser des traces sur les relations d’Alger avec Londres, Oslo et Tokyo. Le Japon, qui déplore la perte de plusieurs de ses ressortissants et qui n’a pas encore de nouvelles d’au moins cinq d’entre eux, a été le plus critique des opérations menées par les forces spéciales algériennes pour libérer les otages et sécuriser une grande partie du site investi par le groupe terroriste dénommé « Les signataires par le sang ». Vendredi dernier, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, avait abrégé sa tournée en Asie.
La tonalité générale perçue à travers la réaction des grandes capitales occidentales dans le monde est toutefois celle de la compréhension de la difficulté de la situation dans laquelle l’Algérie et ses services de sécurité se trouvaient. La fermeté des autorités dans le traitement de cette affaire, qui aurait pu déraper vers le pire, a sans doute évité que la crise ne perdure et ne se développe sur le terrain que souhaitaient les commanditaires : prendre les otages pour en faire une arme de marchandage.

De vraies questions
sur le dispositif sécuritaire

Il n’y a pas de risque zéro. Et si cela existait, les tours jumelles du World Trade Center n’auraient pas été détruites le 11 septembre 2001. Cette vérité n’empêche pas de se poser des questions sur le dispositif de sécurité et de surveillance en vigueur dans le site gazier et dans tout le périmètre environnant de Tiguentourine. Le moins que l’on puisse dire dans cette affaire est que les actes n’ont pas suivi le discours. Depuis le début de la révolution en Libye et jusqu’après la chute de Kadhafi, les autorités algériennes, en particulier les ministres diplomates, n’ont pas cessé de pointer le péril sécuritaire et le regain djihadiste généré par le chaos libyen. Certaines déclarations sur la prolifération des armes et leur circulation sur la bande sahélienne étaient de véritables expertises sur le sujet. L’attaque d’In Amenas a malheureusement montré que ce discours n’était pas suivi par des actions préventives permettant au moins la sécurisation des sites stratégiques. Cela est d’autant plus surprenant que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a participé à un mini sommet antiterroriste à Ghadamès, en Libye, le samedi 12 janvier 2012, soit quatre jours avant l’attaque.

Un argument pour Paris dans la guerre
contre les groupes armés du Nord-Mali

S’il est très loin le temps où Alger cherchait des arguments pour justifier la guerre contre les groupes armés islamistes -le 11 septembre 2001 est passé par là -, ce qui s’est passé à Tiguentourine permet à la France d’avoir en revanche de précieux éléments à sa thèse selon laquelle il fallait rapidement intervenir au Mali. La guerre dans ce pays contre les groupes armés islamistes, qui contrôlent les territoires du Nord, devrait donc s’intensifier, d’autant que le sommet d’Abidjan, qui s’est tenu hier pour faire le point sur le dispositif d’intervention des Etats de la Cédéao, accélère la perspective d’un déploiement africain, dont le retard a suscité quelques inquiétudes sur les capacités opérationnelles des troupes des Etats membres qui seront envoyées sur le terrain.

Stress sur les hydrocarbures

Le plus important immédiatement est l’état de la plate-forme gazière de Tiguentourine. Si les dégâts ne sont pas importants, ce serait la bonne nouvelle de ces derniers jours. C’est cela qui sera analysé par les experts pétroliers, car le site d’In Amenas représente à peu près 15% de la production gazière nationale. S’il reprend relativement son activité, les inquiétudes ne peuvent que s’atténuer. Il y aura, c’est inévitable, un serrement de vis au plan de la sécurité. Même si les entreprises l’oublient, les assureurs seront là pour le rappeler. Et vite, d’ailleurs. Les compagnies d’assurances vont faire payer plus cher les polices d’assurance pour l’Algérie et elles vont être encore plus à cheval sur les dispositifs. Pour le reste, la loi sur les hydrocarbures, qui sera votée – comme une lettre à la poste – le 21 janvier prochain, ne risque pas d’être enterrée par l’attaque des « Signataires par le sang ». C’est son contenu qui est déterminant. Si elle convainc de nouveaux investisseurs pour les énergies conventionnelles et non conventionnelles, ce sera très prosaïquement sur la base des gains escomptés. L’Algérie, en dépit du mauvais coup, reste une destination « raisonnable ». Ce qui compte pour les entreprises étrangères, c’est surtout la fiscalité. Elles se sont faites une raison depuis des lustres du 51/49, mais la réduction des marges des bénéfices est devenue rédhibitoire. Pour le reste, on sait que les besoins énergétiques sont importants et qu’il y aura toujours des entreprises intéressées. Dans les années 1990, la compagnie américaine Anadarko a fait figure de pionnier dans un contexte sécuritaire autrement plus anxiogène qu’aujourd’hui. Elle a fait beaucoup d’émules. Et d’émulation.

Une nébuleuse terroriste imprévisible


L’attaque contre le site gazier de Tiguentourine indique une nouvelle fois que l’Algérie est dans le viseur des groupes islamo-gangsters qui sévissent dans le Sahel. La mise en échec des « signataires par le sang » par les forces spéciales algériennes ne veut pas dire la fin de la guerre contre ces groupes. Des experts s’attendent au contraire de leur part à un regain d’activité qui exige la plus grande vigilance. Alors que le sort des otages algériens et occidentaux entre leurs mains demeure inconnu, de nouvelles tentatives d’attentats spectaculaires ne sont pas à exclure pas seulement contre notre pays, mais également chez les Etats voisins et jusqu’en Afrique de l’Ouest où l’on en signale depuis des mois comme au Nigeria. Des experts n’excluent pas que le conflit de leadership entre les chefs des groupes armés n’aboutisse à une nouvelle surenchère dans la violence.

Depuis qu’il a fait scission avec Aqmi, Mokhtar Belmokhtar est tenté de prendre le leadership du « djihad » dans la région et montrer à ses concurrents, Abou Zeid notamment, qu’il est le vrai dépositaire du salafisme guerrier historique dans la région. Un juge antiterroriste français, Marc Trévidic, a indiqué hier que s’il est passé à l’acte, c’était à un moment qu’il estimait favorable pour des raisons stratégiques, pour universaliser le conflit et se placer à la tête du djihad international. Tout est imprévisible maintenant. Le front uni a bien éclaté. Ben Laden pouvait fédérer des groupes, c’est ça qui a fait Al-Qaïda. « Aujourd’hui, chacun joue sa carte. C’est dangereux, ça multiplie les risques de dérives. »

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AU PAYS DU BORGNE, LE SILENCE N’EST PAS D’OR !

Reporters.dz
Le point - éditorial
le 20 janvier 2013

Les politologues ne l’ignorent pas, un Etat dont les institutions sont le plus souvent de pures devantures, ne met pas ceux qui ont des charges de responsabilité devant des exigences hautes.
Ceux qui ont la compétence technique attendent le feu vert de politiques, qui n’existent pas, car la politique n’existe, en fait, que dans un centre restreint.
Tous les ministres ne sont en fait que des super-secrétaires généraux, ils ne sont pas des politiques.
Et les Algériens, noyés dans les médias, d’ailleurs, ont découvert que les choses nous échappaient et qu’on nous mettait en guerre, au Mali, sans qu’on l’ait vraiment décidé. Le borgne, comme les puissances étrangères, ont été plus présents que nos « politiques ».

Et c’est bien là le grave problème. Le bannissement d’une vie politique sérieuse, où l’on débat sérieusement des questions nationales, est devenu un problème critique. La réforme démocratique n’est plus un luxe. C’est devenu un impératif de sécurité nationale. C’est le vrai enseignement du drame d’In Amenas. C’est un point d’ordre pour la nation. Il risque d’être un point de rupture, si on se laisse embarquer dans des jeux faits par les autres.

pour lire l’article en entier, cliquer sur le lien (...)

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"MALI KO", UNE CHANSON POUR LA PAIX AU MALI

Paru dans "Reporters.dz"
Le 20 janvier 2013

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