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CHINE 2012

vendredi 12 avril 2013


LE CAPITALISME D’ÉTAT CHINOIS

Pour Samir Amin, « la première qualification qui s’impose à l’analyste de la réalité chinoise est : capitalisme d’État. Soit, mais cette qualification demeure vague et superficielle tant qu’on n’en analyse pas les contenus précis.
Il s’agit de capitalisme au sens où le rapport auquel les travailleurs sont soumis par les pouvoirs qui organisent la production est analogue à celui qui caractérise le capitalisme : travail soumis et aliéné, extraction de surtravail. Des formes brutales à l’extrême d’exploitation des travailleurs — dans les mines de charbon, dans les cadences infernales des ateliers qui emploient de la main-d’œuvre féminine — existent en Chine.
C’est un scandale pour un pays qui prétend vouloir avancer sur la route du socialisme.
Néanmoins, la mise en place d’un régime de capitalisme d’État est incontournable ; et elle le demeurera partout. ».

Michel Peyret le 10 avril 2013


CHINE 2012

Samir Amin

Les débats concernant le présent et l’avenir de la Chine — puissance « émergente » — me laissent toujours sceptique [1].

Les uns considèrent que la Chine a définitivement opté pour la « voie capitaliste » et envisage même d’accélérer son insertion dans la globalisation capitaliste contemporaine. Ils s’en félicitent et souhaitent seulement que ce « retour à la normale » (le capitalisme étant la « fin de l’histoire ») s’accompagne d’une évolution démocratique sur le mode occidental (pluripartisme, élections, droits de l’homme). Ceux-là croient — ou doivent croire — à la possibilité pour la Chine de « rattraper » par ce moyen (en termes de revenu par tête), fût-ce progressivement, les sociétés opulentes de l’Occident — ce que je ne crois pas possible.
La droite chinoise partage ces points de vue. D’autres le déplorent au nom des valeurs du « socialisme trahi ». Certains s’associent aux formulations dominantes en Occident des champions du China bashing [2].

Les autres — les pouvoirs en place à Beijing — qualifient la voie choisie de « socialisme aux couleurs de la Chine », sans plus de précision. Mais on peut découvrir ces spécificités en lisant attentivement les textes officiels, en particulier les plans quinquennaux, précis et pris au sérieux.

En fait la question — la Chine est-elle capitaliste ou socialiste ? — est mal posée, trop générale et abstraite pour que la réponse dans les termes de cette alternative absolue fasse sens.
Car la Chine est effectivement engagée sur une voie originale depuis 1950 et peut être même depuis la révolution des Taiping au 19e siècle. Je tenterai donc ici de préciser le contenu de cette voie originale à chacune des étapes de son déploiement de 1950 à aujourd’hui (2012).

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extraits
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… Grands succès, défis nouveaux

La Chine n’est pas aujourd’hui à la croisée des chemins. Elle l’a été chaque jour depuis 1950. Des forces sociales et politiques de droite et de gauche présentes dans la société et le parti se sont affrontées en permanence.

D’où vient la droite chinoise ? Certes, les anciennes bourgeoisies compradore et bureaucratique du Kuomintang avaient été exclues du pouvoir. Cependant, au cours de la guerre de libération, des segments entiers des classes moyennes, professionnels, fonctionnaires, industriels déçus par l’inefficacité du Kuomintang face à l’agresseur japonais, s’étaient rapprochés du parti communiste, voire y avaient adhéré. Beaucoup d’entre eux — mais certainement pas tous — étaient demeurés nationalistes sans plus. Par la suite, à partir de 1990 avec l’ouverture à l’initiative privée, une nouvelle droite, autrement plus puissante, a fait son apparition, qui ne se réduit pas aux « hommes d’affaires » qui ont réussi et fait fortune (parfois de façon colossale), renforcés par leur clientèle — dont des responsables de l’État et du parti, confondant contrôle et collusion, voire corrompus.

Ce succès, comme toujours, inspire des adhésions aux idées de droite dans les classes moyennes éduquées, en expansion. C’est dans ce sens que la croissance de l’inégalité — même si elle n’a rien à voir avec celle qui caractérise les autres pays du Sud — constitue un danger politique majeur, le véhicule de la progression des idées de droite, de la dépolitisation et des illusions naïves.

Je ferai ici une observation complémentaire qui me paraît importante : la petite production, notamment paysanne, n’inspire pas des idées de droite comme Lénine le pensait (cela était juste dans les conditions russes). La situation de la Chine est toute différente celle de l’ex-URSS. La paysannerie chinoise, dans l’ensemble, n’est pas réactionnaire, car elle ne défend pas le principe de la propriété privée, en contraste avec la paysannerie soviétique, que les communistes ne sont jamais parvenus à détacher de leur alignement sur les koulaks pour la défense de la propriété privée. Au contraire, la paysannerie chinoise de petits producteurs (sans être des petits propriétaires) est aujourd’hui une classe qui ne propose pas des solutions de droite, mais au contraire se situe dans le camp des forces en mouvement pour l’adoption de politiques plus courageuses sur les plans sociaux et écologiques. Le puissant mouvement de « rénovation de la société rurale » en constitue le témoignage. La campagne chinoise se situe largement dans le camp de la gauche, avec la classe ouvrière. La gauche a ses intellectuels organiques et elle exerce une certaine influence sur les appareils de l’État et du parti.

Le conflit permanent entre la droite et la gauche en Chine a toujours trouvé son reflet dans les lignes politiques successives mises en œuvre par la direction du parti et de l’État. À l’époque maoïste, la ligne de gauche ne l’a pas emporté sans combat. Prenant la mesure de la progression des idées de droite au sein du parti et de sa direction, un peu sur le modèle soviétique, Mao a déclenché la Révolution culturelle pour la combattre. « Feu sur le Quartier Général », c’est-à-dire les instances dirigeantes du Parti, là où se constitue « la nouvelle bourgeoisie ». Mais si la Révolution culturelle a répondu aux attentes de Mao durant les deux premières années de son déploiement, elle a par la suite dérivé dans l’anarchie, associée à la perte de contrôle de la gauche du parti et de Mao sur la succession des événements. Cette dérive a favorisé une reprise en main de l’État et du parti qui a donné ses chances à la droite. Depuis, la droite est toujours fortement présente dans toutes les instances dirigeantes. Mais la gauche reste présente sur le terrain, contraignant la direction suprême à des compromis de « centre » — centre droit ou centre gauche ?

Pour comprendre la nature des défis auxquels la Chine est confrontée aujourd’hui, il est indispensable de savoir que le conflit entre le projet souverain chinois tel qu’il est et celui de l’impérialisme nord-américain et de ses alliés subalternes européens et japonais est appelé à croître en intensité au fur et à mesure de son succès. Les domaines du conflit sont multiples : le contrôle par la Chine des technologies modernes, l’accès aux ressources de la planète, le renforcement des capacités militaires de la Chine, la poursuite de l’objectif de reconstruction de la politique internationale sur la base de la reconnaissance du droit souverain des peuples à choisir leur système politique et économique. Chacun de ces objectifs entre en conflit direct avec ceux poursuivis par l’alliance de la triade impérialiste.

La stratégie politique des États-Unis s’est assigné l’objectif du contrôle militaire de la planète, seul moyen pour Washington de conserver les avantages que lui confère son hégémonie. Les guerres préventives engagées au Moyen-Orient poursuivent cet objectif, et dans ce sens elles constituent les préliminaires à la guerre préventive (nucléaire) contre la Chine, envisagée froidement comme éventuellement nécessaire par l’establishment nord-américain, « avant qu’il ne soit trop tard ». Tenir au chaud l’hostilité à l’égard de la Chine par le soutien aux esclavagistes du Tibet et du Sinkiang, le renforcement de la présence navale américaine en mer de Chine, l’encouragement prodigué au Japon engagé dans la construction de sa force militaire, tout ça est indissociable de cette stratégie globale hostile à la Chine. Les champions du China bashing contribuent à entretenir cette hostilité.

Simultanément, Washington s’emploie à manœuvrer pour amadouer les ambitions éventuelles de la Chine et des autres pays qualifiés d’émergents par la création du G20, destiné à donner aux pays concernés l’illusion que leur adhésion à la mondialisation libérale servirait leurs intérêts. Le G2 (États-Unis/Chine) constitue — dans cet esprit — un piège, qui, en faisant de la Chine le complice des aventures impérialistes des États-Unis, ferait perdre toute sa crédibilité à la politique extérieure pacifique de Beijing.

La seule réponse efficace possible à cette stratégie doit marcher sur deux jambes :

  • renforcer les capacités militaires de la Chine et les doter d’une puissance de riposte dissuasive ;
  • poursuivre avec ténacité l’objectif de la reconstruction d’un système politique international polycentrique, respectueux de toutes les souverainetés nationales, et agir dans ce sens pour la réhabilitation de l’ONU marginalisée par l’Otan.

J’insisterai sur l’importance décisive de cet objectif qui implique la reconstruction prioritaire d’un « front du Sud » (Bandung 2 ?) capable de soutenir les initiatives indépendantes des peuples et des États du Sud. Il implique à son tour que la Chine prenne conscience qu’elle n’a pas les moyens d’un éventuel alignement sur les pratiques prédatrices de l’impérialisme (le pillage des ressources naturelles de la planète), faute de puissance militaire analogue à celle des États-Unis, laquelle constitue en dernier ressort la garantie du succès des projets impérialistes. La Chine par contre a beaucoup à gagner en développant son offre de soutien à l’industrialisation des pays du Sud, que le Club des « donateurs » impérialistes s’emploie à rendre impossible.

Le langage tenu par les autorités chinoises concernant les questions internationales, réservé à l’extrême (ce qu’on peut comprendre) ne permet pas de savoir dans quelle mesure les dirigeants du pays sont conscients des défis analysés plus haut. Plus grave, ce choix renforce dans l’opinion l’illusion naïve et la dépolitisation.

L’autre volet du défi concerne la question de la démocratisation de la gestion politique et sociale du pays.

Mao avait conçu et mis en œuvre un principe général de la gestion politique de la Chine nouvelle qu’il avait résumé dans les termes suivants : rassembler la gauche, neutraliser (j’ajoute : et non éliminer) la droite, gouverner au centre gauche. Il s’agit là, à mon avis, de la meilleure manière de concevoir d’une manière efficace la progression par avancées successives, comprises et soutenues par les grandes majorités. Mao avait donné de cette manière un contenu positif au concept de démocratisation de la société, associé au progrès social sur la longue route vers le socialisme. Il en avait formulé la méthode de mise en œuvre : « la ligne de masse » (descendre dans les masses, apprendre de leurs luttes, remonter aux sommets du pouvoir). Lin Chun a analysé avec précision la méthode et les résultats qu’elle a permis d’obtenir.

La question de la démocratisation associée au progrès social — par contraste avec la « démocratie » dissociée du progrès social (et même fréquemment associée à la régression sociale) — ne concerne pas seulement la Chine, mais tous les peuples de la planète. Les méthodes à mettre en œuvre pour y parvenir ne peuvent être résumées dans une formule unique, valable en tout temps et en tous lieux. En tout cas, la formule offerte par la propagande médiatique occidentale — pluripartisme et élections — est tout simplement à rejeter. Et la « démocratie » qu’elle permet tourne à la farce, même en Occident, a fortiori ailleurs.
La « ligne de masse » constituait le moyen de produire le consensus sur des objectifs stratégiques successifs, en progression continue. Elle fait contraste avec le « consensus » obtenu dans les pays occidentaux par la manipulation médiatique et la farce électorale, ce consensus n’étant rien d’autre que l’alignement sur les exigences du pouvoir du capital.

Mais aujourd’hui, par où commencer pour reconstruire l’équivalent d’une nouvelle ligne de masse dans les conditions nouvelles de la société ? La tâche n’est pas facile. Car le pouvoir de direction passé largement aux droites dans le parti communiste assoit la stabilité de sa gestion sur la dépolitisation et sur les illusions naïves qui l’accompagnent. Le succès même des politiques de développement renforce la tendance spontanée à aller dans cette direction. On croit largement en Chine, dans les classes moyennes, que la voie royale vers le rattrapage du mode de vie des pays opulents est désormais ouverte sans obstacle ; on croit que les États de la triade (États-Unis, Europe, Japon) ne s’y opposent pas ; on admire même les modes américaines sans critiques, etc. C’est le cas en particulier dans les classes moyennes urbaines, en expansion rapide et dont les conditions de vie se sont prodigieusement améliorées. Le lavage de cerveau auquel sont soumis les étudiants chinois aux États-Unis, particulièrement en sciences sociales, associé au repoussoir que constitue l’enseignement officiel du marxisme, scolaire et ennuyeux, a contribué à rétrécir les espaces de débats critiques radicaux.

Le pouvoir en Chine n’est pas insensible à la question sociale. Non pas seulement par un discours traditionnel fondé sur le marxisme, mais également parce que le peuple chinois qui a appris à lutter et continue à le faire l’y oblige. Et si dans les années 1990 cette dimension sociale avait reculé devant les priorités immédiates de l’accélération de la croissance, aujourd’hui la tendance est inversée. Au moment même où les conquêtes sociales-démocrates de la sécurité sociale sont rongées dans l’Occident opulent, la Chine pauvre met en œuvre son expansion, dans ses trois dimensions — santé, logement, retraites. La politique du logement populaire de la Chine, vilipendée par le China bashing des droites et gauches européennes, ferait pourtant baver d’envie, non seulement en Inde ou au Brésil, mais tout autant dans les banlieues de Paris, Londres ou Chicago !

La sécurité sociale et le système de retraite couvrent déjà 50 % de la population urbaine (passée, rappelons-le de 200 à 600 millions d’habitants !) et le Plan (toujours exécuté en Chine) prévoit de porter cette population à 85 % dans les années à venir. Que les journalistes du China Bashing nous donnent des exemples comparables dans les « pays engagés sur la voie démocratique » sur lesquels ils ne tarissent pas d’éloges. Néanmoins, le débat reste ouvert sur les modalités de mise en œuvre du système. La gauche préconise le système français de la répartition fondé sur le principe de la solidarité entre les travailleurs et les générations — et prépare le socialisme à venir — la droite évidemment met en avant l’odieux système américain des fonds de pension, qui divise les travailleurs et transfère le risque du capital au travail.

Cependant, l’acquisition d’avantages sociaux ne suffit pas si elle n’est pas associée à la démocratisation de la gestion politique de la société, de sa repolitisation par des moyens qui renforcent l’invention créatrice de formes d’avenir socialiste et communiste.

L’adhésion aux principes avancés ad nauseam par les médias occidentaux et les spécialistes du China Bashing, défendue par des « dissidents » présentés comme d’authentiques « démocrates » — le pluripartisme électoral — ne répond pas au défi. Au contraire, la mise en œuvre de ces principes ne pourrait produire en Chine, comme le démontrent toutes les expériences du monde contemporain (en Russie, en Europe orientale, dans le monde arabe), que l’autodestruction du projet d’émergence et de renaissance sociale, autodestruction qui est en fait l’objectif poursuivi, masqué par une rhétorique creuse (« on ne connaît pas d’autre solution que les élections pluripartites » !). Mais il ne suffit pas d’opposer au refus de cette mauvaise recette le repli sur les positions rigides de défense des privilèges du parti, lui-même sclérosé et transformé en institution destinée au recrutement des responsables de la gestion de l’État. Il faut inventer du nouveau.

Les objectifs de la repolitisation et la création des conditions favorables à l’invention de réponses nouvelles ne peuvent être obtenus par des campagnes de propagande.
Ils ne peuvent être impulsés qu’à travers la poursuite des luttes sociales, politiques et idéologiques.
Cela implique la reconnaissance préalable de la légitimité de ces luttes, une législation fondée sur les droits collectifs — d’organisation, d’expression et de prises d’initiatives.
Cela implique que le parti lui-même s’engage dans ces luttes ; autrement dit, réinvente la formule maoïste de la ligne de masse. La repolitisation n’a pas de sens si elle n’est pas associée à des procédures qui favorisent la conquête graduelle de responsabilité des travailleurs dans la gestion de leur société à tous les niveaux — l’entreprise, la localité, la nation.
Un programme de ce genre n’exclut pas la reconnaissance des droits de la personne individuelle. Au contraire, il en suppose l’institutionnalisation.
Sa mise en œuvre permettrait de réinventer des formules nouvelles de l’usage de l’élection pour le choix des responsables.

…/…extraits …/…

pour lire l’article en entier cliquer ici (…)


Voir en ligne : http://www.marx.be/fr/content/chine-2012


[1Ce papier doit beaucoup aux débats organisés en Chine (novembre-décembre 2012) par Lau Kin Chi (Linjang University, Hong Kong), en association avec la South West University de Chongqing (Wen Tiejun), les Universités Renmin et Xinhua de Beijing (Dai Jinhua, Wang Hui), la CASS (Huang Ping), et aux rencontres avec des groupes d’activistes du mouvement rural dans les provinces du Shanxi, Shaanxi, Hubei, Hunan et Chongqing. À eux tous mes remerciements et l’espoir que ce papier soit utile à la poursuite de leurs discussions. Il doit beaucoup aussi à ma lecture des écrits de Wen Tiejun et de Wang Hui.

[2China bashing. J’entends par là, ce sport favori des médias occidentaux de toutes tendances — y compris de gauche hélas — qui consiste à dénigrer systématiquement, voire criminaliser tout ce qui se fait en Chine. La Chine exporte de la pacotille pour les marchés pauvres du tiers monde (c’est vrai). Ignoble crime. Mais elle produit aussi des trains à grande vitesse, des avions, des satellites, dont on vante les qualités technologiques merveilleuses en Occident, mais auxquels la Chine n’aurait pas droit ! On fait comme si la construction en masse de logements populaires n’était pas autre chose que l’abandon des travailleurs aux bidonvilles et on assimile « l’inégalité » en Chine (les logements populaires ne sont pas des villas opulentes) et en Inde (villas opulentes et bidonvilles), etc. Le China bashing flatte l’opinion infantile que l’on retrouve dans certains courants de la « gauche » occidentale impuissante : si ce n’est pas le communisme du 23e siècle, c’est une trahison ! Le China bashing participe de la campagne systématique d’entretien de l’hostilité à l’égard de la Chine, en vue d’une agression militaire éventuelle. Il s’agit de détruire les chances d’une émergence authentique d’un grand peuple du Sud, rien de moins.

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