Accueil > SOCIAL ET SYNDICATS > TEMI TIDAFI NOUS A QUITES !

Humaniste et militant des droits de l’enfant

TEMI TIDAFI NOUS A QUITES !

"Les enfants sont nés pour être heureux"

lundi 23 novembre 2009

Triste nouvelle que la disparition de Tami Tidafi, au moment où le monde commémore le vingtième anniversaire de la Convention Internatiionale des Droits de l’Enfant, ratifiée par l’Algérie parmi 193 autres Etats. Qui veut mesurer la portée de cette disparition, peut consulter le site : http://aaefab.free.fr/ , tenu par l’ AAEFAB, "ASSOCIATION ALGERIENNE ENFANCE ET FAMILLES D’ACCUEIL BENEVOLE".

Aucun texte ou image ne peut cependant illustrer l’immense bonheur de centaines et centaines d’enfants orphelins qui ont trouvé la joie de vivre en même temps que leurs parents d’adoption. L’impulsion lucide et persévérante de Temi TIDAFI, au milieu des pires difficultés et dangers, durant la décennie sanglante notamment, est à la base de ce miracle. C’est ce qu’exprime l’article ci-dessous écrit dans El Watan par un des artisans de cette réussite. Qui nous donne doublement à penser !

Combien seraient multipliés de tels résultats si la mobilisation, outre les moyens de l’Etat, s’amplifiait pour aller au devant des aspirations aiguës et des besoins immenses dans ce domaine ! Quel exemple remarquable aussi, à propos de la "kafala", de la possibilité de faire bouger positivement les choses, en conjuguant la défense des droits humains universels et la sécularisation éclairée de la juridiction islamique en rapport avec les évolutions sociologiques.

Tami Tidafi, militant d’idéal et de terrain, je n’avais pu le revoir directement depuis 45 ans. Peu après l’indépendance, il nous apportait, avec Hamid Ait Amara, disparu récemment lui aussi, sa connaissance et son expérience précieuse des problèmes agricoles et agraires. Après le coup d’Etat de juin 1965, il connut un exil temporaire au cours duquel, mettant à profit sa formation acquise en pays socialistes, il nous a représentés quelque temps et avec compétence au siège de la "Nouvelle Revue Internationale" à Prague. De retour au pays, il a fait à Hadjout le choix difficile d’une des plus nobles formes de militantisme, au coeur des problèmes et des souffrances de la société.


TEMI TIDAFI,UN HOMME BON NOUS QUITTE

(El Watan, 22 novembre 2009)

Tami est un homme bon. Il nous a quittés le 20 novembre, jour anniversaire de la l’adoption par l’Algérie de la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant pour laquelle il a milité. Quel symbole ! Il avait fait ce qu’il fallait faire.

Cet économiste de formation s’était investi pleinement dans la protection de l’enfance privée de famille, en créant des structures d’accueil modèles mais surtout en encourageant leur prise en charge dans des familles d’accueil bénévoles.

Sa femme et lui-même, couple stérile avoua-t-il courageusement, décidèrent de tenter l’aventure en adoptant deux magnifiques garçons, d’abord Malik, ensuite Karim. Dans un témoignage poignant fait d’humilité et de bonté, il raconte sa première adoption. Il disait : « Nous avions adopté le premier qui nous avait adopté en nous souriant, en nous tendant les bras. »

Avec son épouse, il était convaincu que si l’enfant est né pour être heureux, la solution était de lui donner une famille. Malgré les aléas d’une société hostile, il est arrivé à fonder l’association de l’enfance et des familles d’accueil bénévoles en 1983, mais qui n’a pu avoir son agrément que le 7 février 1985.

C’est aussi grâce à des femmes et des hommes qu’il avait su convaincre et qui étaient là pour apprendre, comprendre et agir, que son rêve se réalisait petit à petit en bravant une hostilité sectaire contre laquelle il s’était opposé durant les années de feux et de larmes.

Il a eu à ses côtés ses nombreux amis à qui il faudrait rendre hommage parce qu’ils ont cru en lui et l’ont soutenu. Je citerai certains d’entre-eux comme le Pr Mahfoud Boucebci, Leïla Aslaoui (juriste et futur ministre), Mohamed Khadda (artiste peintre), Abdelhamid Benhadouga (écrivain), tant d’autres et moi-même, qui ont contribué à aider ces enfants nés pour être heureux.

Il y a eu d’autres combats, notamment pour la concordance de noms entre le « kafil » et le « mekfoul » qui a été accordée grâce au travail de persuasion de Temi au niveau du conseil supérieur islamique, qui a fait une fetwa.

Dors en paix Témi, beaucoup d’enfants et beaucoup de parents kafil te doivent tant. Espérons que la mission que tu t’es tracée continue son chemin.
Paix à ton âme.

Ton ami Hocine Nia
Président du conseil des sages de l’Aaefab

http://aaefab.free.fr/

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

  • Lien hypertexte

    (Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)