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POLITIQUE ET COSMÉTIQUE

mercredi 7 mai 2014

par M. Saadoune
Le Quotidien d’Oran
le 07 mai 2014

La formation du nouveau gouvernement Sellal suscite, au mieux, des commentaires anecdotiques autour de quelques noms qui partent ou qui arrivent. Certains se sont attendus, à contre-courant d’ailleurs du discours de la « stabilité » qui a marqué la campagne présidentielle, à des signaux politiques. Qui ne pouvaient d’ailleurs venir dans l’immédiat. Le régime a montré durant les semaines qui ont précédé la formalité électorale des signes de fractures et de fissures et il serait naïf de croire qu’ils se sont estompés.

Les problèmes qui se posaient - et qui n’avaient peu à voir avec le quatrième mandat - restent posés. L’élection présidentielle - ou autre - n’est pas, dans le contexte algérien, un moyen de dépasser les crises ou les blocages. Elle reste une formalité que l’on expédie - avec de plus en plus de difficultés d’ailleurs - avant de poursuivre la marche dans l’impasse. Les postes les plus importants n’ont pas changé de titulaires et quand ils changent - comme les finances - cela n’a pas de contenu politique. Le nouveau ministre des Finances qui débarque d’une banque publique n’est pas porteur d’une vision, il se contentera de continuer à faire comme son prédécesseur.

Après une élection de statuquo, il était improbable d’attendre un gouvernement exprimant un mouvement. Les promesses de « réformes » annoncées dans le discours prononcé après la prestation de serment n’étaient pas traduisibles dans le gouvernement. On a bien changé quelques têtes pour que tout reste en place. A défaut d’aller vers le changement, on aime en fournir de pâles copies. Une vieille habitude consiste à prendre à son compte les idées et les propositions des opposants pour les dévitaliser et les neutraliser. Il y a bien eu une tentative de la part du pouvoir de « s’offrir » une participation du Front des forces socialistes (FFS) qui est dans une stratégie délicate, parfois dénigrée ou incomprise, de construction d’une sorte d’alternative concertée à travers la réalisation d’un « consensus national ». Sellal lui a « offert » deux portefeuilles, il les a rejetés. Heureusement pour le FFS car une participation au gouvernement aurait permis au pouvoir de donner le change tout en discréditant l’idée sérieuse d’aller au « consensus » pour un changement de régime.

Ce type d’offres - des postes ministériels - qui a fonctionné avec le MSP dans le cadre de « L’Alliance présidentielle » ne sert en réalitéqu’à neutraliser un débat politique qui se met en place laborieusement.
Car, on nbe le dira jamais assez, la crise du régime est aussi un crise de perspective économique pour le pays.
Les discours lénifiants sur l’avenir énergétique qu’offrirait l’exploitation des gaz du gaz de schiste ne servent qu’à éviter d’aller vers la vérité.

Les perspectives économiques ne sont pas réjouissantes et il faudra sortir d’une vision rentière pour remettre le pays au travail et lui offrir de vraies perspectives.

Et, par quel bout qu’on prenne le problème, on en arrive toujours à poser la question politique du changement du système de gouvernance.

Et cette question ne peut pas être différée ou résolue par des arrangements cosmétiques.


Voir en ligne : http://www.lequotidien-oran.com/?ne...

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