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LES TRAVAILLEURS MAINTIENNENT LE MOT D’ORDRE DE GRÉVE

ANNONCE D’UNE GRÈVE ILLIMITÉE LE 28 MAI 2011 à ARCELOR MITTAL - ANNABA

LES SIDÉRURGISTES DÉNONCENT LE DÉLABREMENT ORGANISÉ DU COMPLEXE

mercredi 25 mai 2011

ALORS QUE LA GRÈVE GÉNÉRALE EST MAINTENUE POUR DIMANCHE PROCHAIN LE SYNDICAT D’ARCELORMITTAL ANNABA ACCUSE LA DIRECTION Liberté du 25 mai 2011.

ARCELORMITTAL « VEUT LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE » La Tribune le 25 mai 2011.

SIDER 1992 texte et photos - courrier d’un lecteur


ALORS QUE LA GRÈVE GÉNÉRALE EST MAINTENUE POUR DIMANCHE PROCHAIN

LE SYNDICAT D’ARCELORMITTAL ANNABA
ACCUSE LA DIRECTION

Sources :
Liberté du 25 mai 2011 ...
Réseau des démocrates ...

Tout en confirmant le mot d’ordre de grève générale de tous les travailleurs du site ArcelorMittal d’Annaba pour le 28 mai prochain, le syndicat d’entreprise a rendu public hier un brûlot à travers lequel il dénonce le non-respect par la partie étrangère du contrat de partenariat qui lie le géant mondial de l’acier à l’État algérien.

Pour les signataires du document, “la partie étrangère n’a point lésiné pour toujours faire avancer ses desseins mercantiles au détriment des intérêts algériens, surtout sociaux” .

Poursuivant leur réquisitoire contre le groupe ArcelorMittal, ils évoquent l’échec du mode de gestion adopté par les responsables du site d’El-Hadjar durant les sept premières années du contrat décennal, “lorsqu’ils s’arrangeaient pour démolir le tissu industriel autour de l’usine d’Annaba pour aller chercher très loin (souvent dans leurs propres filiales) ce qu’ils pouvaient trouver aisément localement à un prix un peu plus cher comparant à ceux des marchés asiatiques, indiens et chinois, notamment” , est-il écrit.

Au sujet des emplois, les syndicalistes révèlent qu’ArcelorMittal n’a eu cure jusqu’ici de la ressource humaine.
“C’est là un volet où le capitalisme outrancier a pris le dessus sur tout le reste, les départs en retraite se sont multipliés sans jamais songer un instant aux remplacements” , l’essentiel étant pour l’employeur que l’usine devienne plus rentable.

Et d’indiquer : “Des 18 000 postes de travail initiaux, il n’en demeure plus que 5 600 et encore moins (entre 2 000 et 3 000 seulement) n’eut été la vigilance du partenaire social.”

Par ailleurs, les syndicalistes rappelleront qu’ “avant le début du partenariat, l’usine d’El-Hadjar figurait parmi les 3-4 plus grandes usines d’Afrique” et qu’ “en 1987, cette même usine avait produit 1,6 million de tonnes d’acier liquide” .

Ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui lorsqu’on constate que “la production est à pratiquement la moitié de celle avant le partenariat et surtout quelques ateliers ont été définitivement ou presque fermés (cokerie, haut fourneau 1, four électrique, fer blanc, tuberie sans soudure)” , déplorent les représentants du syndicat.

A. Allia
LIBERTE du 25 MAI 2011

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ARCELORMITTAL « VEUT LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE »

“La Tribune”
“Économie - Algérie”
le 25 mai2011
Mohamed Rahmani

« Ce n’est pas un partenariat gagnant-gagnant, mais plutôt un marché de dupes où l’employeur a pris le beurre et l’argent du beurre. Il n’y a qu’à voir l’état de délabrement général dans lequel se trouve le complexe pour comprendre la stratégie adoptée par le groupe pour amener les pouvoirs publics à accompagner le plan d’investissement.
Nous demandons à ce qu’un bilan des dix années de partenariat soit fait et bien des choses vont apparaître.
Nous irons à la grève le 28 mai prochain tant que nos revendications salariales ne seront pas satisfaites. La fiabilité sociale durable implique l’amélioration des conditions de travail des ouvriers, y compris les augmentations de salaires ; l’employeur ne veut pas comprendre cela.

Et je vous garantis que rien ne se fera sans nous quelle que soit la situation. »
C’est en ces termes que le secrétaire général du syndicat d’entreprise ArcelorMittal, Smaïn Kouadria, a conclu la conférence de presse tenue hier au siège de son institution au complexe sidérurgique.

Cette décision fait suite au désaccord entre les deux parties lors des cinq séances de négociations où l’employeur avait proposé 5% d’augmentation dans l’immédiat, 5 autres soumis à des objectifs de production pour l’année 2011 ; pour les années 2012 et 2013, la proposition faite est de 7% pour chaque année, 4% sans conditions et 3% selon la production.

Le secrétaire général, qui dit que ces propositions sont humiliantes au vu des gains accumulés par le groupe en dix ans et des avantages accordés par les pouvoirs publics, rejette en bloc ces augmentations et maintient le mot d’ordre de grève pour le 28 mai.

Dressant un tableau de la situation générale du complexe sidérurgique, M. Kouadria a rappelé que l’usine et la production étaient bien mieux loties avant sa reprise par le partenaire étranger.

Selon le représentant syndical, le complexe employait 18 000 travailleurs alors qu’aujourd’hui il n’en compte que 5 600, et le plan prévu devait encore faire baisser les effectifs pour atteindre les 3 000 si ce n’était la vigilance du partenaire social.

Sur le plan production, il dira que le complexe figurait parmi les quatre plus grandes usines d’Afrique et arrivait, fin des années 1980, à produire 1,6 million de tonnes d’acier liquide par an ; depuis trois ans il atteint difficilement les 700 000 tonnes. « Cette situation est due au fait que des ateliers ont été définitivement fermés, à l’exemple de la cokerie et du four électrique de la tuberie sans soudure.

L’Algérie figurait dans le peloton de tête en production sidérurgique en 2001, dix ans plus tard elle est comptée parmi les derniers de la classe. » Abordant le volet investissement, le secrétaire général a déclaré que c’est le syndicat qui est monté au feu pour plaider la cause du groupe auprès des pouvoirs publics, défendre l’outil de production et sauvegarder les postes d’emploi.

« Nous avons réussi à convaincre le ministère de tutelle, cet investissement sera accompagné par des banques algériennes qui accorderont des lignes de crédit à ArcelorMittal, et maintenant que les choses sont en place et que le contrat de partenariat va être reconduit, on ne veut pas appliquer les mesures qui garantiront cette fiabilité sociale durable nécessaire au développement et à la stabilité du complexe », dira-t-il.

S’agissant de la gestion de l’usine, M. Smaïn Kouadria évoquera les expatriés étrangers, principalement des Français, et parle d’incompétence de ces derniers, alors que les compétences algériennes, qui sont le véritable moteur du complexe, sont déconsidérées.

« Ce sont les Algériens qui font tourner le complexe. Les expatriés, eux, sont aux services approvisionnements, finances, direction, commerce et ils sont payés 10 à 15 fois plus que les Algériens, ils passent 1 week-end sur 2 en France tous frais payés par le complexe et en plus ils prennent 3 mois de congés payés par an.

Lors du départ de ces expatriés, le complexe a continué à tourner grâce aux Algériens, ils s’attendaient à ce que leur absence ait des conséquences négatives, cela n’a pas été le cas, et l’usine a fonctionné normalement », soutient le SG du syndicat.

Pour le directeur du complexe sidérurgique, Vincent le Gouic, rien de tout cela n’est vrai et les cadres expatriés sont payés selon une grille déterminée par le groupe. Quant aux compétences dont on doute, il s’interroge pourquoi est-ce que le syndicat a écrit à la direction du groupe ArcelorMittal pour demander leur retour.

S’agissant des propositions, il dira que la situation financière actuelle du complexe ne permet pas d’aller au-delà de ces taux, autrement les équilibres financiers seraient menacés. Ce à quoi a rétorqué le secrétaire général du complexe en déclarant que « c’est un risque à prendre avec le partenaire social qui de ce fait sera mobilisé derrière les objectifs fixés ».

Pour preuve, conclut-il, « durant le mois de mai, nous sommes passés de 1 400 tonnes/jour à 2 300 tonnes/jour, cela grâce à la discipline et à la mobilisation des travailleurs. S’il y a grève, les pertes enregistrées seront bien supérieures aux augmentations, donc… ».

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Un lecteur de socialgerie adresse un message au site
accompagné de plusieurs photographies scanées et extraites du livre "Photons d’acier" (SIDER 1992).

[...] En 1992, SIDER, avec plus de 20 années d’expérience dans la recherche, le développement, la production, la commercialisation des produits sidérurgiques associait dans ses activités plus de 23 000 travailleurs .
Le Complexe de El Hadjar employait à lui seul 18 000 travailleurs (dont 800 femmes), formés autant sur les lieux du travail que dans des Centres de formation. Sa Capacité de production était de 2 millions de tonnes d’acier liquide par an ( deux haut-fourneaux, quatre aciéries, la cokerie, ses très nombreux ateliers...).
La production était encore très orientée sur les produits plats (bobines et tôles laminées à chaud, bobines et tôles laminées à froid, bobines galvanisées, ligne d’étamage, Tubes soudés et sans soudure, Produits pour la construction...) et encore trop faiblement sur les produits longs (tréfileries, rond à béton, en production encore insuffisante par rapport aux besoins du pays...).

En 1992 SIDER allait se trouver acculée à affronter les retombées d’une orientation de politique ultralibérale, avec une pseudo concurrence "sauvage" et déloyale organisée uniquement pour démembrer le secteur public, sans que n’ait été réalisée une évaluation objective, indépendante et sérieusement prise en compte des capacités de ce secteur public.
D’une certaine manière il a même fallu que certains dirigeants et représentants des travailleurs se trouvent blessés, violentés, agressés ou arbitrairement emprisonnés, le temps que soit menée la privatisation de ce secteur.
Tout cela était entouré d’une grande campagne médiatique qui annonçait que le complexe ne pourrait qu’être déficitaire, que les besoins d’acier dans le monde étaient à la baisse (ce qui s’est avéré entièrement faux, notamment en Algérie où l’industrie pétrolière utilise toujours des tubes, celle de la construction et des travaux publics de nombreux produits sidérurgiques, etc.) ...

En hommage aux travailleurs qui ont construit et fait fonctionner le complexe envers et contre tous en transformant profondément la région de Annaba, socialgérie reproduit ci-dessous quatre photographies scanées du livre "Photons d’Acier",
pour que reste vivace en nous le souvenir de ces hommes et femmes, porteurs d’espoir et qui ont su se battre pour façonner l’avenir.
[...] M.R.






"PHOTONS D’ACIER"
Photos de Claude Bricage “Photographier la ville”
Nouvelle de Tahar Djaout,
et traduction de Mohamed Nabhane
réalisé sur la demande de SIDER
publié le 15 avril 1992
.

(Claude Bricage, décédé le 21 mars 1992 à l’âge de 53 ans, n’aura pas vu publié "Photons d’Acier" ; Tahar Djaout, lui, a été assassiné le 26 mars 1993.

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Voir en ligne : http://www.liberte-algerie.com/edit...

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