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28-29 juin, GREVE GENERALE, LE PEUPLE GREC MANIFESTE POUR NE PAS LAISSER VENDRE SON PAYS

IMAGES D’ATHENES et LETTRE D’UNE MANIFESTANTE

jeudi 30 juin 2011

Les premières images d’avant la grève (http://www.youtube.com/watch?v=h9I0nZb3qHw&feature=iv&) montrent la mobilisation pacifique

Après le succès massif de la grève générale, les images montrent au monde le visage répressif des gouvernants et puissances financières qui ont précipité tout un peuple dans une crise profonde et n’ont d’autre solution à proposer que l’austérité sélective envers les plus défavorisés, la brutalité et les gaz lacrymogènes
(29 06 ) http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=oOvwMRVI9Rk

Suivent les Informations et commentaires de Aliki PAPADOMICHELAKI

Socialgerie rappelle à cette occasion qu’au même moment, la flotille internationale de solidarité avec Gaza est temporairement retardée au port du PIrée, suite en particulier à un grave sabotage d’un des bateaux composant la flotille. Des pressions énormes sont exercées sur Athènes par les gouvernants et services sionistes pour bloquer cette solidarité. Comme pour rappeler qu’en 1967, le coup d’Etat du régime des colonels, grecs ; inspiré et appuyé par la CIA et l’OTAN, avait comme l’un de ses objectifs de faire de la Grèce une base logistique pour l’agression de la Guerre des Six Jours contre les pays arabes qui sera déclenchée un peu plus tard.

LE PEUPLE GREC EN LUTTE NE LAISSERA PAS VENDRE SON PAYS

Une lettre d’Athènes, par Aliki Papadomichelaki

Mardi 28/6/2011

Du Mardi 28/6 au Mercredi 29/6/2011 se discute au parlement grec le 2eme Memorandum, celui qu’on appelle de Moyen Terme. Il apporte des propositions pour des plus grandes mesures d’austérité sur le dos des travailleurs, ainsi que pour la vente des dernières parts de l’Etat grec dans les entreprises restantes non encore privatisées du secteur public de grande importance sociale (comme les compagnies d’électricité, d’eau, des transports), ainsi que des hôpitaux publics et de l’enseignement universitaire.

En outre, ce deuxième mémorandum contient de nouvelles mesures, qui rendent plus lourde l’imposition des salariés, alors que les grandes fortunes ne sont pas touchées proportionnellement..

La Grèce est ainsi devenue, depuis l’année dernière, le plus important cobaye de la crise économique et financière qui frappe l’Europe et l’ensemble de la planète. L’argumentation principale est le chantage au manque de liquidités, pour subvenir aux multiples payements, notamment des retraites, alors que nombreux grands capitalistes, banquiers et autres, détiennent dans leurs comptes en Suisse plus de 600 milliards d’euros. Il faut ajouter que la plupart d’entre eux n’ont pas paye depuis longtemps leurs parts au fisc grec.

Le peuple grec se soulève déjà depuis plus 30 jours dans plusieurs grandes villes grecques, avec à l’avant-garde les rassemblements de la Place de Syntagma (place de la Constitution) devant laquelle domine l’édifice du parlement.

Il ne s’agit plus du mouvement des indignés, comme ont l’habitude de le nommer les grands médiats. Il s’agit d’un mouvement de plus en plus conscient, sous le slogan « Nous ne payerons pas votre crise ». Il demande la démocratie directe, seule capable de combler les énormes lacunes d’un démocratie représentative de plus en plus effilochée par un système néolibéral en pleine crise politique sociale et civilisationnelle.

Jeudi 30 juin 2011
Le parlement grec a voté hier après midi le Memorandum de Moyen Terme et a perdu la confiance de la majorité écrasante de la nation.

La journée de Mercredi s’est déroulée dans un climat de protestation généralisée. Des dizaines des milliers de citoyens ont rempli la Place de Syntagma devant le Parlement et des représentants de manifestations d’autres grandes villes du pays sont arrivés. Une manifestation pacifique, de tout âges, avec une prédominance de jeunes gens, dont l’avenir se joue, du fait que le chômage chez les jeunes (18 a 25 ans) dépasse actuellement les 40%.

« Pain, enseignement, liberté, la junte n’est pas terminée en 1973 » crient les manifestants en se referant au slogan de l’année 1973, durant la dictature des colonels, ou les étudiants -tout d’abord- et la population entière par la suite a fait sonner les cloches de la chute de la junte. Ils veulent par ce slogan porter l’accent sur les conditions politiques et sociales nécessaires afin que la démocratie soit respectée. Pas une démocratie formelle mais une réelle démocratie directe, populaire et sociale.

La police, sous l’ordre du gouvernement, a noyé la place de lacrymogènes. Certains de ces gaz toxiques ont même été périmes depuis 1989. D’autres sont fortement dangereux pour la santé, provocant des cancers du système respiratoire.
Des organisations mondiales, comme celle des droits Humains, ont protesté contre la violence utilisée par la police, inédite pour un gouvernement qui se veut démocratique.

« Nous ne sommes pas des cafards pour nous arroser ainsi de gaz » m’ont dit trois jeunettes d’à peine 18 ans, auxquelles j’ai offert des masques médicaux pour qu’elles se protègent des nuages infects. Elles sont pourtant restées là auprès de moi, jusqu’à la fin de la manif. Et certainement elles reviendront ce soir, à l’appel de l’Assemblée de la Place, pour empêcher l’application de la loi votée hier par 155 voix pour, 138 contre et 5 abstentions. Que vaut cette "majorité" dans un parlement désormais coupé de la population, pas seulement face aux 143 députés (138 + 5) qui n’ont pas approuvé le memorandum (dont 3 qui ont quitté le PASOK, parti social-démocrate de gouvernement en crise sérieuse), mais surtout face à un immense consensus dressé contre la braderie des intérêts nationaux et populaires ?

Le peuple grec a une histoire trop pleine de luttes audacieuses, pour se soumettre.
Il a à ses côtés la solidarité des gens sensibles à la défense de la démocratie, ainsi que l’ensemble des forces de la Gauche dans le monde entier et particulièrement en Europe. De nombreuses organisations parmi lesquelles le Parti de la Gauche Européenne qui compte 35 partis en son sein, ont déjà envoyé des messages de solidarité, que les lecteurs de ce site peuvent trouver au : www.syn.gr à sa page en anglais.

Le combat des peuples contre la crise profonde d’un néolibéralisme aventurier n’est encore qu’à ses débuts. Soyez assurés que les forces progressistes et de gauche en Grèce poursuivront leurs actions sous les formes multiples pour assurer aux nouvelles générations des meilleures conditions d’une vie digne et non pas d’une simple survie dans le noir .

Aliki Papadomichelaki , Athenes le 30 juin 2011

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