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ANDRE TOSEL, UN OU MILLE MARXISMES ?

mercredi 24 octobre 2012

Le texte,

donné en intégralité
en document joint,

est l’introduction

de l’ouvrage d’André Tosel,

Le marxisme

du 20e siècle,

Paris, Syllepse,

collection

« Mille marxismes »,

2009, 24 euros.


extraits du texte de l’introduction :

".../… Pour le marxisme et l’étude de Marx et de ce qui s’est référé à lui, se pose la question de savoir si cette période (ndlr : de la mondialisation capitaliste) est celle d’un post-marxisme destiné à se diluer en mille marxismes sans minimum théorique et politique commun ou celle d’une autre fondation de la théorie devenue capable de réfléchir ses limites, ses apories, de se reformer sur un autre continent avec d’autres confrontations, comme le montre l’essai consacré à la belle figure de Gérard Granel tentant de penser avec et contre Marx, Heidegger et Wittgenstein.

Le point de vue qui en définitive sous-tend notre cheminement est celui qui émerge du passage de la troisième période (relance de la construction communiste compromise) à la quatrième période ouverte encore qui se noue autour de la question « post-marxismes ou refondation du marxisme ? ».

Cette question n’est pas tranchée. Elle ne cesse de nous travailler comme nous devons la travailler. Les œuvres théoriques françaises les plus significatives qui agissent en cette nouvelle période ne sont pas hostiles à Marx : Bourdieu, Deleuze, Foucault, Derrida, Badiou en sont la preuve.
Toutes en conservent des éléments et en fournissent à leur tour d’autres qui sont autant de pierres pour une nouvelle construction. Un chantier s’ouvre et il a pour tâche une critique du capitalisme mondialisé.

…/…

… Les autres études en leur majorité s’inscrivent en la troisième période, celle de la dissolution du marxisme historique. Mais elles ne se veulent pas liquidatrices. Leur dimension critique est au service de la production d’une théorie critique à la hauteur du défi que constituent l’échec du communisme historique et l’hégémonie du capitalisme mondialisé.

Toutes présupposent la possibilité d’autres interprétations de Marx délivrées de la volonté d’orthodoxie, interprétations nourries de la confrontation avec les points hauts de la modernité théorique. Cette exigence est partagée par tous ceux pour qui la référence à Marx est celle tout à la fois, d’un classique et d’un chantier encore à explorer.

Il est heureux par exemple que Jacques Bidet se soit confronté au meilleur de la tradition social-libérale de Rawls et d’Habermas dans son ambitieuse Théorie générale, qu’Hannah Arendt ou Cornelius Castoriadis soient exploités en ce sens par d’autres. Nous ne prétendons pas en ces études faire œuvre nouvelle, mais participer par la remémoration critique à une nouvelle donne.

Ce qui est sûr c’est qu’est définitivement morte la vulgate qui a souvent été considérée comme le fonds commun des marxismes avec ses trois thèses :
a) croyance historiciste en un sens téléologique de l’histoire ;
b) foi économiciste dans l’appropriation illimitée des forces productives ;
c) politicisme exclusif centré sur les luttes de classes gouvernées par des organisations aux prétentions totalisantes.

En fait, depuis 1991, comme le souligne Costanzo Preve, nous sommes entrés dans l’approfondissement de la mondialisation capitaliste.

Pour le marxisme et l’étude de Marx et de ce qui s’est référé à lui, se pose la question de savoir si cette période est celle d’un post-marxisme destiné à se diluer en mille marxismes sans minimum théorique et politique commun ou celle d’une autre fondation de la théorie devenue capable de réfléchir ses limites, ses apories, de se reformer sur un autre continent avec d’autres confrontations, comme le montre l’essai consacré à la belle figure de Gérard Granel tentant de penser avec et contre Marx, Heidegger et Wittgenstein.

Le point de vue qui en définitive sous-tend notre cheminement est celui qui émerge du passage de la troisième période (relance de la construction communiste compromise) à la quatrième période ouverte encore qui se noue autour de la question « post-marxismes ou refondation du marxisme ? ».
Cette question n’est pas tranchée. Elle ne cesse de nous travailler comme nous devons la travailler. Les œuvres théoriques françaises les plus significatives qui agissent en cette nouvelle période ne sont pas hostiles à Marx : Bourdieu, Deleuze, Foucault, Derrida, Badiou en sont la preuve.

Toutes en conservent des éléments et en fournissent à leur tour d’autres qui sont autant de pierres pour une nouvelle construction. Un chantier s’ouvre et il a pour tâche une critique du capitalisme mondialisé.


Note bibliographique sur l’histoire des marxismes

Nous nous permettons de donner quelques indications bibliographiques sur nos propres recherches concernant les marxismes, recherches commencées en 1974, en pensant qu’elles peuvent avoir une utilité pour arracher ce secteur d’études à la minoration féroce et à l’occultation totale qu’il subit dans les institutions et la recherche jugée légitime. Nous ne réclamons rien sinon le droit de ne pas abandonner à l’inculture les jeunes générations à qui nous devons ce service historique et théorique.

• « Le développement du marxisme en Europe occidentale depuis 1917 », Histoire de la philosophie, t. 3, La Pléiade, Paris, Gallimard, 1974, réédité dans Histoire de la philosophie, 3, 2, Folio Gallimard. 1999.

Praxis. Vers une refondation en philosophie marxiste ?, Paris, Messidor, 1984 (contient des études sur Engels, Gramsci, Bloch, Badaloni, Geymonat).

L’esprit de scission. Études sur Marx, Gramsci et Lukács, Besançon/Paris, Annales littéraires de Besançon, 1991.

Marx en italiques. Aux origines de la philosophie italienne contemporaine, Mauvezin, Trans Europ Repress, 1991 (sur Antonio Labriola et Antonio Gramsci).

Études sur Marx (et Engels), Pour un communisme de la finitude, Paris, Kimé, 1996.

• « Devenir du marxisme : de la fin du marxisme-léninisme aux mille marxismes, France-Italie, 1975-1995 », in Jacques Bidet et Eustache Kouvelakis (dir.), Dictionnaire Marx contemporain, PUF, 2001.

• « Le dernier Lukács et l’école de Budapest », Dictionnaire Marx contemporain, in Jacques Bidet et Eustache Kouvelakis (dir.), Dictionnaire Marx contemporain, PUF, 2001.

• « La raison pratique entre formalisation et objectivation », in Myriam Bienenstock et André Tosel (dir), La raison pratique au 20ème siècle. Trajets et figures, Paris, L’Harmattan, 2004.

• « Les aléas du matérialisme aléatoire dans la dernière philosophie de Louis Althusser », in Eustache Kouvelakis et Vincent Charbonnier, Sartre, Lukács et Althusser, des marxistes en philosophie, Paris, PUF, 2005.

• « Antonio Labriola et la proposition de la philosophie de la praxis », Archives de philosophie, hiver 2005, t. 68, cahier 4.

• « Les hésitations du matérialisme dans les marxismes. Notes pour une recherche », Les philosophies de l’Antiquité au 20ème siècle, in Maurice Merleau-Ponty (dir.), édition revue et augmentée par Jean-François Balaudé, Paris, Le Livre de poche, 2006.

texte adressé à socialgerie
par Michel Peyret
le 23 octobre 2012


Voir en ligne : http://www.contretemps.eu/fr/interv...

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