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ORAN - 10 à 12 JANVIER 2013 : YENNAYER - “Aseggas ameggaz 2963 / 2013”

jeudi 10 janvier 2013


ORAN

10 au 12 JANVIER 2013

MEDIATHEQUE

YENNAYER

Aseggas - Ameggaz

Yennayer 2963 :

Hommage à / Tadjmilt i
Rachid Benali, Messaoud Amarouche d Djaffar

Ahil - PROGRAMME
cliquer sur l’image


Azul,

Ifri-Ihran- Wehran tamaziɣt la wen/kent-tettbuddu : talwit, tazmert d wussan yelhan…

“Aseggas ameggaz 2963 / 2013”

Bonjour,
“Bonne et heureuse année 2963 / 2013”

Agellid Amaziɣ "Cacnaq 1ru " ou Sheshong Ier.
Un Amazigh (berbère) fondateur de la XXIIe dynastie en Egypte !

2963 ans après :

Yan Umaziɣ (Un Amazigh)
« TAKFARINAS. B »
Wehran (Oran).

Tiddukla tadelsant Numidya n Wehran
Association culturelle Numidya d’Oran

Awlawal seg Wehran


FORUM

6 Messages de forum

ORAN - 10 à 12 JANVIER 2013 : YENNAYER - “Aseggas ameggaz 2963 / 2013”
13 janvier 10:37, par M’hand

Yennayar (annayer) est andalous et non pas kabyle. Pour connaitre les origines de cet evenement, lire la page 155 de ce livre :

http://mee.la/872677


ORAN - 10 à 12 JANVIER 2013 : YENNAYER - “Aseggas ameggaz 2963 / 2013”
24 janvier 09:43

((Suite).Une mauvaise manipulation a fait que mon texte qui parle de Yennayer agricole en réponse à "Yennayer,andalous", à signer Gana Mammeri est parti.L’avez-vous reçu ? Si,oui,vous pouvez le publier,sinon,je peux en refaire un autre. Après avoir mis en doute l’affirmation de Yennayer andalous, je disais que les Berbères utilisaient trois calendriers. Le premier agraire,nous en avons parlé.Le second est l’universel basé sur la rotation de la terre autour du soleil avec une année de 365j/1/4.Pour Tertullien,un Berbère,Janvier viendrait de "Janua" porte en latin (nous avons gardé en kabyle (tabburt u seggwas pour Yennayer)=porte de l’année ,Janus étant le Dieu des portes et qui proviendrait des passages et des commencements dans la mythologie romaine, Dieu représenté avec deux visages opposés, car il regarde l’entrée et la sortie, la fin et le début de l’année. Enfin, ils utilisent un troisième calendrier Hégirien qui se base sur la rotation de la lune autour de la terre avec un retard sur l’année universelle de 10 à onze jours, donc avec des saisons interférant les unes dans les autres ,impropre à la culture (nous avons dit que les Berbères étaient des agriculteurs), caractéristique des pays où la religion est forte : musulmane, juive, les seules qui l’utilisent. Ne sert qu’à définir les périodes de pélerinage, fêtes religieuses..respectables pour les croyants. Gana Mammeri


ORAN - 10 à 12 JANVIER 2013 : YENNAYER - “Aseggas ameggaz 2963 / 2013”
25 janvier 09:35

Juste une précision purement historique à propos du calendrier hégirien, en laissant de côté "l-Iman", la foi .

Les Berbères quand ils jurent disent : "Jmâa l-Iman" : Au nom de toutes les fois,(croyances)". En effet, ils ne s’assimilent pas à Dieu qui lui seul peut juger le croyant, et chacun peut avoir son "Ddin"=sa religion selon la lecture qu’il fait du Coran qui à ma connaissance dit : (lakum din ukum wa liya dîni : A vous votre religion, à moi la mienne). C’est la raison pour laquelle nous avons des chiites, sunnites, wahhabites, Xarijites, salafites, Malékites, Hembalites, Hanéfites... donc pas un seul Islam selon des rites qui eux, sont humains. Personne n’est légitimé pour faire un "coup d’état" à Dieu.Chacun a sa lecture. Ceci dit, pour le calendrier hégirien, il faut savoir que pour les musulmans, dans le contexte historique de l’arrivée du Coran, il y avait la lutte contre le royaume des Perses, où étaient pratiquées les religions "zoroastriennes et mazdéennes". Mouhammad voulait rompre avec les célébrations du soleil assimilées à des pratiques païennes. Le calendrier solaire lui paraissait une pratique majeure, il renonça alors au calendrier préislamique de 12 mois avec un mois intercalé tous les trois ans qui rattrapait l’année solaire, pour un calendrier purement lunaire. Ce calendrier lunaire, abandonné par le monde entier (sauf par les Arabes et Juifs-qui eux lui associent le calendrier grégorien- ) nous l’avons dit n’a pas de saisons, donc impropre à l’agriculture, utile pour les fêtes religieuses malgré les paradoxes. Ainsi, Lmawloud Nnabawi, la naissance du Prophète a été célébré le 24 janvier en 2013, l’année prochaine l’anniversaire sera le 14 janvier 2014 , comme si le Prophète n’était pas né qu’une seule fois, qu’il naissait chaque année ! Mais à chacun sa croyance la lune , comme le soleil faisant partie de l’univers. Chez les Kabyles, lorsque qu’on a peur d’une malédiction, on parle "sans en connaître l’origine de "Da’ Wessu" Cette fête « Awessu » dérive du mois d’Août. Elle débute dès l’apparition dans le ciel de la constellation de la Balance et s’étend habituellement du 12 au 14 juillet (c’est-à-dire du 25 au 27 juillet du calendrier grégorien). Elle correspond donc au début de la canicule. Le désir de se protéger durant une période particulièrement difficile et dangereuse est sûrement à l’origine de la pratique. Il s’agit d’une pratique des "Zouara" en Libye, qui a été jugée païenne (selon leur lecture) par les gens venus les islamiser :

"Le cérémonial est extrêmement simple, mais très suggestif. L’acte principal est un bain que les Berbères de Zouara - et pas seulement les Berbères - prennent dans la mer pendant les heures qui précèdent l’aube tous les jours de la fête. Bien des gens prolongent les bains six, voire quinze, jours au-delà des trois rituels, car ils sont sûrs d’obtenir des avantages accrus et durables de la prolongation de ces contacts avec l’eau bienfaisante de la mer d’Awessu. Pour jouir des bienfaits d’Awessu, les habitants de Zouara, hommes, femmes et enfants, se réunissent après minuit sur la plage. Ils conduisent avec eux les animaux domestiques et même les bêtes de somme. A un moment donné, habituellement deux heures avant l’aube, les baigneurs entrent collectivement dans l’eau. Plusieurs y entraînent aussi les animaux et ceux qui les laissent sur le rivage se préoccupent de les arroser abondamment avec l’eau de mer afin qu’ils acquièrent les avantages d’Awessu. Les baigneurs ont le souci de se baigner sept fois ou se plonger dans sept vagues distinctes. En attendant que le soleil se lève, ils s’arrosent tour à tour d’eau de mer et en lancent aussi au ciel, d’où elle descend sous forme de pluie, réalisant un acte de magie sympathique ou une sorte de sollicitude magique de la pluie. Lorsque le soleil se montre, les baigneurs sortent de la mer pour retourner chez eux.

Ils mangent avant midi un plat confectionné exprès pour la circonstance et jugé particulièrement bienfaisant. Il s’agit de l’uccu d udi (“ mets à l’huile ”), c’est-à-dire de la farine (aren) cuite dans de l’eau (aman) à laquelle on ajoute du sel (tisent). Lorsque la farine est cuite, on la brasse bien avec une cuillère en bois (aghenja), on la verse dans une assiette en bois (djwiya) et on la mélange à de l’huile (udi) chauffée au rouge de façon qu’elle donne au tout une couleur sombre. Si l’uccu d udi constitue le repas du matin pendant les jours d’Awessu, le couscous est celui du midi, tandis qu’on soupe le soir de manière normale, sans respecter de règles particulières. Par sa valeur prophylactique et sa symbolique de l’abondance, l’uccu d udi est le repas rituel, le couscous témoignant seulement de la solennité de la circonstance. L’élément principal de la fête est évidemment la mer et c’est à elle que les Berbères de Zouara font remonter la plupart des pouvoirs extraordinaires du rite. Fêter l’Awessu est le meilleur moyen pour éloigner la sécheresse et ses dangereuses conséquences, réconforter la nature à proximité de la canicule et obtenir des moissons abondantes.

Certains considèrent l’Awessu comme un dérivé de l’Ansra, fête du solstice d’été célébrée au Maghreb avec les rites du feu et de l’eau, mais il nous semble tout à fait distinct et plus ancien, compte tenu de son caractère extrêmement simple. Comme les Berbères de Zouara sont des Ibadites, les Arabes sunnites condamnent l’Awessu en raison de ses aspects païens ?? NB. On ne connaît pas la biographie du texte. Tout ceci montre l’attachement à la terre, notre mère selon notre ancienne croyance, à telle point que dans les anciennes tombes, on était enterré en position fœtale, « comme dans le ventre de notre mère » avec la face tournée vers l’Est, le soleil, l’éternité…(Pr G.Camps),

Gana Mammeri


ORAN - 10 à 12 JANVIER 2013 : YENNAYER - “Aseggas ameggaz 2963 / 2013”
25 janvier 13:09

Juste une précision purement historique à propos du calendrier hégirien, en laissant de côté "l-Iman", la foi .

Les Berbères quand ils jurent disent : "Jmâa l-Iman" : Au nom de toutes les fois, (croyances)". En effet, ils ne s’assimilent pas à Dieu qui lui seul peut juger le croyant, et chacun peut avoir son "Ddin"=sa religion selon la lecture qu’il fait du Coran qui à ma connaissance dit : (lakum din ukum wa liya dîni : A vous votre religion, à moi la mienne). C’est la raison pour laquelle nous avons des chiites, sunnites, wahhabites, Xarijites, salafites, Malékites, Hembalites, Hanéfites... donc pas un seul Islam selon des rites qui eux, sont humains. Personne n’est légitimé pour faire un "coup d’état" à Dieu. A chacun sa lecture. Ceci dit, pour le calendrier hégirien, il faut savoir que pour les musulmans, dans le contexte historique de l’arrivée du Coran, il y avait la lutte contre le royaume des Perses, où étaient pratiquées les religions "zoroastriennes et mazdéennes". Mouhammad voulait rompre avec les célébrations du soleil assimilées à des pratiques païennes. Le calendrier solaire lui paraissait une pratique majeure, il renonça alors au calendrier préislamique de 12 mois avec un mois intercalé tous les trois ans qui rattrapait l’année solaire, pour un calendrier purement lunaire. Ce calendrier lunaire, abandonné par le monde entier (sauf par les Arabes et Juifs-qui eux lui associent le calendrier grégorien) nous l’avons dit n’a pas de saisons, donc impropre à l’agriculture, utile pour les fêtes religieuses malgré les paradoxes. Ainsi, Lmawloud Nnabawi, la naissance du Prophète a été célébrée le 24 janvier en 2013, l’année prochaine l’anniversaire sera le 14 janvier 2014 (l’année hégirienne étant en retard de 10 jours environ), comme si le Prophète n’était pas né qu’une seule fois, qu’il naissait chaque année ! Mais à chacun sa croyance la lune, comme le soleil faisant partie de l’univers. A propos de la pierre noire de la Mecque,’Omar je crois a dit : ",si je n’avais pas vu le Prophète l’embrasser,je ne l’aurai jamais fait" Tout est donc affaire de Iman,foi. Chez les Kabyles, lorsque qu’on a peur d’une malédiction, on parle "sans en connaître l’origine de "Da’ Wessu" Dda’ est quelque chose d’interdit. "Awessu "est une fête en Libye qui dérive du mois d’Août. Elle débute dès l’apparition dans le ciel de la constellation de la Balance et s’étend habituellement du 12 au 14 juillet (c’est-à-dire du 25 au 27 juillet du calendrier grégorien). Elle correspond donc au début de la canicule. Le désir de se protéger durant une période particulièrement difficile et dangereuse est sûrement à l’origine de la pratique. Il s’agit d’une pratique des "Zouara" en Libye, qui a été jugée païenne (selon leur lecture) par les gens venus les islamiser , car ils se baignaient dans la mer qui avec "le sel" serait bénéfique. Ceci a été jugé interdit d’où la Da’ (interdit) :

"Le cérémonial est extrêmement simple, mais très suggestif. L’acte principal est un bain que les Berbères de Zouara - et pas seulement les Berbères - prennent dans la mer pendant les heures qui précèdent l’aube tous les jours de la fête. Bien des gens prolongent les bains six, voire quinze, jours au-delà des trois rituels, car ils sont sûrs d’obtenir des avantages accrus et durables de la prolongation de ces contacts avec l’eau bienfaisante de la mer d’Awessu. Pour jouir des bienfaits d’Awessu, les habitants de Zouara, hommes, femmes et enfants, se réunissent après minuit sur la plage. Ils conduisent avec eux les animaux domestiques et même les bêtes de somme. A un moment donné, habituellement deux heures avant l’aube, les baigneurs entrent collectivement dans l’eau. Plusieurs y entraînent aussi les animaux et ceux qui les laissent sur le rivage se préoccupent de les arroser abondamment avec l’eau de mer afin qu’ils acquièrent les avantages d’Awessu. Les baigneurs ont le souci de se baigner sept fois ou se plonger dans sept vagues distinctes. En attendant que le soleil se lève, ils s’arrosent tour à tour d’eau de mer et en lancent aussi au ciel, d’où elle descend sous forme de pluie, réalisant un acte de magie sympathique ou une sorte de sollicitude magique de la pluie. Lorsque le soleil se montre, les baigneurs sortent de la mer pour retourner chez eux.

Ils mangent avant midi un plat confectionné exprès pour la circonstance et jugé particulièrement bienfaisant. Il s’agit de l’uccu d udi (“ mets à l’huile ”), c’est-à-dire de la farine (aren) cuite dans de l’eau (aman) à laquelle on ajoute du sel (tisent). Lorsque la farine est cuite, on la brasse bien avec une cuillère en bois (aghenja), on la verse dans une assiette en bois (djwiya) et on la mélange à de l’huile (udi) chauffée au rouge de façon qu’elle donne au tout une couleur sombre. Si l’uccu d udi constitue le repas du matin pendant les jours d’Awessu, le couscous est celui du midi, tandis qu’on soupe le soir de manière normale, sans respecter de règles particulières. Par sa valeur prophylactique et sa symbolique de l’abondance, l’uccu d udi est le repas rituel, le couscous témoignant seulement de la solennité de la circonstance. L’élément principal de la fête est évidemment la mer et c’est à elle que les Berbères de Zouara font remonter la plupart des pouvoirs extraordinaires du rite. Fêter l’Awessu est le meilleur moyen pour éloigner la sécheresse et ses dangereuses conséquences, réconforter la nature à proximité de la canicule et obtenir des moissons abondantes.

Certains considèrent l’Awessu comme un dérivé de l’Ansra, fête du solstice d’été célébrée au Maghreb avec les rites du feu et de l’eau, mais il nous semble tout à fait distinct et plus ancien, compte tenu de son caractère extrêmement simple. Comme les Berbères de Zouara sont des Ibadites, les Arabes sunnites condamnent l’Awessu en raison de ses aspects païens ?? NB. On ne connaît pas la biographie du texte. Tout ceci montre l’attachement à la terre, notre mère selon notre ancienne croyance, à telle point que dans les anciennes tombes, on était enterré en position fœtale, « comme dans le ventre de notre mère » (Pr G.Camps), avec la face tournée vers l’Est, le soleil, l’éternité… Gana Mammeri


ORAN - 10 à 12 JANVIER 2013 : YENNAYER - “Aseggas ameggaz 2963 / 2013”
25 janvier 14:50

Juste une précision purement historique à propos du calendrier hégirien, en laissant de côté "l-Iman", la foi .

Les Berbères quand ils jurent disent : "Jmâa l-Iman" : Au nom de toutes les fois, (croyances)". En effet, ils ne s’assimilent pas à Dieu qui lui seul peut juger le croyant, et chacun peut avoir son "Ddin"=sa religion selon la lecture qu’il fait du Coran qui à ma connaissance dit : (lakum din ukum wa liya dîni : A vous votre religion, à moi la mienne). C’est la raison pour laquelle nous avons des chiites, sunnites, wahhabites, Xarijites, salafites, Malékites, Hembalites, Hanéfites... donc pas un seul Islam selon des rites qui eux, sont humains. Personne n’est légitimé pour faire un "coup d’état" à Dieu. A chacun sa lecture. Ceci dit, pour le calendrier hégirien, il faut savoir que pour les musulmans, dans le contexte historique de l’arrivée du Coran, il y avait la lutte contre le royaume des Perses, où étaient pratiquées les religions "zoroastriennes et mazdéennes". Mouhammad voulait rompre avec les célébrations du soleil assimilées à des pratiques païennes. Le calendrier solaire lui paraissait une pratique majeure, il renonça alors au calendrier préislamique de 12 mois avec un mois intercalé tous les trois ans qui rattrapait l’année solaire, pour un calendrier purement lunaire. Ce calendrier lunaire, abandonné par le monde entier (sauf par les Arabes et Juifs-qui eux lui associent le calendrier grégorien) nous l’avons dit n’a pas de saisons, donc impropre à l’agriculture, utile pour les fêtes religieuses malgré les paradoxes. Ainsi, Lmawloud Nnabawi, la naissance du Prophète a été célébrée le 24 janvier en 2013, l’année prochaine l’anniversaire sera le 14 janvier 2014 (l’année hégirienne étant en retard de 10 jours environ), comme si le Prophète n’était pas né qu’une seule fois, qu’il naissait chaque année ! Mais à chacun sa croyance la lune, comme le soleil faisant partie de l’univers. Chez les Kabyles, lorsque qu’on a peur d’une malédiction, on parle "sans en connaître l’origine de "Da’ Wessu" Cette fête « Awessu » dérive du mois d’Août. Elle débute dès l’apparition dans le ciel de la constellation de la Balance et s’étend habituellement du 12 au 14 juillet (c’est-à-dire du 25 au 27 juillet du calendrier grégorien). Elle correspond donc au début de la canicule. Le désir de se protéger durant une période particulièrement difficile et dangereuse est sûrement à l’origine de la pratique. Il s’agit d’une pratique des "Zouara" en Libye, qui a été jugée païenne (selon leur lecture) par les gens venus les islamiser ,d’où Da’ (interdit) :

"Le cérémonial est extrêmement simple, mais très suggestif. L’acte principal est un bain que les Berbères de Zouara - et pas seulement les Berbères - prennent dans la mer pendant les heures qui précèdent l’aube tous les jours de la fête. Bien des gens prolongent les bains six, voire quinze, jours au-delà des trois rituels, car ils sont sûrs d’obtenir des avantages accrus et durables de la prolongation de ces contacts avec l’eau bienfaisante de la mer d’Awessu. Pour jouir des bienfaits d’Awessu, les habitants de Zouara, hommes, femmes et enfants, se réunissent après minuit sur la plage. Ils conduisent avec eux les animaux domestiques et même les bêtes de somme. A un moment donné, habituellement deux heures avant l’aube, les baigneurs entrent collectivement dans l’eau. Plusieurs y entraînent aussi les animaux et ceux qui les laissent sur le rivage se préoccupent de les arroser abondamment avec l’eau de mer afin qu’ils acquièrent les avantages d’Awessu. Les baigneurs ont le souci de se baigner sept fois ou se plonger dans sept vagues distinctes. En attendant que le soleil se lève, ils s’arrosent tour à tour d’eau de mer et en lancent aussi au ciel, d’où elle descend sous forme de pluie, réalisant un acte de magie sympathique ou une sorte de sollicitude magique de la pluie. Lorsque le soleil se montre, les baigneurs sortent de la mer pour retourner chez eux.

Ils mangent avant midi un plat confectionné exprès pour la circonstance et jugé particulièrement bienfaisant. Il s’agit de l’uccu d udi (“ mets à l’huile ”), c’est-à-dire de la farine (aren) cuite dans de l’eau (aman) à laquelle on ajoute du sel (tisent). Lorsque la farine est cuite, on la brasse bien avec une cuillère en bois (aghenja), on la verse dans une assiette en bois (djwiya) et on la mélange à de l’huile (udi) chauffée au rouge de façon qu’elle donne au tout une couleur sombre. Si l’uccu d udi constitue le repas du matin pendant les jours d’Awessu, le couscous est celui du midi, tandis qu’on soupe le soir de manière normale, sans respecter de règles particulières. Par sa valeur prophylactique et sa symbolique de l’abondance, l’uccu d udi est le repas rituel, le couscous témoignant seulement de la solennité de la circonstance. L’élément principal de la fête est évidemment la mer et c’est à elle que les Berbères de Zouara font remonter la plupart des pouvoirs extraordinaires du rite. Fêter l’Awessu est le meilleur moyen pour éloigner la sécheresse et ses dangereuses conséquences, réconforter la nature à proximité de la canicule et obtenir des moissons abondantes.

Certains considèrent l’Awessu comme un dérivé de l’Ansra, fête du solstice d’été célébrée au Maghreb avec les rites du feu et de l’eau, mais il nous semble tout à fait distinct et plus ancien, compte tenu de son caractère extrêmement simple. Comme les Berbères de Zouara sont des Ibadites, les Arabes sunnites condamnent l’Awessu en raison de ses aspects païens ?? NB. On ne connaît pas la biographie du texte. Tout ceci montre l’attachement à la terre, notre mère selon notre ancienne croyance, à telle point que dans les anciennes tombes, on était enterré en position fœtale, « comme dans le ventre de notre mère » (Pr G.Camps), avec la face tournée vers l’Est, le soleil, l’éternité… Gana Mammeri


ORAN - 10 à 12 JANVIER 2013 : YENNAYER - “Aseggas ameggaz 2963 / 2013”
24 janvier 12:18

Azul.Je réponds à "Yennayer d’origine andalous" au cas où vous n’auriez pas reçu mon texte non signé parti suite à une fausse manipulation. Je disais : Je ne parle ni ne lis l’arabe, et le texte qui fait appel à notre histoire commune gagnerait à être traduit en berbère, français ,anglais, toucher ainsi le plus de monde. Je ne puis donc que me poser des questions ne pouvant me reporter aux arguments. Si Yennayer est d’origine andalouse, n’est pas Kabyle (en faite, il est berbère, fêté dans toute l’Afrique du Nord), pourquoi Yennayer , n’a t-il pas été annexé au patrimoine national comme l’a été la musique andalouse ? Parce-que berbère uniquement, ne se rencontrant pas en Arabie ?Pourquoi,n’a-t-on pas une journée chômée, payée, comme en Libye maintenant par exemple ? Qu’y a t-il de mal à fêter une fête qui vient de la nuit des temps, agricole ? Il faut savoir que les Berbères sont un peuple d’agriculteurs, pasteurs, proches de la terre. Ils utilisent trois calendriers : agricole, universel et Hégirien. 1°/Le calendrier agricole. Pour la maîtrise du temps, comme les anciennes civilisations de la Méditerranée : (Babylone, Egyptienne), ou chinoise..ils leur était important de savoir, n’ayant pas de "nilomètre" !, quand labourer, semer, récolter....Ils ont même une météo .Ainsi en kabyle :"lehmuregga n-t ssbeh heggit-ed is&aren a n sseqdeh" (ciel rouge le matin, préparez le bois pour se chauffer ; »Lehmuregga n-t meddit heggit a tejar aabbit » (ciel rouge le soir,charger vos bêtes pour aller au marché : il fera beau..)..et dans le désert, les Touaregs se dirigent et savent trouver l’eau avec les étoiles : Amanar= Orion ; Tezzeg Ulli= Vénus ; Tatrit iteddun= étoile filante ; Tatrit n tufat= étoile du matin ; Dama = Centaure ; Edi= partie de la constellation du Grand Chien...Et « Akkat ddaw-as/Ettaberad « :Allez sous elle (Belhadi=étoile polaire),elle donne la route ; aussi : " Mini aman ? sestanat Idi" Où est l’eau ? Amanar répond : demande au chien. De plus, les Berbères n’ont pas attendu l’occupation musulmane pour avoir leur calendrier agricole. En effet dans la légende des agriculteurs, il y a Yennayer, le mois de janvier. Yennayer n’était pas content en entendant devant la clémence du temps une vieille partie avec sa chèvre s’écrier que le mois était surfait, voyant « Isemmaden » (les froids) ,,Imellalen (les gelées),Laazla, Imir&an (où tout ce qu’on plante brûle) :voilà, Yennayer est passé sans dégâts !,Yennayer est donc parti demander à février (furar ) de lui prêter un jour pour faire « ssixta »,le déluge punir la vieille avec la pluie, grêle,vent,neige... C’est pour cela que les derniers jour de Yennayer (30 et 31) s’appellent « amardil »,le (prêté) et que février n’a que 28 ou 29 jours !Ceci figure t-il dans l’Andalousie(andalous= berbéro-hispaniques. Il y avait peu d’arabes en Espagne) Dans ce calendrier agraire, des périodes portent le nom de Ccwyle (comme chez les Gallois : Ne pas oublier que Septime Sévère, était Berbère de Leptis Magna Libye, qu’il est mort à York. Devenu Empereur romain, c’est à Tazult (Lambèze) qu’il amenait les soldats gallois âgés à Veteranorum ,à côté de Diana, et qui parlaient un dialecte gallois : le Gawri devenu par extension un européen .On dira que c’est de l’arabe.C’est en l’an 200,l’Islam n’existait pas,pas plus que les Arabes en Afrique du Nord ! ) . Chez nous, on parle dans le calendrier de Ccwal à une autre période, celle (Tim&arin =les vieilles),période de la pollinisation où Dieu pas content car la vieille et sa bru étaient en discorde. Pendant sept jours, il y a eu perturbation, et une fois que la bru a « jeté » la belle-mère dehors, le calme est revenu Est-ce pour cela que Ccwyl n’est pas berbère ? que Nnissan ne l’est pas car se trouvant aussi chez les juifs, de même que Ssmaim (cannicule)commun aux Celtes (Smain) et Berbères ? Il faut se méfier de la « dépossession ». Jean Amrouche dit que pour le peuple berbère certains voudraient « une histoire sans passé et sans avenir » ; On vous dira que Mers-El-Kebir vient de Marsa (le port), mais on ne dira pas Kbira (puisque Marsa est féminin) que ce n’est pas Amers(sing) Imrirsen (Pl) =plaine à blé !donc berbère. Il y a même Marsa à Warzazat, dans le Sud marocain, bien loin de la mer ! Mouloud Mammeri disait « notre histoire a été écrite par les autres. Ils ont dit ce qui les arrange, pas ce qui nous arrange ». Et personne ne vous dira que lors de la deuxième guerre punique (218-212 avant J-C),c’est Massinissa qui a conduit les troupes de Carthage à Carthagène en Espagne où il a rencontré Hannibal le Carthaginois, que c’est lui en réalité qui a traversé les Alpes ! Personne ne vous dira que le même Massinissa a envoyé deux bâteaux pleins de blé à Délos,une île de Grèce où il y avait la famine,que pour cela on lui a fait sept statues à Rhodes.Il a été le premier à avoir fait de l’humanitaire. Il ne faut pas croire que nos anciens ne se revendiquaient pas BerbèreS Voici ce qu’écrivait Apulée de Madaure : "Quant à ma patrie, vous avez rappelé, d’après mes propres écrits, qu’elle était située sur les limites mêmes de la Numidie et de la Gétulie. J’ai déclaré en effet, dans une conférence publique faite en présence de Lollianus Avitus, que j’étais demi-numide, demi-gétule. Mais je ne vois pas ce qu’il y a pour moi de plus déshonorant que pour Cyrus l’ancien d’avoir été de sang mêlé, demi-mède et demi-perse. Ce n’est pas au lieu de naissance, mais au caractère de chacun qu’il faut regarder ;ce n’est pas dans quel pays, mais sur quels principes s’est fondée son existence qu’il faut considérer. Un marchand de légumes, un marchand de vin, c’est admis et à juste titre, feront état pour donner plus de prix à leurs légumes ou à leurs vins, de la noblesse du terroir. On dit :vin de Thasos, légumes de Philionte. Ces produits de la terre tirent un goût plus délicat de la fertilité du pays, de l’humidité du climat, de la douceur des brises, de l’action bienfaisante du soleil, de la générosité du sol. Mais pour l’âme humaine, cette étrangère qui vient séjourner dans le corps, comme un hôte de passage, en quoi ces circonstances peuvent-elles ajouter ou ôter quelque chose à ses vertus ou à ses vices ? C’est chez les Scythes, gens épais qu’est né le sage Anacharsis ; chez les Athéniens avisés, Mélétidès l’idiot. Cela ne veut pas dire que je rougirais de ma patrie, même si nous étions encore de la ville de Syphax. Mais après la défaite de ce prince, la faveur du peuple romain nous fit passer sous la domination du roi Massinissa ; plus tard notre cité fut fondée à nouveau par l’établissement de vétérans ; nous sommes maintenant une colonie florissante. Dans cette colonie, mon père a occupé le haut rang de duumvir, après avoir passé par tous les honneurs ;et sa situation dans l’état, depuis que je fais partie de la curie, je la conserve sans déchoir, aussi honoré je l’espère, et aussi considéré. Pourquoi tous ces détails ? C’est afin, Emilianus, de calmer ton courroux, et d’obtenir ton pardon, si par mégarde peut- être, je n’ai pas choisi pour y naître ton Zarath, ce foyer d’atticisme" Extrait de Apologie(ou de la magie) l’Afrique romaine (Claude Briand-Ponsart. Quant à Cornelius Fronton, originaire de Cirta, sénateur, descendant de colons installés en Afrique-même s’il revendique une lointaine parente libyque-il devint un des plus illustres rhéteurs de Rome vers 140,si bien que sa notoriété le fit nommer précepteur des futures empereurs Marc Aurèle et Lucius Verus. Restant proche du premier, il entretint avec lui une correspondance, qui nous vaut de connaître avec une relative intimité l’empereur. Gana Mammeri