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SYNDICAT - UGTA - FLN, APRES L’INTERDICTION DU PCA

1963, 7 janvier - DECLARATION DE LARBI BOUHALI CONTRE LE COUP DE FORCE ANTI-UGTA

Alger Republicain le 7 janvier 1963

mercredi 9 juin 2010


POUR UNE CONTRIBUTION DÉTERMINANTE DE LA CLASSE OUVRIÈRE

L’Humanité du 4 janvier publie une interview exclusive de M. LARBI BOUHALI, où il évoque diverses questions à la suite de l’interdiction du Parti communiste algérien.

« Pour résoudre les difficultés de l’Algérie, il faut faire confiance aux masses, s’appuyer sur elles, faire appel à leur esprit d’initiative, instaurer dans le pays une démocratie réelle, abandonner les méthodes autoritaires, éclairer les perspectives révolutionnaires. » D’autre part, M. LARBI BOUHALI, répondant à une question sur l’accord survenu entre la direction nationale de l’UGTA et le Bureau Politique du FLN, exprime ainsi sa pensée ».

- Il me semble qu’il y a eu un compromis qui, s’il peut être considéré dans une certaine mesure, comme positif parce qu’il évite des affrontements dangereux à notre pays, ne résout nullement les problèmes de fond qui se posent objectivement.
À mon avis, il risque d’accroître la confusion politique et idéologique et en ce sens j’estime qu’il n’est pas positif.

Je m’explique. Je ne suis pas contre le fait que des militants responsables du FLN dirigent les syndicats ouvriers si les travailleurs leur confient démocratiquement cette responsabilité au cours de leurs conférences et Congrès.
Cela signifiera que la classe ouvrière les aura jugés capables de défendre ses intérêts sur la base de son idéologie.
C’est, d’ailleurs, ainsi que les choses se passent aussi bien dans les pays capitalistes que dans les pays socialistes.

C’est vrai que l’accord stipule que « les travailleurs élisent démocratiquement leurs responsables en dehors de la présence de toute personne étrangère au syndicat  » et que « l’orientation et le programme de l’UGTA sont définis par le Congrès des travailleurs » . Tout cela est excellent parce que conforme aux intérêts de la classe ouvrière.
Mais ce qui l’est moins – parce que cela risque de rendre caducs les principes énoncés ci-dessus – c’est le fait que le mouvement syndical ne peut disposer que de son « autonomie organique et de gestion » .
Or le projet de programme de Tripoli lui-même dit : « Le parti respecte l’autonomie des syndicats ». Il ne limite pas cette autonomie aux seuls aspects « organique et de gestion ».

L’accord dit qu’ « en aucun cas et sous aucun prétexte cette orientation (de l’U.G.T.A.) ne devra être en contradiction avec les aspirations socialistes de la Révolution actuellement contenues dans le programme F.L.N. de Tripoli » .
On sait que de toutes les classes de la société, c’est la classe ouvrière qui se prononce et agit avec le plus de conséquences pour le socialisme. Donc, ce que peuvent faire les travailleurs, en bénéficiant de l’autonomie de leur organisation syndicale, tant sur les plans organique et de gestion que sur le plan idéologique, c’est améliorer et préciser le projet de programme de Tripoli pour le rendre plus efficace en vue de l’édification du socialisme .
Mais si l’autonomie de l’organisation syndicale est limitée, cela risque d’empêcher la classe ouvrière d’apporter sa contribution spécifique, c’est-à-dire la plus déterminante, à l’édification du socialisme.

Là comme ailleurs, la seule méthode juste et efficace pour résoudre tous les problèmes sociaux, c’est la libre discussion et le respect des principes démocratiques, ce qui n’exclut ni la discipline révolutionnaire ni la sauvegarde des intérêts de la Révolution…

Alger Républicain, le 7 janvier 1963

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