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SYNDICATS QUELLE AUTONOMIE ?

mercredi 27 novembre 2013


"L’ÉTIQUETTE AUTONOME
NE GARANTIT PAS LA VÉRITABLE
INDÉPENDANCE SYNDICALE".

par Saoudi Abdelaziz,
blog algerieinfos-saoudi
le 27 novembre 2013

La mobilisation du Syndicat national autonome des travailleurs de Sonelgaz (Snategz), excédés par les retards dans la délivrance de son agrément a conduit hier Le ministère du Travail à les satisfaire “dans un délai ne dépassant pas une quinzaine de jours”, selon Abdellah Boukhalfa le président de ce syndicat. Prudente, Malika Ben titre dans “Liberté” : Enfin l’agrément ?

Depuis quelques années, la bureaucratie syndicale UGTA est brutalement désarçonnée par les poussées revendicatives répétées et ascendante y compris dans ses propres fiefs.
La ligne de Sidi-Saïd, anti-gréviste de "défense de la paix sociale" dans les entreprises industrielles et "économiques", a pris le pouvoir à la fin de 1968. On se rappelle qu’après le coup d’Etat du 19 juin 1965, l’union régionale d’Alger, en tandem avec la fédération de la métallurgie furent, dès 1966, les fers de lance de cette ligne d’inféodation au pouvoir. C’est cette quasi-sédition dans l’UGTA qui a permis au régime de réussir la caporalisation de 1968.
L’UGTA vit depuis dans ce carcan. La tutelle du FLN sur la bureaucratie syndicale a évolué en tutelle du triangle FLN-RND-PT sous la vigilance des "services" pour qui l’UGTA est un instrument essentiel de contrôle social.

Aujourd’hui, même dans les syndicats de la métallurgie, bastion historique de la paix sociale, le front Fédération-union de wilaya se fissure, à Annaba et à Tizi Ouzou notamment, amenant notamment des militants syndicaux de l’UGTA indépendants ou proches du parti des travailleurs à envisager la création de syndicats autonomes.

Nacer Djabi, sociologue enseignant à l’université d’Alger commente cette évolution : "Si la situation perdure, l’Union se viderait de son capital humain et perdrait ses adhérents pour devenir, à terme, un syndicat sans syndicalistes. Ce scénario est plausible à moyen terme. L’absence de débat démocratique au sein des structures de l’UGTA, l’engagement politique de ses élites syndicales, la mauvaise gestion sont autant d’éléments qui, à notre sens, pousseront la majorité des travailleurs à quitter la centrale syndicale si des réformes ne sont pas engagées pour une gestion transparente et un fonctionnement syndical démocratique."

L’une des conséquences dramatiques de la situation de l’UGTA, c’est le désert syndical qui continue de dominer le secteur industriel privé.

Le sociologue rattache cette situation à l’environnement politique : "En Algérie, on est devant des élites politiques néolibérales qui soit renient l’activité syndicale, soit l’ignorent tout simplement".

Ce n’est pas l’étiquette autonome qui garantit une véritable indépendance syndicale. Le produit qu’elle renferme peut être frelaté.
En mars dernier, nous notions que l’atomisation des mouvement politiques et sociaux est l’instrument principal de conservation du système de domination : "Les services et leurs annexes dans les partis savent comment fractionner, atomiser le mouvement revendicatif en suscitant la création de coordinations plus autonomes les unes que les autres".

Le mort saisira toujours le vif sans la vigilance syndicale de masse qui seule garantit aux salariés des syndicat indépendants, c’est à dire ne prenant en compte que les intérêts de leurs adhérents.
Le sociologue a raison de mettre en garde contre le risque d’un changement d’acteurs sans changement de scénario : "À mon sens, ce rôle que jouent les leaders de la centrale syndicale est le même qui sera demandé aux syndicats autonomes pour qu’ils soient reconnus comme partenaires à part entière par ce système politique, qui ne tolère pas l’existence d’un acteur politique, syndical ou associatif vraiment autonome".

sources : http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-l-etiquette-autonome-ne-garantit-pas-la-veritable-independance-syndicale-121320125.html


FRONT SOCIAL À L’ALGÉRIENNE :

PATRON CASSÉ ET SYNDICALISTE VIRÉ

algerieinfos-saoudi
le 27 novembre 2013

"L’élan cassé" d’un patron

M. Saadoune tire dans son éditorial intitulé Abus de monopole les leçon du jugement de la Cour suprême contestant la facturation excessive à l’égard de l’entreprise privée Eepad qui a été indûment privée de l’interconnexion dont Algérie Télécom a le monopole. Il conclut :

"Le capitalisme privé algérien n’est pas très vertueux en général - il correspond bien au contexte affairiste ambiant - mais il donne parfois des entreprises porteuses utiles pour l’économie algérienne.
Au lieu de chercher des solutions pour éviter des cessations d’activités - quitte à « nationaliser » ! -, on préfère « liquider » et faire le vide.
Cela a été le cas avec les entreprises du groupe Khalifa où, encore, la joint-venture Brown Roots and Condor (BRC) liquidée après le rachat des parts de Haliburton.
Tonic Emballage a été récupérée presque in extremis après des années d’abandon.
Dans le cas d’Eepad, il n’y a pas de disparition, mais un élan a été cassé. Une entreprise a été arrêtée à tort pendant quatre ans, des centaines d’emplois ont été perdus Eepad existe toujours, en plus petit et dans son métier originel,mais les choses auraient pu aller autrement si la tendance facile « à liquider » ne l’a pas emportée".

Le désert syndical du Sud

Nabila Amir écrit dans El Watan : "Toutes les tentatives de création de syndicats autonomes au sein des multinationales, activant dans le Sud algérien, ont été vouées à l’échec". Elle rapporte le témoignage de Yacine Zaïd :
« En 2006, je travaillais à l’Eurest, multinationale française de l’agroalimentaire de Hassi Messaoud. J’ai été licencié pour avoir voulu créer une section syndicale autonome. »
Zaïd a d’abord voulu créer une section de l’UGTA, mais la direction de l’UGTA, qui l’avait soutenu au départ, a fini par le désavouer. « Nous avions tenu une réunion pour la création d’une section syndicale affiliée à l’UGTA et en présence de tous les concernés, notamment des représentants de l’UGTA, de l’Inspection du travail, et même de la gendarmerie. Un PV a été signé, mais le directeur général de la multinationale a refusé de reconnaître le PV et a commencé à faire pression sur les ouvriers », peste Zaïd qui regrette que ni l’UGTA ni l’Inspection du travail n’aient pu faire changer d’avis au patron de cette entreprise. Zaïd a été licencié et traîné devant les tribunaux.

Des mouvements de protestation ont eu également lieu dans trois entreprises de catering. Résultat : l’employeur a procédé au licenciement de tous les animateurs de ce mouvement : 30 ouvriers au total.

À Sonatrach, « toute contestation se voit cassée et étouffée par l’UGTA », soutient Zaïd.

sources : http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-front-social-a-l-algerienne-patron-casse-et-syndicaliste-vire-121320420.html


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