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BACHIR HADJ ALI

lundi 23 juin 2014


BACHIR HADJ ALI - par Arezki Metref - Le Soir d’Algérie - le 22 juin 2014 ;


LA CULTURE ALGÉRIENNE EST LIÉE À LA VIE DU PEUPLE - Union des écrivains algériens - Alger républicain - le 25 novembre 1963 ;


« QU’EST-CE QU’UNE MUSIQUE NATIONALE ? » - Conférence de Bachir Hadj Ali donnée à Alger - salle Ibn Khaldoun - Alger républicain - le 7 février 1964 ;


BACHIR HADJ ALI

par Arezki Metref
Le Soir d’Algérie - le 22 juin 2014
BALLADE DANS LE MENTIR / VRAI n°20
arezkimetref@free.fr

Je me revois dans un TD d’histoire des idées politiques (HIP) à l’IEP d’Alger. Ce devait être en 1974. Nous travaillions, si mes souvenirs sont exacts, sur un texte de l’Anti-Dühring de Friedrich Engels.
À côté de moi, une camarade dont j’ai oublié le nom. Elle avait un visage enfantin paré d’un regard bleu de poupée. D’ailleurs, pendant le TD, elle jouait d’une main avec une petite poupée Bella, tout en notant les cours de l’autre main. Je m’interrogeai sur le luxe d’un tel objet. Je me souviens que ma camarade était épouse d’ambassadeur, et de ce fait elle pouvait voyager à l’étranger avec une facilité à laquelle le commun des Algériens n’avait pas accès compte tenu des restrictions à la liberté de circuler imposées par Boumediène à son peuple.
Je pensai aux modestes poupées de chiffon de ma petite sœur, et au lieu de m’indigner, j’abandonnai la prise de notes pour me fendre de ce que je croyais être un poème que j’intitulai, tout simplement, La poupée de ma petite sœur. Je l’avais expulsé de mes tripes d’un trait, jeté sur une page à carreaux du classeur. Ce poème resta tel quel dans un tiroir jusqu’au jour où cet événement se produisit.

J’en ignore le mois, le jour, mais ce fut deux ans plus tard. Nous étions à “l’Unité”. L’un des collaborateurs du journal avait je ne sais quel lien avec Bachir Hadj Ali, un nom sulfureux à l’époque. Il me tendit un morceau de papier :

- C’est de la part de Bachir Hadj Ali. Il te demande d’envoyer des poèmes pour une anthologie des jeunes poètes algériens que prépare la revue Europe.

Sur le papier figurait une adresse à Paris et le nom de Charles Dobzynski, poète et responsable de ladite revue que je devais rencontrer à Rodez au Festival international de la poésie en 1997, épisode que je raconterai le moment venu.

J’avoue avoir été surpris et heureux à la fois que Bachir Hadj Ali ait pensé à moi. Bien qu’ayant déjà publié un recueil de poésies, des poèmes dans la revue “Promesses”, une infinité de textes dans la presse, et préfacé « Fleurs de Taghaste » à la demande de son auteur, Chakib Hammada, chez Subervie, je demeurais peu sûr de moi et très tourmenté dans l’acte de publier. À plus forte raison dans une anthologie.
Pour corser mon indécision, je ne possédais aucun inédit. Un soir, mettant de l’ordre dans mes affaires, je retrouvai ce poème qui patientait depuis deux ans au point de se faire oublier. Je le tapai sur la vieille machine à écrire Olivetti de mon père, ancien greffier de justice, avant de le glisser dans une enveloppe, accompagné de 2-3 lignes biographiques par lesquelles je précisai mon statut d’alors : étudiant à l’IEP. Marque qui m’a suivi jusqu’à ce jour dans certaines notes biographiques où je demeure pour certains, étudiant à l’IEP, quarante ans plus tard.

L’anthologie fut publiée et Charles Dobzynski m’en adressa quelques exemplaires. Ne sachant qui y figurait, j’eus l’agréable surprise d’y trouver des textes de mon ami Abdelmadjid Kaouah qui était le directeur de “l’Unité.”
Ce dernier, un jour, m’expliqua par quel cheminement ses poèmes se retrouvèrent dans cette anthologie.

L’épisode qui va suivre mérite d’être rapporté car il montre l’étendue de l’intolérance et de la censure qui sévissaient alors en Algérie, à la fois à l’université et dans le monde de la culture. En mai 1974, l’Université de Constantine organisait à l’initiative du professeur Charles Bonn, un colloque international intitulé : « Littératures et expression populaire au Maghreb actuel ». Bachir Hadj Ali, dont les travaux sur la culture populaire étaient réputés, y était invité parmi des chercheurs et intellectuels du monde entier. Le colloque devait aborder des thèmes susceptibles de perturber le confort dogmatique imposé par le baâthisme ambiant.
Avant même sa tenue, il fut attaqué non seulement dans la presse, mais aussi physiquement par des marches d’intimidation baâthistes à Constantine, pour empêcher l’expression d’une tonalité autre.
Mais s’il fut purement et simplement annulé, il ne fait pas de doute que c’est à cause de la présence de Bachir Hadj Ali et surtout – déjà – à cause de la conférence de Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle ancienne.
Fait troublant quand on sait que 6 ans plus tard, cette même conférence fut interdite à Tizi Ouzou, sauf que cette fois-ci, la population se mobilisa dans ce qui devait prendre le nom de Printemps berbère.

Bachir Hadj Ali recueillit un certain nombre de poèmes et d’études sur la poésie qui devaient y être déclamés ou prononcés, et en fit l’ossature de cette anthologie. Il est intéressant de constater qu’à aucun moment, il n’ait été question du colloque interdit, comme si la censure qui l’avait frappé avait rejailli sur le numéro de la revue. Ce fut pour moi, en cette occasion, mon premier contact, bien que par personne interposée, avec Bachir Hadj Ali. Bien entendu, je savais qu’il avait été le secrétaire général du Parti communiste algérien durant la dernière décennie de la colonisation, qu’il avait été arrêté en même temps que les dirigeants de l’ORP par la Sécurité militaire de Boumediène après le coup d’Etat de 1965, qu’il était poète, mélomane et musicologue averti, et qu’il avait beaucoup étudié les cultures populaires en Algérie.

Bien plus tard, en 1994, participant à un numéro de la revue Autrement intitulé « 1er Novembre, les fruits verts d’une révolution », coordonnée par Fanny Colonna, je reçus un courrier de Jean Galland qui avait repéré mon nom au sommaire. Curieusement, il me demandait d’ignorer cette lettre si je n’étais pas de Beni Yenni, et dans le cas contraire, de lui donner des nouvelles d’un certain nombre de mes oncles. Nous fîmes connaissance par la suite et il me donna à lire « La tête ici, le cœur là-bas », cet ouvrage dans lequel il raconte son engagement d’instituteur communiste dans l’Algérie en guerre. Il racontait, entre autres, qu’il avait convoyé le premier secrétaire du PCA, Bachir Hadj Ali, dans une tournée en Kabylie, et qu’avec lui, ils avaient passé la nuit du 31 octobre au 1 novembre 1954, chez mon grand-père à Agouni-Ahmed [1].

L’étape suivante nous mène en 1989-90. À “Algérie Actualité”, où nous avions lancé avec Tahar Djaout [2], une rubrique intitulée « Figures », nous avions décidé de consacrer un dossier à Bachir Hadj Ali. Tahar s’était chargé de sa poésie, et j’avais pour ma part rédigé un article : « Bachir Hadj Ali, la passion de l’indépendance ». Nous avions demandé aussi au peintre Mohamed Khadda [3], qui connaissait très bien Bachir Hadj Ali, de nous écrire un texte sur lui, ce qu’il fit avec l’enthousiasme dont il était coutumier. Le dossier était complété par un article de feu Sadek Aïssat.

Smaïl Hadj Ali, son fils, que je vis plusieurs fois pour préparer ce dossier, m’avait fourni l’essentiel des informations. Je rencontrai aussi Lucette, qui nous éclaira sur certains aspects biographiques. Notre dossier fit l’objet d’un compte-rendu rédigé par Abdelmadjid Kaouah, qui était à l’époque à “Révolution Africaine.” A la suite de cette publication, Smaïl nous invita chez Bachir et Lucette à Panorama. Il y avait là Djaout, Kaouah, Smaïl Hadj Ali et Youcef, Lucette, Bachir et moi.
Le destin a voulu que la première fois que je rencontrai Bachir Hadj Ali, il soit dans un fauteuil roulant, dans un état quasi végétatif, conséquences lointaines des tortures auxquelles il avait été soumis en 1965 et dont il fit le récit dans son ouvrage « L’Arbitraire » [4].

Sources le Soir d’Algérie, le 22 juin 2014

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LA CULTURE ALGÉRIENNE
EST LIÉE À LA VIE DU PEUPLE

Alger républicain
le 25 novembre 1963

Chronique littéraire

LA CULTURE ALGÉRIENNE EST LIÉE
À LA VIE DU PEUPLE

ont dit les écrivains algériens à M. René Maheu,
directeur de l’UNESCO, lors de son passage à Alger

PENDANT son séjour dans notre capitale, M. René Maheu, directeur général de l’UNESCO, a été reçu par l’Union des écrivains algériens, en présence de nombreuses personnalités des arts et des lettres et des services culturels.

Au nom du bureau exécutif de l’Union, et en présence de ses membres : MOULOUD BOURNOUNE, BACHIR HADJ ALI, KADDOUR M’HAMSADJI, JEAN SENAC, MOUFDI ZAKARIA (YACINE KATEB absent, excusé), MOULOUD MAMMERI a prononcé une allocution.

Après avoir souhaité la bienvenue à M. Maheu et souligné que l’Union des écrivains algériens « ne peut qu’applaudir et apporter sa contribution a une vocation exaltante », Mouloud Mammeri a déclaré :

« On peut se gausser d’un humanisme devenu la tarte à la crème d’une pensée vidée de substance, et qui va jusqu’à la contredire dans l’esprit et dans l’action, lors même qu’elle le proclame dans la forme. Sans doute le mot a-t-il perdu de sa valeur ou de son prestige dans de vieilles cultures où le ronron de certaines cultures ou le ronron de certaines formules a fini par n’être plus que l’accompagnateur dispensateur mais sans effet de certaines circonstances, une sorte de fond sonore innocemment vain.

« Mais à l’heure où la culture algérienne s’éveille ou se réveille au monde, il lui est agréable de se vouloir, de se savoir humaine, c’est-à-dire ouverte sur tous les horizons de l’esprit. Assez et trop longtemps on a dénié aux hommes de ce pays toute culture. On les a déshumanisés. On les a voulus insulaires, condamnés à la solitude de leur île et à l’étrangeté inhumaine de leur destin. Votre présence parmi nous, Monsieur le Directeur, vous qui présidez aux activités d’un organisme où tous les peuples des sont donné rendez-vous pour rendre leurs différences complémentaires et fécondes, est la preuve que l’Algérie est rentrée définitivement dans la grande famille des hommes. »

« L’âme d’un peuple ne meurt pas »

Soulignant ensuite que l’Algérie « ne ressemble à nul autre pays », Mouloud Mammeri a poursuivi :

« Sans doute ne pouvons-nous pas encore définir la culture algérienne, mais je n’hésiterai pas à dire que sa chance tout comme sa richesse sont dans cette indécision. La culture algérienne se fait. Elle va se faire. Parce qu’elle sera liée à la vie de ce peuple elle en connaîtra mes vicissitudes, elle sera riche de ses expériences. Parce qu’elle est au point de rencontre d’influences nombreuses, diverses et riches, elle y gagnera en profondeur et en extension. Non point qu’elle doive être le pur reflet d’expériences ou de traditions multiples, mais parce que ce pays est en train de se construire au prix d’expériences, parfois douloureuses, cette culture a la chance de se greffer sur la vie d’un peuple en mouvement, et donc d’être vivante, simplement parce qu’elle est. L’Algérie est devenue un vaste chantier d’expérience non seulement de l’ordre de la matière, mais aussi dans celui de l’esprit.

D’autres pays plus vieux peuvent apporter à l’UNESCO les produits d’une culture élaborée, des techniques plus achevées, des procédés plus efficaces, nul mieux que le nôtre ne peut lui fournir le témoignage d’une culture vivante, confrontée à tant d’intenses contradictions qu’elle est obligée pour survivre ou même tout simplement pour vivre de se dépasser à chaque instant et par cela même contribuer à la marche en avant de tous les hommes.

… »Vous et nous, M. le directeur, qui sommes des hommes de l’esprit, nous savons qu’il est immortel, et qu’un peuple n’est pas mort tant que dans sa chair meurtrie, sous-alimentée, anéantie, l’étincelle demeure ; parce que de l’étincelle naît la flamme, et parfois le brasier. Sur nos souks, parmi nos ouvriers en loques, dans les campagnes, au milieu de nos paysans faméliques, dans l’ombre tiède de nos demeures parmi nos sœurs, nos mères, nos épouses doublement recluses, l’âme de ce peuple refusait de mourir et, dans des poèmes, des contes épiques, des complaintes, gardait vive l’étincelle. Manifestations obliques, chétives, souffreteuses ou crispées, certes, mais vivaces, mais fécondes, portant en germe elles le germe d’un avenir plus prestigieux que ne le supposaient nos meddahs eux-mêmes ».

Alger – républicain
le 25 Novembre 1963

Sources : Alger républicain, coupure de journal adressée scanée, par un lecteur de socialgerie.

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« QU’EST-CE QU’UNE MUSIQUE NATIONALE ? »

Conférence de Bachir Hadj Ali
donnée à Alger - salle Ibn Khaldoun
Alger républicain
le 7 février 1964

LA CONFERENCE DE
BACHIR HADJ ALI

Organisée par l’Union nationale des Etudiants algériens et l’Union des Ecrivains algériens, une manifestation culturelle qui sera sûrement appelée à avoir un retentissement sur la renaissance de notre musique nationale, a eu lieu hier soir à la salle Ibn Khaldoun.

L’importance du thème « Qu’est-ce qu’une musique nationale » a d’ailleurs attiré un public tel que la salle s’est vite révélée trop petite.

Avant de donner la parole au conférencier, le vice-président de l’UNEA, Nourredine Zenine place la conférence dans son contexte.

« Il est un fait qu’il ne peut y avoir de révolution socialiste sans révolution culturelle. Or la musique est une des composantes de la culture.

« Depuis quelques temps un débat s’instaure : qu’est-ce qu’une musique nationale ? Quels sont les corollaires ? Qu’implique-t-elle ?

« Voila quelques unes des questions qui se posent sans cesse. C’est pour avoir une base de discussion et de réflexion que nous avons organisé cette conférence qui se place sous le signe :

« le combat pour la culture nationale révolutionnaire ouverte à l’apport de la culture universelle ».

Bachir Hadj Ali prend ensuite la parole. Sa conférence fut marquée, au départ, par l’historique qu’il fit de la musique nationale. Successivement, il retraça les différentes influences, les divers modes qui ont concouru à son existence.

Les chants populaires

Et Hadj Ali de faire la distinction entre la musique religieuse et musique profane.

Au sujet de la première, il rappelle les occasions auxquelles on y avait recours telles les veillées funèbres, etc.

Pour ce qui est de la musique profane, Hadj Ali fit remarquer qu’elle pouvait être folklorique, patriotique, ou bien exalter le travail, restituer la douleur de l’exil, etc.

Citant Bela Bartok, selon lequel « les chants populaires ont une résistance particulière chez les peuples asservis », Hadj Ali parla du chant populaire dans les campagnes de notre pays : Il est âpre dans l’Oranie, devait-il noter, simple dans l’Algérois, stylisé enfin dans le Constantinois.

Comparant le chant bédouin à la musique berbère, il dit de cette dernière qu’elle était moins riche mais plus mélodieuse. L’orateur parla alors de musique citadine « créations légères, souvent ruisselantes de grâce » et de celle, plus élaborée qui fut en vogue à Tlemcen.

Quant au classique, les explications de Hadj Ali abondèrent, sur les divers mouvements qu’elle comporte, en soulignant notamment que « ceux qui la méprisent ou l’ignorent ont tort ».

Mettant l’accent que le fait que « l’art d’une époque décadente, n’est pas forcément décadent », l’orateur en vint à l’avenir de la musique algérienne, et aux chances que lui donne le socialisme.

Il a fallu à Bachir Hadj Ali faire le point de la situation de la musique algérienne à l’heure actuelle, d’abord, l’orateur mit en relief les tares et handicaps dont elle hérite et souffre :

  1. N’étant pas écrites les œuvres monumentales de la musique andalouse n’ont pu se perpétuer.
  2. Par le fait de la colonisation, les chances même de transmission orales se sont amenuisées.
  3. L’interprétation n’a pas toujours avec bonheur restitué des œuvres dignes de ce nom.

Si bien donc, que la musique nationale s’est trouvée sujette aux influences étrangères, et non des meilleures : les influences française et égyptienne, par exemple.

À ce propos Hadj Ali souligna :
« Il faut aimer les musiques française et égyptienne si elles sont vraiment bonnes, sinon, on doit les rejeter.
Ce sont donc de « mauvaises habitudes » qui ont influencé la musique nationale, musique moderne, prétendent d’aucuns : « par quel moderne », s’est indigné Mr Hadj Ali.
Malgré ces « habitudes », deux genres variables ont résisté : les chants du Sud et des Hauts-Plateaux d’une part, et le « chaabi » d’autre part. A ce propos, l’orateur se référa à Hadj El Anka, dont l’ascension correspondant à l’éveil des forces montantes ».

Ce sont ces genres qu’il faut sauver, c’est notre héritage musical qu’il faut conserver, sans pour autant que ses partisans ne veuillent le garder figé.
Et Hadj Ali de poser le problème : « Comment pouvoir rattraper le retard de plusieurs siècles sur l’Europe, en gardant à notre musique son caractère spécifique ? »

Il faut, poursuit-il, faire connaître la musique chaabi par radio, télévision, disques, et encourager les formations chorales dans les écoles, et même dans les usines. Ainsi peu à peu seront crées de nouvelles habitudes auditives. Cela, pour Hadj Ali, va de pair avec l’arabisation.

Le fond berbère et andalou est, peut-être, un point de départ valable. Il peut représenter l’élément stable que l’on retrouve à la base de toute musique valable. Il faut aussi faire connaître les grandes musiques étrangères.

Il s’agit donc de rééduquer l’oreille.

« Peut-on dire, demande Hadj Ali, que l’effort accompli par la radio et la télévision soit suffisant ?

« Non, répond-il, et de critiquer, à travers de multiples exemples relevés, la radio et la télévision.

« Mais cette critique, reprend l’orateur, je la veux constructive. Nous avons à créer un style national. »
(Il recommande vivement aux orchestres classiques de ne plus utiliser l’accordéon).

Hadj Ali poursuit :
« L’art ne doit pas être replié, refermé sur lui-même. Il doit s’extérioriser pour atteindre les hommes et leur conscience. »

Ainsi on en arrive au rôle du socialisme dans la musique nationale.

Bachir Hadj Ali cite alors quelques exemples de grandes œuvres musicales occidentales, nées de l’horreur de la guerre, de la misère, en somme de sentiments qui touchent une collectivité et, plus, l’humanité.

« Il n’est pas possible, affirme Hadj Ali, de composer, d’innover, en ignorant le sous-développement, le problème de la faim, les réalités économiques et sociales de notre pays.

« La soif de paix, en effet ne s’apparente-t-elle pas à la recherche d’harmonie et de beauté ? »

Le socialisme, devait conclure Bachir Hadj Ali, permettra seul à celui de nos enfants qui porte en lui, disons un Mozart, de le devenir pleinement ».

Alger Républicain
Le 7 février 1964

Sources : Alger républicain, coupure de journal adressée scanée, par un lecteur de socialgerie.

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