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TOUR D’HORIZON. COMMENT DÉNOUER L’IMPASSE POLITIQUE ? OPINION DE SAOUDI ABDELAZIZ

lundi 27 avril 2015

publié par Saoudi Abdelaziz
blog algerie infos
le 26 avril 2015

Dans un contexte prolongé de rapports de force figé, la question de l’intervention politique de la "base populaire" pour favoriser le dénouement de la situation est de plus en plus à l’ordre du jour. Le mouvement citoyen qui a émergé à In-Salah au début de 2015, donne une idée de la disponibilité du "gisement citoyen". Après plusieurs mois à tenter pousser l’âne mort, le FFS a buté devant la stratégie antipolitique qui est la clé du système algérien de contrôle, à l’oeuvre depuis 58 ans. Mettant à l’écart cycliquement, par la ruse et la force, la population et les leaders qui en émergent. La tentative avortée du FFS a joué le rôle de révélateur de ce bloquage systèmique.

L’essence anti-politique du système algérien

On admet aujourd’hui largement que le paysage politique, avant et après l’indépendance, est marqué par l’influence occulte exercée par les services de protection du système. La pseudo réforme pluraliste qui a suivie les journée d’octobre 1988 n’a pas mis fin à cette réalité. On peut même affirmer qu’au plan politioque, la mise en oeuvre de cette réforme chadliste a conduit à de grave reculs politiques. On peut citer la liquidation du PAGS principal parti de gauche forgé dans la clandestinité, et un peu plus tard l’inféodation au DRS, de la direction du FLN et des autres partis.

Seul le FFS a évité cette mise sous tutelle, en refusant de participer au jeu politique animé par les services secrets. En janvier 1993, à la veille du congrès de liquidation du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), je plaidais pour l’existence de "partis affichant clairement leurs drapeaux, fondés sur des intérêts nets, des amitiés fortes. Une cohésion qui rendra l’Algérie cohérente. Sinon, tout se mélange, rien n’est intelligible. Malgré les défauts qu’ils engendrent les partis sont des piliers de la démocratie, parce qu’ils permettent d’identifier les intérêts honnêtement. C’est l’expression d’une société civilisée ».

Dans un article récent sur le site Huffpost-Algérie, intitulé "Le niveau politique n’en finit pas de se dégrader au sein du FLN "Mohamed Saadoune cite les propos de feu Abdelhamid Mehri qui évoquait le "complot scientifique" mené en 1996 contre la direction du FLN : "Le traitement a consisté en une ordonnance grasse de la part de certains services de l’Etat qui croyaient, et sans doute le croient-ils encore, que les missions qui leur ont été confiées leur donnent le droit de gérer d’une manière ou d’une autre le fonctionnement des organisations sociales, partis et associations, de promouvoir certains de leurs dirigeants, de sélectionner leurs candidats aux assemblées élues, de rectifier leurs lignes politiques en cas de nécessité dans le sens qui sied à l’ordre établi (…) Cette forme de complot scientifique est en fait un composé organique du système de pouvoir et un instrument de gestion de la démocratie de façade".

La flamme politique couve sous les cendres

L’article de Saadoune se termine sur ce mot d’un militant du FLN : "Tah ennivo bezzaf". Cette parole est-elle de la même veine que les propos de Mustapha Cherchali, Abdelkader Zidouk, Abbas Mekhalif, Amar Aïchaoui, Mohamed Bougatef et Halima Lakhel qui affirment : « Le FLN est passé de la position du militantisme à celle de faux témoin ». Dans une lettre ouverte, ces six membres du comité central du FLN ont décidé « d’appeler le pouvoir en place à ouvrir le débat avec le peuple et revoir sa politique en mettant les intérêts de la collectivité devant ceux de la logique du pouvoir ».

"La rareté des espaces de réflexion"

Au sortir de la décennie noire, l’action de contrôle DRS a très vite été tournée vers le mouvement social, qui a pris un élan considérable. Sous des formes diverses, plus ou moins organisées, les actions de masse du Printemps social algérien ont sans doute imprimé une marque profonde sur la politique actuelle et future de répartition du revenu national. Le mouvement social a contraint le pouvoir à d’importantes concessions. Succès que les milieux libéraux attribuent à une stratégie calculée du pouvoir "d’achat délibéré de la paix sociale".

Pourquoi le mouvement syndical et social ne débouche-t-il pas sur un engagement politique plus massif sur les questions globales auxquelles est confronté le pays ? Adel Abderrazak , syndicaliste enseignant est cité dans le compte rendu d’un débat rapporté par Ameyar Hafida sous le titre "Piégé par l’action immédiate, le mouvement social néglige la réflexion". L’enseignant déclare notamment à propos du pouvoir politique : "celui-ci se donne tous les moyens, par la division, l’entrisme et le clonage, pour encadrer et grignoter les espaces que se fabriquent ces mouvements”. Pour l’enseignant universitaire, la nouveauté chez les mouvements sociaux actuels réside dans le fait qu’ils ont “une expression de plus en plus citoyenne” et que leurs revendications sont liées au “vécu” des citoyens. L’ancien responsable du Cnes a d’ailleurs mis en avant la prise de conscience des mouvements sociaux qui, à l’exemple du mouvement d’In-Salah, “se battent sur leur territoire”. Adel Abderrazak a, cependant, critiqué “l’activisme forcené” des syndicats autonomes et associations, en déplorant “la rareté” des espaces de réflexion.

Cet activisme, a-t-il expliqué, est parfois un élément réapproprié par les pouvoirs publics et l’État, “pour assommer les mouvements sociaux”.

Après avoir fait l’expérience de la recherche d’une sortie par le haut de l’impasse politique, nopus titrions dans le blog au lendemain du meeting de la salle Atlas : "Le FFS veut encourager une dynamique politique de masse". Nous rapportions les propos tenus par le premier secrétaire du FFS indiquant que ce parti opte pour un encouragement plus résolu de l’action poitique populaire à la base : "Nous refusons cette perversion du jeu en boucle fermée où les partis politiques sont considérés comme des pions que l’un ou l’autre clan du pouvoir va jouer contre les autres. Nous refusons cette perversion du jeu politique (...). L’espoir vient de la capacité de notre peuple à inventer tous les jours de nouvelles manières de résister et de tenir face aux épreuves. L’espoir vient de l’invention de solidarités nouvelles, de la multiplication des initiatives et de la détermination à aller de l’avant".

Évoquant hier la préparation du congrès du pôle d’opposition de la CTLD, le secrétaire général du mouvement El Islah, Djahid Younsi, après avoir naturellement-affirmé : « L’opposition se porte bien aujourd’hui", ajoute : "Mais il est nécessaire d’élargir sa base populaire ».

L’universitaire de gauche Nadir Djermoune écrit de son côté : "La crise actuelle est une crise de représentation politique qui exige une rupture avec les institutions actuelles et la construction d’un processus constituant qui mette en place une démocratie où les assemblée élues au suffrage universel, et sous contrôle populaire, de la commune au niveau national, qui décident de toutes les questions politiques, sociales et économiques. Cela exige à son tour que les travailleurs et les travailleuses et les couches populaires fassent irruption sur la scène politique".



Voir en ligne : http://www.algerieinfos-saoudi.com/...

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