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GRANDIOSE RUSSIE

mardi 12 mai 2015

Messaoud Benyoucef
blog braniya chiricahua
le 10 mai 2015

Quand le péril nazi se mit à grandir, Joseph Staline commanda (1938) à Sergueï Eisenstein un film sur la célèbre bataille du lac Peïpous (avril 1242), dans laquelle le prince Alexandre Nevski défit les chevaliers teutoniques. L’Ordre des Chevaliers teutoniques, adossé à la la papauté et au Saint Empire romain-germanique, était parti à la conquête de la Russie pour la catholiciser. On sait ce qu’il advint de cet Ordre de fer dont la cavalerie lourde -chevaux caparaçonnés, cavaliers murés dans une armure étanche- préfigurait les divisions des Panzers de Hitler. A. Nevski contraignit l’ennemi à se battre sur le lac gelé dont la glace céda sous le poids de la cavalerie teutonne, l’engloutissant sans retour. C’en fut fini de l’armée teutonne et des velléités papales d’éradiquer les orthodoxes chrétiens.


Mais, dit Hegel, Ce que nous apprend l’histoire, c’est que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire : 600 ans plus tard, le nabot-ogre corse rassemble une formidable armée de 600 000 hommes et le voilà parti à la conquête de la Russie. L’armée russe, commandée par le général Koutouzov, refusa autant que possible l’affrontement -il y en eut un seul, terriblement meurtrier pour les deux camps, celui de Borodino-, entraînant la Grande Armée du nabot toujours plus profondément à l’intérieur des terres. Quand il faudra bien amorcer la retraite, ce sera l’hiver. Et le nabot-ogre -auquel les historiens français prêtent tant de génie militaire- n’avait pas prévu cela. Koutouzov et ses hommes ne laisseront de la formidable armée de 600 000 soldats que 90 000 vivants et l’ogre fuira -comme il avait détalé devant les Mamelouks en Egypte-, abandonnant son armée et traversera l’Europe incognito, déguisé en simple quidam.

Quand Richard Sorge -espion soviétique en poste à l’ambassade d’Allemagne à Tokyo- donnera l’information suivante : l’Allemagne attaquera l’URSS le 22 juin 1941, Staline ne voulut pas y croire. Sûrement parce qu’il pensait qu’Hitler ne commettrait pas l’erreur de mener une guerre sur deux fronts. Staline n’avait peut-être pas lu Hegel… L’opération Barbarossa commença le 22 juin 1941 : des moyens infernaux avaient été mobilisés par Hitler contre l’URSS. Quatre millions de soldats allemands et 600 000 engins motorisés envahirent le pays des Untermenschen (sous-hommes) slaves promis à la disparition et/ou à l’esclavage, comme le clamait Hitler à ses généraux. Le choc fut terrible et l’armée soviétique battit en retraite jusqu’aux portes de Moscou et de Léningrad. Le 07 novembre 1941 (anniversaire de la révolution bolchevik), Staline fit un discours resté célèbre : larguant les références révolutionnaires, il en appela aux mânes de la Russie éternelle menacée dans son existence même. La Wehrmacht était à 30 km de Moscou et Hitler avait donné à ses généraux ordre de raser entièrement la ville et de créer un lac artificiel à sa place !

Mais Staline refusait de quitter la ville et, le soir, il prenait soin de garder la lumière de son bureau au Kremlin allumée pour que l’on sache bien qu’il était là. La suite est connue. Les centaines de milliers de citoyens creusant des tranchées autour de la ville et une contre-offensive de l’armée rouge qui rejeta, au prix de pertes énormes, la Wehrmacht à 200 km de là. Pendant ce temps, le siège de Léningrad commençait qui allait durer 3 années. La ville, approvisionnée seulement quand le lac Ladoga était gelé (à ce moment, les camions pouvaient rouler dessus), ne capitula pas, consentant des sacrifices inouïs.

Au sud, la VI° armée allemande s’apprêtait à prendre Stalingrad, sur la Volga ; mais retranchés dans l’usine de tracteurs, les hommes du commandant Eremenko, aidés par les habitants, tenaient tête à une armée dix fois supérieure en nombre et en moyens. Abcès de fixation qui sera, finalement, fatal à la VI¨armée qui sera capturée et son maréchal de chef avec elle.

Et comme R. Sorge avait donné le renseignement capital -à savoir que les Japonais n’attaqueraient pas à l’est-, Joukov put dégarnir le front extrême-oriental pour mener l’offensive qui mènera l’Armée rouge à Berlin.

Au total, la Wehrmarcht perdit 80 % de ses effectifs totaux sur le front russe. L’URSS perdit 27 millions de ses enfants (soit près de la moitié du total des morts -60 millions- de la guerre) ; elle compta quelque 56 000 villes et villages rasés et leurs habitants exterminés (cf l’admirable film d’Elem Klimov Viens et regarde). A titre de comparaison, les USA ont perdu 300 000 hommes, dont la plupart sont tombés dans le théâtre de guerre du Pacifique.

Devant cette épopée grandiose, devant ces sacrifices immenses, qui ne s’inclinerait pas en signe de respect pour ce peuple russe ? Justement, il se trouve des nains -les dirigeants occidentaux- pour refuser de participer à l’hommage rendu à la patrie russe. Ces coolies qui n’ont même pas le front de relever les humiliations que leur inflige à tour de bras le criminel Netanyahu. Tant mieux. La présence de nains à cette fête de géants l’aurait ternie. Car il y avait là la Chine, l’Inde, les républiques musulmanes de l’ex-URSS et l’Amérique latine. Rien moins que le monde nouveau en préfiguration. La commémoration du 70° anniversaire du triomphe de la Russie sur l’Allemagne nazie fut grandiose, comme vous pouvez le voir sur cette vidéo. (Mais est-il si étonnant, finalement, que les dirigeants occidentaux préfèrent la compagnie des néo-nazis de Kiev ?)

VIDÉO

Le défilé du 70e anniversaire de la Victoire sur les nazis

https://www.youtube.com/watch?v=E7owLOf60wQ.


Drapeau rouge sur le Reichstag
Photographie d’Evgueni Khaldei, prise le 2 mai 1945 à Berlin



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