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1962, le 30 Août : DONNER LA PAROLE AU PEUPLE, ET LUI FAIRE CONNAÎTRE LE PROGRAMME DE TRIPOLI

DÉCLARATION DU P.C.A,

jeudi 10 juin 2010

DÉCLARATION DU P.C.A.
DONNER LA PAROLE AU PEUPLE
Et lui faire connaître le projet de programme adopté à TRIPOLI

Le 30 août 1962

Le bureau politique du Parti communiste algérien déplore vivement le rebondissement de la crise du F.L.N. qui, en retardant l’élection d’une Assemblée nationale et d’un gouvernement algérien légal, prolonge le régime provisoire, avec les graves conséquences que cela comporte pour l’avenir de la nation à l’intérieur, et avec la dégradation du crédit de l’Algérie à l’extérieur.

Devant les périls qui menacent notre indépendance encore fragile, le Bureau politique du P.C.A. condamne solennellement tout recours à la force entre patriotes pour résoudre les difficultés actuelles du pays. Il adjure tous les Algériens, militants et responsables de renoncer aux polémiques stériles, de s’élever contre les luttes fratricides et de consacrer toutes leurs forces à l’union du peuple contre le néocolonialisme et ses alliés. De tous les graves dangers qui menacent en effet note pays, aucun n’est aussi grand que celui du néocolonialisme et ce danger s’accroît considérablement avec la prolongation de la crise.

Bien qu’ayant été l’objet d’une injustifiable discrimination dans le choix des candidats à la première Assemblée constituante, bien que la classe ouvrière n’ait pas eu de véritable représentation sur les listes de candidats, le Parti communiste algérien avait quand même appelé le peuple algérien à voter en masse le 2 septembre pour les listes présentées par le Bureau politique du F.L.N. En agissant ainsi, il était, et il demeure, guidé par un souci essentiel : sortir du chaos et doter notre pays, dans les plus brefs délais, d’une Assemblée nationale, d’un gouvernement et d’institutions républicaines stables et le plus démocratique possible.

En effet, tant que cette étape ne sera pas franchie, aucun des problèmes en suspens, si urgent soit-il, ne peut être valablement réglé.

Le P .C.A. a souligné le 31 Juillet dernier que la mise en fonction du Bureau politique du F.L.N. pouvait être un bon moyen d’avancer vers une solution politique durable de la crise. Le rebondissement de cette crise et l’examen des diverses déclarations montrent la fragilité d’un compromis réalisé entre les différentes tendances du Front sans que soit défini au préalable un programme minimum commun et sans que coït réalisé une forme démocratique d’union.

C’est pourquoi il est plus urgent que jamais de consulter notre peuple, il est plus urgent que jamais de lui faire connaître le projet de programme adopté à Tripoli.

Pour sortir rapidement de la grave situation issue de la crise du F.L .N, le Bureau politique du P .C.A propose de donner la parole au peuple, pour élire librement et démocratiquement, à une Assemblée nationale constituante, des hommes et des femmes de son choix. Pour être véritablement démocratique, cette élection doit se faire avec un mode de scrutin assurât la représentation proportionnelle de toutes les tendances patriotiques qui peuvent se manifester sur la base d’un programme bien défini et avec l’entière liberté de vote, d’expression et d’association, pour chaque….............................

Le Bureau politique du P.C.A. estime que, pour l’organisation de ces élections, une autorité centrale est indispensable.
Dans les circonstances actuelles, celle-ci ne peut être que le Bureau politique du F.L.N., dont l’autorité doit s’appuyer sur la consultation fraternelle des représentants de toutes les tendances et organisations patriotiques. Le P.C.A. conscient d ses responsabilités nationales, soutiendra tout effort du Bureau politique du F.L.N. dans ce sens et poursuivra ses contacts avec les représentants des autres organisations nationales. A ce sujet, il se confirme qu’on ne peut résoudre valablement les problèmes qui se posent devant la nation sans le concours du parti de la classe ouvrière, le Parti Communiste Algérien et encore moins contre lui.

Le peuple étant la source de toute autorité valable, le Bureau politique du P.C.A a préconisé, dès le 25 Juillet, la constitution de larges comités populaires pour l’union et la réconciliation. Cette idée de comités populaires a été reprise par divers organismes patriotiques. Aussi le P.C.A. appelle tous les communistes et tous les sympathisants de notre parti à se joindre activement à tous les autres patriotes pour constituer rapidement ces comités dans nos villes et villages, dans les quartiers et les entreprises, dans les douars et les mechtas.

Ces comités œuvreront pour le respect de toutes les libertés démocratiques et de la dignité des Algériens ; pour la création de conditions favorables à des élections libres et démocratiques ; pour aider à la solution des problèmes économiques brûlants se posant aux masses populaires, enfin pour confronter les points de vue sur les objectifs de la Révolution algérienne.

VIVE LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE.

VIVE LA RÉPUBLIQU DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE

Alger, le 27 Août 1962
(Région d’Oran du P.C.A)


COMMUNIQUÉ DU P.C.A. DU 30 AOÛT 1962

Douloureusement ému par les graves incidents qui viennent d’ensanglanter notre capitale, le Parti Communiste Algérien, renouvelle solennellement les formes de son appel du 27 Août :

« IL ADJURE TOUS LES ALGÉRIENS, MILITANTS ET RESPONSABLES, DE RENONCER AUX POLÉMIQUES STÉRILES, DE S’ÉLEVER CONTRE LES LUTTES FRATICIDES ET DE CONSACRER TOUTES LEURS FORCES À L’UNION DU PEUPLE CONTRE LES NÉOCOLNIALISME ET SES ALLIÉS » .

Pour que les difficultés politiques actuelles soient réglées par des moyens politiques, pour que la parole soit donnée librement au peuple, il faut que chaque patriote, chaque militant, chaque djoundi, que tout notre peuple et notre classe ouvrière, groupés dans de larges comités populaires se dressent pour empêcher le sang algérien de couler et se refuse au moindre geste pouvant engager notre pays dans la voie de la guerre civile. -

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