Accueil > MOUVEMENT COMMUNISTE ALGERIEN > LE PAGS et L’INTIFADAHA DES JEUNES D’OCTOBRE 88

APRES LE TÉMOIGNAGE DE ABDELKADER SAADALLAH :

LE PAGS et L’INTIFADAHA DES JEUNES D’OCTOBRE 88

Une opinion de A. Noureddine

mardi 22 février 2011

La mise en ligne du témoignage de Abdelkader Saadallah, à propos de l’action des jeunes à Ain Benian (ouest d’Alger) en octobre 88 et dans les semaines suivantes, a suscité de nombreux échos.
Un camarade se souvient : "Je me rappelle le formidable travail des jeunes de Bordj el Bahri (ex Fort de l’Eau, à l’est d’Alger) et parmi eux notre regretté camarade FERHAT DJEBBAR qui vient de nous quitter la semaine dernière terrassé par un cancer.
Un autre indique : "En octobre 88, les orientations que j’ai reçues personnellement, c’était de ne pas se cacher (comme clandestins), d’être au contraire avec les masses et notamment les jeunes. Puis après les premières journées les plus dures, nous avons réalisé un travail considérable pour la libration des détenus, la dénonciation de la torture.
Beaucoup de témoignages de jeunes torturés ont été recueillis par nous et publiés dans le "Livre noir de la torture".

Quant au texte de A. Noureddine, lui aussi acteur d’Octobre 88, il met en lumière ce que nous confirment les dernières semaines de janvier-février au Maghreb et au Machreq.

L’efficacité de tout mouvement revendicatif social et politique est d’autant plus grande que l’action est à la fois ancrée dans les aspirations et l’élan de la base populaire, notamment les jeunes, et accompagnée-éclairée par des organisations expérimentées et responsables.


OPINION (A. Noureddine)

Abdelkader Saâdallah était militant du PAGS, il a agi en militant conscient de ce parti comme des centaines de "pagsistes" l’ont fait, y compris ceux emprisonnés et soumis à la torture dans les casernes et les commissariats, dès leur arrestation le 4 octobre 88, c’est à dire vingt quatre heures avant le début des manifestations de jeunes.
Des arrestations massives dirigées contre le mouvement grandissant des travailleurs et de leurs syndicats dans tout l’Algérois. .

Le témoignage de Saâdallah clarifie la lutte des communistes en octobre 88. Ce faisant, c’est un hommage concret, sans exagération, au combats des militants de ce parti contre la répression, la torture et pour mobiliser les citoyens à la base.

Dans certaines évocations médiatiques à l’occasion du 20° anniversaire d’octobre 88, il y a eu parfois des déformations honteuses, tendant à falsifier (ou faire douter), dans quel but ?, l’apport des communistes et de leur parti avant et lors de ces journées mémorables, auxquelles ils ont payé de lourds tributs. La vie fournira toujours d’autres occasions et témoignages qui démasqueront ces falsifications. Pour aujourd’hui, le témoignage de Saadallah suffit.

N’oublions pas aussi que même plus tard, après 1992, nombre de ceux, notamment intellectuels qui après ces évènements d’Octobre ont animé les Comités contre la torture, pour les Libertés et les Droits humains ont été assassinés dans des conditions qui méritent encore d’être éclaircies.

Tout indique que la disparition du PAGS a été une perte tragique pour le pays, les patriotes, progressistes et communistes, à un moment de reflux réactionnaire international, ou il fallait affronter dans un combat politique dur et sanglant, la conjonction de la déferlante terroriste islamiste, l’arbitraire d’un pouvoir despotique, la fuite en avant néolibérale, l’implantation des monopoles occidentaux, les pressions et les chantages des cercles impérialistes.
L’absence du PAGS a montré qu’une organisation de cette qualité a beaucoup manqué aux militants de progrès, dont certains ont connu le désarroi, des errements, ou même des reniements, alors que de nombreux autres ont maintenu le cap militant autonome contre vents et marrée .

C’est toujours triste de voir à différentes occasions, des hommages posthumes ou des critiques adressées à des personnalités décédées comme Ouattar ou Mentouri, alors qu’aucun mot n’est dit sur leur appartenance à un moment donné au PAGS.
L’auteur de L’Az a fourni ses meilleurs textes quand il se nourrissait de la vie et des échanges au sein du PAGS et avec les intellectuels de progrès du monde arabe.
Ses dérives et son désarroi ont coïncidé avec la disparition de ce parti et l’affaiblissement des forces de progrès, dans le monde arabe et dans le monde.

C’est un peu schématique de le dire, mais le Parti était nécessaire à nous tous : comme il l’avait déjà fait durant son difficile parcours, il pouvait en tant que collectif atténuer ou suppléer les faiblesses des uns et des autres et faire fructifier leurs qualités.

Il ne faut pas jeter aux oubliettes l’héritage du PAGS et du PCA !

A. NOUREDDINE

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

  • Lien hypertexte

    (Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)