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CUBA, OU L’ ÉTOUFFANT BLOCUS ÉTOUFFÉ

samedi 4 février 2012

par Abdelkader Leklek

Le commencement ne se fera ni par le cigare cohiba, ni par la station balnéaire de Varadéro, encore moins par le rhum, Havana club, vieilli sept ans. Mais par José Marti et ces chiffres.

Le taux d’alphabétisation des femmes est de 99,7 %, et le taux d’alphabétisation des hommes est de 99,7 %, à Cuba. Et au-delà de la parfaite parité hommes-femmes dans ce secteur. Ces chiffres d’un côté, ne sont atteints, ni en Amérique du Nord, ni en Europe, ni en Asie, ni en Océanie. Et en Afrique cela relève de l’absolu inaccessible. Mais, de l’autre, et ce qui accentue leur agressivité, jusqu’à outrager tous ce qui sont en charge de l’enseignement, de la scolarisation et de l’instruction, à travers tous ces continents. C’est que Cuba et les Cubains sont sous embargo américain cruel depuis le 07 février 1962. Et ce boycottage affecte, les enfants, les vieux, les vielles, les hommes et les femmes, sur l’île. Touche tous les produits, tous les services, jusqu’à atteindre l’absurdité dans l’aberration. Puisque, par exemple, il n’est officiellement pas interdit aux américains de voyager à Cuba, mais il est interdit, pour ceux qui oseraient faire cette promenade patriotiquement déloyale, de dépenser le moindre dollar sur l’île et d’acheter quoi que cela soit. Dilemme ou bien situation intenable ? En tout état de cause, au pays de la liberté et de sa statue, cette façon de procéder est liberticide, sans dire son nom. Et pour ceux des lecteurs de cette chronique, qui voudraient se rendre compte de l’immensité de la bêtise humaine, made in U S A. Un excellent ouvrage dresse un inventaire, qui ferait pâlir de par le monde, les rois, les tsars et les shahin chah de l’imbécillité humaine toutes catégories confondues.

Il s’agit de : « Etat de siège » de Salim Lamrani, publié en 2011 aux éditions Estrella. Il relate entre autres stupidités étasuniennes, que : le 2 septembre 2004, la compagnie aérienne espagnole Iberia se voit infliger une amende de 55 000 dollars par la justice américaine, car elle avait transporté du tabac cubain en faisant escale à Miami, sans que la cargaison n’ait jamais quitté la soute de l’avion. Un autre exemple, qui cette fois-ci caractérise la violation flagrante, par le pays de la démocratie, des règles premières du droit international. L’extraterritorialité et l’unilatéralité de cette décision, portant sanctions économiques tous azimuts.

L’entreprise japonaise Nikon a été au cœur d’un scandale qui illustre la portée extraterritoriale de ces sanctions économiques contre Cuba. Raysel Sosa Rojas est un jeune garçon de 13 ans souffrant d’hémophilie héréditaire incurable. Il a remporté le XVème Concours international de dessin d’enfants du Programme des Nations Unies pour l’environnement. Lors de la cérémonie célébrée le 5 juin 2006, jour de l’environnement, au Palais des Nations d’Alger, le prix - un appareil photo de marque Nikon - n’a pas pu lui être remis, pour les raisons suivantes : « Au regard de l’embargo décrété par les USA, nous ne pouvons pas offrir l’appareil de photo Nikon à un Cubain ». En effet, suite à des pressions étasuniennes, la multinationale nippone avait ainsi refusé de remettre l’appareil numérique décerné par les Nations Unies car il contenait des composants étasuniens. Cet exemple illustre parfaitement, le despotisme de l’application extraterritoriale de cet embargo.

Le conflit unilatéralement déclaré par les Etats-Unis contre Cuba, se trouve appliqué, par l’ignominieuse complicité de la multinationale qui prive un gosse et de surcroît malade de recevoir son cadeau, bien mérité, mais en Algérie, avec l’inqualifiable silence complice, de l’organisme chargé de l’environnement de l’O N U, et de cette organisation elle même. Les officiels algériens avaient le jour même, fortement protesté auprès des hauts fonctionnaires des Nations Unies. Et bravo mon pays. Comment tout cela a-t-il commencé ? Tout avait commencé le 7 février 1962 à la suite des nationalisations expropriant des compagnies américaines se trouvant sur l’île, qui activaient notamment dans le secteur du sucre et du tabac. Ces compagnies et des citoyens américains furent expropriés de 1 200 000 hectares sans compensation par les révolutionnaires dirigeants de Cuba, avec à leur tête Fidel Castro. Les sociétés activant dans le tourisme, particulièrement les casinos, furent également nationalisées. Elles se redéploieront dans l’Etat du Nevada à Las Vegas et à Reno.

Au lendemain de la victoire de la révolution cubaine sur le putchiste dictateur, Fulgencio Batista, le premier janvier 1959, la majorité des cubains soutenaient Fidel Castro. Ayant obtenu la certitude de cette adhésion populaire, les stratèges américains, et tous, républicains ou bien démocrates, envisagèrent la mise en place de cet embargo. Ils espéraient faire se désolidariser les Cubains de la révolution et de ses leaders, parce que tout viendrait d’un coup à manquer. Des plus nécessaires aliments vitaux, aux plus petites choses dont chacun pouvait sans en souffrir, se passer. Enthousiastes et croyants en leur révolution les Cubains ne cédèrent point et les stratèges U S, vite désenchantèrent. Ils passèrent alors, en plus de ce boycott économique, à la manière forte. Et ils employèrent la force, pour faire plier les Cubains. Ce fut le débarquement de la baie des cochons. Les Américains envoyèrent 1500 mercenaires envahir et libérer l’ile des dictateurs rouges, et rétablir les compagnies américaines frustrées, dans leurs droits, c’était le 17 avril 1961. Deux jours après, le 19 avril, cette invasion prit fin en faveur des cubains. Les envahisseurs furent mis en déroute. 118 d’entre eux furent tués et 1 189 furent faits prisonniers. Les Cubains perdirent 176 des leurs. De sources vérifiées les prisonniers ne subirent ni tortures, ni humiliations. Ensuite au mois d’octobre 1962, intervint la crise des missiles nucléaires de Cuba. C’est cette crise qui fut à l’origine de ce qui allait s’appeler la guerre froide, qui se transforma ensuite et jusqu’à la chute de mur de Berlin en 1989, et engendra le concept de la coexistence pacifique. L’affaire avait failli se faire opposer les forces de l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes, et les forces américaines au large de l’île de Cuba en un combat aux armes nucléaires. Ayant eu des informations que les Américains allaient reproduire, l’envahissement de Cuba, mais cette fois-ci en utilisant leurs propres forces armées régulières. Nikita Khrouchtchev, d’ailleurs inspirateur de la coexistence pacifique, déclencha l’Opération Anadyr. Opération de déploiement de l’armée rouge, pour protéger Cuba. Au mois de mai 1962 : il expédia 50 000 soldats, trente-six missiles nucléaires SS-4 et deux SS-5, ainsi que quatre sous-marins à Cuba pour dissuader et empêcher les États-Unis d’envahir l’île. Depuis ces évènements, les Cubains subissent un blocus écrasant dans les plus simples actes de leur vie, et parfois au dépend des plus simples droits de la personne humaine. Néanmoins et loin de se soumettre à la fatalité.

Tous les jours, les Cubains défient ce boycottage et de la plus belle des manières. Et ils ne doivent pas ces attitudes et ces comportements de vainqueurs et de gagneurs au hasard. Le plus vénéré des hommes de Cuba, José Marti, ce poète, philosophe, homme politique, penseur et journaliste fondateur du parti révolutionnaire cubain, dans l’un de ses plus beaux et plus célèbre poème : versos sencillos, ou les vers simples. Dont est tiré le texte de la plus célèbre chanson cubaine : guantanamera guajira. Joan Baez, en chante une merveilleuse version. Disait sur son séjour au Guatemala cela : « J’arrivai il y a quelques mois dans ce beau pays - j’étais pauvre, inconnu et triste ; sans porter atteinte à ma dignité, sans heurter mon amour-propre, le peuple de ce pays, sincère et généreux, accueillit l’humble pèlerin que j’étais : il en fit un maître, c’est-à-dire un créateur ». José Marti avait une idée d’une certaine éducation, qui ferait de celui qui la reçoit, un acteur de son temps, et actant sur les évènements de son époque. C’était sa conception envers les apprenants et cela se passait au début du siècle dernier. Dans sa conceptualisation de l’éducation, il confie à l’appreneur, c’est à dire l’enseignant, le rôle primordial et déterminant, pour que des gosses devenant adultes, et à travers tous coins de la terre. Ne s’embarrasseront plus de subir un quelconque blocus encore moins, se résigner et attendre qu’on vienne les en délivrer. José Marti déclamer : « L’éducation doit apprendre aux hommes à obtenir librement et honnêtement les moyens qui leur sont indispensables pour vivre dans l’époque à laquelle ils appartiennent, sans négliger pour autant la délicatesse et les aspirations supérieures et spirituelles de ce que l’être humain a de meilleur en lui.

L’éducation a envers l’homme un devoir auquel elle ne peut se soustraire, l’adapter à son époque sans le détourner de la grande finalité humaine. Éduquer, c’est donner à l’homme les clés du monde, qui sont l’indépendance et l’amour, et l’armer pour qu’il puisse parcourir l’univers, du pas allègre qui est celui des hommes libres naturels. Plus concrètement encore, poursuivait-il, l’éducation est une création constante ». Et pour Martí, l’agent principal de cette création, c’est le maître. Regardons autour de nous et peut être serions-nous perspicaces, pour voir d’où nous viennent les échecs scolaires de nos gosses, chaque année, répétés. Nous pourrions voir aussi et comprendre, pourquoi les Cubains réussissent dans des domaines aussi sensibles, mais pourvoyeurs de bienfaits, en besoins sociaux essentiels, pour un peuple, que sont l’éducation et la santé. En plus du fort taux d’alphabétisation, nulle part au monde égalé, et sans les mêmes moyens que les Américains et les Européens. Et malgré l’amplification intense de ce blocus étouffé, puisque aucune presse n’en parle, comme si les Cubains n’étaient pas des humains dignes, que l’on s’intéresse à leurs problèmes et à leurs malheurs.

Cependant et malgré cette impitoyable infortune, la médecine cubaine créée par les Cubains et avec leurs propres moyens, rivalise haut la main, avec, ce qui se fait dans les meilleurs hôpitaux occidentaux. Et dans certains domaines de la recherche scientifique médicale, les Cubains dament le pion, à des laboratoires riches à milliards de dollars, ne travaillant qu’aux bénéfices à engranger pour eux-mêmes, et aux intérêts des actionnaires à rétribuer, omettant toute humanité, même quand il s’agit de brevets de médicaments tombés dans le domaine public, pour la fabrication de génériques.

A la fin du mois de novembre 2011, les Cubains annonçaient que les essais du CIMAVAX EGF, le vaccin cubain contre le cancer du poumon avaient prouvé, son efficacité. Oui Cuba c’est le pays du cigare Cohiba, mais également, le pays des découvreurs de ce vaccin thérapeutique, auquel ils ont consacré 15 ans recherche.

Ce médicament favorise la génération d’anticorps contre les protéines qui déclenchent la prolifération sans contrôle des cellules cancérigènes. Et au diable les dividendes dont les Cubains ont honnêtement et intelligemment privé les grands laboratoires. Et parions, sans quasiment le moindre risque de perdre l’enjeu que les Cubains, comme ils savent bien le faire, loin de toute cupidité mercantile, ne monnayeront pas la disponibilité de ce vaccin pour tous ceux qui souffrent, les auteurs, les initiateurs et les promoteurs du blocus de Cuba y compris. Les chercheurs cubains ont fait aux dernières informations disponibles, de grandes avancées sur le traitement de la maladie, dite du pied du diabétique. Cette malade qui provoque d’énormes dégâts chez ceux déjà souffrant du diabète, puisque dans la majorité des cas, ils finissent par être amputés du pied, avec toutes les conséquences qui suivent, pour eux-mêmes, pour leurs entourages, et bien sur pour les dépenses qu’engage la communauté nationale.

Chez nous les Cubains ont construit loin de leurs bases, quatre hôpitaux ophtalmiques, à Djelfa, à El-Oued, à Ouargla et à Adrar.

Même si ces projets se sont réalisés en partenariat, ils profitent au premier chef, aux malades algériens, mais pas seulement. Les Cubains sont une population de 11 477 459, mais dans le cadre de la coopération, ils ont été en mesure de mettre à la disposition des malades algériens et généralement dans les coins les plus reculés, à travers les wilayas de l’intérieur de pays, 400 médecins spécialistes. Et là bravo à mon pays et merci à Cuba. La même coopération médicale se fait avec plusieurs pays d’Amérique latine, où des médecins et des personnels paramédicaux cubains, sont opérationnels sur le terrain.

Dans la presque majorité de ces pays d’Amérique du Sud, où les politiques U S, républicains et démocrates, tentent toujours et vaille que vaille d’exporter leur démocratie, ils n’ont jamais dépensé le moindre dollar, pour l’éducation des enfants, ou bien pour soigner et soulager les plus faibles et plus vulnérables. Toujours de plus en plus arrogants les américains, innovent pour maintenir le blocus de Cuba, sans que les opinions publiques du monde entier, ne s’en émeuvent, ou ne trouvent à en redire et à en dénoncer. Les causes pour justifier cet embargo par tous omis, sont mises à jour à chaque époque. Sous Eseinhower et Kennedy, il s’agissait de contenir le péril rouge des communistes soviétiques. Depuis la disparition de l’URSS, les motivations ont changé et concernent désormais le respect des droits de l’homme à Cuba. C’est-à-dire que l’embargo est la réponse au non-respect des droits de l’homme. Comme s’il existait un pays, un seul au monde où ces droits sont respectés dans leur lettre, dans leur esprit et dans leur application. Est-ce qu’ils sont respectés à Cuba ? Tout est relatif. Et commençons par ce qui se fait en la matière aux Etats-Unis.

Prenons un seul exemple, celui de la crise sociale de février 2007 induite par les subprimes. Cet anglicisme passé en français, pour désigner les emprunts risqués, mais très attractifs, que les banques américaines avaient accordés à des clients, alors qu’elles savaient, que la couche sociale de ces emprunteurs, sera insolvable à moment donné de la vie du crédit, considérant les conditions que ces mêmes banques avaient elles-mêmes mis sur les contrats de prêt.

L’enjeu était pour ces institutions financières américaines, de procéder à la saisie des biens des personnes et des ménages endettés et de les revendre pour se payer et en tirer profit en sus, dès que leurs débiteurs, n’honoraient plus une seule mensualité. Mais les choses ne se passèrent pas comme l’avaient planifié ces banques. Il y eut tellement de saisies d’immeubles, essentiellement des habitations, que le marché américain de l’immobilier se trouva d’un coup saturé. Le parc habitat détenu désormais par les banques créancières, non seulement, ne trouva pas preneur, mais subit une vertigineuse perte de sa valeur. En conséquence, des milliers de familles américaines, malheureusement presque toutes de couleur noire, avaient perdu leur logement et sont venues gonfler le nombre des S D F. Les effets d’entraînement ne se firent pas attendre. Et le lugubre cortège de dislocation de liens familiaux, de divorces, d’enfants dans la rue, et des pertes d’emploi par paquet, fit irruption. Le logement est un facteur de stabilité. Le droit à un logement convenable a été reconnu comme faisant partie intégrante du droit à un niveau de vie suffisant, dans la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 octobre 1948,et dans le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966. Le droit international relatif aux droits de l’homme fait obligation aux gouvernements d’explorer toutes les solutions de remplacement possible avant de procéder à une expulsion afin d’éviter, ou tout au moins de minimiser, la nécessité d’un recours à la force. Lorsqu’une expulsion est pratiquée en dernier recours, les personnes concernées doivent bénéficier de garanties de procédure efficaces, susceptibles d’avoir un effet dissuasif sur les expulsions projetées. Le gouvernement américain a-t-il respecté le droit en l’espèce ? J’en doute fort et les preuves à ce sujet sont légion. Alors droits de l’homme au deçà du golfe de Floride et droits de l’homme au-delà du même golfe ! Chacun appréciera. Par ailleurs, et même si le blocus a été allégé en matière de fourniture de produits alimentaires U S à Cuba, beaucoup de dénis de droit en direction du peuple cubain demeurent. Alors qu’attend le président Obama à la veille de briguer un second mandant présidentiel, pour prendre les mesures idoines ? Ou bien est-il prisonnier du lobby des exilés cubains, comme il l’est pour les droits des palestiniens, otage du lobby sioniste aux Etats-Unis et ailleurs, pour se faire réélire ? Mais au-delà des promoteurs et des continuateurs de cet embargo et ils sont nombreux, il est à noter, qu’avant le blocus de 1962, les Cubains furent depuis longtemps travaillés au corps, par les lois américaines. Il y a eu le trading with the ennemy act, ou loi sur le commerce avec l’ennemi, promulguée en 1917 comme mesure de guerre pour restreindre le commerce avec des nations jugées hostiles.

C’est sur cette loi que se fondent les premières réglementations du blocus contre Cuba depuis 1962. Ensuite vint le foreign assistance act, ou loi sur l’aide extérieure promulguée en septembre 1961.

Le Congrès américain avait alors autorisé le président à établir et maintenir un embargo total sur le commerce entre les États-Unis et Cuba. Il avait également interdit l’octroi de n’importe quelle aide au gouvernement cubain. Puis il y eut l’export administration act dite loi sur la gestion des exportations. Adoptée en 1979, à la suite d’une révision des contrôles sur les exportations, qui avait conféré au président l’autorité pour contrôler en général les exportations et réexportations de biens et technologies, en particulier celles qui seraient jugées comme se faisant au détriment de la sécurité nationale des USA. Subséquemment, ce fut cuban democracy act, ou loi relative à la démocratie cubaine, plus connue sous le nom de loi Torricelli, signée par le président Bush père en octobre 1992. Elle avait permis à l’administration des Etats-Unis de renforcer ses mesures économiques contre Cuba et avait fourni une justification normative à l’extraterritorialité du blocus. Elle avait interdit, entre autres prohibitions, à des filiales de sociétés américaines dans des pays tiers de faire des transactions avec Cuba ou avec des ressortissants cubains, et avait interdit aux cargos de pays tiers qui auraient accosté dans des ports cubains à entrer dans des ports américains durant un délai de 180 jours. Puis vint le tour du cuban liberty and democratic solidarity act, ou loi relative à la solidarité démocratique et à la liberté cubaine, plus connue comme loi Helms-Burton et signée par le président Clinton en mars 1996. Elle visait à décourager les investissements étrangers et à internationaliser le blocus contre Cuba. Elle avait codifié les dispositions du blocus, et avait limité les prérogatives du président à suspendre cette politique et élargi sa portée extraterritoriale.

Elle déniait l’entrée aux USA des cadres de sociétés étrangères et à leurs familles qui auraient investi dans des biens saisis à Cuba et avait fixé la possibilité d’actions légales contre eux, devant des cours américaines. Enfin ce fut : l’export Administration regulations, ou les réglementations concernant la gestion des exportations régissant les exceptions à la loi sur la gestion des exportations et les autorisations délivrées par le bureau d’industrie et de sécurité du département du Commerce [1].
L’ampleur de cet arsenal des législations et réglementations précitées prouve qu’aucun blocus n’a été aussi total, barbare et brutal que celui que les Etats-Unis imposent et maintiennent contre Cuba, dans un silence sidéral. Au vu de cela n’y a-t-il pas là de complicité, même au sein du groupe des pays amis de Cuba ? En droit pénal, il existe un concept qui s’appelle la commission par omission, et qui entendu plus largement, signifie, la non-assistance à pays et à sa population en danger. En ne rien faisant, on devient passivement complice de ce que vivent ou subissent des populations à travers le monde, opprimées, violentées et réduites à des conditions de vie indécentes, par la contrainte, dont l’illustration réelle se vit au quotidien par le peuple cubain.

Pour ma part, et à partir de ce petit coin que m’offre le Q.O, j’interpelle Monsieur Obama à revenir à ses déclarations de janvier 2004, quand jeune candidat au poste de sénateur de l’état de l’Illinois, il déclarait que : « le blocus de Cuba est une horreur, et je pense qu’il est temps pour nous de lever l’embargo ». Il est vrai qu’entre temps il est devenu président des Etats-Unis, et que questionné en avril 2009, sur ses affirmations de 2004, il répondait ceci : « Euh, en 2004, ça fait une éternité ! Qu’est-ce que je faisais en 2004 ? ». Mais ne vaut-il pas tard que jamais ? Le 29 septembre 2009, Monsieur Obama, affirmait devant tous pays membres de l’O N U : « Aucune nation ne doit être forcée d’accepter la tyrannie d’une autre nation, aucune nation ne peut ni ne doit tenter de dominer une autre nation ». Bien vu, bien dit, mais Monsieur le président des U S A, passez de la parole aux actes. Le monde entier vous en saura gré d’avoir aboli, le mot est choisi à escient, ce qui asphyxie les Cubains : El Bloquéo comme ils l’appellent sur l’île.


Voir en ligne : http://www.lequotidien-oran.com/ind...


[1Rapport de Cuba sur la résolution 65/6 de l’assemblée générale des Nations Unies

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