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ALGÉRIE, UN CAS D’ÉCOLE : "ÉLITES" ANCIENNES ET NOUVELLES FORCES

jeudi 9 février 2012

Texte de Saci BELGAT

repris de face book - réponse à une réflexion d’un partisan de l’intervention "salutaire" des pays de l’OTAN

le 16 janvier 2012

Ces soulèvements populaires qu’on nomme allégrement "révolutions"sont certes une formidable avancée "démocratique" et sociale, mais encore insuffisants au regard de la tâche principale d’une révolution " la destruction d’un ordre injuste et son remplacement par un autre que l’on voudrait plus équitable".

Que peut - être le scénario en Algérie ?


À défaut de lire dans le marc de café et de s’adonner à de la prédilection opportuniste et de circonstance, laissons ce jeu aux intellectuels d’outre lieux et rivages de s’échauffer et de croire en la bonne étoile d’une intervention étrangère - analysons minutieusement les événements.

1- au plan des luttes sociales et démocratiques, jamais l’Algérie n’a été aussi grosse d’une déferlante qu’en ces instants de l’histoire national et de son accélération.

2- il existe, une forme de synthèse pour ne pas dire de communauté de destin national et social - de partout les masses déshéritées exigent de la transparence, de la justice, du pain et de la sécurité donc un État social et de droit : Jamais, comme aujourd’hui l’exigence d’une mise à plat (revenir à 1962) ne fut plus prégnante dans les rapports aux luttes des citoyens décidés à en découdre avec ce système inique.

3- cette exigence, nous fait dire que Novembre a cimenté définitivement la nation- contrairement à ceux qui chaque fois déboutés par le peuple, pensent à son remplacement - la nation est irrémédiablement agrégée. Elle n’est pas une simple allégorie, comme semble le suggérer H. Addi (versus B.H.L) en réponse à H.Remaoun. Certainement, lui fait défaut une élite intellectuelle pour théoriser et passer à l’exercice révolutionnaire - Condition de la réussite de son exercice de passage au siècle de la connaissance et de la rationalité.

4- Cette élite, ne peut-être que de gauche - gauche au sens historique et social- capable de réfléchir à un paradigme de dépassement de celui "de la guerre des lâches". Une élite structurellement indépendante des centres de décision et de la bourgeoisie compradore, de ses relais idéologiques dans et à l’extérieur du système.

  • une élite déterminée et préparée à toutes les épreuves de l’affrontement avec les couches parasitaires et réactionnaires de la république dévoyée.
  • une élite plongée dans le réel des masses déshéritées, qui comprend sa déshérence et fonde une théorie pour sa libération.

5- Les théoriciens de l’islamisme réactionnaire "versus FIS et autres chef-gardes du système" , croient y surfer sur cette vague de contestation aussi facilement qu’ailleurs, pour exister et constituer une force en capacité de nuisance et de négociation des prébendes.

  • ils font montre d’une myopie crasse et d’un déni du droit d’inventaire pour ceux et celles qui ont subi leur diktat comme celui d’ailleurs du système. Déni d’inventaire des conséquences d’une guerre civile réactionnaire d’où a émergé en grand la caste des nouveaux seigneurs.
  • se réclamer de l’islamisme militant, n’est pas en soi une diablerie, il faut interroger et s’interroger pour extraire le diable de la nuance - séparer le bon grain de l’ivraie - quelle a été sa responsabilité dans la contre révolution - jusqu’où, il s’est compromis et quel est le degré de son indépendance des lobbies contre révolutionnaires.

6- Pourquoi, l’Algérie est un cas d’école :

  • la révolution anticolonialiste fut mener contre toutes les formes de féodalités. De ce point de vue les émirs Qataris et autres scories médiévales, n’ont aucune prise sur notre destin. En somme, ce qui c’est passé en Libye, en Tunisie et même en Égypte n’a aucune chance de se réaliser chez nous. Ici, j’emprunte le nous national, de la communauté de destin et de vie entre des catégories sociales prêtent et préparer au compromis social et de progrès.
  • les tenants du statu quo, ont au moins raison sur un point, Octobre 1988, fut un moment de rupture, une parmi tant d’autres répliques. D’autres spasmes d’une révolution qui se veut totale vont finir par accoucher de l’une des révolutions les plus achevées du sous continent nord africain.

7- les gauches actuelles sont-elles en mesure d’assurer le service ? Non, elles n’ont ni les outils théoriques et encore moins la détermination et la lucidité historique - globalement, elles sont scotchées à des rapports de force et à des arrangements qui se veulent tous minimalistes - garder les privilèges contrebandiers de la république dévoyée en continuant à faire croire aux masses déshéritées qu’elles sont singulières du système -qu’elles s’en détachent. Ce leurre, cette tromperie sur la marchandise et le destinataire ne résisteront absolument pas à l’exercice réel de l’affrontement et des affrontements à venir.

Dans cet exercice contrebandier, le cas du parti des travailleurs (P. T) est le plus patent, sans en exonérer les autres au degré moindre d’allégeance et de soumission aux lobbies de la contre révolution.

8- ce qui est en gestation avancée, ce sont ces nouvelles forces, ces élites déterminées. Les outils d’analyse leur font certainement défaut - elles sont dans les incantations religieuses de justice et de bonne guidance. Ce minimum intellectuel leur permet d’être au moins audibles et visibles. Par contre et sans doute, elles ont l’arme la plus puissante celle de la détermination et de la conscience de classe. Viendra certainement le temps de l’exercice de la conscience en soi, pour qu’elles apprennent à faire le service pour elles et à leur profit exclusif.

  • Cette conscience émergente, nous l’analysons dans le rapport aux luttes. De partout monte une exigence d’organisation dans les quartiers de la périphérie- pétitions, luttes multiformes, solidarité, affrontements accompagnés de plan de repli. Émergera certainement de ces phases d’aiguisement et de tests, une phase qualitativement nouvelle qui en finira des féodalités.
  • ces nouvelles exigences vont se cimenter en organisation, en réseaux - quelles en seront les formes ?
    Ce dont nous sommes convaincus c’est que les anciennes formes d’organisation des gauches ont fait leur temps- de nouvelles vont émerger.
    Il nous reste de garder vivace en nous le gout et la volonté d’être au seul service de la nation et des masses déshéritées.

Saci BELGAT
Mostaganem le 16 janvier 2012


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