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ALGER : HOMMAGE DE SES AMIES A FEU ZOULIKHA BENZINE INAL, COMBATTANTE ARDENTE ET MODESTE , UNE DAME AU GRAND COEUR

lundi 3 septembre 2012

Une de ses proches amies témoigne :

Zoulikha , comme la plupart de nos combattantes, a toujours été d’une grande modestie et d’une discrétion exemplaire, aussi bien sur sa propre participation à la lutte de libération nationale, que sur sa participation à l’édification de notre pays.
Pour moi c’était avant tout une amie dont je respectais le silence douloureux....
Lalia D.


Plusieurs visiteurs du site ont souhaité que ses nombreux amis et amies apportent leur témoignage et leur hommage.

Socialgerie s’associe à cet appel. La mémoire militante communiste reste toujours vivante des sacrifices de cette famille aux nombreux martyrs. Le souvenir entre autres de l’abnégation avec laquelle Zoulikha, sa soeur Fadhela et leur mère, montagnarde chaleureuse et admirable ont traversé les épreuves de la guerre de libération. jusqu’au moment où elles ont pu clamer en décembre 1960 "L’Algérie mizermane" (la maman dixit !). Ce n’était pas la fin des épreuves et des émotions, Comme en l’été 1961, un des moments culminants du nouveau sursaut ultra colonialiste, quand Hamid en danger de mort comme prisonnier de guerre au bagne militaire français de Boghari, a été sauvé par leur courage et leur ingéniosité. Elles avaient réussi à nous transmettre le manuscrit soigneusement camouflé du "CAMP", diffusé peu après largement dans l’opinion mondiale.

L’engagement, dans ses multiples dimensions humaines, s’est poursuivi pour l’édification de l’Algérie indépendante, alors que les conditions ont été rendues encore plus complexes par l’attention toute particulière apportée par les services répressifs spéciaux officiels aux activités des membres d’une famille qui a beaucoup donné aux causes politique, sociale et culturelle de l’Algérie.


autoportrait. Issiakhem citant Zoulikha Inal

Zoulikha Benzine,
épouse Inal,
sœur de Abdelhamid Benzine,
ancienne Moudjahida et femme de lettres,

est décédée, aujourd’hui, jeudi 9 août,
en son domicile à Alger,
des suites d’une longue maladie.

Elle était âgée de 71 ans.

“autoportrait”. “Issiakhem” citant “Zoulikha Inal”

Après avoir vécu au côté de son époux, Inal Djaâfar, attaché culturel à l’ambassade d’Algérie dans l’ex-Union soviétique, elle a été, dans les années 1970, une grande amie de Kateb Yacine et de M’hamed Issiakhem qui a peint son portrait à sa manière surréaliste et dont elle a conservé l’original.

Passionnée de peinture, elle a été une conservatrice attitrée des toiles d’Issiakhem. Elle en a fait don, il y a quelques années, au Musée national d’Alger.

Femme de grande culture, ses correspondances écrites avec les écrivains, peintres, acteurs algériens de son temps, recèlent nombre d’aspects restés jusque-là inédits dans le vie et l’œuvre des nombreux et illustres correspondants d’Inal Zoulikha.
Grande collectionneuse, elle affectionne également le disque Vinyle de la chanson algérienne, kabyle en particulier.

Nombre de témoignages écrits sur la guerre de libération la citent et lui ont rendu hommage de son vivant. Ces témoignages attestent que Zoulikha Inal a pris le maquis toute jeune dans la zone ouest d’Alger où elle a connu, alors agent de liaison, Djamila Boupacha qui l’a hébergée dans sa famille.

Zoulikha Inal, durant les années 1990 de la décennie noire, a assuré le gîte et le couvert à de nombreux journalistes menacés par le terrorisme.

Retirée depuis quelques années dans son appartement des hauteurs d’Alger, elle ne recevait plus que ses ami(e)s intimes et elle s’est toujours refusé de parler publiquement de son passé révolutionnaire. Malgré leur insistance, ses proches n’ont pu la persuder de publier les échanges épistolaires avec Kateb Yacine qui lui rendait visite alors déjà atteint de maladie, ou de Malek Haddad.

Discrète et fidèle à ses engagements pour l’indépendance de l’Algérie et les libertés démocratiques, Zoulikha Inal a su créer autour d’elle, jusqu’à son dernier souffle, une ambiance intellectuelle à la mesure de ses appétits livresques.

Elle était mère de deux filles, dont, Souad, conservatrice, chargée de la bibliothèque de l’Ecole des Beaux Arts d’Alger, qui a initié le prix annuel "Abdelhamid Benzine" attribué au meilleur reportage /enquête journalistique.

Rachid Mokhtari

http://www.lematindz.net/news/8963-deces-de-zoulikha-inal-aujourdhui-a-alger.html


DÉCÈS DE ZOULIKHA INAL

samedi 11 août 2012

par Alger Republicain

Nous venons d’apprendre la triste nouvelle du décès de Zoulikha Inal des suites d’une longue maladie, à l’âge de 71 ans.

Zoulikha Inal avait participé très jeune au combat pour la libération nationale inscrivant naturellement mais aussi avec conviction son action dans la tradition de luttes et de militantisme de la famille Benzine.

Femme de culture, sensible à l’art, elle avait eu pour amis de grands artistes tel le peintre Issiakhem et a été également très proche de Kateb Yacine et d’autres écrivains et poètes.

Zoulikha Inal était la sœur de notre camarade Abdelhamid Benzine, ancien membre du mouvement nationaliste MTLD, puis militant communiste de 1949 à sa mort en mars 2003, ancien dirigeant du PCA et du PAGS, ancien directeur d’Alger républicain. Ayant rejoint l’ALN en 1956 Abdelhamid fut capturé les armes à la main et connut le bagne de Lambèse puis le camp de la mort de Boghari dont il ne sortit miraculeusement qu’après le cessez-le-feu du 19 mars 1962.

Zoulikha était une femme de grande réserve et de modestie. Mais elle savait dire tout haut son mot pour remettre à leur place ceux qui minimisent ou dénigrent la contribution des communistes à la lutte pour l’indépendance. Nous gardons d’elle le souvenir impérissable de sa réaction indignée aux propos tenus par un ancien responsable militaire de la wilaya 4 lors de l’hommage rendu en juin 2006 au martyre de Henri Maillot. Invité à une rencontre organisée à Riadh el Feth par des anciens moudjahidine, cet ancien responsable s’était lancé dans un dénigrement incongru et complètement déplacé des résultats et de la portée de l’action de Henri Maillot. Elle lui répondit vivement et d’une voix chargée d’émotion en exprimant toute l’indignation qu’elle ressentait face à un anticommunisme aussi primaire que négateur d’un fait politique et militaire inscrit à jamais dans l’histoire de la guerre de libération. Son intervention cinglante rencontra l’approbation de toute l’assistance et notamment d’un moudjahed héroïque auquel avait échu une mitraillette qui faisait partie du lot d’armements dont Henri Maillot s’était emparé en avril 1956.

Alger républicain présente à ses filles Souad et Farah, à son mari Djaafar et à toute sa famille ses sincères condoléances dans cette épreuve.

Zoheir Bessa

http://www.alger-republicain.com/spip.php?article913


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