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LIBAN : DEUX PRISES DE POSITION : PARTI COMMUNISTE LIBANAIS et ORGANISATIONS PALESTINIENNES

vendredi 26 octobre 2012


COMMUNIQUÉ DU PARTI COMMUNISTE LIBANAIS - à l’occasion du 88 ème anniversaire de sa création - Ensemble pour consolider la paix civile - Ensemble pour le changement démocratique radical - Beyrouth, le 24 octobre 2012.


QUI CHERCHE A IMPLIQUER LES PALESTINIENS DANS LES CONFLITS DE LA RÉGION ? - par Fadwa Nassar- le vendredi 26 octobre 2012.


QUI CHERCHE À IMPLIQUER LES PALESTINIENS
DANS LES CONFLITS DE LA RÉGION ?

par Fadwa Nassar
vendredi 26 octobre 2012

L’attentat du quartier Ashrafieh, qui a visé le colonel Wissam al-Hassan, chef de la section des Renseignements dans les FSI libanaises et le coup d’Etat raté de l’opposition du « 14 mars » pour revenir au pouvoir, ont de nouveau été l’occasion pour certaines forces et médias libanais de remettre en cause la présence palestinienne au Liban.
Ce n’est ni la première tentative, ni la dernière, semble-t-il, vu la virulence des attaques anti-palestiniennes lancées par ces forces et médias, chaque fois que la situation sécuritaire au Liban est mise à l’épreuve.

Aujourd’hui, c’est la mort d’un ouvrier palestinien, qui a osé affronter les lignes de tirs dans un quartier de la capitale où l’armée libanaise était intervenue pour instaurer le calme, qui a déclenché cette campagne sournoise où LE Palestinien est devenu le « fauteur de troubles ». Cet ouvrier aurait été armé et aurait tiré contre l’armée. Mais, par un heureux hasard, un passant, admirant la bravoure de celui-ci, avait pu filmer son trajet en train de braver les tirs avant de succomber, touché par des balles de « provenance inconnue » ?!

La fin tragique des uns, dans un Liban en crise d’identité, a une fois encore alimenté la haine contre les Palestiniens.

Il y a quelques mois, ce fut la révolte des jeunes du camp de Nahr el-Bared contre le système de contrôle installé par l’armée libanaise, qui avait déclenché la campagne contre la présence palestinienne. Les Palestiniens s’étaient révoltés contre un système injuste qui les empêchait de circuler même à l’intérieur du camp, puisqu’il fallait produire des « autorisations » ou montrer leur identité à chaque barrage de l’armée, installé dans le camp même et non seulement à ses entrées. Bien qu’il n’y ait aucune animosité contre l’armée, sa direction ou ses soldats, car celle-ci ne fait qu’appliquer les directives du gouvernement et de la classe politique libanaise, les jeunes Palestiniens du camp de Nahr el-Bared ont réclamé la fin des contrôles et des barrages, qu’ils ont jugé humiliants.
Mais des politiciens et une certains presse aux abois ont vite fait de dénoncer la soi-disant participation des Palestiniens aux combats dans le nord du pays, contre l’armée libanaise, aux côtés des « rebelles » syriens qui par ailleurs, pourrissent la vie des Libanais, depuis que des députés du « 14 mars » leur ont offert la possibilité de lancer des attaques contre le régime syrien à partir du Liban.

Dans les deux cas, les organisations palestiniennes, nationales (Fateh, FPLP et FDLP et FPLP-CG) et islamiques (Hamas et Jihad islamique) ont déploré les combats inter-libanais et appelé au calme toutes les parties pour l’intérêt de la nation et de la Palestine, ont affirmé se situer à l’écart de tous les conflits internes au Liban et dans la région, et ont dénoncé les tentatives de certains d’impliquer les Palestiniens dans leurs conflits.

Le communiqué des forces et organisations palestiniennes présentes au Liban, publié ce 24 octobre, suite à leur réunion au siège de l’ambassade de Palestine, a affirmé ce qui suit :

  • 1 – Nous dénonçons l’assassinat du colonel Wissam el-Hassan.
  • 2 – Nous affirmons que les organisations palestiniennes sont attachées à l’unité, à la sécurité et à la stabilité du Liban. Elles appellent toutes les forces et tous les partis libanais au calme et au dialogue pour préserver le Liban d’une guerre civile.
  • 3 – Nous affirmons l’unité de la position palestinienne au Liban : nous ne serons qu’un élément de stabilité dans ce pays, nous refusons les tentatives de nous impliquer dans la crise interne libanaise et nous ne permettrons à personne d’utiliser les camps palestiniens pour viser la paix civile au Liban, comme nous refusons toute forme de guerre civile.
  • 4 – Nous réclamons des forces politiques libanaises et des médias une grande précision et attention dans le traitment de l’information, et leur demandons de ne pas impliquer le peuple palestinien dans les troubles récents, d’autant plus que l’ensemble des organisations palestiniennes refusent de couvrir tout individu palestinien dont l’implication a été prouvée.
    Nous réclamons de ne pas faire porter à l’ensemble du peuple palestinien toute erreur individuelle qui pourrait survenir, comme dans toutes les sociétés humaines.

Même si certaines voix irresponsables arabes (des « révolutionnaires de pacotille ») appellent les Palestiniens à participer aux combats fratricides qui secouent certaines parties de la nation, par solidarité ou par intérêt (les Palestiniens étant considérés comme des « professionnels » de la lutte armée), l’expérience douloureuse des Palestiniens, depuis le fameux alignement de feu Arafat aux côtés de Saddam Hussayn, contre le Koweit et l’alliance des Etats arabes placée sous égide américaine, est encore dans les mémoires. Des milliers de Palestiniens furent expulsés du Koweit laissant des milliers de familles palestiniennes sans ressources, sans compter le financement de l’OLP qui fut mis en difficulté, celle-ci ne pouvant plus payer ni ses bureaux, ni les organisations palestiniennes qui y sont affiliées.
Pour la résistance palestinienne et ses organisations, seul le peuple palestinien paie ses erreurs aussi lourdement, probablement à cause de l’état d’exil dans lequel il se trouve, entre autres.

Pour les organisations palestiniennes au Liban, il s’agit non seulement d’une position de principe, mais bien d’une position servant à protéger les réfugiés palestiniens et la cause palestinienne, et notamment le droit au retour.
Car le fait d’impliquer les camps de réfugiés dans tout conflit secondaire ou marginal, d’autant plus qu’il ne s’agit pas de révolutions mais de guerres civiles, signifie l’éparpillement des Palestiniens, au grand bonheur de l’État sioniste et de ses nombreux alliés dans le monde occidental, qui veulent en finir avec la question des réfugiés palestiniens et de leur objectif de retourner en Palestine, dans toute la Palestine, et non seulement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
C’est l’enjeu principal, c’est le premier enjeu d’ailleurs, de tout le conflit dans la région : les puissances impériales veulent instaurer une « paix » où les réfugiés n’ont pas le droit de retourner dans leur pays, leurs villes et villages d’origine, et réserver une enclave appelée État palestinien, où l’État sioniste contrôle non seulement les frontières, le sous-sol et le ciel, mais aussi la démographie et la population, alors que la résistance palestinienne lutte pour la libération de toute la Palestine « du fleuve à la mer », et le retour des réfugiés.

Fadwa Nassar

24 octobre 2012

sources : assawra

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COMMUNIQUÉ DU PARTI COMMUNISTE DU LIBAN
ANNIVERSAIRE DE SA FONDATION
ET GRAVITÉ DE LA SITUATION !

COMMUNIQUÉ DU PARTI COMMUNISTE LIBANAIS
à l’occasion du 88 ème anniversaire de sa création

Ensemble pour consolider la paix civile
Ensemble pour le changement démocratique radical

Le Parti Communiste libanais a publié, à l’occasion du 88ème anniversaire de sa création, le communiqué suivant adressé au peuple libanais, spécialement aux Communistes :


Libanaises, Libanais,

Le 88ème anniversaire de la création du PCL coïncide cette année avec de grands dangers qui menacent notre pays dans son unité et peuvent l’entrainer, si nous n’y prenons pas garde, dans le cercle vicieux de la violence basée sur les divisions confessionnelles abhorrés.

En effet, depuis l’assassinat du général Wissam El Hassan, chef de la division de l’information au sein des FSI, les deux parties de la classe dirigeante, surtout les représentants des forces du 14 mars, cherchent toute sorte d’opportunités afin de déstabiliser « la partie adverse », s’appuyant pour y faire sur les divisions confessionnelles qu’ils avaient déjà utilisées afin de renforcer leur régime et d’augmenter leurs parts et leurs intérêts. Tandis que ceux qui se trouvent aujourd’hui au gouvernement ne font rien pour atténuer la crise sociale qui sévit, bien au contraire, ils renforcent cette crise et, en même temps, se désintéressent de la sécurité des Libanais, ouvrant les portes de la patrie aux vents des guerres qui nous viennent des régions alentour.

Libanais, Camarades,

Les gens du régime tentent de remettre notre pays dans l’œil du cyclone. Ne peut-on voir dans les événements des derniers jours, à Beyrouth, Tripoli et tout le long de la route côtière, du Nord au Sud, une tentative de remettre en avant les projets visant à émietter le territoire national et à diviser le peuple ? Ce qui veut dire en clair la liquidation du Liban et la transformation du peuple libanais en une multitude de groupes confessionnels ?

N’avons-nous pas appris des quinze années de guerre civile, entrecoupée de plusieurs agressions israéliennes et multinationales, que la division ne peut que mener notre pays à la mort et nos concitoyens à la désespérance et à l’émigration ? N’avons- nous pas assez payé de notre vie et avons-nous oublié si rapidement que notre résistance et notre unité, il y a trente ans, ont pu libérer notre pays ; bien plus, elles ont créé un exemple suivi par les peuples arabes.

C’est pourquoi nous nous adressons aujourd’hui à vous, pour vous demander de refuser tout appel à la division lancé par ceux qui veulent nous diviser pour asseoir leurs pouvoir et leurs privilèges.

Nous vous appelons à l’unité afin de préserver la paix civile.

Nous vous appelons à faire front commun contre les comploteurs et ceux qui propagent le terrorisme et la mort, de créer une unité populaire solide basée sur un programme de changement radical revalorisant l’esprit du « Front de Résistance patriotique libanaise ». Un programme ayant pour fondement les reformes politiques nécessaires visant à mettre fin à l’Etat des quotas confessionnels et préparant notre avancée vers un Liban souverain, indépendant, démocratique, arabe.

Ensemble nous bâtirons un pays où règnent l’égalité et la justice sociale.

Le Bureau politique
Du Parti Communiste libanais
Beyrouth, le 24 octobre 2012

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