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ALGÉRIE - ÉTUDIANTS : SIT-IN DEVANT LA PRÉSIDENCE & LETTRE à BOUTEFLIKA

mardi 15 mars 2011

Ils adressent une lettre à Bouteflika :
Sit-in d’étudiants devant la présidence

Le sit-in observé hier matin devant la Présidence de la République par des représentants des étudiants d’une dizaine d’universités du pays a été toléré.

Ils étaient moins d’une centaine venant d’établissements universitaires et écoles supérieures des wilayas de Boumerdès, Annaba, Constantine, Oran, Tlemcen, Mostaganem, Alger (USTHB et Dely Brahim), Jijel, Chlef et Blida, venus adresser leur lettre au Président de la République.
Une délégation de 5 étudiants a pu déposer leur lettre, comportant les revendications
des universités représentées et celles des trois écoles nationales préparatoires.
« Nous avons juste pu déposer la lettre, sans recevoir d’accusé de réception », affirme un des membres de cette délégation.
Munis de banderoles et scandant des slogans, les étudiants étaient venus réclamer de « meilleures conditions de travail » et une « démocratisation de l’Université ».

« Nous voulons aller au-delà de l’abrogation du décret présidentiel n°10-315 du 13 décembre 2010. Nous voulons de meilleures conditions de travail à la hauteur des aspirations de la communauté universitaire et une véritable démocratisation de l’Université », affirme Omar, un des délégués des étudiants.
Pour notre interlocuteur, « l’Université est aux universitaires, c’est à eux qu’il revient d’élire leurs recteurs et non pas le ministère de tutelle ».

Les étudiants veulent une évaluation des réformes de l’enseignement supérieur, en particulier celle du système LMD lancé depuis 2004.
« Nous voulons être associés à cette évaluation, car nous estimons avoir notre mot à dire sur la démarche de la tutelle », affirment les étudiants.

Les concernés veulent aussi disposer des moyens pédagogiques adéquats par rapport aux objectifs de la réforme.
« On nous a instauré un nouveau système, avec les moyens de l’ancien système », disent-ils.
Les étudiants demandent également « l’implication de l’Université dans l’effort de développement de l’économie nationale », ainsi que la mise en place d’instruments « favorisant l’émergence de projets créateurs d’emplois pilotés par des universitaires ».

par M. M.
Le Quotidien d’Oran


Les étudiants devant la présidence

« Si vous n’êtes pas compétents, partez ! »

Les étudiants des différentes universités algériennes ont réussi hier à tenir leur sit-in devant la Présidence.
Plus d’une centaine d’étudiants venus de différentes régions du pays : Annaba, Constantine, Jijel, Skikda, Batna, Sétif, Boumerdès, Oran, Blida, Mostaganem, Tlemcen ainsi que les étudiants de l’USTHB et ceux de l’ENSSEA ont répondu à l’appel de leurs camarades pour remettre une lettre au président de la République.

Les étudiants étaient présents dès la matinée aux alentours de la placette d’El Mouradia.
Conscients de la difficulté de la tenue de ce sit-in dans un endroit aussi sensible, en l’occurrence la Présidence, les étudiants se sont rencontrés discrètement en petits groupes jusqu’à 11h, heure fixée pour la tenue de cette action. Les agents de police, présents sur place, ne se sont montrés à aucun moment violents avec les étudiants.
À 11h30, une délégation de 6 étudiants présidée par un étudiant de l’USTHB a été reçue par le directeur des requêtes et des relations avec les citoyens au niveau de la Présidence.

« Ils ont refusé d’accuser réception dans la mesure où on n’est pas un organisme agréé », a déclaré Yahia, délégué de Boumerdès à ses camarades.
Dans cette lettre, les étudiants ont fait part de « la nonchalance et le manque de lucidité de certains responsables du secteur quant à la prise en charge efficiente des problèmes posés et des préoccupations de toute la communauté universitaire ». Ils exigent à ce que les responsables défaillants soient identifiés et écartés.
Les étudiants ont demandé la démocratisation de l’université algérienne.
Ainsi, considérant que les nouvelles formations adoptées par l’université algérienne ne sont pas conformes aux standards universels et ne sont pas en adéquation avec les besoins de l’industrie algérienne ni même avec les priorités nationales de recherche, ils exigent l’évaluation de toutes les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en associant la communauté universitaire.

Les revendications soulevées lors des premiers rassemblements devant la tutelle ne sont pas omises. Bien au contraire, les étudiants des trois cycles ont exigé la prise en charge immédiate et effective des revendications sociopédagogiques adressées à la tutelle.
Contraints de se regrouper devant la boutique du fleuriste de la placette d’El Mouradia, les étudiants hissaient des banderoles mentionnant le nom de leur université et leurs revendications. « Nous ne sommes pas venus vous voir. Nous vous demandons de respecter vos engagements.
Si vous n’êtes pas compétents, partez ! », lit-on sur un étendard tenu par les étudiants.
En attendant la sortie des délégués reçus à la Présidence, leurs camarades fredonnaient des chants patriotiques tels que Kassamane et Min djibalina. Ils scandaient également des slogans hostiles à Harraoubia.

Le sit-in s’est terminé sans grabuge. Les étudiants se sont dispersés dans le calme.

Source : El Watan


Voir en ligne : http://www.lequotidien-oran.com/ind...