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"QUI EST MOUSSA KOUSSA, NOUVEAU "REBELLE" LIBYEN ?"

vendredi 1er avril 2011

Le passé chargé des rebelles libyens

01 avril 2011

Lorsque Moussa Koussa, le ministre des Affaires étrangères de Kadhafi, a décidé de brûler les ponts avec le régime, il n’a pas rejoint la rébellion mais la capitale britannique, là où sa carrière sur la scène internationale a commencé quelque 30 ans plus tôt comme ambassadeur. En 1980, il a été expulsé de Londres sur ordre du gouvernement parce que Moussa Koussa ne cachait pas ses intentions de régler leur compte à deux opposants au régime du colonel. Compte-t-il rejoindre aujourd’hui cette même résistance ?

Quoi qu’il fasse, cet homme n’aura pas la sympathie de Sofia. Ici, l’affaire des infirmières bulgares - dans laquelle il a été l’un des principaux interlocuteurs de l’Occident - a laissé des souvenirs douloureux.
Et aux yeux des Bulgares, cela commence à bien faire aussi. Moussa Koussa est au moins le quatrième acteur de poids de cette affaire à avoir retourné sa veste depuis le début de la révolte libyenne.
Le leader du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil, ancien ministre de la justice du colonel, a été le premier. “Pour nous il reste le président de la cour d’appel de Tripoli qui a confirmé la peine de mort des infirmières”, rappelle Guéorgui Milkov du quotidien 24 Tchassa, journaliste arabisant qui a suivi depuis 1999 la saga des infirmières jusqu’à leur libération en 2007.
“C’est un fidèle parmi les fidèles qui, en récompense de son intransigeance dans ce procès, a été nommé ministre en 2007″, poursuit-il.

Et puis, il y a Idris Laga. Cet homme, qui se présente aujourd’hui comme le coordinateur militaire du CNT, est surtout connu en Bulgarie comme le président de l’Association des parents d’enfants infectés - très active pendant toute l’affaire des infirmières.
“Officiellement indépendante, cette organisation a été crée par le régime pour faire monter les enchères en instrumentalisant la douleur des victimes”, estime l’universitaire Vladimir Tchoukov, l’un des meilleurs spécialistes du monde arabe en Bulgarie.
Et le portrait qu’il dresse d’Idris Laga n’est pas flatteur non plus : “Il s’agit d’un homme avide et sans scrupules, animé par une haine profonde de l’Occident”, estime-t-il.
Ce chercheur, qui a le mérite d’avoir épluché toute la presse libyenne de l’époque - y compris celle qui se réclamait de l’opposition - dit aujourd’hui qu’il tient à ce que “la France sache qui elle soutient en Libye”.

Le 11 mars, à Bruxelles, c’est le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov himself, qui a mis les pieds dans le plat.
Il a violemment réagi à la décision - défendue par la France - de considérer le CNT comme un interlocuteur politique digne de foi. “Dans ce conseil il y a des gens qui ont torturé nos infirmières”, s’est-il insurgé après une sérieuse prise de bec à ce sujet avec Nicolas Sarkozy.
Sans donner de noms, il a certainement visé encore un transfuge de poids, le ministre de l’Intérieur du régime de Tripoli, Abdel Fattah Younis.
Accueilli par une foule en délire à Benghazi fin février, le général Younis est devenu la coqueluche des Occidentaux - le Quai d’Orsay relate sur son site une conversation téléphonique entre lui et Alain Jupé le 5 mars - qui espèrent que son ralliement va permettre aux insurgés de reprendre du poil de la bête sur le terrain militaire.
À Sofia, la presse l’avait surnommé le “tortionnaire en chef” à cause des mauvais traitements dont se sont plaintes les infirmières - viols, électrochocs et morsures de chiens notamment - attribués à ses hommes et destinés à leur faire avouer des crimes qu’elles affirment n’avoir jamais commis.

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(Visuels : Moussa Koussa, dans son rôle de ministres des Affaires étrangères de la Libye ; Moustapha Abdeljalil ministre de la Justice de Kadhafi...)