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JOURNÉE MONDIALE DES HANDICAPÉS : LE PLAIDOYER DE L’ASSOCIATION "AMEL" DE BAB EL OUED

lundi 5 décembre 2011

Nos amis de l’association AMEL de BAB EL OUED, se battent avec les humbles au cœur de ce quartier populaire d’Alger, ils revendiquent leurs droits a une vie digne, a la considération par le travail et le changement des lois actuelles.... solidarisons nous avec eux !
Fateh AGRANE

le 03.12.2011

L’association El Amel pour la prise en charge des personnes handicapées, basée à Bab El Oued, tire la sonnette d’alarme sur le traitement réservé aux handicapés sous nos latitudes.

À l’occasion de la Journée internationale des handicapés célébrée le 3 décembre sous l’égide des Nations unies, l’association “El Amel”, par la voix de sa présidente Zahia Rezig, a tenu à sensibiliser l’opinion nationale sur l’immense détresse de cette catégorie sociale et les carences flagrantes des politiques publiques à son égard.

« Selon les estimations des Nations unies, dans tous les pays, les personnes handicapées représentent 7 à 10% de la population. Mais il est évident que ce pourcentage peut être plus élevé dans les pays frappés par les conflits armés ou les catastrophes naturelles, ce qui est précisément le cas chez nous avec les effets de la décennie de la tragédie nationale ainsi que les calamités naturelles, dont les inondations de Bab El Oued et le séisme de 2003 » relève la présidente de l’association El Amel dans un communiqué rendu public sous le titre : « La personne handicapée : entre législation et droit à la dignité ».

Zahia Rezig fait remarquer que « les données disponibles indiquent que les personnes handicapées sont généralement les plus pauvres. Elles enregistrent un taux de chômage systématiquement plus élevé que pour tout autre groupe social ». Et de souligner : « Le handicap qui frappe une personne n’affecte pas uniquement sa propre situation, mais également celle de sa famille, voire de sa communauté. »

L’association El Amel interpelle donc les pouvoirs publics et, en particulier, le législateur, pour mettre en place un dispositif de prise en charge plus sérieux des handicapés. L’association déplore l’absence de textes juridiques à même de garantir un minimum de dignité à cette frange sociale « et non des actions apparentées à une œuvre de charité ». Elle estime que ce travail ne peut aboutir qu’à la condition d’une écoute réelle des handicapés et de leurs contraintes au quotidien, faute de quoi ces mesures ne seraient que des « palliatifs », prévient l’association. Pour Zahia Rezig, les prestations sociales allouées aux handicapés sont « inadmissibles » et « relèvent de l’insulte ».

« La limitation physique ou mentale d’une personne ne la diminue en rien. Son honneur, sa dignité, ses droits restent entiers et l’Etat doit assumer ses responsabilités constitutionnelles envers les personnes handicapées », insiste la présidente de l’association.
Elle appelle dans la foulée à l’abrogation de la loi 02-09 du 8 mai 2002 : « À comparer les montants que cette loi considère comme une ‘aide’ et ceux versés grassement à ceux qui l’ont votée, la réponse ne peut être que ‘mépris’. » Il s’agit là ni plus ni moins que de « hogra constitutionnalisée », selon les termes du communiqué. « Une prise en charge qui se résume par l’inaccessibilité au transport par voie de métro pour les personnes handicapées », déplore Zahia Rezig.
Et de plaider pour « une nouvelle conscience collective, une culture spécifique qui feront que les personnes handicapées bénéficieront de droits spéciaux pour compenser leur handicap, ceci en plus des droits fondamentaux reconnus à la personne humaine ».

Mehdi Bsikri



Voir en ligne : http://www.elwatan.com/actualite/jo...