EGYPTE et MAGHREB: LE RÈGNE NÉFASTE DES AUTORITARISMES

Dans l’Egypte de Moubarak, il y a la dictature, l’état d’urgence, la torture et la misère. Mais il y a aussi ceux qui résistent farouchement et qui se battent avec courage et ardeur pour l’instauration de la démocratie au pays du Nil.

L’écrivain Alaâ Al Aswany est l’un de ces Egyptiens qui refusent que leur peuple soit enfermé dans la fatalité et dans l’infernale équation de la dictature et de la misère. Il est un membre très actif du mouvement «Kifaya», qui milite pour le changement de régime politique. Ses articles de presse dans les journaux égyptiens provoquent la colère du régime, au point où le quotidien Echourouk, qui publie les chroniques du romancier, a vu son entreprise de papier fermée sans aucun motif.

L’auteur du roman L’Immeuble Yakoubian, traduit dans plus de 20 langues, qui a connu un succès mondial, a initié un cercle de débats hebdomadaires où chaque jeudi des intellectuels, militants et des gens ordinaires se retrouvent pour discuter politique, religion, littérature, culture et de toutes les questions sociétales, un peu comme pour perpétuer une tradition bien égyptienne.

Le célèbre écrivain égyptien nous reçoit, avec sa tenue de chirurgien, dans son cabinet dentaire situé dans «un immeuble yakoubian» au centre du Caire et nous parle de littérature et de politique.

Propos recueillis par Hacen Ouali, notre envoyé spécial au Caire (Egypte).

  • Votre roman L’Immeuble de Yakoubian a connu un succès mondial, peut-on dire qu’il marque un nouveau départ du roman arabe?

Moi, je ne pourrai jamais dire ça, mais si c’est vous qui le dites, je vous en remercie beaucoup. Je pense que la littérature arabe d’expression arabophone, francophone et anglophone est au niveau de la littérature mondiale. Nous avons de grands écrivains algériens, je pense à Tahar Ouatar, Waciny Larej et je connais tous les écrivains algériens, mais je voudrais parler de quelqu’un qui est mort à l’âge de 40 ans assassiné par l’OAS, je pense à Mouloud Feraoun et à son roman Le Fils du pauvre. C’est un chef-d’œuvre. Quand j’ai lu ce livre, il y a longtemps, j’ai été impressionné au point où j’ai fait de nombreuses copies pour des amis et des critiques. Malheureusement, il n’est pas connu dans le monde arabe. Alors, on a effectivement le niveau de la littérature mondiale, mais nous avons toujours ce problème des dictatures arabes qui ne réussissent pas à présenter toute belle création littérature.

  • Votre roman est saisissant dans le sens où il dénonce à la fois la corruption politique et l’hypocrisie religieuse. Finalement, L’“Immeuble de Yakoubian” n’est-il pas cet édifice qui est l’Egypte?

Ecoutez, je pense que la littérature ne donne pas une conclusion sociale. Jamais.

Un roman peut donner par contre une indication sur une société donnée.

Pour mieux comprendre la société, il faut utiliser la sociologie qui est une science objective.

La littérature n’est pas objective, elle est ce que vous ressentez quand vous écrivez. Vous êtes inspiré par des gens qui ne sont pas forcément représentatifs de la société. Je dirais que “L’Immeuble Yakoubian”, comme tous les romans, porte un élément local d’actualité qui est la critique de l’hypocrisie et du régime. Vous savez, je ne suis pas content de ce qui se passe en Egypte. Mais, l’élément important dans ce roman est l’humain. Le défi était de savoir comment romancer la souffrance humaine.

Si vous voulez que le roman soit lu par des lecteurs de différentes cultures, il faut arriver à lui donner un contenu humain. De ce fait, je pense que “L’Immeuble Yakoubian” a présenté un aspect de notre société.

  • Peut-on dire que vous vous inscrivez dans la filiation de Naguib Mahfouz?

Il est le père de tous les romanciers arabes avec tout ce que cela peut comporter comme rapports positifs et négatifs de la relation entre le père et le fils. Mon père, je l’aime beaucoup, mais parfois je sens que je dois être différent de lui, le dépasser.

C’est un peu ça qui caractérise la relation entre Mahfouz et les romanciers arabes.

Je l’ai connu personnellement, car il était l’ami de mon père.

Ceux qui l’on sévèrement critiqué avaient leurs raisons de le faire parce qu’ils voulaient avoir leur propre chemin.

Mais il faut souligner à ce titre que Naguib Mahfouz occupe une position très spéciale dans la littérature arabe. Il était le fondateur du nouveau roman arabe et c’est lui qui l’a fait évoluer. Donc, il a accompli deux fonctions qui ne sont pas du tout aisées, ce qui lui donne une position unique dans la littérature arabe et mondiale. Alors, essayer de s’échapper de ce soleil n’est pas si facile mais nécessaire.

  • Vous n’êtes pas content de ce qui se passe en Égypte, c’est ce qui explique votre engagement politique contre le régime… et peut-on vous définir comme un intellectuel engagé?

Je ne pense pas être engagé, mais la littérature par nature est engagée.

Parce qu’à mon avis c’est une défense artistique des valeurs humaines. C’est une manière de pratiquer votre amour pour l’humanité. Un romancier doit aimer les gens, sinon on ne peut pas être romancier.

Etre engagé pour un écrivain est essentiel. On ne peut pas défendre la liberté, la démocratie et les droits de l’homme et dans la vie quotidienne se taire! Sinon, cela va apparaître comme une contradiction.

Mais cela dit, je dois souligner qu’il y a toujours une différence entre un écrivain engagé pour la démocratie et un homme politique. Je ne suis pas un militant politique, mais il est de mon rôle en tant qu’écrivain de me battre pour la démocratie.

Normalement, on est poussés, motivés et inspirés pour l’écriture littéraire lorsque justement on se rend compte que la différence entre la réalité des choses et ce qu’elles devraient être est énorme. L’inspiration pour l’écriture devient plus forte. C’est ce qui pourrait expliquer la crise de la littérature dans les pays du Nord où toutes les questions liées à la liberté et à la démocratie sont réglées.

  • Comment expliquez-vous cette tendance à la dictature chez les régimes arabes qui se maintiennent au pouvoir par la force?

Il y a vingt-et-un pays arabes — il ne faut compter le Liban qui est un cas très spécial — sans aucune démocratie. Toute la planète tend vers la démocratie, des pays de l’Afrique noire font un pas énorme vers la démocratisation, alors que le monde arabe reste la seule et unique région au monde qui a tourné le dos à la démocratie.

La dictature dans les pays arabes se maintient grâce à l’armée et aussi, et c’est une raison non moins importante, notre interprétation de l’Islam nous pousse à obéir. Je ne dirais pas l’Islam car il était révolutionnaire, mais son interprétation ne l’est pas.

On se focalise uniquement sur la prière, le hadj, le voile, la tenue vestimentaire, etc. cela nous vient de l’Arabie Saoudite et son idéologie wahabite, mais on occulte les valeurs humaines.

  • Quelle est votre analyse du régime égyptien? C’est une dictature?

C’est pire qu’une dictature. Parce que si c’était une dictature, à la fin elle doit faire des catastrophes car elle est contre la nature humaine. On ne peut pas avoir le monopole du pouvoir sans faire de dégâts au bout du compte.

Or, ce qui se passe en Egypte est incroyable et terrible. Il y a une grande différence entre la créativité des Egyptiens dans tous les domaines et l’organisation du pouvoir politique, et c’est valable aussi pour tous les pays arabes.

On est devenus en Egypte deux pays avec le même nom. Vous avez sans doute constaté la richesse dans les quartiers tels que Zamalek, Garden City et les villes nouvelles, mais il y a l’Égypte de l’ombre très pauvre. Les gens sont dans un dénuement intenable. On est socialiste ou capitaliste, on ne peut plus accepter cette situation. C’est pour cette raison aussi que je milite farouchement pour le changement et ce moment est venu.

  • En plus de la dictature, la société est menacée par un islamisme rampant. Qu’en pensez-vous?

Je préfère qu’on parle d’intégrisme et de fanatisme, parce que le terme islamisme crée de la confusion, notamment en Occident où l’Islam est assimilé au terrorisme.

Pour répondre à votre question, je dirais qu’enfin nous arrivons à constater l’existence d’une liaison entre la dictature et le fanatisme. Ils ont beaucoup de choses en commun. Ils se croient tous les deux être détenteurs de la vérité absolue et ils se sentent obligés de l’imposer aux autres.

La dictature comme le fanatisme n’ont aucun respect ni pour le peuple ni pour la démocratie. Pour eux, le peuple est un objet dont ils disposent. Je dirais qu’au niveau philosophique, il n’y a pas une grande contradiction entre ces deux projets, bien au contraire, ils ont beaucoup de choses en commun.

  • Comment arracher «ces dents qui pourrissent la société égyptienne», vous qui êtes dentiste?

Je pense que dans le monde arabe, il y a deux combats: celui pour la démocratie qui est très visible, et l’autre combat qui est moins visible mais qui n’est pas moins important, c’est le combat entre l’interprétation libérale de la religion et le fanatisme.

Ces deux combats sont liés l’un à l’autre. Si on en gagne un, on gagne automatiquement l’autre. Maintenant, reste à savoir comment y parvenir. Il faut travailler quotidiennement à la mobilisation et à la conscientisation permanente des gens, de sorte à faire admettre au peuple que le changement est non seulement possible mais nécessaire.

  • Souvent, des intellectuels arabes quittent leur pays d’origine pour s’installer en Occident, pensez-vous un jour quitter votre Égypte?

Du tout, ici je suis dans mon pays, il faut comprendre par mon pays le monde arabe.

Quand j’ai été en Algérie, à aucun moment je ne me suis senti étranger. C’est seulement dans mon pays que je me sens moi-même. Si on faisait cette interview à Paris, une ville que j’adore par ailleurs, je serais quelqu’un qui me ressemble.

Un romancier doit savoir que la société est un être vivant qui respire et qui change de manière permanente, et vous ne pourrez jamais comprendre votre société sans y rester.

entretien réalisé par Hacen Ouali

Sources: El-Watan, le 25 décembre 2010.

URGENT:MOHAMED BABA NADJAR EST DANS UN ÉTAT CRITIQUE – 9ème JOUR DE GRÈVE DE LA FAIM

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Comité international de soutien à Mohamed Baba Nadjar

Alger le 27 décembre 2010.

Mohamed Baba Nadjar est à son 9ème jour de grève de la faim.

Son père qui a pu lui rendre visite aujourd’hui et qui a pris contact avec nous dès sa sortie de la sinistre prison Babar de Khenchela nous a informé qu’il a pu difficilement voir son fils après un long et fatigant trajet (de Ghardaïa).

L’administration ayant trouvé comme prétexte que son fils étant en grève de la faim, qu’il était interdit de lui rendre visite.

Ce n’est qu’après les supplications du père que Mohamed Baba Nadjar a été ramené au parloir, soutenu par deux gardiens, car ne pouvant se tenir debout.

Très amaigri et pâle, il a pu difficilement parler à son père pour lui dire qu’il avait été mis dans une cellule d’isolement et qu’au 3e jour de la grève de la faim, des agents de l’administration pénitentiaire sont venus dans sa cellule pour lui demander les raisons de cette grève afin de transmettre un rapport à leurs supérieurs.

Mohamed, très stoïque a répondu qu’il n’exigeait qu’un procès équitable afin de faire toute la lumière sur cette affaire criminelle et retrouver les véritables auteurs de ce crime ignoble.

Il a réaffirmé qu’il poursuivrait sa grève illimitée jusqu’à la mort s’il le faut, clamant, encore une fois, haut et fort son innocence.

Depuis, les agents ne sont plus revenus le voir.

Il signalera à son père qu’actuellement, il a été admis à l’infirmerie de la prison où il est mis sous perfusion. Il urinerait peu et avec difficulté (insuffisance rénale ?).

Salah-Eddine SIDHOUM

Comité International de soutien à Mohamed Baba Nadjar.


خبر عاجل: في اليوم التاسع من الإضراب عن الطعام، تدهور الحالة الصحية لمحمد بابا نجار بصفة خطيرة

في اليوم التاسع من إضراب محمد بابا نجار عن الطعام، زاره والده في سجنه ببابار بخنشلة وقد أخبرنا بأنه لم يستطع رؤية ابنه إلا بصعوبة بالغة، وقد تحججت إدارة السجن بالتعليمات التي تمنع زيارة المسجون عندما يكون مضربا عن الطعام! وبعد أخذ ورد وتوسل من الوالد، أحضر محمد بابا نجار مسنودا من طرف حارسين، لأنه لا يستطيع الوقوف على رجليه وكان شديد الضعف، هزيلا ومصفر الوجه، ولم يستطع الحديث
مع والده إلا بصعوبة شديدة، وأخبره بأنه وضع في سجن إنفرادي ولم تستمع إدارة السجن إلى طلباته إلا بعد اليوم الثالث من الإضراب عن الطعام.

وبصلابته المعهودة لم يطلب محمد أي شيء سوى حقه في محاكمة عادلة لكي تظهر حقيقة هذه القضية الجنائية ويلقى القبض على المجرمين
الحقيقيين الذين ارتكبوا هذه الجريمة البشعة، وقد أكد على الاستمرار في إضرابه المفتوح حتى الموت إذا لزم الأمر ومناديا بأعلى صوته وبكل قوة براءته مما نسب إليه.

مع العلم وحسب معلومات والده فإن محمد قد أدخل مرتين إلى قاعة لتمريض بالسجن ووضع تحت الحقن المتواصل مرتين وهو لا يتبول إلا بصعوبة (قصور كلوي؟).

SOLIDAIRES AVEC LA JEUNESSE, LES TRAVAILLEURS ET LES CHOMEURS TUNISIENS EN MOUVEMENT

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« La dignité, c’est le travail et la liberté! Nous voulons des solutions radicales et non des « calmants ». Ainsi se sont exprimées la souffrance et l’indignation de couches très larges de la jeunesse et du peuple tunisiens.

Un nouveau pas vers des luttes sociales et démocratiques de plus en organisées et efficaces.
Des aspirations et une volonté légitimes! Elles ne laisseront personne indifférent, en particulier d’un bout à l’autre du Maghreb Elles appellent aux solidarités conscientes, vigoureuses, unitaires et pacifiques des couches populaires et moyennes, des milieux patriotiques honnêtes dont les fruits des indépendances ont été confisqués, tant par les politiques néolibérales mondiales que par leurs relais locaux parasitaires et antidémocratiques. Au delà du Maghreb des affairistes corrompus et celui des victimes déshéritées, il y a un autre Maghreb fraternel à construire dans le quotidien et dans les perspectives: celui des efforts, des initiatives conscientes et solidaires, au plus près des intérêts citoyens et nationaux..

Pour qui veut situer les responsabilités des gouvernants, lire aussi ci-dessous l’article de Said MEKKI dans le Quotidien d’Orani

Manifestation à Tunis en solidarité avec les populations de Sidi Bouzid

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mardi 28 décembre 2010, par La Rédaction

Une grande manifestation s’est déroulée lundi à Tunis, en signe de solidarité avec les populations de Sidi Bouzid, région du centre-ouest tunisien, en proie depuis 10 jours à des troubles sociaux sur fond de chômage et de précarité des conditions de vie, a constaté l’Associated Presse sur place.

A l’appel de plusieurs syndicats dont ceux de l’enseignement secondaire, de la santé, de la poste et des caisses de sécurité, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à la mi-journée place Mohamed Ali, devant le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, l’unique centrale syndicale du pays), cerné par un important dispositif de sécurité dont des unités anti-émeutes.

« Je suis venu manifester mon soutien à mes compatriotes de Sidi Bouzid qui se sont élevés contre la pauvreté et le chômage et qui n’ont plus rien à perdre, et leur dire qu’il y a des Tunisiens qui se soucient de leur sort », a déclaré Sahbi K., étudiant et chercheur.

Affichant également sa « solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid et ailleurs », Mme Haïfa J., employée du secteur de la santé, a attribué la cause des troubles à « un mécontentement populaire face à la situation politique, économique et sociale ».

Brandissant des pancartes appelant au « développement équilibré entre les régions », à « la répartition équitable des richesses du pays » et à la libération des personnes arrêtées, les manifestants, dont de nombreux jeunes des deux sexes, scandaient des slogans hostiles au régime et dénonçaient « la flambée des prix ».

« La dignité c’est le travail et la liberté », répétaient notamment jeunes et moins jeunes en entonnant l’hymne national.
« Nous nous rassemblons aujourd’hui pour nous solidariser avec les populations de Sidi Bouzid et saluer la mémoire des martyrs de la répression, qui ne réclamaient que leur droit au travail mais ont été confrontés aux balles et poussés au suicide », a lancé en direction des manifestants le secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, Sami Tahri.

Il faisait allusion aux deux jeunes, l’un âgé de 18 ans tué par balles à Menzel Bouzayane, à 60 km du chef-lieu Sidi Bouzid et l’autre âgé de 24 ans, électrocuté en escaladant un pylône à haute tension.
Un nouveau décès a été enregistré dimanche dans la localité de Guedra, à cinq km de Sidi Bouzid. La victime, Lotfi Guedri, 34 ans, chômeur, a été trouvé mort au fonds d’un puits. La thèse du suicide n’a pas pu être vérifiée.
Selon le syndicaliste Mongi Ghénimi, le désespéré en chômage depuis cinq ans, souffrait de troubles mentaux.

« Nous refusons les ’calmants’, nous voulons des solutions radicales. Nous disons non à la marginalisation, au chômage et à la corruption », a martelé M. Tahri, appelant à la « levée du blocus » sur Sidi Bouzid et les localités environnantes.

Le rassemblement de Tunis a donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés légers.
Dimanche et lundi, les manifestations se sont étendues à plusieurs régions du centre et du sud, notamment dans les villes de Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, à Kairouan, Sousse, dans les îles Kerkennah, à Sfax et Médenine.

(Mardi, 28 décembre 2010 – Avec les agences de presse)


2010:

LE MAGHREB VIRTUEL DANS L’ANNÉE WIKILEAKS

par Said MEKKI

La Tunisie, le meilleur élève du Maghreb pour les institutions financières internationales termine l’année par une mauvaise note donnée par ses propres jeunes sous forme d’émeutes. Un retour au réel que les chiffres, si jolis, ont tendance à masquer. Cela donne une idée du bilan du Maghreb virtuel dans l’année Wikileaks.

En 2010, les performances économiques des cinq pays du Maghreb restent contrastées, la Libye et l’Algérie, forts de leurs exportations pétrolières, affichent des performances correctes mais – pour l’Algérie surtout – en deçà des objectifs de résorption du chômage.

La Tunisie et le Maroc, plus sensibles aux variations de l’économie globale, ont plutôt bien résistés à la crise alors que l’économie de la Mauritanie aux capacités très limitées semble engagée sur la voie du redressement.

Si on ne parle que des États, c’est que le Maghreb n’est qu’une virtualité à laquelle les sociétés ne sont pas encore en mesure de lui donner un contenu concret. Le Maghreb en 2010 est à peine une idée.

Les cinq pays qui constituent cet ensemble géoculturel, particulièrement homogène et plutôt complémentaire, ne parviennent toujours pas à résoudre leurs différences d’approche et à surmonter les obstacles de méfiance et du nationalisme étroit. La question du Sahara Occidental qui divise profondément l’Algérie et le Maroc n’explique pas totalement le blocage de l’Union du Maghreb Arabe. La zone de libre-échange annoncée prématurément par le secrétaire-général de l’UMA ne verra probablement pas le jour en 2011. Comment en effet instaurer un espace douanier unifié tant que les stratégies «nationales» l’emporteront sur une vision collective, profitable à tous?

L’incapacité manifeste de dégager des plateformes de coopération a pour conséquence la densification des relations institutionnelles bilatérales sans effet probant sur la dynamisation des échanges.

Déficit de gouvernance

Le nombre de commissions mixtes entre pays de la raison pour impressionnant qu’il soit est davantage l’expression de l’incapacité manifeste à stimuler un réel cadre opératoire.

De fait, l’UMA prise en otage par les politiques et les bureaucraties en excluant les entrepreneurs du champ de la décision se condamne à la stagnation.

La réalité est cruelle : le commerce intermaghrébin ne représente que 3% du volume global des échanges internationaux de la région. L’impossible convergence des politiques économiques et l’inexistence d’un niveau minimal de coordination constatées en 2010 sont d’un mur en acier sur lequel viennent buter toutes les velléités de dépassement des obstacles. Au delà des chiffres les économies du Maghreb restent marquées par un déficit de gouvernance mis en relief par les télégrammes diplomatiques américains fuités par le site Wikileaks.

Au manque de «vision» qui caractérise les autorités algériennes viendrait s’ajouter la plaie de la corruption commune aux pays de la région. L’Algérie a entamé l’année 2010 par la décapitation judiciaire de l’ensemble de la direction de l’entreprise nationale d’hydrocarbures, Sonatrach, suivie en mai par l’éviction de l’inamovible ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, en poste depuis 1999. Le scandale Sonatrach est lié à la passation frauduleuse de contrats portant sur des centaines de millions de dollars.

L’entreprise nationale mise dans une actualité scandaleuse a de la peine à s’en remettre.

Au Maroc, on découvre via Wikileaks le droit de péage illégal imposé par le sommet de l’État marocain aux investisseurs immobiliers et les comportements prédateurs des familles «régnantes» en Tunisie. De quoi tempérer fortement l’image positive que ces deux pays ont su se forger et les rangs honorables qu’ils occupent dans les divers classements internationaux. Globalement, les performances économiques des différents pays restent en deçà des exigences de développement et de résorption du chômage, des jeunes en particulier.

Ces catégories de plus en plus larges sont pénalisées par la mauvaise redistribution et par la faiblesse de l’État de droit. Il s’agit de traits communs aux pays de la région. Les récentes émeutes à Sidi Bouzid dans le centre de la Tunisie illustrent bien, malgré les satisfécits et les classements «honorables», la commune réalité du chômage massif des jeunes.

A défaut d’exister en tant qu’entité politique et économique, le Maghreb des «affaires» et des chômeurs est, lui, bien réel.

LA « COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE » et LAURENT BAGBO OU LE PRIX DE L’IRRÉVÉRENCE.

L’HALLALI DE LA « COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE » CONTRE LAURENT BAGBO OU LE PRIX DE L’IRRÉVÉRENCE.

par Jean Chrios MOUKALA

Que Laurent Bagbo ait perdu l’élection présidentielle en Côte d’ivoire, cela ne fait aucun doute. Qu’il faille critiqué son coup de force, en se maintenant au pouvoir contre le verdict des urnes, cela va de soi. Toutefois, l’on ne peut néanmoins s’empêcher de rester circonspect face à l’étonnante et subite conversion, de ce que l’on nomme pompeusement la « communauté internationale », à la défense de la transparence électorale en Afrique. Par : Jean-Chrios MOUKALA (Économiste. Docteur en économie et Diplômé de l’Institut d’Administration des Entreprises de Montpellier).

Ceci invite à d’autant plus de circonspection que cette même « communauté internationale », mais qui en réalité n’est qu’un « petit club au service de la gestion des intérêts stratégiques des grandes puissances », a toujours par le passé (au gré des intérêts de ses mandants et surtout en fonction de la docilité ou non des pouvoirs en place) suscité, toléré, voire couvert les trucages électoraux, les coups d’État sanglants, les dictatures sanguinaires, et tout récemment les successions dynastiques en Afrique.

Et plus près de nous, comme cela a été relevé par quelques journaux moins inféodés à la « pensée unique » en cours concernant l’analyse de la situation politique en Côte d’ivoire, deux scrutins nationaux viennent également de se dérouler récemment en Afrique, et dans des conditions quasi staliniennes aussi bien du point de vue de leur organisation que de leurs résultats ,mais sans susciter le moindre écho…

Quant aux exemples dans le passé, ils sont également légions. Le journal satirique « le canard enchaîné », dans son édition du mercredi 15 décembre 2010, rappelle à juste titre le fait que cette même année d’autres élections présidentielles pimentées de lourdes irrégularités au Soudan (en avril) et au Togo (en février) n’avaient pas suscité de tempêtes diplomatiques. Et le même journal d’ajouter que pas plus qu’en 2009, les scores « mobutuesques » obtenus par les chefs d’États sortant du Congo-Brazzaville (79%), d’Algérie (90%), et de Tunisie (89,60%) n’avaient provoqué le moindre émoi. Et comme pour enfoncer le clou, le même journal rapporte le propos d’un ex-conseiller Afrique du Président Chirac (corroboré par celui de l’ancien responsable des services secrets français au Gabon ), selon lequel, à propos de l’élection présidentielle du Gabon, « les résultats avaient été purement et simplement inversés » en faveur de Monsieur Ali Bongo Ondimba (paradoxalement candidat de l’actuelle vertueuse « communauté internationale »), et au détriment de M. Pierre MAMBOUNDOU. Pourtant authentique démocrate. Et comme nous avons pu tous le noter à l’époque, ce dernier n’avait nullement bénéficié (en dépit de la constance de ses convictions politiques, éthiques et morales et de la longévité de son combat pour l’instauration de la démocratie au Gabon) du soutien de ladite communauté « internationale », qui aujourd’hui s’émeut de la même situation en Côte d’ivoire.

Y aurait-il des bons et des mauvais opposants ? La réponse est assurément oui, au regard de cette attitude du « deux poids – deux mesures » dont a toujours fait montre la communauté dite « internationale ». À la lumière de ce désolant constat qui naturellement ne crédibilise pas l’action de ladite « communauté internationale », force est de constater que ce qui se joue actuellement en Côte d’ivoire a peu à avoir avec la question du respect ou non du verdict des urnes. La mobilisation sans précédent à laquelle nous assistons actuellement au sein de la « communauté » dite « internationale » à propos de la situation en Côte d’ivoire n’est en réalité que la volonté de la France (ex-pays colonisateur) de vouloir réinsérer dans son pré carré un pays qui, avant de se rebeller avec l’arrivée précisément au pouvoir de Laurent Bagbo, faisait figure de vitrine de la France en Afrique, mieux de la françafrique. L’hallali actuel dont est victime M. Laurent Bagbo n’est pas la résultante de son coup de force électoral bien que condamnable, mais plutôt celle de son irrévérence face à l’ancien pays colonisateur, la France.

Son arrivée au pouvoir ayant été considérée par celle-ci comme étant une « effraction », lui qui fut naguère un intransigeant opposant au « vieux » Félix Houphouët-Boigny chantre de la « françafrique », n’a jamais été digérée. Le coup d’État en 2002 des forces dites « nouvelles », derrières lesquelles se dissimulaient une nébuleuse d’intérêts dont on pouvait aisément deviner les ramifications, et qui devait refermer cette « insupportable parenthèse » ayant échoué, Laurent Bagbo était naturellement attendu au tournant.

Sa volonté de se maintenir au pouvoir contre le verdict des urnes qui aurait pu, s’il faisait partie de la noria des bénis Oui-Oui et autres satrapes qui dirigent nos pseudos États africains en particulier francophones, bénéficié de l’onction de ladite « communauté internationale » offre donc incontestablement une occasion rêvée à cette dernière (dans les coulisses de laquelle s’active bien entendu sans ménagement la France) de lui faire payer son irrévérence.

En définitive, la subite et étonnante conversion de la « communauté » dite « internationale » à la défense de la transparence électorale en Côte d’ivoire, et l’hallali contre Laurent Bagbo qui s’ensuit aujourd’hui, n’est que l’expression du prix de cette irrévérence. Que les Africains ne s’y trompent pas.

Quant à la prétendue « communauté internationale », peu importe l’issue de son bras de fer actuel avec Laurent Bagbo, elle ne gagnera fondamentalement en crédibilité que le jour où elle saura se soustraire des injonctions des pays influents utilisant au gré de leurs propres intérêts les canaux du multilatéralisme…Ce n’est que ce jour qu’elle pourra réellement réparer le sentiment d’abandon et de rancœur que partagent à juste titre aujourd’hui nombre d’authentiques démocrates africains vivant dans des pays où les élections n’ont toujours été que des grotesques parodies bénéficiant qui plus est de sa mansuétude…

NOTE :

1 – En Égypte le parti au pouvoir a remporté, presque sans rival, 95% des voix aux législatives. Au Burkina Faso, le président Blaise Campaoré sacré à la faveur d’un putsch vingt-trois ans plus tôt, s’est fait reélire avec plus de 80% de voix au premier tour (canard enchaîné du 15/12/2010).

2 – Cf. le film de Patrick Benquet intitulé la « FRANCAFRIQUE : 50 années sous le sceau du secret » diffusé par « France 2 ».

ALGERIE 2010: UN BILAN REGRESSIF

Lu dans El Watan en ligne du 25 décembre 2010

L’Algérie n’a pas progressé en 2010 selon le cabinet allemand Bertelsman
Selon le très sérieux classement ‘‘Transformation index 2010’’, l’Algérie a régressé en 2010 en matière de développement économique, sociale et politique. Le le rythme des réformes y est en train de ralentir.

Selon ‘‘Transformation index 2010’’, un rapport international établi par le prestigieux cabinet allemand Bertelsman, l’Algérie n’a pas accompli de progrès en matière de développement tout au long de l’année 2010. Bien au contraire, dans les domaines politiques, économiques et sociales, les régressions sont « choquantes ».

L’Algérie régresse de la 84e à la 85e place sur 128 pays passés au crible par le « Transformation Index ». Ce rapport est « un classement international de 128 pays en développement et en transition ».

« Il met en exergue la situation politique et économique de chaque pays ainsi que sa performance en matière de gestion politique. Les rapports nationaux détaillés fournissent des informations sur les facteurs sous-jacents à l’évaluation pour chaque pays examiné « , explique-t-on sur le site web du cabinet Bertelsmann.

Ainsi, il ressort de ce classement que le rythme des réformes politiques, économiques et sociales tourne au ralenti en Algérie. Notre pays qui regorge de richesses étonne même les experts de « Transformation index 2010’ » qui ne comprennent pas comment un pays aussi riche se distingue par des performances économiques aussi pâles.

D’abord, les « sommes exceptionnelles qui ont été principalement investies dans des infrastructures et des projets ambitieux de logement n’ont pas été particulièrement efficaces pour résoudre les problèmes structurels profonds qui affectent la société algérienne et l’économie du pays », constate ce rapport international, une référence mondiale pour de nombreux experts.

En 2010, l’Algérie s’est distinguée par un « taux de chômage élevé, surtout parmi les jeunes, la baisse du pouvoir d’achat touche la majorité de la population et la situation de l’ancienne classe moyenne en particulier continue de se détériorer », relève-t-on.

Sur le plan économique, l’Algérie est épinglée pour ses « obstacles à l’investissement, tels que l’accès insuffisant aux ressources financières, les grands obstacles bureaucratiques et la corruption généralisée ».

Ces obstacles « paralysent l’esprit d’entreprise et l’innovation et favorisent clairement le secteur des importations qui est une partie importante du marché algérien », souligne le ‘‘Transformation index 2010’’ qui se demande comment l’Algérie peut se permettre d’importer « plus de 80% des produits alimentaires de base et la quasi-totalité des produits pharmaceutiques ».

D’ailleurs, ces importations ont donné naissance à « une nouvelle élite qui a émergé de ces activités », fait remarquer encore le rapport.

Les évolutions politiques en Algérie n’inspirent pas également la confiance aux auteurs du classement ‘‘Transformation index 2010’’. Ces derniers notent que « les perspectives de la démocratisation nécessaire à la diversification économique restent sombres » dans notre pays.

Pis encore, « les lois limitant la liberté d’expression, l’état d’urgence actuellement en vigueur et l’influence persistante de l’armée » mettent en péril « la séparation des pouvoirs en Algérie ». Et ce contexte politique très pesant a fini par plomber le développement socio-économique d’un pays riche en atouts matériels et humains.

Pour preuve, selon le rapport du cabinet Bertelsmann, « l ‘Algérie figure au 51e rang des pays pauvres sur 177 pays avec 21,5% de la population vivant sous le seuil de pauvreté ».

« En outre, 7,7% de la population ne survit pas au-delà de 40 ans, 30,1% des adultes sont analphabètes, 15% de la population n’a pas accès à l’eau potable et 10% des enfants de moins de cinq ans souffrent d’insuffisance pondérale », observent les auteurs de ce rapport qui concluent enfin sur cette note : « pour un pays riche en pétrole et en gaz, ces statistiques sont choquantes ».

Abderrahmane Semmar

JEUDI 23 DÉCEMBRE 2010 – MARSEILLE: FRANTZ FANON – POUR L’ORGANISATION D’UNE COMMÉMORATION A AIN-KERMA EN DÉCEMBRE 2011

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IL Y A CINQUANTE ANS FRANTZ FANON NOUS QUITTAIT

6 décembre 1961 – 6 décembre 2011

cela fera cinquante ans que le militant anticolonialiste Frantz Fanon est décédé.

Décès survenu à quelques mois seulement de la fin de la guerre d’indépendance de l’Algérie à laquelle il a consacré l’essentiel de la gigantesque action qu’il a menée durant sa courte vie.

Pour lui rendre un hommage, un hommage des peuples auxquels il s’est tout le temps identifié, des militants antillais, africains et français ont émis l’idée un peu ambitieuse de commémorer ce 50ème anniversaire sur le lieu de son inhumation à Ain Kerma dans le département d’El Taref dans l’extrême algérien.

Pour mettre en chantier cette idée vous êtes conviés

ce jeudi 23 décembre 2010 à 18h

au siège de radio Galère

41 rue Jobin 13003 à Marseille.


Se référer aussi à l’article 7: “FANON violence et paysannerie”, mis en ligne par socialgerie en mai 2009…

COMITE INTERNATIONAL DE SOUTIEN à MOHAMED BABA NADJAR

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Appel d’urgence de Mohamed Baba Nadjar, prisonnier politique

Annonce d’une grève de la faim illimitée

après le refus de l’appel en cassation de sa condamnation arbitraire à la perpétuité.

Prison de Babar. Khenchela

.

Dimanche 05 décembre 2010

à Mesdames, Messieurs :

  • Les Présidents des ligues algériennes de défense des droits de l’homme.
  • Les Présidents des organisations internationales des droits de l’homme
  • Le Président d’Amnesty International
  • Le Président d’Al Karama of Human Rights.
  • Le Président du Croissant Rouge Algérien.
  • Le Président de la Croix Rouge internationale.
  • à tous les Algériens libres, jaloux de leur patrie, politiques, intellectuels et représentants de la société civile.

Appel à l’aide d’un opprimé pour que justice soit faite.

Mesdames, Messieurs,

C’est un grand honneur pour moi de m’adresser à vous, honorables personnalités qui refusez l’injustice, et d’appeler à votre aide, vous militants au service des droits de la personne humaine et de sa dignité, vous hommes libres qui refusez la tyrannie et l’oppression des peuples.

Je m’adresse à vos honorables personnes pour me sauver de cette injustice dont je souffre depuis mon incarcération arbitraire en 2005 pour «homicide volontaire avec préméditation» sur une personne que je ne connais pas ni de près ni de loin, laissant en liberté les véritables coupables.

J’ai été condamné initialement à la peine capitale en 2006, puis à la perpétuité en appel en 2009, alors que je m’attendais à mon acquittement.

Hélas, ce jour-là la justice était absente du prétoire.

J’ai été condamné à la perpétuité, mais ayant toujours eu confiance en la Justice, j’ai fait à nouveau appel.

Mais malheureusement, la Cour Suprême a refusé la cassation.

Par cette décision, le pouvoir a encore prouvé qu’il n’y avait pas de justice dans notre pays.

C’est avec douleur et tristesse que j’affirme cette vérité sur mon pays.

Mais c’est l’amère vérité telle que nous la vivons en tant que peuple.

Et c’est cette situation qui me pousse à engager une GREVE DE LA FAIM ILLIMITEE à compter du 19 décembre 2010 jusqu’à ce que mon innocence soit prouvée et que triomphe le droit, ou que je meurs digne, mon nom allant s’ajouter à la longue liste des victimes de cette injustice qui a assassiné de nombreux innocents.

Ma confiance, quant à votre soutien, est grande, face à l’injustice et aux oppresseurs.

Je vous prie d’agréer, Mesdames, messieurs, les assurances de ma considération et de mon profond respect.

Mohamed Baba Nadjar

Militant de la dignité et de la liberté.

http://algeria-watch.org/fr/mrv/mrvtort/comite_baba_nadjar/comite_soutien.htm

http://www.lequotidienalgerie.org/category/babanadjar
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نداء استغاثة من محمد بابا نجار السجين السياسي وإعلان عن دخوله في إضراب مفتوح عن الطعام بعد رفض الطعن بالنقض ضد الحكم الصادر ظلما ضده بالمؤبد.

وصلتنا رسالة من محمد بابا نجار السجين السياسي بسجن بابار بخنشلة ، يعلن دخوله في إضراب عن الطعام بعد رفض الطعن بالنقض ضد الحكم الصادر ظلما ضده بالمؤبد، فصار هذا الحكم الجائر نهائيا ولم يبق له أي أمل، مع العلم فإن بابا نجار كان ضحية مؤامرة ومخططات للسلطة في محاولة يائسة منها لتصفية حساباتها مع رموز المعارضة الاحتجاج و الناشطين في الدفاع عن حقوق الإنسان بغرداية. وهذا نص النداء حرفيا وبدون تصرف:

سجن بابار بخنشلة، الأحد 05 ديسمبر 2010

إلى السادة :

– رؤساء الرابطات الجزائرية للدفاع عن حقوق الإنسان

 رؤساء المنظمات العالمية للدفاع عن حقوق الإنسان
ـ رئيس منظمة العفو الدولية

 رئيس منظمة الكرامة للدفاع عن حقوق الانسان

ـ رئيس الهلال الأحمر الجزائري

ـ رئيس منظمة الصليب الأحمر الدولي

ـ إلى كل أبناء الجزائر الأحرار الغيورين على الوطن، من سياسيين ومثقفين وممثلين للمجتمع المدني.

الموضوع: مظلوم يطلب الاستغاثة وتحقيق العدالة.

إنه لشرف عظيم لي أن أراسلكم وكما أنه يؤسفني أن أتقدم إليكم مستغيثا وطالبا مساندتكم والوقوف إلى جانبي أنتم السادة الكرام الرافضون للظلم الذي ليس من شيم الكرام والأحرار، أنتم المناضلون في سبيل حماية حقوق الإنسان وحفظ كرامته، أنتم السادة الأحرار الرافضون للاستبداد والظلم والطغيان واستعباد الشعوب، أنتم السادة الأحرار الذين ليس من شيمكم ولا من أخلاقكم السكوت على الظلم أو ترك مستغيث يحترق بنار الظالم.

أتقدم إليكم طالبا من سيادتكم الموقرة إغاثتي من الظلم الذي أعاني منه من اليوم الذي أدخلوني فيه السجن ظلما وعدوانا سنة 2005 م بتهمة القتل العمدي مع سابق الإصرار والترصد ضد رجل لا علاقة لي به لا من بعيد ولا من قريب، وتركوا المجرمين يستمتعون بالحرية وحكموا عليّ بالإعدام سنة 2006م وقمت بالطعن في الحكم لتعاد محاكمتي سنة 2009 م وفي ولاية أخرى، وكنت أنتظر من العدالة إنصافي ولكن وللأسف الشديد كانت العدالة غائبة تماما ، وحكم عليّ بالمؤبد ولأنني لم أفقد ثقتي بالعدالة قمت بالطعن مرة أخرى ، ولكن وللأسف الشديد المحكمة العليا رفضت طعني ليثبت لنا النظام أنه لا يوجد شيء اسمه العدالة في الجزائر، وإنه ليؤلمني ويحزنني أن أقول هذا على وطني، ولكن هذه هي الحقيقة المرة التي نعيشها كشعب، وهذا هو الشيء الذي دفعني لأقرر الدخول في إضراب مفتوح عن الطعام ابتداء من تاريخ 19 ديسمبر 2010 م، إلى أن تثبت براءتي وينتصر الحق، أو أموت في سبيل الكرامة ويضاف اسمي إلى قائمة ضحايا الظلم الذي قتل كثيرا من الأبرياء وإن ثقتي في مساندتكم لي كبيرة ووقوفكم معي في وجه الظلم والظالمين.

وتقبلوا مني أيها السادة الكرام أسمى عبارات التقدير والاحترام. وشكرا.

يوم: 05 ديسمبر 2010

أخوكم المناضل في سبيل الكرامة والحرية

محمد بابانجار

LA BOLIVIE VA RECONNAÎTRE LA PALESTINE COMME ÉTAT INDÉPENDANT

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Le président bolivien, Evo Morales, a annoncé, vendredi 17 décembre, que son pays allait reconnaître la semaine prochaine la Palestine comme un « Etat indépendant », imitant ainsi le Brésil et l’Argentine. « La Bolivie enverra une lettre au président de la Palestine la reconnaissant comme Etat indépendant et souverain », a déclaré le président bolivien lors d’une conférence de presse dans le sud-est du Paraguay.

« La semaine prochaine, de manière officielle, nous allons envoyer [un courrier] aux organismes internationaux », a ajouté le chef de l’Etat bolivien, accompagné du président paraguayen, Fernando Lugo, et de son homologue uruguayen, José Mujica, avec qui il avait participé vendredi matin à un sommet du Mercosur au Brésil. Evo Morales – qui a rompu les relations diplomatiques avec Israël en janvier 2009 pour protester contre l’offensive militaire dans la bande de Gaza – a aussi accusé l’Etat hébreu de commettre un « génocide dans cette région » et demandé aux « organismes internationaux d’assumer leurs responsabilités pour l’éviter ».

Selon l’agence officielle palestinienne Wafa, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est félicité vendredi de cette annonce. Le président Abbas a loué « les relations bilatérales liant la Palestine et son peuple à la Bolivie et rendu hommage à la position bolivienne appuyant les droits du peuple palestinien, notamment celui d’établir son Etat indépendant dans les frontières de 1967 », c’est-à-dire les lignes d’avant la guerre israélo-arabe des Six-Jours et l’occupation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.
Son parti, le Fatah, a qualifié la reconnaissance bolivienne de « message fort de soutien au droit du peuple palestinien à la liberté et à l’indépendance et de rejet de l’occupation israélienne de la terre palestinienne ». Au début du mois, le Brésil et l’Argentine avaient déjà reconnu la Palestine comme « un Etat libre et indépendant à l’intérieur des frontières de 1967 », suscitant des critiques d’Israël et des Etats-Unis. L’Uruguay, partenaire des deux poids lourds d’Amérique du Sud, a annoncé la semaine dernière qu’il ferait de même l’an prochain.

Les engagements des pays d’Amérique latine à reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967 donnent du poids aux alternatives aux pourparlers de paix brandies par les négociateurs palestiniens. Les responsables palestiniens et arabes ont l’intention d’intensifier leurs contacts internationaux dans les prochains jours pour obtenir une reconnaissance de l’Etat palestinien sur les lignes de juin de 1967.

(Samedi, 18 décembre 2010 – La Rédaction de Al-Oufok avec les agences de presse)

SOLIDARITÉ AVEC STEPHAN HESSEL et autres défenseurs des droits palestiniens bafoués

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Socialgerie a reçu et met en ligne le texte et l ‘appel à signature de la pétition de soutien à Stephan Hessel, Alima Bumedienne-Thierry, et aux autres victimes de la répression,

Il s’agit à la fois d’un soutien à la juste cause palestinienne et plus largement encore de la défense fondamentale de la liberté d’expression et des droits humains partout où ils sont bafoués.


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Bordeaux, Mulhouse, Perpignan, Pontoise…: en ce mois d’octobre, des hommes et des femmes sont poursuivis pour «provocation publique à la discrimination» – y compris une sénatrice de la République, Alima Boumediene-Thiery. Ailleurs, d’autres sont convoqués par les préfectures et menacés de procès du même type. Un ancien commissaire de police prétend même poursuivre…
Stéphane Hessel, grand résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et ambassadeur de France! Tous risqueraient jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans de prison suivant la qualification des poursuites …

Quel crime ont donc commis ces citoyens, connus et inconnus, pour mériter une accusation aussi infamante et encourir des peines aussi lourdes?

S’être dressés contre l’occupation et la colonisation de la Palestine par Israël, et notamment contre les «crimes de guerre» voire «crimes contre l’humanité» que le rapport Goldstone accuse son armée – et, dans une proportion nettement moindre, des groupes armés palestiniens – d’avoir perpétrés pendant la guerre de 2008-2009 contre la bande de Gaza.

S’être révoltés contre l’impunité dont jouit un État qui viole pourtant ouvertement le droit international et les résolutions des Nations unies.

Et avoir décidé de prendre leurs responsabilités en appelant eux-mêmes au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre cette politique condamnée par la grande majorité des opinions française, européenne et mondiale.

Pour présenter, contre toute évidence, cette action citoyenne comme raciste, il aura fallu que la ministre de la Justice s’abaisse à inventer, en février 2010, un «boycott des produits casher» qu’aucun dirigeant, aucun groupe, aucun militant du mouvement de solidarité pour une paix juste et durable au Proche-Orient n’a jamais prôné.

Puis qu’elle exige des Parquets qu’ils poursuivent les militant-e-s pour «provocation publique à la discrimination».

Et celle qui diffame et menace ainsi des innocents appartient à un gouvernement qui, toute honte bue, non seulement stigmatise une communauté entière en raison de son origine ethnique, mais expulse illégalement de la «patrie des Droits de l’homme», sur cette base, des milliers de ressortissants d’Etats membres de l’Union européenne.

C’est pourquoi nous disons à Michèle Alliot-Marie: «Pas ça et pas vous!».

Certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens; d’autres «ciblent» les seuls produits des colonies israéliennes; d’autres encore choisissent des formes d’action différentes.

Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que les militant-e-s de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour «provocation publique à la discrimination» alors qu’au contraire ils combattent contre toute forme de discrimination, pour le droit de tous les peuples à l’autodétermination, pour l’application à tous les États du droit international et des sanctions prévues lorsqu’ils le bafouent.

Tous ensemble, nous exigeons, à la fois au nom du droit international et des libertés: le retrait immédiat des directives envoyées par la ministre de la Justice et son administration aux Parquets et la relaxe immédiate de ces innocents.

Honneur à celles et ceux qui font leur le combat pour la justice et la paix que les autorités françaises ont trahi.


pour signer la pétition:

cliquer sur le titre ci-dessous, puis cliquez en bas à droite sur « sighez l’appel »

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“11 décembre 1960 – LE DIÊN BIÊN PHU POLITIQUE DE LA GUERRE D’ ALGÉRIE”

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“11 décembre 1960 – LE DIÊN BIÊN PHU POLITIQUE DE LA GUERRE D’ ALGÉRIE” Une petite collection – supplément Naqd – en librairies – présenté par Limara B,dans LIBERTÉ – rubrique Culture (15-12-2010).


IL Y A 50 ANS – TOURNANT DÉCISIF DANS LA GUERRE DE LIBÉRATION- MANIFESTATIONS DE DÉCEMBRE 1960 – INTERVIEW DE DAHO DJERBALEL-WATAN LE 10 DÉCEMBRE 2010DAHO DJERBAL, HISTORIEN ET DIRECTEUR DE LA REVUE NAQD: LE FLN A POLITISÉ LES MANIFESTATIONS.


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La revue d’étude et critique sociale, Naqd, paraissant depuis bientôt vingt ans, vient de mettre au monde de la culture un supplément sous format de poche qui nous rappelle un peu la vieille collection Que sais-je? des Presses universitaires de France (*).

Un nouveau-né qui vient éclairer un tant soit peu des pans de notre histoire nationale. Relevant ainsi le défi de fournir à la matière une adresse qui échappera pour une fois aux apprentis sorciers et aux nouveaux débarqués dans le domaine.

Pas moins de quatre éminents historiens dévoilent dans leur contexte, et non sans objectivité, les événements du 11-Décembre 1960. Regards croisés, vue de l’extérieur, de l’intérieur et en plein milieu, en acteur de la guerre.

L’éminent historien, Mohammed Harbi, avec la finesse qui lui est connue, s’étale sur les événements en les mettant dans leur contexte. Se souciant de l’objectivité, l’historien, ayant été lui-même acteur dans la guerre et donc témoin de choix, replonge dans la période pour parler des aspects psychologiques des uns et des autres; le climat d’insécurité permanent de l’occupant “substituée à l’insécurité permanente de l’ALN qui ne peut rester présente plus de12 heures dans un même village”. Un climat de méfiance et de suspicion s’installe. “Si le peuple n’est pas pour la France, écrit Harbi, il faudrait être en revanche bien optimiste de soutenir qu’il est pour le GPRA.” C’est une réalité on ne peut plus triste qui aurait favorisé une stratégie militaire. De ce point de vue, le rebondissement populaire, comme la démonstration du 8-Mai 1945, redonnera espoir à certains et fil à retordre pour d’autres. “C’est la plèbe qui, les mains nues, a dit non en acclamant le nom de Ferhat Abbas et le GPRA” Une action qui émerge d’en bas sans mot d’ordre?

Hartmut Elsenhans, professeur allemand des relations internationales, ayant à son actif des ouvrages de référence sur la guerre d’Algérie, nous livre l’impact des événements du mois de décembre dans les grandes villes et les prémices de l’indépendance de l’Algérie. “À partir de décembre 1960, la solution du problème algérien ne peut être obtenue que par les négociations d’égal à égal sur la base du repli de la France.” Dans des conditions d’une réalité politique internationale qui évolue, l’attitude de la France est sommée d’évoluer, même si “la grande majorité des forces politiques françaises rejette aussi l’indépendance pure et simple de l’Algérie et souhaite une solution intermédiaire”. Ainsi, comme le souligne le professeur allemand, “les manifestations de décembre 1960 constituent la victoire des nationalistes algériens sur le plan politique et constituent donc un véritable Diên Biên Phu de l’armée française dans la guerre d’Algérie”.

Encore une autre preuve que le peuple, même affaibli par une politique de paupérisation, reste debout. L’historien français des relations internationales, Maurice Vaisse, nous renvoie, quant à lui, à l’année 1960 où le général de Gaulle infléchit nettement sa politique dans une conjoncture où “la pression internationale se fait plus forte”, ce qui le conduira sans doute à “progresser” dans sa vision de l’Algérie allant jusqu’à “mettre un terme à la guerre d’Algérie”. Ce revirement, accompagné d’une visite de quatre jours (du 9 au 13 décembre 1960), s’est soldé par “96 morts et 370 blessés”, selon l’auteur de “Alger, le putsch”. Les tentatives du général n’auraient point d’appui. Vaincre militairement le FLN et l’isoler politiquement du peuple étaient un projet voué à l’échec. Ce même FLN, massivement appuyé par le peuple, a contraint l’administration française et, à sa tête de Gaulle, à lâcher à contre-courant des Européens d’Algérie et une partie de l’armée française qui ne veulent pas entendre le mot “indépendance”.

Le directeur de la revue Naqd, dans son introduction “Les effets des manifestations de décembre 1960 sur les maquis”, relate également les événements en les plaçant dans leur contexte, une manière de démystifier un discours qui s’éloigne, aujourd’hui, après quarante-neuf ans de son véritable objectif.

La petite collection Naqd, dans ce premier numéro, vient à temps pour ramener un autre son de cloche pour une véritable écriture de l’histoire, mais aussi et surtout un récit très riche et très bénéfique aux jeunes lecteurs; une fiabilité même au moment où l’outil Internet et d’autres moyens lourds éjectent des informations parfois douteuses, voire erronées.

“Onze Décembre 1960, le Diên Biên Phu de la guerre d’Algérie,” une nouvelle petite collection Naqd de 150 pages à découvrir dans les librairies à partir d’aujourd’hui au prix de 150 DA, donc abordable pour les petites bourses. Une bonne idée de cadeau pour commémorer cet événement.

Limara B.

(*) : Cette version se veut ainsi un outil de travail et de préparation didactique, rigoureusement bien structuré pour faciliter la compréhension et l’apprentissage de l’histoire – domaine de spécialistes – à un large public.

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IL Y A 50 ANS – TOURNANT DÉCISIF DANS LA GUERRE DE LIBÉRATION

MANIFESTATIONS DE DÉCEMBRE 1960

INTERVIEW DE DAHO DJERBAL

EL-WATAN LE 10 DÉCEMBRE 2010.

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DAHO DJERBAL

HISTORIEN ET DIRECTEUR DE LA REVUE NAQD:

LE FLN A POLITISÉ LES MANIFESTATIONS

Il y a 50 ans, le 11 décembre 1960, les Algériens manifestaient pour réaffirmer le principe de leur autodétermination contre la politique du général de Gaulle, visant à maintenir l’Algérie comme partie de la France dans l’idée d’une «Algérie algérienne». La venue du président français, le 9 décembre 1960 à Aïn Témouchent, a provoqué les premières manifestations, politisées le 11 décembre par le FLN. Ce dernier en profite pour faire entendre à la communauté internationale qu’il est le représentant officiel du peuple algérien. Les manifestations durent une semaine. Alors que samedi, sortira un supplément de la revue Naqd sur cette date historique, El Watan Week-end revient sur un tournant décisif dans la guerre de libération.

Vous avez prévu un supplément de la revue Naqd pour les événements du 11 Décembre 1960…

Oui, c’est un supplément qui regroupe quelques contributions d’historiens de renom, des approches différentes du 11 Décembre 1960. On y retrouvera Mohammed Harbi «Significations et portée de décembre 1960», Maurice Vaïsse «Décembre 1960 en Algérie vu du côté gouvernemental français», Hartmut Elsenhans «Les manifestations de Décembre 1960 et la reconnaissance de la Révolution algérienne», des documents d’archives. J’y ai aussi écrit un article relatif aux effets des manifestations de Décembre 1960 sur les maquis algériens

Pensez-vous que les jeunes Algériens soient conscients de la symbolique de cette date historique?

Les jeunes Algériens ne sont pas informés, ni formés sur la symbolique, ni sur l’événement lui-même. Tout comme le 17 Octobre 1961 ou Juillet 1962. Il y a un problème de rupture de la transmission du savoir par l’école et par la tradition orale. En réalité, ces jeunes n’ont pas d’antériorité ni de postériorité, ils sont contemporains avec eux-mêmes.

Quel a été l’impact médiatique et diplomatique des manifestations du 11 Décembre 1960?

L’impact a été considérable. L’ensemble des médias lourds, la presse quotidienne et hebdomadaire internationale ont repris l’information. Ces événements constituent un tournant historique pour l’Algérie. Cela a confirmé la crédibilité du FLN et de l’ALN comme représentants de la nation et du peuple algérien. Les premières manifestations qui avaient commencé le 9 n’étaient pas encadrées par le FLN clandestin à l’époque (il avait été démantelé). Deux, trois jours plus tard, le FLN a politisé les manifestations. La communauté internationale avait compris que ce n’était pas le FLN ou l’ALN qui s’exprimait, mais toute la population algérienne, qui est devenue le peuple algérien au singulier.

Quels sont les effets liés directement à l’événement sur la guerre de libération?

Au plan intérieur, les troupes françaises étaient partout, particulièrement dans les montagnes, emplacement de l’Armée de libération algérienne affaiblie par le plan Challe (série de grandes opérations menées par l’armée française de 1959 à 1961, ndlr). L’armée française avait donc repris le contrôle des maquis et avait une position dominante. Les manifestations ont obligé l’état-major français à décider de contrôler les villes, devenue une menace. Ce qui a redonné vie à l’ALN et lui a redonné des forces. Autre conséquence: le référendum du 8 janvier 1961, lorsque le général de Gaulle a demandé à la population de voter pour ou contre l’autodétermination. La France a fini par se convaincre que c’était le moment de se retirer d’Algérie, et surtout de sauver ses intérêts stratégiques en Algérie. Et bien sûr les négociations d’Evian au mois de mars 1961. Les Français ont accepté de négocier officiellement avec le FLN, et le GPRA plus tard. Enfin, conséquence sur le plan international: la reconnaissance du GPRA comme représentant du peuple algérien. Le tournant décisif? Ce qu’on appelait avant «les populations algériennes» est devenu «le peuple algérien», acteur principal et à part entière de sa libération. Voilà pourquoi en juillet 1962, on a entendu des slogans comme: «Un seul héros, le peuple».

Nina Selles

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Commentaires

benah le 11.12.10 | 06h18

que représentait le 11/12/1960?

à l’àge de treize ans,j’ai participé à cette manifestation comme tout le monde. De nos jours, je constate que c’était un geste médiatique qui a montré au monde entier que la seule alternative était l’indépendance.

Pour ceux qui veulent utiliser cet événement historique à des fin trabendistes, on a assez vu de mensonges depuis 1962 et que l’histoire vous contredira.

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Horreur du Vide le 10.12.10 | 22h31

Nous avons bien compris que………

Le FLN de la libération n’est pas le FLN d’aujourd’hui. Je vois mal Belkhadem entrer dans l’Histoire au même titre que les Khider , Boudiaf, Ait Ahmed , Krim et autres grands .

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nedromi13 le 10.12.10 | 12h04

le 9 dec à Benisaf

Chaque année je suis étonné que vous ne parlez pas de la première manifestation qui a eu lieu cette période de décembre, chaque année vous rapportez tous à Alger, désolé mes frères mais la première manifestation reconnue a eu lieu à Bénisaf, le 09 décembre 1960, elle a été lancée secrètement par un monsieur qui à l’époque était haut responsable en poste à Bénisaf Monsieur Aboubekr Abdelladim, entreprenez des recherches sur cette personne, son dernier poste a été sous préfet a Tlemcen.


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