AVRIL 2011: OPINIONS ET DÉBATS SUR LES MOUVEMENTS DANS LE MONDE ARABE

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«UNE INTIFADA CONTRE SOIXANTE ANS D’HUMILIATIONS» RENCONTRE PROCHE-ORIENT , Entretien avec Dominique Vidal, L’“Humanité” le 13 Avril, 2011

QUELLE DÉMOCRATIE PEUT BIEN APPORTER LE PUTSCH MILITAIRE?, par Ahmed Ancer, le Mardi 26 avril 2011;

UN DÉBAT SUR LE CHANGEMENT LUI-MÊME, par Badis Guettaf, Le Jour d’Algérie, le 26 avril 2011;

NESSMA ET HANNIBAL TV: AUDIMAT ET COUPS BAS, Par Ahmed Halfaoui, le 26 avril 2011, Les Débats.com;


«UNE INTIFADA CONTRE SOIXANTE ANS D’HUMILIATIONS»

RENCONTRE PROCHE-ORIENT

Entretien avec Dominique Vidal

L’“Humanité” le 13 Avril, 2011

Journaliste au Monde diplomatique, Dominique Vidal vient de publier avec Alain Gresh une nouvelle édition des 100 clés du Proche-Orient, ouvrage de référence qui éclaire les répercussions du conflit israélo-palestinien dans des pays dont l’histoire tourmentée revient ces jours-ci à la une de l’actualité : Yémen, Syrie ou Jordanie.

Cette nouvelle édition sort 
à point nommé car on peut y trouver bien des clés pour comprendre ce qui se passe dans les différents pays.

Une large place y est consacrée au conflit israélo-palestinien. Or, curieusement, bien que la question palestinienne soit centrale dans l’histoire de 
ce dernier siècle au Proche-Orient, elle a quasiment disparu des médias ces temps-ci. Pourquoi ?

Dominique Vidal. C’est un phénomène connu de la couverture médiatique: l’événement le plus brûlant prend le dessus, les autres sont éliminés, jusqu’à ce qu’un autre événement ailleurs vienne à la une et ainsi de suite. C’est regrettable, mais c’est ainsi. Je crois pourtant que ce qui se passe dans le monde arabe va modifier la donne en Palestine. Quand on parle du Proche-Orient et du Maghreb, tout se tient et c’est très difficile d’isoler le «printemps arabe», expression que j’aime bien, de l’hiver arabe.

Je pense qu’il y a dans tout événement important de l’histoire – et c’en est un – des causes multiples. Toute explication monocausale est analphabète, a fortiori quand il s’agit d’événements populaires aussi puissants et spontanés.

Personne ne peut prétendre qu’il y avait derrière cette succession de soulèvements un grand organisateur ni je ne sais quel complot.

Parlez-nous de ces causes, que vous abordez en ouverture du livre.

Dominique Vidal. Les causes immédiates sont la misère, l’arrogance des puissants et des corrompus.

Dans cette région qui produit un tiers du pétrole mondial et qui en détient les deux tiers des réserves, un habitant sur cinq survit avec moins de 2 dollars par jour. Le nombre de personnes sous-alimentées est passé en quinze ans de près de 20 millions à plus de 25 millions, le pourcentage officiel de chômeurs est de 15 % mais en réalité il est bien plus élevé, sans doute plus du double. 23 % des plus de quinze ans sont analphabètes, 17 % illettrés.

La croissance moyenne du PIB entre 1980 et 2004 n’a pas dépassé 0,5 % par an.

C’est donc une région de grande richesse potentielle, mais où l’arrogance des puissants et des corrompus qui en profitent contraste avec la misère de couches de plus en plus larges.

Le dernier rapport du PNUD en 2009 montre que c’est la seule région du monde qui non seulement n’a pas progressé, mais a régressé dans toute une série de domaines au cours des vingt dernières années.

À cela s’ajoute l’aspect dictatorial, les services de renseignements, la torture, etc.

On le disait peu, car c’était des amis de l’Occident qui étaient au pouvoir, mais au Caire on se faisait arrêter pour n’importe quoi, même sans raison, et on était torturé dans un commissariat.

J’ai des amis qui ont été témoins de ce genre de choses.

Cela explique l’explosion. Mais ce sont seulement les causes immédiates.

L’explication plus profonde est à chercher dans l’histoire: le printemps arabe est une intifada contre soixante ans d’humiliations en tous genres.

Intifada, comme en Palestine ?

Dominique Vidal. Oui. Intifada veut dire, au sens littéral, relever la tête.

Pour moi, ces humiliations ont commencé avec la Nakba: En 1948 la Palestine disparaît, 800 000 de ses habitants sont expulsés, manu militari souvent, comme les nouveaux historiens israéliens l’ont confirmé.

Cela crée une spirale de guerre: on a dix guerres générales dans cette région depuis 1948, 1956, 1967, 1973, 1982, 2006, 2009 
– si on peut appeler cela une guerre: 
13 morts du côté israélien et 1 400 à Gaza.

Sans oublier les métastases que sont les deux guerres du Golfe et la guerre en Irak, la guerre civile libanaise, résultats de ce tohu-bohu, mot hébreu qui dit bien ce qu’il veut dire: chaos.

Cet état de guerre entre Israël et les pays arabes a eu des conséquences sur ce qui se passe aujourd’hui.

Lesquelles ?

Dominique Vidal. D’abord, toutes les richesses détournées vers la course aux armements au lieu d’être investies dans le développement.

Ensuite, l’état de guerre a été le prétexte idéal pour installer des dictatures  face à «l’ennemi sioniste» il fallait serrer les rangs. Quiconque n’était pas d’accord avec tel ou tel régime était un allié d’Israël.

Enfin, l’échec des régimes baasistes – qu’il faut relativiser 
car ils ont apporté bien des acquis sociaux qui comptent encore aujourd’hui, au moins dans la mémoire des gens – est directement lié au conflit avec Israël.

Nouvel échec d’ailleurs, quand les pays arabes sont entrés dans la mondialisation – avec notamment l’Infitah de Sadate, la libéralisation de l’économie qui n’a profité qu’à une toute petite catégorie sociale. On voit où tout cela a mené.

Le terreau de l’intifada d’aujourd’hui, du printemps arabe, s’enracine bien dans cette histoire.

Comment cela peut-il modifier 
la donne en Palestine ?

Dominique Vidal. Avant le geste de 
Mohamed Bouazizi, la situation était totalement bloquée.

Il n’y avait rien à attendre du gouvernement israélien, le plus extrémiste de l’histoire 
d’Israël.

Rien à attendre côté palestinien du fait de la division Fatah-
Hamas, dont les deux directions ont une responsabilité dans l’impasse et dans le refus de la surmonter.

Le monde arabe gardait le silence le plus total depuis son offre positive de 2002 à Beyrouth.

Du côté des États-Unis et de l’Union européenne, on assistait à un théâtre d’ombres: Obama a fait un discours magnifique au Caire, mais on n’a jamais vu ce discours se traduire en actes.

L’Union européenne, avec son hypocrisie habituelle, faisait aussi de beaux discours: État palestinien, retrait des territoires occupés, arrêt de la colonisation, etc.

On ne peut 
rêver mieux que la déclaration de l’UE 
du 8 décembre 2009.

Sauf que le 
8 décembre 2008, elle avait approuvé le rehaussement des relations avec Israël.

Après Gaza, on n’a plus osé le dire tout haut, mais chaque mois on signe un nouvel accord. C’est le rehaussement rampant. Israël obtient ainsi peu à peu tout ce qu’il veut sans respecter aucune des exigences ni d’Obama, ni de l’ONU, ni de l’Union européenne.

Le printemps arabe change la donne et on le voit déjà. [voir l’article de Francis Wurtz, dans l’“Humanité” du 26 février 2011: [«La France et l’UE doivent porter les aspirations populaires au changement» ]]

En quoi exactement ?

Dominique Vidal. Israël n’a plus ce qui était l’un des piliers principaux du statu quo: après avoir écrasé ses voisins arabes en 1967 dans une guerre préventive planifiée, il avait réussi à faire des paix séparées avec l’Égypte puis avec la Jordanie. Il était à l’abri de sa hantise: une guerre sur tous les fronts. Les régimes égyptien et jordanien étaient complices de ce statu quo.

Le printemps arabe sape ce pilier. Sans doute, les dirigeants égyptiens et jordaniens ne vont pas déchirer les traités de paix. Mais je pense que l’ère de la complicité active est terminée. Vu la mobilisation de l’opinion et l’immense appel à la dignité que représentent ces mouvements, [voir dans l’Humanité l’entretien avec Farouk Mardam-Bey: [Printemps arabe: « Le mur de la peur s’est effondré »]] Israël va se retrouver plus isolé que jamais.

Le deuxième élément, c’est que le printemps arabe, comme le nuage de Tchernobyl, ne s’est pas arrêté aux frontières de la Cisjordanie et de Gaza. Il y a déjà eu des manifestations de jeunes importantes, à Ramallah et à Gaza, sur le thème «Dégage Hamas, dégage Abbas».

Le Hamas a envoyé ses nervis cogner sur les jeunes. Le 
Fatah a apporté sa sono pour pousser des mots d’ordre en faveur de l’unité, qui ne déplaisaient pas aux jeunes manifestants.

Je ne pense pas que ce soit un hasard si, au beau milieu du printemps arabe, Mahmoud Abbas propose des élections législatives et présidentielle d’ici à la fin de l’année et si le Hamas après avoir dit non dit «on peut discuter».

Des deux côtés on voit bien qu’on ne peut pas continuer à entretenir la division. L’aspiration populaire est telle – même si les gens sont plus las qu’ailleurs, un peu comme en Algérie où ils sortent de vingt ans de guerre civile – que cette division qui arrange si bien Israël a des chances de se résorber.

Troisième point, il y a une dimension mondiale du printemps arabe. Depuis la chute du mur, il y avait une sorte de résignation mondiale. Comme si les gens avaient cru Fukuyama et sa fin de l’histoire. Les Américains faisaient ce qu’ils voulaient quand ils voulaient. Sauf qu’il y a eu l’échec en Irak, en Afghanistan, et maintenant ce printemps arabe qui les prive de certains de leurs alliés traditionnels.

On assiste à une bascule des rapports de forces mondiaux : la Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie, le Brésil… Et Obama est là pour essayer de gérer cela, de regagner un peu de terrain.

Cela ne peut pas être une coïncidence si au moment se où produit cette vague énorme et qui va durer, car c’est un mouvement de fond, on voit l’ONU se poser la question d’accueillir l’État de Palestine à la prochaine Assemblée générale, en septembre 2011, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.

En 1988, quand le Conseil palestinien d’Alger avait proclamé l’État de Palestine, 110 États l’avaient reconnu, essentiellement d’Asie et d’Afrique.

Depuis trois mois on a une vague de reconnaissances formelles par la quasi-totalité des États latino-américains, sauf la Colombie. Pour cause: le régime israélien est l’un des alliés les plus efficaces de la dictature colombienne.

En Europe, le 13 décembre, le sommet de l’UE a dit : «On le reconnaîtra le moment venu.»

Or, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, vient de dire, le 15 mars : «Nous n’en sommes pas là mais c’est une hypothèse qu’il faut avoir en tête, avec les autres pays de l’Union.»

Évidemment, le printemps arabe place les Occidentaux devant un dilemme cornélien: s’ils ne passent pas des paroles aux actes, ce bouleversement des rapports de forces risque de se concrétiser, et ils risquent d’être battus à l’Assemblée générale avec une écrasante majorité qui vote l’admission de l’État de Palestine.

Et que fera le Conseil de sécurité? En fait, plus un seul État au monde, sauf Israël, n’est opposé à l’admission de l’État de Palestine. Prendre le contre-pied de cela est un risque énorme, même pour les États-Unis.

Pour revenir à l’actualité du printemps arabe, n’y a-t-il pas 
une exception libyenne ? C’est plutôt une guerre civile qu’une révolution.

Dominique Vidal. Oui, car la Libye n’est pas une nation comme les autres nations arabes.

Ailleurs, il y a des nations constituées à travers l’histoire. Même au Maghreb, où le colonisateur a divisé, séparé, mais en constituant malgré lui des réalités spécifiques qui sont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie. Il a oublié, malheureusement, le Sahara occidental, qui est un facteur de désunion et sur lequel l’Union européenne montre la même hypocrisie que pour la Palestine. On en est à renier les textes même des Nations unies, à renoncer au référendum, à laisser le Maroc coloniser dans des conditions hallucinantes.

La Libye, contrairement aux autres pays du Maghreb, ne s’est forgé ni identité nationale ni réalité étatique. C’est une addition de clans. Le pouvoir de 
Kadhafi est simplement celui d’un clan sur les autres.

Chavez et ses amis se trompent complètement, car ils continuent à voir en lui le révolutionnaire qu’il n’est plus depuis longtemps. Il est devenu depuis 2002 un allié fidèle de l’Occident et son agent du maintien de l’ordre en Afrique.

Pourquoi, alors, Sarkozy l’a-t-il attaqué ?

Dominique Vidal. Parce que cela devenait intenable et que notre président de la République avait besoin de se refaire une santé sur le plan international. Et puis, il y a une résolution de l’ONU.

Ce qui intrigue, c’est le fait que Ban Ki-moon n’ait pas essayé de négocier pour éviter le recours à la force, comme l’avait fait Perez de Cuellar avec Saddam Hussein en 1990.

Le danger de cette intervention, à mon avis, c’est celui d’une division du pays, risque de division qui n’existe pas dans les autres pays arabes, à l’exception du Yémen, où il y a aussi des divisions tribales, régionales et religieuses.

À mon avis, il n’y avait pas de bonne solution. Ne pas intervenir, c’était, outre le probable massacre de milliers de gens, le risque d’un coup d’arrêt au printemps arabe. C’était fini pour le Bahreïn, la Syrie aussi sans doute.

Mais le fait que l’Otan reprenne les choses en main est inquiétant.

Il y a matière à un débat, qu’il faut mener de sang-froid en tenant le plus grand compte des souffrances des populations.

À mon avis, toutes les solutions étaient mauvaises : intervenir et ne rien faire.

Y a-t-il un risque de voir les choses tourner mal en Syrie ?

Dominique Vidal. Je ne pense pas. En Syrie, même chez les opposants, il y a un certain respect pour le chef de l’État. Il ne s’est pas rendu indigne comme un Ben Ali ou un Moubarak. Il y a un certain respect pour la stature internationale de la Syrie, qui n’est pas devenue le larbin de l’Occident.

Mais il y a évidemment beaucoup à dire sur le système dictatorial et la corruption, dans ce pays comme dans tous les autres. C’est pour y mettre fin que, là aussi, les gens manifestent.

Et ce qui est extraordinaire, c’est que tous ces mouvements sont un démenti cinglant de ce que Huntington présentait comme un conflit de civilisations.

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C’est même tout le contraire : ces révolutions se font au nom des principes universels qui sont aussi les nôtres : liberté, égalité, solidarité et justice.

Entretien réalisé par Françoise Germain-Robin

Accéder à l’article original en ligne …

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Les 100 clefs du Proche-Orient

Alain Gresh 


&

Dominique Vidal

éditions Pluriel – Fayard

750 pages, 17 euros

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QUELLE DÉMOCRATIE PEUT BIEN APPORTER LE PUTSCH MILITAIRE?

Signe, révélateur de la mémoire à l’évidence quelque peu défaillante d’un homme de 90 ans, la dernière sortie de Ali Yahia Abdennour trahitune perspicacité tâtonnante et plutôt oublieuse d’attitudes passées souvent contradictoires et parfois, peu honorables.

En effet, lors de sa dernière sortie avant-hier, notre homme politique a appelé clairement et sans détour l’armée à fomenter un nouveau putsch.

Aussi curieux que cela puisse paraître, dans la même déclaration Ali Yahia
Abdennour dénonçait, encore une fois : «la révision de la constitution en 2008 est un coup d’Etat constitutionnel commis par un président illégitime désigné par l’armée et non élu par le peuple.» (In le Soir d’Algérie du lundi 25 avril 2011).

La logique de maître Ali Yahia Abdennour n’est-elle pas troublante du fait qu’elle dénonce le coup d’Etat et appelle ensuite au putsch militaire?

En somme, il existe des hommes politiques qui peuvent dénoncer une forfaiture et appeler le lendemain à son accomplissement.

Mais ce qui est encore plus troublant c’est que notre «champion des droits de l’homme» est lui-même un ancien partisan des coups de force militaire!

C’est bouleversant mais néanmoins incontestable.

Oui et c’est le journal officiel algérien qui témoigne : Maître Ali Yahia Abdennour a applaudi le coup d’Etat de 1965. En effet, député de Tizi Ouzou, il est dans la
liste des signataires (sous le n°13) des « parlementaires » qui ont paraphé la motion dite «des députés présents à Alger» qui saluait le putsch (voir le journal officiel n° 56 du 06 juillet 1965).

Voyons ce que disait, entre autres, le texte de la motion de soutien au redressement révolutionnaire du 19 juin 1965: «Font confiance au Conseil de la révolution pour exercer les pouvoirs et attributions qui étaient confiés à l’ex-chef de l’Etat et pour prendre toute mesure que requiert, dans les circonstances présentes, le bon fonctionnement des rouages de l’Etat. » Et, ironie de l’histoire, le même Bouteflika d’aujourd’hui, était aussi membre de ce Conseil de la révolution, auteur du coup d’Etat et par conséquent, bénéficiaire du soutien en question.

S’était alors ouverte au milieu des années soixante, une période sombre et douloureuse: les militants communistes comme feu Bachir Hadj Ali et des membres l’Organisation de la résistance populaire (ORP) dont maître Hocine Zahouane ou encore celui qui deviendra un historien connu (Mohamed Harbi) sombrent dans la clandestinité parce que pourchassés de façon impitoyable.
Nombreux sont ceux qui comme Bachir Hadj Ali et autre Hocine Zahouane ont été torturés de façon sauvage par la sécurité militaire de Kasdi Merbah.

Quant à Ali Yahia Abdennour, il a, suite à ce précieux soutien venant d’un député de Tizi Ouzou au moment où le maquis FFS n’était qu’en voie de résorption, bénéficié d’un bien juteux poste de ministre qu’il a assumé avec abnégation pendant plusieurs années.

Une fois son pouvoir consolidé, le nouveau maître du pays se débarrasse de Ali Yahia Abdennour et ce dernier sachant quelle casserole lui colle au train, ne se remettra à faire de la politique qu’une fois Boumédienne six pieds sous terre.

En 1992, il se découvre une vocation d’anti-putschiste et s’investit en tant qu’avocat mais aussi en tant que politique la défense des islamistes y compris les plus violents.

Qu’un avocat défende un accusé, Abdennour n’est pas le seul à l’avoir fait mais ce qui sera retenu c’est surtout son investissement politique dans la tentative de remettre en selle les islamistes grâce à l’opération San’t Egidio en 1995 à un moment où le FIS déployait des efforts pour rationaliser les sanglantes actions des groupes armés.

Ce sont tous ces éléments qui expliquent aussi pourquoi les Algériens rechignent à rejoindre une CNCD (partis) dans les fameuses marches du samedi.

C’est que la réputation de certain de ses symboles est loin d’être reluisante.

Pourtant le pays a besoin de changements mais cela est prouvé par 50 ans de pratique, ce ne sera pas une armée qui est le socle du système qui va les mener.

Il appartient au peuple comme en Tunisie, en Egypte et maintenant en Syrie de mener sa révolution pour se défaire des rentiers.

Ahmed Ancer

Mardi 26 avril 2011.

Source : Cet article était destiné à la publication dans les colonnes d’El-Watan où je suis journaliste.

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UN DÉBAT SUR LE CHANGEMENT LUI-MÊME

On est en droit d’attendre que les partisans du changement devraient revendiquer, en premier lieu, un débat sur le changement, mais aucun d’entre eux ne veut le demander.

Pas plus ceux qui marchent, que le FFS, le PT, le FLN (même lui!), le RND (lui aussi!), le MSP (normal, il suit les deux précédents) et tous les autres dont on ne se rappelle pas les sigles ou dont on connaît le programme.

Un débat c’est le minimum. Un grand débat, comme celui qu’on a eu pour la Charte nationale, mais avec chaque tendance au grand jour.

Avec ses propositions et sa façon de voir l’Algérie, son peuple, ses jeunes, ses vieux, ses femmes, ses hommes, son école et son université, ses ouvriers et ses patrons, ses pauvres et ses riches, ses malades, ses sportifs, ses langues, son histoire, ses cultures et, par-dessus tout, son économie.

C’est que c’est important l’économie, parce que c’est autour d’elle que tout tourne et que tout le monde s’agite. Parce que, sans elle, on peut parier qu’il n’y aurait pas une telle bousculade au portillon.

Mais qu’importe, on ne commence pas par des procès d’intention, pour ne pas mal partir. On fait comme si tous les protagonistes, jusqu’à preuve du contraire, sont de gentils prétendants au bien-être des Algériens et que rien de ce qui les mobilise autant n’est étranger à l’intérêt suprême du peuple et de sa prospérité.

Dès que la revendication sera faite et qu’elle sera acceptée, on balisera les choses au maximum pour éviter la cacophonie. Car, ils seront peut-être nombreux ceux qui accepteront de se présenter pour parler de leur «changement» et d’être interrogés par n’importe qui et pas seulement par des journalistes, qui savent d’avance quelles questions ne pas poser.

Baliser veut dire simplement organiser l‘opération.

Choisir les thèmes, les classer, les répartir dans le temps, leur attribuer un temps de parole. Organiser la grille des médias, lister les intervenants et tirer au sort leur ordre de passage. Et tout ce qui fera que personne ne trouvera à redire sur l’équité des conditions de débat, ni sur la clarté des discours.

La clarté des discours ! Là est la difficulté qu’il faut lever. Une solution radicale serait que soit adopté un canevas qui empêche les effets et les débordements oratoires.

Les sujets seront cadrés et les réponses doivent rester en rapport avec eux.

Une méthode serait la bienvenue, celle des questions fermées qui n’autorisent pas les approximations, les longues digressions et les perversions qui vont avec. Ainsi, pour chaque thème on établirait un questionnaire, que l’on pourrait même commander à des experts étrangers, pour éviter les manipulations.

Le principe est d’obtenir les procédures du changement proposé pour chaque grande problématique.

Par exemple, la notion de démocratie et celle des libertés publiques, seront éclatées en autant de cas de figure que la société peut rencontrer.

Il en sera fait de même avec la question économique où il faudra, entre autres, que l’on puisse avoir les intentions précises sur l’usage des deniers de l’Etat, sur les véritables bénéficiaires des ressources nationales et sur le mode de gestion du service public. Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement des thèmes.

L’avantage du canevas est qu’il permettra un comparatif direct entre tous les types de changement.

En plus, revendiquer ça et l’obtenir c’est déjà économiser au pays une longue série d’essais et d’erreurs tels que nous les observons depuis plus de deux siècles à travers le monde.

par Badis Guettaf, le 26 avril 2011

Source: Le Jour d’Algérie

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NESSMA ET HANNIBAL TV:

AUDIMAT ET COUPS BAS

La future campagne électorale en Tunisie nous promet pas mal d’animation.

Les prémices commencent à s’installer et les protagonistes ne sont pas seulement des factions de ceux qui se sont battus et qui ont gagné, qui vont se disputer le pouvoir, mais aussi ceux qui ne l’ont jamais lâché et qui ne veulent pas le perdre.

Cela commence par les organes de presse, hier Benalistes jusqu’à la nausée, miraculeusement transformés en trompettes de la «révolution», qui œuvrent à vernir la Tunisie en surface de façon à donner l’apparence du changement, pour que rien ne change.

L’exercice s’avère périlleux, quand on sait qu’en toile de fond, il y a la rue et son ardeur qui ne faiblit pas.

Mais on n’en a cure dans ce monde engagé dans une bousculade où tous les coups sont permis, pourvu qu’on ait la plus grosse part du pactole qui s’annonce.

Les élections sont proches et très proches et la fortune sourira à celui qui réalisera les plus gros scores d’audience, avant le signal de départ.

Les chaînes de télévision, par exemple, sont celles qui illustrent le mieux la problématique. Peu importe qu’elles ont, jusqu’à il y a trois mois, bâti leur fortune en sanctifiant la dictature. Aujourd’hui, comme si de rien n’était, comme si elles étaient nées à Sidi Bouzid ou à Kasserine sous la mitraille, elles sont chargées d’informer les Tunisiens qu’elles endormaient hier.

Elles tiennent à se maintenir et à voler plus haut les unes que les autres. Pourquoi pas ? Quand le gouvernement, tout provisoire qu’il devrait être, parle et se conduit comme s’il était là pour toujours, et que la «communauté internationale» le traite comme si les jeux étaient déjà faits et l’affaire pliée.

Donc, les télévisions se bagarrent pour ramasser les sous des candidats.

Il y a d’abord Nessma tv, qui attaque en justice une agence de sondage pour avoir obtenu des résultats peu flatteurs, pour la chaîne qui veut bouffer l’audiovisuel nord-africain.

Toute honte bue, Nabil Karoui organise une conférence de presse pour accuser Mediascan d’être à la solde des Trabelsi et des Ben Ali. Sachant que sa chaîne, au temps de ce clan, se terrait dans la clandestinité et tirait sur lui à boulets rouges. Tous les Tunisiens pourront témoigner de ces faits d’armes. Nessma tv, dans son élan indigné, diffuse sur Internet une vidéo des enquêteurs de Mediascan renseignant les questionnaires dans un café. Elle n’aurait pas dû.

Elle prouve, sans qu’on le lui demande, ses compétences dans la manipulation. Après un rapide examen du film, il s’avère être un grossier montage. Mediascan va contre-attaquer sur du velours. Procès à suivre.

On pense déjà aux pauvres employés qui rejoindront leurs camarades licenciés, il y a peu, pour «difficultés financières».

Il y a ensuite les assauts de Hannibal TV contre Sigma Conseil, pour les mêmes raisons d’audimat. Larbi Nasra, le patron de la chaîne, qui se laisse aller dans une interview à «Afrik.com» ne se gêne pas pour affirmer que c’est un peu grâce à ses émissions que la «révolution» a eu lieu. «… C’était ça la première mèche de la révolution, les conditions sociales», ce petit bout d’anthologie est relevé par le site Kapitalis qui relève, tout de même, que M. Nasra «n’explique pas comment il a pu se faire attribuer une licence pour créer sa chaîne de télévision».

Mais l’explication, comme pour Nessma, doit être dans la tête de tous les Tunisiens.

Par Ahmed Halfaoui, le 26 avril 2011

Source: Les Débats

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LE CHAOS ARABE. UN PRINTEMPS OU UN MIRAGE?

Les peuples arabes ne veulent plus se situer «ni contre l’Occident ni à son service Ils veulent être libres et aspirent à la paix.

Les gouvernants doivent comprendre la nécessité rapide de mutations pour qu’elles ne soient pas imposées de l’extérieur».

L’Occident continue sa rapine et propose une démocratie du ´´panem et circens´´, pain et jeux de la Rome antique. C’est une politique sûre et ancienne que d’y laisser le peuple s’endormir dans les fêtes et dans les spectacles, dans le luxe et dans le faste, dans les plaisirs, dans la vanité et la mollesse ce que nous appelons les soporifiques

au lieu de le conduire sur le dur chemin du travail, de la sueur et du mérite.

Pour cela, les chefs doivent donner l’exemple…

«Le premier des droits de l’homme c’est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail.»

Depuis plus de quatre mois, les peuples arabes connaissent, à des degrés divers, l’instabilité.

Les révoltés se battent pour la liberté. Les révoltes dans chacun des pays ont des singularités, mais elles ont un dénominateur commun.

Ce sont les jeunes qui en sont les moteurs.

S’il est vrai que des dynamiques souterraines existaient pour se soulever contre les pouvoirs en place et les motifs sont légion, on ne peut pas cependant, exclure les manipulations occidentales qui, à des niveaux divers guident ou canalisent ces révoltes.

Nous allons examiner la situation actuelle de ces révoltes qui jouent les prolongations.

Ainsi et comme l’écrit Ahmed Al Zorqa à propos du Yémen protégé par les Américains: «Le président Ali Abdallah Saleh a donné son accord à un projet du Conseil de coopération du Golfe prévoyant sa démission à moyen terme. Si les partis d’opposition semblent favorables à ce plan, les manifestants exigent toujours le départ immédiat du dirigeant yéménite. Le plan de sortie de crise présenté le 23 avril par les monarchies du Golfe est en réalité destiné à empêcher la transition démocratique au Yémen.(…) Car c’est l’Arabie Saoudite qui fait barrage aux demandes de chute du régime. Elle ne veut pas que les Yéménites réussissent leur transition démocratique, de peur de perdre son influence sur le pays voisin, qu’elle considère comme son arrière-cour.[[Ahmad Al-Zorqa. “Un plan saoudien loin des revendications populaires.Mareb Press 26.04.2011]]

Mieux encore, les dépêches en provenance de Bahreïn [ où il y eut une répression avec l’aide de l’Arabie Saoudite] révèlent que les forces de sécurité continuent de violer la Convention de Genève en torturant les protestataires qui participent aux manifestations.»

Humanitaire à géométrie variable

On est en droit de se demander pourquoi l’Occident (les Etats-Unis et leurs alliés français et anglais) ont une conception de l’ingérence humanitaire à géométrie variable.

Les Bahreinis ne sont-ils pas des humains au même titre que les Libyens?

Quarante-deux ans d’un pouvoir exécrable ne tolèrent, écrit René Naba, certes, nulle indulgence. Mais l’argumentaire occidental, «la protection des populations», une version réactualisée de l’ingérence humanitaire, gagnerait toutefois en crédibilité si une telle mesure s’était appliquée également aux pays en proie à la même contestation populaire, périphérique de l’Arabie Saoudite, particulièrement Bahreïn et le Yémen, où la répression a atteint le même degré de férocité qu’en Libye.

L’imposition de cette mesure, le 18 mars 2011, révèle la duplicité de la diplomatie occidentale dans le traitement des grands problèmes internationaux, particulièrement en ce qui concerne la gestion des conflits du tiers-monde.

Les tergiversations occidentales à l’égard de cette mesure masquent mal les compromissions de l’Europe avec le gouvernement du colonel El Gueddafi et s’expliquent par l’importance que revêt le marché libyen aux yeux des divers protagonistes, notamment au niveau des transactions militaires:
quatorze des vingt-sept pays membres de l’Union européenne exportent des armes vers la Libye, pour un montant de 844 millions de dollars , alors qu’un embargo «de facto» sur les livraisons d’armes est désormais en vigueur.

L’empressement de la France de prendre la tête de cette nouvelle «croisade», selon l’expression de son ministre de l’Intérieur Claude Guéant, répond au souci de Nicolas Sarkozy de gommer de la mémoire l’accueil triomphal réservé à El Gueddafi, en décembre 2007, avec l’installation de sa tente dans le périmètre de l’Elysée, en même temps que de se dédouaner de sa complaisance ancienne avec les dictateurs arabes.[[http://www.renenaba.com/libye-le-zele-de-la-france-en-suspicion/ 25.04.201.]]

Pour Manlio Dinucci, l’objectif de la guerre en Libye est double. «Il n’est pas seulement le pétrole, dont les réserves (estimées à 60 milliards de barils) ni le gaz naturel dont les réserves sont estimées à environ 1500 milliards de m3. Dans le viseur des «volontaires» de l’opération «Protecteur unifié» il y a aussi les fonds souverains, les capitaux que l’Etat libyen a investi à l’étranger. Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (Lia) sont estimés à environ 70 milliards de dollars, qui grimpent à plus de 150 si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale et d’autres organismes. (…) Selon les déclarations officielles, c’est «la plus grosse somme d’argent jamais bloquée aux Etats-Unis», que Washington garde «en dépôt pour l’avenir de la Libye».

Elle servira en réalité pour une injection de capitaux dans l’économie étasunienne toujours plus endettée.

Quelques jours plus tard, l’Union européenne a «gelé» 45 milliards d’euros de fonds libyens».[[Manlio Dinucci. La rapine financière du siècle Mondialisation 25 avril 2011]]

Abdelatif Kerzabi explique cela par l’autoritarisme. Ecoutons-le: «L’autoritarisme (G. Hermet, 1985) est un rapport gouvernants-gouvernés reposant de manière suffisamment permanente sur la force plutôt que sur la persuasion. L’autoritarisme se manifeste par: l’absence de respect des droits de l’homme, l’embrigadement de la société par la réglementation de tous les aspects de la vie sociale, la persécution de l’opposition, la restriction des libertés d’association, d’expression et d’opinion, le recrutement de l’élite politique relève de la cooptation, enfin, les élections ne sont qu’une apparence démocratique et visent à légitimer le système politique aux yeux du monde. Voilà ce qui s’apparente aux régimes politiques dans le Monde arabe». C’est contre ces régimes que la rue arabe explose. (…)

Ils se font appeler Zaïms (leaders charismatiques) après les indépendances des pays arabes, et centralisent tout le pouvoir politique. C’est l’euphorie des peuples arabes qui viennent de se libérer du colonialisme. (…) » [[Abdelatif Kerzabi http://www.alterinfo.net/La-fin-de-l-autoritarisme-dans-le-monde-arabe_a56744.html, le 26 Mars 2011]]

« Armés de leur légitimité historique, les Etats arabes ont imposé leur domination sur la société par la concentration des pouvoirs. Les pouvoirs en place n’admettent pas les voix discordantes. Ils se considèrent investis d’un message divin que les autres n’ont pas le droit de discuter. Ici et là, l’opposition est considérée comme une agression au Watan (la nation). Les opposants sont des Khaouana (traîtres à la nation). Dans les années quatre-vingt, alors que la démocratie se met en place en Europe de l’Est, les pays arabes font foi d’une certaine réticence dans un monde où la liberté des peuples apparaît comme une norme universelle (…) La démocratie libérale et le libre marché constituent désormais l’horizon indépassable pour toutes les sociétés nous dit le philosophe américain F. Fukuyama. Les Constitutions sont révisées pour ouvrir le champ politique à la société mais surtout pour pérenniser les pouvoirs en place. Les pays arabes ont réussi à mettre en place des institutions «démocratiques» tout en les vidant de leur substance. Invoquant l’ordre sécuritaire et l’ordre public, le législateur arabe privilégie le contrôle sur toute la société. Ainsi, les médias se transforment en porte-parole du régime, les libertés violées, le Parlement ligoté, etc. » (4)

« Depuis la chute de l’Empire ottoman, l’économie de rente dans les pays arabes est restée prépondérante même si elle a changé de forme. On ne peut pas dire que le Monde arabe a réussi son développement. Selon le Pnud, environ 40% de la population des pays arabes, soit 140 millions de personnes, vit en dessous du seuil de pauvreté. (…)Nous pensons que le calme qui a régné dans la rue arabe est dû en grande partie à la fermeture des espaces publics qui n’a pas permis le passage de l’indignation individuelle poussée jusqu’au suicide, à l’indignation collective. Ce sont les télévisions satellitaires et l’Internet qui vont faire ce que l’imprimerie (encore une découverte arabe) a fait pour la révolution française. Internet avec ses réseaux sociaux ainsi que les chaînes satellitaires (Al Jazeera, Al Arabia, BBC, France24…) ont bouleversé le paysage médiatique dans le Monde arabe. L’enfermement médiatique et culturel des pays arabes ne résiste pas à ce déferlement des médias portés par les nouvelles technologies. » (4)

« Désormais, on informe et on s’informe, on sait ce qui se passe ailleurs, on lit les ouvrages interdits, on discute…Bref, le peuple arabe s’émancipe et saute les verrous de la censure. Face aux intellectuels nationalisés qui courtisent le prince, des jeunes internautes animent le débat public. A défaut d’espaces publics, la génération «Facebook et Sms» a créé un espace virtuel où chacun profiterait de sa liberté. L’alibi culturel qui fait que les peuples arabes sont réfractaires à la démocratie et aux valeurs universelles, est contredit par la rue arabe. Pis encore, c’est le manque de liberté qui les a conduits à se réfugier dans l’Islam pour l’utiliser à des fins libératrices. La radicalisation de cet islamisme dans sa forme violente au nom de la «guerre sainte» a donné aux pouvoirs totalitaires une raison de plus pour maintenir sous contrôle les sociétés arabes.»(4)

Pour l’universitaire, Olivier Roy Directeur du programme méditerranéen de l’Institut universitaire européen de Florence. «L’avenir du mouvement démocratique dans le Monde arabe se jouera sur une longue durée, comme les révolutions du XIXe siècle Ce mouvement des Jeunes, un mouvement générationnel de jeunes modernistes, à la fois par leur technique de communication, leur comportement et leurs demandes: démocratie, liberté, fin de la corruption, dignité, respect. Ce sont des révoltes indigènes dans un espace politique où la dimension idéologique est absente. Les référents idéologiques qui ont dominé le Monde arabe pendant soixante ans – nationalisme, panarabisme, panislamisme, antisionisme, anti-impérialisme – sont taris. On demande la liberté de créer des partis politiques, un Parlement, une Constitution. En ce sens, du point de vue politique, c’est une révolte libérale. Les acteurs politiques traditionnels (les Frères musulmans et l’armée) ont compris que les règles du jeu avaient changé et admis la nécessité des réformes. (…) Le mouvement somme les acteurs politiques traditionnels de mettre en place un espace politique démocratique ».[[François d’Alançon Olivier Roy: «Une révolte moderniste» La Croix 13/04/2011, 18]]

Quel est le logiciel occidental de redécoupage du Monde arabe?

Après l’échec de la démocratie aéroportée en Irak et dans le bourbier afghan, les puissances occidentales essaient d’arriver à la même finalité en mettant en oeuvre une autre tactique celle de miner le Monde arabe de l’intérieur. il faut dire qu’ils ont la partie facile tant les gouvernants qui cultivent le culte de la personnalité voire du sauveur «El Mahdi» ont tout fait pour installer leur peuple dans les temps morts, chacun utilisant une légitimité soit révolutionnaire, soit religieuse, soit divine… L’essentiel est de garder le pouvoir même au prix du désespoir de chacun (harraga, kamikaze…).

Selon une étude de la Rand Corporation de 2005 on apprend que l’Amérique essaie de subdiviser l’Oumma musulmane en divers camps. Elle donne la recette à adopter ou adapter selon qu’elle a affaire aux fondamentalistes, aux traditionalistes, aux modernistes, et carrément aux séculiers. Dans le même esprit, Gilles Munier cite nommément Israël et les Etats-Unis comme des catalyseurs de la fitna syro-syrienne. «Les manifestations qui ont lieu en Syrie font le bonheur des dirigeants israéliens. Bien que les contestataires syriens affirment être tous attachés à l’unité de la Syrie, le vieux rêve sioniste de partition du pays en quatre Etats -sunnite, druze, alaouite, kurde – leur semble à portée de main. Invité aux Etats-Unis par le Centre S. Daniel Abraham pour la paix au Moyen-Orient, Shimon Peres a été reçu, le 5 avril dernier, à l’USIP – United States Institute for Peace – un think tank créé par le Congrès américain en 1984 pour «prévenir et résoudre les conflits dans le monde». Il a appelé la «Communauté internationale» a soutenir la «transition en Syrie»(…) Il a offert de restituer à la Syrie le Golan, occupé en 1967 puis annexé en 1981. (…) Shimon Peres a posé trois conditions: que la Syrie «divorce» d’avec l’Iran et le Hezbollah, que le plateau soit démilitarisé, que le retrait israélien s’effectue dans le cadre d’un traité de paix. Il s’en est ensuite pris aux Frères musulmans égyptiens, incapables, selon lui, de faire reculer la pauvreté («Le problème de l’Egypte», a-t-il déclaré, «n’est pas de prier dix fois par jour…»).» [[Gilles Munier. “Syrie: Israël et les Etats-Unis jettent de l’huile sur le feu”. Mondialisation.ca, 21.04.2011]]

En définitive, est-ce que ce qui se passe dans les pays arabes augure d’un printemps ou est- ce un mirage?

Pour Kurtz «Les révolutions suscitent l’étonnement, l’admiration, l’espoir mais aussi la compassion quant à la férocité de la répression des régimes en place. La Tunisie, l’Egypte, le Yemen, la Libye et la Syrie vivent avec plus ou moins de violence ces ´´printemps arabes´´. Je crains que dans ces deux pays [Tunisie et Egypte], la révolution ait été confisquée par les caciques des régimes antérieurement en place sous l’influence de l’ami états-unien et français. Il en ira probablement de même du Yémen. Quant à la Libye, détentrice de richesses pétrolières, c’est une autre paire de manches. L’impérialisme n’est pas mort et pourrait instaurer le chaos. La Syrie ne présente aucun intérêt sauf pour le complexe militaro-industriel des EU, mais un enjeu géopolitique. Son alliance avec l’Iran et le Hezbollah libanais, ses frontières avec Israël en font un enjeu non négligeable si l’on considère que l’Irak conquise, la Jordanie et la Turquie pro-occidentales font de ce pays enclavé une proie que l’impérialisme EU cherchera par tous les moyens à domestiquer. Je le dis, ces printemps arabes ne doivent pas faire illusion, noyautés par des pays étrangers aux intérêts des justes revendications de ces peuples, participent à la mise en place d’une stratégie du chaos dont les objectifs visés ne sont pas la démocratie mais l’accaparement des richesses des uns et l’instauration d’une pax américaine dans le croissant fertile au profit d’Israël». [[Kurts: “Le destin des printemps arabes” http://bellaciao.org/fr/spip.php?article116470250411]]

Les peuples arabes ne veulent plus se situer «ni contre l’Occident ni à son service Ils veulent être libres et aspirent à la paix. Les gouvernants doivent comprendre la nécessité rapide de mutations pour qu’elles ne soient pas imposées de l’extérieur». L’Occident continue sa rapine et propose une démocratie du ´´panem et circens´´, pain et jeux de la Rome antique. C’est une politique sûre et ancienne que d’y laisser le peuple s’endormir dans les fêtes et dans les spectacles, dans le luxe et dans le faste, dans les plaisirs, dans la vanité et la mollesse ce que nous appelons les soporifiques au lieu de le conduire sur le dur chemin du travail, de la sueur et du mérite. Pour cela, les chefs doivent donner l’exemple…

Pr Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique

enp-edu.dz


L’ ALGÉRIE À L’EPREUVE DU CONFLIT LIBYEN

L’ ALGÉRIE À L’EPREUVE DU CONFLIT LIBYEN

La conférence-débat, organisée hier après-midi au siège du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS) à Ben Aknoun, a été une occasion de débattre de l’enchevêtrement des intérêts de l’Algérie avec la situation en Libye.

Un sujet “sorti” suite aux discussions ayant suivi l’intervention du colonel à la retraite, Hadj Bendoukha, autour du thème “Le rôle de l’armée US dans la prise de décision politique”.

L’assistance semblait unanime sur le fait que l’intervention des forces de la “coalition” était inacceptable et “très dangereuse” pour toute la région.

La position officielle de l’Algérie dans le conflit libyen, tout en étant “logique” pour les intervenants, a été néanmoins “très mal défendue”.

Une position affichée tout au long des deux heures qu’a duré la rencontre par Abdelkrim Ghreib, ex-ambassadeur d’Algérie au Mali, et, avec force, par le général-major à la retraite, Abdelaziz Medjahed.

Ce dernier a insisté, à plusieurs reprises, que le plus important, ce n’était pas de convaincre l’étranger mais les Algériens. “Il faut les convaincre dans toute démarche incluant les intérêts suprêmes du pays.”

Il n’hésitera pas à critiquer sévèrement “certains titres de la presse écrite” qui ne défendent pas les positions officielles de l’État dans le conflit libyen et qui auraient, selon lui, les mêmes positions que les médias occidentaux.

La problématique pour l’officier à la retraite consiste essentiellement dans le fait que “les Algériens ne suivent pas”.

Il rappellera à l’assistance les objectifs américains qu’un officiel US avait annoncés devant des journalistes en 2007:

“Les Américains avaient préparé un plan dès 2001 avec pour objectif la domination de sept pays: l’Irak, la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan, la Libye et l’Iran.”

Le “hic” qui aurait contrarié ces projets seraient, toujours selon le général-major, les évènements qui ont secoué Bahreïn.

Aussi, il n’hésitera pas à se poser des questions sur la situation en Libye: “Qu’on me fasse comprendre comment des manifestants se sont retrouvés avec des chars! ” Avant de “trancher” en affirmant que ce qui se passe au pays de Kadhafi est “plus qu’un complot mais un plan préparé à l’avance”.

De son côté, Abdelkrim Ghreib préconisera l’importance pour l’Algérie de “ne pas se retrouver sur la défensive” pour exprimer ses positions. “Celui qui touche mon voisin me touche”, affirme-t-il. Tout en précisant que “Kadhafi est indéfendable”, l’ancien ambassadeur déclare que “la position officielle de l’Algérie entre dans le cadre de la défense des intérêts du pays”.

Ces avis politico-stratégiques ont été précédés par l’intervention technique de Hadj Bendoukha. Le colonel à la retraite avait donné un aperçu sur le fonctionnement de l’armée américaine en rappelant, entre autres, que “65 à 75%” de l’effectif militaire US étaient déployés en dehors des frontières de ce pays.

Une précision de taille pour ceux qui voudraient avoir une “idée” sur la situation dans le monde.

Elle suscita, d’ailleurs, la réaction d’un autre colonel à la retraite, Noureddine Amrani, pour qui ces chiffres “sont des signes de belligérance”.

Le rôle de l’Africom (Commandement régional américain pour l’Afrique) a été également cité par Hadj Bendoukha. L’officier à la retraite a donné certains chiffres édifiants : sur les 12 800 étrangers qui travaillent au département de la Défense US, il y a 5 000 Maghrébins “qui ont été recrutés après le 11 Septembre pour décrypter des conversations”.

Salim Koudil

26 avril 2011

Source: Liberté.


UN GUIDE POUR IDENTIFIER LES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES

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Le réseau Wassila lancera dimanche 15 mai un guide à l’attention des professionnels de la santé et un dépliant pour les femmes victimes de violences, à l’occasion d’une journée d’études qui se tiendra à l’Institut national de santé publique d’Alger. Seront présents des juristes, des psychologues, des médecins, des kinésithérapeutes ainsi que l’assistance sociale.

  • Quel est l’objectif de ce guide et de ce dépliant ?

Les professionnels de la santé seront, à travers ce guide, sensibilisés et informés sur les procédures de dépistage et la prise en charge des femmes victimes de toutes formes de violence, et particulièrement la violence conjugale.

Les professionnels de la santé doivent savoir comment identifier une femme victime. Ces dernières, auxquelles un dépliant sera distribué, seront sensibilisées sur leurs droits. On leur expliquera les recours possibles auprès des associations et autres services d’aide.

Le dépliant en question, qui sera publiée en arabe et en français, ciblera toutes les femmes. Il sera, à titre d’exemple, distribué gratuitement dans les centres de santé et chez les médecins.

  • Plusieurs démarches ont été entreprises dans ce sens sans aucun résultat, dans la mesure où la loi reste encore floue et que le signalement de la violence n’est toujours pas obligatoire…

Notre objectif et notre lutte est de rendre le signalement de toutes sortes de violences envers les femmes obligatoire.

Le signalement se fait actuellement pour la violence envers les personnes handicapées, les mineurs et les personnes privées de liberté.

Pourquoi donc ne pas signaler ces femmes victimes?

Il faudrait, et c’est notre souhait, que la prochaine loi sanitaire prenne en considération cet aspect. Il est plus que nécessaire que le Parlement puisse s’y pencher.

C’est notre objectif final.

Nassima Oulebsir

le 29 avril 2011


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© Saâd



Fadhila Chitour Boumendjel. Représentante du réseau Wassila


DÉCÈS DE L’AVOCAT MOHAND ISSAD

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L’avocat Mohand Issad est mort.

Le professeur s’est éteint dans la nuit de mercredi a jeudi à l’hôpital de l’Hotel Dieu à Paris des suites d’une longue maladie.

Originaire de Kabylie, il avait 75 ans.

Ancien président de la commission de la réforme de la justice en 1999, il avait également présidé la commission d’enquête sur le Printemps noir de Kabylie de 2001 qui avait fait 128 morts. Il avait dans son rapport sévèrement mis en cause le pouvoir dans ces évènements.

Il était connu pour ses prises de positions sur les importants débats juridiques qui ont agité le pays ces dernières années, comme la pénalisation de la harga, l’état d’urgence et la séparation des pouvoirs judiciaire et politique.


Mohand Issad:

l’homme qui aurait voulu être fier de la justice algérienne

par Merouane Mokdad

Coléreux, méticuleux et perfectionniste, l’avocat Mohand Issad était fort respecté parmi ses pairs du bâtonnat d’Alger. Spécialiste en droit des affaires, il avait eu à prendre en charge plusieurs dossiers lourds liés notamment à l’arbitrage commercial international. Dans son cabinet de la place des Martyrs à Alger, il travaillait jusque tard dans la nuit. Presque sans arrêt. Il était toujours passionné, débordé même, par la volonté de faire du travail soigné, parfait. Il n’hésitait pas à montrer son irritation lorsque des journalistes lui posaient des questions mal formulées ou usant d’une langue défectueuse.

Fidèle à l’ancienne école du droit et de la littérature française, il avait une maîtrise, citée en exemple, de la langue de Molière. Sur le tard, il a appris l’arabe pour pouvoir plaider dans les tribunaux algériens où la langue d’Al Moutanabi est obligatoire. Exigeant avec ses collaborateurs, il n’avait aucune gêne à montrer parfois la tendresse d’un père aimant.

En 1999, Abdelaziz Bouteflika, à son arrivée au pouvoir, fait appel à lui pour présider la commission nationale de réforme de la justice. L’avocat prend à cœur cette nouvelle mission en travaillant pendant presque une année. L’analyse et les critiques faites du système judiciaire par la commission ont été saluées par tous les experts et les juristes. Remis à la présidence, le rapport a disparu de la circulation. Interrogé en 2007, sur le sort réservé à un rapport de plusieurs pages, Mohand Issad, fidèle à son franc parler, a eu cette réponse: «Je n’en sais rien. Tout ce que je sais et ce que vous constatez, vous les journalistes, c’est que le système de la justice est loin de suivre les recommandations du rapport (…) je ne peux qu’être horrifié et peiné des condamnations prononcées à l’encontre des accusés, que la presse publie au quotidien. Je ne peux pas être fier de la justice de mon pays lorsque je vois ce grand nombre de mandats de dépôt et mandats d’arrêt internationaux».

Son amertume était trop forte. Il était déçu par le fait que travail n’ait servi presque à rien. Bouteflika voulait visiblement impressionner au début de son premier mandat en engageant des réformes tous azimuts (réformes, écoles, États). Des réformes non suivies. «L’indépendance de la justice n’est pas seulement une bannière levée par la société civile et la presse, on ne peut parler d’indépendance que lorsqu’il y a une parfaite confiance dans le système juridique. Or, on constate tout à fait le contraire, sur ce, je m’adresse au pouvoir politique pour qu’il veille à garantir l’équité des jugements rendus par la justice», constatait avec colère Mohand Issad.

En 2001, après les événements sanglants de Kabylie, Bouteflika sollicitait une nouvelle fois l’avocat pour mener une enquête sur la mort de plus 120 jeunes dans la région après avoir été ciblés par des gendarmes. La Commission d’enquête, qui a rendu public son rapport en juillet 2001, a retenu deux hypothèses: le commandement de la gendarmerie «a perdu le contrôle de ses troupes» et celle-ci «a été parasitée par des forces externes à son propre corps». Des conclusions qui n’ont pas plu dans les hautes sphères de décision. Le rapport a vite été enterré. Et aucun responsable n’a été poursuivi mis à part un gendarme accusé d’avoir tiré sur le jeune Massinissa Guermah. Il a été reproché à la commission d’Issad de n’avoir pas cherché à identifier «les forces» externes qui avaient donné des ordres à la gendarmerie nationale. Elle n’a pas publié dans son intégralité la liste nominative des victimes décédées, torturées ou maltraitées dans les brigades de gendarmerie et dans les commissariats de police. Elle a omis aussi de publier la liste des gendarmes qui ont tiré et tué les jeunes émeutiers. Pourtant le communiqué de la Présidence de la République portant création d’une commission d’enquête sur « le printemps noir », précisait que celle‑ci aurait de «larges prérogatives».

Mohand Issad est parti en emportant plein de secrets. Dernièrement, l’avocat avait dénoncé la pénalisation de l’acte de harga, décidée par les autorités pour tenter d’empêcher les jeunes de prendre le large. «La question des harragas n’est pas un problème de droit, mais elle est d’ordre social et politique» , avait‑il dit. Le jeune qui veut quitter le pays sans visa ne commet, selon lui, aucun délit. «Aucune loi ne criminalise la sortie du territoire. L’émigration clandestine est d’abord un problème pour le pays d’accueil» , avait‑il expliqué.

Source TSA-algerie :

30 AVRIL – PARIS – CONFÉRENCE – DÉBAT: « AUX ORIGINES DU 20 AVRIL »

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R C D F r a n c e

Conférence – débat

A l’occasion du double anniversaire

du 20 avril 1980

et du printemps noir de 2001,

le RCD France organise une conférence débat

ayant pour thème

«aux origines du 20 avril»

le samedi 30 Avril à 16H.

Avec :

_____________

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BENMOHAMED

poète

_____________

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Arezki METREF

Journaliste

et

écrivain

_____________

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Salma BOUKIR,

Militante associative

et ancienne responsable du Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Éducation et de la Formation.


100, Boulevard de Belleville. 75020 Paris

Métro Belleville

5 MAI – CENTRE CULTUREL ALGERIEN – PARIS: MOSTEFA BOUDINA PRÉSENTE SON LIVRE. « RESCAPÉ DE LA GUILLOTINE »

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Présentation par l’ auteur et victime,

Mostefa Boudina,

de son livre :  » Rescapé de la guillotine »

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Le 05 mai 2011 à 18h30

Au Centre Culturel Algérien

171 rue de la CroixNivert Paris 75015

Métro: BOUCICAUT

Présentation par son auteur, Mostefa Boudina , de son livre  » Rescapé de la guillotine » qui retrace les deux ans qu’il a passé, en tant que condannné à la décapitation par le gouvernement français, dans les couloirs de la mort à la prison de Fort Monluc à Lyon, pendant la guerre d’Algérie.

Combattant du FLN en France, le colonialisme français, en violation du droit international, ne lui a pas accordé le statut de prisonnier de guerre, pas plus qu’à ses camarades.

Il raconte les conditions de détention, l’héroïsme de ces détenus, leurs grèves de la faim pour obtenir des conditions de détention moins sauvage, l’exécution par la guillotine de plusieurs militants du FLN pendant son séjour dans cette forteresse.

Il rappelle, fort à propos, que De Gaulle, assisté par ses ministres de gauche, a fait décapiter plus de 200 combattants du FLN en Algérie et en France, et ceci jusqu’aux derniers jours, alors que « notre grand homme » savait pertinemment que l’Algérie avait gagné de haute lutte son indépendance.


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30 AVRIL – MARSEILLE: FRANTZ FANON

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Frantz Fanon

Une vie, un combat, une œuvre

Réunion publique

Samedi 30 avril 2011

de 18h à 22h

à l’US 14ème

(2, rue Berthelot 13014 Marseille)

(Tout près de la gare de Sainte Marthe)


Au moment où un vent de liberté souffle sur les pays, anciennement colonisés, de la rive sud de la Méditerranée,

au moment où les peuples de ces pays tentent de se débarrasser du joug des dictatures néo coloniales,

revisiter la vie et l’œuvre du militant anticolonialiste Frantz Fanon ne pouvait pas mieux tomber.

Commémorer le 50ème anniversaire de la mort de Frantz Fanon dans ce contexte de soulèvements populaires qui embrasent les pays qu’il a sillonnés et pour lesquels il a donné le meilleur de lui–même, revêt une importance particulière.

Dans le cadre d’un vaste programme

élaboré pour la commémoration de ce 50ème anniversaire,

le comité Mam’Ega et Radio Galère,

vous convient à une première réunion publique

autour du film:

« Frantz Fanon, une vie, un combat, une œuvre »

de Cheick DJEMAL.

Le film sera suivi d’un débat

animé par Serge GUICHARD

du Réseau International Frantz Fanon.

Cela se passera le samedi 30 avril 2011 de 18h à 22h,

au local de l’Union Sportive du 14ème arrondissement de Marseille

qui se trouve au 2, rue Berthelot 13014 Marseille.

(tout près de la gare de Sainte Marthe).


Vous voulez vous informer sur l’actualité des Antilles ?

Ecoutez l’émission : « 2 mots 4 paoles »

Tous les vendredis de 20h à 21h30

sur radio Galère 88.4Mhz

(ou sur http://www.radiogalere.org)

MON AMI KERROUMI, POURQUOI T’ONT-ILS TUE ?

A LA PETITE FAMILLE DE FEU KERROUMI ET A SA GRANDE,
celle DE L’ALGERIE FECONDE,
TOUTES MES CONDOLEANCES
Fateh AGRANE

POEME DE SON CAMARADE MEKHLOUF AMEUR

حبيبي كرومي ، لماذا قتلوك ؟

هل قتلوك لأنك كنتَ تتعاطى المخدرات مع جماعة أشرار؟ أبدا فهو عالم تجهلُه ونُحاربه.

هل قتلوك ، لأنك تعاشر السهرات والبنات . أبدا إنه عالم لا تعرفُه .

هل قتلوك ، لأنهم يكرهونك ؟ أبدا فأنت تحب كل الناس ، وتبتسم لكل الناس.

هل قتلوك ، طمعا في سيَّارتك الجديدة ؟ أبدا ،فهناك أفخم منها في وهران.

هل قتلوك، لأنك نهبتك أموال الدولة كما فعلوا، أبدا لم يحدثْ.

هل قتلوك ، بسبب قِصر قامتك السهلة ؟ أبدا فأنت قامة كبيرة في أعْيُن الكبار.

لعل الذين قتلوك يدركون طبيعة نشاطك ، يدركون أنهم لا يحبون هذا الوطن كما نُحب . يعرفون أنك نحَتَّها من صخر كيْ تَدْرُس وتُدرِّس علم الاجتماع والفلسفة .
وتعبِّر عن قناعاتك بجرأة نادرة .
يعرفون أنك درَّست التلاميذ في الثانوية بصدق فكنتَ محبوبا في منظومة تربوية موبوءة ، لا يذكر منها التلاميذ إلا من كان يؤدي واجبه بصدق .
وأتعبتك المطالعة وأتعبك حب هذا الوطن ، لتنتقل إلى الجامعة فتصبح محبوبا أكثر لأنك لم تكن تطمع في أكثر من أسرة متواضعة وأن تكون مقنعا أمام طلبتك.
ولم تكن تملك في أسوأ الحالات سوى ضحكتك المعهودة بما فيها من صفاء وتواضع .
إنهم حين يقتلونك فإنما يريدون أن يقتلوا الأمل والوطن .
وهم لا يعرفون بأن الوطن لا يموت ، فالجزائر التي جعلوا منها مزرعة جرداء ستحيا دوما بموتك وبموتي أيضا .

استحضرتُ هذا المساء صورة « علولة ، وفار الذهب ، ورابح كنزات ، وصالح شواقي ، وهاشمي شريف ، وعبد الحميد بن الزين ، وعبد الرحمن شرقو وجمال سي العربي ، وأسرة جليد ، وغيرهم من الذين ذهبوا ، ولكن ذهابهم لا يزيدنا إلا حبا للوطن ، وإلا إصرارا على التنافس في حب الوطن .

أخي أحمد ، كنتَ ستموت يوما كما يموت الناس جميعا.
ولكن الجاهلين وسماسرة السياسة لا يعرفون بأن قتلك سيزيدنا حرصا على رموزنا ، لأننا لم نكن يوما نقيس الحياة بأعمارنا ، إنما نقيسها بعمر الوطن .

وإن أمثالك سيُقْتلون ويقتلون ، ولكنهم سيولدون ويولدون ويولدون

DISPARITION DE NOTRE AMI ET CAMARADE KERROUMI AHMED

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Des messages inquiets de la famille, des amis et camarades de Kerroumi Ahmed faisaient état jusqu’à hier de sa disparition inexpliquée.

De nombreux messages d’alerte et d’inquiétudes étaient parvenus à Socialgerie (MDS-Oran, le Bureau d’Oran de la LADDH, MDS d’Alger…), alors que l’information était reprise par de nombreux medias.

Aujourd’hui nous parvient une nouvelle extrêmement grave, la découverte de son corps au local même du MDS.

 » le corps de notre camarade a été trouvé dans le local du MDS à 13 heures… « 

Cet assassinat d’une exceptionnelle signification politique interpelle sérieusement aussi bien les autorités que l’opinion démocratique nationale dans toute sa diversité.

Toute la lumière doit être faite sur ce crime.

L’Algérie en a assez de mœurs qui tenteraient de réinstaurer la sauvagerie, le chantage et la terreur en mode de règlement des problèmes sociaux, économiques et politiques de la Nation, à l’heure où les puissances néocoloniales sous l’égide nord atlantique se proposent de renouveler le sinistre dépeçage du monde africain décidé à Berlin à la fin du dix neuvième siècle.

L’heure est plus que jamais à la plus large mobilisation, à la protestation et à la vigilance de tous les courants du pays qui aspirent à la paix civile, aux libertés citoyennes et à l’indépendance du pays.

TOUTE LA LUMIERE DOIT ETRE FAITE SUR CE CRIME.

Il en va de la crédibilité des pouvoirs en place et des perspectives de changement pacifique et démocratique auxquelles aspire notre peuple dans sa profondeur.


C’est avec une grande tristesse que nous apprenons la tragique nouvelle concernant la mort de notre collègue A. Kerroumi.

Que toute la lumière soit mise sur les circonstances de sa mort.

إنا لله و إنا إليه راجعون.

رحم الله الفقيد و ألهم ذويه الصبر و السلوان


(*) حبيبي كرومي ، لماذا قتلوك ؟

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هل قتلوك لأنك كنتَ تتعاطى المخدرات مع جماعة أشرار؟ أبدا فهو عالم تجهلُه ونُحاربه.

هل قتلوك ، لأنك تعاشر السهرات والبنات . أبدا إنه عالم لا تعرفُه .

هل قتلوك ، لأنهم يكرهونك ؟ أبدا فأنت تحب كل الناس ، وتبتسم لكل الناس.

هل قتلوك ، طمعا في سيَّارتك الجديدة ؟ أبدا ،فهناك أفخم منها في وهران.

هل قتلوك، لأنك نهبتك أموال الدولة كما فعلوا، أبدا لم يحدثْ.

هل قتلوك ، بسبب قِصر قامتك السهلة ؟ أبدا فأنت قامة كبيرة في أعْيُن الكبار.

لعل الذين قتلوك يدركون طبيعة نشاطك ، يدركون أنهم لا يحبون هذا الوطن كما نُحب .

يعرفون أنك نحَتَّها من صخر كيْ تَدْرُس وتُدرِّس علم الاجتماع والفلسفة .

وتعبِّر عن قناعاتك بجرأة نادرة .

يعرفون أنك درَّست التلاميذ في الثانوية بصدق فكنتَ محبوبا في منظومة تربوية موبوءة ، لا يذكر منها التلاميذ إلا من كان يؤدي واجبه بصدق .

وأتعبتك المطالعة وأتعبك حب هذا الوطن ، لتنتقل إلى الجامعة فتصبح محبوبا أكثر لأنك لم تكن تطمع في أكثر من أسرة متواضعة وأن تكون مقنعا أمام طلبتك.ولم تكن تملك في أسوأ الحالات سوى ضحكتك المعهودة بما فيها من صفاء وتواضع . إنهم حين يقتلونك فإنما يريدون أن يقتلوا الأمل والوطن .

وهم لا يعرفون بأن الوطن لا يموت ، فالجزائر التي جعلوا منها مزرعة جرداء ستحيا دوما بموتك وبموتي أيضا .

استحضرتُ هذا المساء صورة « علولة ، وفار الذهب ، ورابح كنزات ، وصالح شواقي ، وهاشمي شريف ، وعبد الحميد بن الزين ، وعبد الرحمن شرقو وجمال سي العربي ، وأسرة جليد ، وغيرهم من الذين ذهبوا ، ولكن ذهابهم لا يزيدنا إلا حبا للوطن ، وإلا إصرارا على التنافس في حب الوطن .

أخي أحمد ، كنتَ ستموت يوما كما يموت الناس جميعا. ولكن الجاهلين وسماسرة السياسة لا يعرفون بأن قتلك سيزيدنا حرصا على رموزنا ، لأننا لم نكن يوما نقيس الحياة بأعمارنا ، إنما نقيسها بعمر الوطن . وإن أمثالك سيُقْتلون ويقتلون ، ولكنهم سيولدون ويولدون ويولدون.

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(*) poème de Makhlouf Ameur

un camarade de lutte de Kerroumi Ahmed


Algérie: Le cadavre d’Ahmed Kerroumi

retrouvé au local du MDS à Oran

Cinq jours après sa disparition, le cadavre d’Ahmed Kerroumi, âgé de 53 ans, enseignant universitaire, militant du MDS et membre de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) d’Oran, a été retrouvé samedi au siège du MDS à Oran.

Présent sur les lieux, un journaliste d’El Watan a confirmé cette information qui a fait le tour de la toile provoquant ainsi l’indignation de tous les internautes Algériens.

Oran est sous le choc. La disparition, pendant la matinée du mardi 19 avril, du professeur Ahmed Kerroumi a viré finalement au drame.

Le corps inanimé de ce militant du MDS et membre de la CNCD a été retrouvé, à Oran, samedi vers 13 H, lorsqu’un militant du MDS s’est rendu au local de son parti pour récupérer le cachet du MDS.

Pour le moment, nous ignorons toujours si le cadavre d’Ahmed Kerroumi comporte des traces de violence qui prouvent qu’il a été assassiné. Les services de la Police sont arrivés sur les lieux et les le président du bureau du MDS à Oran, Kateb Said, n’a fait pour le moment aucune déclaration.

A 15 H 00, la confusion est à son comble devant le local du MDS à Oran.

Mais, notre correspondant à Oran a appris que la voiture du défunt Ahmed Kerroumi n’a toujours pas été retrouvée par les enquêteurs de la Police.

Par ailleurs, aucune trace d’effraction n’a été constatée au bureau du MDS où a été retrouvé le cadavre du militant et enseignant universitaire Ahmed Kerroumi.

Source: El Watan …

Abderrahmane Semmar


Cinq jours après sa disparition à Oran

Le professeur Ahmed Kerroumi retrouvé mort

Le professeur Ahmed Kerroumi, militant de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) à Oran, disparu depuis mardi 19 avril, est mort.

Son corps a été retrouvé, ce samedi 23 avril à13 heures, dans les locaux du parti MDS, situés dans le quartier du Plateau à Oran.

Selon les premières informations, c’est un militant de ce parti qui a découvert le corps avant d’alerter la police.

Les circonstances de la mort de M. Kerroumi ne sont pas encore connues. Vers 14 h 30, son corps n’avait toujours pas été transféré à la morgue.

Sources: “TSA” …

Nawel Merouane, à Oran