IL FAUT LES RAMENER AU MOYEN AGE !

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Jeudi 29 novembre 2012

http://chiricahua.over-blog.com/

« Il est maintenant temps d’admettre que nous ne pouvons pas saisir la psychose collective israélienne et sa fascination pour la violence et la mort sans une compréhension profonde de la culture juive, de la suprématie juive ainsi que du tribalisme juif. » (Gilad Atzmon)

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Sur la BBC, Owen Jones, journaliste de The Independent, ne mache pas ses mots en parlant de l’agression israélienne contre Gaza.

http://www.dailymotion.com/video/xvfz69_gaza-owen-jones-un-journaliste-qui-ne-mache-pas-ses-mots_news

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« Il faut les ramener au Moyen âge »: ce sont là les buts de guerre affichés et claironnés face au monde civilisé par l’état sioniste paria et son valet yankee quand ils s’attaquent aux Arabes. Le Liban, l’Irak, Gaza, la Cisjordanie à l’époque d’Arafat, la Syrie (la ville de Kuneitra dans le Golan), l’Egypte à l’époque de l’occupation du Sinaï… portent tous témoignage de cette haine pathologique à l’égard des Arabes. Celle-ci s’est encore exprimée à l’occasion de la dernière agression contre le plus grand camp de concentration à ciel ouvert du monde: Gaza. Le ministre de l’Intérieur de l’état paria a (encore) demandé de ramener Gaza au Moyen âge. De la société d’apartheid (qu’un humoriste juif franco-marocain avait qualifiée sans rire de « société équilibrée ») s’est élevé un appel pour « infliger un holocauste à Gaza ». Le journal sioniste « Jerusalem Post » a publié un article où le fils du boucher Sharon (à père avare, fils prodigue, dit l’adage) suggère qu’il faut aplatir Gaza comme les Américains l’avaient fait pour le Japon en aplatissant Hiroshima et Nagazaki.

Tant de haine a de quoi plonger l’honnête homme dans la sidération. Qu’ont donc fait les Arabes pour mériter ce torrent d’abomination homicide? Ont-ils pogromisé les Juifs dans le passé, comme les Européens s’en étaient fait une spécialité? Ont-ils colonisé et islamisé de force des continents entiers pour que les habitants de ces derniers veuillent prendre leur revanche sur eux? Ont-ils imposé l’usure et « le calcul glacé de l’argent » comme étalon de toute chose et base des relations humaines? Non. La réponse à la question est ailleurs. Et c’est le courageux Gilad Atzmon qui nous la donne. Ecoutons-le:

« Gilad Sharon, le fils d’Ariel Sharon, a écrit dans le Jerusalem Post qu’Israël devait « aplatir l’ensemble de la bande de Gaza ».

« Il ne devrait pas y avoir pas d’électricité dans la bande de Gaza, pas d’essence ou de véhicules en mouvement, rien. Alors, ils demanderaient vraiment un cessez-le-feu» , écrit-il. «Nous avons besoin d’aplatir des quartiers entiers de la bande de Gaza. Aplatir tout Gaza. Les Américains ne sont pas limité à Hiroshima – les Japonais ne capitulaient pas assez vite, ils ont donc aussi frappé Nagasaki. »

Beaucoup d’israéliens et même certains sionistes sont «indignés», mais la vérité doit être dite: l’opinion de Sharon est pleinement compatible avec le sionisme, la pensée israélienne et certains aspects de la culture juive.

Par exemple, l’appel de Sharon est pleinement compatible avec certains passages dévastateurs de l’Ancien Testament :

«Mais vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont devant vous par l’épée. Cinq d’entre vous en poursuivront cent, et cent d’entre vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis tomberont devant vous par l’épée.» Lévitique, 26.7-8

«Quand l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, qu’il aura ôté de devant toi beaucoup de nations… tu les voueras à l’interdit; tu ne traiteras point alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce.» Deutéronome 7.1-2

« Ne laisse pas âme qui vive. Tu dois les détruire complètement … comme le Seigneur ton Dieu te l’a commandé…» Deutéronome 20.16

Donc, à la fois comme son vrai père et ses ancêtres spirituels, le jeune Sharon veut détruire les habitants de Gaza, il veut les réduire eux et leur civilisation en poussière – pensées malheureusement ancrées dans l’Ancien Testament. Bien que les Juifs religieux qui suivent le Talmud plutôt que la Torah puissent être critiques envers les interprétations littérales du livre sacré, Gilad Sharon est un israélien laïc, qui, pourtant, suit ici l’interprétation la plus banale et littérale du texte biblique.

Sharon est également en accord avec la philosophie de l’ultra-sioniste Vladimir Jabotinsky dans son article «The Iron Wall (We and the Arabs), 1937». Jabotinsky croyait en l’érection d’un «mur de fer» que la population indigène (arabe) ne pourrait pas franchir. Certains diront qu’en 1948, le mur de fer de Jabotinsky, est devenu la colonne vertébrale du pragmatisme politique israélien, et bien que largement effectuée par ses ennemis politiques, la Nakba pourrait être considérée comme la matérialisation de l’idéologie de Jabotinsky.

L’opinion de Sharon est également semblable à celle exprimée cette semaine par le vice-Premier ministre d’Israël, Eli Yishai, qui a prétendu: «Nous devons ramener la bande de Gaza vers le Moyen Âge en détruisant toutes les infrastructures, y compris les routes et l’eau. »

Le jeune Sharon est clairement un diseur de vérité. Il nous offre un aperçu authentique de la psychose meurtrière israélienne, et le message à en tirer est évident. Il est maintenant temps d’admettre que nous ne pouvons pas saisir la psychose collective israélienne et sa fascination pour la violence et la mort sans une compréhension profonde de la culture juive, de la suprématie juive ainsi que du tribalisme juif.

Pour des raisons évidentes, certains Juifs et même quelques Palestiniens ne veulent pas s’engager dans cette voie et insistent pour que l’on évite toute critique de la judaïté de «l’État juif». Cette philosophie en faillite serait presque drôle si elle n’était pas si tragique – entrer dans le détail des causes profondes de la barbarie sioniste est désormais une obligation élémentaire humaniste.

Je pense que nous avons atteint le point de non-retour. Nous devons maintenant examiner de façon critique la politique juive, le lobbying juif, et les crimes israéliens dans le contexte de la culture juive.

folamour.jpg Une telle approche peut sauver le monde et espérons-le, peut également sauver de nombreux juifs des chaînes de leur propre patrimoine.

Illustration : photo du film « Docteur Folamour » de S. Kubrick

Sources:

http://chiricahua.over-blog.com/article-il-faut-les-ramener-au-moyen-age-112948799.html


“RAMADOU AL CHARQ” – “LES CENDRES DE L’ORIENT” – DISPONIBLE EN ALGÉRIE

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ENTRETIEN

AVEC

L’AUTEUR

WACINY

LAREDJ

ÉCRIVAIN ET UNIVERSITAIRE

par Fayçal Métaoui

El Watan

le 30 novembre 2012

le roman donne à l’Histoire la possibilité de dire une autre vérité

Waciny Laredj vient de publier “Ramadou Al Charq” (“Les cendres de l’Orient”), un volumineux roman de 1000 pages aux éditions “Dar Al Jamal”, à Beyrouth, au Liban. En deux tomes, le roman, disponible en Algérie, revient sur les cent dernières années du monde arabo-musulman.

-Que peut apporter l’histoire à la littérature ?

La littérature ne peut se dissocier de tout ce qui l’entoure, comme phénomènes sociaux. L’Histoire en est un. L’Histoire, qui est toujours écrite par les vainqueurs, doit être bousculée, poussée à dire ce qui n’a pas été dit. L’historien a ses exigences sur le plan méthodologique, il doit suivre la vérité historique. Or, l’écrivain n’est pas devant ces exigences. Il est plutôt en face de lui-même. L’Histoire produit l’humain et l’inhumain en même temps. Lorsque le roman se déplace de sa spécificité littéraire, l’imaginaire peut intégrer l’Histoire à partir de ce biais : c’est l’humain et la représentation de l’humain. Sinon comment expliquer que dans les moments historiques les plus durs, on veut faire ressurgir l’Histoire?

Aujourd’hui, les grands romanciers se mettent à explorer l’Histoire à leur manière d’écrivains et non d’historiens. Le roman émancipe l’Histoire. Il lui donne la possibilité de dire une autre vérité, littéraire d’abord mais il se peut que ce soit le premier grain d’une vérité historique.

-Une manière donc de révéler ce qui n’a pas été dit ou écrit par les historiens…

Exactement. Faire parler les temps, les gens. L’Histoire s’intéresse à la destinée globale des gens. Je prends l’exemple du livre écrit en trois tomes sur Napoléon Bonaparte. En lisant le roman, nous avons l’impression d’être face à une personne vivant les détails de tous les jours, ses mouvements, ses relations, ses paroles. Or, l’historien n’a pas besoin de cela. C’est ce que j’ai essayé de faire dans le Livre de l’Emir. Faire parler l’Emir Abdelkader, ses khalifats, son entourage, sa mère mais tout en transgressant l’Histoire déjà acquise. Il y a une Histoire établie qui a été retransmise aux enfants. C’est l’Histoire officielle. Le roman libère l’Histoire de ce côté officiel, lui donne la possibilité d’être humanisée au lieu d’être sacrée.

-Justement, pourquoi vous êtes-vous intéressé au personnage de l’Emir Abdelkader?

L’histoire de l’Emir Abdelkader est importante parce qu’elle retrace celle du XIXe siècle avec tous les avatars, les problèmes de guerre, l’intolérance religieuse, etc. Tous les ingrédients de l’époque, on les retrouve aujourd’hui. J’ai écrit le livre sur l’Emir non pas pour reprendre l’Histoire, mais pour répondre à une question qui, pour moi, était fondamentale. Répondre à la théorie de Samuel Phillips Huntington, The clash of civilisations. C’était une façon romancée de dire que la destinée de l’humanité n’était pas les guerres, le chaos ou la catastrophe. Les civilisations peuvent trouver un terrain d’entente dans les différences bien sûr, mais pas dans l’indifférence.

Le dialogue des civilisations n’est pas seulement un choix mais une obligation si l’on veut que la vie continue. Chacun peut épouser ses idées, au milieu de tout cela, il y a beaucoup de choses sur le plan humain à partager. J’ai trouvé dans les personnes de l’Emir Abdelkader et de l’Evêque d’Alger Antoine-Adolphe Dupuch (entre 1838 et 1845) la matière, vraie sur le plan historique, qui m’a permis de rebondir sur la théorie de Huntington (lié d’amitié avec l’Emir Abdelkader, avec qui il a eu de nombreuses conversations, Msg Dupuch avait tenté d’obtenir la libération du fondateur de l’Etat algérien moderne lorsqu’il avait été emprisonné à Amboise, en France, ndlr). Il est vrai qu’on travaille sur l’Histoire, mais pas pour s’enterrer dans le passé.

C’est pour faire parler notre époque à travers l’Histoire. On pense que le roman historique est un genre ingrat. L’expérience du Livre de l’Emirm’a montré le contraire. C’est le roman qui a eu le plus de prix et qui a été le plus lu. C’est vrai que le livre est assez lourd, volumineux. Quand le lecteur a de l’intérêt, il y va.

-Votre dernier Ramadou Al Charq(Les cendres de l’Orient) tire sa sève de l’Histoire, ses rebondissements et ses secrets.

Oui, je reprends les cent dernières années du Monde arabe. Au début, je m’étais installé du côté algérien, lequel n’est pas isolé du Monde arabe. Et donc, j’ai travaillé sur le Monde arabe à partir de accords de Sykes-Picot (des accords secrets signés en 1916 entre la France et la Grande-Bretagne pour partager le Moyen-Orient en zones d’influence, ndlr) jusqu’à aujourd’hui. C’est une façon de répondre aux questions relatives au Printemps arabe, vrai printemps ou non. Cela commence en 1914 avec l’assassinat des révolutionnaires arabes par les Turcs, lesquels voulaient s’émanciper de la Turquie, «l’homme malade» (l’Empire ottoman finissant avait été surnommé «l’homme malade de l’Europe» par l’empereur russe Nicolas Ier en 1853, nldr) et ça s’arrête à la destruction des Twin Towers à New York (11 septembre 2001, nldr).

Sur le plan symbolique, c’est important. C’est comme une époque qui était bâtie sur l’injustice et qui s’est terminée dans l’injustice. Détruire les deux tours était un crime. Il n’y a pas à débattre là-dessus, mais sur le plan symbolique qu’un Arabe détruise les Twin Towers, cela peut avoir un sens. Ce n’est pas par rapport à Ben Laden, mais à cet Arabe isolé, écrasé dont les droits sont bafoués, en partant de Palestine vers tous les autres pays de la région. J’ai travaillé aussi sur la naissance des dictatures arabes. C’est un roman en deux tomes, traduit en cinq langues. Marcel Bois a assuré la traduction française. Il y a une traduction en anglais américain, en italien et en espagnol. Le livre n’est pas sorti en Algérie mais l’édition libanaise était là (au SILA, ndlr). On s’était mis d’accord pour que le roman sorte au Salon de Beyrouth. J’ai fait accélérer les choses pour que Les cendres de l’Orient sorte d’abord en Algérie…

-Ces cents dernières années, le Monde arabe a été traversé par des mouvements libérateurs, révolutionnaires. Ce sont ces même «libérateurs» qui sont devenus oppresseurs, injustes…

Je reprends tout cela. J’évoque la révolution arabe de 1918. Les accords de Sykes-Picot ont généré la dislocation du Monde arabe. Ainsi, on a vu naître le Liban et la Jordanie. Cela était lié à une stratégie politique complexe. C’était une bataille entre les Britanniques et les Français. Les dictatures sont apparues petit à petit. Des dictatures installées avec la complicité des Français et des Britanniques, ceux-là même qui appellent aujourd’hui à se débarrasser des régimes répressifs ! Bien sûr qu’il faut s’en débarrasser, mais les Occidentaux, bien que je n’aime pas ce mot, doivent faire face à l’Histoire. Il faut qu’ils revoient leur histoire parce qu’ils sont derrière beaucoup de malheurs. Les dictatures ne sont pas nées du vide. Des ingrédients étaient là pour permettre leur émergence…

-Le Printemps arabe vous inspire-t-il aujourd’hui ?

Ce n’est pas une inspiration directe. Je veux surtout comprendre le phénomène. Comment se fait-il que des dictatures tombent comme des châteaux de cartes, l’une après l’autre. Cela relève-t-il du faux ou du vrai ? Est-ce que derrière tout cela, il n’y avait pas une «main» ? C’est pour cela que je suis revenu à l’Histoire. Le roman ne reproduit pas l’Histoire. Chacun a sa manière d’introduire des éléments historiques, mais cela ne sera jamais de l’Histoire. Si un écrivain décide de reproduire l’Histoire, ce sera le fiasco. Il ne sera jamais historien. Quand on travaille sur un personnage historique, comme l’Emir Abdelkader, les limites de l’écrivain sont très restreintes. Il faut trouver le moyen adéquat pour être libre par rapport à l’analyse. En écrivant LeLivre de l’Emir, j’ai eu beaucoup de problèmes. Je le savais à l’avance.

-Des problèmes ?

Certains m’ont dit que ce n’est pas cela, l’image de l’Emir. Je leur ai répondu que ce n’est pas l’image de l’Emir, mais c’est mon émir à moi ! Il voulait la reproduction d’une certaine image, préétablie. J’ai fait de la recherche pendant quatre ans avant de passer à l’écriture. J’ai trouvé beaucoup de zones d’ombre. C’est cela le roman, travailler sur ces zones, réexploiter ce qui l’a été faiblement. Il y a toujours d’autres vérités. Si on prend la relation de l’Emir et la zaouia Tidjania, on constate que Abdelkader a été manipulé par les Français à l’époque. Il avait totalement détruit Aïn Maâdhi (Laghouat) siège de la zaouia. La colonisation française avait réussi à installer une grande ligne de séparation entre l’Emir et la zaouia Tidjania, entre l’Emir et le bey de Constantine. Le roman peut faire beaucoup de choses en exploitant davantage ces zones d’ombre…

-Après l’Emir Abdelkader, quel serait le personnage de l’histoire algérienne qui pourrait éventuellement vous intéresser?

Je pense à Djamila Bouhired. Je ne sais pas pourquoi. Au-delà du politique, je trouve que c’est une icône. Là où l’on va, on parle de Djamila. Certains pensent qu’elle est morte parce qu’elle a été écrasée dans son pays. On ne parle plus d’elle. Elle m’inspire beaucoup, je ne sais pas de quelle manière, mais je sens qu’elle dégage une certaine force…

Fayçal Métaoui


« MELENCHON S’EXPLIQUE ET PROPOSE »

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pour la force et l’à propos de l’argumentation

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http://www.dailymotion.com/video/xvczcj_jean-luc-melenchon-vs-caron-polony-t-v-ruquier_news?search_algo=2

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MAGREB DES FILMS

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Jeudi 29 novembre,

3 séances, 3 thèmes abordés:

la révolution tunisienne,

et un hommage à Nadia El Fani et à Mohamed Zran


16h30 :

Tunisiens en France

CM sur le Web « Printemps en exil »

Italie – 4’

(Tunisie : après la révolution)

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Laïcité Inch’Allah !

de Nadia El Fani

Tunisie – 2011 – 72’

documentaire (Hommage à Nadia El Fani)

Documentaire débuté 3 mois avant la révolution tunisienne … et rattrapé par l’histoire, « Laïcité, Inch’Allah ! » est un film sur la tolérance, un appel pacifique à la possibilité pour chacun et chacune de choisir et d’exprimer librement ses opinions, ses croyances, sa manière de vivre.

18h30 :

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Le Chant du millénaire

de Mohamed Zran – 89’ – 2003

documentaire (Hommage à Mohamed Zran)

Zarzis. Ce matin, la mer est embrasée sous l’effet d’éclatants rayons solaires. Des enfants jouent déjà au bord de la plage. Un couple de touristes, la démarche agitée, photographie, avec une certaine agilité, la plage, les gosses et les maisons de front de mer. Ce film donne la parole aux Tunisiens, ceux que l’on n’entend et ne voit jamais : dans le désordre, les pêcheurs, les femmes, les gosses sortant de l’école, les jeunes avec leurs rêves et leurs ordinateurs, les gardiens des temples et tous ceux qui ont eu envie de se raconter.

20h30 :

Solidarité à Tataouine

de Salma Baccar

15’ – 2011(Tunisie : après la révolution)

Documentaire-reportage sur la générosité et le sens de l’hospitalité des habitants du sud tunisien vis à vis de leur voisins libyens.

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Babylon

de Ismael, Youssef Chebbi et Ala Eddine Slim

Tunisie – 119’ – 2012

Documentaire (Tunisie : après la révolution)

Sur un territoire vierge en pleine nature, des populations arrivent. Rapidement, une ville se construit de nul part. Peuplée de plusieurs nationalités, ses habitants parlent des langues différentes. Cette nouvelle Babylone entourée d’arbres et d’animaux, prend rapidement la forme d’une cité à la fois ordinaire et singulière…


Vendredi 30 novembre ,

journée consacrée essentiellement à la Révolution tunisienne,

avec en particulier « Militantes » de Sonia Chamkhri,

sur la place des femmes dans cette période transition.

La projection est suivie d’un débat.

14h30 :

Lampedusa

CM sur le Web « Printemps en exil »

Italie – 4’

(Tunisie : après la révolution)

Ouled Lénine

de Nadia El Fani

Tunisie/France – 84’- 2008

Documentaire (Hommage à Nadia El Fani)

« J’avais dix ans et je peux dire que c’était le plus bel âge de ma vie. Dans la Tunisie indépendante de Bourguiba qui entrait pourtant déjà dans l’ère des désillusions, nous étions quelques-uns à partager le secret d’une appartenance: fils et filles de communistes. Chuuuuut !…».

À 20 ans, ils luttaient pour l’indépendance de la Tunisie et tous les espoirs étaient permis. Ont-ils trop prudemment attendu que le pays soit mûr, ou bien le temps a-t-il été trop vite pour leurs rêves ?

Le film trace un portrait singulier de militants progressistes dans la Tunisie de l’après indépendance et pose la question de leur héritage. Nadia El Fani fait une merveilleuse déclaration d’amour à son père, militant communiste en Tunisie pendant la période des années 60-70.

16h30

La Bataille de Dhibat

de Salma Baccar

12’- 2011 (Tunisie : après la révolution)

Documentaire sur la solidarité des gens du sud tunisien vis à vis des refugiés libyens.

L’Opposant

de Anis Lassoued

Tunisie – 78’ – 2012

Documentaire (Tunisie : après la révolution)

Présentation du film par sa scénariste Chema Ben Châabène

L’histoire de Mohamed Taher Khadraoui, un Tunisien anonyme, vivant à Kasserine, qui s’est engagé au sein d’un parti politique d’opposition, le Parti Démocrate Progressiste, dès 2005, à l’époque où le régime répressif de Ben Ali battait son plein…

18h30

La Nuit de Badr

de Mehdi Hmili

25’ – Tunisie – 2012

fiction (Inédits courts et longs)

Quelques mois après la révolution tunisienne, Badr, un vieux poète connu est rappelé de son exil.
Tourmenté par l’idée de rentrer à Tunis après trente années d’exil, il passe sa dernière nuit à Paris avec son disciple Philippe…

C’était mieux demain

de Hinde Boujemma

74’ – Tunisie (Tunisie : après la révolution)

Dans le tumulte d’une révolution, une femme, Aïda, qui a tout à refaire et qui ne veut plus regarder en arrière. Sa vie patauge d’un quartier défavorisé à l’autre.

La révolution est là. Mue par une volonté de s’en sortir, de trouver un toit dans Tunis pour elle et ses enfants, elle fait fi des événements historiques qui l’entourent. Son seul but étant de se reconstruire, elle est convaincue que la révolution est une bénédiction.

21h

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Quand ils dorment

de Maryam Touzani

17’ – Maroc – 2011

fiction (Inédits courts et longs)

L’histoire d’Amina, jeune veuve et mère de trois enfants. Le père d’Amina, vieil homme, a une relation très spéciale avec sa petite fille, Sara. Lorsqu’il meurt subitement, son corps passe la nuit dans la maison en attente de sépulture le lendemain. Sara, déterminée à passer un dernier moment avec son grand-père, attend patiemment que tout le monde s’endorme …

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Militantes

de Sonia Chamkhi

77’ – Tunisie

documentaire (Tunisie : après la révolution)

Dans une Tunisie en pleine transition démocratique, des femmes tunisiennes se portent candidates aux élections de l’Assemblée Constituante et affrontent l’arène politique pour la plupart d’entre elles pour la première fois. Qui sont-elles, quels parcours les a amenées à la politique, quelles sont leurs motivations et leur armes pour mener une telle bataille inédite ? Que proposent-elles ? Comment procèdent-elles ? Sont-elles aptes à gagner la bataille ? De quels atouts disposent-elles et de quels handicaps souffrent-elles?

La séance sera suivie d’un débat animé par Khaled Ghorbal


Le Maghreb des films 2012 :

  • du 19 au 23 novembre à l’Institut du Monde Arabe
  • du 28 novembre au 4 décembre aux 3 Luxembourg
  • en novembre décembre en région


La programmation parisienne comporte une cinquantaine de films de tous formats et de toutes durées, organisés en 5 thèmes :

1. « Algérie, du rêve à la réalité – de 1980 à 2012 » :

2. « Le cinéma algérien, un nouveau souffle, carte blanche à Marion Pasquier de la revue Bref » :

3. « Tunisie, après la révolution ? » :

4. Un hommage particulier rendu à « Mohamed Zran » et à « Nadia el Fani »

5. Enfin, une sélection d’« inédits » des 3 principaux pays du Maghreb viendra compléter cette riche quinzaine.

Et le samedi 1er décembre à 10h au cinéma La Clef,

une table ronde sur le thème suivant :

Tunisie : quelle révolution tunisienne à travers les films?


Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du Maghreb des films (http://maghrebdesfilms.fr/Le-MdF-2012-a-Paris-le-programme ).

Téléchargez le catalogue.


Voir aussi le Maghreb des films en région : Se reporter à http://maghrebdesfilms.fr/Le-MdF-en-novembre-2012-en-region


APPEL DES FEMMES DU MALI: NON A LA GUERRE PAR PROCURATION

Un texte clair et démystificateur. Il met en lumière la nécessité de puissantes mobilisations convergentes en faveur d’une solution pacifique et politique aux graves menaces que des cercles prédateurs internationaux, aidés par leurs complices et valets, font peser sur le Sahel et le reste de l’Afrique.
À l’économie de la guerre, nous femmes du Mali, opposons l’économie de la vie en faisant de la transition en cours une occasion historique de relever le triple défi du savoir, de la citoyenneté et du dialogue . Les évolutions en cours sur le terrain, dont la volonté de négociation d’Ansar Dine et du MNLA, la modification constante des rapports de force ainsi que des stratégies et des interactions entre les différents groupes présents, doivent être examinées avec l’attention nécessaire de manière, non seulement à éviter une guerre potentiellement tragique mais aussi à écarter les écueils des accords passés.

Les concertations nationales envisagées depuis des mois doivent se tenir enfin, permettant à la société malienne dans son ensemble de se retrouver et de définir elle-même les bases et les conditions d’une solution concertée (et non imposée) au conflit présent. Nous, femmes du Mali, y contribuerons pleinement, comme demain nous contribuerons à la refondation de la démocratie dans notre pays selon des valeurs de société et de culture qui nous sont familière » …

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FEMMES DU MALI

Disons  » NON !  » à la guerre par procuration

 » Le poisson se trompe s’il croit que le pêcheur est venu pour le nourrir  »

Karamoko Bamba (Mouvement Nko)

« Nous ne voulons plus qu’on ignore que,

sous nos foulards colorés, nous ne dissimulons pas seulement, d’un geste rapide,

les serpents indomptés de nos noires ou blanches chevelures tressées, serrées, mais des idées. »

 » L’Afrique mutilée  »

Aminata TRAORÉ et Nathalie M’DELA-MOUNIER

Editions Taama 2012

Introduction

De la situation dramatique du Mali, il ressort une réalité terrible qui se vérifie dans d’autres pays en conflit: l’instrumentalisation des violences faites aux femmes pour justifier l’ingérence et les guerres de convoitise des richesses de leurs pays. Les femmes africaines doivent le savoir et le faire savoir.

Autant l’amputation du Mali des deux tiers de son territoire et l’imposition de la charia aux populations des régions occupées sont humainement inacceptables, autant l’instrumentalisation de cette situation, dont le sort réservé aux femmes, est moralement indéfendable et politiquement intolérable.

Nous avons, de ce fait, nous femmes du Mali, un rôle historique à jouer, ici et maintenant, dans la défense de nos droits humains contre trois formes de fondamentalisme: le religieux à travers l’islam radical; l’économique à travers le tout marché; le politique à travers la démocratie formelle, corrompue et corruptrice.

Nous invitons toutes celles et tous ceux qui, dans notre pays, en Afrique et ailleurs, se sentent concernés par notre libération de ces fondamentalismes à joindre leurs voix aux nôtres pour dire « Non » à la guerre par procuration qui se profile à l’horizon. Les arguments suivants justifient ce refus.

1 Le déni de démocratie

La demande de déploiement de troupes africaines au nord du Mali, transmise par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Africaine (UA) aux Nations Unies, repose sur un diagnostic délibérément biaisé et illégitime.

Il n’est fondé sur aucune concertation nationale digne de ce nom, ni au sommet, ni à la base.

Ce diagnostic exclut par ailleurs la lourde responsabilité morale et politique des nations, celles qui ont violé la résolution 1973 du Conseil de Sécurité en transformant la protection de la ville libyenne de Ben Ghazi en mandat de renverser le régime de Mouammar Kadhafi et de le tuer.

La coalition des séparatistes du mouvement national de libération de l’Azawad (MLNA), de Al Kaeda au Maghreb Islamique (AQMI) et de ses alliés qui a vaincu une armée malienne démotivée et désorganisée doit également cette victoire militaire aux arsenaux issus du conflit libyen.

Le même Conseil de Sécurité va-t-il approuver, dans les jours à venir le plan d’intervention militaire que les Chefs d’Etat africains ont approuvé en prétendant corriger ainsi les conséquences d’une guerre injuste par une guerre tout aussi injuste?

Marginalisée et humiliée dans la gestion de la crise « libyenne », l’Union Africaine peut-elle, doit-elle se lancer dans cette aventure au Mali sans méditer les enseignements de la chute du régime de Mouammar Kadhafi?

Où est la cohérence dans la conduite des affaires du continent par les dirigeants africains, dont la plupart s’était opposé en vain à l’intervention de l’OTAN en Libye, lorsqu’ils s’accordent sur la nécessité d’un déploiement de forces militaires au Mali, aux conséquences incalculables.

2 L’extrême vulnérabilité des femmes dans les zones en conflit

L’international Crisis Group prévient, à juste titre, que «Dans le contexte actuel, une offensive de l’armée malienne appuyée par des forces de la CEDAEO et/ou d’autres forces a toutes les chances de provoquer davantage de victimes civiles au Nord, d’aggraver l’insécurité et les conditions économiques et sociales dans l’ensemble du pays, de radicaliser les communautés ethniques, de favoriser l’expression violente de tous les groupes extrémistes et, enfin, d’entraîner l’ensemble de la région dans un conflit multiforme sans ligne de front dans le Sahara». («Le Mali: Éviter l’escalade» International Crisis Group – http://www.crisisgroup.org/fr- 18 juillet 2012).

Ces conséquences revêtent une gravité particulière pour les femmes. Leur vulnérabilité qui est sur toutes les lèvres, devrait être présente dans tous les esprits lors des prises de décisions, et dissuasive quand la guerre peut être évitée. Elle peut l’être. Elle doit l’être, au Mali.

Rappelons que les cas de viols que nous déplorons dans les zones occupées du Nord de notre pays risquent de se multiplier avec le déploiement de plusieurs milliers de soldats. A ce risque, il faut ajouter celui d’une prostitution plus ou moins déguisée qui se développe généralement dans les zones de grande précarité et par conséquent les risques de propagation du VIH/SIDA. Le plan d’intervention militaire sur lequel le Conseil de Sécurité va se pencher prévoit-il des moyens de mettre réellement les femmes et les fillettes du Mali à l’abri de ce type de situation désastreuse?

Rappelons également que sur l’ensemble du territoire les sanctions économiques imposées par la communauté internationale au peuple malien au nom du retour à un ordre constitutionnel discrédité affectent considérablement les groupes vulnérables. Les femmes du fait de la division sexuelle des tâches sont confrontées au niveau domestique à l’énorme difficulté d’approvisionnement des familles en eau, nourriture, énergie domestique, médicaments. Cette lutte quotidienne et interminable pour la survie est déjà en soi une guerre. Dans ces circonstances de précarité et de vulnérabilité des populations, et des femmes en particulier, l’option militaire en préparation est un remède qui à toutes les chances d’être pire que le mal alors qu’une alternative pacifique, émanant de la société malienne, civile, politique et militaire, sera constructive.

3 Des incohérences de la communauté internationale

Chacun des puissants représentants de la «communauté internationale» ainsi que la CEDEAO et l’Union Africaine ont prononcé des mots à propos de nos maudits maux de femmes en situation de conflit.

À tout seigneur tout honneur, le Président français, François Hollande, qui joue le rôle de chef de file dans la défense de l’option militaire, a souligné la souffrance des femmes «premières victimes des violences des guerres» (Kinshasa – Quatorzième sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie).

Et pourtant, il a déclaré le 26 septembre 2012, à New York, lors de la réunion spéciale sur le Sahel, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies ce qui suit:« Je sais qu’il peut y avoir une tentation de mener des négociations. Négocier avec des groupes terroristes ? Il ne peut en être question. Toute perte de temps, tout processus qui s’éterniserait ne pourrait faire que le jeu des terroristes ».

Pourquoi la France qui retire ses soldats de l’Afghanistan estime-t-elle que le Mali et la CEDEAO doivent engager leurs troupes au sol, dans le cadre de la lutte contre le même terrorisme? « Il faut savoir terminer une guerre », semblent dire les Présidents américains et français. «La guerre d’Afghanistan s’est prolongée au-delà de la mission initiale. Elle attise la rébellion autant qu’elle permet de la combattre. Il est temps de mettre fin en bon ordre à cette intervention et j’en prends ici l’engagement.» déclara le candidat François Hollande, dans son discours d’investiture à l’élection présidentielle.

La Secrétaire d’Etat américaine aux affaires étrangères, Hillary Clinton dont l’escale du 29 octobre 2012, à Alger, avait en partie pour objet de convaincre le Président Abdelaziz Bouteflika de rejoindre le camp de la guerre, s’était adressée aux Chefs d’Etat africains réunis à Addis-Abeba en ces termes: «En République Démocratique du Congo, la poursuite des actes de violences contre les femmes et les filles et les activités des groupes armés dans la région orientale du pays, sont pour nous une source constante de préoccupation. L’Union Africaine et les Nations Unies ne doivent épargner aucun effort en vue d’aider la RDC à réagir à ces crises sécuritaires incessantes».

L’initiative du secrétaire des Nations Unies, Ban Kid Moon, intitulée «Unis pour mettre fin à la violence contre les femmes», lancée le 25 janvier 2008, accorde une attention particulière aux femmes de l’Afrique de l’Ouest. C’était avant les guerres en Côte d’Ivoire et en Libye qui ont largement compromis la réalisation des objectifs assignés à cette initiative. Nous comprenons sa réserve quant au déploiement militaire et espérons qu’il ne soutiendra pas le plan d’intervention des Chefs d’États de la CEDEAO. La guerre, rappelons-le, est une violence extrême contre les populations civiles, dont les femmes. Elle ne peut que nous éloigner des objectifs visés par cette initiative.

Pourquoi les puissants de ce monde qui se préoccupent tant du sort des femmes africaines ne nous disent pas la vérité sur les enjeux miniers, pétroliers et géostratégiques des guerres.

La présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, pour sa part, souligne que « Il est crucial que les femmes contribuent à, et s’impliquent activement dans, la recherche d’une solution au conflit. Leurs voix doivent être entendues dans les efforts visant à promouvoir et à consolider la démocratie dans leur pays. À cette fin, vous pouvez, sans aucun doute, compter sur le soutien de l`Union Africaine, ainsi que sur mon engagement personnel.» (Réunion du groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali – 19 novembre 2012)

La nomination pour la première fois d’une femme à ce poste pourrait être un facteur véritable d’émancipation politique pour les femmes et donc de libération du Continent, si Nkosazana Dlamini-Zuma accepte d’élargir la base du débat sur les femmes africaines en y intégrant les enjeux globaux qui nous sont dissimulées.

4 Notre triste statut d’otages

Le Mali est un pays à la fois agressé, humilié et pris en otage par des acteurs politiques et institutionnels qui n’ont aucun compte à nous rendre, à commencer par la CEDEAO. L’une des traductions de cette réalité est l’énorme pression exercée sur ce qui reste de l’État malien. Le Président par intérim, Dioncounda Traoré, est le premier des otages maliens. S’il a cru devoir rappeler, le 19 octobre 2012, lors de la réunion du groupe de soutien et de suivi de la situation de notre pays, qu’il n’est pas un Président pris en otage, c’est précisément parce qu’il l’est. Sinon il n’aurait pas répété à trois reprises, le 21 septembre 2012, la veille de l’anniversaire de l’indépendance de notre pays qu’il privilégie le dialogue et la concertation, et demandé aux Nations Unies, trois jours plus tard, une intervention militaire internationale immédiate. «J’ai conscience d’être le président d’un pays en guerre mais le premier choix est le dialogue et la négociation. Le deuxième choix est le dialogue et la négociation et », insiste-t-il «le troisième choix demeure le dialogue et la négociation. Nous ferons la guerre si nous n’avons pas d’autre choix…», a-t-il déclaré dans son discours à la nation avant de changer d’avis.

Au-delà du président intérimaire, nous sommes tous des otages prisonniers d’un système économique et politique inégalitaire et injuste qui excelle dans l’art de briser les résistances à coup de chantage au financement. La suppression de l’aide extérieur se traduit cette année 2012 par un manque à gagner de 429 Milliards de francs CFA. La quasi totalité des investissements publics sont suspendus. La fermeture de nombreuses entreprises a occasionné licenciements et chômage technique pour des dizaines de milliers de travailleurs alors que les prix des denrées alimentaires continuent de flamber. Les pertes les plus importantes sont enregistrées dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics. Le tourisme, l’artisanat, l’hôtellerie et la restauration, qui subissaient depuis 2008 les conséquences de l’inscription du Mali sur la liste des pays à risques, sont gravement affectés alors qu’ils constituaient des sources de revenus substantiels pour les régions aujourd’hui occupées, notamment celle de Tombouctou.

Référence est faite au statut d’otage non point pour dédramatiser l’épreuve insupportable des otages européens et de leurs familles mais pour rappeler l’égale gravité de la situation de tous les êtres humains piégés dans des systèmes dont ils ne sont pas personnellement responsables. La question est toutefois de savoir comment agir de telle sorte que notre pays retrouve son intégrité territoriale et la paix, et que les six Français détenus par AQMI retrouvent leurs familles sains et saufs, sans que ces libérations n’ouvrent la voie à une intervention militaire qui mettrait en péril la vie des centaines de milliers d’habitants du Nord Mali qui sont autant d’otages.

5 La guerre par procuration

Le choix de la guerre se nourrit d’une connaissance insuffisante des véritables enjeux. Jacques Attali donne à ceux qui veulent s’en saisir, une clef de lecture qui prouve s’il en était besoin que l’intervention militaire envisagée est une guerre par procuration. Selon lui, la France doit agir «… parce que cette région (le Sahel) peut devenir une base arrière de formation de terroristes et de kamikazes qui viendront s’attaquer aux intérêts occidentaux un peu partout dans la région ; et même, par de multiples moyens de passage, en Europe. Ils ne sont encore que quelques centaines ; si rien n’est fait, ils seront bientôt plusieurs milliers, venus du Pakistan, d’Indonésie et d’Amérique Latine. Et les gisements d’uranium du Niger, essentiels à la France, ne sont pas loin.» (Blog Attali. 28 mai 2012.)

La distribution des rôles entre la France, la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Europe et l’ONU est clarifiée. La CEDEAO, dont de nombreux Maliens et Africains ne comprenaient pas jusqu’ici le jeu trouble est en mission au Mali. Selon Jacques Attali, l’organisation sous régionale devait agir «pour redonner aux autorités civiles les moyens de décider, sans peur, de rétablir la sécurité, de restructurer l’appareil militaire et de faire redémarrer l’activité économique; au Nord, pour mettre fin à cette sécession, il faudra une action militaire sur le terrain, avec un appui logistique à distance, des moyens d’observation, des drones et une capacité d’encadrement stratégique.

Qui peut faire tout cela? Evidemment pas le gouvernement malien tout seul, qui n’a ni armes, ni autorité. Pas non plus la CEDEAO qui n’a pas les moyens militaires suffisants pour assurer l’ensemble de l’action nécessaire et qui ne peut même pas espérer en recevoir la demande du gouvernement malien, sous influence de forces incertaines. Pas non plus l’Union Africaine, en tout cas pas seule. Alors qui? l’ONU? l’OTAN? La question va se poser très vite. Elle est, à présent, posée. Là encore, l’Europe devrait évidemment être unie et se mettre en situation de décider et d’agir. Elle ne l’est pas. Or, si les médiations actuelles échouent, il sera bientôt nécessaire de réfléchir à mettre en place une coalition du type de celle qui a fonctionné en Afghanistan. Avant qu’un équivalent du 11 septembre 2001 ne vienne l’imposer» (Le Blog de Jacques Attali : le 28 mai 2012)

Tout est donc clair. La guerre envisagée au Mali s’inscrirait dans le prolongement de celle de l’Afghanistan, d’où la France et les États Unis se retirent progressivement après onze années de combats et de lourdes pertes en hommes, en matériel et finance.

Le Sahel étant la zone d’influence de la France, celle-ci prend la direction des affaires concernant le Mali et sous-traite la violence militaire à la CEDEAO. Ce transfert fait politiquement correct pour ne pas être accusé de colonialisme et d’impérialisme, mais aussi pour réduire le coût de la guerre et ne pas enregistrer d’autres pertes en vies humaines. Les opinions publiques occidentales tolèrent de moins en moins que leurs ressortissants meurent dans la défense de «nos» causes. Ainsi, au même titre que les tirailleurs sénégalais, les troupes africaines sont appelées à prêter main forte à la France.

6 La mondialisation des maux et des réseaux

Le radicalisme religieux n’a pas besoin, dans un tel contexte, du nord du Mali pour se répandre en Afrique de l’Ouest et dans le monde. L’économie mondialisée sur la base de l’injustice et des inégalités est une machine à broyer les économies locales, les sociétés et les cultures qui lui offrent le terreau nécessaire.

De la mer rouge à l’Atlantique, de l’Afghanistan au Nigeria, de Toulouse, où Mohamed Merah a agi et a été abattu, à Tombouctou, les enjeux sont à la fois idéologiques, civilisationnels, identitaires, mais aussi économiques, politiques et géostratégiques. Les acteurs et les forces en présence sont à peu près les mêmes, avec des variantes locales à manipuler telle que la rébellion touareg au Mali.

Par ailleurs, Afghans, Pakistanais, Algériens et autres prêcheurs ne sont pas de nouveaux venus au Mali. Ils ont fait leur apparition dans les mosquées, à partir de la décennie 90, au moment où les conséquences sociales et humaines dramatiques des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) sur l’emploi, le revenu et le lien social commençaient à se faire sentir.

7 La perspective « badenya » comme alternative à la guerre

Des femmes maliennes et africaines bien imprégnées des enjeux et des rouages mortifères de la mondialisation néolibérale n’en cautionnent pas les guerres.

Aux valeurs guerrières et prédatrices de l’ordre économique dominant, nous opposons des valeurs pacifistes, qui nous réconcilient les uns avec les autres, ainsi qu’avec le reste du monde. Badenya, (enfants de la mère) est l’une de ces valeurs que nous nous devons, femmes du Mali, de cultiver d’avantage et d’opposer à la valeur masculine fadenya (les enfants du père) qui dans sa version ultralibérale autorise la course effrénée et fratricide au profit, au point de brader des entreprises publiques rentables, de céder des terres agricoles aux dominants et d’accepter la partition du territoire national.

Profondément ancré dans la perspective badenya, notre refus de la guerre plonge ses racines dans une conception de la procréation selon laquelle mettre un enfant au monde est déjà une manière de monter au front (musokele). Et trop nombreuses sont celles qui parmi nous périssent en enfantant. Nous bataillons jour après jour contre la faim, la pauvreté, la maladie, pour que chaque enfant grandisse, travaille, s’assume et assume sa part de responsabilité.

Aussi, en chaque soldat, comme en chaque rebelle et en chaque nouveau converti au djihadisme qui vont s’affronter en cas de guerre, chacune de nous reconnaît un frère, un fils, un neveu, un cousin. Hier, ils étaient en quête d’un statut social à travers l’emploi, le revenu ou alors un visa. Ce fut souvent en vain… À présent, ils ont entre leurs mains tremblantes des armes de guerre.

La lucidité et la maturité politique devront être nos armes dans ce monde sans foi ni loi. Il n’y a aucune raison que le Mali s’engage sur un terrain où la France et les États Unis d’Amérique reculent, en dépit de la puissance de feu de l’OTAN.

À l’économie de la guerre, nous femmes du Mali, opposons l’économie de la vie en faisant de la transition en cours une occasion historique de relever le triple défi du savoir, de la citoyenneté et du dialogue . Les évolutions en cours sur le terrain, dont la volonté de négociation d’Ansar Dine et du MNLA, la modification constante des rapports de force ainsi que des stratégies et des interactions entre les différents groupes présents, doivent être examinées avec l’attention nécessaire de manière, non seulement à éviter une guerre potentiellement tragique mais aussi à écarter les écueils des accords passés.

Les concertations nationales envisagées depuis des mois doivent se tenir enfin, permettant à la société malienne dans son ensemble de se retrouver et de définir elle-même les bases et les conditions d’une solution concertée (et non imposée) au conflit présent. Nous, femmes du Mali, y contribuerons pleinement, comme demain nous contribuerons à la refondation de la démocratie dans notre pays selon des valeurs de société et de culture qui nous sont familières.

Il s’agit, en somme, de crédibiliser, de renforcer la capacité d’analyse, d’anticipation et de proposition de la société malienne, civile, politique et militaire.

Nous demandons à toutes celles et à tous ceux qui partagent notre approche d’interpeller immédiatement les principaux acteurs de la communauté internationale, par écrit ou sous toutes autres formes d’expression, en plaidant pour que le Conseil de Sécurité n’adopte pas une résolution autorisant le déploiement de milliers de soldats au Mali.

Signataires : Aminata D. TRAORE ; SISSOKO Safi SY ; SANOGO Sylvie KONE ; IMBO Mama SY ; Kadiatou TOURE ; TRAORE Sélikèné SIDIBE(Vieux) ; DICKO Rokia SACKO ; Ténin DIAKITE ; DOUMBIA Fanta DIALLO ; KONE Mamou TOURE ; TRAORE Sarata SANOGO ; TRAORE Penda DIALLO ; DIABATE Kadiatou KOUYATE ; Aminata BOCOUM ; Oumou KODIO ; Assatou KAREMBE ; Awa KOÏTA ; Aminata DOUMBIA ; Fatoumata COULIBALY ; Badji BOIRE ; Awa TOURE ; Bintou KONE ; Fatoumata MARIKO ; Mariam KONE ; Minata DIARRA ; Oumou KEITA ; Kadiatou DIALLO ; Kankou KONE ; Rokia NIARE ; Kadia DJIRE ; Ada NANTOUMA ; Awa COULIBALY ; Soungoura DOUMBIA ; Fanta KANTE ; Safiatou COULIBALY ; Djaba TANGARA ; KONE Mama DIARRA ; Ismael DIABATE ; Karamoko BAMBA; Doumbi FAKOLY; Coumba SOUKO ; Clariste SOH-MOUBE ; Nathalie M’DELA-MOUNIER ;


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appel repris sur l’Humanité du 29 novembre 2012

http://new.humanite.fr/onu/disons-non-la-guerre-par-procuration-509838


ALGÉRIE ÉTÉ 1962: UNE INDÉPENDANCE AUX DEUX VISAGES

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50ème annversaire de l’été 1962:

une indépendance aux deux visages

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http://www.youtube.com/watch?v=6-SEw1XtNt8

->http://www.youtube.com/watch?v=6-SEw1XtNt8]


… c’est à dire la révolution (en 62) a changé d’orientation

… et puis après, … 40 ans après on vit encore de la crise de 62…

Salah Boubnider


RELIGION, RÉVOLUTION ET CONSTITUTION: LE CAS DE LA TUNISIE

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Yadh Ben Achour

Conférence prononcée au Center for Middle Eastern Studies, à Harvard University, Boston, le 17 septembre 2012

Mis en ligne le 13 novembre 2012 sur leaders.com

Invité du Centre d’Etudes sur le Moyen Orient à l’Université de Harvard, le Pr Yadh Ben Achour (*) devait traiter de la révolution et de la religion et de la Constitution, s’appuyant particulièrement du contexte tunisien. Ci-après le texte intégral de la version en langue française. Télécharger la version en langue anglaise


Introduction


Depuis le XIXe siècle, à tous les niveaux de l’existence, le monde musulman vit un dualisme fondamental entre le patrimoine historique, turâth, et les phénomènes sociaux, culturels ou politiques qui, de l’extérieur, ont investi ce patrimoine. Le terme arabe «hadathi» rend bien compte du phénomène. Le «hadath» désigne le phénomène inattendu, qui rompt l’unité et la continuité de l’histoire. Le moderne, hadathi, est donc «ce qui advient», ce qui rompt l’écoulement naturel de l’histoire. Depuis, le monde musulman s’inscrit dans une dialectique d’opposition entre le «turathi» et le «hadathi», l’ancien et le nouveau.

La religion se trouve au cœur de cette dialectique, en particulier dans le domaine de la politique, de la culture et du droit. La Constitution n’y échappe pas, comme nous allons le constater pour la Tunisie.

Le parcours du religieux dans le grand débat politique et constitutionnel de même que dans l’action politique, a connu des formes extrêmement diversifiées. Elles peuvent être celles de la confrontation, ou celle de la récupération, celle de l’acculturation, ou encore celle de l’étatisation. Toutes ces formes ont lieu soit dans les rapports de la religion avec l’État, soit dans ses rapports avec la société politique environnante.
L’hypothèse de la confrontation directe a été vécue dans des pays comme la Turquie ou l’Iran des Pahlevi, et à un moindre degré en Tunisie, sous Bourguiba, ou en Égypte.

La seconde hypothèse est celle de la récupération. Les Etats musulmans ont quasiment tous utilisé la récupération. Il s’agit, pour un État réformateur, d’utiliser la doctrine, les dires où les symboles du religieux pour faire passer ses projets de réforme dans la société tout en se posant lui-même comme le seul porte-parole autorisé de la religion. Au service de la cause étatique, l’islam et ses textes ont été tour à tour mis au service du socialisme, du nationalisme, du libéralisme, de la monarchie, de la république, du parlementarisme, du parti unique, du constitutionnalisme etc.

La troisième hypothèse englobe le cas où l’islam, en tant qu’idéologie et conviction politique, renonce aux formes les plus aiguës de ses idées politiques, pour les adapter au contexte et pouvoir cohabiter pacifiquement avec les autres forces concurrentes, en général dans un climat oppositionnel. Cette expérience a été vécue en Tunisie après la grève de la faim du 18 octobre 2005, à laquelle nous reviendrons.

Au cours de leur longue histoire, les musulmans ont expérimenté des pratiques « temporelles » incontestables. Il en est ainsi dans les domaines fiscal, militaire, artistique, scientifique. Cependant, la sharia restait le référent théorique et pratique dominant. Elle couvrait en effet tous les aspects de la vie sociale. Qu’en est-il aujourd’hui ? Plus particulièrement quel est l’impact de la révolution tunisienne sur les rapports de la religion et de la constitution ? Commençons par un très bref regard sur la question sous la dictature parce qu’elle éclaire le reste..


I. De la dictature, de la religion et de la Constitution


Les analystes ont émis plusieurs hypothèses sur la nature des rapports entre le religieux et le politique dans des régimes politiques « modernisateurs » comme ceux de la Tunisie. La nature « laïque » de ce type de régime figure parmi les hypothèses clefs.

Religion d’Etat

En fait, aussi bien sous le « despotisme éclairé» de Habib Bourguiba, que sous le despotisme policier de Ben Ali, l’hypothèse qui se rapproche le plus, à mon avis, de la réalité du régime, c’est qu’il s’agit bien, comme l’affirme d’ailleurs la constitution, d’une « religion d’État », dans laquelle le religieux, avec ses symboles, ses normes, sa moralité, son culte, et surtout son langage, est placé au service des politiques du régime, même dans le cas où le régime entreprend des politiques hostiles à la religion majoritaire ou aux partis politiques à référence religieuse. Dans cette perspective, il est interdit d’avoir une religion nationale différente que celle qui est déterminée par le chef de l’État et préconisée par lui.

La répression des partis « religieux »

C’est donc au nom de la religion, «bien comprise», selon les normes d’interprétation fixée par le régime en place, que l’État engage ses forces politiques et sécuritaires essentiellement dans deux directions. Tout d’abord, contre « la religion traditionnelle » et ses institutions privées et publiques. Ensuite, contre les partis politiques d’opposition qui se réclament de la religion, c’est-à-dire les partis dits « islamistes». La répression peut être extrêmement violente et laisser des victimes en grand nombre. C’est ce qui s’est passé sous le régime de Ben Ali qui, à partir des années 90, a mené une politique sans faille de répression systématique, d’emprisonnements, de liquidations, de tortures, contre le parti islamiste le plus représentatif «Nahdha ». Cette politique a duré des années, jusqu’à la chute du régime, en janvier 2011.

Islamisation des partis démocratiques,

démocratisation des partis «islamistes»

Les conséquences politiques de ces pratiques ne font que consolider ces partis. La victimisation, la résistance à la dictature, la symbolique religieuse bafouée, la perversion et la corruption de la dictature, leur servent d’autant de slogans pour mobiliser leurs troupes, mais également pour se donner une figure valorisante au sein d’une grande partie de l’opinion, et en particulier au sein de la population majoritaire du « peuple des croyants », extrêmement importante dans le contexte islamique, et que je qualifie de « orthodoxie de masse ». Les élections du 23 octobre 2011, en Tunisie, prouve la véracité de ce phénomène.

Mais la politique de répression va avoir un effet assez inattendu. Elle va pousser les partis « démocratiques », sécularisés, qu’ils soient de tendance socialiste, communiste, ou nationaliste, à faire alliance avec les partis islamistes, pour faire front commun contre la dictature. C’est exactement ce qui s’est passé lors de la grève de la faim organisée le 18 octobre 2005 entre un certain nombre de partis démocratiques laïques et le parti Nahdha. Se retrouvant ensemble, dans un climat pathétique intense sur le plan psychologique et politique, les responsables de ces partis politiques ont vécu une expérience commune d’opposition au pouvoir qui a fini par influencer les uns et les autres, dans un phénomène d’islamisation des démocrates et de démocratisation de l’islam politique. Un certain nombre de déclarations importantes ont été adoptées conjointement par l’ensemble de ces forces regroupées au sein du « comité du 18 octobre 2005 » sur des thèmes aussi sensibles que ceux des droits de la femme, de la constitution, de l’État de droit, de la démocratie et du pluralisme.


II. De la révolution et de la religion


Entre décembre 2010 et janvier 2011 la Tunisie s’est engagée dans un processus révolutionnaire, rapide mais profond. Ce processus est «révolutionnaire» pour les raisons suivantes.

L’évènement révolutionnaire. Son sens et sa portée

L’évènement est tout d’abord constitutif de mémoire. Par sa profondeur, sa densité symbolique, son intensité historique, les événements de décembre 2010 – janvier 2011, symbolisés par le suicide par le feu de Mohamed Bouazizi, marqueront la mémoire du peuple tunisien. Il fait partie de ces éléments privilégiés qui se démarquent des autres pour constituer la mémoire historique d’une nation. Contrairement à la révolte, à l’insurrection, à la rébellion, la « Révolution » a le privilège de fixer sur le très long terme le projet d’avenir historique d’un peuple.

Ce processus devait, en premier lieu, détruire un régime dont rien ne laissait prévoir la fin. Contre ce régime toutes les sonnettes d’alarme ont été utilisées. Mais aucune initiative n’a réussi à l’ébranler. Au contraire, elles ont souvent été un alibi pour augmenter sa force d’exclusion et de répression.

La religion et le message de la Révolution

Sans aller jusqu’à dire que le message révolutionnaire était consciemment « laïc », il ne fait aucun doute qu’au cours des événements, aucun slogan à caractère religieux n’a été entendu. Le message était donc amplement sécularisé. Il était à caractère «civil » madani, et non religieux, dînî. Les tendances islamistes étaient relativement absentes des événements et les slogans qui ont été entendus ou affichés, sont des slogans « temporels».

Évidemment, lorsque nous disons que le message de la révolution était à caractère « civil », sans aucune référence religieuse, sans aucune présence physique des partis ou des forces d’inspiration religieuse, cela ne veut pas dire que ces partis avait disparu de la scène politique. Le parti Nahdha s’imposera dès la suite immédiate de la révolution, comme un parti avec lequel il faudra compter, surtout après le retour de son président Rached Ghanouchi de son long exil londonien, le 30 janvier 2011. Ce parti reçut son visa légal le 1er mars 2011.

La fin d’une légende : « la démocratie importée de l’Occident»

La révolution, enfin, bouleverse les pratiques et les procédures d’organisation politique. Cela se manifeste tout d’abord par l’idée d’une réorganisation totale du système politique, par l’intermédiaire d’une Assemblée constituante. L’idée fut imposée par la rue et les occupations de casbah 1 et casbah 2. Cela se manifeste également par le foisonnement des partis politiques autorisés légalement ; enfin, sur le plan institutionnel, par la « révolution » du système juridique, initiée par la Haute instance de réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. C’est, en effet, la haute instance qui dés le début de sa première séance, le 17 mars 2011, a préparé l’ensemble du cadre juridique destiné à permettre des élections libres, transparentes et pluralistes, en vue de l’élection d’une Assemblée nationale constituante. C’est la «haute instance» qui a voté les six lois de la libération: la loi électorale, la loi sur l’instance électorale indépendante, la loi sur les partis politiques, la loi sur les associations, la loi sur la liberté de la presse, et la loi sur la liberté des médias.

Il s’agit donc d’un changement radical des mentalités et de «l’esprit civique». Pour la première fois, dans le monde arabe, le message démocratique est intériorisé. À partir du 14 janvier 2011, l’idée démocratique ne peut plus être regardée comme un article d’exportation. Ce message est articulé autour des idées de liberté et de pluralisme politique, de dignité de l’homme et de justice sociale, enfin de probité dans la gestion des affaires publiques.

La contagion de la révolution tunisienne dans le monde arabe

Ces à partir du feu allumé en Tunisie, que s’est propagée, à partir de février 2011, la série de soulèvements populaires contre les régimes et les responsables en place, en Égypte, au Yémen, en Libye, en Syrie. Cela s’est terminé par le départ, imposé ou négocie, ou la mort d’un certain nombre de dirigeants politiques comme l’ancien président Moubarak, le « guide » Moamar Kadhafi, le président du Yémen. Le tremblement politique se poursuit encore aujourd’hui dans des conditions tragiques, dans une Syrie, dirigée par une dictature dynastique, celle des Assad. Il faut évidemment lire l’ensemble de ces événements avec prudence. Leur portée sociale, idéologiques et politiques n’est pas la même. Elle dépend directement de l’ensemble des circonstances environnantes de l’événement lui-même, mais également de la profondeur historique dans laquelle il s’est inscrit. En Tunisie, l’événement s’inscrit dans un long cycle de réformes intellectuelles, politiques, juridiques et sociales, qui date du XIXe siècle, que ni la Libye, ni le Yémen, ni même l’Égypte n’ont vécu de la même manière, ni surtout avec la même intensité. L’histoire nous dira qu’en Tunisie, il s’agit bien d’une « révolution », pour les raisons que nous avons indiquées précédemment. Les structures sociales, les modes de pensée et de conduite, étant ce qu’elles sont en Libye ou au Yémen ne peuvent donner les mêmes résultats. Dans un cas il s’agit de révolution, dans un autre cas il s’agit de révoltes.


III. De la Révolution de janvier aux élections d’octobre 2011


Le découpage du temps juridique, au cours de la période transitoire pourrait être présenté de la manière suivante : dans une première phase, entre le 14 janvier 2011 et le 23 mars, le pays a vécu sous l’empire de la constitution de 1959 et l’application de son article 57, relatif à la vacance définitive de la présidence de la république. Cette perspective étant devenue matériellement et politiquement irréalisable, nous sommes alors passés à une deuxième phase caractérisée par la suspension de la constitution de 1959, sur la base du consensus, et son remplacement par une organisation provisoire des pouvoirs publics, promulguée par le décret-loi numéro 14 du 23 mars 2011. Tout cela a été mené sur la base du consensus social et apporte une preuve supplémentaire à l’idée qu’en période révolutionnaire le droit public nouveau se constitue à partir de la violation du droit ancien. Autrement dit, nous avons vécu une rupture ou une discontinuité au niveau de l’ordre constitutionnel. Enfin, la troisième phase débute avec les élections du 23 octobre 2011 et se caractérise au niveau du cadre juridique par l’adoption de la «loi constitutive» n°6, du 16 décembre 2011, relative à la nouvelle organisation provisoire des pouvoirs publics et que les tunisiens ont pris l’habitude de dénommer: «La petite constitution.»

La première période transitoire a été de très courte durée. On avait alors espéré, par l’application de l’article 57 de l’ancienne constitution, pouvoir être en mesure d’organiser, dans les 60 jours à partir de la vacance de la présidence, de nouvelles élections présidentielles. Mais, le pays connaissant alors une très grave perturbation de l’ordre public, l’organisation d’élections présidentielles n’a pas été possible. Par ailleurs, la pression de la rue, a obligé le gouvernement à renoncer aux élections présidentielles et à envisager l’organisation d’élections pour l’Assemblée nationale constituante qui serait chargée d’adopter une nouvelle constitution pour la Tunisie. La rue était soutenue par les grands partis politiques de l’opposition, les grandes organisations nationales non-gouvernementales, certains ordres professionnels comme celui des avocats, ou le syndicat national des ouvriers tunisiens, UGTT, la plupart d’entre eux regroupés au sein du « Conseil national de protection de la révolution » créée le 11 février 2011.

Le Gouvernement dans l’organisation provisoire

des pouvoirs publics, mars 2011,

Les lois révolutionnaires de la « Haute Instance »

C’est, dans ce contexte, que la constitution de 1959 a été suspendue et que nous sommes alors entrer dans la deuxième période transitoire à partir du 23 mars 2011. Cette deuxième période transitoire se caractérise, sur le plan institutionnel, par les éléments suivants.

Tout d’abord, un exécutif composé du gouvernement, présidé par le premier ministre, et du président provisoire de la république. Ce dernier exerce à la fois la fonction de chef de l’État et assume l’exercice du pouvoir législatif, par ordonnances, marsoum. Cette architecture, comme nous l’avons précédemment évoquée, ne bénéficie d’aucune légitimité électorale, mais repose entièrement sur le consensus. Cet exécutif a pris toutes les initiatives nécessaires et les décisions à caractère législatif ou réglementaire en vue d’assurer la direction et la gestion des affaires publiques, ainsi que l’organisation des élections, selon les standards démocratiques.

Ensuite, la mise sur pied d’une « haute instance de réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique». Cette instance a été mise sur pied avant même la promulgation du texte régissant l’organisation provisoire des pouvoirs publics. Elle s’est réunie pour la première fois le 17 mars 2011. Elle est composée de deux organismes, un organisme représentatif, le «Conseil», de plus de 150 membres, représentant les partis politiques, des représentants des conseils régionaux de la révolution, des personnalités nationales, ainsi que des organisations non-gouvernementales d’opposition à la dictature de Ben Ali. Le deuxième organisme, « le comité d’experts », est un organisme technique de 21 experts juristes. Pour résumer, nous pouvons simplement rappeler que la haute instance a élaboré et adopté les six lois libératrices du pays : la loi électorale, la loi relative à l’instance électorale indépendante, la loi concernant les partis politiques, celle concernant les associations, enfin celles concernant la liberté de la presse et enfin la loi sur la liberté des médias. Cette œuvre législatrice, sanctionné par des «ordonnances» présidentiels, a été accomplie entre le mois d’avril 2011 et le mois de septembre.

Au cours de cette période, les crises ont été nombreuses. Mais, pour comparer avec la troisième période transitoire, nous pouvons remarquer que le débat autour de la religion était quasiment absent. La seule préoccupation des institutions de cette période, malgré les crises, ont été des préoccupations politiques, administratives, de gestion des crises, de mise sur pied d’un arsenal législatif pluraliste, démocratique, conformément aux objectifs de la révolution.

Les élections du 23 octobre 2011, « Dieu est dans les urnes»

Les opérations électorales ont été supervisées, gérées et réalisées par «l’Instance supérieure électorale indépendante», élue par la «haute instance» de la révolution, en avril 2011. Cette instance fut dirigée par un opposant de la gauche tunisienne, M. Kemal Jendoubi. Elle a accompli un travail remarquable, dans un temps record, pour enregistrer les électeurs, mettre sur pied des instances électorales régionales, le système informatique, les bureaux et les centres de vote, recruter des milliers d’agents pour l’enregistrement des électeurs, l’organisation des bureaux de vote, la gestion des urnes, le dépouillement, le rassemblement des résultats etc. Les élections du 23 octobre 2011 ont été les premières élections véritables de la Tunisie indépendante. Même les partis qui ont émis des réserves sur la composition de l’instance électorale ou sur son président ont été obligés de reconnaître que le travail accompli à été mené en toute rigueur et a donné des résultats électoraux honnêtes qu’aucun parti n’a pu contester.

Les résultats des élections sont connus. Le parti Nahdha a remporté les élections avec 1.500.649 voix sur 4.308.888 suffrages exprimés. Au sein de l’assemblée constituante, il occupe 89 sièges sur 217. Le Congrès pour la république CPR avec 341.549 voix dispose de 29 sièges ; la Pétition populaire, al aridha a 252.025 voix et dispose de 26 sièges. Le forum démocratique pour la liberté et le travail, Ettakatol, a 250.686 voix et dispose de 20 sièges. Le premier parti, n’ayant pas la majorité absolue des sièges, sera donc obligé de composer avec les deux partis qui lui succèdent pour former le gouvernement de coalition, la troïka, qui continue à gérer aujourd’hui la Tunisie. La figure de Dieu, absente au cours de la révolution, de même qu’au cours de la première et la deuxième période transitoire se retrouve dans les urnes. Cette divine surprise va avoir des conséquences énormes sur la suite des événements.

Le résultat des élections prouve qu’il existe un décalage profond entre les deux parties du peuple qui ont été à l’origine du « printemps arabe ». Il existe, de notre point de vue, une différence capitale entre le « peuple de la révolution » et « le peuple des élections ». La révolution a été menée par quelques milliers de personnes appartenant à la jeunesse, de jeunes diplômés chômeurs, de jeunes blogueurs et internautes, qui, par les moyens modernes de communication, ont réussi à mobiliser la rue et les foules de la révolution. Ils ont été encadrés et encouragés par l’union générale des travailleurs tunisiens, l’ordre des avocats, l’association des magistrats tunisiens, des partis de l’extrême gauche, la ligue tunisienne des droits de l’homme, les mouvements féministes. Comme nous l’avons indiqué précédemment les partis islamistes n’ont pas été très actifs au cours de la première période.

Un autre peuple s’est exprimé le jour des élections du 23 octobre. Je l’ai personnellement appelé le «peuple dormant des croyants majoritaires». Ce peuple a fait confiance au parti Nahdha pour plusieurs raisons. Les deux raisons essentielles sont les suivantes: la première revient à la légitimité historique de ce parti qui a payé le tribut le plus lourd contre la dictature. L’électeur a tenu à exprimer une sorte de reconnaissance à cette grande victime de la dictature. La deuxième raison provient du fait qu’au cours de la campagne électorale l’électeur moyen a eu l’impression que le combat politique opposait «le défenseur de la religion» et «le négateur de la religion». Il y a eu par conséquent une mobilisation assez forte pour défendre une religion qu’on croyait menacée par les «laïques»,al ilmâniyun. La majorité du peuple étant fermement attachée à la défense de sa religion personnelle, cela explique les résultats.


IV. La religion dans le débat constitutionnel actuel


Les mots et les choses

Comme nous l’avons indiqué précédemment, la bipolarisation de la vie intellectuelle, culturelle et politique dans des pays musulmans comme la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, le Liban ou la Turquie se trouve au cœur de la vie sociale et politique. Dans la confusion des mots, pour désigner les choses, nous pouvons cependant relever que le débat se forme autour d’un certain nombre de couples sémiotiques d’opposition, soit pour signifier l’exclusion, l’opposition et le refus, soit au contraire pour exprimer l’échange, la contagion et la scissiparité. Pour signifier l’antagonisme et l’exclusion, le langage politique s’articule autour des couples madanî/dînî, ou bien encore almânî/tiuqrâtî , laïkî/’usûlî, etc. Ce sont les mots que les différents protagonistes et les partis utilisent sur le terrain du combat politique et idéologique. Mais en politique, il n’y a pas que des batailles. Il existe également des lieux de rencontres, d’échanges, de dialogue et de réciproque influence. Nous avons évoqué plus haut le phénomène de l’islamisation des partis de gauche et de démocratisation de l’islam politique aysaratu l islâm et aslamatu al yasâr. C’est dans ce sens que les mots et les choses s’imbriquent pour se situer sur le terrain de l’entente et du dialogue. C’est ainsi que nous avons vu le chef du parti islamiste Rached al ghannouchi reprendre à son compte dans une conférence publique donnée récemment la notion de «laïcité procédurale» ‘almâniyya ‘ijra’iyya ou encore «laïcité partielle» ‘almaniyya juz’iyya, adopté par l’intellectuel égyptien Abdewahab Msiri. Pour le président du parti Nahda, ce concept est acceptable, dans le sens où il ne remet pas en cause les fondements mêmes de la croyance autrement dit, pour être plus clair, il est acceptable dans la mesure où il rejette l’athéisme. C’est dans ce sens que ce concept est opposé à ‘almaniyya shâmilah, ce qui veut dire «laïcité intégrale», c’est-à-dire, en fait, rejet de la religion, de ses dogmes, de son Dieu et de ses prophètes. Dans le même ordre d’idées, et pour démarquer cet «islam de pouvoir» électoral majoritaire à l’islam périphérique dit «salafiste», y compris ses branches jihadistes, militant par la violence prosélyte. On avance souvent les concepts de «islam modéré» à «islam radical», «islam mu ‘tadill» et «islam mutatarrif». Cette théorisation associe islam de pouvoir et islam modéré, et oppose cet islam modéré de pouvoir à l’islam «excessif» des partis islamistes d’opposition. La mosquée constitue son lieu principal d’exercice. La mosquée est devenue un enjeu de pouvoir entre les salafistes et la Nahda, et cette dernière se trouve en vérité extrêmement mal à l’aise dans ce combat insidieux autour des lieux de culte. Il s’agit en réalité d’une reprise, dans le monde actuel, de la vieille théorie qui a opposé dès le tout début de l’islam, les «gens de la Sunna et du consensus» «ahl a sunna wal jamâ’a», à ceux de la dissidence et du sectarisme insurrectionnel, c’est-à-dire «les sectaires» a shî’a et «les sortants» al khawarij, ou encore «les refusants»,a rawafidh. Cela prouve que c’est toujours le parti au pouvoir, avec ses institutions sécuritaires, militaires, culturelles, idéologiques et religieuses qui définit et détermine le sens des mots et les choses. Le pouvoir dispose toujours de cette sorte de privilège linguistique extraordinaire. Les théoriciens de la souveraineté ont oublié de dire que ce privilège linguistique fait partie de la souveraineté. C’est un élément fondamental dans la constitution d’une orthodoxie.

Les points de focalisation du débat

Cet immense débat s’articule, en réalité, autour de quelques points principaux de focalisation : le premier concerne le rapport entre la charia et le droit positif, le second concerne les droits de la femme et l’égalité homme, femmes, le troisième est relatif à la liberté de conscience, de penser et d’expression. Ce sont là, en quelque sorte, des « abcès de fixation » autour desquels s’articulent aussi bien l’action et le militantisme politique réel que la confrontation théorique, culturelle et idéologique.

La Sharia, source du droit

Cette question a été soulevée immédiatement après la première réunion de l’ANC en novembre par un député conservateur, Sadok Chourou, ancien président du parti nahdha. Ce député a non seulement revendiqué que la Constitution contienne un article indiquant que la Sharia sera la source essentielle de la législation, mais par la suite a rappelé à des «coupeurs de route» protestataires qu’ils étaient justiciables, d’après lui, du verset 33 de la sourate de «La Table» qui prévoie des peines de mort, de crucifixion ou d’amputation.

Vers le mois de mars 2012, un projet de constitution imputé à la Nahdha, a commencé à circuler avec un article 10 prévoyant que la Sharia sera l’une des sources essentielles de la législation. Par ailleurs, ce projet de constitution prévoyait une disposition portant création d’un «haut conseil Chara’ique» «majliss a’lâ lli ‘iftâ’» chargée de contrôler la conformité des lois aux normes de la charia. Tout cela avait lieu dans un climat médiatique alourdi par des polémiques sur la polygamie, l’adoption et les droits de la femme.

C’est dans ces conditions que le 20 mars 2012 eut lieu une manifestation de plus de 25000 personnes contre toutes ces expressions militantes de religiosité. Le 25 mars, après une réunion de la direction de son parti, Rached Ghannouchi annonçait officiellement le retrait du projet relatif à la charia, ajoutant que l’article premier de l’ancienne constitution de 1959 été suffisant pour affirmer la présence de l’islam dans la constitution. Cet article premier dispose: « a Tunisie est un État libre, indépendant et souverain, sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la république». Le consensus se fit autour de cet article premier est la querelle autour de la charia sembla se dissiper. En fait, comme nous le verrons par la suite, elle reviendra par d’autres voies.


L’égalité homme femme


Les droits de la femme font partie des grands acquis de la Tunisie indépendante. Le président Bourguiba a veillé dès l’indépendance et avant même la promulgation de la constitution de 1959 à codifier le droit de la famille dans une perspective réformatrice, par l’intermédiaire d’un nouveau code de la famille appelée en Tunisie: «Code de statut personnel», adopté en août 1956. Ce code abolit et sanctionne la polygamie, institut le divorce par voie judiciaire, interdit le divorce unilatéral du mari, élève l’âge minimum du mariage, réforme le droit de l’héritage. Une loi intervenue par la suite institue en Tunisie le régime de l’adoption des enfants, qui d’après l’interprétation historique des fuqaha, est un régime interdit par le Coran.

Depuis les élections du 23 octobre 2011, un certain nombre de polémiques ont eu lieu à propos de l’adoption, de la polygamie, des mères célibataires et, d’une manière générale, sur les droits de la femme. Le parti majoritaire s’est toujours glorifié d’être un défenseur quasiment inconditionnel de l’égalité homme femme. Lorsque la parité hommes femmes a été adoptée par la haute instance de la révolution en avril 2011, les représentants de ce parti ont voté avec enthousiasme cette disposition de la loi électorale. Dans le discours officiel des responsables de ce parti l’égalité homme femme a toujours été avancée. Cependant, dans le projet de constitution, un article 28 du chapitre deux sur les droits et libertés a lancé une polémique d’une ampleur étonnante. Cet article peut être traduit ainsi: «l’État garantit la protection des droits de la femme et la consolidation de ses acquis en considérant qu’elle constitue un partenaire authentique, avec l’homme, dans la construction de la patrie et par leurs rôles complémentaires à l’intérieur de la famille». Indépendamment de la défectuosité rédactionnelle manifeste de cet article, son contenu et sa formulation ont déclenché des réactions véhémentes dans l’ensemble de la société civile et en particulier au sein des mouvements féministes. Le 13 août 2012 à l’occasion de la «journée de la femme» une manifestation suivie d’un rassemblement au palais des congrès à Tunis a été l’occasion de manifester, encore une fois, l’opposition majoritaire de la société civile à ces «retours au naturel» du parti au pouvoir. Le président de la république, Moncef Marzouki, défenseur des droits de l’homme, ancien président de la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, a publiquement dénoncé toute tentative qui pourrait être interprétée comme une remise en cause de l’égalité homme femme. Personnellement, je pense que cette affaire de l’article 28 a été montée en épingle par les forces traditionnellement hostiles au parti d’inspiration religieuse, mais je reconnais que la faiblesse de la rédaction de cet article avait ouvert la voie à ce genre de réactions.

La liberté d’expression et le respect du sacré:

«Hurmat al Muqaddassat»,

Les tentatives de criminalisation de l’atteinte au sacré

C’est par une série d’événements significatifs que ce débat autour du sacré et de la liberté d’expression fut lancé, pour finir par investir la scène politique. Le premier événement se situe vers la mi-juin 2011. Un film réalisé par Nadia Fanny, intitulé: «ni Allah ni maître» fut projeté à Tunis. Des «barbus», dont certains en tenue afghane et avec de fausses barbes, envahirent et endommagèrent la salle, agressèrent le directeur. Malgré les appels des responsables, la police n’intervint pas. En octobre 2011, la chaîne de télévision Nessma diffusa un dessin animé fort connue, «Persépolis», réalisée par Saprati… Ce film iranien était extrêmement critique vis-à-vis du parti religieux au pouvoir en Iran. Parmi les scènes de ce dessin animé figure une séquence au cours de laquelle nous voyons une enfant révoltée par le mal humain et l’oppression dialoguer avec un vénérable vieillard à longue barbe, symbolisant Dieu. La figuration de Dieu étant interdite en islam, des manifestations d’islamistes radicaux eurent lieu et la maison du directeur de la chaîne fut attaquée. Une action en justice diligentée par un certain nombre d’avocats fut dirigée contre le directeur de la chaîne. La première audience fut reportée en janvier 2012. À cette occasion, deux rassemblements furent organisés, l’un à l’intérieur du tribunal pour soutenir le directeur de la chaîne et l’autre devant le palais de justice pour demander la condamnation. Ces manifestants islamistes attaquèrent et blessèrent un professeur universitaire, M. Hamadi Redissi, ainsi qu’un journaliste fort connu, Ziyad Krichen. Pour répondre à ces agressions, une grande manifestation fut organisée à Tunis le 25 janvier 2012.

Entre-temps des agressions physiques contre des intellectuels, des artistes, des conférenciers ou des personnes en tenue d’été «indécente», d’après les critères des militants islamistes, se multiplièrent. Le point culminant fut atteint à la mi juin 2012 avec l’affaire de la «‘ibdiliyya», un ancien palais hafside, à l’intérieur duquel fut organisée une exposition d’œuvres artistiques d’une teneur anticonformiste. L’exposition dura une dizaine de jours et à la veille de la clôture des manifestations islamistes furent organisées, le palais fut investi par quelques athlétiques barbus, et quelques œuvres furent pillées. Il s’est avéré par la suite que l’œuvre principale incriminée n’avait même pas été exposée et que toute l’affaire reposait sur de fausses nouvelles colportées par Facebook. Le ministre des affaires culturelles, le ministre des affaires religieuses, celui des droits de l’homme, le représentant du ministre de l’intérieur tinrent une conférence de presse au cours de laquelle ils affirmèrent, du bout des lèvres, la liberté d’expression mais, semble-t-il pour calmer l’excitation des islamistes radicaux, proclamèrent qu’il n’était pas permis de porter atteinte aux valeurs sacrées de la société et que ces atteintes devaient être punies. Cette notion de «‘i»tida’ ala al muqaddassat» «atteinte aux choses sacrées» prit énormément d’ampleur et nous allons la retrouver dans deux articles du projet de constitution élaborée par les différentes commissions de l’assemblée nationale constituante.

Le projet de Constitution et le projet loi relatifs

à «l’atteinte au sacré»

Suite à l’affaire de la «ibdilliya», un projet de loi fut déposé le 1er août 2012 auprès de l’assemblée constituante par le parti Nahdha. Par une modification de l’article 165 du code pénal, ce projet visait à criminaliser les atteintes au sacré, par une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans, et quatre ans en cas de récidive, et une amende de 2000 dinars. Les «choses sacrées» sont définies par le projet de loi de la manière suivante : «Dieu, Allah, qu’il soit glorifié, ses prophètes, ses livres, la Sunna du Prophète, ses envoyés, les mosquées, les églises et les synagogues». Quant à l’atteinte, elle est définie comme «l’injure, la profanation, la dérision et la représentation d’Allah et de Mahomet». D’après les formulations utilisées, il est clair que ce projet s’inscrit directement dans le contexte politique ambiant.

Le projet de constitution tel qu’il a été élaboré par les six commissions constitutionnelles a été diffusé récemment, en août 2012. À deux reprises, il reprend cette idée du sacré. L’article 4 du chapitre Ier consacré aux «Principes généraux» dispose: «L’État protège la religion, garantit la liberté de croyance et l’exercice des cultes religieux. Il protège les choses sacrées muqaddassat et garantit la neutralité des lieux de culte contre la propagande partisane.»

Nous trouvons un article similaire dans le chapitre 2 sur les «Droits et libertés». Il se lit ainsi: «l’État garantit la liberté de croyance ainsi que l’exercice des cultes religieux et punit toute atteinte aux valeurs sacrées de la religion». Ainsi, le parti au pouvoir qui avait renoncé à inscrire la charia comme source du droit, revient à la charge avec encore plus de force.

Dans une importante rencontre organisée le mercredi 22 août 2012 par l’Association tunisienne de droit constitutionnel, ce projet de constitution a fait l’objet d’une critique extrêmement ferme aussi bien au niveau de la forme que du fonds par l’ensemble des intervenants. Personnellement, m’adressant à l’auditoire, j’ai affirmé dans le rapport introductif de cette rencontre, amplement et massivement médiatisé le jour même: «Avec de telles dispositions nous consacrons le gouvernement théocratique. Vous pouvez dire adieu à la liberté qui vous a été offerte par la révolution. Le recours à la criminalisation de l’atteinte au sacré est la manifestation d’une contre-révolution». Ces propos ont fait les gros titres des journaux le lendemain et j’ai été invité à expliquer ma position sur les écrans de télévision, sur les ondes radiophoniques et dans la presse écrite.


Conclusion


Nous terminerons ces propos par un certain nombre de remarques générales. Comme nous l’avons indiqué, il existe un décalage assez accentué entre le message de la révolution et les projets agités depuis les élections du 23 octobre. Le débat constitutionnel ne fait, à mon avis, que commencer. La rédaction de la constitution va prendre certainement beaucoup de retard, à cause de cette agitation perpétuelle des idées et des normes depuis que l’Assemblée constituante a tenu ses premières réunions.

Si, comme il le proclame clairement et officiellement, le parti Nahda continue à défendre l’idée que la constitution n’est pas celle d’un parti et qu’elle devra faire l’objet d’un consensus, aussi bien à l’intérieur de l’Assemblée constituante qu’à l’extérieur, nous pouvons alors espérer que les choses iront pour le mieux même si ce n’est pas dans «le meilleur des montres possibles». Au contraire si la majorité persiste dans ses tentatives répétées de générer au sein du débat public des thèmes polémiques, alors nous pouvons nous attendre au pire. En effet, dans ce cas l’adoption de la constitution devra se faire à la majorité des deux tiers des membres de l’Assemblée constituante, or cette majorité ne sera pas atteinte et nous serons forcés, conformément à la «petite constitution» d’aller vers le référendum. Or, le référendum constitue, à mon avis, une course à l’aventure.

Les tergiversations du parti majoritaire, ses avancées et ses reculades, ne doivent pas être imputés, comme on le pense souvent, au double langage ou à la mauvaise foi. Comme toute la société politique, le parti Nahdha est traversé par des courants opposés. Aux militants et responsables qui ont participé à la plate-forme du 18 octobre, le parti est obligé de compter avec de vieux esprits, attachés à la lettre du texte, véritables intégristes caractérisés par la rigidité de leur pensée. À ce clivage horizontal, s’ajoute un clivage vertical entre la direction et la base électorale de ce parti.

D’autres clivages ont un impact direct sur le débat constitutionnel. Tout d’abord, la division idéologique au sein même de la troïka gouvernante. Mais ensuite, et surtout, la présence d’organisations civiles non-gouvernementales, d’associations, de centres de recherche, de syndicats, de partis d’opposition qui ont toujours été là pour empêcher les dérives susceptibles de remettre en cause les acquis de la sécularisation de la société tunisienne. Enfin, il faudra compter avec un élément d’ordre électoral et politique. Plus le parti majoritaire restera au pouvoir, plus sa crédibilité sera atteinte et plus sa base électorale se rétrécira. Les fautes de gestion de l’État s’accumulent et la troïka est de plus en plus contestée. C’est peut-être cette perspective qui explique qu’on ait tant de difficultés à adopter la loi sur l’instance électorale indépendante et qu’on n’a même pas commencé à discuter la loi électorale, pour les prochaines élections. La troïka étonne par sa passivité, par son absence de sens de l’État, par son incohérence interne, par ses décisions contradictoires. Tout cela comporte de grands risques. Pour les éviter, il faut aller au plus vite à l’adoption de la constitution, l’élection d’un régime stable avec des institutions permanentes et démocratiques. Si la démocratie comme l’ont dit de brillants esprits n’est pas le meilleur régime, elle constitue cependant la meilleure voie pour résoudre non seulement le problème de la liberté, mais également celui des contradictions d’une société post révolutionnaire et qui se trouve dans un véritable état d’ébullition politique.

Les mutations profondes que connaît la société tunisienne sont fondamentales. S’agissant de la Sharia, tout d’abord, nous pouvons affirmer qu’elle est devenue un système repérable et a perdu le caractère diffus qu’elle avait dans la société ancienne. Nous savons aujourd’hui où la trouver, dans le culte évidemment et dans certains éléments du droit, en particulier du droit de la famille et du droit pénal. Son champ s’est donc rétréci. Ensuite, et c’est le plus important, pour exister elle est obligée de passer par les mécanismes, les codes, les méthodes de raisonnement, les procédures d’un droit très largement sécularisé qui ne doit rien aux antécédents historiques. Elle se trouve obligée d’emprunter des canaux de transmission qui n’ont pas été les siens au cours de l’histoire.

Après les révolutions arabes, nous avons assisté à un succès électoral évident des partis islamistes qui leur a donné le droit de gouverner leur pays. Du coup, la sharia, au niveau du discours et du symbole, est devenue l’un des éléments les plus importants du débat politique. Pourtant, c’est en termes de droit positif, de réformes constitutionnelles, de souveraineté populaire, de contrat social et en leur nom, que la charia peut se permettre d’accéder au débat public. Sans cela, elle n’a aucune chance d’aboutir. C’est ce que nous observons dans des pays comme la Tunisie, le Maroc, l’Egypte ou la Libye.

Parmi les éléments significatifs de cette sécularisation du sacré, il ne faut pas omettre l’influence et le poids du droit international, en particulier celui de la démocratie et des droits de l’homme. Ces éléments font également partie du débat, des luttes politiques et de l’action politique. Il en est ainsi en particulier de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ou des pactes de 1966. Les partis islamistes adhèrent à ces principes, pour dire évidemment qu’ils sont d’extraction islamique. Mais qu’importent les références de couverture. L’essentiel, chacun avec ses propres mots, est d’arriver à un monde plus libre et plus juste. Le grand problème consiste à savoir quel prix, en termes de couts sociaux et politiques, il faudra payer pout y arriver.

Yadh Ben Achour

Conférence prononcée au Center for Middle Eastern Studies, à Harvard University, Boston, le 17 septembre 2012

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Sources: leaders.com.tn


(*) Yadh Ben Achour, ancien doyen de la faculté des sciences juridiques de Tunis. Démissionnaire du Conseil constitutionnel en 1992, opposant au régime du président Zine el-Abidine Ben Ali
Lors de la révolution tunisienne de 2011, il est nommé à la tête d’une commission de réforme des textes et des institutions, chargée de débarrasser le droit tunisien des dispositions du régime déchu de Ben Ali. Cette commission fusionne ensuite avec les révolutionnaires et représentants de partis et d’associations réunis au sein du Conseil pour la protection de la révolution pour devenir la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. À sa tête, il met en place les institutions chargées de veiller sur la transition démocratique en Tunisie.
Il est élu membre du Comité des droits de l’homme des Nations unies le 7 mai 2012 en remplacement d’Abdelfattah Amor mort le 2 janvier (ndlr socialgerie

Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yadh_Ben_Achour.

UNIVERSITÉ POPULAIRE IREMMO: PROGRAMME à VENIR

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En 2013 :

• Samedi 12/01/2013 :

LES ISLAMISTES, ENTRE OPPOSITION ET GOUVERNEMENT

• Samedi 9/02/2013 :

LES FEMMES DANS LE MONDE ARABE ET MEDITERRANEEN

• Samedi 2/03/2013 :

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• Samedi 6/04/2013 :

CULTURE(S) EN MEDITERRANEE ET DANS LE MONDE ARABE

• Samedi 18/05/2013:

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• Samedi 8/06/2013 :

LES GRANDES PUISSANCES EN MÉDITERRANÉE ET AU MOYEN-ORIENT

Avec : Zahra Ali, Benjamin Barthe, Akram Belkaid, Laurent Bonnefoy, François Burgat, Myriam Catusse, Sonia Dayan-Herzbrun, Baudouin Dupret, Jean Pierre Filiu, Yves Gonzales-Quijano, Alain Gresh, Marc Hecker, Bernard Hourcade, Karine Lamarche, Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou, Géraud de la Pradelle, Dominique Vidal.


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Samedi 1er décembre 2012

10h30 – 18h00

Où EN EST ISRAËL ?


Séance 1

(10h30-12h30)

Où en est la société israélienne ?

avec Dominique Vidal,

journaliste, collaborateur au Monde Diplomatique,
co-auteur de “Un autre état est possible” (Edition de l’Atelier, 2012)

Séance 2

(14h-16h)

Qui sont les militants anticolonialistes israéliens?

avec Karine Lamarche,

sociologue et auteure d’une thèse sur les militants israéliens contre l’occupation soutenue en 2011.

Auteure de “En attendant la chute du mur. Agir et protester en Israël aujourd’hui” (édition Gingko, 2011).

Séance 3

(16h-18h)

Qui sont les groupes d’intérêts pro-israêliens ?,

avec Marc Hecker,

chercheur à l’Institut Français des Relations Internationales (Ifri)

et auteur d’“Intifada Française ?” (Ellipses, 2012)


Renseignements, tarifs et inscriptions : universite-populaire@iremmo.org

Inscription à la journée : 20 € (12 € pour les étudiants et demandeurs d’emploi)

Inscription à l’année : 120 € (80 € en tarif réduit)

Inscrivez-vous dès maintenant pour l’année


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01 43 29 05 65

www.iremmo.org


الحزب الشيوعي المصري حول قرارات مرسي

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Egyptian Communist Party :

Together will confront tyranny, dictatorship and autocracy…

lundi 26 novembre 2012

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The sudden decisions of Dr. Morsi came under the name « New Constitutional Declaration » like poison in honey. The president chose to put the requests of re-trials and compensations of the martyrs and the injured and dismissing the Attorney General through a new legislation with articles undermining the state of law and the right of the people in legislation and governance. He appointed himself as an unquestionable dictator ruler, transforming him from an elected president into a governor in God’s name with all words obeyed and all decisions done. He considered all his decisions and everything by him as final decrees self-enforceable decisions unchallenged by any means. The decisions of the president can not be subjected to suspension or cancellation by any judicial body. This practically means abolition of law and all powers of the judiciary. The President and his group will so represent the sole law.

By virtue of this despotic declaration the so called Shura Council and the Constituent Committee writing the constitution were made immune as a prelude to issuing a retroactive constitution contrary to freedoms, democracy and social justice. This is supposed to ensure full control of the authority of oppression, tyranny and exploitation using the Sharia sword. Article (5) has explicitly confirmed this by stipulating « No judicial body may dissolve the Shura Council or the Constituent Assembly. » Article (6) put all the irrevocable immunity powers in the hands of the president, who so has the right to « take all the necessary actions and measures to protect the country and protect the goals of the revolution. » That opens the door to all extraordinary procedures that allow storming any opposing opinion ostensibly to protect the goals of the revolution.

We have declared since the political map became clear that we are facing the risk of a fascist state, whether military or religious fascism. Here we are in front of an explicit religious fascism toppling all legal and constitutional norms accepted worldwide.

Today, we are in dire need to raise the slogan « Together we are going to change… Together we will resist the enemies of revolution and change who want to steal the dream of millions in building the state of justice, freedom and democracy. Together, we will set up a new republic where the people are sovereign and obeyed.

The Egyptian Communist Party, as it declares its categorical rejection of this shameful Constitutional Declaration and decisions thereto, calls upon all political forces and the Egyptian people to respond to this Constitutional Declaration until its cancellation and achieving the demands of the people in justice, freedom and building a state of law and standing in the face of these fascist practices that threaten with the worst consequences and results. They will increase fueling conflict within the political arena with no results guaranteed. The one who plunged the country in this dark tunnel shall bear the responsibility of the offense he committed, while the people and its revolutionary forces will make their utmost efforts and sacrifices to resist fascism, tyranny and corruption.


الحزب الشيوعي المصري حول قرارات مرسي

جاءت القرارات المفاجئة ل د. مرسى تحت مسمى الاعلان الدستور الجديد كالسم فى العسل حيث اختار الرئيس أن يضع مطالب اعادة المحاكمات وتعويضات الشهداء والمصابين واقالة النائب العام عبر تشريع جديد مع مواد تعصف باساس دولة القانون وحق الشعب فى التشريع والحكم وأن ينصب نفسه ديكتاتورا حاكما لا يسائله أحد ولا يراجعه أحد وتحوله من رئيس منتخب الى حاكم باسم الله لا ترد له كلمة ولايصد له قرار حيث اعتبر أن كل قراراته وكل ما يصدر عنه انما هى فرمانات نهائية وقرارات نافذة بذاتها وغير قابلة للطعن عليها بأي طريق، ولايجوز التعرض لقرارات الرئيس بوقف التنفيذ أو الإلغاء من قبل أي جهة قضائية. وهو ما يعنى عمليا الغاء القانون وكل صلاحيات الهيئة القضائية, وان يمثل الرئيس وجماعته القانون الوحيد .

وبحكم هذا الاعلان الاستبدادى أيضا تم تحصين مجلس المسوخ المسمى بمجلس الشورى واللجنة التأسيسية لكتابة الدستور وذلك تمهيدا لاصدار دستور رجعى معاد للحريات والديمقراطية والعدل الاجتماعى. بما يضمن السيطرة الكاملة لسلطة القمع والاستبداد والاستغلال مستخدمة سيف الشريعة , ولقد أكدت المادة الخامسة على ذلك صراحة حيث نصت على  » لا يجوز لأي هيئة قضائية حل مجلس الشورى أو الجمعية التأسيسية ». ووضعت المادة السادسة كل الصلاحيات المحصنة وغير القابلة للنقض فى يد الرئيس الذى أصبح من حقه « اتخاذ كافة الإجراءات والتدابير اللازمة لحماية البلاد وحماية أهداف الثورة ». بما يفتح الباب لكل الاجراءات الاستثنائية التى تتيح العصف بأى رأى معارض بدعوى حماية أهداف الثورة.

لقد أعلنا منذ أن اتضحت الخريطة السياسة أننا امام خطر الدولة الفاشية سواء كانت فاشية عسكرية او دينية, وها نحن الآن أمام فاشية دينية صريحة تطيح بكل الأعراف القانونية والدستورية المتعارف عليها فى العالم أجمع.

اننا فى أمس الحاجة اليوم الى أن نرفع شعار معا سنغير ومعا سنقاوم أعداء الثورة والتغيير الذين يريدون سرقة حلم الملايين فى بناء دولة العدل والحرية والديمقراطية. ومعا سنؤسس جمهورية جديدة يكون فيها الشعب هو السيد والمطاع.

ان الحزب الشيوعى المصري, اذ يعلن رفضه القاطع لهذا الاعلان الدستورى المشين والقرارات الملحقة به, يدعو كل القوى السياسة والشعب المصري الى التصدى لهذا الاعلان الدستورى الاستبدادى حتى الغائة وتحقيق مطالب الشعب فى العدالة والحرية وبناء دولة القانون. والوقوف فى وجه هذه الممارسات الفاشية التى تهدد بأوخم العواقب وأسوأ النتائج, حيث ستزيد من تأجيج الصراع داخل الساحة السياسية بشكل لا يمكن ضمان نتائجه. وعلى من ادخل البلاد فى هذا النفق المظلم أن يتحمل مسؤلية الجرم الذى ارتكبه ,بينما الشعب وقواه الثورية سوف تبذل أقصى الجهود والتضحيات لمقاومة الفاشية والاستبداد والفساد.


SOLIDARITÉ AGISSANTE AVEC GAZA – SOUTIEN POUR L’ADMISSION DE LA PALESTINE à l’ONU

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FRANCE: “LETTRE OUVERTE DE 700 ELUS LOCAUX POUR LA RECONNAISSANCE DE LA PALESTINE” Humanité du 25 novembre 2012.


PALESTINE – SOLIDARITÉ! – SOIRÉE DE SOUTIEN POUR L’ADMISSION DE LA PALESTINE à l’ONU28 novembre 2012 – Bourse du Travail de Saint-Denis.


PARTI DU PEUPLE PALESTINIEN (PPP) – APPEL À LA SOLIDARITÉ: ARRÊT DE L’AGRESSION ISRAÉLIENNE CONTRE GAZA – SOUTIEN À LA DEMANDE DE RECONNAISSANCE DE L’ÉTAT PALESTINIEN.


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FRANCE:

LETTRE OUVERTE DE 700 ELUS LOCAUX

POUR LA RECONNAISSANCE DE LA PALESTINE

[

Humanité

le 25 novembre 2012

->http://www.humanite.fr/monde/lettre-ouverte-de-700-elus-locaux-pour-la-reconnaissance-de-la-palestine-509430]

700 élus locaux ont signé une lettre ouverte à François Hollande, Président de la République Française. Ils y exposent pourquoi, en accord avec le peuple français majoritairement pour, la République française doit reconnaître l’Etat palestinien et tout faire pour sa reconnaissance officielle au sein de l’Europe et de l’ONU. D’autant que l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tient dans quelques jours, le 29 novembre prochain, en serait l’occasion parfaite.

Monsieur le Président,

Nous sommes maires, élus de villes et de collectivités françaises. Nous sommes engagés dans des actions de coopération et de jumelages en direction du peuple palestinien. Ce sont souvent nos concitoyens qui nous ont amenés à prendre part dans ce combat universel pour la liberté. La population de nos villes, de nos quartiers, diverse, plurielle, consciente des enjeux de société porte cette solidarité en direction du peuple palestinien depuis longtemps et plébiscite majoritairement nos démarches. Nous l’avons écoutée. Elle est « l’opinion publique » comme on dit dans les médias, elle expriment sur le terrain son soutien et attend de ses élus des actes au delà des paroles.

Monsieur le Président, ensemble, élus de la République , nous attendons également des actes au delà des paroles au plus haut niveau de l’Etat. Nous souhaitons amplifier le mouvement de reconnaissance de l’état palestinien, exiger des faits et faire le choix de la justice, du droit et de la paix. Nous sommes fiers de soutenir, avec tous les peuples attachés aux valeurs de gauche, les grands mouvements de libération et de solidarité des peuples du monde, comme la France l’a déjà fait par le passé…

« J’ai combattu la domination blanche et j’ai combattu la domination noire. J’ai rêvé de l’idéal d’une société libre et démocratique où tout le monde vivrait en harmonie avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel je veux vivre et que je veux réaliser. Mais, s’il le faut, c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Nelson Mandela a été la figure emblématique qui a donné détermination et âme à la lutte du peuple africain et aux so lidarités internationales qui les ont accompagnées. Car, pour venir à bout du régime répressif de l’apartheid en 1991, il a fallu l’action conjuguée menée à l’intérieur du pays et celle à l’extérieur, notamment en Europe. Le Mouvem ent Anti -­‐Apartheid dont les partis de gauche ont été les initiateurs, a été un puissant facteur de sensibilisation des opinions publiques, particulièrement en France.

Aujourd’hui, un peuple est encore en souffrance et un véritable désastre humain, politiqu e et social est en accélération. Il s’agit du peuple palestinien. Longtemps menacé de disparition, nié pendant des décennies, son identité et sa cohésion se sont forgées dans la lutte pour l’autodétermination, souvent depuis les camps de l’exil. Les réfugiés sont eux, les grands oubliés de la « question palestinienne » et l’objet de « marchandages » de la honte. Les puissances occidentales restent sourdes et aveugles au sort des palestiniens depuis 64 ans et personne ne semble vouloir empêcher ce que l’on cherche à faire en Cisjordanie, à Gaza et dans les camps de réfugiés de la diaspora : les réduire à un peuple soumis, réduire à néant les espoirs d’un état palestinien et pire, les espoirs de paix dans la région.

A moins qu’un grand mouvement internation al identique à celui qui a mis fin au système de l’apartheid en Afrique du Sud se développe pour mettre fin à une vision Proche Orientale réductrice dont l’aboutissement ne sera que guerre généralisée avec des répercussions et des impacts graves jusqu’en Europe.

Il est donc de notre responsabilité d’y prendre part.

Le peuple français ne se trompe pas. Il exprime régulièrement et majoritairement son soutien au peuple palestinien. Ce n’est pas un hasard. L’histoire de notre pays qui a vécu l’occupation pendant la grande guerre, la mobilisation pour résister, celle du pays des droits de l’Homme , de l’expression de la liberté, de la fraternité, nous oriente naturellement à défendre le peuple palestinien qui aspire à la reconnaissance et à la liberté.

Cette reconnaissance officielle de l’Etat palestinien n’est pas seulement un act e symbolique vers la paix. Elle représente une ultime avancée dans le processus politique pour aboutir à des décisions concrètes visant à rompre la colonisation israélienne et parvenir à l’autodétermination du peuple palestinien.

Ce n’est pas une utopie. Cela est conforme au droit international, à tous les accords signés depuis Oslo, en passant par la feuille de route, le plan de paix arabe, les diverses conférences de paix jusqu’aux déclarations officielles de nombreux présidents en France et partout dans le monde. Cela concrétiserait une promesse trop longtemps et injustement retardée qui a eu pour conséquence, sur le terrain, l’installation d’une situation inextricable et explosive. Reconnu déjà par 120 pays, dont de nombreux pays émergents qui compteront dans l’avenir, l’état palestinien doit devenir une réalité. La France et l’Europe, qui défendent la liberté, la démocratie, les valeurs républicaines et qui ont félicité les révoltes arabes, doivent aussi porter les espoirs du peuple palestinien qui aspire à son indépendance.

La Palestine dispose d’une population permanente, d’un territoire défini dans un compromis historique sur 22% de sa terre originelle (en dépit du fait que ses frontières sont sans cesse violées et unilatéralement redessinées), d’un gouvernement légitime, d’institutions opérationnelles, d’un système économique et de la capacité d’entretenir des relations internationales. Elle correspond aux normes internationales qui définissent l’existence d’un état conformément à la convention de Montevideo de 1933 sur les droits et devoirs des Etats, formant les bases fondamentales de la Charte des Nations Unies et du système des relations internationales.

Les responsables politiques palestiniens ont travaillé sur la constitution d’un système politique démocratique. Ils veulent vivre en paix et prospérer aux côtés de leurs voisins israéliens. Ils apportent régulièrement des garanties sérieuses à l’ONU pour cr éer un état libre et indépendant sur les frontières de 1967 avec Jérusalem Est pour capitale.

Il faut les aider, M onsieur le Président. Nous avons décidé de les aider. Nos populations ont majoritairement décidé de les aider. Nous vous demandons de porter cette grande ambition vers la paix, concrètem ent au niveau de l’Europe et pousser celle ci pour qu’ elle reconnaisse officiellement l’Etat palestinien .

C’est l’équité qui rendra la paix et permettra aux peuples de vivre ensemble dans la sécurité.

Cet idéal de paix, de justice ne pourra se réaliser que si nous abordons mieux, ici aussi, les réalités de terrain, en ne confond ant pas guerre de religion et colonialis me, en évitant les amalgames et les communautarismes . La reconnaissance officielle de la Palestine favorisera les échanges directs, fera connaître le peuple palestinien, sa culture, son histoire , ses épreuves et ses luttes. Elle encouragera les actions de rapprochement des populations, développera l’amitié et la solidarité entre les peuples, mettra en commun des mo yens et des compétences pour concrétiser ensemble des projets. Faisons vivre concrètement nos valeurs de démocratie, de solidarité, de respect des droits égaux, de citoyenneté… C’est ce que nos populations attendent d’un gouvernement de gauche.

La France peut être ce moteur qui permettra de sortir de l’impasse et aboutir à une paix juste et durable au Proche -­‐Orient. Ce combat politique nous concerne tous, c’est un combat universel pour permettre à nos institutions internationales d’être au service de l’équité et du respect de l’humanité.

« L’espoir est une arme puissante quand il ne reste plus rien d’autre ». Nelson Mandela.

Veuillez agréer Monsieur le Président l’expression de nos salutations respectueuses.

Les signataires : nom, prénom, qualité, ville et département
(…)

[ Humanité

le 25 novembre 2012
->http://www.humanite.fr/monde/lettre-ouverte-de-700-elus-locaux-pour-la-reconnaissance-de-la-palestine-509430]

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PALESTINE – SOLIDARITÉ !

Mercredi 28 novembre 2012

à 18h 30

Bourse du Travail de Saint-Denis

9-11, rue Génin

Métro Saint Denis Porte de Paris

Soirée de soutien pour l’admission

de la Palestine à l’ONU

Lors de sa 67ème session, l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York sera saisie le 29 novembre prochain d’un projet de résolution demandant que la Palestine obtienne le statut d’Etat observateur au sein des Nations-Unies. Cette résolution réaffirmera le droit légitime du peuple palestinien à l’autodétermination et à un Etat indépendant dans les frontières d’avant 1967.

Il est de la première importance que cette résolution soit adoptée.

Nous appelons la France et ses partenaires européens à voter pour. Les pressions, les chantages, les menaces des Etats-Unis et d’Israël doivent être clairement et fermement repoussées.

65 ans après l’adoption du Plan de partage de la Palestine par l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 29 novembre 1947, l’admission de la Palestine comme Etat observateur à l’ONU serait une première victoire, un premier pas vers l’édification d’un Etat palestinien souverain, internationalement reconnu.

D’autres avancées seront indispensables. Il faudra en finir avec l’occupation militaire et la colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-Est, future capitale de l’Etat de Palestine. Le principe du droit au retour pour les réfugiés devra être respecté et les prisonniers libérés. Le blocus de Gaza doit être levé.

La justice et le droit pour le peuple palestinien, c’est le combat de toutes celles et ceux qui veulent agir afin qu’une paix véritable, fondée sur l’application des résolutions de l’ONU, puisse enfin l’emporter au bénéfice de tous les peuples de la région.

Le peuple palestinien a des droits! La Palestine doit vivre! Solidarité!

À l’occasion du vote de l’Assemblée générale de l’ONU et de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre, le Parti communiste français avec d’autres organisations solidaires du peuple palestinien vous invitent à la Bourse du Travail de Saint-Denis, mercredi 28 novembre à 18 h 30.

Association France-Palestine Solidarité (AFPS), Collectif Paix Palestine Israël -Saint Denis (CPPI), Confédération Générale du Travail (CGT), Droit et Solidarité, Europe Ecologie Les Verts (EELV), Faty Koumba, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE), Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Gauche Anticapitaliste (GA), Gauche Unitaire (GU), Le Mouvement de la Paix, Ligue des Droits de L’Homme (LDH), Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Mouvement Jeunes Communistes (MJCF), Parti Communiste Français (PCF), Parti de Gauche (PG), Une Autre Voix Juive (UAVJ), Témoignages de jeunes de retour de Palestine

Jacques Fath

Membre du Comité exécutif national du PCF

Responsable des relations internationales

+ 33 1 40 40 12 87

+ 33 6 31 44 30 84

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PARTI DU PEUPLE PALESTINIEN (PPP)

APPEL À LA SOLIDARITÉ:

ARRÊT DE L’AGRESSION ISRAÉLIENNE CONTRE GAZA

SOUTIEN À LA DEMANDE DE RECONNAISSANCE DE L’ÉTAT PALESTINIEN.

Cher camarades,

Comme vous le savez tous, ce 29 novembre 2012, journée internationale de solidarité avec le people palestinien, il y aura un vote à l’Assemblée générale de l’ONU pour promouvoir le statut de la Palestine comme Etat non membre de l’AG de l’ONU. Cela fait près d’un siècle que notre peuple s’est vu contester ses droits nationaux et humains.

Quinze jours auparavant, le 14 novembre dernier, une nouvelle agression israélienne a débuté contre la bande de Gaza. Le moment choisi est proche des élections israéliennes prévues en janvier prochain.

Nous assistons à une attaque criminelle contre notre peuple assiégé de Gaza. Cela n’a rien à voir avec la sécurité mais beaucoup avec le refus du droit inaliénable de notre peuple à l’auto-détermination. Ces tentatives israéliennes d’empêcher notre demande de reconnaissance à l’ONU et leur politique de détérioration de la situation sur le terrain ne pourront pas arrêter notre peuple dans sa recherche d’unité nationale, de libération et d’une paix juste, globale et durable.

Nous subissons l’expropriation et l’exil forcé depuis 1948. Près d’un million de Palestiniens ont été expulsés de force de leurs maisons en Palestine. Depuis lors, notre présence sur notre terre est menacée. L’occupation israélienne de tous les territoires palestiniens en juin 1967 a apporté plus de souffrances et de peine. Les politiques israéliennes de ces 45 dernières années s’appuient sur l’expropriation des terres, la colonisation, le siège de Gaza et de la Cisjordanie, la démolition de maisons, les zones militaires, les points de contrôle et un mur de séparation qui nous étouffe.

La fin de l’occupation est le seul moyen pour les Palestiniens de pouvoir mener une vie de prospérité et de progrès. C’est aussi la seule façon d’obtenir la liberté et la dignité.

Pour nous, l’initiative de l’OLP pour faire reconnaître le statut de la Palestine à l’ONU est une étape politique positive, collective et importante qui nous rapprochera de la liberté. Il s’agit d’une étape qui va dans la bonne direction vers la cause d’une paix juste et globale fondée sur les résolutions internationales légitimes. Nous soutenons pleinement cette démarche comme nous avons soutenu la demande de membre à part entière de l’ONU il y a un an. Notre parti a joué un rôle important pour initier cette action à l’ONU et nous appelons les partis communistes et de gauche à la soutenir pleinement.

Nous vous appelons à soutenir notre combat et nos efforts pour lancer une nouvelle offensive politique qui ouvre la voie à une véritable indépendance dans les frontières du 4 juin 1967. Nous vous appelons à renforcer vos positions, actions et combat sur la scène internationale pour :

  • Arrêter immédiatement l’agression israélienne et empêcher une invasion terrestre contre Gaza
  • Soutenir la demande de reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU

Désormais, l’heure de la Palestine est venue. Nous sommes sûrs que votre solidarité nous aidera à atteindre nos buts légitimes pour la prochaine étape soit une célébration dans notre Etat et non pas le désir d’une réalité qui nous est refusée.

Si Israël ne met pas un terme à l’occupation qui dure depuis 1967, si elle continue à piétiner la mise en place d’un Etat palestinien libre et indépendant et qu’elle poursuit son agression contre Gaza et la Cisjordanie, des scènes terrifiantes comme celles que l’on voit à Gaza se répèteront.

Le comité central du Parti du peuple palestinien (PPP)

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