NOTRE CAMARADE COMBATTANT ET MILITANT MOHAMED TEGUIA

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Une fois de plus, les travaux de Boumediène LECHLECHE replacent dans la perspective historique une figure emblématique du mouvement national et social algérien, telle que celle du regretté Mohammed TEGUIA, combattant intègre, passionné et intelligent de la cause patriotique et de l’idéal communiste, disparu prématurément il y a vingt cinq ans.

Socialgerie et ceux qui ont partagé ses engagements et ses épreuves renouvellent à cette occasion leurs hommages à sa valeureuse famille engagée et à ses proches qui l’ont soutenu dans ses souffrances physiques et morales.

Et appelle à joindre de nouveaux témoignages sur les luttes démocratiques et sociales auxquelles a participé notre camarade, en particulier celles concernant la très dure année 1968, celle de l’affrontement exacerbé entre la violence répressive du régime et la résistance des forces appelant auxsolutions politiques, pacifiques et conctructives de la crise ouverte après l’idépendancde et le 19 juin 1965.


Chers amis(es) et camarades ,

à l’occasion de la 25 ème année du décès du regretté Mohamed Téguia , et dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’indépendance nationale, permettez-moi de lui rendre hommage à travers cette modeste contribution documentaire.

Amicalement.

B.Lechlech


L’HISTORIEN ET LE LOUPrécit du commandant Lakhdar Bouregâa (sur Teguia et le loup lors de sa première blessure) – transmis par B. Lechleche.


HOMMAGE DE B. LECHLECHE À MOHAMED TEGUIAle 30 janvier 2013


LISTE DES DÉTENUS DE 1968Parti de l’Avant-Garde Socialiste (ORP) – N° 33 – ALGER le 22 juillet 1968document original transmis par B.Lechleche.


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… conte ou réalité…

L’HISTORIEN ET LE LOUP*

récit du commandant Lakhdar Bouregâa

(sur Teguia et le loup lors de sa première blessure)

Mohamed Téguia a été grièvement blessé à deux reprises pendant la guerre de libération. La seconde fois c’était le 8 août 1961.Il était alors secrétaire de la Wilaya IV. Il fut blessé et fait prisonnier lors de l’accrochage qui a coûté la vie au chef de Wilaya, Si Mohamed Bounaâma , au cœur de Blida.

Quatre mois plus tôt, en avril, il avait déjà été blessé dans un accrochage à Oued Laakhra, littéralement l’Oued de la fin du monde, au sud-est de Chréa, sur le versant sud des monts de Blida. C’était une région boisée, avec un terrain fortement accidenté.

Se traînant tant bien que mal avec sa blessure à la jambe, Mohamed Téguia s’est mis à l’abri, dissimulé par des buissons. Après avoir essayé d’arrêter l’hémorragie par un bandage de fortune, il s’est adossé à un arbre. Comme le terrain était en pente, il avait peur de glisser. Il mit ses pieds sur une grosse pierre , essayant de trouver, la position la moins inconfortable. Et il a entamé sa longue attente. Seule la nuit le sauverait.

Dans le feu de l’action, ses compagnons s’étaient dispersés. Il s’est retrouvé tout seul. Les unités françaises qui menaient un ratissage dans ce secteur étaient nombreuses. Il était hors de question de tenter un combat frontal. Les consignes étaient claires. L’ALN avait perdu trop d’hommes dans les batailles inégales pour se laisser entraîner dans des accrochages meurtriers. L’ordre de dispersion avait donc été donné, et un lieu de rendez-vous fixé. Mais Téguia, blessé , ne pouvait bouger. Il attendait donc la nuit, pour que les unités françaises rentrent. Il pourrait alors se traîner pour chercher de l’aide.

Mais la nuit venue, les unités françaises ont bivouaqué sur place. Un groupe de soldats français se trouvait à une vingtaine de mètres du buisson qui l’abritait. Il entendait distinctement leurs voix. Ils campaient tranquillement, discutant autour d’un grand feu.

Téguia était épuisé. Sa blessure le faisait souffrir. Elle l’affaiblissait considérablement. Sa jambe était raide. Le sang s’était coagulé, donnant à sa jambe une couleur et une allure inquiétante. Il faisait froid, et il n’avait rien mangé.

Il était dans un état de semi-conscience. Il n’arrivait pas réellement à dormir. C’était plutôt des évanouissements, durant lesquels il gardait une vague conscience de sa situation.

Il sentit vaguement qu’on le tirait par le pied. Une petite traction, suivie d’une autre, plus forte. Il avait auparavant senti une sorte de frottement contre sa jambe. Mais il n’avait pas vraiment conscience des faits. Il ne s’était pas réveillé. C’est la douleur, dans la jambe, qui l’a finalement réveillé. Il lui fallut plusieurs secondes pour reprendre ses esprits, et pour pouvoir distinguer ce qui l’entourait.Là, au milieu des buissons, un loup, tenait tout prés de sa jambe. Ses yeux luisaient dans l’obscurité. Au bout d’un moment, le loup baissa la tête, mordit dans le bas du pantalon et commença à tirer. C’est le loup qui était à l’origine de ces frottements, une sorte de caresse, qu’il avait ressenti sur sa jambe. L’animal léchait alors le sang séché qui collait au pantalon.

Maintenant, le loup semblait avoir des doutes. Il n’était pas sûr que sa proie était morte. Il voulait s’en assurer. Ou peut-être pensait-il que sa victime était morte, et essayait – il de la traîner vers son terrier.

Mohamed Téguia ne pouvait rien faire. Les militaires français étaient toujours – là, à vingt mètres. Il ne pouvait tirer sur le loup. Il saisit une pierre, mais se rendit compte que s’il la lançait contre l’animal, elle risquait de provoquer un bruit qui pourrait attirait la curiosité des militaires. Et ce loup qui repartait à la charge, tirant encore et encore.

Curieusement, il y’avait comme une complicité entre l’homme et l’animal sur un point : ne pas faire de bruit. Ne pas alerter les militaires français. L’instinct de survie chez l’homme, l’instinct du chasseur chez l’animal , les poussaient à une lutte silencieuse . Qui dura longtemps.

Téguia réussi à couper son buisson jusqu’au matin. Les militaires français levèrent alors le camp. Ils allaient plus loin, poursuivant leur ratissage. Ils pensaient que les éléments de l’ALN étaient déjà loin, et partaient à leur poursuite. Ils ne pouvaient imaginer que l’un d’eux était là , à quelques mètres , et qu’il suffisait de faire un petit tour pour le retrouver, presque agonisant.

Mais l’épreuve n’était pas finie. Il fallait survivre, dans cet endroit isolé, sans nourriture, sérieusement blessé de surcroit. Il ne pouvait même pas bouger. Par quel miracle Téguia a survécu ? Je ne la sais pas. Prés de quarante huit heures après sa blessure, des bergers le retrouvèrent, totalement épuisé. Ils le secoururent et alertèrent l’ALN, qui le prit en charge. Il fut rétabli, et reprenait ses fonctions quelques temps plus tard.
Mais le destin s’acharnait sur lui. Le 8 août 1961 , il était de nouveau blessé et fait prisonnier à la suite d’un accrochage à Blida. Il fut sauvagement torturé, et en a gardé des séquelles jusqu’à sa mort.

Ce compagnon qui avait vécu prés de Si Mohamed Bounaâma de par sa fonction de secrétaire de Wilaya, avait une force de caractère peu commune. Militant communiste, il faisait preuve d’une très grande ouverture d’esprit. Réservé , à la limite de la timidité, il remplissait sa mission consciencieusement, avec une tranquille détermination.

Après l’indépendance, il a été arrêté et torturé. Mais il gardait la foi, et une soif de savoir exceptionnelle. Il a repris ses études à l’âge où d’autres pensaient partir en retraite. Il a soutenu un doctorat , et a enseigné l’histoire à l’université d’Alger jusqu’à sa mort. Il a notamment publié ‘’ l’Algérie en guerre ‘’, et ‘’ l’ALN à travers un échantillon, la Wilaya IV ‘’.

* Extrait du chapitre:‘’La guerre:A- des faits et des hommes‘’ de l’ouvrage titré:‘’Les hommes de Mokorno‘’, du Moudjahid et compagnon du regretté Mohamed Téguia, Lakhdar Bouragâa. Traduit de l’arabe Pages 63 à 67.

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SERVICE DE PRESSE

du Parti de l’Avant-Garde Socialiste (ORP)

N° 33 – ALGER, le 22 juillet 1968

QUELQUES PRÉCISIONS

SUR LES DERNIÈRES ARRESTATIONS DE PROGRESSISTES

Dans sa déclaration du 20 courant, le PAGS dénonçait la vague répressive qui frappe un grand nombre de progressistes parmi lesquels des militants ou sympathisants de notre Parti.
Citons à titre d’exemple et pour Alger seulement, l’arrestation de:

  • Djelloul NACER, vice-président de l’UNEA ( recherché depuis 3 ans)
  • Djamel LABIDI, membre du Comité éxécutif de l’UNEA (également recherché depuis 3 ans)
  • Abdelkrim ATBI, fonctionnaire
  • Ali MERROUCHE, ancien responsable à la direction centrale du FLN
  • Yahia HENINE, direc teur au ministère de l’Information
  • Nouyreddine HASSANI, assistant à la Faculkté des sciences, responsable syndical
  • Mohamed TEGUIA, ex-député, directeur technique à la SOALCO
  • DEKKALI, élève ingénieur
  • Rachid SALHI, docteur en Médecine, responsable syndical
  • MEKKI, ingénieur à la SONATRACH
  • Ahmed AKKACHE, professeur
  • Mustapha SAADOUN, fonctionnaire au ministère de l’Agriculture, ancien officier de l’ALN (Wilaya 4)
  • De Mouro,
  • MOKARNIA, syndicaliste, anesthésiste à l’hôpital Mustapha
  • Miloud MEDJANIA, cadre technique à la SONATRACH,
  • Khelil ABDOU, cadre technique à la SONATRACH
  • VIGNOTTE, pharmacien
  • deux frères DJAZOULI
  • SENIGRI, ancien responsable de la JFLN
  • DJEBBAR, étudiant
  • Mlle ZINEB, étudiante
  • Mlle Anissa LAZIB, étudiante
  • Mlle Assia LAZIB, lycéenne
  • Mlle Halima BRAHIMI, lycéenne
  • Mlle BESSACI, fonctionnaire de l’Éducation nationale

Quelques uns ont déjà été relâchés. Certains d’entre eux ont subi des sévices.

Cette liste est cependant loin d’être complète pour Alger. de plus d’autres arrestations et interpellations ont lieu sur tout le territoire national, entretenant ainsi un climat politique propice aux manœuvres dangereuses de la réaction et de l’impérialisme.

Tous les progressistes et les antiimpérialistes, où qu’ils se trouvent, doivent s’opposer à l’arbitraire policier qui frappe des militants et des patriotes défenseurs des acquis de la révolution.

Plus que jamais, le bon sens et l’intérêt national commandent que soit mis fin à la répression contre les progressistes.

LISTE DES DÉTENUS DE 1968Parti de l’Avant-Garde Socialiste (ORP) – N° 33 – ALGER le 22 juillet 1968document original transmis par B.Lechleche.

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HOMMAGE À MOHAMED TEGUIA

par B. LECHLECHE

Il y’a vingt cinq ans (un quart de siècle), le 27 janvier 1988 s’était éteint notre camarade Mohamed Téguia à l’âge de 61 ans, brillant historien, ancien officier de l’A.L.N et membre de la direction de l’ex. P.A.G.S.

À cette occasion, et dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’indépendance nationale, pour laquelle il a donné le meilleur exemple dans l’engagement total, par la lutte, le travail, et le sacrifice inouï, avant et après son obtention, je tiens par devoir de mémoire, personnellement, à lui rendre hommage par cette petite et modeste contribution documentaire.

Et cela sans attendre de compléter sa biographie, par des éléments nouveaux, auprès des membres de sa famille, ou de ses compagnons d’armes, de lutte politique et de travail scientifique de recherche historique.[[Je réserve une petite contribution sur l’œuvre de recherche historique du regretté M.Téguia pour une rencontre scientifique probable dans un proche avenir.]]

Voilà un petit extrait de ce que j’avais écrit en 1990 sur l’un de ses travaux: ‘’ Notre regretté camarade M.Téguia, dans son ouvragel’Algérie en guerre”, aborda ces aspects liés à la guerre de libération nationale, qui méritent d’être approfondis. Il soulignait le rôle joué par la petite bourgeoisie révolutionnaire dans la conquête de l’indépendance malgré ses déboires … En parlant des aspects négatifs, il ne veut pas noircir le tableau, en partant des considérations politiques de l’heure. Son style d’approche est novateur , …( il est conseillé pour les gens qui croient à l’histoire controversée des communistes durant la guerre de libération).

Par sa rigueur scientifique sans complaisance , y compris avec le P.C.A, il est arrivé à être utilisé par son argumentation, contre l’histoire de ce dernier, par des journalistes intégristes qui ignorent que son auteur était membre de la direction du P.A.G.S! ’’
[[Cet extrait se trouve dans une publication non diffusée publiquement suite aux débats sur la torture en fin d’année 1990.]]

Ce patriote et communiste algérien, mérite un hommage particulier, à la fois en tant que Moudjahid de l’A.L.N (Wilaya 4) issue du M.A.L.G à ses débuts, pour tous ses travaux de qualité sur l’histoire de la guerre d’indépendance nationale (enseigné dans les académies militaires et universités du monde), et militant engagé pour une Algérie de progrès et de justice sociale.

Pour cet hommage on lance un appel à toutes les parties qui se sentiront concernées.[[L’idée de cet hommage a été émise tôt, mais les conditions n’ont pas permis jusque-là de la concrétiser, parce que on tenait à faire participer toutes les parties concernées. _ Je souhaite beaucoup de courage à Madame Téguia qui lutte contre la maladie,comme je salue Yacine et Tareq en leur disant que ce n’est que partie remise.]]

Oran, le 27 janvier 2013.

B. Lechlech

Chercheur-historien

.


Documents en annexe

pour accéder aux documents scanés,

cliquer sur les liens


1- Texte de M. Téguia joint au livre de A. Benzine ‘’ Le camp ’’.

page 133

pages 134 et 135

pages 136 et 137

page 138


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2- Photo du maquis avec le chahid Si Mohamed et d’autres compagnons d’armes.


3- Texte introductif à son ouvrage sur l’A.L.N en Wilaya 4.

document 3.1

document 3.2


4- Préface de M.Rebérioux à ce même ouvrage.

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document 4.2

document 4.3

document 4.4


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5- Photo du maquis en compagnie du chahid Si Mohamed et d’autres compagnons.


6- Extrait d’un ouvrage d’un ancien du M.A.L.G qui confond, espérons-le, le regretté M. Téguia l’historien décédé, avec M. Téguia l’ex. Ministre toujours en vie, et de surcroît qui est puisé du livre qui présente son auteur comme défunt!!

document 6.1

document 6.2


7- Expression maladroite de son auteur (le fils de Si Salah) sur le regretté M. Téguia dans son livre parlant du parcours de son père, et de l’affaire dite de l’Élysée.

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8- Archive relative à l’arrestation du regretté M. Téguia et d’autres progressistes qui seront malheureusement torturés par quelqu’un dont le passé est indigne de l’Algérie indépendante.

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L’ARMÉE, LA DÉMOCRATIE POLITIQUE ET LA SOCIÉTÉ EST-IL TROP TARD?

J’ai retrouvé un de mes articles publié il y a près de cinq ans au Soir d’Algérie du 30 juillet 2008. Il était titré:

[L’ARMÉE, LA DÉMOCRATIE POLITIQUE ET LA SOCIÉTÉ

EST-IL TROP TARD?
->557]

Il faisait écho à une étude parue le 24 juillet précédent dans Le Soir d’Algérie sous la plume de Mhd. Chafiq Mesbah intitulée
« Les ratages de l’ ANP ».

Mon article était une évocation rétrospective d’un problème essentiel des décennies précédentes, celui des rapports entre le politique et le militaire. Il garde son actualité en cette période de changements et d’interrogations dans la sphère géopolitique arabe.

Les résonances de ce problème sont encore plus grandes, en 2013 depuis l’intervention française au Mali et les agissements terroristes à In Amenas, à l’heure complexe de dangers accrus qui appellent des clarifications, des engagements plus résolus et conscients à tous les niveaux de la société, de l’Etat et du champ politique.
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Pour lire l’article, cliquer sur le lien (…)

Voir également sur socialgerie l’article

[“MALI – IN AMENAS

et LES RELATIONS ALGÉRO – FRANÇAISES”
->1079])


Références et Liens:


L’ARMÉE, LA DÉMOCRATIE POLITIQUE ET LA SOCIÉTÉ

EST-IL TROP TARD ?

“MALI – IN AMENAS

et LES RELATIONS ALGÉRO – FRANÇAISES”

INTERVENTION AU MALI : UN DÉBAT NÉCESSAIRE

Un éditorial polémique du Quotidien d’Oran

INTERVENTION FRANCAISE AU MALI: UN DÉBAT NÉCESSAIRE

Certains auront trouvé l’éditorial de M. Saadoune du Samedi 26 janvier trop rugueux, d’autres pas assez, envers le positionnement de Samir Amin sur l’intervention unilatérale française au Mali. Il est certain que le texte de l’économiste de renom a étonné nombre de ses lecteurs, par ce qu’ils considèrent comme des écarts injustifiés entre tactique et stratégie, inhabituels chez l’auteur aux analyses fines, pénétrantes et sans concession sur les méfaits de l’ultralibéralisme globalisé et ses implications néocolonialistes.

A ce titre, le mérite de l’éditorial du Quotidien d’Oran, en plus de sa précision dans la critique et sa vue d’ensemble, est d’inciter à débattre pour mettre les choses au point.

Il marque des repères salutaires pour une partie de l’opinion qui risque d’être vulnérable aux arguties opportunistes et penchants atlantiques des sociaux démocrates français ou de quelques courants d’opinion algériens perplexes ou dévoyés.

Au total, l’ensemble des chroniques de presse et des analyses, à l’instar de celle de Mohd Tahar Bensaada publiée dans Oumma.com [ [pdf_img2353right-doc2352-4.jpg [“Après l’opération d’In Amenas, les premières leçons”
Par Mohamed Tahar Bensaada – le 25 janvier, 2013->http://oumma.com/15578/apres-loperation-din-amenas-premieres-lecons?utm_source=Oumma+Media&utm_campaign=259c8d0e30-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email] ]] à propos de l’environnement régional et mondial menaçant pour l’indépendance algérienne, réactualisent le débat sur la nécessité et les modalités de la lutte contre le terrorisme, avec l’avantage que le contexte actuel et l’expérience acquise par les Algériens favorisent les clarifications.

En ce qui concerne les appréciations positives portées par l’éditorial sur mes positionnements passés ou actuels, je voudrais souligner que ces derniers expriment surtout, non pas des engagements personnels et conjoncturels, mais des convictions ancrées, partagées et intériorisées avec plus ou moins de bonheur par un large corps social et politique, par des acteurs engagés instruits par des expériences historiques heureuses ou malheureuses sous le régime colonial ou dans les facettes successives de l’Algérie indépendante.

Ces convictions de base, confirmées, remodelées et enrichies par les expériences collectives, je me suis souvent efforcé au fur et à mesure de les soumettre aux échanges, que ce soit avec mes compagnons de lutte nationalistes ou communistes partageant le même idéal ou avec l’éventail plus large de mes compatriotes de progrès dans leur diversité idéologique. Mon article au Soir d’Algérie d’il y a cinq ans à propos du militaire et du politique (L’ARMEE, LA DEMOCRATIE POLITIQUE ET LA SOCIETE), remis en ligne aujourd’hui, est un des jalons qui me parait avoir de fortes résonances avec les préoccupations actuelles liées à la vaste opération d’encerclement et de remise en cause de tous les acquis des luttes mémorables du peuple algérien depuis près de deux siècles.

Ce qui a été à mon avis le fil conducteur des prises de conscience les plus bénéfiques depuis les années quarante du siècle dernier, même si pour des raisons multiples elles sont restées en deçà de leur prise en charge massive par les générations militantes, c’est l’exigence suivante, toujours renaissante: le besoin permanent, comme une respiration irrépressible, de démocratie pour le mouvement de libération nationale, politique, économique, sociale et culturelle. Comme le soulignait la brochure collective « L’Algérie libre vivra » en 1949, la Démocratie sociale et politique est à la fois le moyen (levier puissant d’union et de mobilisation) et le but suprême de l’émancipation nationale et humaine. Proclamer ce besoin n’est que le début du long chemin pour le promouvoir et le défendre dans immédiat et le plus long terme. C’est la pierre de touche de tout projet et entreprise: voila qui nous remet en plein dans la grave conjoncture algéro-méditerranéenne et saharo-sahélienne.

HS, 27 janvier 2013


À GAUCHE, TOUT LE MONDE N’A PAS PERDU LA TÊTE!

par M. Saadoune

le 26 Janvier 2013

Le Quotidien d’Oran

éditorial

Samir Amin, économiste marxiste, a publié un texte alambiqué où l’on comprend que les islamistes, toutes tendances confondues, seraient une création des Occidentaux… et il aboutit à la conclusion qu’il faut soutenir l’intervention occidentale et donc française au Mali. Des présupposés à la hauteur de la conclusion! Et comme il faut bien quelques précautions de style, le ci-devant chantre du tiers-monde précise que cette intervention n’apportera pas la «réponse qu’il faut à la dégradation continue des conditions politiques, sociales et économiques non seulement du Mali mais de l’ensemble des pays de la région».

Cette prise de position, à laquelle rien n’obligeait en apparence l’économiste basé à Dakar, est bien entendu applaudie en Occident par les néoconservateurs de tous bords et les anti-islamistes sans nuances. De la droite extrême à la social-démocratie coloniale en passant par le communisme anti-arabe.

La posture procède directement du référentiel idéologique de la laïcité à la française, celle de l’anti-islamisme primaire.

Quand on schématise des réalités complexes et que l’on semble admettre que la contradiction principale au Mali opposerait la démocratie incarnée par le régime de Bamako à un mouvement théologique représenté par les mouvements touaregs et les organisations islamistes, on prend la responsabilité de souscrire à un processus de recolonisation.

S’il n’est pas question d’occulter les menaces posées par des groupes djihadistes – qui n’ont pas de cause réelle mais servent objectivement des drapeaux multiples -, il convient de s’interroger sur les enjeux réels du désastre malien, un État gravement déstabilisé depuis des années et méthodiquement placé dans une impasse empoisonnée.

L’appui apporté par Samir Amin à cette entreprise laisse d’autant plus perplexe qu’en France même, hors un unanimisme de façade, il ne manque pas d’hommes politiques et de penseurs pour contester l’argumentaire bateau que l’économiste franco-égyptien reprend avec un zèle étonnant.

Qu’un intellectuel se réclamant de l’héritage de Fanon puisse se sentir obligé de se mettre publiquement dans la même tranchée que des forces étrangères dont le rôle sur le continent est éloquent ne manque pas de surprendre. Mais confirme la stérilisation de la pensée et la perte de sens de nombreux intellectuels africains et arabes «matérialistes» dépassés par les évolutions de leurs sociétés.

Le hasard – agréable – a voulu qu’au moment même de la sortie de l’étrange épître de Samir Amin, l’Algérien Sadek Hadjeres, militant de gauche au long cours, livre une analyse (sur le site électronique de La Nation) d’une remarquable limpidité qui se nourrit d’une trajectoire militante, concrète.

Un regard qui puise sa force dans l’expérience réelle et historique des luttes anticoloniales et sociales des Algériens.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on retrouve entre Sadek Hadjeres et Samir Amin la même distance que celle qui sépare l’ancien secrétaire général du PAGS des idéologues de l’éradication responsables de l’annihilation de l’organisation communiste algérienne.

Face à ce qu’il faut bien appeler une guerre civile malienne, entretenue de l’extérieur, Sadek Hadjeres pose un regard réfléchi formé par l’expérience concrète des luttes anticoloniales.

On sort ainsi des contorsions théoriques aussi abstraites qu’inconsistantes pour confronter le réel…

Non à gauche, tout le monde n’a pas perdu la tête !


26 JANVIER 2013 – MONTRÉAL: HOMMAGE À SLIMANE AZEM

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HOMMAGE À SLIMANE AZEM

À l’occasion du 30ème anniversaire de la mort

du maître de la chanson kabyle Slimane Azem,

la fondation Tiregwa lui rend un hommage

le samedi 26 janvier 2013

avec un programme riche qui comprend 2 parties :

Première partie :

13h-17h (Entrée Gratuite )

Exposition photos

et projection d’un nouveau documentaire sur Slimane Azem

Conférence-débat

avec le Dr. Hacen Hireche, enseignant de langue et civilisation berbères à l’université de Paris VIII.

Le titre de la conférence est :

“Clin d’œil à Slimane Azem,

grand poète Si Muhend”

Lieu : La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

82, rue Sherbrooke Ouest, Montréal.

Métro : Place des Arts


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Deuxième partie :

19h-23h30

(Entrée 30$ Places limitées)

Spectacle :

Plusieurs chanteurs/chanteuses, poètes/poètesses et chorales d’enfants des écoles de Tamazight de ACAOH (Ottawa-Gatineau) et INAS (Montréal),

vont chanter et dire Slimane Azem.

Lieu : Théâtre Le Château 6956,

rue Saint Denis, Montréal.

Métro : Jean Talon


PROGRAMME

cliquer sur le lien

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POUR LA SORTIE EN SALLE DU FILM : « NOS ENFANTS NOUS ACCUSERONT »

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Voici une affaire qui nous concerne tous, SANS EXCEPTION!

La sortie en salle du film :

« Nos enfants nous accuseront ».

Pour que ce film sorte en salle

(film qui dénonce les méfaits

de la
mauvaise alimentation et des pesticides)

il faut qu’un maximum de personnes

regardent la bande annonce

dans les 2 jours qui suivent.

C’est le nombre de visites dans les 2 jours

qui fera emporter la
décision de sa mise en distribution grandes salles.

Faites le suivre rapidement, s’il vous plaît, à tous vos contacts

merci par avance.

Voici la bande annonce à visionner et à transmettre :

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http://www.idph-videos.com/nos-enfants-nous-accuseront.htm


Pour que Monsanto & Consorts ne soient pas leur futur..


LA REVOLUTION SANKARA À ESPACES MARX AVEC BRUNO JAFFRE

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Mardi 29 janvier 2013

de 19h à 21 h

Salle des conférences

6 avenue Mathurin Moreau

Métro Colonel Fabien

Dans le cadre de son cycle de rencontre

«Le retour de Marx et théories critiques»

Espaces Marx vous invite à la soirée :

LA REVOLUTION SANKARA

Une conférence de

Bruno Jaffre*

La conférence sera axée, sur le processus qui a permis cette révolution, les forces en présence, ses réalisations et ses limites objectives et subjectives, la personnalité de Thomas Sankara et son rôle de leader, l’actualité de sa pensée, son rapport au marxisme, les raisons de son assassinat, les retombées de cette expérience sur l’Afrique d’aujourd’hui et le mouvement altermondialiste.

*Auteur de

«Les années Sankara, de la révolution à la rectification» (1989)

«Biographie de Thomas Sankara. La patrie ou la mort» (2007),

et co-animateur du site www.thomassankara.net.

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Contact Patrick Coulon pcoulon@internatif.org


Infos-espaces-marx@espaces-marx.org

http://popu.pcf.fr/cgi-bin/mailman/listinfo/infos-espaces-marx-espaces-marx.org


MALI – IN AMENAS et LES RELATIONS ALGÉRO – FRANÇAISES

MALI – IN AMENAS

et LES RELATIONS ALGÉRO – FRANÇAISES:

Les peuples des deux rives pourront-ils, à l’encontre des aventures néocoloniales et djihadistes, faire prévaloir des solutions pacifiques dans l’intérêt mutuel de tous?

Au-delà des controverses touchant aux aspects tactiques et épisodiques de la grave conjoncture enclenchée au Mali et en Algérie, plus largement encore autour de la Méditerranée et du Sahel Africain, une question de fond ancrée dans les décennies précédentes interpelle l’ensemble des peuples, Etats et acteurs protagonistes de ces vastes régions.

Dans les rapports inévitables entre le militaire et le politique, quelle est la combinaison la plus favorable aux solutions de paix, de liberté, de justice sociale, de relations viables et vivables entre peuples et citoyens ? Plus exactement, quel impact sur les solutions selon que domine unilatéralement et arbitrairement l’une ou l’autre de ces options, sans égard aux conditions historiques et géopolitiques concrètes et aux légitimes aspirations des peuples et des citoyens ?Ce thème est abordé partiellement à l’occasion d’une activité associative à laquelle j’étais invité. Je n’ai malheureusement pu y participer directement pour raisons météorologiques et de santé, mais le débat est largement et pour longtemps présent dans l’opinion.

Sadek Hadjerès,

le 22 janvier 2013


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Je remercie d’abord l’association « Agir pour la Paix » de nous donner l’occasion de ce débat. Il est à la fois important en lui-même dans l’imbroglio de la conjoncture présente et il satisfera en même temps, par ce biais de l’actualité, votre intérêt à mieux connaître plusieurs problèmes vécus par l’Algérie avant, pendant et après l’indépendance.

Votre association sait à quel point sont complexes et difficiles les efforts et les luttes pour instaurer et défendre les solutions pacifiques sur la voie de la liberté et de la justice sociale.

Cela se confirme une fois de plus au moment où l’Algérie, peuple et gouvernants, s’efforce de sauvegarder sa souveraineté nationale sur son territoire, son indépendance de décision et ses richesses vitales. En un mot un ensemble de conquêtes arrachées dans la douleur, constamment menacées et remises en cause depuis l’indépendance, et qui lui ont permis de survivre en dépit de sérieuses faiblesses et régressions politiques et sociales internes. Aujourd’hui, le peuple algérien est à nouveau confronté à de graves atteintes et menaces régionales dans lesquelles se conjuguent les visées néocoloniales sur le Sahel africain, les assauts des formations djihadistes aux accointances multiples, et des stratégies mondiales ultralibérales exacerbées par le tourbillon d’une crise financière et économique structurelle.

Mali et In Amenas

Les réactions à la désinformation

L’analyse nécessaire

Pendant le déclenchement de l’intervention française au Mali et la prise terroriste d’otages à In Amenas, on a vu dominer dans la communication et les débats publics, les réactions de caractère émotif ainsi que les motivations subjectives ou exclusivement idéologiques, partisanes, sans le recul et le complément nécessaire d’une analyse sérieuse.

Que ce genre de réactions et proclamations spontanées se produisent chez des gens et des milieux soumis à désinformation, face à des dangers vrais ou supposés, cela se comprend. On comprend aussi qu’elles soient sciemment exploitées et amplifiées par les ennemis des droits de l’Homme et des solutions politiques pacifiques.

Mais aujourd’hui, une fois dépassés les moments de stress collectifs et de confusion les plus aigus, il devient plus facile de concentrer l’attention sur la substance et la racine des évènements, leur contenu économique, social et géopolitique. En un mot les enjeux objectifs véritables, qui éclairent les comportements des acteurs bien mieux que leurs proclamations médiatiques.

Ainsi, il est plus facile de dépasser les illusions, les généralités, les amalgames faciles et procès d’intention, les slogans dont abusent ceux dont l’intention est de faire le contraire de ce qu’ils cherchent à faire croire.

Ils parleront de lutte contre le terrorisme en général en le réduisant aux actes visibles, en eux-mêmes inacceptables et devant être fermement et promptement neutralisés par les services de protection concernés.

Mais ils se gardent de définir et analyser les dessous de ces actes, de s’interroger sur leurs commanditaires maffieux, financiers ou étatiques, les raisons économiques, sociales et politiques du développement et des instrumentalisations de ce phénomène terroriste, les intérêts qu’il sert objectivement ou inconsciemment, la meilleure façon de le combattre, l’isoler et l’extirper comme mode de règlement des problèmes posés aux sociétés et aux Etats.

Au lieu de combattre vigoureusement et intelligemment des agissements terroristes concrets et bien identifiés, on verse en connaissance de cause dans des amalgames idéologiques terrifiants à propos du grand diable vert de l’islam, comme on le faisait avec le grand diable rouge du communisme, l’essentiel étant de maintenir la lourde chape de l’oppression et de l’exploitation.

Ce qui, entre parenthèses, n’empêche pas les croisés islamophobes de mendier les milliards de pétrodollars et de pactiser avec les potentats et fourriers saoudiens et qataris du fondamentalisme intégriste, leur précieux allié chargé de déstabiliser tour à tour les contrées du Maghreb et du Machreq, afin d’y établir des contrefeux à toute avancée possible des processus démocratiques.

Instruit par le passé

Je vous parle d’expérience: quel combattant anticolonialiste pourra-t-il oublier comment nous algériens indépendantistes étions diabolisés par les gouvernants socialistes ou droitiers français qui nous traitaient de fellagas, musulmans fanatiques et terroristes, passibles de la torture et de la guillotine.

Ils avaient comme aujourd’hui plein la bouche et les colonnes de journaux du grand idéal de Démocratie, de la mission dévolue à la France de nous démocratiser et civiliser alors que depuis plus d’un siècle et pas plus tard que les années précédant l’insurrection, ils avaient fourni à l’opinion mondiale l’exemple devenu proverbial des «élections à la Naegelen», du nom du gouverneur général qui avait falsifié massivement, par une répression sanglante et sans vergogne les élections à l’Assemblée algérienne de 1948, ce qui a définitivement fermé aux yeux d’une majorité d’algériens la voie des réformes pacifiques.

Ces gouvernants prétendus de gauche aimaient parler de paix en général, la leur, celle fondée sur le sous-développement et les inégalités sociales et civiques, les prisons et les cimetières, tandis qu’au nom de la «pacification» ils alimentaient les feux de la guerre.

Ainsi procéda Guy Mollet en 1956, lorsqu’élu sur la vague d’un programme électoral de paix en Algérie et disposant d’une bonne majorité parlementaire, il intensifia deux mois plus tard le branle-bas de guerre après avoir cédé aux pressions des militaires revenus du Viet Nam et des colons ultracolonialistes qui venaient de le chahuter à coups de tomates à Alger.

Comme vous le voyez, la confusion, les méfiances et les contentieux à déblayer restent encore lourds dans les opinions, même lorsqu’elles sont de bonne foi et de bonne volonté des deux côtés de la Méditerranée.

C’est pourquoi entre autres, à propos du Mali et d’In Amenas, les voix ont été nombreuses à tenter de culpabiliser l’Algérie pour les propositions constructives de ses gouvernants visant depuis des mois à régler progressivement la grave crise malienne.

On voudrait la punir pour le sage refus de sa diplomatie de s’associer aux solutions guerrières et aventuristes dans lesquelles on a cherché à l’entraîner, y compris en utilisant les prétextes suspects du «Terrorisme», dont la nouvelle flambée à point nommé sur une partie ultrasensible des territoires du Sud algérien mérite plus ample investigation.

Comme dans la fable des animaux malades de la peste, l’Algérie qui dérange avec sa politique extérieure de pacifisme africain (pourtant parfois flottante) est désignée comme la responsable de tous les maux.

On ne peut s’empêcher de penser aux incitations suggérées par de bonnes âmes à propos de la situation actuelle en Grèce: le porte parole du Fonds Monétaire International décrète sans rire que la grave crise grecque est provoquée par le mouvement Syriza, coupable de refuser et cautionner la politique d’austérité menée par les instances internationales et la troïka intérieure des partis de Grèce soumis aux diktats ravageurs.

Il ne s’agit pas évidemment de rester braqué sur le passé comme si ce dernier devait fatalement se répéter. Mais instruits par ce passé, quel regard objectif et critique pouvons-nous porter sur les derniers évènements, nous algériens et français aspirant à la paix, à la liberté et au progrès social, travailleurs et autres couches sociales des deux pays qui gagnerions à défendre ensemble les intérêts mutuels légitimes de nos peuples et de nos États?

Assurément, ces évènements reflètent un concentré des problèmes multiples hérités des décennies d’Histoire écoulées, tout en étant un creuset aux conséquences futures importantes autour de la Méditerranée, avec les particularités inhérentes à chacune des deux rives.

Du côté sud, nous avons les peuples du monde arabe qui ont été secoués par les tempêtes récentes (terme que je préfère à celui approximatif et trompeur de printemps), ainsi que ceux d’une Afrique noire à l’économie précaire et ballotée par l’instabilité politique.

Du côté nord, c’est l’Europe et plus généralement le monde dit occidental où l’onde de choc de la crise capitaliste mondiale et les politiques d’austérité exercent leurs ravages et accroissent les angoisses. En fait, si on en croit les données et indicateurs d’analystes fiables tels que ceux du GEAB 20, le tableau pour tous les continents est dominé par l’imminence de remous géopolitique sans précédent à partir de ce printemps 2013.

Sur cette toile de fond, que nous disent quelques traits récents significatifs de la partie dangereuse et hasardeuse qui se joue autour du Mali et dans la région sahélo-saharienne?

Durant de longues semaines, la diplomatie française

s’efforçait de cacher les plans d’intervention militaire à très brève échéance en faisant mine de souscrire aux recommandations algériennes qui ont reçu l’aval des instances de l’ONU. Celles-ci consistaient à poursuivre et soutenir les efforts en vue de solutions pacifiques et négociées entre tous les acteurs de terrain au Mali et dans la région, sans exclure en cas d’échec une intervention soumise à conditions et contrôle collectif.

Nul n’ignore que malgré cela, les tentatives françaises au grand jour ou souterraines se sont intensifiées auprès de la CEDEAO et des acteurs maliens visant à les dissuader d’appliquer cette orientation et à se tourner vers l’option militaire comme la seule possible.

Sur cette lancée dans la tradition de la Françafrique, l’avancée de formations djihadistes vers le Sud malien dont les instigateurs et les dessous restent à éclaircir, a été une tentative de légitimer et précipiter une intervention militaire unilatérale déjà longuement préparée, avec l’espoir que ce fait accompli consacre au leadership français un soutien international assez large.

Cette manœuvre a des similitudes frappantes avec celle pilotée par Sarkozy en Libye, qui avait exploité les stupides menaces de Qadafi sur les habitants de la ville contestataire de Benghazi, pour contourner les instances de l’ONU et transgresser l’esprit et la lettre des résolutions du Conseil de Sécurité.

En fait, comme en Libye, la menace des groupes djihadistes maliens pouvait être bloquée sans menace réelle sur le sud du pays en attendant des mesures régionales et internationales plus consensuelles. Mais cela ne correspondait pas aux projets français réels tels qu’ils ont été rapidement confirmés par de multiples déclarations de la présidence et d’autres commentaires autorisés, à savoir la conquête et le contrôle de tout le territoire malien.

Le flou et les manipulations secrètes continuent à être, à cela rien d’étonnant, l’arme privilégiée des entreprises néocolonialistes, au mépris des usages et du droit international.

L’étape suivante pour sortir de l’isolement international auquel se heurtait dès le début l’entreprise guerrière, ce fut – par coïncidence bizarre ou planification synchronisée – la tentative par le biais de commandos terroristes, d’internationaliser le harcèlement et l’encerclement d’une Algérie récalcitrante à se joindre au brigandage.

Ce rôle fut dévolu à l’incursion à point nommé à In Amenas du groupe djihadiste de Belmolkhtar, au sujet duquel les opinions de tous pays sont dans l’attente d’informations sur les dessous encore opaques d’une affaire qui a probablement peu de secrets pour les services spéciaux des pays les mieux outillés en ce domaine.

En fait, de nombreux secteurs des opinions tant en Algérie qu’en France, travaillés par les rumeurs, les accents propagandistes et la désinformation, ont raison d’être perplexes sur les mobiles, les raisons de certains comportements à leurs yeux déroutants tant du côté des autorités françaises qu’algériennes.

Du côté français, il est assez vite apparu, que les raisons d’urgence sécuritaire initialement invoquées visaient de façon préméditée l’objectif de «reconquête totale du Mali». Il s’agissait surtout en fait de prendre de vitesse les partenaires européens et occidentaux dans l’UE et l’OTAN, à la fois comparses et rivaux qui furent tenus le moins informés possible de la décision française. On comprend leur mauvaise humeur et leurs réticences à s’aligner sur l’aventure pilotée par Hollande en posture de chef de guerre.

Ces calculs nous ramènent aux compétitions féroces sur le terrain et dans les chancelleries qui opposaient au cours du XIXème siècle les puissances européennes pour le dépeçage colonial de l’Afrique aboutissant au pacte de brigandage du “Congrès de Berlin de 1895” de triste mémoire. Cela fait penser aussi, une vingtaine d’années plus tard, au démantèlement au siècle suivant du Proche et Moyen Orient arabes, jusque là sous administration ottomane – à partir des accords anglo-français “Sykes Picot.”

Les mœurs coloniales ont survécu avec les mêmes oripeaux de mission civilisatrice, les mêmes arguties et artifices de langage qui furent ceux des gouvernants de la France royaliste ou républicaine, toujours pressés d’évacuer et compenser leur discrédit intérieur et les mécontentements sociaux et populaires par des fuites en avant extérieures.

Aujourd’hui François Hollande prolonge au Mali les coups de force aventuristes de Sarkozy en Côte d’Ivoire, Libye et Syrie pour des raisons à la fois internes et de stratégie internationale.

En perte de vitesse dans l’opinion par sa politique d’austérité envers les couches les plus vulnérables, il souhaiterait compenser la fragilité de l’économie française par un pillage accru et pérennisé des ressources africaines.

Prétendant que la France n’a pas de visées économiques sur un Mali soi-disant pauvre mais pourvu notoirement d’un sous-sol fabuleux encore peu exploité, il vise en fait un positionnement stratégique malien qui garantirait la sécurité de l’exploitation des gisements sahéliens tels que ceux d’uranium du Niger que le monopole de Areva, selon diverses sources, paye au quart de son prix mondial, cependant qu’une part infime est allouée aux couches bureaucratiques nigériennes inféodées, le reste de la population, notamment touarègue, livré à une misère et une pollution radioactive massives.

Cette stratégie n’hésite pas à attiser les divisions ethniques africaines, autant que la désinformation et la passivité d’une grande partie de l’opinion française anesthésiée par des décennies de rente coloniale et les préjugés du «racisme ordinaire».

Venons-en maintenant aux questionnements du côté algérien.

Comment comprendre que les projets et déplacements d’une organisation terroriste, dont l’existence et nombre d’activités sont en principe bien connues ou prévisibles, ait échappé à la vigilance des services concernés dans une période et sur un territoire aussi sensibles avec les menaces multiformes surgies depuis le Mali.

Dans le même ordre d’idées, que signifie exactement l’accord donné au survol de l’espace aérien algérien? N’aurait-il pas été mieux compris si les autorités algériennes, au lieu d’être enfermées dans un silence ressenti comme un outrage par les citoyens qui l’ont appris de la bouche des gouvernants français – l’avaient publiquement soumis à conditions en exigeant des objectifs limités de l’opération malienne, sans accepter que cet accord soit illimité et par conséquent prisonnier des plans néocolonialistes comme le prétendent les sources françaises?

Étonnant de la part d’un des pays qui restent parmi les plus attachés de la région au principe de souveraineté, au moins par les déclarations et par certaines positions qui tranchent avec l’alignement et la soumission poussée de nombreux régimes arabes aux plans atlantiques du «Grand Moyen Orient» ou de «l’Africom».

Ces inquiétantes zones d’ombre ne seraient-elles pas, sous réserve d’informations souhaitables, seulement la partie émergente de l’énorme iceberg constitué par certains lourds problèmes intérieurs algériens préoccupants?

On connaissait déjà, sur des questions stratégiques importantes, quelques exemples révélateurs des méfaits de l’autoritarisme antidémocratique et de la corruption massive engendrée par un système compradore.

Ainsi il y a quelques années, au temps du ministre Chekib Khellil approuvé par le président Bouteflika, les Algériens découvraient la mise en danger stupéfiante des acquis de la nationalisation des hydrocarbures, si grave qu’elle fut en partie désavouée au moins temporairement. Tout récemment encore, la nouvelle expression de ces reculs dans l’accord donné en catimini à l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste sahariens, au sujet duquel on attend toujours des informations claires et convaincantes.

Autant de signes de la méconnaissance et du mépris affichés envers la participation démocratique de la société, alors que cette participation, réprimée de toutes parts, est le facteur décisif pour la cohésion et l’efficacité nationales, face aux chantages des ennemis d’une solide souveraineté algérienne.

Aucun doute que si les autorités du pays s’étaient appuyées sur une volonté et une vigilance populaires démocratiquement et massivement exprimées, les plans de déstabilisation et d’isolement de l’Algérie auraient eu de bien moindres chances de réussir.

On peut tout aussi bien affirmer que les carences de la vie associative et des organisations dans la société et le champ politique, en partie à cause des entraves et de la répression officielles, n’ont pas permis à la base populaire et citoyenne de se mobiliser pour jouer un rôle bénéfique capable de peser sur les orientations de politique générale et internationale du pays.

Trop souvent, les faiblesses du consensus national et de la démocratisation sont imputées aux seuls pouvoirs, qui en assument effectivement la plus grande responsabilité.

Mais les acteurs sociaux et politiques présents au sein de la société ont eux aussi les yeux trop souvent rivés sur les jeux de pouvoir, les illusions quant aux changements par le seul « sommet». Ils s’interrogent et se mobilisent peu sur les moyens à mettre en œuvre pour élever les capacités d’influencer, participer et prendre en mains la part la plus grande qui leur revient démocratiquement dans les processus d’orientation, de décision et de contrôle.

Pourtant, et c’est un bon signe par rapport aux régressions constatées, la société et les organisations sociales font preuve d’élans mobilisateurs de plus en plus conscients contre l’austérité et les injustices sociales, pour des solutions bénéfiques aussi bien aux populations qu’à l’intérêt national.

La réaction dominante de la part des pouvoirs est la répression ou des mesures démagogiques sans impact profond sur les problèmes posés.

Voila ce qui rend plus impératifs des efforts plus grands de la part des forces politiques progressistes de toutes obédiences et plus encore celles qui se déterminent sur des bases de classe claires, pour accompagner et soutenir les luttes sociales en cours dans leur contenu revendicatif et de propositions constructives. Seule façon aussi de mettre en échec les entreprises de corruption ou de division et d’aiguisement des conflits ethnicistes et communautaristes jusqu’ leur militarisation artificielle.

On se trouve en vérité face au problème crucial de l’Algérie depuis les débuts tourmentés de l’indépendance avec la grave crise de l’été 1962. Cet évènement fondateur malheureux marqua le début effectif du détournement de la perspective démocratique et sociale, celle proclamée par l’insurrection nationale de novembre 1954. L’objectif formel, l’indépendance du pays par rapport au joug colonial dans ses formes les plus brutales, avait été réalisé sans le contenu de citoyenneté qui aurait pu lui donner son plein sens. La république démocratique et populaire, inscrite au fronton des bâtiments et sur les documents officiels n’a connu, dans son contenu politique et social, une existence tendancielle, fragile et sabotée que durant une courte période, avant de subir sa plus grande régression dans la décennie noire des années 90. Celle-ci a accéléré l’expansion de l’autoritarisme et de la corruption devenant systémiques.

Le rapport entre le militaire et le politique

La question est posée: à quelles conditions se fera une convalescence digne des grands espoirs et de l’héroïsme collectif naguère déployés contre l’esclavage colonial.

L’une des conditions primordiales est que la société algérienne, ses institutions et ses forces politiques prennent en charge positivement les rapports entre le militaire et le politique. Ce problème crucial a traversé les étapes historiques successives de l’Algérie. Le rapport entre le militaire et le politique a été vécu et géré tantôt de façon synergique et constructive, tantôt antagonique et contre-productive.

En illustrer les diverses manifestations successives, depuis la conquête française au 19ème siècle, était le thème que j’assignais à mon intervention avant que surviennent les évènements récents liés au Mali. Je vous en exposerai les éléments déjà préparés, soit dans le débat, soit ultérieurement.

Sadek Hadjerès

22 janvier 2013


L’INVASION DU MALI UNE OPÉRATION POUR LA RECOLONISATION DE L’AFRIQUE

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Auteur: Alexander Mězjajev

Source: fondsk.ru

Jeudi 17 janvier 2013

Depuis le 11 janvier 2013 une intervention méthodique de l’impérialisme occidental se déroule dans une autre partie de l’Afrique. Cette fois-ci, à nouveau en utilisant le Conseil de Sécurité de l’ONU trompé. La conquête du Soudan a été réalisée en séparant la petite partie sud riche en pétrole du reste pauvre du pays. Le contrôle des régions pétrolières du Nigeria a été décidé par la Cour internationale de Justice . Celui de la Libye et de la Côte d’Ivoire a été assuré par une intervention militaire directe sur la base des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Les méthodes différent mais l’objectif est le même – la recolonisation de l’Afrique, la conquête de ses ressources naturelles et de ses marchés et l’arrêt de sa coopération avec la République populaire de Chine.

Lors de l’intervention au Mali, la communauté impérialiste, dans son entreprise de justification des interventions visant à contrôler l’opinion publique mondiale, s’efforce d’éviter toutes les erreurs commises dans les agressions contre d’autres pays d’Asie et d’Afrique. La guerre de l’information qui accompagne les campagnes de guerre de l’impérialisme lui a permis d’asseoir l’idée que l’impérialisme s’est levé pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Ce n’est pas du tout ça. Il existe toute une série de facteurs qui confirment que cette intervention ne diffère pas des précédentes.

Les groupes terroristes dans le nord du Mali ne sont pas nés ces deux dernières années. Ils ont été crées au su et au vu des services secrets des puissances impérialistes et avec leur soutien, des décennies durant.

La situation n’est devenue explosive que lors de l’intervention contre la Libye, et surtout après son achèvement et le renversement de Mouammar Kadhafi. Les armes ne sont pas parvenues au Nord du Mali, par hasard. Il existe de nombreuses preuves que les transferts d’armes ont été effectués avec l’aide de la France.

L’analyse de l’évolution des événements en 2012 suggère que l’ensemble du processus a été une action parfaitement préparée, axée sur l’acceptation par l’opinion publique de l ‘«inévitabilité d’une intervention militaire. »

Ce fut d’abord le vol soigneusement préparé puis exécuté des armes libyennes et leur livraison aux tribus touaregs dans le but ensuite de les pousser à commencer les actions militaires. Cependant les Touareg se sont vite rendu compte qu’ils ont été manipulés et ont commencé à se distancer progressivement de l’indépendance précédemment déclarée.

Le Mouvement national pour la libération de l’Azavad (NHOA) a déclaré que «la Déclaration d’Indépendance de l’Azavad était simplement une tentative pour susciter l’intérêt de la communauté internationale sur le sort de la population dans le nord du pays » et a exprimé sa volonté d’agir. Après, les forces d’Al Qaida et ses organisations « AQMI » (Al – Qaïda Maghreb islamique) et « MUJAO » (Mouvement pour l’Unité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), ont attaqué le MNL Azawad c’est une véritable provocation des organisateurs. Par ailleurs, même l’organisation islamiste Ansar Dine (Défenseurs de la Foi) avait annoncé sa volonté d’agir.

Lors de la réunion à Ouagadougou, au Burkina Faso, Ansar Dine a abandonné «la violence, l’extrémisme et le terrorisme », et s’est engagé à lutter contre la violence aux frontières Cet engagement a été qualifié de trahison par les deux groupes islamistes Aqmi et Mujao qui ont commencé à le combattre.

En Novembre 2012, Aqmi et le Mujao ont engagé des combats contre le MNLA. À la fin du mois de Novembre, les forces de Ansar Dine sont entrées dans la bataille contre le Mujao au sud-ouest de Tombouctou. Je mentionne cette description détaillée afin qu’on puisse comprendre la complexité de l’organisation de la stratégie des services secrets occidentaux, dont le but était de déstabiliser le Mali et de créer des prétextes pour une intervention armée.

Les médias occidentaux s’efforcent maintenant d’imposer à l’opinion publique l’idée que les groupes terroristes sont concentrés dans le nord du Mali, pour rejoindre les formations armées , ce qui est vrai, s’est jointe à eux, même la tristement célèbre « Boko Haram », nigériane, mais ils évitent de dévoiler la nature de ce regain de combats, utilisés comme prétextes pour une intervention militaire.

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus d’un demi-million de réfugiés ont quitté l’espace des combats. La catastrophe humanitaire a frappé non seulement le Mali, mais aussi les pays voisins. En c’est précisément ce qui était visé et qui devait être atteint. Pour souligner plus fortement l’effet, des mosquées ont été détruites à Tombouctou et dans d’autres centres historiques du Sahara. Tout s’est déroulé dans un seul but : choquer la communauté internationale et obtenir un soutien pour une intervention militaire.

Après le coup d’état, rapidement a commencé à se propager l’idée d’une intervention militaire. Les représentants du nouveau gouvernement ont demandé l’intervention militaire des Nations Unies et ont déposé une plainte auprès du Tribunal pénal international. Pendant ce temps, au niveau de la direction du Mali, des conflits se manifestaient au sujet de la conception de l’intervention militaire. S’opposaient propositions d’aide de l’Occident et missions purement militaires des Etats africains. En particulier, ces conflits sont devenus la cause de l’échec de la tentative de coup d’Etat d’Avril puis celle de Décembre dernier, lorsque l’armée a renversé le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra. Ce n’est pas un hasard si le Conseil de sécurité a fermement condamné « l’ingérence continue de l’armée et de la sécurité dans les activités du gouvernement malien de transition et a souligné qu’il était prêt à imposer des sanctions contre ceux qui troublent l’ordre constitutionnel.

Tout particulièrement, dans ce contexte, il est nécessaire d’évaluer le coup d’Etat au Mali de Mars 2012. A l’époque, quelques jours avant les élections présidentielles, le président Amadou Toumani Touré, connu sous le sigle ATT était renversé. L’absurdité de ce coup d’Etat est que ATT n’était pas candidat pour un autre mandat, mais il était un adversaire de l’intervention militaire de l’Occident.

Le Conseil de sécurité ne s’est pas dressé contre les terroristes islamistes d’Al-Qaïda, mais contre l’armée et la sécurité du Mali.

À la fin, le 20 décembre 2012, le conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2085, qui a approuvé l’intervention militaire au Mali. La Résolution a autorisé l’envoi d’une mission militaire- Mission d’appui international au Mali, dirigée par des Africains qui sera composée de 5.000 membres de l’armée malienne et de 3.000 membres des Etats de l’Organisation des Nations Unies.

La conception de l’opération a été développée par le Gouvernement du Mali et les partenaires et a été approuvée par l’Union africaine et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).

Qui sont les partenaires au Mali ? Etats-Unis, la France, l’Allemagne, le Canada, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger.

Le début Janvier a été marqué par une démarche apparemment « illogique » d’Al-Qaïda, dont les forces ont commencé à marcher sur le Sud et ont occupé le 7 janvier la ville de Kona. Kona se trouve exactement sur la frontière entre le nord et le sud du Mali. Cela marque le début d’un engagement contre une région où vit la plus grande partie de la population du Mali.

Si cette opération devait avoir pour le leadership d’Al-Qaïda un sens, elle aurait du se réaliser à l’adoption de la résolution 2085, par exemple, après une série de réunions à Bamako ou à un autre moment approprié pour l’AQMI.

Or, les opérations offensives ont commencé immédiatement après l’adoption de la résolution de l’ONU autorisant une action militaire. Cela confirme qu’il s’agit d’une provocation préméditée qui devait précipiter l’envoi immédiat de troupes. Dés le soir du 10 janvier Dionkunda Traoré qui exerce les fonctions de Président du Mali, proclamait la mobilisation et l’état d’urgence et dès le 11 janvier, les troupes françaises débarquaient au Mali. Les médias occidentaux ont essayé de camoufler cette démarche en mettant en exergue la participation des armées du Sénégal et du Niger, dont les troupes ont également débarqué, mais celui qui joue le rôle de premier plan est tout à fait évident, indépendamment du fait que c’était déjà clair le jour de l’adoption de la Résolution 2085, quand le ministre des Affaires étrangères du Mali a remercié tous les membres du Conseil de sécurité et en particulier les représentants de la France.

Cependant que la décision de la CEDEAO d’engager immédiatement les opérations de la mission n’a été rendue publique qu’après l’annonce que la mission militaire française a déjà commencé les opérations au Mali. Les Français ont donc commencé l’intervention militaire quand les troupes des Etats africains n’étaient pas physiquement présentes au Mali.

Une excellente opération d’information

« L’intervention militaire internationale au Mali » n’a qu’un seul défaut – il manque une explication compréhensible cohérente de l’activité d’Al-Qaïda – Aqmi dans les pays du Maghreb islamique. Les Médias imposent les affirmations quant aux tentatives d’Al-Qaïda de déployer ses forces dans le nord du Mali et d’y créer une base permanente. Il est connu depuis longtemps qu’Al-Qaïda y était implantée durant toute la dernière décennie et tout le dispositif mondial de lutte contre le terrorisme a laissé ce groupe terroriste inaperçu (au moment où tous les satellites militaires du monde sont en mesure d’enregistrer un objet au sol de dimensions plus petites qu’un pistolet). Le fait qu’Aqmi n’a commencé ses opérations que maintenant, confirme qu’il s’agit d’une provocation planifiée qui devait être utilisée pour une intervention militaire immédiate au Mali.

Le début de l’année 2013 est ainsi marqué par une nouvelle opération spéciale pour la recolonisation de l’Afrique. Ses principaux acteurs sont les Etats-Unis et la France qui tentent par la force militaire brute d’empêcher l’expansion économique de la République populaire de Chine. Le Mali, comme la plupart des pays africains, fait partie des pays riches en matières premières alors que sa puissance politique et militaire est négligeable.)

Mais il est nécessaire de reconnaitre que l’impérialisme s’est, cette fois-ci, épargné les erreurs commises dans la guerre de l’information lors de l’intervention en Libye et en Côte-d’Ivoire en arguant qu’il s’agissait d’une intervention préventive pour prévenir les catastrophes humanitaires et promouvoir la liberté et les droits de l’homme. Aujourd’hui, il est difficile que quelqu’un s’oppose à l’affirmation que l’opération militaire des forces des Nations Unies est inévitable.

Le pays a été confronté à un choix difficile: les islamistes ou impérialisme? L’intervention internationale le Mali va la payer avec sa souveraineté et ses colossales ressources naturelles. Selon les dires du «socialiste» F. Hollande, les troupes resteront au Mali aussi longtemps que nécessaire.

Ce n’est pas par hasard que le président renversé Amadou Toumani Touré, disait que: « Paris est plus dangereux que Tombouctou »

L’Afrique a toujours été et demeure un polygone d’expérimentation des scénarios militaires et politiques les plus divers. C’est pour cela que, non seulement l’Afrique, mais aussi la Russie devraient accorder une attention au scénario de mise en œuvre réussi ( jusqu’à maintenant) de l’intervention militaire dans un pays dans lequel avait été, auparavant, artificiellement paralysé le pouvoir politique dans le but de le « libérer des islamistes. « Compte tenu des efforts de l’Occident visant à discréditer les dirigeants actuels de la Russie et de soutenir la construction de groupes terroristes islamistes opérant dans le Caucase du Nord et la région de la Volga, il est nécessaire d’accorder une attention particulière à cette démarche.

Auteur: Alexander Mězjajev

Source: fondsk.ru


SAHARA – AFRIQUE : NOUVEL EL-DORADO? POUR QUI et à QUEL PRIX ?

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SAHARA – AFRIQUE :

NOUVEL EL-DORADO

POUR QUI

et à QUEL PRIX ?

Il ne s’agit ici que d’une ébauche de liste de documents et vidéos, qui mettent en relief les eldorados sahariens imaginés de loin par les «nantis» et la réalité de la dégradation des conditions de vie des peuples sur place…

Actuellement les pillages monstrueux (uranium, or, pétrole…) des richesses du Sahara et de l’Afrique, agressent trop souvent les populations entraînées dans un déni de soi et dans la misère.

Du temps de l’Afrique coloniale, et même après, les expérimentations anciennes menées au Sahara (armes chimiques, essais nucléaires…) sont une caricature de l’agression dont ont été victimes les peuples sahariens…

Tous ces documents sont très facilement accessibles sur le Web, et il est plus difficile à tout un chacun d’ignorer ces faits…

M&S-R


MALI: L’OR – “L’or nègre” Livre de Camille de Vitry (avec les ressortissant-e-s de Sadiolaédition tahin-party.org.


NIGER: L’URANIUM “Niger, la bataille de l’uranium” – vidéo documentaire sur le lien entre la rébellion au nord, l’Etat du Niger et AREVA – le 30 octobre 2012.


NIGERIA: LE PÉTROLE “Le sang du Nigéria” spécial Pétrole Africain – Vidéo documentaire – Thalassa – 31 mai 2011.


ANNÉES 1935 à 1978 – B2-Namous – ALGÉRIE: base militaire française «secrète» – ESSAIS D’ARMES CHIMIQUES: Vidéo documentaire de 13′ 13, mis en ligne le 21 mai 2012; «Quand la France testait des armes chimiques en Algérie »article de Vincent Jauvert, des 23-24 octobre 1997 – Le Nouvel Observateur; ESSAIS CHIMIQUES DE OUED NAMOUS (BÉCHAR)Les victimes oubliées d’une raison d’état El Watan, 14 juin 2009 …


ANNÉES 1958 à 1962: REGGANE – base militaire française – ESSAIS NUCLÉAIRES EN ALGÉRIEvidéo documentaire : “Vent de sable, le Sahara des essais nucléaires”


MALI

L’OR

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[

L’or nègre

Livre

de Camille de Vitry

avec les ressortissant-e-s de Sadiola

http://tahin-party.org/de-vitry.html

->http://tahin-party.org/de-vitry.html]

“En 2002 et 2003, Camille de Vitry avait recueilli le témoignage des habitants de Sadiola au Mali…

Ses films ont révélé un mode inimaginable d’exploitation de l’or, responsable de graves problèmes sanitaires et qui repose sur des conditions de travail insupportables…”

Dans son livre elle rappelle que son attention avait été attirée par le fait que les femmes qui restaient au Mali dans des zones proches de la mine d’or de Sadiola étaient devenues stériles et victimes de plusieurs maladies dont des fausses couches à répétition, alors que les animaux mourraient autour du bassin des boues.[[Plusieurs témoignages font en effet état de maladies, dont la cause exacte reste inconnue de nous à ce jour, mais qui pourraient s’assimiler à des intoxications au cyanure, à l’arsenic et à des métaux lourds.]]

Le livre raconte l’enquête de Camille de Vitry, aidée par François-Xavier Verschave, et de nombreuses associations: Association
des ressortissants de Sadiola en France (ARSF), Survie, Sherpa, etc. et les différentes démarches entreprises notamment par les associations locales de Sadiola, qui finalement pourront se faire entendre, et obtenir des mesures environnementales plus correctes, et viables.

http://tahin-party.org/textes/l-or-negre.pdf

pour commander le livre en ligne (5 euros)

cliquer sur le lien
http://tahin-party.org/commander.html

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NIGER

L’URANIUM

URANIUM_AREVA_NIGER.jpg

[

Niger, la bataille de l’uranium

imédiaGroup Niger•

Publié le 30 oct. 2012

Documentaire sur le lien entre la rébellion au nord, l’Etat du Niger et AREVA.

http://www.youtube.com/watch?v=HpxzaGgGsvo

->http://www.youtube.com/watch?v=HpxzaGgGsvo]

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NIGERIA

LE PÉTROLE

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[

Le sang du Nigéria

Spécial Pétrole Africain

Thalassa

http://www.youtube.com/watch?v=_KBzfoHx7JI

->http://www.youtube.com/watch?v=_KBzfoHx7JI]

Le sang du Nigéria

Spécial Pétrole Africain
Thalassa

Publié le 31 mai 2011

Documentaire sur l’exploitation des richesses de l’Afrique.

Une plongée dans l’enfer du Delta du Niger.

Emission de Thalassa, enquête de Philippe Lespinasse

Une production Grand Angle Productions

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ANNEES 1935 à 1978

B2-Namous

base militaire française « secrète »

essais d’armes chimiques

extrait de la vidéo : … Le centre B2 à Namous … nécessite des recherches approfondies et des investigations … une page d’histoire on ne peut plus douloureuse et amère vécue par le peuple durant le colonialisme français qui n’a eu pitié ni des gens, ni de la terre, encore moins de la faune et de la flore…

B2_Namous_2.jpg

[

B2-Namous

MuzikDz

http://www.youtube.com/watch?v=uKJyDxz5AN8

->http://www.youtube.com/watch?v=uKJyDxz5AN8]

Publié le 21 mai 2012

durée : 13’ 13

B2-Namous est une ancienne base militaire secrète de l’armée française située dans le Sahara et qui a été utilisée du temps de l’Algérie française (1830-1962), mais également du temps de la République algérienne (jusqu’en 1978).

B2-Namous est la dernière base militaire, connue, à avoir été utilisée par la France après l’indépendance de l’Algérie.

La présence de cette base a été publiquement divulguée en 1997, soit vingt ans après la fin du premier bail renouvelable accordé à la France par les Accords d’Évian de 1962.

Fin du secret militaire
La divulgation de ce secret militaire et diplomatique est le fait du journaliste français Vincent Jauvert du magazine Le Nouvel Observateur qui en a fait la une de son nº 1720 d’octobre 1997 « Exclusif: Quand la France testait des armes chimiques en Algérie ». Le 21 octobre 1997…

http://fr.wikipedia.org/wiki/B2-Namous

[ESSAIS CHIMIQUES DE OUED NAMOUS (BÉCHAR) – Les victimes oubliées d’une raison d’état – El Watan, 14 juin 2009

http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/nucleaire/victimes_oubliees.htm->http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/nucleaire/victimes_oubliees.htm]

_____

[« Quand la France testait des armes chimiques en Algérie»article de Vincent Jauvert, des 23-24 octobre 1997 – Le Nouvel Observateur
(document parvenu à socialgerie, pdf téléchargeable)->doc3196]

_____

[article repris dans INFO – AROPACBulletin Janvier 2011 – n°23

http://www.aropac.ch/documents/Info%20AROPAC%20No%2025%20Janvier%202011.pdf

 >http://www.aropac.ch/documents/Info%20AROPAC%20No%2025%20Janvier%202011.pdf]

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ANNEES 1958 à 1962

REGGANE

base militaire française

essais nucléaires en Algérie

nucleaire.jpg

[

Vent de sable, le Sahara des essais nucléaires

http://www.youtube.com/watch?v=HKm6MXasgVo

->http://www.youtube.com/watch?v=HKm6MXasgVo]

Essais nucléaires français : les Algériens réclament justice

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La levée du secret défense réclamée 50 ans après les premières explosions

http://www.algerie-dz.com/forums//showthread.php?p=2617217

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FRANCE-El DJAZAÏR: ANALYSE DE L’INTERVENTION MILITAIRE DE LA FRANCE AU MALI

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MALI-1_Deschamps.jpg

L’INTERVENTION MILITAIRE DE LA FRANCE AU MALI

Après l’intervention militaire en Libye qui a déstabilisé la région, la France vient d’engager ses forces armées au Mali.

L’Algérie était pourtant parvenue à convaincre le MNLA et Ançar Dine, deux groupes touaregs de la rébellion, de déposer les armes et d’engager des négociations avec Bamako.

Les tergiversations du Président par intérim du Mali, soutenu par la CEDEAO présidée par Alassane Ouatara, ont fait échouer celles-ci.

Cette intervention de la France s’apparente à une expédition de type néocoloniale pour maintenir sous son influence un pays qui recèle des réserves importantes d’or, de pétrole, de phosphate, de bauxite et d’uranium.

Une intervention armée ne résoudra pas les problèmes engendrés par le sous-développement du Mali et des pays du Sahel, ni les revendications des Touaregs; elle ne peut que déstabiliser davantage la région, alimenter les rancœurs contre l’Occident et favoriser le développement du terrorisme.

En raison des 1 400 km de frontière commune avec le Mali, en plein désert, donc difficile à sécuriser, l’Algérie qui a déjà terriblement souffert du terrorisme est directement menacée par les conséquences de cette intervention armée.

France-El Djazaïr condamne le terrorisme, assure de sa solidarité celles et ceux qui, au Mali et dans la région œuvrent en faveur d’une issue pacifique et s’incline avec douleur devant la mémoire des victimes innocentes de l’horrible prise d’otage du site gazier algérien, d’In Amenas.

Le Conseil d’administration de France-El Djazaïr

23 janvier 2013.