AUX INTERNAUTES ASSIDUS DE SOCIALGERIE

En raison d’engagements et de priorités rédactionnelles qui ont pris chez moi un grand retard, pendant quelques semaines vous ne trouverez pas sur ce site une partie des mises en ligne habituelles. Cette restriction provisoire concernera principalement la sélection d’informations et commentaires parmi les plus significatifs de l’actualité nationale et internationale.

Je vous prie de m’excuser pour le ralentissement d’une partie de ce site, au moment où au Maghreb et autour de la Méditerranée s’amplifient et s’aiguisent les mobilisations sociales et politiques de masse. Un élan de plus en plus conscient et vigoureux s’empare de nos peuples, qui vise à libérer nos couches laborieuses et nos sociétés civiles dans leur ensemble des lourdes nuisances de la corruption et de l’autoritarisme, sœurs jumelles des visées néocoloniales, aggravées par la crise aiguë des économies et des systèmes de domination des puissances occidentales.

Fort heureusement, parallèlement à cette montée des luttes et du bouillonnement d’idées, de nombreux sites, organes de presse et blogs excellents auxquels nous avons souvent fait référence continueront à vous fournir ample matière à réflexion, inspiration et fructueux échanges d’expériences.

Il reste à votre disposition dans le site «Socialgerie» la masse permanente des centaines de documents accumulés depuis trois ans sur l’histoire et les perspectives du mouvement social et politique algérien, en liaison avec les débats et problèmes du mouvement communiste et ouvrier international contemporain.

Je prie par la même occasion nos amis internautes qui le désirent, de continuer à faire part à Socialgerie des thématiques et évènements sur lesquels ils souhaiteraient une aide dans leurs recherches pour retrouver des informations, documents et précisions souhaitées à travers les rubriques existantes et présentant parfois des difficultés de consultation. De la même façon, tous les envois d’informations, de documents d’archives et de témoignages restent les bienvenus, ils seront à un moment ou un autre traités par nos amis bénévoles pour se retrouver sur le site.

Bonnes lectures et fructueux travaux à tous.

Sadek HADJERES,

L’EXIGENCE QUI MÛRIT DANS L’ACTUALITÉ NATIONALE: L’ACTION UNIE DE L’ ALGÉRIE PROFONDE CONTRE LA CORRUPTION ET LA HOGRA DES CLANS

panorama de la semaine:

L’EXIGENCE QUI MÛRIT DANS L’ACTUALITÉ NATIONALE:

L’ACTION UNIE DE L’ ALGÉRIE PROFONDE

CONTRE LA CORRUPTION À SES RACINES

ET LA HOGRA DES CLANS,

FAUX RIVAUX ET VRAIS PRÉDATEURS

Consulter à ce propos les liens:


L’ ÉNONCÉ DES REVENDICATIONS CONCRETES

DES CHÔMEURS ORGANISÉS DE OUARGLA

Dans El Watan du 1er Mars, l’article Ouargla: “les chômeurs mettent en garde Sellal”, qui relate une réunion des chômeurs de Ouragla;

« …Abed Mohamed Lamine, un des coordinateurs du mouvement des chômeurs de Ouargla, (qui) a synthétisé la situation de statu quo qui exacerbe la colère de la rue. Une rue qui ne cesse de s’agiter depuis cinq mois au moment où les membres du gouvernement sillonnent le grand Sud pour apaiser les esprits.

La rue ne se contente plus de vaines promesses et veut du concret:

  • un programme de développement ciblé mettant en avant les spécificités climatiques, géographiques et culturelles du Sahara,
  • un plan de valorisation des ressources humaines de la région tant dans la Fonction publique qu’au niveau de l’industrie pétrolière,
  • une prise en charge effective et une mise à jour des lois régissant l’emploi, la sous-traitance ainsi que l’affectation du personnel des instances de l’emploi ayant fait preuve de mauvaise gestion et de corruption ».

http://www.elwatan.com//actualite/ouargla-les-chomeurs-mettent-en-garde-sellal-01-03-2013-205087_109.php


“LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION,

C’EST LA LIGNE DE DÉMARCATION”

– par Saoudi Abdelaziz -algerieinfos – le 25 février 2013

http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-la-lutte-contre-la-corruption-c-est-la-ligne-de-demarcation-115666599.html

« … Les guerres de clans, dans la perspective des élections présidentielles de 2014 pourraient contribuer «malgré elles et à leur insu», à la mise à nu des racines profondes communes de la corruption.

Elle (la corruption) est possible, de manière systémique, lorsque les choix touchant aux marchés publics restent cantonnés dans le cercle restreint des coupoles, mettant à l’écart l’intervention des citoyens sur les choix nationaux.

Il faut travailler à la convergence ouverte entre la presse d’investigation, le mouvement associatif citoyen, les forces politiques patriotiques, les cadres honnêtes de l’Etat, ceux des institutions de contrôle de l’utilisation des deniers publics.

Les conditions peuvent être réunies pour que la lutte contre la corruption sorte du terrain des «dossiers» fabriqués par les clans les uns contre les autres.

Ce sera sans doute la ligne de clivage principale dans la prochaine période ».

  • “ PRÉSIDENTIELLES 2014 (4)- LE CLIVAGE PRINCIPAL”

    – algerieinfos – par Saoudi Abdelaziz – le 19 novembre 2012


    http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-presidentielles-2014-3-le-clivage-principal-112601739.html

INDE: GRÈVE GÉNÉRALE

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La plus grande grève de l’histoire de l’Inde 100 millions de travailleurs en grève contre la hausse des prix, la précarité et les privatisations.

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Les deux journées de grève du 20 et 21 février convoquées par les onze centrales syndicales indiennes constituent non seulement la plus grande grève de l’histoire de l’Inde, ainsi que sans doute une des plus grandes de l’histoire du mouvement ouvrier.

Mercredi 27 Février 2013

La Nation

La première grève générale unitaire de 48 heures depuis l’indépendance a été un succès : plusieurs dizaines de millions de travailleurs ont arrêté le travail, 100 millions selon les syndicats, avec à leur tête deux syndicats de classe (CITU et AITUC) liés aux Partis communistes.

Tout le pays a été paralysé par le mouvement : le privé comme le public, la grande industrie comme le petit commerce, le secteur formel comme informel.

Parmi les secteurs les plus touchés, le secteur bancaire, menacé par un plan de privatisation, a connu une mobilisation historique. Selon le Syndicat indien des employés de banque, le secteur aurait répondu à 100% à la grève générale.

L’adhésion à la grève a été très forte dans les services, privés avec des taux records dans les assurances mais aussi dans le public avec plus de 6 millions de grévistes (entre 60 et 90% de grévistes) chez les fonctionnaires, notamment parmi le personnel enseignant.

Les services fondamentaux du pays ont été paralysés : les bureaux de poste et les établissements scolaires fermés, les transports publics totalement paralysés (exception faite de Delhi) tandis que les télécoms ont fonctionné au ralenti

Le mouvement a été massivement suivi dans l’industrie lourde avec une paralysie totale des mines de charbon et de fer, du secteur pétrolier, des ports industriels (6 des 9 ports fermés) ainsi que des usines sidérurgiques (entre 70 et 100%) et les industries stratégiques, défense et nucléaire.

La convergence des luttes a été au cœur du mouvement. Non seulement entre public et privé, mais aussi entre ouvriers et paysans – avec des occupations de terre par les travailleurs agricoles – et entre travailleurs précaires, au cœur du mouvement, et ceux en contrat plus stable.

Le mouvement a été suivi dans tout le pays. Certes, les Etats « rouges », bastions communistes, comme le Kerala et le Bengale occidental, malgré les pressions patronales, ont été à l’arrêt pendant les deux jours de grèves.

Toutefois, la vie s’est arrêtée également dans l’État le plus peuplé, l’Uttar Pradesh, tout comme la capitale New Delhi. Au nord de l’Inde, habituellement moins enclins aux mouvements sociaux, les Etats d’Haryana, du Pendjab et de Chattisgarh ont fonctionné également au ralenti

Une plate-forme unitaire de revendications

mais un rôle moteur des syndicats de classe

proche des communistes

Historique cette grève l’était également par son caractère unitaire, unie autour d’une une lutte commune contre la hausse des prix, contre le travail précaire et contre la libéralisation et la privatisation de l’économie.

Les onze centrales syndicales ont émis une liste de dix revendications centrées sur une intervention accrue de l’État dans l’économie: gel des prix, arrêt des privatisations des services publics et application du code du travail.

Le sort des travailleurs précaires du secteur informel a été souligné, avec la proposition d’un salaire minimum de 150 € par mois, l’égalisation des salaires et conditions avec les travailleurs sous contrat (comme transition vers la suppression des contrats précaires) et enfin la garantie de leur droit à la retraite et à la sécurité sociale.

Cette unité syndicale ne doit pas masquer le rôle moteur joué par les deux principaux syndicats de classe du pays, liés aux Partis communistes, la Centrale des syndicats indiens (CITU) et le Congrès des syndicats indien (AITUC) regroupant six millions de syndiqués.

L’affrontement a été rude avec les forces de la réaction. Dans l’Etat d’Haryana au nord, un syndicaliste de l’AITUC, Narender Singh, a été écrasé par un bus conduit par des briseurs de grève et qu’il tentait d’empêcher de sortir du dépôt.

Les dirigeants syndicaux des deux principales centrales syndicales du pays ont insisté sur la nécessité de continuer la lutte face aux contre-réformes du gouvernement de centre-gauche du Parti du Congrès :

« Si le gouvernement ne prend pas en compte nos revendications après la grève, alors nous intensifierons nos actions de protestation», a averti le secrétaire-général de l’AITUCGurudas Dasgupta.

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La grève générale du 20-21 février était la quinzième grève générale depuis la grande grève de 1991 contre les réformes libérales imposées par le FMI. La première grève générale unitaire sur deux jours.

La première surtout à dépasser la barre des 100 millions de grévistes. La dernière grande grève générale en septembre 2012, déjà une des plus importantes de l’histoire du pays, avait mobilisé 50 millions de travailleurs.

En Inde, comme ailleurs, la lutte continue contre la précarisation du travail, la privatisation des services publics et les communistes en sont à l’avant-garde!

Article paru sur Solidarité International PCF le 23 février 2013.


LYON – 2 MARS 2013- CONFÉRENCE DÉBAT: « LES CHANGEMENTS DANS LE MONDE ARABE ET LA SPÉCIFICITÉ ALGÉRIENNE »

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« LES CHANGEMENTS DANS LE MONDE ARABE

ET LA SPÉCIFICITÉ ALGÉRIENNE »

CONFÉRENCE DÉBAT À LYON

Conférence débat à Lyon
le Samedi 2 mars 2013

à 14:30

adresse suivante :
CCO Villeurbanne

39, rue Georges Courteline

69100 Villeurbanne

Bus : 69, 37, C 17, C 26

arrêt « Antonins » à 140 mètres.

Tram : Ligne 1

arrêt « Insa-Einstein » à 400 mètres.

conférence animée par ABBAS AROUA et RACHID MESLI

du Secrétariat de RACHAD

thème :

« Les changements dans le Monde arabe et la spécificité algérienne »

suivie d’un débat

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Nous serons heureux de vous rencontrer.

N’hésitez pas à informer toute personne qui serait intéressée par cet évènement.


STÉPHANE HESSEL S’EN EST ALLÉ

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[

Assawra

mercredi 27 février 2013

par La Rédaction

Avec les agences de presse

->http://www.assawra.info/spip.php?article2613]

Stéphane Hessel, l’auteur de « Indignez-vous » est mort dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on appris auprès de son épouse Christiane Hessel-Chabry.

L’écrivain, résistant, diplomate, ambassadeur et militant politique français avait 95 ans.

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Stéphane Frédéric Hessel, né le 20 octobre 1917 à Berlin et mort le 27 février 20131, fut un diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain et militant politique français.

Né allemand, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 8 ans. Naturalisé français en 1937, normalien, il rejoint les forces françaises libres en 1941 à Londres. Résistant, il est arrêté et déporté à Buchenwald puis à Dora et ne doit la vie qu’à une substitution d’identité avec un prisonnier mort du typhus et à son évasion.

Il entre au Quai d’Orsay en 1945 et fait une partie de sa carrière diplomatique auprès des Nations unies (dont le siège est à l’époque installé en France, à Paris au Palais de Chaillot) où il assiste comme témoin privilégié à la constitution de la charte des droits de l’homme et du citoyen. Homme de gauche et européen convaincu, il est ami de Pierre Mendès France et Michel Rocard.

Stéphane Hessel est connu du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, le problème des «sans-papiers» et le conflit israélo-palestinien ainsi que pour son manifeste “Indignez-vous!” paru en 2010, au succès international.

Prises de position sur le conflit israélo-palestinien

En août 2006, Stéphane Hessel signe un appel contre les frappes israéliennes au Liban, paru dans Libération et L’Humanité.
Le 5 janvier 2009, Stéphane Hessel déclare à propos de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza: «En réalité, le mot qui s’applique – qui devrait s’appliquer – est celui de crime de guerre et même de crime contre l’humanité. Mais il faut prononcer ce mot avec précaution, surtout lorsqu’on est à Genève, le lieu où siège un haut commissaire pour les droits de l’homme, qui peut avoir là-dessus une opinion importante. Pour ma part, ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d’enfants, la façon dont ils sont bombardés m’apparaît comme un véritable crime contre l’humanité.»

Le 4 mars 2009 , Stéphane Hessel est membre du comité de parrainage du “Tribunal Russell sur la Palestine”. Il préside la conférence de presse organisée à l’occasion de son lancement. En novembre, il apporte son soutien à Salah Hamouri, un Franco-Palestinien emprisonné en Israël reconnu coupable, par la justice israélienne, d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et de complot d’assassinat.

Le 30 décembre 2009, Stéphane Hessel cite Israël dans une liste d’États «tyranniques», parmi la Chine, la Russie et l’Iran, avec lesquels le commerce ne doit pas primer sur les droits de l’Homme.

Le 15 juin 2010, il appelle à participer au “mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël”, soulevant l’indignation du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme qui porte plainte pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence». En octobre 2010, Pierre-André Taguieff, paraphrasant Voltaire, écrit sur son mur Facebook: «Un soir au fond du Sahel, un serpent piqua le vieil Hessel, que croyez-vous qu’il arriva, ce fut le serpent qui creva», puis supprime le commentaire quelques heures plus tard. Le ton des propos tenus par Taguieff entraîne une polémique publique, au cours de laquelle le politologue développe ses reproches envers Hessel et contre les positions de ce dernier à l’égard d’Israël, qu’il juge «extrémistes».

Début janvier 2011, naît une polémique à propos de l’annulation d’une rencontre organisée à l’ENS avec Stéphane Hessel. Le CRIF demande, en janvier 2011, au ministre des universités, Valérie Pécresse, et au rectorat de Paris, d’empêcher la tenue à l’École normale supérieure, d’un colloque-débat auquel devait participer Stéphane Hessel mais aussi Leïla Shahid, Haneen Zoabi (députée arabe au parlement israélien), Michel Warschawski, Élisabeth Guigou, Gisèle Halimi et Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature), ce parce que son objet serait de promouvoir un boycott anti-israélien. Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS, annule ce débat le 12 janvier 2011, provoquant une polémique. Mediapart, en première ligne, dénonce les pressions revendiquées du CRIF et l’attitude de la direction de l’ENS: plusieurs personnalités, dont Alain Badiou, Jacques Rancière et Esther Benbassa dénoncent un acte de censure et une atteinte à la liberté d’expression. Pour sa part, niant toute influence extérieure dans sa décision, Monique Canto-Sperber a expliqué avoir annulé l’évènement dans la mesure où, d’après elle, au lieu d’une simple rencontre entre Stéphane Hessel, quelques normaliens et les élèves de l’école, il se préparait un meeting ouvert à un large public extérieur autour d’une association pro-palestinienne appelant au boycott des professeurs israéliens.

Un rassemblement «pour soutenir la liberté d’expression», auquel a participé Stéphane Hessel, a eu lieu place du Panthéon.

Au mois de mars 2011 des universitaires américains, canadiens et britanniques signent une pétition contre l’interdiction de la conférence de Stéphane Hessel.

Relations Nord-Sud

Stéphane Hessel est favorable au développement de l’aide des pays riches vers les pays pauvres et partage cette conception avec Laugier et Manuel Perez-Guerrero. C’est en ce sens qu’il a agi auprès de la CNUCED lors de son poste à Genève. Il souhaite une profonde réforme de la coopération et la création d’une agence d’aide au développement au service du ministère des affaires étrangères.

Il est cofondateur de l’association France-Algérie créée en 1963 et créateur du Guide du coopérant français en Algérie, mine de conseils utiles pour les jeunes du contingent effectuant leur service national dans le cadre de la coopération et pouvant être déroutés par des mœurs qu’ils ne connaissent alors que peu. Ce guide, mis à jour régulièrement, sera édité et remis à chaque coopérant jusqu’à la fin des années 1970.

Ses liens avec l’Afrique sont profonds. Il est ainsi invité à Ouagadougou par Blaise Compaoré en 1991 pour exposer à la commission charger d’élaborer la nouvelle constitution, les principes qu’elle doit suivre et il participe par deux fois à des missions de réconciliation au Burundi en 1993 et 1995.

Immigration

Issu lui-même de l’immigration, Stéphane Hessel est attaché au respect des droits de l’immigré. Il voit dans l’immigration une richesse potentielle pour la France. Il souhaite limiter l’immigration clandestine, favoriser et valoriser l’immigration officielle. Il est favorable au droit de vote des étrangers aux élections municipales.

En 1962, Stéphane Hessel crée l’Association de formation des travailleurs africains et malgaches (AFTAM), dont il devient le président (en 2008, l’AFTAM compte 22 000 lits d’hébergement).

En 1996, il est choisi comme médiateur dans l’affaire, qui eut un grand retentissement dans l’opinion publique, des «sans-papiers» des églises Saint-Ambroise puis Saint-Bernard, aventure dans laquelle il garde le sentiment amer d’avoir été joué, n’ayant pu obtenir qu’à peine 15 % des régularisations demandées.

Indignez-vous !

En 2010, Stéphane Hessel publie son manifeste “Indignez-vous!” dans lequel il encourage les générations montantes à conserver un pouvoir d’indignation. «La pire des attitudes est l’indifférence» écrit-il. Il y dénonce le système économique actuel fondé sur le profit individuel et propose un partage des richesses plus équitable. Il consacre également une grande partie du livre au conflit israélo-palestinien, prône l’insurrection pacifique et l’espérance.

Son livre vendu à plus de 4 millions d’exemplaires dans près de 100 pays est à l’origine des mouvements des indignés qui ont émergé en Espagne, Grèce et États-Unis. L’intérêt suscité par cet ouvrage et son retentissement amènent Stéphane Hessel à approfondir son propos dans deux publications complémentaires: “Engagez-vous!” et “Le Chemin de l’espérance.”

Œuvres de Stéphane Hessel

  • “Le Tourbillon de la vie, la véritable histoire de Jules et Jim” en collaboration avec Manfred Flügge et Ulrich Hessel, Paris, Albin Michel, 1994, (ISBN 978-2-226074-75-1)
  • “Danse avec le siècle” (autobiographie), Paris, Le Seuil, 1997.
  • “Dix pas dans le nouveau siècle” , Paris, Le Seuil, 2002.
  • “Ô ma mémoire : la poésie, ma nécessité” (88 poèmes commentés), Paris, Le Seuil, 2006 ; rééd. 2010.
  • “Citoyen sans frontières” , conversations avec Jean-Michel Helvig, Paris, Fayard, 2008.
  • Préface de Stéphane Hessel à l’ ouvrage de Robin Walter KZ Dora , volume 1, éditions Des ronds dans l’O, 2010 ; évoque la résistance déportée à Buchenwald et à Dora.
  • “Indignez-vous !” , Montpellier, Indigène éditions, collection «Ceux qui marchent contre le vent», 2010 (ISBN 978-2-911939-76-1).
  • “Engagez-vous !”, entretiens avec Gilles Vanderpooten, éditions de l’Aube, série «Conversation pour l’avenir», 2011.
  • “Le Chemin de l’espérance” , en collaboration avec Edgar Morin, Paris, Fayard, 2011.
  • Résistances , avec Aung San Suu Kyi, Don quichotte, 2011, (ISBN 2359490427)
  • “Vivez !” , entretiens avec Édouard de Hennezel et Patrice van Eersel, éditions Carnets Nord, 2012.
  • EXIGEZ ! Un désarmement nucléaire total , avec Albert Jacquard et l’Observatoire des armements, Stock, 2012.
  • “Tous comptes faits… ou presque” , Paris, Libella, 2012, (ISBN 9782266228527)

QUI EST EL GUELLIL?

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Le 29 janvier 2013 le blog algerieinfos reprenait l’auto présentation de El-Guellil par lui même (Le Quotidien d’Oran – Tranche de vie)

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QUI EST EL-GUELLIL?

C’est la question que se posent d’année en année, les afficionados d’El Guelil et de ses digressions quotidiennes, où derrière les gestes de ses personnages se devine le destin anonyme de la race à laquelle il avoue enfin appartenir, la nôtre, celle des piétons et des locataires.

http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-qui-est-el-guellil-114842159.html]]

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socialgerie met aujourd’hui en ligne

la PRÉFACE

écrite par Sadek Hadjerès

du livre

“Tranche de vie”

d’ el-Guellil

dans le Quotidien d’Oran

de Baba Hamed Fodil

Editions “Dar El Gharb”

2006 – 293 pages

ISBN : 1112-5357


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DONNER À RIRE, CHEZ EL-GUELLIL

ART, SAVOIR ET THÉRAPEUTIQUE

Sadek Hadjerès, 2006

préface au recueil des chroniques

« Tranches de vie »

d’El Guellil

dans le Quotidien d’Oran

Mon cher El-Guellil,
Je ne te connaissais que par tes œuvres, avant qu’un ami commun me demande d’en préfacer ce recueil. Je le fais volontiers.

Mais, gallou li, tu n’es pas de ceux à qui le zoukh monte à la tête. Tu seras donc gêné que je charge d’éloges tes billets publiés depuis dix ans dans le Quotidien. Je n’y peux rien, Al haqqou youqâl. Je dis les choses comme je les ressens, n’ayant pas les raisons ni le tempérament pour un coup de chita, d’autant que tes récits sur le vif n’ont pas besoin du renfort d’un avocat.

Si j’interviens, c’est ma façon de m’acquitter d’une dette, de te rembourser la drogue de lucidité, connue chez nous sous le nom de habbat lefhâma, que tu nous as administrée chaque jour. Vrai, je me sentais en manque lorsque faute de temps pour lire l’ensemble des grandes rubriques, j’essayais au moins de ne pas louper tes «Tranches de vie» qui méritent bien leur nom.

Je pense donc que les lecteurs seront heureux, comme moi, de saisir la chance de te lire et relire à tête reposée, de se regarder dans le miroir de nous-mêmes et de notre société que tu nous tends à nouveau. Sans me substituer à eux pour dire ce que chacun y a trouvé, laisse-moi t’énumérer, sans te donner mal de tête, quelques-unes des raisons de ma reconnaissance.

D’abord et en premier lieu, tu m’as souvent fait rire jusqu’aux larmes, malgré les malheurs environnants, individuels et collectifs. Ensuite, je te remercie d’avoir remué en moi et fait resurgir bien des joies, des espoirs mais aussi des tristesses et des indignations trop vite enfouies. D’avoir ainsi réveillé et contribué à donner une autre dimension à des idées, des réflexions que mon esprit ne cessait de brasser.

Mais toi, en une phrase, avec l’air de rien, tu as vite fait de nous les offrir dans l’écrin de leur beauté et de leur vérité, avec la force convaincante et simple du vivant et d’une savoureuse gouaille chaâbiya. Je me suis plusieurs fois surpris, je le dis humblement, à constater qu’il m’aurait fallu beaucoup de phrases ou de paragraphes pour «expliquer» la même chose, sans être sûr que je ne fatiguerai pas le lecteur par une lourde rhétorique.

Tiens-toi bien maintenant, parce que je vais essayer de faire un peu plus le tour de ton talent. Les lecteurs pourraient ne pas me donner raison, chacun le ressent à sa façon.

Sur le fond, je crois que tes billets sont une belle œuvre de psychologie sociale, ouverte à qui chercherait à connaître la société algérienne, cette Algérie des profondeurs, riche et tellement complexe qu’elle a parfois dérouté, de leur propre aveu, des hommes politiques bien intentionnés. On peut, à travers tes billets, mieux saisir dans leur intimité de multiples strates et facettes de notre société.

Le grand prosateur arabe Al-Jâhiz s’attaquait déjà, avec éloquence et par la satire, à des vices comme l’avarice, dans cette société de Basra (Irak) du 9ème siècle, dans son Kitâb al-Bukhalâ’ (Livre des Avares), chef-d’œuvre traduit dans de nombreuses langues étrangères.

C’est de la même façon que les Français peuvent découvrir, à travers “Les Caractères” de La Bruyère, ce qu’étaient au 17ème siècle les campagnes et les paysans français, les scènes de la rue ou la multiple faune qui hantait les salons parisiens.

Ce rappel comparatif me permet de parler aussi du côté littéraire de tes billets. Combien d’entre eux m’ont régalé de la finesse de leurs phrases courtes, incisives, émaillées de trouvailles linguistiques, vous surprenant à chaque ligne, comme excellait à le faire le maître français du portrait social que je viens d’évoquer! Parfois, j’ai repensé aussi aux savoureux récits de Nadjib Mahfoudh et de ses tribulations au milieu du petit peuple des ruelles et des cafés du Caire.

Mais c’est à un autre aspect littéraire que j’ai encore été plus sensible : la verve, le langage tout à fait original, qui unit en lui, bien qu’en français et non à la façon d’un vulgaire patch-work, les sensibilités des multiples langues savantes ou populaires que parlent, écrivent, comprennent et chantent toutes les catégories de notre peuple. Loin de toute prétention à «l’officialité», mais avec une authenticité qui nous replonge dans le vrai quotidien. Une couleur et un cachet tellement spécifiques que n’importe quel Algérien s’y retrouve, sent vibrer quelques-unes de ses propres fibres, quel que soit le niveau de son instruction et même – peut-être encore plus – s’il se trouve au bout du monde.

Vu du Djurdjura ou de Ménilmontant, les Kabyles pardonneront quand même au oueld el blad oranais que tu es, de n’avoir pu intégrer à tes chroniques la saveur des exclamations véhémentes des araw t’mourth. Ils te disent de bon cœur Azoul, pour avoir exprimé ce qu’il y a comme un et indivisible chez les hommes et les femmes d’Algérie depuis le Tell jusqu’au Sahara: les colères, les déceptions, les tendresses, l’ironie, les espoirs et la grande soif de bonheur, sentiments communs aigus qui sont la constante des «constantes» nationales.

Au-delà des mots et de leur magie, j’ai donc aimé dans tes billets l’art de l’autodérision, ta façon d’en avoir fait pour nous, qui en avons grand besoin, à la fois un savoir instructif, une arme de déconstruction massive des nuisances, des injustices et des absurdités, une thérapeutique contre les emballements passionnels et les découragements, une pédagogie pour apprendre à découvrir patiemment les voies multiples, souvent sinueuses, pour sortir des mauvais pas où se fourvoient les individus et les collectivités. Une pédagogie qui, mettant les rieurs du bon côté, contribue à éclairer un paysage des situations et des enjeux opaques et biaisés. Celui où dans une grande confusion du discours et des concepts, on voit à l’image de la scène politique officielle, le monde des nass kadhâ, leur nombreuse clientèle et leurs grands manitous internationaux s’évertuer à maintenir, sinon enfoncer dans leur statu quo, le ghachi des cités parsemées de dos d’ânes pervers et de coupe gorges à tous les tournants.

J’en viens ainsi au fin fond, à ce qui me paraît le mérite principal de tes billets. Comment faire rire sainement, au bénéfice de la vérité, de la liberté, de la justice et de la solidarité humaine ? J’aurais évoqué ici ce thème, même si le problème n’avait pas été soulevé par les récentes et lamentables caricatures «dano-italo, etc.». Elles ont révélé d’un côté l’irresponsabilité, et quant au fond, le racisme de certains attardés occidentaux en mal de croisades «civilisatrices», et d’un autre côté, les réactions compréhensibles mais souvent contre-productives et dévoyées, chez les peuples de religion, civilisation et cultures d’Islam.

Ce que j’ai aimé dans tes œuvres, on aurait voulu justement le proposer comme exemple à ceux qui voient dans la critique humoristique une œuvre de salubrité, non destructrice mais bien créatrice, à la fois distrayante, utile et moralement saine. Cela reflète et implique une chaude sympathie envers ceux à qui on s’adresse, y compris ceux dont on se moque, si tant est que l’objectif assigné est de contribuer à une meilleure société, vivable, conviviale et viable.

Sinon, ce n’est plus vraiment de l’humour, c’est du pamphlet douteux, de bas étage qui alimenterait les rancœurs, les haines, les incompréhensions. L’humour, l’art de la satire tournée vers les siens ou ceux qu’on veut garder comme amis ou partenaires, ne vise pas à tuer (on dit bien que le ridicule ne tue pas) mais à désarmer par la crainte du ridicule ceux dont on souhaite neutraliser les défauts ou les nuisances. En même temps qu’on élève le moral de ceux qui rient de bon cœur. Se moquer gentiment de ses compatriotes, cela veut dire qu’on les aime, qu’on souhaite les voir à l’œuvre pour faire émerger leur pays des bourbiers où il patauge. C’est ce que voulait dire Stendhal quand il s’adressait à ses compatriotes français en ces termes: Ô mon peuple, que vous êtes encore barbare !

Tes œuvres continueront, mon cher El Guellil, à nous apporter joies et espoirs, autant à nous qu’aux enfants malades que, depuis le temps du regretté Alloula, vous continuez, à quelques-uns, de soutenir dans leurs épreuves, leurs chances et espoirs de guérison.

Tu es de la lignée de ceux qui, avec Hassan Terro, par exemple, ont mieux dépeint nos moments les plus tragiques que les apologues guerriers ou larmoyants de notre lutte de libération. Rouiched était, en effet, en pleine communion avec son peuple quand, se proclamant grand mas’oul du Nidhâm, il déclenchait un immense éclat de rire des spectateurs, heureux de se gausser de l’arbitraire arrogant de leurs chefaillons quotidiens. Et combien d’anecdotes sur les faux barrages de la décennie précédente révélaient la pulsion collective et salutaire à garder son humanité et à ne pas succomber à la folie sanglante d’une situation.

De ce côté, je n’ai pas de crainte, cher El Guellil, pour l’impact de tes œuvres à venir.

Fais-nous encore rire de nos malheurs, de nos travers, l’Algérie en a besoin pour sortir la tête de l’eau!

Sadek Hadjerès, 2006

préface au recueil des chroniques “«Tranches de vie» d’El Guellil”


FRANCE CULTURE – RÉÉCOUTER; LE SOCIALISME (2/4): RETOUR à MARX?

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socialgerie vous invite à écouter une émission sur France-culture, intitulée “Socialisme, retour à Marx”, dans laquelle le chercheur marxiste Yvon Quiniou s’emploie à éclairer les rapports du socialisme au marxisme à travers l’Histoire.

Socialismes et communismes, utopies ou réalités?

Quels contenus et quelles différences derrière ces appellations telles que apparues?

Marx est-il prophète ou idole pour fidèles à genoux, ou plutôt analyste profond, militant engagé et initiateur génial de prospective scientifique?

Ces questions et d’autres, Yvon Quiniou les aborde telles qu’il les expose également dans l’ouvrage dont la sortie est annoncée pour le 7 Mars.

Voir aussi à cette occasion l’excellente présentation que fait de cette émission le blog :
http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-karl-marx-encore-et-toujours-115722664.html


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France Culture

Les Nouveaux chemins de la connaissance

par Adèle Van Reeth, Philippe Petit

Le site de l’émission

du lundi au vendredi de 10h à 11h

58 minutes

Le socialisme (2/4) : Retour à Marx ? 6

26.02.2013 – 10:00

Par Adèle Van Reeth

Réalisation : Lionel Quantin

Lectures : Gilles Trinque

Deuxième temps pour nous de notre semaine sur le socialisme, semaine organisée en commun avec “la Fabrique de l’histoire” diffusée tous les jours de 9h à 10h sur France Culture, alors qu’aujourd’hui Emmanuel vous proposait un documentaire sur la conquête de Rennes par l’Union de gauche en 1977, de notre côté , après le portrait de Jean Jaurès proposé hier par Gilles Candar, nous allons aujourd’hui tenter de définir le socialisme par rapport au marxisme, et c’est Yvon Quiniou qui vient se prêter au jeu.

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Yvon Quiniou MC © RADIO FRANCE

Références musicales:

  • Robert Wyatt, Caimanera
  • Tracy Chapman, Talking about a revolution

Extraits:

  • François Mitterand au Congrès national de Pau (1975)
  • Ché, film de Steven Soderberg avec Benicio Del Toro (2008)

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Retour à Marx

Pour le communisme

Yvon Quiniou

éditions

Buchet – Chastel

Collection

Sciences Humaines

Date de parution : 07/03/2013

Format : 14 x 20,5 cm

176 p.

15.00 €

ISBN 978-2-283-02664-9


Sur Moshe Lewin, cité en fin de l’émission, utiliser les liens:

[“Moshe Lewin et le « siècle soviétique »”

par Alain Gresh

Le Monde Diplomatique

le 16 août 2010

L’historien Moshe Lewin est mort à Paris le 14 août 2010….->http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-08-16-Moshe-Lewin]

_____

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[

Livre:

Le Siècle soviétique

de Moshe Lewin

Traduit de l’anglais (Etats-Unis)

par Denis Paillard et Florence Prudhomme

coédition Fayard/Le Monde diplomatique

Paris, 2003

526 pages, 24 euros

Loin des simplifications et des outrances, voyage au cœur du système soviétique.

->http://boutique.monde-diplomatique.fr/boutique/livres/le-siecle-sovietique.html]

IL Y A QATAR ET QATAR! LE SOURIRE DE MOHAMED EL ADJAMI

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_____________________________________

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MOHAMED crie tes quinze ans

À la face des despotes

Ces barils croupiers

Ces miasmes de crottes

Tu es libre EL AJAMI

Même s’ils ont mis les menottes

Ton poème insoumis

Est bannière libre qui flotte

Elle contient une braise

Qui sommeille sous trônes

Que vents ne taisent

Et que révolte éperonne

Prend mes vers à la parade

Et ramasse-les sur tes joues

C’est une bise camarade

À toi honneur debout

Prend tous tes poèmes

Et tresse-nous chemin

Pour que nos voix s’aiment

Et pétrissent demain

Le façonnent amphore

D’où boivent les braves

Car soif avons encore

De tes rimes en salves

En salves victoire

Demain dont tu es fibre

Ils sont déjà morts

Et tu es immensément libre !

Libre EL AJAMI

De ces barils pour compte

Des serviteurs du FMI

Ces roitelets de la rente

Mohamed révolte

Ta résistance fleurira

Je ne serais récolte

Que quand elle mûrira

FATEH AGRANE

Copyright tous droits réservés

26 Février 2013


UN POÈTE CONDAMNÉ À 15 ANS DE PRISON À DOHA

El Watan

le 26 février 2013

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le Qatar, entre le sourire de Beckham et le poème explosif de Mohammed El Ajami

Au moment où le tout-Paris accourait dimanche, au Parc des Princes (rebaptisé Parc des Emirs à l’occasion), pour voir les premiers pas de David Beckham sous le maillot «qatari» pour le choc PSG-OM, et que Nicolas Sarkozy posait ostensiblement à la tribune officielle entre Nasser El Khelaïfi et Leonardo, un poète croupissait en prison, à Doha, dans l’indifférence des «peoples» et d’Al Jazeera.

Arrêté le 16 novembre 2011 pour un poème jugé subversif intitulé «Qassidate al Yassamine» (Le Poème du jasmin) composé en janvier 2011 peu après la chute de Ben Ali en Tunisie, Mohammed Al Ajami dit Ibn Al Dhib a été condamné à la prison à perpétuité en première instance, le 29 novembre 2012, pour «outrage au prince et incitation au renversement du régime».

Hier s’est déroulé le procès en appel du sulfureux poète. Verdict :15 ans de prison ferme. Oui. Pour un simple petit poème d’une quinzaine de vers, soit un ratio de un an de prison par vers. Cela donne une idée du tarif de la liberté au pays du cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani.

L’objet du délit (ou plutôt «l’arme du crime» à en juger par la sévérité du verdict), ce sont ces quelques lignes jetées comme un cocktail Molotov où le poète a littéralement dézingué les monarchies du Golfe et leur citadelle de cristal. Dans une langue crue, sans sophistication ni métaphore, le barde flingue à tout-va. Florilège:

«À quand le tour des pays commandés par des ignares et qui tirent leur gloire des forces américaines ? (…)

À quand le tour du pouvoir héréditaire ?»

Et de marteler :

«Nous sommes tous la Tunisie face aux castes répressives.»

«Vous qui importez tout de l’Occident, que n’importez-vous le droit et la liberté.»

Lors de l’audience d’hier, Mohammed Al Ajami avait fière allure.

Sur l’une des nombreuses pages de solidarité qui lui sont dédiées sur facebook, des photos de l’audience ont été postées. Le poète est vêtu d’un uniforme bleu, réservé aux détenus. Mohamed Al Ajami est confiant et souriant. Il a manifestement pris du poids, tant physiquement que politiquement, lui qui est en passe de devenir un symbole, une icône, un héros populaire.

Son avocat, l’ancien ministre de la Justice, Mohammed Néjib Al Naïmi, a déclaré à l’AFP que le jugement était «politisé, comme celui du tribunal de première instance».

Fait sidérant : l’avocat a assuré dans sa plaidoirie que le poète n’a pas déclamé son poème sur la place publique, mais qu’il l’avait simplement récité «dans son appartement au Caire».

Force est de le constater : après cet esclandre, l’aède est définitivement sorti de l’anonymat pour atteindre une audience internationale, sachant que le poème a fait le buzz sur le web et tourne en boucle sur Youtube et les réseaux sociaux.

Pour rappel, la condamnation du poète en première instance avait suscité de vives réactions d’indignation comme l’illustre ce «coup de gueule» de Philip Luther, directeur d’Amnesty International pour la région MENA: «Il est regrettable que le Qatar, qui œuvre pour apparaître sur le plan international comme un Etat soucieux de la promotion de la liberté d’expression, commette, dans les faits, une violation criante de ce droit.»

Cette affaire rappelle à plus d’un titre celle de la poétesse bahréïnie Ayate Al Qormozi qui fut arrêtée le 30 mars 2011 pour un poème au vitriol contre le roi Hamad Bin Issa Al Khalifa.

Elle sera condamnée le 12 juin 2011 à un an de prison par un tribunal militaire avant d’être libérée un mois plus tard sous la pression internationale.

Le moins que l’on puisse dire est que l’affaire «Ibn Adhib» écorne sérieusement l’image du Qatar et sa diplomatie des paillettes, lui qui s’échine à passer pour une monarchie démocratique, et qui se permet de donner des leçons de bonne gouvernance aux autres pays arabes.

Ainsi, il aura suffi d’un «petit poème» pour mettre à nu le régime de Doha. Et, sur ce coup, le sourire «marketing» de Beckham n’occultera pas le verbe flamboyant de cet homme révolté. Oui, lui, Mohammed Al Ajami. Le griot qui a refusé d’être un «poète de cour».

M. B.

http://www.elwatan.com/international/le-qatar-entre-le-sourire-de-beckham-et-le-poeme-explosif-de-mohammed-el-ajami-26-02-2013-204717_112.php


Chantons les poètes libres

Poème de Ouafi Mohamed

adressé à socialgerie

le 27 février 2013

Quand les poètes libres

Dans leur liberté d’écrire

Prennent le pouvoir de dire

Sur des dictatures qui vibrent

Font trembler les rois sans royaumes

Un seul vers contre leur barbarie

Casse leur croyance en leur dictature

Le chant d’un seul oiseau libre les fait frémir

Le moindre bruit fait craquer leur toit fragile

Ils croient emprisonner la liberté de dire et d’écrire

Les vers de poésie libre

Sont comme le pollen des fleurs

Que les abeilles à miel sèment dans le ciel

Les fleurs changent de mains pour fleurir ailleurs

Un vers comme un coquelicot libre

Prend des ailes dans un vent de liberté qui souffle

Gare aux dictatures

Gare aux dictateurs

La poésie libre

Se révolte

Avec des femmes et des hommes libres

Dans un chant de poésie libre

Qui sonne le glas des dictatures

Inscrire sur une tombe symbolique

Partout dans le monde

Ici gît la poésie qui vante les dictateurs

Vive la poésie libre qui aime l’amour des hommes libres

OUAFI Mohamed


L’ISLANDE PREND SA REVANCHE SUR L’UNION EUROPÉENNE

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« Penser davantage aux peuples qu’aux banques »

“L’ISLANDE PREND SA REVANCHE SUR L’UNION EUROPÉENNE”

canempechepasnicolas blog

http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-l-islande-rebelle-prend-sa-revanche-sur-l-union-europeenne-115409122.html

Quatre ans après une violente crise financière,

l’Islande affiche une reprise robuste

qui contraste avec la morosité croissante

dans les pays membres de l’Union Européenne

En pleine reprise, l’Islande nargue l’Europe

Le PIB, qui avait reculé de 6,6 % en 2009 et de 4 % en 2010, devrait croître de 2,1 % cette année, bien plus que le niveau de la plupart des pays européens.

Le déficit budgétaire, de 13,5 % du PIB en 2008 devrait être équilibré l’an prochain.

Le chômage, qui était monté à près de 8 % de la population active en 2010 devrait redescendre en 2013 à près de 5 %.

Le prêt d’urgence du FMI de 2,1 milliards d’euros était remboursé dans les meilleurs délais.[latribune.fr [“Quatre ans après, l’Islande nargue l’Europe” ]]

Le Président islandais nous donne une leçon d’économie

Le pays avait refusé de renflouer les banques en faillite avec de l’argent public, ce qui aurait creusé l’endettement et plongé l’île dans la récession. Le cartel bancaire s’était offusqué, les tribunaux saisis. Mais dans un arrêt en premier et dernier recours, l‘Association européenne de libre-échange donne pleinement raison à l’Islande. La directive n’impose pas aux États de garantir les compensations aux déposants si un fonds de garantie de dépôts ne peut répondre à ses obligations de paiement en cas de crise systémique.

Par conséquent, l’Islande n’est pas tenue de rembourser les actionnaires britanniques et néerlandais de la banque Icesave. Par ailleurs, le tribunal considère que l’Islande n’a pas violé le principe de non-discrimination. Le transfert des dépôts islandais vers la nouvelle banque Landsbanki s’est effectué avant que l’Autorité de surveillance financière islandaise annonce le déclenchement de l’application de la directive.[europolitique.info- UE/Islande – [“Affaire Icesave: le tribunal de l’AELE donne raison à l’Islande”par Manon Malhère le 28 janvier 2013.]]

Le chef d’État Grimsson n’avait pas attendu ce jugement définitif pour faire passer un message aux technocrates de l’Union Européenne au lendemain de la création d’une supervision bancaire :

« Accepter de laisser les banques tomber en faillite fut l’acte le plus difficile qu’il m’ait été donné de prendre. Mais sans doute le meilleur. Il est l’une des raisons fondamentales de la forte reprise économique de notre pays au regard des autres pays européens. Il valait mieux laisser l’Islande s’autogérer que de laisser l’Union Européenne parler en son nom. Le pays en recueille les fruits aujourd’hui ».[7sur7.be: [“L’Islande se réjouit d’avoir abandonné ses banques”par Loïc Struys le 14 décembre 2012.]]

Le Président islandais se démarque à la conférence de Davos

C’est devant une assemblée médusée qu’il invitait les intervenants à « Penser davantage aux peuples qu’aux banques ».

Fier de la réussite islandaise, il s’exclama: « Nous avons laissé les banques faire faillite et nous nous sommes occupés des citoyens, ça a marché ».[ franceinfo.fr: [“Discret retour au calme au Forum économique mondial de Davos”le 27 janvier 2013.]]

Une déclaration non convenue quasi passée sous silence par la presse « consensuelle » aux ordres.[ [rue89.com

et arretsurimages.net: [ “À DAVOS, LE PRÉSIDENT ISLANDAIS PLAIDE POUR LA FAILLITE DES BANQUES…

…dans l’intérêt de l’économie. Zéro reprise dans les médias français” ->http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5573#.UQuO9BR8ofw.twitter] – par Anne-Sophie Jacques – le 31 janvier 2013.]]

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USA, RUSSIE et PROCHE-ORIENT: UNE NOUVELLE DONNE GEOSTRATEGIQUE ?

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par Thierry Meyssan

Réseau Voltaire

Damas (Syrie)

22 février 2013

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Dans un article publié le 26 janvier dernier en Russie, Thierry Meyssan expose un nouveau plan de zones d’influence au Proche-Orient, sur lequel travaillent la Maison-Blanche et le Kremlin. L’auteur y révèle les principales données de la négociation en cours sans préjuger d’un accord définitif, ni de sa mise en œuvre. L’intérêt de l’article est qu’il permet de comprendre les positions ambigües de Washington qui pousse ses alliés dans une impasse de manière à pouvoir leur imposer prochainement une nouvelle donne dont ils seront exclus.


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En 1916, le Royaume-Uni et la France se partageaient le Proche-Orient (accords Sykes-Picot). Presque un siècle plus tard, les Etats-Unis et la Russie discutent d’un nouveau plan de partage qui leur permettrait d’évincer à leur profit l’influence franco-britannique.


Le président Obama s’apprête à changer complètement de stratégie internationale, malgré l’opposition que son projet a suscité dans sa propre administration.

Le constat est simple. Les États-Unis sont en passe de devenir indépendants au plan énergétique grâce à l’exploitation rapide des gaz de schistes et du pétrole des sables bitumineux. Par conséquent la doctrine Carter (1980) selon laquelle la sécurisation de l’accès au pétrole du Golfe est un impératif de sécurité nationale est morte. De même d’ailleurs que l’Accord du Quincy (1945) selon lequel Washington s’engage à protéger la dynastie des Séoud si ceux-ci leur garantissent l’accès au pétrole de la péninsule arabique. Le temps est venu d’un retrait massif qui permettra de transférer les GI’s vers l’Extrême-Orient afin de contenir l’influence chinoise.

D’autre part, tout doit être fait pour empêcher une alliance militaire sino-russe. Il convient donc d’offrir des débouchés à la Russie qui la détournent de l’Extrême-Orient.

Enfin, Washington étouffe de sa relation trop étroite avec Israël. Celle-ci est extrêmement onéreuse, injustifiable au plan international, et dresse contre les États-Unis l’ensemble des populations musulmanes. En outre, il convient de sanctionner clairement Tel-Aviv qui s’est ingéré de manière ahurissante dans la campagne électorale présidentielle US, qui plus est en misant contre le candidat qui a gagné.

C’est trois éléments ont conduit Barack Obama et ses conseillers à proposer un pacte à Vladimir Poutine : Washington, qui reconnaît implicitement avoir échoué en Syrie, est prêt à laisser la Russie s’installer au Proche-Orient sans contrepartie, et à partager avec elle le contrôle de cette région.

C’est dans cet état d’esprit qu’a été rédigé par Kofi Annan le Communiqué de Genève du 30 juin 2012. À l’époque, il s’agissait juste de trouver une issue à la question syrienne. Mais cet accord a été immédiatement saboté par des éléments internes de l’administration Obama. Ils ont laissé fuiter à la presse européenne divers éléments sur la guerre secrète en Syrie, y compris l’existence d’un “Presidential Executive Order” enjoignant la CIA de déployer ses hommes et des mercenaires sur le terrain. Pris en tenaille, Kofi Annan avait démissionné de ses fonctions de médiateur. De son côté, la Maison-Blanche avait fait profil bas pour ne pas exposer ses divisions en pleine campagne pour la réélection de Barack Obama.

Dans l’ombre trois groupes s’opposaient au communiqué de Genève :

• Les agents impliqués dans la guerre secrète ;

• Les unités militaires chargées de contrer la Russie

• Les relais d’Israël.

Au lendemain de son élection, Barack Obama a débuté la grande purge. La première victime fut le général David Petraeus, concepteur de la guerre secrète en Syrie. Tombé dans un piège sexuel tendu par une agente du Renseignement militaire, le directeur de la CIA fut contraint à la démission. Puis, une douzaine de hauts gradés furent mis sous enquête pour corruption. Parmi eux, le suprême commandeur de l’OTAN (amiral James G. Stravidis) et son successeur désigné (le général John R. Allen), ainsi que le commandant de la Missile Défense Agency —c’est-à-dire du «Bouclier anti-missiles»— ¬(général Patrick J. O’Reilly). Enfin, Susan Rice et Hillary Clinton faisaient l’objet de vives attaques pour avoir caché au Congrès des éléments sur la mort de l’ambassadeur Chris Stevens, assassiné à Benghazi par un groupe islamiste probablement commandité par le Mossad.

Ses différentes oppositions internes étant pulvérisées ou paralysées, Barack Obama a annoncé un renouvellement en profondeur de son équipe. D’abord, John Kerry au département d’État. L’homme est partisan déclaré d’une collaboration avec Moscou sur les sujets d’intérêt commun. Il est aussi un ami personnel de Bachar el-Assad. Puis, Chuck Hagel au département de la Défense. C’est un des piliers de l’OTAN, mais un réaliste. _ Il a toujours dénoncé la mégalomanie des néo-conservateurs et leur rêve d’impérialisme global. C’est un nostalgique de la Guerre froide, ce temps béni où Washington et Moscou se partageaient le monde à moindres frais.
Avec son ami Kerry, Hagel avait organisé en 2008 une tentative de négociation pour la restitution par Israël du plateau du Golan à la Syrie.

Enfin John Brennan à la CIA. Ce tueur de sang-froid est convaincu que la première faiblesse des États-Unis, c’est d’avoir créé et développé le jihadisme international. Son obsession est d’éliminer le salafisme et l’Arabie saoudite, ce qui en définitive soulagerait la Russie au Nord-Caucasse.
Simultanément, la Maison-Blanche a poursuivi ses tractations avec le Kremlin. Ce qui devait être une simple solution pour la Syrie est devenu un projet bien plus vaste de réorganisation et de partage du Proche-Orient.

On se souvient qu’en 1916, à l’issue de 8 mois de négociations, le Royaume-Uni et la France se partagèrent en secret le Proche-Orient (Accords Sykes-Picot). Le contenu de ces accords avait été révélé au monde par les Bolcheviks dès leur arrivée au pouvoir. Il s’est poursuivi durant près d’un siècle. Ce que l’administration Obama envisage, c’est un remodelage du Proche-Orient pour le XXIe siècle, sous l’égide des USA et de la Russie.
Aux États-Unis, bien qu’Obama se succède à lui-même, il ne peut dans la période actuelle qu’expédier les affaires courantes. Il ne reprendra ses attributions complètes que lors de sa prestation de serment, le 21 janvier.

Dans les jours qui suivront, le Sénat auditionnera Hillary Clinton sur le mystère de l’assassinat de l’ambassadeur en Libye (23 janvier), puis il auditionnera John Kerry pour confirmer sa nomination (24 janvier).

Immédiatement après, les 5 membres permanents du Conseil de sécurité se réuniront à New York pour examiner les propositions Lavrov-Burns sur la Syrie.

Celles-ci prévoient la condamnation de toute ingérence extérieure, le déploiement d’observateurs et d’une force de paix des Nations Unies, un appel aux différents protagonistes pour qu’ils forment un gouvernement d’union nationale et planifient des élections. La France devrait s’y opposer sans pour autant menacer d’utiliser son veto contre son suzerain US.

L’originalité du plan, c’est que la force des Nations Unies serait principalement composée par des soldats de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC). Le président Bachar el-Assad resterait au pouvoir. Il négocierait rapidement une Charte nationale avec des leaders de l’opposition non-armée sélectionnés avec l’approbation de Moscou et Washington, et ferait valider cette charte par référendum sous contrôle des observateurs.

Ce coup de théâtre a été préparé de longue date par les généraux Hassan Tourekmani (assassiné le 18 juillet 2012) et Nikolay Bordyuzha. Une position commune des ministres des Affaires étrangères de l’OTSC a été conclue le 28 septembre et un Protocole a été signé entre le département onusien de maintien de la paix et l’OTSC. Celle-ci dispose maintenant des mêmes prérogatives que l’OTAN. Des manœuvres communes ONU/OTSC de simulation ont été organisées au Kazakhstan sous le titre «Fraternité inviolable» (8 au 17 octobre). Enfin, un plan de déploiement de «chapkas bleues» a été discuté au sein du Comité militaire de l’ONU (8 décembre).

Une fois la Syrie stabilisée, une conférence internationale devrait se tenir à Moscou pour une paix globale entre Israël et ses voisins. Les États-Unis considèrent qu’il n’est pas possible de négocier une paix séparée entre Israël et la Syrie, car les Syriens exigent d’abord une solution pour la Palestine au nom de l’arabisme. Mais il n’est pas possible non plus de négocier une paix avec les Palestiniens, car ceux-ci sont extrêmement divisés, à moins que la Syrie ne soit chargée de les contraindre à respecter un accord majoritaire. Par conséquent, toute négociation doit être globale sur le modèle de la conférence de Madrid (1991). Dans cette hypothèse, Israël se retirerait autant que faire se peut sur ses frontières de 1967. Les Territoires palestiniens et la Jordanie fusionneraient pour former l’État palestinien définitif. Son gouvernement serait confié aux Frères musulmans ce qui rendrait la solution acceptable aux yeux des gouvernements arabes actuels. Puis, le plateau du Golan serait restitué aux Syriens en échange de l’abandon du lac de Tibériade, selon le schéma envisagé jadis aux négociations de Shepherdstown (1999). La Syrie deviendrait garante du respect des traités par la partie jordano-palestinienne.

Comme dans un jeu de domino, on en viendrait alors à la question kurde. L’Irak serait démantelé pour donner naissance à un Kurdistan indépendant et la Turquie serait appelée à devenir un État fédéral accordant une autonomie à sa région kurde.

Côté US, on souhaiterait prolonger le remodelage jusqu’à sacrifier l’Arabie saoudite devenue inutile. Le pays serait divisé en trois, tandis que certaines provinces seraient rattachées soit à la fédération jordano-palestinienne, soit à l’Irak chiite, conformément à un vieux plan du Pentagone (« Taking Saudi out of Arabia », 10 juillet 2002). Cette option permettrait à Washington de laisser un vaste champ d’influence à Moscou sans avoir à sacrifier une partie de sa propre influence. Le même comportement avait été observé au FMI lorsque Washington a accepté d’augmenter le droit de vote des BRICS. Les États-Unis n’ont rien cédé de leur pouvoir et ont contraint les Européens à renoncer à une partie de leurs votes pour faire de la place aux BRICS.

Cet accord politico-militaire se double d’un accord économico-énergétique, le véritable enjeu de la guerre contre la Syrie étant pour la plupart des protagonistes la conquête de ses réserves de gaz. De vastes gisements ont en effet été découverts au Sud de la Méditerranée et en Syrie. En positionnant ses troupes dans le pays, Moscou s’assurerait un plus large contrôle sur le marché du gaz dans les années à venir.

Le cadeau de la nouvelle administration Obama à Vladimir Poutine se double de plusieurs calculs. Non seulement détourner la Russie de l’Extrême-Orient, mais aussi l’utiliser pour neutraliser Israël. Si un million d’Israéliens ont la double nationalité états-unienne, un autre million est russophone. Installées en Syrie, les troupes russes dissuaderaient les Israéliens d’attaquer les Arabes et les Arabes d’attaquer Israël. Par conséquent, les États-Unis ne seraient plus obligés de dépenser des sommes phénoménales pour la sécurité de la colonie juive.

La nouvelle donne obligerait les États-Unis à reconnaître enfin le rôle régional de l’Iran. Cependant Washington souhaiterait obtenir des garanties que Téhéran se retire d’Amérique latine où il a tissé de nombreux liens, notamment avec le Venezuela. On ignore la réaction iranienne à cet aspect du dispositif, mais Mahmoud Ahmadinejad s’est d’ores et déjà empressé de faire savoir à Barack Obama qu’il ferait tout ce qui est en son possible pour l’aider à prendre ses distances avec Tel-Aviv.

Ce projet a des perdants. D’abord la France et le Royaume-Uni dont l’influence s’efface. Puis Israël, privé de son influence aux États-Unis et ramené à sa juste proportion de petit État. Enfin L’Irak, démantelé. Et peut-être l’Arabie saoudite qui se débat depuis quelques semaines pour se réconcilier avec les uns et les autres afin d’échapper au sort qui lui est promis. Il a aussi ses gagnants. D’abord Bachar el-Assad, hier traité de criminel contre l’humanité par les Occidentaux, et demain glorifié comme vainqueur des islamistes. Et surtout Vladimir Poutine qui, par sa ténacité tout au long du conflit, parvient à faire sortir la Russie de son «containment», à lui rouvrir la Méditerranée et le Proche-Orient et à faire reconnaître sa prééminence sur le marché du gaz.

Thierry Meyssan

Source

Odnako (Fédération de Russie)

Hebdomadaire d’information générale.

Rédacteur en chef : Mikhail Léontieff.