Un nouveau livre de Francis ARZALIER

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1943 – 2013 : 70ème anniversaire

de la Libération de la Corse

des occupants fascistes et nazis

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BON de COMMANDE

Le Collectif Polex vous propose le livre de Francis Arzalier

« Héroïsme politique et désir de pouvoir »

en envoyant ce bulletin à la trésorière de l’association :

Nicole Touma-Saba, 19 rue Lamandé, Paris 17ème,

avec un chèque à l’ordre de Polex

de 25 euros par exemplaire (22euros + 3,15 euros pour le port).

Nom et prénom :

Adresse postale :

Date et signature :


Chouf-chouf!

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Communiqué par un correspondant de Socialgerie:

« Pour ceux qui ne le connaissent pas, voici le lien pour un site animé par un ami et qui a pour ambition de réunir le maximum de documents filmés sur l’Algérie, qu’ils soient d’actualités ou puisés dans les archives:

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http://www.chouf-chouf.com/

PLAIDOYER POUR LIRE ET PRODUIRE EN TAMAZIGHT

________________________________________________

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CAUSE AMAZIGHE:

LE MESSAGE DE MAMMERI

A-T-IL ÉTÉ BIEN ENTENDU ET COMPRIS?

Par Smaïl Medjeber

Le Quotidien d’Algérie

21 octobre 2013

« Pourvu qu’il ne vous arrive point tel le sort de cet arbre lequel, une fois coupé de ses racines, ses feuilles vertes se faneront et dépériront.

Un arbre sans racines est condamné à mourir. Ne soyez pas, vous gens d’aujourd’hui, tels des gens sans racines…

Faîtes en sorte de ne pas devenir des éternels pauvres de la Connaissance la plus large d’esprit et de cœur.

J’ai pensé à toi, génération d’aujourd’hui et de demain…

À présent, la Connaissance se puise dans les livres.

C’est pour cette raison, que j’ai écrit ce livre : pour vous tous, pour qu’il vous soit une référence, un exemple à méditer, un fondement sur quoi vous appuyer, construire et transmettre la Connaissance …

Nous avons défriché le terrain, à présent, c’est aux autres de continuer.»
]

( In Poèmes Kabyles Anciens, Mouloud Mammeri, Editions Laphomic)

Comme je l’ai évoqué dans le n° 39 de la revue Abc Amazigh et rappelé dans mon livre qui porte le même nom, le message de notre Grand Maître Feu Mouloud Mammeri, a-t-il été bien entendu, lu et bien compris?

Combien de « Mohand Azwaw et ceux de sa génération», auxquels Mammeri avait adressé ce message, l’ont-ils lu et compris? Moi je l’avais bien lu et bien compris. C’était pour cette raison que j’avais fondé une maison d’édition dévouée à la langue et culture amazighe. Ce fut, pour moi, une manière aussi de prendre ma revanche vis-à-vis du pouvoir dictatorial algérien.

Je pensais, naïvement, que le fait de sortir de la clandestinité, de l’époque noire des années 1970, où, avec mes camarades, clandestinement et dangereusement, j’assurais la publication de la revue Idtij (Le Soleil) – même feu Mouloud Mammeri me disait : «Comment tu arrives à faire ça, Smaïl? – je pourrais continuer, légalement, librement et aisément, mon combat pour notre noble cause, avec un lectorat tout aussi militant et suffisant.

Hélas !

Pourtant, comme l’avait si bien dit, aussi, notre Grand Maître feu Mouloud Mammeri : Il était temps de happer les dernières voix avant que la mort ne les happe. Tant qu’encore s’entendait le verbe qui, depuis plus loin que Siphax et que Sophonisbe, résonnait sur la terre de mes pères, il fallait se hâter de le fixer quelque part où il pût survivre, même de cette vie demi-morte d’un texte couché sur des feuillets morts d’un livre.»

Notre langue et notre culture se doivent, par conséquent, pour survivre, de passer, vite, de l’oral à l’écrit, c’est-à-dire aux livres, «avant que la mort ne les happe». Il y a donc urgence et péril en la demeure.

Mon défi pour éditer un livre chaque mois et pour un millier de lecteurs au moins, était la réponse – militante – que moi, je proposais, en réponse à ce cri d’alarme. Mon défi n’a pas été appliqué, respecté.

Notre langue est-elle condamnée à demeurer une langue orale ? Rezki Issiakhem, dans sa préface de l’œuvre de Saïd Iamrache, «Tasga n tlam ou l’Obscurantisme en plein jour» publiée après son décès, a confirmé en lançant ce même cri d’alarme : «C’est par la lecture de romans comme celui-ci que se développera le goût de lire notre langue et que l’on rejettera l’aberration d’un fatalisme qui voudrait l’enfermer dans une oralité réductrice et décadente… » Et de refuser à croire «Que les nombreux militants de la cause amazighe et les milliers de manifestants qui défilent lors du printemps amazigh ne seraient pas analphabètes» . Raison évoquée par des maisons d’éditions qui ont refusé de publier cette œuvre posthume «considérant que la rentabilité d’une œuvre en tamazight ne pouvait en être assurée.»

Je le répète aussi : acheter et lire des ouvrages de langue amazighe, c’est un autre militantisme, c’est prouver qu’il existe un lectorat de la langue amazighe, c’est prouver que «Ass-a, azekka, tamazight tella, tella » (Aujourd’hui, demain la langue amazighe existe, existera) n’est pas un slogan creux, vide de sens.

Je re-lance donc mon défi à tous les militants et militantes qui ont scandé ce slogan: y-a-t-il, dans toute l’Amazighie et la diaspora, au moins un millier de lecteurs (trices) du livre amazigh?

En attendant, dans les librairies, il n’y a pas foule. Les émules de Mouloud Mammeri, quelques rares jeunes poètes qui parviennent à publier – à compte d’auteur – un petit recueil de poésie, font du porte à porte pour proposer leurs ouvrages. C’est ce que je fais présentement, personnellement, via internet. Sans suite aucune.
Avant, les gens disaient : «Il n’y a pas d’écrivains en langue amazighe!» À présent, ce sont les écrivains qui disent : «Il n’y a pas de lecteurs de la langue amazighe!»

“ La langue amazighe n’est pas un dialecte archaïque qui ne mérite, comme on le croit généralement, aucune considération, mais un chef-d’œuvre linguistique qu’il faut à tout prix développer et promouvoir. Un jour, le nord-africain sera, j’en suis sûr, fier de sa langue.” C’était ce que souhaitait ardemment mon défunt compagnon de combat, Mohamed Haroun.

Durant les années 1970, pour faire adhérer quelqu’un à notre cause amazighe, il fallait, à sa demande, prouver que notre langue s’écrit. Où en est-on aujourd’hui? Que font les réseaux associatifs kabylo-amazigho-berbéros, dans nos Pays respectifs et au sein de la diaspora, hormis de répéter, sans cesse, les mêmes slogans, les mêmes discours, les blas blas, les manifs, les fêtes, les danses, les sempiternels spectacles?

Il faudrait d’abord prendre conscience d’un fait : d’où vient ce mal, cette absence de lectorat amazigh? La question et la réponse sont en chacun et chacune de nous. Comme l’arbre qui dit à la hache : pourquoi tu me frappes? La hache lui répond: ma main vient de toi.

Abc Amazigh fut, pour moi, une amère déception; pire: une douloureuse expérience dont j’en souffre jusqu’à aujourd’hui.

Une revue, pourtant bien appréciée par ses quelques lecteurs (trices) et surtout par la presse nationale. Je cite, humblement, quelques extrait : “Le contenu scientifique de ce bulletin – dirigé par Smaïl Medjeber – l’un des pionniers de la revendication de l’identité amazighe de l’après-indépendance de l’Algérie -, confirme qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas plus de réhabiliter l’amazigh, mais de produire cette langue… Cet éventail ouvert prend en charge avec bonheur – ce qui est rare dans ce genre de revue spécialisée – la tri culturalité des lecteurs auxquels la revue s’adress : le français, l’arabe et l’amazigh se solidarisent pour développer, sans aucune susceptibilité culturelle la question majeure de l’écrit amazigh. ” Le Matin, 09/04/1996.

“A distance des sirènes politiciennes : OUF ! Voilà une revue qui aborde la question de la langue amazighe sans se laisser aspirer par les sirènes politiciennes… Assurément la revue Abc Amazigh a choisi la voie du débat d’idées, de la construction. La plus sûre.” (D. H.) Libre-Algérie n°13, 1 – 14/3/99.

“Abc Amazigh que dirige l’infatigable Medjeber n’arrête pas de nous surprendre. Agréablement s’entend… Dans l’ensemble, Abc Amazigh se maintient. Avec peu de moyens, cette revue ne se laisse pas abattre par un environnement hostile. Que la résistance continue !” (A.L) Libre-Algérie n°33, 6-19/12/99.

Qui a acheté et lu les revues Abc Amazigh, Izuran…? Qui a acheté et lu les œuvres de : Si Amar-Ou-Saïd Boulifa, Belaïd Nat-Ali, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Mohand Lechani, Abdallah Mohya, Saïd Iamrache, Ahmed Nekkar, Kamel Naït-Zerrad, Amar Mezdad, Rachid Alliche, Halima Aït-Ali Toudert, Tassadit Tacine, Hassane Ben Amara, Mohand Ouaneche, Mohand-Ouramdane Larab, Yahia Yanes, Salem Chaker, Malek Houd, Youssef Nacib, Mohand Aït-Ighil, Salem Zenia, Houcine Azergi, Ahmed Adghirni, Brahim Lasri Amazigh, Mohamed Akounad, Rachid Jadal, … (désolé pour les auteurs non cités)?

J’aimerais bien avoir des réponses à ces questions, par courriel à : défiberbere@hotmail.fr , sur ma page Facebook, memoireamazighe, ou sur : amazigh blog de communication.WordPress.com (un blog qu’une généreuse personne m’a aidé à créer).

Il faut passer notre langue ancestrale de la bibliothèque orale multimillénaire, en voie de disparition, à une bibliothèque livresque immortelle.

Bien sûr, la langue amazighe a le droit naturel et légitime, en Algérie et dans toute l’Amazighie, d’être reconnue et traitée comme langue d’Etat, nationale, officielle avec tous les attributs et droits y afférents, son enseignement compris. Bien sûr, pour cela, il faut continuer le combat militant et politique jusqu’au bout.

Cependant, il faut exercer notre propre pouvoir personnel, responsable, tout aussi militant. Pour ce faire, nul besoin de décret pour acheter un livre, une revue qui transmet la langue et la connaissance de l’histoire amazighe. La langue amazighe n’a pas besoin du bla bla politicien et pseudo-militant ! Inutile de faire comme l’autruche. Ne plus utiliser cette cause culturelle et linguistique à des fins politico-personnelles. Que ceux et celles qui prétendent défendre cette noble cause brandissent, au moins, UN livre amazigh, comme preuve.

Le combat pour la langue et culture amazighe, se joue dans les librairies et par nos poches.

Comme je l’avais dit, un jour, à un «militant» que j’avais croisé à Alger, qui s’était soûlé parce qu’on avait empêché un honorable ancien combattant de faire son discours en amazigh, lors d’une conférence organisée à Tizi-Ouzou (en plus !) :

-Si tu es contrarié et choqué par cela, c’est simple, il te suffira d’aller dans la librairie d’en face et acheter un livre amazigh.»

Au lieu de faire comme je lui avais dit, il préféra aller dans le prochain bar pour s’y soûler encore plus.

Promouvoir le livre amazigh, c’est faire survivre notre langue et la transmettre aux générations futures. C’était le message, clair et net, de Feu Mouloud Mammeri.

Le prix d’achat d’un livre ne vaut pas le prix d’une vie, des vies sacrifiées par les militants (tes) et martyrs (yres) de cette noble cause.

La langue amazighe, les auteurs et les éditeurs ont besoin de vous, de nous. Pour reprendre le slogan de Coluche et des Restaurants du Cœur.

Soyons des acheteurs et lecteurs de cœur. Pour notre langue.

À bon entendeur, azul.

Amazighement vôtre,

l’Ambulancier de la langue amazighe,

Smaïl Medjeber


LECTURES OCTOBRE 2013: LIVRES, PUBLICATIONS…

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OCTOBRE 2013

LIVRES, PUBLICATIONS

signalés sur socialgerie


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CHASSEURS DE MATIÈRES PREMIÈRES->1285#2]

À ceux qui s’interrogent sur « Comment faire »

à propos des prétentions à imposer à l’Algérie l’exploitation sur son sol du gaz de schiste

au profit des monopoles qui n’en veulent pas sur leur propre territoire,

l’ouvrage « Chasseurs de matières premières »

peut donner à réfléchir,

notamment la conclusion d’une riche et passionnante enquête à travers le monde……


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[« CHAVS » :

COMMENT ON DIABOLISE LA CLASSE OUVRIÈRE

Lode Vanoost – Investig’action – michel collon infos – – Source originale : Dewereldmorgen – Traduction du néerlandais par Anne Meert – 18 octobre 2013 brève 766.->br766]


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LIVRE – FILM DVD : AFRIQUE 50 – DE SABLE ET DE SANG
LIVRE-FILMcollection Mémoire populaireLe CADTM et Les Mutins de Pangée

Dans ce livre (134 pages), René Vautier, qui réalisera plus tard Avoir 20 ans dans les Aurès, raconte l’aventure extraordinaire du tournage d’Afrique 50 (que vous pouvez voir dans le DVD), images tournées clandestinement en 1949 à travers l’Afrique coloniale et sauvées in extremis de la censure.

Le pamphlet époustouflant d’un jeune cinéaste de 20 ans qui voulait témoigner de ce qu’il voyait en Afrique et qui le révoltait.

Ce récit trépidant et plein d’humour, accompagné de textes d’historiens et d’illustrations de l’époque, nous amène à réfléchir sur l’héritage et la colonisation et le rôle fondamental du cinéma.

Le DVD contient les films

  • “AFRIQUE 50”de René Vautier – 17mn – N&B – 1950
  • DE SABLE ET DE SANGde Michel Le Thomas avec René Vautier – 27mn – Couleurs – 2012

Dans l’article 1288: LES PIEDS-NOIRS PROGRESSISTES: ÉMANCIPER LE PRÉSENT DU PASSÉ COLONIAL:

[widget-3.png

  • Histoire de l’Algérie à la période coloniale 1830-1962,->http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Histoire_de_l_Algerie_a_la_periode_coloniale__1830_1962-9782707173263.html]

collectif d’historiens,

éditions La Découverte, 2012.

Il s’agit de la première tentative majeure d’histoire croisée entre chercheurs et historiens français et algériens, qui replace la guerre d’indépendance dans le temps long de la présence coloniale française et montre son enracinement bien avant le début du conflit en 1954.


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  • Le camp de Lodi,->http://www.editions-stock.fr/le-camp-de-lodi-9782234070332]

Nathalie Funès,

éditions Stock,

2012.

C’est l’histoire d’un camp d’internement

dans lequel des centaines de pieds-noirs favorables à l’indépendance de l’Algérie, dont Henri Alleg,

furent détenus de manière arbitraire pendant la guerre.


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  • Guerre d’Algérie,

    Guerre d’indépendance
    , par l’association des 4acg,->http://www.4acg.org/Ce-livre-Guerre-d-Algerie-Guerre-d]

éditions L’Harmattan, 2012.

Recueil

de témoignages

sur le conflit,

à voix multiples,

françaises

et algériennes.


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« LE SOCIALISME TRAHI » de Roger KEERAN et Thomas KENNY – éditions DELGA .

Notes de Kamel BADAOUI->1289]

pendant un entretien avec Roger KEERAN

raina

le 13 octobre 2013

Questions en vrac sur la chute de l’URSS! Ces notes ont été inspirées suite à la discussion avec Roger KEERAN (historien co-auteur avec Thomas KENNY économiste) du livre intitulé « Le socialisme trahi » aux éditions DELGA.

Les deux auteurs vivent aux Etats-Unis.


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“HASSAN AL BANNA ALLADHI LA YAARIFOUHOU AHAD”

(HASSAN AL BANNA COMME PERSONNE NE LE CONNAIT)->1279]

Le Caire,

Madbouli, 2013

259 pages.

– présentation du livre par Yassin Temlali 1279


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12 & 13

OCTOBRE 2013

PARIS

LES BLANCS MANTEAUX:

NAQD

PRÉSENTE

AU SALON

DE LA REVUE->br745]


[Livre-Lamrani1-400x608.png
« CUBA.

LES

MÉDIAS

FACE

AU

DÉFI

DE L’IMPARTIALITÉ » : ->1258]

[« UNE ENQUÊTE

LARGE

ET DÉCAPANTE »->br742]


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LA ROMANCIÈRE

SAOUDIENNE

RAJA ALEM

LE COLLIER

DE LA

COLOMBE->BR754]

br754


30 OCTOBRE – 1er NOVEMBRE- ALGER- SALON INTERNATIONAL DU LIVRE: BERNARD DESCHAMPS PRÉSENTE DEUX LIVRES RÉCENTS ÉDITÉS EN ALGÉRIE

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ALGER – VIENT DE PARAÎTRE …

PRÉSENTATION AU SILA

SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D’ALGER

Deux livres de Berrnard Deschamps

sortent des presses cette semaine

à Alger édités par El Ibriz,

pour être présentés au SILA

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extrait du blog der Bernard Deschamps:

…/… je serai présent au SILA, les 30, 31 octobre et 1er novembre.

C’est pour moi une grande joie de pouvoir faire connaître aux Algériens, dans leur pays même, l’engagement d’une partie de la population gardoise pour leur indépendance, ainsi que le combat héroïque de leurs parents recrutés dans les mines de charbon des Cévennes et solidaires de celles et de ceux qui, sur leur territoire national, avaient pris le maquis.

Le Gard terre de Résistance rend ainsi hommage à la Résistance algérienne!

Maître Ali HAROUN, avocat, ancien dirigeant de la Fédération de France du FLN, ancien Ministre et qui fut membre du Haut Comité d’Etat qui sauva la République algérienne dans la tourmente des années 80-90, me fait le grand honneur de préfacer cette nouvelle édition qui intègre mes dernières recherches.

Le SILA est un des trois plus grands salons du livre du monde, en raison de l’importance du lectorat algérien, cultivé et avide de connaissances. Il avait été fréquenté l’an dernier par 1,2 millions de visiteurs.

Les organisateurs en attendent encore davantage cette année. M. MESSAOUDI Hamidou, son commisaire général annonçait ces derniers jours 922 exposants dont 290 maisons d’édition algériennes, 279 françaises et pour la première fois des éditeurs chinois.

Un grand nombre de conférences, de rencontres, de débats auront lieu avec des intervenants de divers pays (Algérie, Etats-Unis, Allemagne, pays arabes…) Régis DEBRAY et Roland DUMAS y participeront.

Des hommages seront rendus notamment à Mouloud FERAOUN à l’occasion du centenaire de sa naissance ainsi qu’à de grands disparus dans l’année, parmi lesquels Henri ALLEG, Pierre CHAULET et Jacques VERGES…

Le thème du salon est cette année: « Ouvre-moi sur le Monde »…Un objectif que je partage aussi pour mon pays la France!

sources:

  • http://www.bernard-deschamps.net/article-je-serai-au-salon-international-du-livre-d-alger-les-30-31-octobre-et-1er-novembre-120779861.html
  • http://www.bernard-deschamps.net/article-l-edition-de-mes-livres-en-algerie-118679822.html

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“LES GARDOIS CONTRE LA GUERRE D’ ALGÉRIE”

Paix en Algérie de Etienne Ecuvillon.


“ LE FICHIER Z”

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Ratonnade de André Balme


LES PIEDS-NOIRS PROGRESSISTES: ÉMANCIPER LE PRÉSENT DU PASSÉ COLONIAL

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ANPNPA: ROMPRE AVEC LA NOSTALGIE COLONIALE

Entretien avec Jacques Pradel

réalisé par Yves Gimbert

cerisesenligne.fr & ldh Toulon

publication : le 21 octobre 2013

Un entretien avec Jacques Pradel, président de l’Association nationale des Pieds-Noirs progressistes et de leurs amis. [Cet entretien a initialement été publié dans le magazine [Cerises.]]

Une association qui entend porter témoignage de ce que furent la colonisation, la guerre d’indépendance et les crimes commis durant 132 ans par la France en Algérie. Afin de contribuer à la connaissance d’un passé souvent méconnu – notamment des jeunes Français d’origine algérienne – et de lutter contre les préjugés qui continuent à entretenir le racisme.

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Jacques Pradel

Émanciper le présent du passé colonial

Face à la montée de l’islamophobie et de l’extrême droite, rompre avec les lectures coloniales et racistes, ainsi qu’avec les tabous de “l’histoire officielle”, est une ardente obligation. Entretien avec Jacques Pradel, président de l’Association nationale des Pieds Noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA).

Plus de quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie et le départ de la majorité des Pieds Noirs pour le continent, pourquoi se mobiliser en tant que “Pieds Noirs progressistes” ?
Nous avons deux raisons d’accoler progressiste à Pied Noir. D’une part, il s’agit de dénier aux associations qui regroupent anciens de l’OAS et Pieds Noirs nostalgiques bornés de l’Algérie française, qu’il faut distinguer des “amicales”, éventuellement sympathiques, le droit de parler au nom de nous tous. Les Pieds Noirs se sont resitués dans les contradictions de la société française et se distribuent sur l’ensemble de l’échiquier politique. Nous entendons ainsi porter témoignage, en tant que Pieds Noirs, de ce que furent la colonisation, la guerre d’indépendance et les crimes commis durant 132 ans par la France en Algérie. De ce point de vue, notre association aurait pu être créée plus tôt.
D’autre part, nous entendons prendre toute notre place pour combattre la montée des idées de l’extrême droite, si entretenues et banalisées sous Sarkozy, si peu et si mal contredites aujourd’hui sous Hollande. Combattre notamment, en tant que Pieds Noirs et enfants d’Algérie, la réactivation du racisme anti-“arabe”, ce relent de notre passé colonial.

Vous essayez de briser le monopole des discours “officiels” à propos de l’Algérie – discours des “nostalgériques” d’une part, discours de l’État algérien et de l’État français d’autre part. Quelles sont les difficultés de ce combat?

Le discours “nostalgérique” est très primaire, réduisant la conquête de l’Algérie à la nécessité, en 1830, de libérer les esclaves chrétiens d’Alger du joug ottoman, la colonisation aux “aspects positifs”, et la guerre aux massacres du FLN ! Rien ne sert de s’y arrêter, sinon pour relever combien ce discours est utilisé en France par le FN bien sûr, mais aussi par la droite “classique”. Pour celle-ci, il s’agit moins de séduire l’électorat pied noir, qui vote comme les autres Français, que d’adresser un message aux électeurs d’extrême droite
[[Lire les propos de la maire UMP d’Aix-en-Provence et les commentaires de l’ANPNPA :http://www.anpnpa.org/?p=838]]

Quant aux États, ils démontrent la même volonté d’occultation. En France, l’histoire commune avec l’Algérie n’a jamais cessé d’être interprétée et ces interprétations d’être prises comme arguments dans le débat politique national. Le précédent gouvernement, Sarkozy, ne déviant en rien de sa ligne politique de compromission avec l’extrême droite, ne prit aucune initiative positive vers l’Algérie, et continua d’alimenter les campagnes odieuses de réhabilitation de l’OAS, les caresses, maladroites, adressées aux associations de harkis et de Pieds Noirs “nostalgériques”.
La ligne du gouvernement dirigé par le Parti socialiste, heureusement d’une autre nature, reste cependant bien loin de l’ouverture nécessaire. Ainsi, tandis que le président Hollande reconnaît « la sanglante répression », et non le crime d’État que fut le massacre de centaines d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, le ministre Le Drian rend très officiellement hommage au sinistre général Bigeard. Si un pas en avant a été franchi avec la visite du Président en Algérie et ses discours sur le «caractère injuste et brutal de la colonisation», de tels propos restent très timides pour qualifier le fait colonial et les crimes qui l’ont accompagné.

En Algérie, la nébuleuse politico-militaire au pouvoir depuis l’indépendance n’a cessé de formater l’histoire pour conforter sa domination autoritaire et sans partage. Dès l’indépendance, le parti unique FLN a imposé une version “culturaliste” de l’identité nationale algérienne, gommant la richesse formidable que constituent les diversités ethniques, linguistiques et culturelles du pays. Ce que Ben Bella dans un de ses premiers discours de 1962 résumait par «Nous sommes arabes, nous sommes arabes, nous sommes arabes! … Et l’Algérie est un pays arabe et musulman»…

L’enseignement de l’histoire (tel que toujours pratiqué !) complète le tableau en posant que l’Algérie n’a qu’une histoire, et que celle-ci commence avec les invasions arabes et se termine avec une guerre d’indépendance idéalisée, menée par le peuple héroïque uni derrière le FLN et l’Islam face au colonialisme français.

Aujourd’hui, face à une situation sociale particulièrement tendue et à un système politique bloqué, la caste au pouvoir n’a d’autre projet que de maintenir sa domination. À cette fin, elle déploie ses deux armes favorites : un autoritarisme administratif et policier pour contenir la contestation sociale, et, en balance, une version purement idéologique et falsificatrice de l’histoire pour conforter l’identité, la fierté, la solidarité nationales. Dans le même temps, la “guerre des mémoires” a été soigneusement entretenue par un jeu de surenchères réciproques, qui culmina avec la menace coté algérien d’une loi exigeant la «repentance», brandie en réponse au projet français d’une loi évoquant les «aspects positifs» de la colonisation.

Ces discours ont largement pénétré les consciences, d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée. Comment procédons-nous pour les combattre et les dépasser ? En Algérie, par des “voyages militants”, tolérés et ignorés par le pouvoir, mais remplis de débats, de rencontres avec des associations, d’articles dans la presse francophone, d’interviews radio… mais aussi par le suivi des contacts établis et par des actions menées en commun. En France, par des initiatives visant au renforcement de l’amitié entre les peuples des deux rives, par un engagement contre le racisme et la xénophobie, par la contestation publique du discours “nostalgérique”. Il est, de ce point de vue, particulièrement important pour nous de prendre langue, d’échanger, de travailler ensemble, avec nos frères algériens ou d’origine algérienne, avec des associations qui les représentent dans nos villes et nos quartiers.

Vous avez également été remarqués pour vos actions contre les commémorations en faveur d’anciens de l’OAS, d’anciens tortionnaires (le général Bigeard par exemple), contre les “musées” révisionnistes de la mémoire des Français d’Algérie. Quels sont vos modes d’action?

Nous avons longtemps privilégié de contredire les “nostalgériques” lors de débats publics, de contre-manifester face à leurs rassemblements devant des stèles à la gloire de l’Algérie française et de l’OAS, de protester contre le laxisme du pouvoir politique à leur égard, ou contre la complicité d’édiles locaux. Nous continuerons de le faire, même si nous nous sommes pourtant souvent heurtés à une difficulté : l’incompréhension de Pieds Noirs “naïfs” venus là peut-être par hasard, ceux-là mêmes que nous voudrions convaincre, et qui ne voyaient qu’agressivité dans ce type d’actions.

Il nous semble aujourd’hui bien plus utile, juste et gratifiant, d’intervenir de manière positive lors de fêtes populaires, dans des collèges et lycées, dans des conférences. Nous organisons nous-mêmes des débats sur des thèmes touchant à l’Algérie (sur Frantz Fanon, récemment sur Camus et le film Le premier homme).

Nous manifestons publiquement avec banderole lors de commémorations de dates importantes de notre histoire avec l’Algérie (8 mai 45, 17 octobre 61, 19 mars 62…). Nous participons à des événements visant au rapprochement des peuples, à la dénonciation du racisme. Mener de telles actions d’éducation populaire, sur la réalité du fait colonial en Algérie, – car oui, il y a un procès à faire de la colonisation – est aujourd’hui pour nous prioritaire.

Certains aspects de votre démarche font penser aux commissions Vérité et réconciliations mises en place en Afrique du Sud, après la chute de l’Apartheid. Que visez-vous à travers la sollicitation des acteurs de la guerre et des institutions ? Quelles sont les réactions institutionnelles, ici et là-bas?

Il y a en France pléthore d’associations d’anciens combattants, dont certaines sont de pures officines fascisantes. Nous avons des relations cordiales avec l’ARAC [Association républicaine des anciens combattants], qui partage l’essentiel de nos vues, mais aussi avec la FNACA [Fédération nationale des anciens combattants en Algérie-Maroc-Tunisie], la plus importante association d’anciens d’Algérie.

Nous entretenons une relation étroite, privilégiée avec la 4ACG, association non pas d’anciens combattants mais d’Anciens Appelés en Algérie Contre la Guerre, dont les adhérents reversent l’intégralité de leur pension militaire pour mener des actions symboliques en Algérie, et aussi en Palestine. Avec les “Réfractaires non violents à la guerre en Algérie”, nous revenons de deux voyages de dix jours en Algérie (intitulés Mémoire et Fraternité), qui ont permis des rencontres particulièrement riches avec des acteurs algériens de la guerre (anciens Moudjahidin et anciennes Moudjahidate), avec des jeunes Algériens et la société civile au sens large.

Ces voyages, ces rencontres ont-ils une chance de déboucher sur la mise en place de quelque chose d’institutionnel ? Pour le moment clairement non. De fait, nous nous sommes heurtés au refus de tout contact de la part du pouvoir algérien. L’Organisation nationale des Moudjahidin (ONM), seule association reconnue et courroie de transmission du pouvoir, après avoir longtemps lambiné, a refusé de nous recevoir.

Et elle a refusé que nous participions aux cérémonies de commémoration des émeutes du 8 mai 45 à Guelma, dont la répression fut particulièrement sanglante. Nous avons été perçus par le pouvoir comme des gêneurs, perturbant l’histoire officielle. Aucun contact officiel non plus côté français, malgré nos tentatives ! Aucune réponse à nos demandes d’entrevue, à nos courriers au président Hollande et au gouvernement, dont Le Drian et Arif sont si généreux dans leurs hommages à Bigeard et consorts.

Pourquoi avez-vous en particulier le souci de vous adresser aux jeunes Français dont les familles sont originaires d’Algérie ? Quels liens faites-vous entre la guerre d’hier et les questions d’aujourd’hui?

La grande majorité des jeunes Français d’origine algérienne ne connaissent pas l’histoire de leurs propres familles, du pays d’origine, où eux-mêmes retournent pourtant fréquemment. Ils sont maintenus dans cette ignorance par les lacunes de l’enseignement officiel, qui occulte largement l’histoire des colonisations et des guerres d’indépendance, et par le “refus de parler” de beaucoup de leurs anciens. Il y a pourtant de leur part une attente, une lacune à combler. Cela se mesure très bien lorsque nous intervenons, à la demande d’enseignants, dans des collèges et des lycées de quartiers populaires à forte concentration de familles immigrées. Nous venons systématiquement à plusieurs, avec un 4ACG et/ou un Algérien ayant vécu la guerre. L’écoute est toujours formidable, avec un calme qui étonne les enseignants, les questions systématiquement justes. Le temps, à chaque fois, manque. Les jeunes demandent à mieux connaître ce qu’ont vécu leurs familles – c’est leur propre histoire – et sont particulièrement sensibles à l’idée que justice soit rendue par rapport à la colonisation.

Lors de ces rencontres en milieu scolaire, nous abordons évidemment des questions qui ne relèvent pas seulement ou directement de l’histoire, mais de l’organisation de la société présente : l’exclusion sociale, la montée du racisme, les intégrismes… Discuter de cela, avec cette jeunesse d’origine immigrée et leurs camarades “bien français”, prend du coup une autre dimension !

Une réelle préoccupation concerne la tendance au repli identitaire de nombreux jeunes Français d’origine algérienne, qu’ils vivent ou non dans des banlieues ou des quartiers ghettoïsés, ciblés par la montée du racisme anti-“arabe” et par l’islamophobie ambiante. Il nous faut là bien reconnaître que même la gauche de gauche reste insuffisamment audible, et n’a pas su ou n’a pas pu prendre cette question en compte. C’est pour nous une raison supplémentaire de nous adresser à eux.

Je vois un lien très réel entre la guerre d’hier et les questions concernant aujourd’hui la population d’origine algérienne. Quand avec d’autres nous demandons au gouvernement actuel d’aller plus loin dans la reconnaissance des crimes et des méfaits du colonialisme, ce n’est pas seulement pour que nous puissions regarder sereinement et en conscience notre propre histoire, ni pour que se débloque la relation franco-algérienne. C’est pour que, chez nous aujourd’hui en France, disparaissent les relents racistes hérités du passé colonial et de la longue guerre d’indépendance, qui font toujours qu’un “Arabe” compte pour peu. Il y a quelque chose de commun entre les harkis abandonnés là bas à l’indépendance ou parqués ici pendant des années, les chibanis vivant dans la misère ou la jeunesse d’origine maghrébine soumise au racisme ambiant, au chômage, à l’exclusion sociale. Il ne s’agit pas de dire que ces relents du passé colonial sont la cause de tout, mais celui-ci est encore bien présent pour alimenter discours et comportements xénophobes.

Comment faire en sorte que votre combat rejoigne les autres luttes contre l’injustice et pour l’émancipation?

Nous ne sommes pas enfermés dans un regard historique. Nous ne voulons pas seulement contredire les nostalgiques du passé colonial et thuriféraires de l’OAS, ni seulement porter témoignage auprès des historiens, même si nous avons besoin que leurs travaux permettent l’écriture d’une histoire lucide et dépassionnée de la France en Algérie. Nous situons notre action dans les contradictions de la société dans laquelle nous vivons. Si nous sommes particulièrement sensibles aux relations avec l’Algérie et avec les Algériens vivant ici ou là bas, nous mesurons pleinement que ces relations sont immédiatement dépendantes des grands choix politiques et sociaux faits ici. Pieds Noirs mais citoyens français, quand bien même notre combat regarde beaucoup de l’autre coté de la mer, il s’inscrit de fait parmi les luttes menées contre l’injustice et pour l’émancipation.

Entretien réalisé par Yves Gimbert


Pour aller plus loin…

ROMPRE AVEC LA NOSTALGIE COLONIALE

Créée en 2008, l’Association nationale des Pieds Noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA) regroupe des Pieds Noirs désireux de s’affranchir de la vision nostalgiques de l’Algérie française et de promouvoir une réconciliation sincère et durable entre Français et Algériens. Elle souhaite inciter les responsables des deux États à adopter une politique d’entente et de coopération, rompant avec des décennies de censure et d’histoire officielle. L’association développe plusieurs types d’activités militantes : voyages en Algérie pour le dialogue et la compréhension mutuelle, interventions en milieu scolaire, manifestations contre les commémorations colonialistes…

Lire, par exemple, le compte rendu d’un voyage de membres de l’association en Algérie en mai 2013, qui illustre le travail de réconciliation et la volonté de dialogue.


SITES


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  • Association nationale des pieds noirs progressistes et de leurs amis :http://www.anpnpa.org/

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  • Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre :http://www.4acg.org/

LECTURES


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  • Histoire de l’Algérie à la période coloniale 1830-1962,->http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Histoire_de_l_Algerie_a_la_periode_coloniale__1830_1962-9782707173263.html]

    collectif d’historiens,

    éditions La Découverte, 2012.

Il s’agit de la première tentative majeure d’histoire croisée entre chercheurs et historiens français et algériens, qui replace la guerre d’indépendance dans le temps long de la présence coloniale française et montre son enracinement bien avant le début du conflit en 1954.


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  • Le camp de Lodi,->http://www.editions-stock.fr/le-camp-de-lodi-9782234070332] Nathalie Funès, éditions Stock, 2012.

C’est l’histoire d’un camp d’internement dans lequel des centaines de pieds-noirs favorables à l’indépendance de l’Algérie, dont Henri Alleg, furent détenus de manière arbitraire pendant la guerre.


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  • Guerre d’Algérie, Guerre d’indépendance, par l’association des 4acg,->http://www.4acg.org/Ce-livre-Guerre-d-Algerie-Guerre-d]

    éditions L’Harmattan, 2012.

Recueil de témoignages sur le conflit, à voix multiples, françaises et algériennes.

Y. G.


Sources :
repris du site de Ligue des Droits de l’Homme,Toulon

article de la rubrique les deux rives de la Méditerranée > pieds-noirs

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5620

MOBILISATIONS POUR LA MANIFESTATION DE TOUTE LA VÉRITÉ SUR L’ASSASSINAT DU REGRETTE AHMED KERROUMI!

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Mobilisations pour la manifestation de toute la

VÉRITÉ sur l’assassinat du regretté Ahmed Kerroumi!

Le renvoi du procès devant traiter de l’assassinat du regretté Ahmed Kerroumi à la prochaine session de la cour pénale d’Oran – et ce, dès son ouverture le 30 septembre passé – a été positivement apprécié par les familles et les amis de la victime et de l’accusé ainsi que par tous ceux en attente que la vérité éclate sur cet ignoble crime.

Leur relative satisfaction vient de ce que ce renvoi a empêché que ce procès ne se tienne sur la base d’un dossier qui s’est avéré… douteux. En effet, comment ne pas le juger ainsi quand les informations sur son contenu, parues dans la presse, font douter des éléments de preuves rassemblées pour étayer l’accusation? Comment ne pas le trouver partial et tendancieux quand l’instruction s’est révélée n’avoir été conduite qu’à charge d’un accusé qui n’a cessé, par ailleurs, de clamer son innocence et au détriment de ses avocats dont l’action était fortement entravée au vue du rejet de presque toutes leurs demandes (demandes de contre-expertises, de droit d’accès aux journaux téléphoniques sollicités, de convocations de témoins susceptibles d’éclairer le tribunal sur certains aspects de l’affaire tels notamment les médecins légistes, etc.)?

Comment alors ne pas être satisfait du renvoi de ce procès quand tout indique que, tel que monté, il ne pouvait concourir à la manifestation de la vérité sur l’assassinat de l’intellectuel chercheur et du militant politique de la justice sociale, du progrès et des libertés démocratiques qu’était Ahmed Kerroumi au moment où il était particulièrement actif dans le mouvement citoyen d’Oran pour le changement démocratique? Lui-même aurait été scandalisé, s’il était de ce monde, par cette manière dont « son affaire » est traitée au détriment de la justice à laquelle il a droit!

Cette relative satisfaction est cependant loin d’être béate. Tous ceux qui ont suivi ce procès ont noté que son ajournement ne s’est pas fait en réponse aux requêtes des défenseurs mais à celle de l’accusé qui a décidé de faire corps avec ses défenseurs au lieu de les décharger comme cela lui a été suggéré. Tous ont pris acte de l’attitude du Président de la Cour pénale qui semble ne pas concevoir un tel procès, même reporté, sur d’autres bases que celle que constitue le dossier apparemment vicié en sa disposition. C’est dire le risque de voir le prochain procès s’ouvrir dans les mêmes conditions qui ont concouru à son report si rien n’est fait, entre-temps, pour donner suite aux requêtes des avocats, pour considérer comme telles et corriger les anomalies relevées, pour se préparer à faire témoigner toutes personnes susceptibles d’éclairer le tribunal, etc. Il y va de la crédibilité de notre Justice!

Les interrogations portées par de nombreux segments de l’opinion, l’exigence de VÉRITÉ exprimée par la Presse, le Barreau et les militants des Droits de l’Homme ont contribué à ce report. Une plus grande mobilisation citoyenne dans et hors des institutions, de nouvelles initiatives solidaires partout et à tous les niveaux pour la VÉRITÉ, TOUTE LA VÉRITÉ, contribueront sans aucun doute à sa manifestation incontestable!

Nous, ses amis du MDS-Oran, qui ont perdu dans Ahmed KERROUMI un ami sincère, un militant de valeur et un cadre très actif, restons mobilisés et attentifs aux développements de cette affaire!

VÉRITÉ et JUSTICE!

SOLIDARITÉ avec les victimes de cette tragédie!

Le MDS–Oran

COURIR SUR LES DEUX PIEDS

par Mohamed REBAH

26 octobre 2013 par raina

J’ai vu Kateb Yacine écrire cet article. Muni de sa machine à écrire, il avait pris place parmi nous à la salle de rédaction de la rubrique sportive d’Alger républicain, le soir de la victoire de l’Algérie sur la Tchécoslovaquie par 4 buts à zéro. Les lecteurs ont trouvé ce billet en première page, sur leur journal du 1er mars 1963, sous le gros titre :

« L’ALGERIE BAT LA TCHECOSLOVAQUIE 4 À 0 ».

« Nous étions à cinq ou six Algériens dans la foule croate, applaudissant l’équipe de l’Algérie en guerre, en 1960.

Dans le public, on espérait une victoire algérienne, pas seulement par esprit sportif : par profonde sympathie pour le peuple qui venait de vivre les journées de décembre. On souhaitait à tout le moins un honorable match nul, positif et neutraliste.

Ce fut une défaite.

Passant par le café où je retrouvai Abdallah, le vieux maquisard bosniaque, je fus frappé par sa tristesse. Les Yougoslaves eux-mêmes évitèrent devant nous toute allusion au match, et ce soir-là les Algériens, de Belgrade à Zagreb, se couchèrent de bonne heure.

Les pires noctambules ressentaient tout à coup une immense fatigue.

Certes, c’était la guerre, et nous n’avions subi que ce revers local. Mais la plus belle pilule demeure une pilule. Je pensais aux joueurs de notre équipe nationale, eux qui avaient changé de navire en pleine tempête, et je me demandais s’ils erraient encore longtemps à l’étranger, sans jamais voir l’essentiel: un pouce de terre au soleil, un lieu commun, une patrie où pousser enfin de vastes racines.

Deux années ont passé. Alger porte en triomphe l’équipe nationale d’un peuple ami. Le peuple de Belcourt n’attend plus les obus. Il est devenu lui-même cette charge explosive qui imposa silence aux virtuoses du génocide. Et il se porte bien. Il put enfin courir sur ses deux pieds. C’est un grand jour. Rue de l’Union, des gosses appellent à grands cris un capitaine en herbe. Il exige d’être appelé Zitouni.

Et je manque de peu une orange pourrie.

Halte-là ! J’ai besoin de mes muscles pour aller au journal ».*

Kateb Yacine m’a remis son « papier » à lire avant de l’envoyer à l’imprimerie. Il faisait son entrée dans la jeune équipe d’ « Alger sprint » dont le plus âgé avait à peine dix-huit ans.

Mohamed Rebah

Souvenirs

ABDERRAHMANE TALEB, CHERGOU, SPORTISSE TROIS OUVRAGES À LIRE

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El Alia, carré 22, n° 166

par Belkacem Ahcene-Djaballah

TALEB ABDERRAHMANE.

Guillotiné le 24 avril 1958.

Portrait historique

par Mohamed Rebah


Préface de Mohamed Bouhamidi.

Apic éditions, Alger 2013.

102 pages, 500 dinars

C’est un véritable crève-cœur que de voir, aujourd’hui, et cela dure déjà depuis un bon bout de temps, un lieu devenu – juste après l’Indépendance et durant les années 60, 70 et 80 -hautement symbolique (mythique même) pour la jeunesse algérienne en général et la jeunesse estudiantine en particulier, «abandonné» à des travaux qui n’en finissent pas et aux rats, offrant aux regards extérieurs, en plein centre d’Alger, le naufrage de notre mémoire collective.

Le lieu, c’est le “Cercle Taleb Abderrahmane” qui, durant la période coloniale (cela s’appelait l’Ottomatic), était le rendez-vous de tous les étudiants fascistes, un lieu où se tramèrent, avec Lagaillarde, bien des complots criminels OAS.

Etudiants au début des années 60, nous étions fiers, garçons et filles, surtout les tout nouveaux, de nous attabler à sa terrasse non pour parader ou plastronner, mais surtout pour rendre hommage, pour nous «relier», à un grand combattant: Taleb Abderrahmane.

Eveillé à la politique à 15 ans, ayant, suivi la foule des travailleurs, sortie de la Casbah le 1er mai 1945, maquisard, capturé les armes à la main au sud de Blida, car «vendu» à l’ennemi, guillotiné à 28 ans le 24 avril 1958.

Un jeune pas encore adulte mais déjà un homme, un vrai. «Monsieur le Professeur» comme l’appelait affectueusement sa maman, Yamina, tellement éblouie par son savoir car il fréquentait l’Université. Trois condamnations à mort successives pour le même motif: préparation de substances explosives (utilisées par la Zone Autonome du FLN dans la Bataille d’Alger). Mais aucune ne l’avait ébranlé, faisant face dignement, froidement et tranquillement à ses «juges», puis à son bourreau. «Pour ma patrie, pour mon idéal et pour mon peuple… Je saurai mourir». Face à l’imam venu lire la «Fatiha» au pied de l’échafaud, il lança : «Prends une arme et rejoins le maquis».

Avis : Petit livre complet. Clair, précis, concis. Avec des annexes, très utiles, ainsi qu’une bibliographie. Petit livre complet… et utile pour réveiller les mémoires endormies et les héros oubliés

Extrait(s) : Taleb Abderrahmane et ses amis (Akkache, Ould Amrouche, Bouhraoua, Mustapha Kateb, Mohamed Zinet, Hadj Omar…) «étaient semblables par leurs rêves, ceux d’une Algérie libre, d’une vie meilleure pour ceux qui travaillent, d’un monde plus juste et plus humain» (p 29),

«Taleb Abderrahmane est un héros exceptionnel. Le livre le montre avec un grand talent. L’autre mérite de ce livre est de nous rendre intelligible l’engagement massif des autres étudiants et lycéens qui furent aussi des héros. Certains, de grands héros» (p 79, Mohamed Bouhamidi)


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AÏCHA ET LES AUTRES NOUVELLES FANÉES.

Pour ne jamais oublier Novembre.

Recueil de nouvelles de Abderrahmane Chergou

(avec une préface du Dr Y. Khatib, colonel Hassan, dernier chef de la wilaya IV).

Lazhari Labter éditions.

Alger 2013.

229 pages,

500 dinars

Déjà, de son vivant, lorsqu’il écrivait dans la presse, bien que ses idées étaient dérangeantes pour beaucoup (ceux qu’il dérangeait le plus l’ont assassiné, intolérants et peu habitués à la liberté d’expression), son style et son engagement remuaient, tant la sincérité était grande, tant sa «vérité» était vraie.

Toujours engagé politiquement et sur tous les fronts, il avait oublié lui-même qu’il avait un talent d’écrivain.

Un bijou que cet ouvrage (en fait le second)! Qui mériterait d’être «exporté» en France (et ailleurs) afin de faire connaître les réalités du combat contre le colonialisme. A travers les 13 histoires réelles ou «arrangées», parfois «incroyables» (et, pourtant, certainement, en grande partie vraies) l’auteur a pu restituer, au détail près, des situations, des événements, des émotions, des drames, des douleurs, des odeurs même qui rendent encore plus vivante aujourd’hui la Révolution armée algérienne. A travers la vie de tous les jours : des combattants, des héros anonymes, des femmes, des enfants, des vieillards, des animaux… On (re-) vit les moments décrits tant la restitution est correcte et prenante, remuant bien des souvenirs de notre enfance que l’on croyait oubliés. A en pleurer quand on sait que ne le liront que les quinquas francophones et plus et, qu’en l’absence d’une politique nationale de traduction, des centaines de milliers de jeunes ne le liront pas et ne sauront pas les prouesses guerrières et de résistance des aînés ou de leurs parents. Quelle misère qu’un peuple cultivant l’inculture, les ragots et les infos de caniveau!

Avis : Nouvelles fanées ? Pas du tout. De l’émotion plein les pages. Attention aux larmes, car, bien que ce soit des nouvelles, la réalité est là, bien vraie. La guerre de libération comme elle n’a jamais été racontée. Un seul héros, le (petit) peuple !

Extrait :

«Ces petites perles de nouvelles donnent à voir le côté jardin de l’ALN, celui qu’on ne trouve pas beaucoup dans les témoignages et mémoires de djounoud et responsables. L’ALN y est présente, mais les arrière-fonds….» (p 9, préface)

«Quand on sait que demain sera meilleur, aujourd’hui est toujours supportable quel que soit le malheur qui l’habite» (p93),

«Les hommes se sont trop enfoncés dans la guerre et d’aucuns pensent, sincèrement, que parler de paix c’est une forme de défaitisme, d’abandon, en tout cas un risque de ne pas prendre en charge totalement les nécessités de la guerre qui continue. Ils s’imaginent même qu’ils laboureront demain et construiront routes, écoles et maisons à coups de rafales de mitraillettes» (p157)


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LE CAMP DES OLIVIERS.

William Sportisse.

Parcours d’un communiste algérien.

Entretiens avec Jean-Pierre Le Foll-Luciani.

Editions El Ijtihad.

Alger 2013 (Presses universitaires de Rennes, 2012).

353 pages. 1000 dinars

Un Constantinois né en 1923 dans une modeste famille de culture judéo-arabe avec, autour de lui, entre autres, Sarah la mère et Zahira, la tante. Parlant aisément l’arabe… sa langue maternelle. Milieu assez religieux, du moins le père, Simah. Ayant subi dans sa vie quotidienne d’enfant, à l’école, et de jeune, dans la rue, le racisme européen anti-juif. Un frère aîné, Lucien, très engagé dans la lutte ouvrière. 16 ans à peine et il adhère au Parti communiste.1944 : la Gestapo assassine son frère, résistant, en France.

Pour lui, colonialisme, capitalisme et fascisme ne font qu’un, car kif-kif.

Juste après la Seconde guerre mondiale, il est déjà pour la lutte pour l’Indépendance de l’Algérie, son pays.

Pour la petite histoire, c’est, semble-t-il, le premier à avoir participé à l’animation, déjà avant le début de la guerre de libération (mai 54), à partir de Budapest (Hongrie) où il s’était réfugié, une émission de radio… en arabe, s’il vous plaît, consacrée au pays natal et aux luttes armées maghrébines. H. Ait Ahmed a même écrit, par l’intermédiaire de l’ambassade d’Egypte, afin de féliciter l’équipe pour son émission, et pour demander de passer l’appel du 1er Novembre… «qui avait été donné, immédiatement, dès le départ». Elle cessera d’émettre sous la pression du gouvernement français.

Retour au pays, à Constantine, en mars 56. «Omar» coordonne l’action clandestine des communistes constantinois et y organise le soutien à l’ALN jusqu’à la fin de la guerre.

Alors, une autre vie commence. Une vie de journaliste, à Alger Républicain.

Juin 65 : Le cauchemar commence. Il est arrêté, torturé, emprisonné (Lambèse, Oued Rhiou…) … Libéré en 68, assigné à résidence jusqu’en 74 à Tiaret, tout en travaillant à la SONATRAM en comptabilité analytique… à Alger (grâce au ministre Zaibek – ancien journaliste à la rubrique sportive d’Alger Républicain – qui avait alors comme amis Jacques Salort et Jules Molina), il continue de militer, au sein du PAGS… pour une Algérie socialiste.

94. Le cauchemer reprend. Menacé par les terroristes islamistes, il est obligé de s’exiler.

2013 : 90 ans et toutes ses dents… et des souvenirs plein la tête. Aucun regret. Toujours militant. Toujours «accro’» au pays. Quel bonhomme !

Avis : 329 pages d’histoires qui, mises bout à bout, tout au long de plus de 70 ans de militantisme et d’engament révolutionnaire, font partie de l’Histoire du pays. Un livre sous forme de questions –réponses qui vous transporte dans un «autre monde». De la fiction ? non, de la réalité vraie. Le passage qui remue et indigne le plus : «Dans les prisons du coup d’Etat»

Extraits :

«Q : Saviez-vous immédiatement qui était le Fln?

R : Non, nous en savions pas dans le détail. C’est normal : le Fln était une organisation clandestine. Mais nous étions d’accord avec eux et nous comprenions leur lutte. Il était normal que nous apportions tout de suite notre soutien. L’essentiel était dans un premier temps d’apporter notre solidarité et de lutter contre la répression» (p 193),

«Nous retournons régulièrement en Algérie. Mais se réinstaller au pays est devenu trop compliqué. Nous sommes trop vieux!» (p 329) .