HOMMAGE A JEAN-LOUIS HURST. MAURIENNE, « LE FRÈRE DES FRÈRES « 

Chers amis, compagnons et camarades,

Grace à vous tous, « les frères algériens » se sont retrouvés autour d’Annik Hurst, pour rendre un hommage digne, fraternel et chaleureux à son père Jean-Louis Hurst et sa mère Heike, lors des obsèques du 21 mai dernier au cimetière de Diar Saada à Alger.

D’horizons, d’âge, de confessions et d’engagements politiques divers, mais réunis autour des valeurs de fraternité et de solidarité internationale, nous avons exaucé leurs derniers vœux: les accompagner dans leur dernier voyage pour reposer éternellement en terre algérienne.

Cette Algérie à laquelle ils ont voué leur jeunesse, représentait pour eux l’espoir d’un monde dans lequel les hommes et les femmes seraient libérés de toutes formes de dominations, d’exploitation, d’aliénation.

Le parcours des femmes et des hommes tels que Heike et Maurienne

est retracé dans
Le film de Richard Copans:

« Les frères des frères »

Qui sera projeté à la

Cinémathèque d’Alger

Le lundi 02 juin 2014 à 18h

Grace au précieux concours de Mme Zehira Yahi, Chef de cabinet de la ministre de la culture et du directeur de la Cinémathèque d’Alger, M. Lies Semiane,

vous pourrez venir voir ce film afin mieux comprendre les motivations de ces «porteurs de valises», par les voix et les visages lumineux de Didar Fawzi, Robert Davezies, Jean-Louis Hurst, tous les trois aujourd’hui décédés malheureusement, et Hélène Cuenat que nous saluerons fraternellement à cette occasion.

Merci de le faire savoir autour de vous pour que nous soyons encore plus nombreux que le 21 mai dernier.

PARTICIPATION DU SNAPAP ET CGATA AU 3EME CONGRES DE LA CONFEDERATION INTERNATIONALE SYNDICALE CSI

Communiqué de presse

participation du SNAPAP et CGATA au 3eme congrès de la confédération internationale syndicale CSI ,du 18 au 23 , Berlin .

la CSI ,forte de ses 176 millions d’adhérents, représentée par 325 syndicats dans 161 pays vient de tenir son 3ème congrès international du 18 au 23 mai 2014 à Berlin.

pour l’Algérie l’évènement a été marqué par le débat sur les violations des conventions internationales et lois sur les libertés syndicales ,animé par Rachid Malaoui ,président du SNAPAP et CGATA, le 20 mai 2014 en présence de plusieurs syndicats arabes et internationaux.

Durant ce 3eme congrès plusieurs faits importants ont eu lieu en l’occurrence la modification du statut de la CSI , la création de la CSI de la sous région arabe.

L’évènement marquant du 3eme congrès est la déclaration impartiale pour le soutien de la Palestine et l’appui de la CSI à la candidature de l’UGTT pour l’obtention du prix Nobel .

L’UGTA représentée par plus de 12 membres dont le secrétaire général, était totalement effacée car aucun d’entre eux n’a pris la parole ni participé aux activités du congrès et surtout n’ayant pas tenu son congrès a perdu sa place au conseil exécutif de la CSI malgré les tentatives auprès de certains syndicats africains pour un appui éventuel et va perdre sa place au conseil administratif au BIT, étant jugée comme organisation non démocratique.

Le congrès a clôturé ses travaux par la réélection de Sharan Burrow secrétaire générale de la CSI pour les 4 années à venir et l’engagement des syndicats congressistes à syndiquer 27 millions de travailleurs comme défi pour la consolidation du pouvoir des travailleurs.

Rachid Malaoui

président du SNAPAP et de la CGATA

00213770208129


Yacine Zaid

Représentant de l’UITA région MENA, Membre du Bureau national de la LADDH _ Chargé de la jeunesse

BLOG : Syndicaliste de lutte

SITE : JOURNALISTE CITOYEN ALGÉRIE

Chaine Youtube : YacineYoutube

Tel : 00213661237109

00213772151054


ORAN – 31 MAI 10h: HOMMAGE À LUCETTE HADJ ALI

Hommage à une grande figure du combat pour l’indépendance nationale, le progrès social et l’égalité femmes/hommes;

Les ami-e-s et camarades d’Oran et de la région de la grande militante que fût Lucette Hadj Ali Larribère comptent lui rendre un premier hommage, le samedi 31 mai 2014 à 10 h au siège de l’AFEPEC (Ex Rue Monge).

D’autres hommages, à la mesure de la grandeur de cette infatigable combattante, décédée à l’âge de 94 ans, lui seront rendus ultérieurement.

Des ami-e-s de Lucette.

Oran le 28 mai 2014


AFEPEC

Association Féministe pour l’Epanouissement

de la Personne et l’Exercice de la Citoyenneté
13, Rue Monge, Miramar , Oran – Algérie

+213 (0) 41 41 41 91


PARIS – 8 JUILLET: AVANT-PREMIÈRE DU FILM: « LES BALLES DU 14 JUILLET 1953”

Invit_8_juillet_2.jpg

Bonjour à tous

Pour ceux qui ne seront pas en vacances au mois de juillet, j’organise une avant-première de mon dernier film

“Les balles du 14 juillet 1953”

le mardi 8 juillet

à 19H30

Salle Jean Dame

17 rue Léopold Bellan 75002 Paris

(métro Sentier ou Les Halles )

Durée du film 90 minutes.

La projection sera suivie d’un débat.

Alors, notez dès maintenant la date sur vos agendas

A bientôt

Daniel Kupferstein


Résumé :

Les balles du 14 juillet 1953

Il y a près de 61 ans maintenant, le 14 juillet 1953, un drame terrible s’est déroulé en plein Paris.

Au moment de la dislocation d’une manifestation en l’honneur de la Révolution Française, la police parisienne a chargé un cortège de manifestants algériens. Sept personnes (6 algériens et un français) ont été tuées et une cinquantaine de manifestants ont été blessés par balles. Un vrai carnage.

Ce qui est troublant avec ce fait dramatique, c’est que cette histoire est quasiment inconnue. Pratiquement personne n’est au courant de son existence. C’est comme si une page d’histoire avait été déchirée et mise à la poubelle. En France comme en Algérie.

En fait, ce film, est l’histoire d’une longue enquête contre l’amnésie. Enquête au jour le jour, pour retrouver des témoins, les familles des victimes, pour faire parler les historiens, pour reprendre les informations dans les journaux de l’époque, dans les archives et autres centres de documentation afin de reconstituer au mieux le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment ce mensonge d’Etat a si bien fonctionné.

Avant que les derniers témoins ne disparaissent, il est temps que l’histoire de ce massacre sorte de l’oubli!

Daniel Kupferstein

Tél 06 82 28 01 91

http://www.daniel-kupferstein.com


Lire sur socialgerie: “PARIS, le 14 JUILLET 1953”, article 883, mis en ligne en juillet 2012.


14_juillet_entier.jpg

[

Défilé les travailleurs algériens manifestations CGT

Paris 14 juillet 1953 DR-IHS CGT

->http://fnme-cgt.fr/pages/cahier_ihs_illustration.php?img=img51_g&num=27-28#]


LUCETTE ET SA VIE D’ALGERIENNE COMMUNISTE

photo Kh G.


Les obsèques se dérouleront vendredi 30 mai

à La Seyne-sur-Mer

à 14h.15,

chambre funéraire,

2, rue Alfred de Musset

et à 15h.30

au crématorium


photo Kh G.


LUCETTE ET SA VIE D’ALGÉRIENNE COMMUNISTEsocialgerie – Sadek Hadjerès;


SAFIA A REJOINT BACHIR – HIER AU MOIS DE MAIpoème de Fateh Agrane;


Adieu camarade Lucette Hadj Ali;Khider Louelh
[[socialgerie s’excuse auprès des lecteurs de l’omission involontaire du nom de l’auteur de ce message Louelh Khider; le message était particulièrement significatif du fait que Khider était un collaborateur proche de Bachir dans des conditions de travail particulièrement éprouvantes]]


Hommage : LUCETTE!Mohamed Benchicou – le 26 mai 2014;


MESSAGE – TÉMOIGNAGE – “POUR LUCETTE” – par “LES AMIES DE LUCETTE”;


[LUCETTE HADJ ALI EST DÉCÉDÉEblog de Bernard Deschamps

le 28 mai 2014;
->#4]


LUCETTE ET SA VIE D’ALGÉRIENNE COMMUNISTE

Sadek Hadjerès

socialgerie

le 26 mai 2014

Une triste nouvelle nous parvient: le décès de Lucette HADJ ALI, née Larribère

Dernièrement encore, notre camarade affrontait courageusement jusqu’à ses 94 ans, les maladies qui ont assombri les dernières années d’une existence consacrée aux luttes infatigables de libération nationale et sociale de son pays, l’ Algérie.

À toute sa famille, ses enfants et proches, Socialgerie présente ses condoléances émues.

Ses obsèques se dérouleront à Seyne sur Mer (près de Toulon), ce vendredi 30 mai.

Lucette est née et a grandi à Oran, dans une famille qui, à l’image de son père Dr Jean Marie Larribère et de son oncle Dr Camille Larribère, a donné au combat anticolonialiste des contributions qui ont fait date dans cette région et à l’échelle nationale.

Elle a relaté avec modestie il y a quelques années dans un petit ouvrage [[Itinéraire d’une militante algérienne (1945-1962) – Lucette Larribère Hadj Ali – éditions du Tell 2011 – 3 rue des frères Torki, 09000 Blida Algérie www.editions-du-Tell.com]] (qu’on aurait souhaité encore plus étoffé) différents épisodes de son existence pleine d’abnégation au service de la liberté, du bien commun et de l’idéal socialiste et communiste.

Elle s’est engagée dès sa jeunesse avant la guerre de libération dans les luttes de terrain et à des postes de responsabilité, notamment dans le mouvement de masse féminin (Union des femmes algériennes) ainsi que dans la prestigieuse équipe volontaire d’Alger républicain.

Après le premier novembre 54, son engagement direct au service de la lutte armée et notamment dans l’appareil de direction et de coordination des CDL (Combattants de la Libération) [sur socialgerie se référer entre autres à la brève 435:[ PCA-CDL (Combattants de la libération) et FLN-ALN DANS LA GUERRE D’ INDÉPENDANCE: LIENS UTILES sur socialgerie », mise en ligne le 5 février 2012 – sous rubrique “50ème ANNIVERSAIRE
DE LA FIN DE LA GUERRE DE LIBÉRATION EN ALGÉRIE”
]] lui permit d’apporter une contribution précieuse à ce combat, au prix de lourds sacrifices personnels et familiaux.

Après l’intégration des CDL dans l’ALN-FLN, sa contribution politique et pratique aux activités autonomes et unitaires du PCA fut tout aussi précieuse au niveau de la direction, alors que celle-ci poursuivait son activité clandestine sur le sol national malgré le féroce quadrillage colonialiste.

Après l’indépendance, Lucette a poursuivi son engagement politique, notamment à travers deux épisodes particulièrement éprouvants face à la répression antidémocratique du pouvoir en place et du parti unique FLN.

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Le premier a été la contribution irremplaçable de Lucette pour maintenir une liaison politique et pratique avec les dirigeants PCA et FLN emprisonnés avec son mari Bachir Hadj Ali premier secrétaire du PCA, après les odieuses tortures subies dans les locaux de la Sécurité militaire en septembre 1965.

On lui doit en particulier de nous avoir transmis les textes de « L’Arbitraire » et des « Chants de Septembre » [[,http://www.socialgerie.net/IMG/pdf/1966_arbitraire_complet_ed_Minuit.pdf]] ainsi que les échanges d’opinions qui ont précédé la
décision de fondation du PAGS en janvier 1966.

Le second épisode a été l’admirable affection et courage avec lesquels elle a soutenu son mari frappé d’une inexorable maladie au cours des années 80.

La mémoire de Lucette Hadj Ali continuera à éclairer et renforcer les volontés de lutte des jeunes générations. Nul doute que les témoignages de ceux qui ont côtoyé ses luttes dans le PCA et le PAGS enrichiront la connaissance de son parcours.

Socialgerie, 26 Mai 2014

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bachir_H_A.jpg

Safia[[SAFIA : est le surnom de Lucette Laribere (épouse
De Bachir Hadj Ali ) qui vient de nous quitter hier à l’âge de 95 ans
]]

a rejoint

Bachir[[Bachir Hadj Ali : Bachir Hadj Ali est né dans la Casbah d’Alger le 10 décembre 1920 d’une famille modeste originaire d’Aït Hammad (Azeffoun) en Kabylie. Il suit les cours de l’école coranique et de l’école française mais, pour aider sa famille, renonce en 1937 à entrer à l’École normale d’instituteurs.

Après sa démobilisation, il adhère en 1945 au Parti communiste algérien (PCA). En 1948 il devient rédacteur en chef du journal “Liberté”, organe central du PCA, entre à son secrétariat en 1951 et est en 1953 condamné à deux ans de prison par les tribunaux coloniaux pour atteinte à la sûreté de l’État.

Demeuré dans la clandestinité durant toute la guerre de libération nationale, Bachir Hadj Ali négocie en 1956 avec Sadek Hadjerès l’intégration à titre individuel dans l’ALN des «Combattants de la libération», organisation militaire des communistes algériens, créée en 1954, dont il est responsable. Il prend alors la direction du PCA.

Après l’indépendance

Après l’Indépendance le président Ben Bella interdit en novembre 1962 le PCA. Bachir Hadj Ali est, auprès de Mouloud Mammeri, Jean Sénac, Mourad Bourboune, l’un des fondateurs de l’Union des écrivains algériens, dont il démissionne en 1963.

Après la prise du pouvoir par Houari Boumediène le 18 juin 1965, il crée avec la gauche du FLN, Hocine Zahouane et Mohammed Harbi, l’«Organisation de la Résistance Populaire» (ORP). Il est en septembre arrêté et torturé dans les locaux de la Sécurité militaire à Alger. Transféré en novembre à la prison de Lambèse il écrit L’Arbitraire sur des feuilles de papier toilette qu’il parvient à transmettre, dissimulées dans des cigarettes évidées, à sa femme Lucette Laribere lors de ses visites. Le texte qui décrit les tortures qu’il subit, et dont il conservera de graves séquelles, est publié en 1966 aux Editions de Minuit.

Libéré en 1968, Bachir Hadj Ali est assigné à résidence à Saïda puis Ain Sefra. Interdit de séjour dans les grandes villes algériennes, il ne regagne Alger qu’en 1974.

Écrivant poèmes et essais, Bachir Hadj Ali, fondateur en 1966 du Parti de l’Avant-Garde Socialiste (PAGS), mène dès lors une intense activité, interrompue à partir de 1980 par la perte progressive de la mémoire. Il meurt à Alger le 8 mai 1991.
]]

Hier au mois de mai

poème de Fateh Agrane

Safia a rejoint Bachir
Hier au mois de mai
Ya goumriet lebroudj[[Goumriette lebroudj : pigeonne qui niche les hautes tours]]
Qu’as-tu à refleurir
Que tu n’as pas fleuri
Qu’as-tu a plus chérir
Que fière Algérie
Qu’as-tu à parcourir
Plus que les tortures
De ton défunt mari
Qu’as-tu encore à nous dire
Que Bachir n’a écrit
Dans mansarde sur pelure
Pour tes yeux sa chérie
Pour l’humain avenir
De justice nourrie
Safia a rejoint Bachir
Hier au mois de mai
J’ai vu le ciel sourire
Et combat s’animer
De classe bien sur
Serein à jamais
Battant la mesure
D’un poème déclamé
Safia a rejoint Bachir
Hier au mois de mai
Fateh Agrane

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Adieu camarade Lucette Hadj Ali

Khider Louelh

Triste nouvelle que celle annoncée, il y a quelques jours au journal du 20 heures par la télévision Algérienne. Lucette (Safia) épouse Bachir Hadj Ali, une grande figure de la lutte pour la justice sociale, la paix et surtout pour une Algérie libre et indépendante, nous a quitté à jamais. Ma tristesse a été grande, tant et tant de souvenirs me sont revenus en mémoire et que je pourrais évoquer à longueur de pages. Surtout les souvenirs datant des années 1963 à 1965, à Alger, chez toi à « Hussein Dey» où, souvent, je me rendais plusieurs fois par jour pour rencontrer Bachir dont j’étais collaborateur.
Toujours souriante, accueillante, prévenante. Toujours un mot gentil pour mettre à l’aise le jeune militant inexpérimenté que j’étais et qui craignait les réactions du dirigeant, de notre « patron », Bachir Hadj Ali. Ce dernier était pour moi tout là-haut, au sommet des sommets, un intouchable à qui on doit obéir sans réserves.
Jamais je ne t’ai vu, Lucette, t’énerver, t’emporter. Toujours, au contraire, présente pour dédramatiser et aplanir les problèmes qui pouvaient se poser quand Bachir était mécontent.
Repose en paix Lucette, tu le mérites bien et l’Algérie non seulement se souviendra mais, aussi, te sera toujours reconnaissante pour ton action, ton engagement en faveur des humbles et de la justice sociale pour tous.
Quant à moi, je te dis seulement merci, mille mercis pour ton soutien quotidien et ton aide qui m’ont été précieux.

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Kh G.

Hommage : LUCETTE!

Mohamed Benchicou

le 26 mai 2014

Elle m’avait appris l’histoire, la géographie et deux ou trois petites choses dont je saurai plus tard qu’elles m’avaient servi de lanternes quand, dans ma vie, il faisait nuit.

C’était en 1971, à Alger, sous Boumediene et Lucette venait en Deux chevaux, «ma brouette pour aller chaque samedi à Cherchell». C’était en 1971, sous Boumediene et «Cherchell», il valait mieux ne pas répéter deux fois. On ne savait jamais. Du reste, Lucette ne parlait ni de Cherchell, ni du PAGS, ni même de politique, seulement d’histoire, de géographie, de la pluie parfois, du mauvais temps et du bac. J’étais son meilleur élève, ce qui ne m’ouvrait droit à rien, seulement à des remontrances: « Ne dors pas sur tes lauriers!» C’était la combattante qui parlait, mais moi, en retard d’une époque, je parlais à la prof. Elle avait des cheveux blonds, des yeux rieurs, un optimisme exaspérant, une vitalité de jeune fille. «Tu as compris? Ne dors pas sur tes lauriers!» Non, Lucette, c’est promis! Des yeux rieurs, un sourire éternel accroché aux lèvres d’une belle bouche. Comment y voir le portrait d’une dame à la vie si dure, aux idéaux si intransigeants?

Lucette, Moudjahida, journaliste engagée à l’hebdomadaire du Parti communiste algérien, puis à Alger Républicain en 1952. Elle ne parlait pas de cela, Lucette. Jamais. Seulement d’histoire, de géographie, de la pluie et du beau temps. Elle ne parlait pas de la guerre. Elle l’avait faite du côté du FLN. Elle ne parlait pas de torture. Ni de Bachir. Ni de Cherchell. Ni d’Ain-Sefra:

«Je jure sur la haine et la foi qui entretiennent la flamme

Que nous n’avons pas de haine contre le peuple français».

Bachir Hadj Ali écrivait-il pour Lucette? Sans doute.

«Je jure sur l’angoisse démultipliée des épouses

Que nous bannirons la torture

Et que les tortionnaires ne seront pas torturés».

Elle ne parlait pas de cela. Non jamais.

Elle ne parlera plus de rien. Lucette est morte aujourd’hui.

Il n’y a brusquement rien à dire. Tout a été dit.

Sources TSA

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MESSAGE – TÉMOIGNAGE

Les amies de Lucette

Pour Lucette ,

Qui sinon toi

Patrie au cercueil décloué

Qui souffle aux lèvres de Lucie en veste rouge

Le cri de Houriya emmurée

Kateb Yacine (extrait « Le fourgon cellulaire »)

Lucie Safia Hadj Ali née Larribère n’est plus. Les lèvres de « Lucie en veste rouge », c’est Lucette que célèbre Kateb Yacine, ont rendu leur dernier souffle. Celle que tout le monde appelait Lucette, est décédée ce matin à la Seyne sur Mer, près de Toulon, entourée de ses enfants. Elle repose loin de l’Algérie qui l’a vue naître et qu’elle a aimée de toutes ses forces. Sincèrement et passionnément. Jusqu’à ce dernier souffle. Après une vie accomplie, elle s’en est allée en ce mois de mai rejoindre son amour, Bachir Hadj Ali, parti en mai lui aussi.

Née à Oran en 1920 dans une famille de militants, Lucette, tout comme ses sœurs Suzanne, Paulette et Aline, s’est naturellement engagée contre le système colonial, contre toutes les injustices, contre toutes les oppressions. Celles qui brutalisent les peuples et les femmes.

Lucette était une combattante. Depuis bien avant 1954 et jusqu’à la fin de sa vie, elle a été de toutes les luttes pour la liberté, l’émancipation des femmes et le progrès social. Son courage n’a d’égal que sa modestie.

Et c’est avec une immense pudeur qu’elle a accepté enfin de livrer son «Itinéraire d’une militante algérienne» et de publier les lettres que lui adressait Bachir pendant la longue et douloureuse séparation qu’ont imposée les auteurs du coup d’Etat de 1965 à tous ceux qui s’y étaient opposés.

Plus tard, Lucette a quitté l’Algérie en 1993, la mort dans l’âme. Il a fallu toute la force de persuasion de ses camarades pour décider celle qui ne redoutait rien, à s’éloigner de sa terre natale et de trouver refuge auprès de ses enfants.

Elle est retournée en Algérie dès qu’elle l’a pu et jusqu’à ce que son état de santé ne lui permette plus de se déplacer.

Lucette ne s’est pas éteinte car chacune et chacun de nous garde vivante la flamme passionnée de son regard. A Alger, Oran, Marseille et Paris, sa révolte contre le code de la famille et contre toutes les injustices résonne encore. Que Lucette repose en paix.

Le 26 mai 2014

Les amiEs de Lucette

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LUCETTE HADJ ALI EST DÉCÉDÉE

[

blog de Bernard Deschamps

le Mercredi 28 mai 2014

->http://www.bernard-deschamps.net/article-lucette-hadj-ali-est-decedee-123754784.html]

http://www.bernard-deschamps.net/article-lucette-hadj-ali-est-decedee-123754784.html

de gauche à droite: Mireille Berthier, Annie Deschamps, Lucette Hadj Ali, Naget Khadda, Germain Allogues et Alain Cymbler

Avril 2008. Nous avions rendez-vous avec Naget Khadda, la veuve de Mohamed Khadda, à son domicile à Alger. Elle avait gentiment accepté de recevoir tout notre groupe de voyageurs. Le domicile de Naget qui comptait également à l’étage l’atelier de son mari resté en l’état, est un véritable musée des œuvres du chef de file des peintres qui, à l’indépendance, ont rompu avec la tradition orientaliste et révolutionné la peinture algérienne.

Naget nous ouvre. Nous pénétrons dans la salle de séjour dont les murs sont tapissés de tableaux, et, ho surprise! car nous n’y étions pas préparés, Naget nous présente son amie Lucette Hadj Ali, que l’on aperçoit sur la photo ci-contre. L’émotion que j’ai alors éprouvée est sans doute la plus forte que j’aie jamais ressentie. J’avais la gorge nouée. Incapable pendant de longues minutes de prononcer la moindre parole, car me revenait soudain en mémoire le parcours de son mari Bachir Hadj Ali, poète et secrétaire général du Parti Communiste Algérien, l’initiateur des maquis communistes pour l’Indépendance, les Combattants de la Libération dont Lucette fit partie dès l’origine. Négociateur, en compagnie de Sadek Hadjeres en 1956 avec Ramdane Abane, de l’intégration des militants communistes au sein du FLN.

L'arbitraire [[voir aussi sur socialgerie

  • SEPTEMBRE 1966 … OCTOBRE 1988 ….. ????L’ARBITRAIRE, par BACHIR HADJ ALILE DEVOIR DE VIGILANCE ET DE MOBILISATION… – mise en ligne le 14 janvier 2010, article 135.]]

Bachir qui sera pourchassé par les troupes françaises… et emprisonné et horriblement torturé en 1965 lors de la prise du pouvoir par Houari Boumedienne. Mohamed Khadda peindra Le supplicié (ci-dessous) d’une violence et d’une douleur insoutenables en hommage à son ami Bachir. Ce tableau que nous avons pu voir, était toujours dans son atelier.

Lucette Larribière, de son nom de jeune fille, était née en 1920 à Oran. Elle vient s’installer à Alger en 1942 où elle est journaliste à l’hebdomadaire des communistes algériens Liberté, puis au mensuel Femmes d’Algérie. Elle collaborera par la suite au quotidien Alger Républicain aux côtés d’Henri Alleg, Jacques Salort, Boualem Khalfa, Isaac Nahort. Ces dernières années, elle était venue vivre en France auprès de ses enfants.

Ce qui frappait d’emblée chez Lucette qui avait tant donné et tant souffert, était son sourire d’une infinie douceur.

Les obsèques se dérouleront vendredi 30 mai à La Seyne-sur-Mer, à 14h.15, chambre funéraire, 2, rue Alfred de Musset et à 15h.30 au crématorium.

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FORUM

MESSAGES:


LUCETTE ET SA VIE D’ALGERIENNE COMMUNISTE

30 mai 19:10, par rouani djamel

Merci camarades photos sur ce lien

https://www.facebook.com/rouanidz/media_set?set=a.4207247195247.1073742024.1706967086&type=3+https://www.youtube.com/watch?v=TVV4J3arL3s


L’ARBITRAIRE, par BACHIR HADJ ALI

30 mai 18:19, par Safiya

Je pleure de colère tardive

Je pleure d’indignation impuissante

Je pleure d’ignorer l’histoire réelle de mon pays et de ses Hommes

Je pleure l’irréparable fêlure de l’imposture

Je pleure la méconnaissance d’hommes et de femmes qui ont tant donné pour que l’on soit et qui restent frappés d’ostracisme du fait qu’ils-elles sont communistes

Pour Lucette et Bachir femme et homme Amour-toujours

Tu es absente Lucette autant que l’est Bachir ton amour

De ma mémoire effilochée

De petite fille colifichet

Vrillée de fils de fer barbelés

Avec Bèba et Yemma harcelés

Tu es absente Lucette autant que l’est Bachir ton amour

De ma mémoire d’adolescente

Refusant la vie indécente

De mes élans contrariés

Et mon devenir entravé

Tu es absente Lucette autant que l’est Bachir ton amour

De ma mémoire de « prime » femme

Qui voulait être et ne pas rendre âme

Prenant le maquis de l’exil âpre

Et mes vingt ans en bandoulière

Je te découvre à l’automne de ma vie

Au moment où tu quittes la tienne de vie

Et te remercie pour ce par delà la mort

Tu nous donnes encore

À titre posthume

Combler nos lacunes


QUE VALENT LES « ARGUMENTS » DES FANATIQUES DE L’ADHÉSION INCONDITIONNELLE A L’OMC

___________________________________

QUEL INTÉRÊT A L’ALGÉRIE À ADHÉRER À L’OMC?

par Nabil De S’BIHA

Le Quotidien d’Oran

25 mai 2014

opinion – rubrique Débat

http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5198629

extraits…

Le libre-échange et ses avantages comparatifs que défend notre «intelligentsia» dans l’optique d’un développement de l’économie nationale est une tromperie majeure.

Disons-le au passage, généralement cette «élite intellectuelle» défend la libéralisation du marché algérien parce qu’elle a, plus ou moins, des intérêts qui coexistent avec ceux des privés. Il s’agit en grande partie de l’ensemble de «l’élite au pouvoir», (cf. C.W. Mills, l’Elite au pouvoir) comme les «généraux-importateurs» ou les hommes d’affaires qui traitent avec les militaires et les hommes politiques.

Mais pour répondre à ces intellectuels faussaires, nous allons faire appel à James K. Galbraith: «La voie royale pour sortir du sous-développement est la diversification efficace, pas la spécialisation, et une diversification efficace exige un usage stratégique de la politique commerciale […]. De fait, aucun pays du monde qui ont vraiment réussi dans le commerce, dont le Japon, la Corée du Sud, Taiwan et à présent à la Chine Continentale, n’est parvenu à son statut actuel en adoptant des règles commerciales néolibérales.» [[ James K. Galbraith, « L’État prédateur », p. 112 ]]

Parmi les autres points cruciaux dans cette déréglementation et cette libéralisation à tout va, que demande l’OMC, l’Algérie retient sa position sur la politique des prix. En effet, l’Algérie considère que certains biens et services sont d’une nature stratégique et peuvent en conséquence être administrés par l’État.

Un certain nombre de produits alimentaires sont fixés par l’administration centrale, de même pour les prix des produits énergétiques (hydrocarbures et électricité), des médicaments et des transports.

Au fait, certaines personnes, dites libérales, vont demander les raisons derrière une administration des prix, tout en avançant la loi de l’offre et de la demande, censée réguler les marchés «concurrentiels». Question étrange d’ailleurs ! Notons seulement que cela épargne au citoyen Algérien le joug des grandes firmes bancaires internationales, qui spéculent sans cesse et sans vergogne sur les produits alimentaires de base [[Voir l’exemple de la Goldman Sachs et sa spéculation sur les produits alimentaires alimentaire:

http://www.slate.fr/story/39483/goldman-sachs-provoque-crise-alimentaire ]].

Affamant ainsi des millions de gens à travers la planète.

C’est aussi l’unique moyen pour que l’Algérien moyen ne soit pas à la merci de l’humeur de ces banquiers voyous à la bourse de Chicago. La famine est la pire des choses que peut arriver à l’Algérie à notre époque car, comme disait Marx dans le Manuscrit de 1844, «l’homme qui est dans le souci et le besoin, n’a pas de sens pour le plus beau spectacle».

Bien sûr que le système de subvention actuel est mal géré et profite à toutes les couches sociales au lieu de le centrer sur la plus défavorisée. Mais mettre en œuvre un programme qui profite juste aux nécessiteux implique beaucoup d’effort et une gestion plus efficace. Nous allons se limiter à cela.

L’autre argument que nous pouvons lancer ici consiste à dire que du moment où les pays développés subventionnent à grande échelle leurs produits, alors pourquoi l’Algérie ne doit pas fera de même?

A titre d’exemple: l’Union Européenne consacre la grande partie de ses subventions à la Politique Agricole Commune (PAC), soit presque 436 milliards d’euros pour la période 2014-2020. De même pour les USA qui subventionnent leur industrie du coton tout en mettant des barrières à l’entrée pour contrer le coton des pays sous-développés, qui est à bon prix vu les faibles coûts de la main-d’œuvre dans ces pays.

En fait, le 07/12/2013, un accord, qualifié d’historique, a été signé par les membres de l’OMC stipulant de mettre fin aux subventions à l’exportation [[Voir ici : http://www.france24.com/fr/20131207-bali-omc-scelle-accord-historique-commerce-mondial-echanges/ ]]
En tout cas, l’avenir nous dira, comme à chaque fois, que la bonne foi est toujours absente lorsqu’il s’agit de parler argent.

Cela dit, la double tarification (le prix national est différent du prix à l’exportation) des hydrocarbures est défendue par l’Algérie comme une conséquence d’un simple avantage comparatif. Cela est profitable aussi aux investisseurs étrangers qui produisent en Algérie. Ce bas prix des énergies est un argument assez important, parmi tant d’autres pour pratiquer la règle 51/49, que veulent abroger les défenseurs du «marché libre».

La politique de double tarification en Algérie dérange énormément ses partenaires non producteurs des hydrocarbures, notamment l’UE. Celle-ci considère cette politique comme une subvention pour le secteur des énergies et impose à cet effet des droits de douane spécifiques pour les exportations de ce secteur, comme les fertilisants. D’ailleurs, la protection de l’industrie nationale est bien prise en compte de la part de l’UE.

Les négociateurs de l’OMC reprochent aussi à l’Algérie le monopole naturel de la Sonatrach sur le marché des énergies! Pourquoi n’osent –ils pas reprocher les monopoles des compagnies privées? Le cas d’EDF ou de Veolia n’est pas trop loin de celui de Sonatrach! Sauf que cette dernière est publique, pour le moment.

Nous pouvons constater facilement l’analyse à géométrie variable que pratique l’OMC dans le cadre des négociations.

Cette Organisation ne prend pas en compte l’intérêt public des populations, qui est manifestement clair dans le cas de la Sonatrach. Mais elle a toujours défendu les intérêts privés des pays développés.

Au final, vous voyez bien que le libre-échange peut conduire facilement l’Algérie à une catastrophe. Car elle serait obligée de jouer avec des règles de jeux que lui imposent les membres de l’OMC.

En effet, les pays industriels ont su protéger et sauvegarder leurs industries lorsqu’elles étaient fragiles. Les USA sont le meilleur exemple en la matière. Après des années de protectionnisme, ils viennent maintenant, notamment dans le cadre du processus de Washington, demander l’ouverture de tous les marchés internationaux à leurs multinationales. Mais il faut savoir que celles-ci peuvent obliger l’Algérie à retirer une loi qui entrave la maximisation de leurs profits.

Vous en conviendrez facilement, l’unique intérêt des entreprises étrangères qui s’installent en Algérie c’est de maximiser les dividendes des actionnaires et les bonus de la «technostructure» (cf. J.K. Galbraith).

Elles ne prennent pas en compte, en aucun cas, l’intérêt de la nation et du moins celui de la population.

Cependant «les entreprises nationales peuvent au moins s’adapter au contexte social. Il leur arrive de répugner à licencier si elles savent qu’il n’y a pas d’autre emploi possible.» [[J. Stiglitz, « La Grande Désillusion», chap. 3. ]] Nous allons revenir davantage sur l’impact des privatisations, qu’impose l’OMC, sur l’économie Algérienne.

Le dernier point que nous voulons soulever ici, dans le cadre des zones de libre-échange et celui avec les pays du Maghreb. Ceci est très intéressant en théorie mais reste très compliqué à mettre en place.

Le premier obstacle majeur est d’un ordre institutionnel car les États membres ont de nombreuses divergences, y compris sur les questions les plus insignifiantes, notamment entre l’Algérie et le Maroc.

Mais sous un angle économique, nous trouvons encore différentes formes de protectionnisme qui empêchent la mise en place d’une zone de libre-échange et retardent une éventuelle élaboration de l’Union Maghrébine.

Récemment la Tunisie a instauré une taxe sur les boissons algériennes. Cela a provoqué une indignation des producteurs Algériens. Il faut savoir que les autorités tunisiennes ont juste appliqué le principe de la sûreté nationale, invoqué plus haut. En effet, les boissons tunisiennes coûtent plus chère que celles de leurs voisins algériens parce que, et à titre d’illustration, l’énergie et l’eau nécessaires pour faire tourner une usine de boissons restent de loin moins coûteux en Algérie, d’où les faibles coûts de revient et de vente.

Cela dit, chaque pays est souverain dans ses décisions politiques et économiques.

En conséquence, il peut, sinon doit, prendre toutes les mesures nécessaires qui peuvent protéger son économie en générale et son industrie en particulier.

Car ceci est la condition sine qua non dans le cadre «économie» des stratégies de développement. Très facile à le constater grâce aux données que nous offre l’histoire économique de ces deux derniers siècles.

pour lire l’article en entier, cliquer sur le lien (…)


Références citées dans l’article:

[1] Adam Smith, «Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations », t. I, p. 85 (Livre I, chap. 3)

[2] Ibid., t. II, p. 42 (Livre IV, chap. 2)

[3] Voir J. Stiglitz « la grande désillusion », chap.4

[4] Voir ici : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/01/31/la-liste-noire-de-68-medicaments-a-eviter-selon-prescrire_4357598_1650684.html

[5] Voir ici : http://money.cnn.com/2005/10/31/news/newsmakers/fortune_rumsfeld/

[6] James K. Galbraith, « L’État prédateur », p. 112

[7] Voir l’exemple de la Goldman Sachs et sa spéculation sur les produits alimentaires : http://www.slate.fr/story/39483/goldman-sachs-provoque-crise-alimentaire

[8] Voir ici : http://www.france24.com/fr/20131207-bali-omc-scelle-accord-historique-commerce-mondial-echanges/

[9] J. Stiglitz, « La Grande Désillusion», chap. 3.


BAGNOLET – 30 MAI – MOUVEMENT RACHAD – CONFÉRENCE DÉBAT: POUR CONSTRUIRE L’ÉTAT DE DROIT

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Bienvenue à notre prochaine rencontre

mouvement Rachad

CONFÉRENCE/DÉBAT

avec Mourad Dhina et Mohamed Laarbi Zitout

du Mouvement Rachad

VENDREDI 30 MAI 2014 à 18h

Au 36, avenue du Général de Gaulle

93170 Bagnolet

Centre d’affaire Gallieni 2

Metro Gallieni, terminus de la ligne 3

Sur le thème suivant :

APRÈS LE 17 AVRIL 2014 :

ENTRE LA CONFIRMATION

DE LA FUITE EN AVANT DU POUVOIR

ET LA NÉCESSITÉ D’UNE ACTION

CRÉDIBLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

POUR CONSTRUIRE L’ÉTAT DE DROIT

avec

Mourad Dhina et Mohamed Laarbi Zitout

Conférence/débat ouvert au public

dans la limite des places disponibles

Pour plus d’information veuillez appeler

le :
06.98.91.35.79

Bien cordialement,

L’équipe « event » du mouvement Rachad

EVO MORALES: PEUPLES ALGÉRIEN ET BOLIVIEN, MÊME COMBAT !

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Le message de Morales relève de la même soif historique de liberté, de justice et de fierté nationale ressentie par les Algériens quand ils avaient eu la joie de recevoir Fidel Castro, Guevara, Giap, Yasser Arafat et Mandela.

Le message fraternel est dans la lignée de notre 1er novembre 1954 et du 24 février 1971.

Il résonne haut et fort à l’heure où les brigands internationaux du gaz de schiste persévèrent dans la tradition du pillage à grande échelle, inaugurée dès juillet 1830 avec la main mise des généraux de l’invasion coloniale sur le Trésor d’Alger, prélude à 120 années d’arrogantes prédations par la voie des armes et de l’exploitation économique.

La riposte algérienne sera-t-elle à la hauteur de l’intelligent et noble combat de nos frères Amérindiens?


Evo Morales réclame le remboursement

de 185 mille kilos d’or

et de 16 millions de kilos d’argent

[

publié par Saoudi Abdelaziz

le 8 Mai 2014

->http://www.algerieinfos-saoudi.com/2014/05/evo-morales-reclame-le-remboursement-de-185-mille-kilos-d-or-et-de-16-millions-de-kilos-d-argent.html]
Premier président bolivien à visiter notre pays, Evo Morales Ayma a affirmé hier à Alger que son pays « souhaite approfondir » ses relations avec l’Algérie. Il a fait observer:

« L’histoire nous impose de partager nos expériences car le temps de la colonisation est révolu. Nous sommes à l’époque de la libération des peuples et de la récupération des richesses naturelles de nos pays » (source: APS) .

Qui est Evo Morales? On se rappelle qu’au début de juillet 2013, la France et le Portugal avait interdit à son avion présidentiel de survoler leur espace aérien, alors que le président bolivien rentrait dans son pays en provenance de Moscou. Les dirigeants européens auraient pris cette mesure sur pression des américains, qui soupçonnait la présence d’Edward Snowden dans l’avion, qui a dû finalement atterrir en urgence à Vienne.

Une autre interprétation est que cette action « a jeté un rideau de fumée » sur le discours que le président bolivien venait de prononcer devant une centaine de chefs d’États et dignitaires européens, où à la surprise de ses hôtes, il redéfinit dans un style jugé « inquiétant » les relations entre l’Europe et l’Amérique latine.


Discours d’Evo Morales le 30 juin 2013

Me voici, Evo Morales, venu rencontrer ceux qui célèbrent la rencontre.

Me voici, descendant de ceux qui ont peuplé l’Amérique il y a quarante mille ans, venu rencontrer ceux qui l’ont découverte il y a seulement cinq cents ans. Aussi, nous nous rencontrons tous. Nous savons ce que nous sommes, cela suffit. Nous n’aurons jamais rien d’autre.

Le frère douanier européen me demande un papier écrit et un visa pour pouvoir découvrir ceux qui m’ont découvert.

Le frère usurier européen me demande le paiement d’une dette contractée par des Judas, que je n’ai jamais autorisés à me vendre.

Le frère avocaillon européen m’explique que toute dette se paie avec des intérêts, même s’il s’agit de vendre des êtres humains et des pays entiers sans leur consentement.

Je les découvre peu à peu. Je peux également réclamer des paiements, avec intérêts. Il figure dans les Archives des Indes, papier sur papier, reçu sur reçu et signature sur signature, qu’entre 1503 et 1660, 185 mille kilos d’or et 16 millions de kilos d’argent provenant d’Amérique sont arrivés à San Lucas de Barrameda.

Un pillage? Je ne le crois pas! Ce serait penser que les frères chrétiens ont manqué au Septième Commandement.

Une spoliation? Que Tanatzin me garde d’imaginer que les européens, comme Caïn, tuent et renient le sang de leur frère!

Un génocide? Ce serait donner du crédit aux calomniateurs, tel Bartolomé de las Casas, qui perçoivent la découverte comme la destruction des Indes, ou aux radicaux comme Arturo Uslar Pietri, qui affirme que le début du capitalisme et l’actuelle civilisation européenne sont dus à ce flot de métaux précieux.

Non! Ces 185 mille kilos d’or et ces 16 millions de kilos d’argent doivent être considérés comme le premier de nombreux prêts amiables de l’Amérique, destinés à développer l’Europe. L’inverse supposerait l’existence de crimes de guerre, ce qui permettrait d’exiger non seulement le remboursement immédiat de ces fonds, mais également une indemnisation pour dommages et intérêts.

Moi, Evo Morales, je préfère envisager la moins offensive de ces hypothèses.

Cette exportation de capitaux si fabuleuse n’était autre que le début d’un plan Marshall Tesuma, pour garantir la reconstruction de l’Europe barbare, ruinée par ses déplorables guerres contre les musulmans, créateurs de l’algèbre, la polygamie, le bain quotidien et autres succès de la civilisation.

C’est pourquoi, en célébrant le cinquième Centenaire de l’Emprunt, nous pouvons nous demander : les européens ont-ils fait un usage rationnel, responsable ou au moins productif des fonds si généreusement avancés par le Fonds Amérindien International ? Nous regrettons de dire que non.

En matière de stratégie, ils les ont dilapidé dans les batailles de Lépante, en Invincibles Armadas, en Troisièmes Reichs et autres formes d’extermination mutuelle, pour finir occupés par les troupes américaines de l’OTAN, comme au Panama, mais sans canal.

En matière de finances, ils se sont montré incapables, après un moratoire de 500 ans, tant de rembourser le capital et ses intérêts, que de s’émanciper des besoins financiers, des matières premières et de l’énergie à bas prix qu’exporte et fournit tout le Tiers-Monde.

Ce déplorable cadre corrobore l’affirmation de Milton Friedman, selon laquelle une économie subventionnée ne peut fonctionner, et nous oblige à vous réclamer, pour votre propre bien, le paiement du capital et les intérêts dont nous avons, si généreusement et durant tous ces siècles, retardé l’encaissement.

En disant cela, qu’il soit clair que nous ne nous abaisserons pas à réclamer à nos frères européens les vils et sanguinaires taux de 20 et jusqu’à 30 % d’intérêts, somme qu’ils arrachent aux peuples du Tiers Monde. Nous nous contenterons d’exiger le remboursement des métaux précieux avancés, plus le modique intérêt fixe de 10 %, accumulé uniquement sur les 300 dernières années, avec 200 ans d’exonération.

Sur cette base, et en appliquant la formule européenne de l’intérêt composé, nous informons nos débiteurs qu’ils nous doivent, en tant que premier paiement de leur dette, l’ensemble de 185 mille kilos d’or et 16 millions de kilos d’argent, élevés à la puissance 300. Autrement dit, un nombre qui, pour être exprimé entièrement, nécessite plus de 300 chiffres et qui dépasse largement le poids de la Terre. Ces masses d’or et d’argent sont bien lourdes. Combien pèseraient-elles, calculées en sang ?

Alléguer que l’Europe, en un demi-millénaire, n’a pu générer de richesses suffisantes pour rembourser ce modique prêt serait admettre son échec financier absolu et/ou la démentielle irrationalité des postulats du capitalisme.

De telles questions métaphysiques ne nous inquiètent évidemment pas, nous, les Amérindiens.

Nous exigeons cependant la signature d’une Lettre d’Intention qui discipline les peuples débiteurs du Vieux Continent et qui les oblige à tenir leur engagement par le biais d’une prompte privatisation ou reconversion de l’Europe, qui leur permettrait de nous la remettre toute entière, à titre de premier versement de la dette historique.»

Source: http://www.pressenza.com/fr

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À PROPOS DU « CROISSANT FERTILE », L’ALGÉRIE ÉCHAPPERA-T-ELLE À LA DÉSERTIFICATION?

Non, dit Matthieu Brun, je ne vois pas un pays qui mène des politiques à la hauteur de l’enjeu. Le contexte socio-politique n’aide pas.

Dans tous ces pays, il y a un gros problème de gestion du foncier, mais quand la situation est explosive, les gouvernements préfèrent favoriser la construction de logements plutôt que sanctuariser des terres agricoles.

L’inertie est là même lors des sommets internationaux.

À Copenhague, l’Iran, pourtant gros émetteur de gaz à effet de serre, n’a signé aucun engagement contraignant. Une convention sur la désertification a bien lieu tous les deux ans, mais les vrais problèmes y sont rarement abordés.

Une bombe à retardement ?

Scénario apocalyptique ?

Écoutons Matthieu Brun.

Michel Peyret


Moyen-Orient :

COMMENT LE «CROISSANT FERTILE» EST DEVENU UN DESERT

Interview – L’IRAN, PAYS FANTOME DANS TRENTE ANS?

Un rapport officiel sur les problèmes environnementaux du pays le prédit. Pour Matthieu Brun, spécialiste des enjeux agricoles et alimentaires, c’est la région entière qui est menacée.

Une bombe à retardement menace l’Iran. Les relations internationales et les tensions interconfessionnelles n’y sont pour rien. Le péril est plus silencieux. Tempêtes de sel, lacs qui disparaissent, réservoirs d’eau potable à sec: Isa Kalantari, un conseiller du président Rohani, pointe un risque d’«effondrement» du pays d’ici à trente ans. Concrètement, si rien n’est fait à cette échéance, les terres arables – qui couvrent un quart de la surface du pays – auront totalement laissé place au désert.

Le rapport, établi par cet agronome de formation et détaillé par RFI, est formel: cet Etat de 75 millions d’habitants pourrait devenir un pays fantôme. Pour ça, nul besoin de nucléaire.

Les lacs Orumiyeh (ou Urmia) et Hamoun, les deux plus grands du pays, ne sont déjà plus qu’un souvenir.

Et selon la Banque mondiale, le coût des dégradations environnementales ampute chaque année le PIB de 7,1%.

L’auteur du rapport évoque une solution: l’exode. Apocalyptique, le scénario iranien est révélateur des dynamiques à l’œuvre dans la région.

Matthieu Brun, spécialiste des enjeux agricoles et alimentaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient au sein de l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales), nous livre son diagnostic.

Terra eco: Du Maroc à l’Iran, la Banque mondiale parle d’un «stress environnemental» élevé. Cette région est-elle historiquement vulnérable?

Matthieu Brun : Revenons quelques millénaires en arrière. À l’époque, on parlait de «Croissant fertile» et Hérodote disait de l’Egypte qu’elle était «un don du Nil».

Le contraste avec la situation actuelle est saisissant. Aujourd’hui, l’ensemble de la région compte 95% de terres arides. Le Caire, ville géante, a grignoté les terres agricoles du Delta du Nil. Sous la pression démographique, l’explosion des villes, les quelques zones fertiles restantes s’artificialisent. La mer Morte recule.

Entre inondations, sécheresses et salinisation, l’eau est le fléau de la région. En Jordanie, certains jours, les robinets sont à sec. La zone est particulièrement frappée par les catastrophes naturelles.

Au niveau mondial, leur nombre a doublé depuis les années 1980.

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, il a triplé.

Quelle est la responsabilité de l’homme dans cette dégradation ?

Elle est difficile à quantifier. Il y a, d’une part, les tendances longues, les transformations géologiques pour lesquelles l’homme n’est pas en cause.

D’autre part, le changement climatique, qui se manifeste par l’accélération de la désertification.

À cela s’ajoute l’impact direct des activités humaines.

Au Liban, par exemple, le bois reste le mode de chauffage le plus économique. En temps de crise, la population déracine les arbustes qui aèrent les sols. L’eau de pluie ne s’infiltre plus, ce qui provoque des inondations.

En Iran, ce sont des pompages trop importants et la construction de gros barrages qui ont eu raison du lac Orumiyeh. Le fond du problème, c’est que, dans la région, la distribution d’eau est basée sur une politique de l’offre. L’eau, c’est le fait du prince, les Etats en fournissent à prix bas. Cela fait partie du pacte social.

En passant à une politique de la demande, c’est-à-dire en augmentant les prix, les gouvernements s’exposeraient à de fortes protestations.

Mais ce statu quo entraîne un gaspillage massif. Au lieu d’arroser au goutte à goutte, les paysans inondent les terres, ils noient les sols et épuisent les réservoirs d’eau naturels.

Dans la région, onze pays consomment en un an plus d’eau qu’ils n’en possèdent.

Les pratiques agricoles sont donc en cause ?

En grande partie oui. La stratégie agricole adoptée à la fin des années 1980 a laissé des séquelles.

À l’époque, du Maroc au Liban, on a fait le choix de produire des fruits et des légumes de contre-saison: des fraises, des pastèques, des agrumes voués à l’exportation. L’argent de ces récoltes devait ensuite servir à nourrir la population. Sauf que ces cultures intensives étaient trop gourmandes en eau.

Prenons la péninsule Arabique : il y a encore quelques décennies, c’était un véritable château d’eau, mais d’eau non renouvelable. Or, en cultivant du blé en plein désert, l’Arabie Saoudite a massivement vidé ce stock.

Aujourd’hui, les pays sont dépendants des importations en eau et de leurs usines de désalinisation, énergivores et polluantes.

Au Qatar, on dit que si ces installations sont bombardées, le pays meurt de chaud en deux jours.

De nombreux programmes menés par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), tentent de corriger le tir. Mais changer de système prend du temps.

Quelles sont les modèles alternatifs qui émergent ?

C’est très disparate. En Jordanie, un programme a été lancé en 2000 pour réutiliser les eaux grises, c’est-à-dire les eaux ménagères peu polluées. En parallèle, l’agriculture urbaine se développe.

D’autres misent sur les grands projets. C’est le cas de l’Egypte, qui n’a pas renoncé au projet Tochka, connu aussi sous le nom de New Valley, lancé par (l’ancien président, ndlr) Moubarak.

Ce projet pharaonique consiste à ouvrir un canal pour recréer de toutes pièces une deuxième zone fertile à l’image de la vallée du Nil. La population sera incitée à s’y installer pour désengorger le Caire.

Sauf que ce canal doit être alimenté par le bassin du Nil, et prendra donc de l’eau à l’Ethiopie, ce qui sera source de conflits.

Des pays riches, comme le Qatar, misent, quant à eux, sur l’agriculture haute technologie, les systèmes d’aquaponie.

En parallèle, il y a certaines aberrations. Dans le sultanat d’Oman, on risque une amende si sa voiture n’est pas propre. Les gens lavent donc leurs 4×4 à grandes eaux presque tous les jours!

Les politiques ne sont donc pas assez volontaires ?

Non, je ne vois pas un pays qui mène des politiques à la hauteur de l’enjeu. Le contexte socio-politique n’aide pas.

Dans tous ces pays, il y a un gros problème de gestion du foncier, mais quand la situation est explosive, les gouvernements préfèrent favoriser la construction de logements plutôt que sanctuariser des terres agricoles.

L’inertie est la même lors des sommets internationaux. À Copenhague, l’Iran, pourtant gros émetteur de gaz à effet de serre, n’a signé aucun engagement contraignant.
Une convention sur la désertification a bien lieu tous les deux ans, mais les vrais problèmes y sont rarement abordés.


DÉBAT ÉCONOMIQUE ALGÉRIEN: LE FACTEUR INTERNATIONAL OCCULTÉ

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[

par : Abdellatif Rebah

raina

le jeudi 22 mai 2014

->http://www.raina-dz.net/spip.php?article465]

Depuis de nombreuses années, le «débat» économique national est dédié pratiquement sans réserve à la cause de l’insertion internationale de l’économie algérienne et son corollaire fatal, l’obligation «impérieuse» d’adaptation des institutions, des structures, des mécanismes, des ressources humaines et bien entendu, des choix nationaux.

La problématique essentielle de la construction de l’appareil productif algérien capable de se hisser à la hauteur des défis technologiques et managériaux, que soulève justement l’insertion dans le marché mondial a été mise au rebut.

Le développement devient «le fruit promis d’une croissance spontanée transmise par le marché mondial et une spécialisation fondée sur les avantages comparatifs»[[ Cf. sur le Web : « Politiques de développement à l’heure du capitalisme cognitif» mis en ligne en octobre 2002 par Carlo Vercellone. ]]. La question de l’attractivité du cadre institutionnel en constitue la variable-clé.

Ayant, donc, décrété au préalable, que l’ancien ticket du développement n’a plus cours, notre élite économique s’est donnée pour nouvelle terre de mission, d’ «ériger l’Algérie en segment compétitif dans la mondialisation»,en attirant les IDE, en instaurant le libre échange ,en adhérant à l’OMC, en privatisant.

Mais le mot «débat» garde les guillemets car il ne s’agit pas, en fait, d’une invitation à débattre de l’intérêt de cette insertion et encore moins de son bien fondé. La mondialisation n’est pas un choix mais une nécessité incontournable, rappelle-t-on avec insistance[[La mondialisation est souvent présentée comme «une occasion à saisir» qui invite alors à «jouer le jeu». C’était d’ailleurs le titre de l’Université d’été du MEDEF en 2007. Cf. Le Monde de l’innovation et de la compétitivité du 29 août 2007]].

D’ailleurs, il n’est pas un jour qui ne nous offre à travers les médias, son lot de Cassandre qui nous dévoilent les malheurs qui attendent l’Algérie si elle ne bascule pas résolument et rapidement dans la mondialisation capitaliste. Experts, spécialistes et faiseurs d’opinion se relaient sans discontinuer sur les ondes, les écrans de télé et les colonnes de journaux, pour nous ouvrir les yeux sur les «fenêtres d’opportunité» qu’elle nous offre, pour nous prodiguer, chacun selon son angle d’attaque, industriel, commercial, financier, bancaire, pétrolier, entrepreneurial…, la bonne parole des libéralisations économiques, ses conseils, ses thérapies et surtout ses mises en garde.

Un même et unique couplet tourne en boucle, démultiplié ad nauseam: l’urgence d’adopter le mode opératoire requis sinon c’est la catastrophe.

On l’aura compris, c’est le comment qui mobilise la réflexion économique et non le pourquoi.

Il ne suffit pas d’ouvrir la porte pour que le capital étranger entre

Alors, comment sauter dans le train de la mondialisation puisque c’est de cela qu’il s’agit? La recette est universelle. L’aptitude s’évalue en termes de capacité de créer le fameux «climat des affaires» approprié et défini par les indicateurs de la Banque Mondiale. Il ne tient donc qu’à nous de l’instaurer.

Du côté des investisseurs, quant à eux, pas de soucis. Ils «sont disposés à investir plus, pour peu que les obstacles soient levés et que des barrières nouvelles ne soient pas dressées»[[ Ibidem.]].

En forçant le trait, des investisseurs étrangers qui brûlent d’envie de nous industrialiser moyennant des leviers d’action qui dépendent de nous. Une équation idéale. C’est du moins ce qui ressort des affirmations de nos experts. Maître-mot, désormais, de tout lexique économique dans notre pays, le climat du «doing business» est donc devenu le sésame qui va nous ouvrir les perspectives de la croissance et du bien-être.

Comme s’il suffisait d’ouvrir la porte pour que le capital étranger entre.

Car, l’ennui justement est que, sur le terrain, rien ne vient corroborer ces certitudes. Au contraire, les exemples sont nombreux qui s’inscrivent en faux contre ces affirmations. Prenons les cas où l’attractivité du marché algérien n’est plus à démontrer.
L’Algérie est le premier marché africain des produits agricoles français, un statut objectif de client stratégique de 1er plan mais qui ne s’est traduit par aucune construction d’usine, aucun investissement productif.

Autre illustration, le secteur automobile. De 1998 à 2013, l’importation de véhicules a coûté au pays un total d’environ 30 milliards de dollars, sans compter la pièce de rechange. Un marché prospère comme l’illustre notamment l’éclatante ascension du constructeur français Renault. Le chiffre des ventes dans notre pays de la marque au losange est passé de 1800 unités en 1998 à 113 644 unités en 2012, soit un facteur de multiplication de 63. Aujourd’hui, Renault détient 26 % de parts de marché en Algérie.

Un marché prospère des taux de croissance qui donnent le vertige mais sans retombées domestiques en termes d’emploi, de formation, de transfert de technologie, d’implantation industrielle. Aucun des constructeurs automobiles présents sur le marché algérien, plus d’une quarantaine, n’a jugé utile de prendre un engagement de nature industrielle.

Que dire du secteur pétrolier dont la prévisibilité et l’attractivité sont une évidence notoire. Dans la production pétrolière et gazière depuis plus d’un demi-siècle, pourquoi l’Algérie ne bénéficie-t-elle pas de la délocalisation d’un certain type de fabrication de biens d’équipement, alors qu’elle investit annuellement depuis des décennies une moyenne de 3 milliards de dollars? Entre 2000 et 2013, l’Algérie a investi dans le secteur énergétique une enveloppe globale de près de 100 milliards de dollars. Des investissements appelés à croître encore. Le seul marché de la pièce de rechange industrielle de Sonatrach représente en moyenne 3 à 4 milliards de dollars d’importation par an.

Même constat à propos du marché du médicament qui a atteint le montant de 3 milliards de dollars en 2011. Les officines fleurissent mais pas les usines

Nos partenaires préfèrent le commerce aux IDE,

pourquoi?

Parce que c’est un marché acquis!

En 35 ans, de 1978 à 2013, les parts de marché de nos fournisseurs traditionnels se sont remarquablement maintenues. En moyenne : entre 19% et 15% pour la France [[Même durant les années de «vaches maigres», les acquis commerciaux de ce pays n’ont pas été menacés. En 1994, les ventes françaises en Algérie ont progressé de 12% par rapport à 1993 et de 18% par rapport à 1990. Cf. Le Matin du 25 octobre 1995, citant le journal économique La Tribune Desfossés du même jour. ]], entre 12% et 10% pour l’Italie, entre 5%et 9% pour l’Espagne, entre 6% et 4% pour les USA. Seuls faits nouveaux : l’Allemagne descend de 18% en 1978 à 5% en 2013. La Chine se hisse de 0,36% en 1978 à 12,4% en 2013. Les faits sont têtus. L’Algérie est une destination commerciale prisée mais pas une terre d’IDE.

Un quart de siècle après les premiers signaux concrets d’ouverture à l’investissement étranger émis par la loi sur la monnaie et le crédit de 1990, suivis d’une succession de Codes toujours plus soucieux, les uns que les autres, d’attractivité et de dispositions incitatives en faveur du capital étranger, celui-ci ne s’est guère précipité pour investir.

Des IDE qui arrivent au compte-gouttes mais dont l’effet de levier est, en revanche, particulièrement puissant.

Des milliards de dollars sont transférés à l’étranger par des sociétés qui n’investissent pas, s’indigne le PDG d’un cabinet de conseil, d’expertise en affaires et de lobbying Nord-Sud venture, [[Intervention de Arslan Chikaoui au séminaire Ubi-France Quai d’Orsay, Paris les 7 et 8 juillet 2009: «L’Algérie à la croisée des chemins». ]] évoquant «une entreprise étrangère qui pour 1 milliard de dollars investis aurait transféré 7 milliards de dollars de bénéfices à l’étranger» [[Idem. ]].

L’expérience aura été très décevante pour ceux qui avaient investi bien des espoirs dans le recours aux IDE, notamment celui de la «diversification de l’économie».
_Le président du FCE, Réda Hamiani, résume la problématique: «les IDE n’ont pas manifesté un grand empressement à transférer leur savoir-faire, ni à s’inscrire dans une logique d’investissement structurant et encore moins à s’associer avec un partenaire local pour les accompagner dans leur aventure industrielle de prise de risque. Les IDE «n’ont pas apporté grand-chose à l’Algérie en matière de développement».

Pourquoi les capitaux étrangers ne viennent-ils pas en Algérie?

Pourtant, malgré ces travaux pratiques suffisamment instructifs, le sujet continue toujours de tracasser nombre d’experts de «la transition algérienne à l’économie de marché», nullement découragés. Pourquoi les capitaux étrangers, en particulier européens, ne viennent-ils pas en Algérie[[En 1993, les flux entrants, en provenance du monde entier, dans les pays de l’Europe de l’Est (PEE) ont été neuf fois plus grands que dans les pays du Maghreb et, en 1997, ils en représentaient le double. Quant aux flux entrants en provenance de France, les facteurs respectifs ont été de 2 et de 10. Cf. Article de Madeleine Andreff et Wladimir Andreff, L’Europe de l’Est concurrence-t-elle le Maghreb ? In Revue d’études comparatives Est-Ouest volume 32, n°2, 201, pp. 71 à 94, repris par Problèmes économiques n° 2749 du 20 Février 2002, pp.19 à 24. ]]? Une interrogation, fort à propos, qui aurait pu ouvrir sur un débat fructueux et révélateur sur les réalités de l’économie mondiale et de ses caractéristiques essentielles, aujourd’hui.

Ce n’est pas cette voie qui a les faveurs de nos élites qui préfèrent imputer la cause de l’énigme de la pauvreté des IDE en Algérie à «une faible attractivité qui remet en cause l’efficacité des dispositifs d’encouragement». L’attirail algérien, si on ose s’exprimer ainsi, ne serait pas convaincant.

Mais comment peut-il l’être quand les Firmes multinationales peuvent toujours trouver d’autres espaces dans lesquels les salaires sont plus bas, les incitations fiscales et financières plus excitantes, le marché plus grand, le droit de l’environnement moins contraignant, etc, etc, etc.

Quand les firmes multinationales sont tout simplement à la recherche de la liberté totale, celle d’investir là où elles veulent, le temps qu’elles veulent, pour produire ce qu’elles veulent, en s’approvisionnant là où elles veulent, et en ayant à supporter le moins de contraintes possible en matière de droit du travail et de conventions sociales»[[Cf. sur le Web : Les défis de la mondialisation pour les droits humains et les libertés fondamentales, conférence inaugurale des Journées strasbourgeoises 2004 prononcée par le Professeur Peter Leuprecht. ]].

Qui peut réussir dans ce benchmark effréné du plus attractif, impossible et improbable mais non sans retombées négatives pour l’Algérie.

Comme le fait remarquer le Professeur Rolande Borrelly, les politiques d’attractivité finissent par laminer les marges de manœuvre de la politique nationale.

Avec une politique industrielle réduite à des mesures d’amélioration du climat des affaires, fait-elle observer, l’Etat s’est privé des moyens d’orienter et de stimuler le développement industriel national ainsi que de promouvoir l’expansion des activités industrielles en rapport avec les besoins du marché intérieur et de l’emploi[[L’ouverture, miroir aux alouettes, par Rolande Borrelly, in El Watan du 12 septembre 2006 ]].

Nos partenaires occidentaux sont-ils vraiment intéressés

par l’investissement productif

hors hydrocarbures en Algérie?

En revanche, la question des motivations réelles des investisseurs étrangers est curieusement absente des élaborations de nos experts. Ces motivations sont-elles réellement fonction de la qualité de l’attirail [[Qui inclut, outre les réseaux de communication et de télécommunications, l’école qui accueillera les enfants des investisseurs étrangers, les loisirs, en un mot la qualité de la vie. (Cf. El Watan du 16 février 2000). ]], du moins pour ce qui est de l’Algérie?

Nos partenaires occidentaux qui dominent nos échanges commerciaux depuis près de quatre décennies sont-ils vraiment intéressés par l’investissement productif hors hydrocarbures en Algérie? Rien n’est moins sûr.

En 1978 déjà, Jacques Attali écrivait dans Le Monde [[Le Monde du 27/12/1978 ]] ces lignes très instructives:

« Pour tout observateur un peu informé, la recherche effrénée de clients étrangers quels qu’en soient la forme et le lieu apparaît de plus en plus comme un processus d’autodestruction de l’industrie européenne: nos partenaires du 1/3 monde en effet, ne nous achètent plus que des usines et des technologies, c’est-à-dire les moyens industriels et commerciaux de nous concurrencer. Aussi, les exportations d’aujourd’hui, réduisent les exportations de demain et augmentent les importations d’après-demain».

Alors chargé de mission à la Direction Générale française de l’Industrie, Christian Stoffaes publie cette même année 1978, un ouvrage intitulé précisément «La grande menace industrielle»[[http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/29220 ]] dans lequel, il écrit: «S’il n’est guère contesté que le Tiers-Monde est destiné à s’industrialiser à plus ou moins longue échéance, la vraie question est de savoir à quel rythme et selon quelles modalités. C’est de la rapidité et de la forme de l’industrialisation du tiers monde que va dépendre la menace sur les industries occidentales. C’est cette industrialisation qui inquiète le plus les pays industrialisés et qui est à l’origine des réactions de défense qui se développent actuellement d’autant que ses succès en font un modèle de référence pour d’autres pays en développement tentés par cette forme d’industrialisation rapide.» La vérité est que la perspective de voir un pays comme le notre disposer de richesses pétrolières et se doter en même temps d’une industrie digne de ce nom n’enthousiasme guère nos partenaires occidentaux et ils ne font rien pour lui permettre de se concrétiser. Bien au contraire.

Force est de le constater, autant la thématique des conditions à réunir pour une «insertion réussie» – attractivité, avantages comparatifs, changements institutionnels etc.- et des efforts et dispositifs à déployer dans ce but, est abondamment documentée, autant celle qui permettrait de comprendre la rationalité qui guide les arbitrages des investisseurs entre tel ou tel placement tel ou tel investissement, tel ou tel pays, en même temps que d’éclairer la réalité à laquelle nous devons nous intégrer et ce qu’elle implique de nouveaux mécanismes de dépendance et de domination, s’éclipse totalement [[L’économiste Abdellatif Benachenhou, plutôt dubitatif, y fait indirectement allusion quand il s’interroge sur la possibilité « au XXIème siècle (de l’) émergence et (de la) consolidation d’un capitalisme national, relativement autonome… ». (cf. Les entrepreneurs algériens Alpha Design, 2007, p.7). ]] derrière le formulaire gestionnaire réducteur des «défis et opportunités»

Une analyse précise des motivations qui commandent les choix d’implantation des investisseurs étrangers ne devrait-elle pas commencer par ce constat apparemment paradoxal. Aucun de nos «partenaires énergétiques» majeurs, en l’occurrence l’Espagne, la France et l’Italie, liés à notre pays par des relations d’interdépendance dans un secteur d’importance vitale, l’énergie, ne réalise ne serait-ce que 0,2% de ses IDE en Algérie.

Le fait que les pays de l’arc latin tirent une part importante de leurs approvisionnements énergétiques-et notamment gaziers- de l’Algérie, pays ayant consenti des investissements considérables [[Selon Abdesslam Belaid, les investissements relatifs aux hydrocarbures ont généré au moins la moitié de la dette extérieure à la charge de l’Algérie à la fin de la décennie 1970.Cf. Document sur l’action du gouvernement Abdesslam Belaid Juillet 1992-Août 1993. Ahmed Benbitour signale, pour sa part, qu’entre 1970 et 1980, le stock de la dette extérieure a été multiplié par 17, passant de 0,95 milliards de dollars à 17,5 milliards de dollars tandis que le service de la dette a été multiplié par 84, passant de 0,05 milliards de dollars à 3,9 milliards de dollars. (Cf. Ahmed Benbitour, op. cité, p.57). Selon Abdellatif. Benachenhou, la crise de l’endettement extérieur du milieu des années 80 était due, en grande partie, aux grands projets d’hydrocarbures.Cf. El Watan du 26 janvier 2009. Comme le fait remarquer opportunément l’ex-ministre de l’Energie, Sadek Boussena, à propos des projets gaziers algériens des années 1960, « on a pris le risque seuls, l’endettement on l’a eu seuls, il nous a valu le passage par le FMI. » Cf. El Watan du 7 juin 2009.

A la fin de la décennie 1990, la dette extérieure à la charge de Sonatrach s’élevait à 4,3 milliards de dollars impliquant des remboursements de l’ordre de 500 millions de dollars par an. Cf. El Khabar du 7 janvier 2002. ]] orientés, principalement, vers la satisfaction des besoins en énergie de l’Europe, n’a pas pour contrepartie des investissements et des transferts de technologie venant de «l’autre rive» de la Méditerranée.

Le point aveugle des approches de nos économistes

Le point aveugle des approches de nos économistes est l’ordre économique mondial considéré de fait comme un donné auquel il faut s’adapter «au mieux de nos avantages et de nos intérêts».

Pourtant, braquer ses projecteurs sur cet ordre permettrait d’éclairer des aspects essentiels de «l’énigme» de la pauvreté de l’IDE en Algérie, notamment ceux liés aux questions: qui contrôle les prises de décision fondamentales dans l’économie mondiale ? Qui façonne la division internationale du travail et, plus généralement, l’organisation du monde [[Selon la CNUCED, sur les 60 000 firmes transnationales (FTN) recensées par cette institution, les 100 premières totalisaient, en 2002, un chiffre d’affaires de près de 6 200 milliards de dollars pour un PIB mondial de 30 000 milliards de dollars environ.]]?

Un des traits essentiels de l’ordre capitaliste mondial dominant actuel est ce qu’on a appelé la financiarisation qui a démultiplié la force d’attraction des placements financiers au détriment de la sphère de «l’économie réelle». La recherche du profit maximum, c’est son inclination naturelle. Quel climat d’affaires pourrait l’en détourner pour le mettre en phase, par exemple, avec l’objectif de réindustrialisation de l’Algérie? Quelle attractivité déployer pour «ces fortunes himalayennes (qui) se bâtirent en peu de temps ridiculisant les investissements en laboratoires ou en usines pour produits stupidement manufacturés» que stigmatise l’ex-président du CNPF, Yvon Gattaz. « Le monde des affaires, fait-il remarquer, qui était déjà passé de l’industrie au commerce, passe du commerce à la finance»[[Cf. Le Monde du 4 avril 2009. ]].

Peut-il consentir à inscrire dans son agenda une «destination Algérie» qui aspire toujours à l’étape «industrie»? N’est ce pas dans ce constat que se trouve l’explication des mécanismes de blocage du passage à une économie productive, à la diversification.

Comment prétendre prendre part, de surcroît dans une perspective optimiste de «gagnant-gagnant», à un jeu (économique mondial), dont non seulement les règles de fonctionnement nous échappent mais qui, de plus, obéit structurellement à une commande centrale radicalement hors de notre portée? «Les fantassins dans un régiment ne sont pas nécessairement conscients du sens des mouvements de celui-ci» [[Cf. Michel De Vroey; La théorie économique est-elle au service du libéralisme? in Economies et Sociétés repris dans Problèmes économiques n°2821 du 3 septembre 2003, p.8.]]

Quelle influence peut exercer, en l’occurrence, l’«acteur» Algérie sur le taux de change du dollar ou sur le prime rate de la FED qui commandent le mouvement des capitaux et leur orientation à l’échelle mondiale, déterminant dans une grande mesure la hiérarchie des zones d’accumulation rentable et de profits maximum [[Le modèle « social-démocrate » qui prétendait construire une variante européenne du capitalisme a fini par basculer du côté anglo-saxon, « ce sont les normes et les règles des plus forts qui ont pris le dessus », constatent des économistes français d’inspiration socio-libérale. Cf. Le capitalisme est-il menacé, L’Express, octobre 2005.]]? Autant de questions clés que la seule approche des modalités d’une insertion internationale, en termes de «climat des affaires», y compris «au mieux de nos intérêts et de nos avantages compétitifs», ne peut qu’éluder.
Le décalage est frappant entre les analyses économiques mondiales critiques et les réflexions dominantes dans nos médias. En Algérie, l’argumentaire économiste continue de puiser dans la vieille boite à idées libérale dont une masse d’économistes sérieux et renommés dans le monde ne veut plus entendre Une pensée managériale en panne d’idées, un système financier sinistré et des économies en berne, l’extension sans précédent de la régression sociale à l’échelle de la planète, des Etats au bord de la banqueroute, bref un modèle disqualifié par l’ampleur de ses propres faillites mais qu’on n’hésite pas à nous servir quotidiennement comme référence obligée pour penser notre développement national. Comme si l’Algérie était une île isolée de ce monde dévasté par la crise économique et financière et n’était pas concernée par la vague planétaire de remise en cause des dogmes de l’économie capitaliste.

Dans le monde, les lignes bougent

Dans le monde, moins d’un quart de siècle après l’impudente annonce de la fin de l’histoire, les lignes bougent, dessinant les contours de nouvelles alliances qui bousculent et vont recomposer l’ordre mondial ouvrant la perspective de sortir enfin de l’enfermement de notre pays dans triangle d’airain Union-Européenne-Etats-Unis-Japon et à la merci de ses logiques systémiques de sous développement..

Nous vivons une époque où s’affirment les traits marquants d’une grande transition qui signalent la fin de l’hégémonie absolue des anciennes puissances du Nord, la fin d’une époque où, en paraphrasant Marx, une partie du monde en tant que tel est traitée par l’autre comme une simple condition organique et matérielle de sa propre reproduction….

La Chine et l’Inde qui déjà en l’an 1700, représentaient chacun un quart de la production mondiale, pesant le même poids sont en train d’inverser la courbe d’un déclin plus que séculaire.

Pesant en 1950, le huitième de l’Europe toute entière, l’Inde l’aura rattrapée avant 2040 [[Le Monde des 18/2/06 et 8/2/08 ]]

Lentement mais surement approche le jour où le produit intérieur brut (PIB) de la Chine sera plus grand que le PIB des Etats-Unis.

En 2010, le Brésil est devenu la 7ème économie du monde, devançant l’Italie.

La Russie est en passe de reconquérir son statut de puissance mondiale.

Le monde émergent est non seulement l’atelier et le grenier de la planète mais aussi son banquier. Une opportunité historique s’offre de s’émanciper des cadres d’analyse et des modèles occidentaux de référence du capitalisme.

Il reste à mettre la pensée économique algérienne à l’écoute de ces mouvements de fond qui permettront de nous libérer de l’attraction dévitalisante du modèle de référence, bien mal en point aujourd’hui, comme tout le monde le sait.

Alger le 21/5/2014

Abdelatif Rebah

raina