DU 16 AU 30 AOÛT 2014: SÉLECTION D’ARTICLES ET DOCUMENTS

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À NOTRE CAMARADE ET FRÈRE BADIR SALAHHommage – Raina – Contre l’oubli-« Manansaouche » – le 23 août 2014 – Nouredine Bouderba;


TOUS LES COMBATS DE MADELEINE RIFFAUDAlain Ruscio – le 30 août 2014;


LES TROIS GUERRES DE MADELEINE RIFFAUD film de Philippe Rostan – 2010 – extraits;


PERQUISITIONSle 4 juillet 2006 – par Mohamed Chouieb – www.reseauxcitoyens-st-etienne.org;


ABÉCÉDAIRE DE LA BARBARIE JUDÉO-ANGLO-SAXONNE (2 & 3) – braniya chiricahua blog – le 17 et 23 août 2014;


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À NOTRE CAMARADE ET FRÈRE BADIR SALAH

Hommage

Nouredine Bouderba

Raina – Contre l’oubli-« Manansaouche »

le 23 août 2014

À notre camarade et frère Badir Salah

Cela fait 20 ans que notre camarade, notre ami et notre frère Salah Badir nous a été ravi par les forces intégristes armées qui avaient décidé d’anéantir par le feu et l’acier toute personne qui résistait à leur projet obscurantiste de destruction de l’Etat national comme le fait aujourd’hui Daech en Irak et en Syrie.

Il avait 36 ans laissant deux orphelins Amina (8 ans) et Amine (2 ans).

Salah était un humble parmi les humbles. Il n’y avait pas une action, une lutte des habitants de Si Mustapha pour améliorer leurs conditions de vie où Salah était resté à l’écart.

Il fut l’un des fondateurs de l’UNJA de Si Mustapha en 1975, c’était à cette époque que je l’ai connu. Il consacrait la majeur partie de son temps à aider les jeunes garçons et filles à s’organiser pour prendre en charge leur quotidien et leur avenir.

Il avait mis toute son énergie au service de la paysannerie pauvre de Si Mustapha, du village agricole et des environs de la localité qu’il essayait d’aider afin de se libérer des «s’massrias».

Salah était un militant convaincu et infatigable du PAGS.

J’ai toujours admiré aussi bien son dévouement que sa modestie et sa simplicité.

Pour gagner sa vie, il travaillait comme surveillant d’internat au niveau du Centre de formation professionnelle (CFPA) de Si Mustapha dirigé par un autre camarade (Frada Atmane) avec qui il s’entendait très bien et faisait de belles choses au service des déshérités.

Salah était «aux petits soins» de tous les stagiaires du CFPA qu’il voulait voir réussir. Il ne connaissait ni amplitude journalière ni durée hebdomadaire de travail qu’il dépassait largement.

Le jour de son enlèvement, c’està- dire le 20 août 1994, Salah avec tous les militants de la localité, les travailleurs et les stagiaires du centre célébrait l’inauguration d’un puits foré et construit grâce à des actions de volontariat qu’il avait organisées avec ses camarades et collègues pour permettre au centre de fonctionner et aux stagiaires de boire à leur soif car, il faut le rappeler, en 1994 Si Mustapha souffrait du manque d’eau potable.

Ce puits fut une providence non seulement pour le centre mais pour toute la population qui venait s’approvisionner lors des fréquentes coupures et ce, grâce à un robinet installé à la sortie du centre, durant de très nombreuses années.

C’était un 20 août comme si Salah et ses camarades et collègues voulaient dire nous perpétuons l’œuvre des chouhadas qui ont libéré le pays par notre dévouement et notre engagement au service des laborieux.

Ce 20 août 1994 on a célébré la mise en service du puits et la fête prit fin à la tombée de la nuit et chacun rentra chez lui. Chacun sauf Salah qui décida de faire une dernière ronde dans le CFPA pour s’assurer que tout allait bien.

C’est à cet instant que surgit de nulle part la horde sauvage.

Les terroristes encerclèrent le centre et commencèrent par cerner Salah qu’ils ligotèrent et emprisonnèrent dans une chambre et exigèrent du gardien de les conduire vers le logement du directeur dans le but de l’assassiner ou l’enlever. Ce dernier fut alerté par la réaction nerveuse et les aboiements de son chien de garde (à ce jour Atmane reste convaincu que son chien l’a sauvé ce jour-là) et décida d’actionner la sirène d’alarme.

L’alarme fut immédiatement suivie par des tirs dans tous les sens et les agresseurs incendièrent tout ce qui pouvait brûler (mobilier, voitures, etc.) avant de battre en retraite emmenant, malheureusement, Salah avec eux.

Le surlendemain 22 août 1994 notre camarade et ami fut retrouvé pendu à un pont traversant l’autoroute au niveau de Thénia.

Salah, repose en paix, ton souvenir restera éternel dans nos cœurs et la reconnaissance des humbles qui t’ont connu ne tarira jamais même lorsque tous les terroristes et leurs maîtres, les intégristes, auront fini leur macabre voyage dans la poubelle de l’Histoire.

Au nom de tes anciens camarades et amis, Nouredine Bouderba

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Sources: Raina


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TOUS LES COMBATS DE MADELEINE RIFFAUD

à l’occasion du 90 ème anniversaire de Madeleine Riffaud, j’ai écrit ce petit texte

Alain Ruscio

le 30 août 2014

Ce 23 août, Madeleine Riffaud – mais elle est, elle reste, pour des milliers de ses amis, Madeleine, tout simplement – a 90 ans. La connaissant, nous savons déjà que nous allons subir ses foudres, pour ne pas dire plus, de rappeler ce simple fait. «Je n‘ai jamais fêté mes anniversaires, ce n’est pas maintenant que je vais commencer». Et pourtant, Madeleine doit l’accepter: son destin appartient un peu à la grande communauté de ses amis, de ses camarades. Et nous avons bien le droit, nous, de saisir chaque occasion pour lui dire combien nous l’aimons, nous l’admirons.

Un jeune cinéaste franco-vietnamien, Philippe Rostan, avait réalisé il y a quelques années un film remarqué, «Les trois guerres de Madeleine Riffaud» (Résistance, Algérie, Vietnam). Nous pourrions ajouter: … et tout le reste, alors?

Elle a dix-huit ans lorsqu’elle établit le contact avec la Résistance à la Fac de Médecine de Paris. Elle y adopte le nom de guerre de Rainer (clin d’œil internationaliste au grand poète allemand Rainer Maria Rilke). Et son courage amène ses camarades de lutte à lui confier des missions de plus en plus périlleuses.

En 1944, alors que la Wehrmacht est partout en recul, la Résistance décide de franchir un cran dans la lutte armée dans la capitale, avant l’arrivée des troupes alliées. «Nous voulions que Paris se libère elle-même», rappelle-t-elle ( «Madeleine Riffaud toujours en Résistance» , film de Jorge Amat).

Elle est volontaire pour une mission périlleuse: abattre un officier allemand. Elle passe à l’acte sur le pont de Solferino.

«Neuf balles dans mon chargeur / Pour venger tous mes frères / Ça fait mal de tuer / C’est la première fois / Sept balles dans mon chargeur / C’était si simple / L’homme qui tirait l’autre nuit / C’était moi».

Arrêtée par un milicien, livrée à la Gestapo, torturée, condamnée à mort, elle échappe in extremis au peloton d’exécution, grâce à un échange de prisonniers. Cela se passe le 19 août, au moment précis où commence l’ultime combat pour la libération de Paris.

Madeleine, qui a rang d’officier FTP, rejoint son groupe, Saint-Just (quel plus beau nom trouver?), dont elle prend le commandement. Le 23 août, ce groupe prend d’assaut et bloque un train blindé allemand, au tunnel des Buttes-Chaumont. 23 août 1944? Le jour de ses vingt ans. Mais pour elle, pas de trêve: le 25 elle est, toujours à la tête de sa compagnie, à l’assaut du tout dernier bastion allemand, la caserne de la place de la République.

C’est ce jour-là que de Gaulle prononce sa célèbre phrase «Paris outragé! Paris brisé! Paris martyrisé! mais Paris libéré!… ». Libéré par son peuple, oui. Mais à ce moment Michel Tagrine, jeune héros FTP de 22 ans, compagnon d’armes de Madeleine, vient d’être fauché, l’un des derniers martyrs de la Libération.

Ce soir-là, raconte Madeleine, alors que tout Paris riait, nous, ses compagnons d’armes, pleurions comme des gosses… Cette première expérience exceptionnelle, cette Résistance d’une très jeune femme, sera plus tard contée par elle sous le titre «On l’appelait Rainer».

C’est ensuite, après la Libération, une nouvelle vie, le tourbillon un peu fou de la victoire, d’un début de célébrité. «Je suis tombée dans la légalité comme on plonge les fesses dans un seau d’eau froide», dit-elle (film Jorge Amat).

Elle rencontre les dirigeants du PCF, fait la connaissance d’Eluard, de Picasso (qui fera plus tard son portrait), d’Aragon, de Vercors, à qui elle voue depuis une grande admiration. Elle devient l’épouse de Pierre Daix, un autre héros de la Résistance, dont elle se séparera dès 1947.

Madeleine dit: «À cette époque, je ne savais que manipuler les armes». Trop de modestie! Il n’y a pas que cela: elle écrit. Des poèmes. Et magnifiquement. Son premier ouvrage, «Le poing fermé» , est préfacé par Paul Eluard.

Simultanément, elle choisit la carrière journalistique. Elle entre à «Ce Soir», alors l’un des grands quotidiens progressistes français, dirigé par Aragon. Elle y croise une grande, grande dame, qui sera d’une influence déterminante sur le cours de sa vie: Andrée Viollis, naguère auteure de «SOS Indochine» (1935).

Andrée Viollis lui présente alors Ho Chi Minh, en visite officielle en France pour tenter d’éviter le déclenchement de la guerre d’Indochine – ce qu’il ne parviendra pas à faire. Madeleine a gardé un souvenir ému de cette première rencontre (il y en eut tant d’autres!). L’oncle Ho lui dit: «Ma fille, le journalisme est un métier. Apprends, apprends, puis ensuite viens me voir dans mon pays». Ce qu’elle fit dix ans plus tard.

Entre temps, de «Ce Soir», elle est passée à «La Vie ouvrière», où elle participe, par la plume, aux campagnes de la CGT (appel de Stockholm, luttes contre la guerre d’Indochine, notamment lors de l’affaire Henri Martin).

Elle trouve pourtant, toujours, le temps de poursuivre une carrière littéraire ( «Le courage d’aimer» , recueil de poésies, «Les baguettes de jade» , récit romancé des rencontres faites avec la délégation vietnamienne, notamment du poète Nguyen Dinh Thi, lors du Festival de Berlin, en 1951).

La guerre «française» d’Indochine, justement, s’achève. Madeleine avait été de ceux qui, depuis le début, avaient soutenu l’indépendance du Vietnam, avaient prédit les impasses tragiques de la politique française. Dien Bien Phu leur donna raison.

Madeleine est volontaire pour partir, toujours pour la «VO», couvrir les tout premiers temps de l’existence du nouvel État indépendant vietnamien, installé à Hanoi. Mais aussi, pourquoi le masquer, pour retrouver Nguyen Dinh Thi. Elle passera là, sans doute, les plus belles années de sa vie, au milieu de ce peuple qui alors commence la reconstruction, croyant éviter une seconde guerre, contre les Etats-Unis cette fois.

Sa proximité avec Ho Chi Minh est une chose connue de tous. Pour beaucoup, Madeleine est un peu «la fille française de l’Oncle». Épisode heureux, épisode trop court. «Ta place est en France, pour y éclairer ton peuple, pour y participer aux luttes», lui dit alors Ho. Grandeurs et douleurs de l’engagement…

Nous sommes alors en 1956. Depuis deux ans, une nouvelle épreuve vient de commencer. L’aveuglement colonialiste, qui n’a aucune limite, amène les dirigeants français à engager le pays dans une nouvelle guerre, en Algérie.

C’est pour «L’Humanité», cette fois, que Madeleine va reprendre le combat. Elle intègre l’équipe prestigieuse de la rubrique internationale, dirigée par Pierre Courtade, où elle se fera des amitiés définitives, les si regrettés Yves Moreau, Robert Lambotte, Jean-Émile Vidal, François Lescure… Madeleine va partager tous les combats de ce journal.

De Paris, elle écrit des pages émouvantes (qui a pu oublier son «Adieu aux martyrs de Charonne»? ses polémiques, elle l’ancienne Résistante, avec l’ex collabo Papon, devenu préfet de police?).

Mais ce diable de femme n’aime que le terrain. Avec l’accord de son journal, elle part, clandestinement, en Algérie, avec les dangers encourus que l’on imagine, en cette période où les «ultras» de l’Algérie française haïssent les journalistes de métropole et tout ce qui ressemble à la gauche. Alors, une journaliste communiste…

Elle échappe d’ailleurs miraculeusement à un attentat de l’OAS mais est gravement blessée.

La guerre d’Algérie se terminant comme la précédente, en Indochine, par l’accès à l’indépendance du peuple colonisé, Madeleine est de retour à Paris.

Pas pour longtemps. Le cycle infernal des guerres menées par l’Occident contre la liberté des peuples ne cessant pas, c’est de nouveau sur le Vietnam que l’actualité braque ses projecteurs. Là, les Etats-Unis prenant le relais de la France coloniale – c’est l’époque où le monde ne voit que le beau sourire de Kennedy, oubliant un peu vite l’impérialisme américain–, ont décidé d’ériger une barrière «contre le communisme», en fait d’interdire au peuple vietnamien de s’unir et de choisir son destin.

Madeleine, qui a évidemment gardé le Vietnam au cœur, y repart, toujours pour «L’Humanité». Ce journal aura alors sur place un tandem d’exception: Charles Fourniau, historien devenu un temps journaliste, pour les analyses de fond, les éclairages indispensables, Madeleine Riffaud pour le vécu, la sensibilité. Madeleine l’intrépide est sur le terrain, parmi ses sœurs et ses frères vietnamiens, au sud «Dans les maquis Vietcong» (titre d’un ouvrage paru en 1965 reprenant ses reportages) ou «Au Nord-Vietnam: écrit sous les bombes» (autre ouvrage, 1967).

Ses reportages d’ailleurs dépassent largement le lectorat habituel de «l’Huma». Ses textes sont traduits dans plusieurs langues, les micros se tendent vers elle à chaque nouvelle étape de la lutte du peuple vietnamien.

Enfin, Madeleine ne sait pas seulement écrire: elle parle. Tous ceux (une génération entière!) qui sont venus l’écouter à la Mutualité raconter, toujours avec des détails choisis, significatifs, teintés souvent d’humour, le quotidien de la résistance du Vietnam, n’ont pu oublier la sensation de cette femme, apparemment frêle, à l’héroïsme (elle n’aime pas, mais pas du tout, le mot) tranquille, parlant simplement des dangers encourus.

Cette phase américaine de la guerre du Vietnam s’achève en 1975. Madeleine, à sa place, celle d’une journaliste-écrivain-témoin d’exception, y a contribué. Les «trois guerres de Madeleine Riffaud» s’achèvent. On pourrait plus précisément dire les «trois victoires partagées»

Madeleine continue ensuite ses combats humanistes de mille manières. L’une d’entre elle est de se couler incognito, durant plusieurs mois, dans la peau d’une aide-soignante, de connaître là encore de l’intérieur le travail, les luttes, les espoirs et parfois les désespoirs du personnel hospitalier. Au terme de cette expérience naîtra un livre-choc, lu encore aujourd’hui, sur la vie quotidienne de ces autres héroïnes, «Les linges de la nuit» .

Même si les années ont passé, elle est encore et toujours active. L’un des derniers témoins de la Libération de Paris, elle est très sollicitée, en ce 70 ème anniversaire de ce grand événement. Et le Vietnam, toujours, la taraude…

On l’a vue il y a quelque temps, sur le parvis des Droits de l’Homme, aux côtés d’Henri Martin, dénoncer les effets terribles de l’Agent orange, aujourd’hui encore, sur les enfants de ce pays.

Elle était présente, parlant debout, droite, une heure durant, lors de la soirée d’hommage qui fut rendue récemment au Centre culturel vietnamien, à elle-même, à Raymonde Dien elle aussi présente, et à Henri Martin.

Alors, oui, nous savons que nous allons nous faire houspiller. Mais nous prenons le risque de dire, avec tant d’autres: «Bon anniversaire, Madeleine» .

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LES TROIS GUERRES DE MADELEINE RIFFAUD

film de Philippe Rostan

2010

extraits – 12:21

Résistante pendant la Seconde Guerre mondiale puis journaliste engagée sur le front de la décolonisation, Madeleine Riffaud raconte ses engagements qui la mèneront à couvrir trois guerres: Indochine, Algérie, Vietnam.

Ce film a remporté une Etoile de la Scam en 2011

et le Grand Prix du Film Documentaire au Festival d’Alger en 2012

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http://www.youtube.com/watch?v=nDlpq93VosU

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PERQUISITIONS


Merci au visiteur de socialgerie de nous avoir adressé ce texte de juin 2006 de Mohamed Chouieb

texte de nouveau et terriblement en pleine actualité

socialgerie, le 11 août 2014


mardi 4 juillet 2006

par Mohamed Chouieb

www.reseauxcitoyens-st-etienne.org

Collectif Liberté Justice Palestine

Jeudi 29 juin 2006 : sur un ton détaché, une voix, je dis une voix car je ne sais même pas s’il y a un être humain derrière elle, évoquait sur France Info l’agression israélienne contre la population de Ghaza. Visiblement déçue de ne pas pouvoir annoncer que des dizaines de cadavres de Palestiniens sont en train de joncher le sol de cette cité martyre, la voix expliquait que Tsahal (l’armée israélienne d’agression et d’occupation pour ce qui ne la connaissent pas par son petit nom) était en train d’effectuer « seulement » des perquisitions.

Quelle banalité et quelle légèreté pour évoquer une chose dont seuls ceux qui ont pu la subir peuvent connaître la terrible violence!

Seulement des perquisitions…

Je me revois enfant pendant la guerre d’Algérie dans ma petite ville de Djidjelli, aujourd’hui Jijel, Petite Kabylie de Babors, un jour d’attentat.
Hurlements de sirènes, fuite éperdue des gens, chacun en direction de son domicile avant que les portes des trois lignes de barbelées entourant la ville ne se referment les unes après les autres. Gare à ceux qui seront pris dans la nasse! Ils sont passibles de tout, responsables de tout! Le tabassage, la prison, la torture et parfois, la mort.

En quelques minutes, il n’y plus personne dans les rues ni dans aucun quartier.

Un silence de mort s’abat sur la ville. Le jour devient nuit, la nuit devient cauchemar. Quelques dizaines de minutes ou des heures peuvent passer, et qui nous semblent une éternité, avant que les bruits de moteurs de camions, des chenilles des engins blindés, les aboiements des chiens policiers et les vociférations de la troupe ne prennent possession de la rue. Et soudain, les martèlements des crosses des fusils contre les portes des maisons et les cris des gens.

Terrés, chacun dans son coin, nous attendions notre tour sans jamais savoir, jusqu’à la fin de la guerre qu’est-ce qu’il fallait faire : verrouiller ou déverrouiller la porte? Si on la verrouille, gare à celui qui ira ouvrir, car Il recevra les coups de crosse des assaillants. Si on la déverrouille, c’est parfois pire, cela veut dire qu’on a laissé la porte ouverte pour pouvoir accueillir facilement les fuyards.

Tout d’un coup, c’est chez nous que ça cogne! un adulte va ouvrir (on habitait toujours à plusieurs familles dans la même maison): irruption d’une demi-douzaine de soldats, bousculant, frappant la personne qui ouvre, vociférations, insultes, fouille. Les petits qui pleurent avec les mamans qui tentent de les calmer .

La perquisition dure quelques minutes et se termine systématiquement par la rafle des adultes, emmenés pour des « vérifications » qui s’effectuent généralement dans le stade municipal où tous les hommes de 16 à 70 ans se retrouvent parqués et confrontés à des indicateurs encagoulés avec des sacs de jute.

Mon père, mon oncle, les voisins arrêtés, nous faisons le point des dégâts.

L’absence de mobilier faisait que les militaires s’acharnaient sur les seuls bien que nous possédions : les jarres de graines de couscous, d’huile d’olive et de viande séchée ainsi que les matelas et couvertures. Combien de couscous perdu parce que mélangé avec l’huile qui s’est renversée, est-ce que les matelas se sont déchirés, est-ce que le pétrole qui s’est échappé de la lampe quand elle a été cassée a souillé la semoule?

Lorsque la perquisition s’est déroulée de jour, il faudra attendre les coups de sirène annonçant la levée du couvre-feu pour pouvoir sortir prendre des nouvelles des autres maisonnées. Si c’est la nuit, il faudra attendre jusqu’au matin dans l’angoisse d’un retour des militaires.

Pendant ce temps, les vérifications et les interrogatoires continuent dans le stade et peuvent durer deux journées entières, sans nourriture et sans eau pour les prisonniers. Et puis, on les voit rentrer un à un, hagards, épuisés physiquement, humiliés et vidés moralement par ce qu’ils ont subi et par la peine qu’ils ont pour ceux qui ne sont pas revenus. Car il y a toujours dans ces cas-là, dix à vingt personnes qui sont transférées à la DOP pour interrogatoire poussé, appelé plus communément torture et dont certains, comme deux de nos voisins, ne reviendront jamais.

J’ai lu des articles de journaux décrivant les perquisitions et les rafles en Palestine. Mon Dieu! Quelle similitude avec les méthodes de la guerre d’Algérie! On voit bien que la France ne s’est pas seulement contentée de vendre la technologie de la bombe atomique ou des Mirages à Israël!

J’ai su qu’Israël utilise une méthode qui n’a été mise au point que pendant les trois dernières années de la guerre d’Algérie: au lieu de rafler les hommes directement dans les maisons, les militaires se sont mis à sillonner la ville avec des voitures munies de haut-parleurs en demandant à tous les hommes de 16 à 70 ans de se rendre le plus vite possible au stade municipal. Et la perquisition ne venait qu’après.

Avantages de cette méthode :

  • moins de véhicules et de soldats pour transporter les hommes vers le lieu de détention,
  • efficacité de la perquisition avec des familles ne comportant que des femmes, des enfants et des vieillards,
  • et surtout, culpabilité et donc souvent la mort, pour toute personne qui n’a pas exécuté l’ordre de rassemblement et qui a tenté de se cacher.

Cette manière de procéder nous a fait beaucoup de mal et s’est révélée être d’une efficacité et d’une brutalité redoutables car elle exonérait les militaires de tout cas de conscience au nom de la logique suivante : qui veut se soustraire à la rafle est forcément coupable.

C’est comme ça que se déroule une simple perquisition effectuée par un oppresseur face à un peuple désarmé qui se bat pour sa liberté.

La voix de France Info peut bien en parler sur un ton détaché. Ce n’est qu’une perquisition…

Mohamed Chouieb.

Sources www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/

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ABÉCÉDAIRE DE LA BARBARIE JUDÉO-ANGLO-SAXONNE (2)

blog braniya chiricahua

le 17 août 2014

Oliver Cromwell, promoteur historique de l'alliance judéo-anglo-saxonne

YES WE KILL

E : EXCEPTIONNALISME

L’actuel président des USA a, dans un discours récent, rendu un hommage lyrique à «l’exceptionnalisme américain» (sic). Les USA seraient donc une nation d’exception. Qu’est-ce à dire? Sans doute, Obama a-t-il pensé à sa propre trajectoire politique qui a permis à un métis comme lui (il n’est pas un Noir américain au sens propre mais le rejeton d’une yankee bien blanche, ethnologue employée de la CIA, et d’un kényan) de devenir chef de l’état raciste et ségrégationniste à l’endroit des Noirs qu’ont été -et que demeurent- les USA. Qu’un Noir américain soit en mesure d’accéder aux plus hautes fonctions de l’état par son mérite seul et par ses propres moyens, est une plaisanterie. Le choix du président US se règle dans les coulisses de «l’état profond» (Peter Dale Scott) qui, à l’occasion, n’hésite pas à se débarrasser de lui (JFK).

Cela étant, les dirigeants yankees, gorgés de références bibliques, se sont de tout temps regardés comme l’incarnation de la liberté guidant le monde, alors qu’ils n’ont fait que réaliser ce que Hegel nommait «la bête sauvage» , c’est-à-dire une société civile réduite au libre jeu des intérêts économiques individuels. La loi de la jungle, en d’autres termes.

Nation d’exception les USA? sans doute: au sens où elle a accompli un plurigénocide de nations indiennes, qu’elle a été la seule à atomiser des civils, qu’elle prétend au rôle de gendarme du monde, qu’elle fait payer aux peuples du monde son invraisemblable dette (18 000 milliards de $), qu’elle impose son dollar-monnaie de singe comme équivalent universel…

Entre «nation d’exception» et «peuple élu», le monde a vu se former ce continuum judéo-yankee qui se pose, avec quelle arrogance! au-dessus de l’humaine condition, un monstre cupide et sanguinaire, fauteur de troubles et de guerres : l’empire du mal, assurément. (S’appuyant sur une lecture eschatologique du Coran et de la Sunna, l’érudit musulman cheikh Imran Hussein estime qu’à cette alliance démoniaque doit s’opposer une alliance de musulmans et de chrétiens orthodoxes, la Russie en étant la pièce maîtresse.)

Dick Cheney

F : FALLOUJA

Ci-dessous,

le quarteron

d’assassins

de l’Irak

Donald Rumsfeld

De l’araméen Pallugtha, Fallouja, ville irakienne, est située à 70 km à l’ouest de Baghdad.

Elle compte plus de 300 000 habitants.

Lors de la première agression contre l’Irak

(dite pudiquement «guerre du golfe»),

l’aviation yankee avait bombardé un marché de Fallouja et fait 1360 morts.

Un carnage dont les habitants se souviendront.

Après la deuxième agression contre l’Irak (2003),

une voiture blindée de mercenaires

de la société yankee Blackwater

est prise à partie par la foule;

les occupants, des mercenaires-tueurs, sont lynchés et pendus.

L’armée yankee va assiéger la ville pendant deux mois

(avril, mai 2004),

bombardant la population et faisant des milliers de victimes civiles.

G.W. Bush

En novembre 2004, G.W. est réélu:

aussitôt, les yankees repartent à l’assaut de Fallouja,

utilisant toutes les armes,

y compris celles à uranium appauvri:

les ONG estiment à 6000 le nombre de civils tués.

Plus grave: Dans les années qui suivirent,

le nombre de cancers et de malformations congénitales a explosé.

Paul Wolfovitz

La journaliste Angélique Férat,

qui a enquêté sur place,

affirme que chaque famille de Falloujah a son

«bébé monstre».

C’est là le résultat de l’utilisation des armes sataniques

que les yankees expérimentent sur les populations.

Comme au Viet-Nam où l’utilisation des défoliants, comme l’agent orange, continue de produire des malformations chez les nouveaux-nés.

Comme au Japon.

L’empire du mal, on vous dit.

G : GAZA

Javier Bardem et son épouse Penelope Cruz

Du cananéen Gazza qui veut dire «forteresse»; la fondation de la ville remonterait au règne du pharaon Thoutmôsis III (vers – 1400).

La ville tire son importance stratégique du fait qu’elle est la porte du Sham, le Levant.

Elle sera prise par les Philistins qui s’installeront dans l’espace compris entre Gaza et Jaffa.

Ce sont les Romains qui donneront le nom de Palestine à cette région.

Conquise en 634 par les Arabes et islamisée, prise par les Croisés, reprise à ces derniers par Saladin, tombée entre les mains des Mameluks puis dans celles des Ottomans, Gaza sera conquise par les Britanniques en 1917, qui l’évacueront en 1948.

De 1948 à 1967, elle est administrée par l’Égypte.

Occupée par les hordes sionistes en 1956 (lors de l’agression tripartite contre l’Égypte); à nouveau occupée en 1967 par les mêmes, Gaza sera évacuée par les sionistes en 2005.

Depuis lors, la cité voit se répéter contre elle les attaques d’une sauvagerie rare des indus-occupants de la Palestine: 2008, 2012, 2014.

Les dirigeants criminels de l’état juif ne savent plus quoi faire de cette ville indomptable.

Leur ministre des AE propose officiellement de «la traiter comme les Américains ont traité le Japon», c’est-à-dire de la raser par le feu nucléaire.

Aucun dirigeant du monde dit civilisé n’a condamné ces propos de A. Liberman, juif moldave arrivé en Palestine occupée en 1978, videur de boîte de nuit, qui entend bien faire un holocauste d’Arabes palestiniens. À tout le moins de les déporter.

Avoir un «ministre» de cet acabit, vous situe avec précision sur l’échelle de la barbarie. Au sommet.

H : HIROSHIMA

http://www.english.illinois.edu/maps/poets/g_l/levine/bomb/nag2.jpg

Nagasaki – 10 août 1945

Le 06 août 1945, les USA larguaient la première bombe atomique sur une population civile à Hiroshima. 140 000 morts sur l’instant; 200 000 quelques jours plus tard.

Ce crime monstrueux sera suivi 3 jours après par le second du même type: une autre bombe atomique sur des civils à Nagasaki: 70 000 morts.

C’est un président -petit boutiquier propriétaire d’une mercerie dans le Missouri avant qu’il n’embrasse la politique, H. Truman-, qui, effrayé par les pertes subies par ses «boys» face aux Japonais, a donné l’ordre d’utiliser le feu nucléaire, alors que les savants atomistes concepteurs de la bombe (Léo Szilard, Oppenheimer, Einstein, Henrico Fermi, les trois premiers étant tous Juifs, le 4° marié à une juive …) le pressaient de l’utiliser contre les Allemands: ils n’avaient pas compris qu’on ne traite pas un cousin germain comme on traite un Japonais (ou un Coréen, ou un Vietnamien).

Fermi et Einstein tentèrent ensuite de se refaire une virginité morale en se proclamant pacifistes! Quant au boutiquier Truman, il ne figurait pas au tribunal de Nuremberg en tant qu’accusé de crime contre l’humanité.

I : INDONESIE

ONU - Octobre 1960 - Mouvement des non alignés: de G à D: Présidents Nehru/Inde, N'Krumah/Ghana,  Gamal Abdel Nasser/Egypte, Soekarno/Indonésie, Tito/Yougoslavie

Dans les années 60, l’Indonésie, dirigée depuis l’indépendance -obtenue en 1945 contre la Hollande, pays colonisateur-, par Soekarno -le père de cette indépendance-, connut un coup d’état particulièrement sanglant.

Soekarno, fondateur du mouvement des Non-Alignés (1955) avec Nasser et Nehru, disposait du soutien du puissant parti communiste indonésien (PKI).

En 1965, une intense campagne de la presse internationale est déclenchée: le PKI y est accusé de préparer un coup d’état contre Soekarno et il est question d’un bateau d’armes destinées aux communistes et provenant de Chine.

Le général Suharto renverse alors (en deux étapes) le président Soekarno et entreprend une sanglante répression contre le PKI qui ne s’achèvera que dans les années 90.

On estime le nombre de communistes et sympathisants assassinés à 500 000. Dans les rues de Djakarta, on a vu les soudards de Suharto jouer à la balle-au-pied avec des crânes de communistes.

À la fin des années 80, un officiel de la CIA révélait fièrement que c’est son agence qui avait monté toute l’affaire, qu’il n’y avait jamais eu de bateau chinois plein d’armes, que le PKI était l’exemple même de la loyauté envers Soekarno.

Le crime avait été rendu possible par la conjonction de deux facteurs humains: une armée félonne et des médias criminels.

La technique du rouleau-compresseur médiatique écrasant tout sous une avalanche de mensonges éhontés sera dupliquée au Chili (1973) contre l’ Irak (2003) et, sous nos yeux en Ukraine contre la Russie.

Suharto, la marionnette tueuse des yankees, régna de 1966 à 1998 et plongea le pays dans une mer de sang et de corruption.

J : JUIF

Shlomo Sand

Juif, le mot-piège: le terme désigne-t-il l’adepte d’une religion, le judaïsme, ou bien l’appartenance à une race (ou une ethnie), le récipiendaire d’une culture ou encore une nationalité?

La polysémie du terme crée une ambiguïté qui autorise toutes les approximations, toutes les confusions et, partant, tous les interdits.

Pour les tenants du sionisme, les Juifs appartiennent à un même peuple, Israël, établi sur la terre d’Israël (confusion fructueuse entre un peuple et une terre), ayant en partage une langue -l’hébreu- et une religion -la religion mosaïque.

Ce peuple aurait été dispersé par les Romains en l’an 70 et il a donc vocation à retourner chez lui, sur sa terre.

Les études scientifiques contemporaines infirment toutes la légende d’un peuple juif constitué de toute éternité ainsi que les mythes et les grossiers mensonges bibliques.

Les fouilles archéologiques (menées par l’entité sioniste elle-même) ont ruiné la fabuleuse histoire d’un soi-disant royaume de David et de Salomon et l’historiographie postsioniste contemporaine a rappelé que les Romains n’ont jamais expulsé les habitants de la province de Judée.

Exit la diaspora et exit la sinistre «loi du retour» (en vertu de quoi tout juif dans le monde est chez lui dans l’état sioniste).

Il est bien évident que la prétendue diaspora est le résultat d’un prosélytisme juif très actif. Deux simples exemples à ce titre:

  1. la conversion du royaume khazar (aux confins du Caucase, au 8° siècle), dont les ressortissants donneront les Juifs ashkénazes (9 Juifs sur 10 dans le monde sont des ashkénazes);
  2. la conversion de Berbères nord-africains qui donneront les juifs sépharades (lesquels passeront en Espagne et au Portugal à la faveur de la conquête musulmane).

L’historien Shlomo Sand (université de Tel-Aviv) a synthétisé toutes ces données dans un livre percutant: Comment le peuple juif fut inventé.

À ces faits historiques bien établis, la Hasbara sioniste et yankee a tenté de riposter en excipant d’études de génétique des populations qui prouveraient l’origine unique des Juifs du monde.

Voici ce que leur répond Shlomo Sand:

«Il s’agit d’une amère ironie de voir les descendants des survivants de l’Holocauste se mettre à la recherche d’une identité juive biologique: Hitler aurait certainement été très heureux! Et c’est d’autant plus répugnant que ce type de recherche est effectuée dans un État qui a mené pendant des années une politique déclarée de “judaïsation du pays” dans lequel, aujourd’hui encore, un Juif n’est pas autorisé à épouser un non-Juif.»

Et, en 2013, S. Sand fait paraître un livre qui porte le titre: “Comment j’ai cessé d’être juif.”

Il y est dit: «Supportant mal que les lois israéliennes m’imposent l’appartenance à une ethnie fictive, supportant encore plus mal d’apparaître auprès du reste du monde comme membre d’un club d’élus, je souhaite démissionner et cesser de me considérer comme juif.»

Ou comment retrouver l’universalité humaine.

Le Duc Tho 1973

K : KISSINGER

Juif allemand émigré aux USA dans les années 30, secrétaire d’État de Nixon, il organisa personnellement le coup d’État contre S. Allende au Chili. Son instrument fut l’armée félonne de ce pays et -comme il le déclarera lui-même- les médias («Chaque journaliste a son prix», disait-il) qui menèrent une énorme campagne mensongère contre Allende.

Poursuivi en France pour enlèvement et assassinat, il a dû détaler de son hôtel parisien en cachette. Il sera, malgré tout, nobélisé pour avoir négocié avec les combattants vietnamiens.

Le chef de la délégation nord-vietnamienne et ministre des Affaires étrangères, Le-Duc-Tho, refusera le prix nobel, indigné que son nom figure à côté de celui du grand criminel (ce que n’osera pas faire Y. Arafat qui a accepté que son nom soit accolé à celui de Shimon Péres, autre grand criminel et contorsionniste perfide qui a l’art de se faire passer pour une conscience morale).

Kissinger se rappelle à notre bon souvenir à l’occasion des récents événements d’Irak: il s’agit du phénomène EIIL (l’État islamique en Irak et au Levant) qui vient de conquérir en quelques jours plus de la moitié du territoire irakien -une avancée fulgurante qui laisse les observateurs perplexes.

Si l’on voulait bien se souvenir d’une déclaration de Kissinger -en substance, il disait que les USA déclencheront, quand ils l’estimeront opportun, la guerre de 100 ans au Moyen-Orient-, le phénomène trouve une explication: par «guerre de 100 ans», Kissinger a expliqué qu’il s’agissait d’une guerre entre sunnites et chiites.

L’EIIL, instrument israélo-saoudo-yankee pour empêcher que se forme le si redouté «arc chiite» (Iran-Irak-Syrie-Sud-Liban)?

Sources: braniya blog

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ABÉCÉDAIRE DE LA BARBARIE JUDÉO-ANGLO-SAXONNE (3)

blog braniya chiricahua

le 23 août 2014

Blindé ukrainien en Irak

L : « LIBERTY »

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L’affaire eut lieu durant ce qu’il est convenu d’appeler «guerre des six jours». L’appellation qui suggère une supériorité prodigieuse de l’entité sioniste sur ses ennemis arabes, a été, en réalité, une agression minutieusement et longuement préparée avec l’allié yankee.

L’objectif principal (mais non le seul) poursuivi était de régler son compte à l’Égypte (que n’avait pas fait plier l’agression tripartite de 1956).

Le 8 juin 1967, le navire espion yankee, USS LIBERTY, naviguait au large de Gaza quand il fut attaqué par des avions de chasse (des Mirage III) appartenant à l’entité sioniste. Le navire US était pourtant bien identifié, reconnaissable à sa forêt d’antennes et à l’absence de tourelles armées. De plus, il arborait une immense bannière étoilée. Qu’importe. Les Mirage et les Super Mystère s’acharnèrent sur lui, au napalm et aux roquettes. Puis, ce fut le tour des vedettes lance-torpilles -trois- qui achevèrent le travail sans toutefois réussir à l’envoyer par le fond, ce qui était le but recherché: il s’agissait de ne pas laisser de témoins. Pour preuve: le commandant du Liberty ayant ordonné d’abandonner le navire, on chargea les blessés sur les trois canots de sauvetage qui restaient: les vedettes les arrosèrent de balles et emboutirent l’un d’entre eux.

Crimes de guerre.

L’attaque a duré 75 mn.

Pendant ce temps, la VI° flotte US (à laquelle appartenait le Liberty), alertée, avait envoyé une escadrille de chasse (depuis l’USS SARATOGA) à la rescousse du bateau espion. Le secrétaire d’état Robert McNamara donna alors, depuis le Pentagone, un contre-ordre.

Deuxième tentative du Saratoga: même contre-ordre de McNamara.

Troisième tentative de sauvetage: cette fois-là, c’est le Président en personne qui intima l’ordre au Saratoga de ne rien faire! Incroyable mais explicable quand on sait que le président s’appelait Lyndon Baines Johnson (LBJ pour les intimes). LBJ avait, en effet, un très gros bœuf sur la langue: lui, la mafia juive US et l’entité sioniste étaient mêlés à l’assassinat de JFK (cf la lettre R). Ce n’est par hasard que la guerre contre les pays arabes fut programmée durant son mandat!

Le Liberty parvint à rejoindre la VI° flotte, escorté et protégé par… une escadre soviétique. À son bord, 34 morts et 171 blessés.

Le gouvernement yankee étouffa l’affaire et fit semblant de se contenter des explications sionistes: une méprise, dirent-ils, on pensait qu’il s’agissait du bateau égyptien El Quseyr (un vieux cargo délabré servant au transport des canassons!). Cynisme absolu.

Les survivants du Liberty attendent toujours du Congrès une enquête sérieuse qui leur rendrait justice.

Un dernier détail: qui a donné ordre aux hordes sionistes de détruire le Liberty? Les chercheurs ont la certitude qu’il s’agit, non pas du ministre de la Défense (Moshe Dayan), mais bien du chef d’état-major général, un certain Itshak Rabin (le vautour déguisé en colombe qui donna l’ordre aux sinistres garde-frontières de casser au gourdin les bras des enfants lanceurs de pierres, lors de la première Intifadha.)!

Mais pourquoi, se demandera-t-on, les sionistes ont-ils osé un pareil crime?

  1. Parce qu’ils ne voulaient pas être écoutés (même par leurs fidèles alliés);
  2. parce qu’ils savaient que quoi qu’il advienne, LBJ les couvrirait.

M : McNAMARA ROBERT

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Il fut le secrétaire US à la Défense qui resta le plus longtemps en poste; en effet, il sévit sous les mandats de JFK et LBJ, soit de 1963 à 1968. Brillant étudiant de Berkeley et de Harvard, il choisit, comme de bien entendu dans ce pays où le Capital domine sans partage et impose sa pseudo-science boutiquière -entendre la soi-disant science économique-, il choisit donc le management.

Dans l’entendement yankee, un diplômé en management est un généraliste qui peut diriger n’importe quelle entreprise.

C’est ainsi que MN passa de la direction des usines Ford au Pentagone, puis à la Banque mondiale, après avoir conçu un traitement aux bombes incendiaires qui fit plus de 100 000 morts en une nuit et détruisit 67 villes au Japon, durant la Seconde guerre mondiale.

Mais son nom reste indissolublement lié à la guerre d’agression contre le Viet-Nam , particulièrement aux opérations barbares: usage des défoliants et bombardement du Nord Viet-Nam (campagne dite Rolling thunder, Tonnerre-qui-roule), durant lesquelles l’aviation US déversa plus de bombes sur le Viet-Nam que n’en a reçu l’Europe entière durant toute la Seconde guerre mondiale.

Rien n’y fit. L’aviation US y perdit quelque mille avions, abattus par la DCA vietnamienne et les yankees durent se rendre à l’évidence: cet incroyable peuple ne mettra pas genou à terre. McNamara fut limogé.

À la fin de sa vie, il se rendit en visite à Hanoï, à l’invitation d’anciens responsables vietnamiens. Il écrivit: «Je n’avais jamais été en Indochine. Je n’en connaissais ni l’histoire, ni la langue, ni la culture, ni les valeurs. Mes collègues et moi décidions du destin d’une région dont nous ignorions tout».

Sages paroles, Bob! C’est, mutatis mutandis, ce que disait le ministre de l’Information de Saddam Hussein, le jour même de l’entrée de vos troupes à Baghdad, en 2003, dans un meeting populaire tenu en pleine rue, sous les bombardements: «N’ayez pas peur d’eux! Ce ne sont que des ânes sauvages!».

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R : RUBY

Jack Ruby est cet homme qui tua l’assassin présumé de JFK -Lee Harvey Oswald-, dans les sous-sols du commissariat de police de Dallas, 2 jours après le meurtre du président.

Qui est Ruby? De son vrai nom Jacob Léon Rubenstein, il était le fils d’immigrants juifs polonais et appartenait à la mafia juive. Propriétaire de boîtes de nuit à Dallas, il était très introduit dans les milieux policiers (ce qui explique sa présence -incongrue- dans le commissariat de la ville, ce 24 novembre 1963).

Condamné à mort, il mourra opportunément d’un cancer généralisé. Les différentes enquêtes menées sur l’assassinat de JFK ont «omis», jusqu’à présent, de scruter la piste de l’implication de la mafia juive, ce qu’aurait dû leur suggérer normalement l’assassinat du coupable présumé par un membre de cette même mafia. Non, ils préférèrent gloser à perte de vue sur la mafia italienne ou cubaine. Opération de diversion classique.

Aujourd’hui, des chercheurs sérieux -et courageux!- rappellent certains éléments d’appréciation (connus pourtant à l’époque):

  1. les relations entre Ben Gourion (1er ministre de l’état sioniste) et JFK étaient exécrables. Il faut rappeler le contexte de l’époque: on était aux lendemains de l’agression tripartite (France-Grande-Bretagne-état sioniste) contre l’Égypte, attaque stoppée net par un ultimatum conjoint de l’URSS et des USA (Khrouchtchev et Eisenhower) adressé aux agresseurs et les menaçant de l’utilisation de l’arme nucléaire. On imagine la frustration et la haine des sionistes contre les yankees -de l’URSS, ils n’avaient rien à attendre.
  2. JFK était décidé à empêcher l’état sioniste de fabriquer la bombe atomique (dont la technologie lui avait été gracieusement offerte par la France socialiste de Guy Mollet) et s’apprêtait à envoyer une équipe d’inspecteurs contrôler le site nucléaire de Dimona.
  3. JFK avait lui-même raconté qu’il avait décliné l’offre des milieux juifs américains qui lui avaient proposé de financer sa campagne électorale pour la présidence.
  4. JFK avait interdit d’activité le puissant groupe de pression et réseau d’influence juif (et qui deviendra après la mort de JFK, l’AIPAC).

Voilà qui n’est pas peu de chose! Surtout quand on connaît la suite:

  1. LBJ -dont le rôle dans l’assassinat de JFK a été essentiel- devenant, ipso facto, président, les conjurés avaient la garantie de l’impunité. La visite de contrôle à Dimona est alors organisée «entre amis» et les inspecteurs yankees ne trouvent évidemment rien à redire.
  2. Trois ans plus tard, l’état sioniste «remet ça» avec l’Égypte : ce sera l’attaque perfide du 05 juin 1967.

L’assassinat de JFK marque l’entrée en scène de ce contre quoi mettait en garde Eisenhower (Ike pour les intimes) -le prédécesseur de JFK à la présidence-: le danger très grave que représentait le «complexe militaro-industriel» pour les institutions US.

Aujourd’hui, il apparaît clairement que l’assassinat de JFK était le fait d’un CMI bien plus complexe et puissant que ce que pouvait imaginer Ike:

les trusts pétroliers + les marchands de canons + les services de renseignement (CIA, NSA, FBI dont l’inamovible directeur Edgar Hoover, un psychopathe, vouait une haine inextinguible aux Kennedy) + réseaux d’influence sionistes juifs et chrétiens.

C’est ce conglomérat que Peter Dale Scott nomme «l’état profond» qui dirige de fait les USA.

De quoi avoir légitimement froid dans le dos.

S : SABRA & CHATILA

1982 Sabra et Chatila

En préambule à un article du quotidien «Le Monde» (reproduit dans ce blog; cf. «Ces assassins que craignent les panthères», septembre 2012), j’écrivais :

«Il est recommandé aux visiteurs du site d’avoir un estomac bien accroché s’ils veulent lire sans (trop) de dommages psychologiques ces échanges entre les bouchers de l’état juif (Ariel Sharon, Ishak Shamir, Raphaël Eytan) qui ne désirent rien d’autre que du sang arabe, encore plus de sang arabe, et un ambassadeur américain veule et lâche (Morris Drapper). Dégoût et horreur. À ceux, par ailleurs, qui croient encore que les USA sont les maîtres et protecteurs de l’état sioniste, cette lecture remettra les choses en place.

Rappelons certains prolégomènes à cet événement: en 1975, éclate la guerre civile au Liban; elle oppose le camp dit palestino-progressiste (Gauche libanaise et OLP) à la droite fasciste chrétienne-maronite (Phalanges et Forces libanaises).

Le camp progressiste allait l’emporter facilement quand l’armée syrienne intervint -sur ordre de Hafedh El Assad- pour écraser les forces progressistes dans le camp de réfugiés palestiniens de Tell-Az-Zaatar, et rétablir la suprématie maronite.

En juin 1982, l’armée sioniste envahit le Liban pour finir le travail de Hafedh El Assad. Elle installera Bachir Gemayel (chrétien maronite, fils du fondateur des Phalanges) comme président.

C’est dans ce contexte qu’eurent lieu les massacres de Sabra et Chatila: les milices fascistes chrétiennes sous les ordres d’Ilyès Hobeika, Fadi Fram et Saad Haddad, protégées et guidées par l’armée sioniste, pénètrent dans les camps que les combattants palestiniens avaient évacués, conformément à l’accord passé avec les yankees qui ont donné l’assurance qu’ils protégeraient les camps.

Carnage innommable de lâcheté.

Plus de 2000 palestiniens tués.

Dans les deux camps, il n’y avait que des femmes, des vieillards et des enfants: les femmes furent violées, les enfants et les vieillards, tués.

Comment peut-on faire confiance à la parole des Anglo-saxons?

À l’ONU, les puissances occidentales empêchent la condamnation de ces massacres. Quelques jours plus tard, l’armée sioniste quitte le Liban.

Les téléspectateurs de l’époque se souviennent encore de ce spectacle grandiose: les blindés de «l’armée la plus morale du monde» (dixit le grand penseur que le monde entier envie à la France, Jean-Baptiste Bothul) chargés de tonnes de… réfrigérateurs, téléviseurs, postes de radios et autre électroménager, fruit du pillage de Beyrouth.

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U : UKRAINE

Après la chute du Mur de Berlin, les yankees et les Anglais convinrent avec les soviétiques que la guerre froide était terminée et qu’il fallait, dans la foulée, en finir avec les pactes agressifs, OTAN et Pacte de Varsovie.

Gorbatchev tint parole et prononça la dissolution du Pacte de Varsovie.

Bien entendu, les yankees n’en firent rien de leur côté! (Allez croire les Anglo-saxons sur parole…). Bien au contraire, ils allaient profiter de l’effondrement de l’URSS pour incorporer les anciens états d’Europe de l’est à l’OTAN.

Il ne resta plus que l’Ukraine. Berceau de la Russie, créée par les Vikings sous le nom de Rus ou Ruthénie, l’Ukraine passa aux mains des Tatars mongols, puis de la Pologne-Lituanie. Catherine II occupa et russifia toute sa partie orientale, au 18° siècle.

Après la 1ère guerre mondiale, les communistes prirent le pouvoir à Kiev et proclamèrent le rattachement à l’URSS.

Durant la Seconde guerre mondiale, une armée de 220 000 hommes fut formée dans les provinces occidentales de l’Ukraine (en Galicie, principalement, qui a longtemps fait partie de la Pologne). Cette armée se battra aux côtés des nazis, sous la bannière de la Waffen SS et se rendra responsable des pires atrocités en Ukraine et en Russie.

Zbigniev Brezinski (Polonais d’origine et vouant une haine viscérale à la Russie) a énoncé l’axiome: pour empêcher la Russie de redevenir une grande puissance, il faut à tout prix lui soustraire l’Ukraine.

Les yankees s’efforcent avec détermination de réaliser cet objectif en incorporant l’Ukraine à l’Union européenne, première étape de son intégration à l’OTAN.

Ce qui serait un casus belli (que se passerait-il si la Russie installait, par un coup d’état, un régime à sa dévotion au Mexique?).

Saisis d’hubris, les yankees et leurs supplétifs (dont les plus aboyeurs sont les Polonais) paraissent avoir perdu le sens des réalités.

Les médias occidentaux, en proie à une véritable hystérie, sombrent dans le ridicule le plus éhonté en s’acharnant à rééditer la technique du rouleau compresseur: taper sur Poutine (comme ils l’ont fait pour Saddam Hussein) afin de masquer les enjeux réels de l’affaire et de la ramener à l’existence d’un trublion rétrograde sans lequel tout irait bien dans le meilleur des mondes.

Sauf qu’en l’occurrence, la Russie n’est pas l’Irak. Les roquets (franco-polonais) qui jappent, cachés derrière le molosse yankee, feraient bien de s’en souvenir.

L’OTAN -qui voyait déjà la flotte yankee mouillant dans Sébastopol- a reçu dans les gencives la réponse foudroyante de la Russie: le retour -organisé de magistrale façon- de la Crimée dans le giron de la mère-patrie russe.

De leur côté, l’UE et les USA, pour avoir décidé des sanctions économiques, voient la Russie leur rendre la monnaie de leur pièce: leurs produits agricoles n’entreront pas en Russie.

Maintenant, si les yankees s’aventurent sur le terrain militaire… Exclu!

Ils ne sont forts qu’avec les faibles, Irak, Afghanistan, Grenade, etc., comme tous les lâches.

Et tuer (des civils) à 20 000 km de distance, par drone interposé.

Sources braniya blog

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BEJAIA – AOÛT 2014: FESTIVAL MALEK BOUGUERMOUGH DU THÉÂTRE AMATEUR

awetniri awlawal

Azul (bonjour)

Tafaska umezgun amaswaḍ (amanun) «Malek Bugermuḥ»

di tezrigt-is

tis-8 – Amizur- Bgayet.

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«Tigawt d wawal» temger-d arraz usensayes amyifi.

Amarir Ɛebderrezzaq Deḥmani ger kraḍ imariren imifiyen i d-yufraren di
tezrigt-agi tis-8.


Festival du théâtre amateur « Malek Bouguermouh »

8eme édition – Amizour- Boujie.

La troupe «Tigawt d wawal (Action et parole ») décroche le prix de la
meilleure scénographie.

Le comédien Abderazak Dahmani parmi les trois meilleurs comédiens de la 8eme édition.

Tanemmirt (merci)

Awetniri seg Wehran (d’Oran)


Le festival du théâtre amateur d’Amizour

Un rendez-vous pérenne

Par : OUYOUGOUTE M.

Liberté – Culture

le 27 Août 2014

La huitième édition du Festival du théâtre amateur, abritée par le centre culturel Malek-Bouguermouh d’Amizour, a baissé rideauavant-hier. Avec au menu, une remise des prix aux lauréats de cet événement théâtral, qui continue à exister en dépit des difficultés et d’un manque manifeste de médiatisation.

Il s’agit pourtant d’un rendez-vous incontournable pour les jeunes troupes théâtrales, amateurs, qui viennent de tout le pays.

La preuve, c’est la troupe de Sidi Bel-Abbès, qui s’est adjugé le prix Abdelmalek-Bouguermouh avec une pièce théâtrale intitulée “Bidoun tâchira” (sans visa) alors que le prix de la meilleure interprétation masculine a été attribué à Khnifer Mourad de la troupe Essarab de Boumerdès pour son rôle du fou dans la pièce “El-doumia el-akhira” de Djamel Zenagui.

Cette édition, qui s’est déroulée du 20 au 25 août, a été organisée en hommage au défunt Bensalem Atmane, ancien directeur de la jeunesse et des sports (DJS) à Béjaïa, et à la comédienne Lynda Sellam, qui avait échappé miraculeusement alors qu’elle était en compagnie d’Abdelmalek Bouguermouh lorsqu’il s’était tué en voiture dans le sens unique d’El-Kseur.

Cette édition a vu la participation d’une dizaine de troupes de théâtre, issues de plusieurs régions d’Algérie.

C’est ainsi que des troupes habituées du festival à l’instar de “Numidia d’Oran”, “Essarab de Boumerdès”, “Lemri d’El-Kseur”, et d’autres artistes amateurs se sont relayés durant près d’une semaine sur les planches du centre culturel de la localité au grand bonheur des amateurs du 4e art.

Chants, clowns et une exposition inédite de marionnettes ont été également au programme de cette manifestation culturelle, qui ne bénéficie pas de la médiatisation qu’il faut alors qu’il s’agit d’un festival qui participe grandement au renouvellement du théâtre algérien d’autant que le public est au rendez-vous.

En effet, la ville d’Amizour enregistre d’année en année un engouement certain du public; la localité vient de bénéficier d’un projet de réalisation d’une grande bibliothèque urbaine. L’annonce a été faite par Khellaf Righi, le directeur de la Culture de Béjaïa, lors du coup d’envoi de ce festival. La structure sera dotée de toutes les commodités pouvant parer, ainsi, au problème de l’exiguïté des salles existantes actuellement dans la localité.

M. O./H. Kabir

Sources “Liberté”


LE DAECH EN NOUS

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par K. Selim

le Quotidien d’Oran

éditorial du 20 août 2014

Le grand mufti d’Arabie Saoudite, Abdel Aziz Al-Cheikh, a fait une découverte, le Daech ou l’Etat islamique est un mouvement extrémiste, terroriste, criminel intolérant, diviseur…. Il a donc décidé de le condamner et de le pourfendre sur le mode «classique» que ce ne sont pas des vrais musulmans mais des kharijites… Littéralement ceux qui sont sortis de la communauté, les «premiers séditieux», ceux qui ne font plus partie de nous… Ils «n’ont rien avec l’Islam», a-t-il dit, ils sont «l’ennemi numéro1» des musulmans.

Le grand mufti s’est mis dans la «ligne». Depuis que le roi Abdallah d’Arabie Saoudite a critiqué le «silence et la paresse» des oulémas sur la menace du Daech, le mufti se rattrape. En reprenant le discours éculé du Daech ou Al-Qaïda qui seraient un «phénomène étranger (Gharib) à nos sociétés». Comme si les «idées» frustres et moyenâgeuses du Daech étaient tombées du ciel, comme si elles n’étaient pas le produit «fini» d’un travail, patient et fortement financé, des religieux saoudiens.

Sur les réseaux sociaux, on a également cette tendance à «externaliser» le Daech, à le mettre sous le compte d’un «complot américain». On a même inventé des propos, faux et totalement farfelus, à Mme Hillary Clinton, disant que les Américains «ont créé Daech». Les Etats-Unis ont de lourdes responsabilités dans ce qui arrive à l’Irak et dans toute la région. Ils ont détruit un Etat, très imparfait, dissous une armée qui aurait été bien utile et ont ouvert un grand boulevard aux djihadistes qui, c’est le cas de le dire, étaient bien «étrangers» à l’Irak. Mais les idées du Daech ne sont pas venues de «l’étranger», elles n’ont pas été concoctées par la CIA. Elles sont diffusées continuellement par les religieux saoudiens et apparentés dont les visions étriquées ont été amplifiées par l’argent et les satellites.

Ceux qui font le Daech n’avaient pas à inventer des «idées», elles sont servies depuis au moins trois décennies par l’Etat le plus riche du monde. Que cet Etat islamique s’installe entre l’Irak et la Syrie, n’est pas non plus étranger au soutien multiforme apporté aux djihadistes prenant le chemin de l’Irak et du Levant. Rien n’est étranger dans le Daech. Comme le souligne avec une noire et rageuse ironie, dans le journal électronique “raialyoum.com”, l’écrivain irakien Ali Al-Sarraf, Daech n’invente rien, il pratique à ciel ouvert ce que les régimes et les gouvernants font de manière discrète.

Car on fait effectivement du Daech quand on combat de manière routinière et brutale les libertés, quand on refuse la citoyenneté, quand on méprise le savoir, quand on entretient la détestation des femmes dès l’enfance, quand on diffuse, méthodiquement à travers les médias satellitaires, la haine des chiites et des autres. «Chacun est Daech et tout un chacun est responsable de la Daichia», assène l’écrivain. Massacrer, tuer des innocents, écraser les femmes, persécuter des minorités, tout cela n’a rien d’étranger à ce qui se passe chez nous, sous les gouvernances autoritaires et violentes. La seule différence est que Daech ne se cache pas en le faisant, il tient au contraire à le diffuser.

Il devient presque superflu de se questionner sur «l’utilité» de ce type de mouvement pour les ingérences étrangères, pour les jeux de l’Empire dans l’orchestration du chaos présumé créateur. C’est la vocation des Etats qui ont la puissance et la capacité de se projeter sur le long terme de profiter de toutes les situations et même de les créer sans se soucier du prix payé par les populations. «Celui dont la culture, le comportement et la barbarie sont les mêmes que ceux de Daech ferait preuve de la plus haute hypocrisie s’il lui jette la pierre», écrit Ali Al-Sarraf. Il serait en effet trop facile par une simple dénonciation du roi et du mufti d’absoudre l’Arabie Saoudite de son rôle hyper-négatif dans la fabrication de générations entières d’esprit borné et haineux.

Le «Califat» n’a pas d’avenir mais le Daech est en nous.

Il est semé et amplifié par les autoritarismes qui entravent l’évolution des sociétés.

Le Daech est notre problème à tous. Et l’establishment religieux et le pouvoir saoudien font partie du problème.

Sources: Le Quotidien d’Oran


SAMIH AL-QÂSIM NOUS A QUITTÉS

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POÈTES D’UNE PAROLE ESSENTIELLEpar K. Selim – Le Quotidien d’Oran – le 18 août 2014 ;


سميح القاسم : « منتصب القامة » يرحلAssawra – La Rédaction – le 20 août 2014;


SAMIH AL-QÂSIM NOUS A QUITTÉSAssawra – La Rédaction – le 20 août 2014 ;



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POÈTES D’UNE PAROLE ESSENTIELLE

par K. Selim

Le Quotidien d’Oran

le 18 août 2014

Les Palestiniens survivants qui continuent de sortir les corps des décombres de Gaza pour les enterrer dans la dignité, en serrant les dents, suivent avec attention et émotion les nouvelles de la bataille que livre leur immense poète Samih Al-Qassim à la mort. Atteint d’un cancer du foie depuis trois ans, l’état de santé de Samih Al-Qasim s’est dégradé ces derniers jours. Et tout le monde s’est souvenu que c’est au mois d’août 2008 que son complice et «jumeau» de la poésie de résistance, Mahmoud Darwich, a tiré sa révérence.

Pourquoi les Palestiniens, qui meurent si facilement dans le silence ou dans si peu de bruit, sont-ils à ce point attachés à leurs poètes au point de ne pas se résigner à les voir partir?

Probablement parce que leur voix dit l’essentiel de leur humanité de manière si forte, si puissante et si humaine qu’elle transcende tous les clivages et dépasse tous les discours politiques.

Les Palestiniens ont été bouleversés par le départ de Mahmoud Darwich, mais ils ont découvert, durant ces années d’absence, combien sa présence est forte. Ils ont pu voir combien ses mots continuaient à creuser des sillons profonds dans les consciences. Combien ils gardaient intacte la vérité d’un combat qui, comme c’est le cas de tous les mouvements de libération, connaît des hauts et des bas.

Samih Al-Qassim dont les poèmes – comme ceux de Mahmoud Darwich – ont été amplifiés avec grand art par Marcel Khalifa, est de la même stature que son «jumeau». Il ne prétend pas au statut de «porte-parole», un vilain mot que les poètes ne peuvent que réprouver ou tourner en dérision comme Samih sait si bien le faire. Lui et Mahmoud ne sont pas des porte-paroles. Ils sont cependant la parole palestinienne par excellence. Samih Al-Qassim est un résistant. Dans tous les sens du terme, un homme qui ne plie pas, qui ne cède pas, qui contrarie, qui combat. Sans être un surhomme. Juste en étant un homme, qui aime la terre, le pain, les choses de la vie.… Un homme qui considère que le cancer qu’il a dans son corps est moins grave et moins sournois que le «cancer de l’occupation».

Pourquoi les Palestiniens ne se résignent pas à perdre leurs poètes? Parce que leur voix est une thérapie contre l’oppression. Des voix qui reconstruisent continuellement, dans la colère, dans l’amour, dans l’odeur du pain et du café au matin, dans le geste pudique et tendre de la mère, un pays volé et interdit. Ils deviennent ainsi les créateurs d’une mémoire vivante, des constructeurs et des accumulateurs de sens pour un peuple mené d’un absurde à l’autre, d’une injustice à l’autre.

«Je sais que mon corps est ton lit… Et mon âme ton drap / Je sais que tes rives se rétrécissent sur moi… Je ne t’aime pas ô mort. Mais je n’ai pas peur de toi», a écrit Samih Al-Qassim dans une déclamation de défiance au mal qui le ronge. Et il n’en a pas peur vraiment. Certes, il aimerait encore un peu de temps, il a des choses à faire sur cette terre, marier un fils, terminer un livre, engager une autre œuvre. Mais si elle vient, dit-il avec son humour indestructible, «Toz, fiha». C’est qu’il est déjà vainqueur. Comme Mahmoud. Ses poèmes-chansons, appris en Palestine et au-delà, continueront à résonner dans les cœurs et à perpétuer le combat par-delà la mort.

Les Palestiniens aiment leurs poètes parce que nul ne les exprime aussi bien. Sur la page Facebook des amis du poète, les messages sont nombreux et poignants. Il est leur voix ce poète qui a dit: «Moi, sur mon dos il y a des rochers mais il n’a point plié».

Sources ; Le Quotidien d’Oran
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5201935&archive_date=2014-08-18

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SAMIH AL-QÂSIM NOUS A QUITTÉS

Assawra

La Rédaction

mercredi 20 août 2014

Samih al-Qâsim (né en 1939 dans la ville jordanienne de Zarka et mort le 19 août 2014) est un poète et journaliste palestinien. Son œuvre comporte plus d’une trentaine de livres : des recueils de poèmes, des récits et des essais.

Son père, capitaine de l’armée des frontières, était en garnison en Jordanie. Originaire de Ramallah en Palestine, ses parents sont issus d’une grande famille d’intellectuels et d’imams druzes.

Après des études secondaires à Nazareth, Samih al-Qassim commence des études de philosophie et d’économie politique à Moscou, qu’il interrompt pour se consacrer à la poésie, aux activités militantes et au journalisme.

«Je considère que ma véritable naissance eut lieu en 1948, car les premières images dont je me souviens sont celles des événements de cette année-là. Toute ma pensée et les images de ma vie partent de ce chiffre « 48 »!»

Il parcourt le pays, clamant ses vers partout, dans la rue, chez des amis, dans des clubs culturels. Il est radié du corps enseignant dès la publication de son deuxième recueil: Chansons des rues.

Il a occupé des fonctions importantes dans plusieurs journaux et revues paraissant en langue arabe (“Al Ittihad,” “Al Ghad”, “Al Jadid”). Il a dirigé également la maison d’édition “Arabesque Presse” à Haïfa.

Ces activités lui valent d’être incarcéré à plusieurs reprises, licencié de son travail ou soumis à la résidence obligatoire. Il a été directeur de la “Fondation populaire des Arts” à Haïfa et président de l’“Union des écrivains palestiniens en Israël”.

Selon le traducteur René R. Khawam, «ses images familières ne sont jamais convenues: en elles parlent les voix jumelles de la solidarité et de la sincérité.»

Pour Gilles Ladkany, «Samîh al-Qâsim a produit une œuvre riche et variée. Ses ouvrages dépassent la trentaine. Traduit en plusieurs langues (allemand, anglais, espagnol, grec, hébreu, italien, russe), il est une figure de proue de la poésie de résistance en Palestine. […] C’est en effet sur le mythe de la mort et de la résurrection que s’arc-boute l’œuvre de Samîh. […] Mais pour le public, la vision cosmique et le souffle épique priment et font aujourd’hui de ce Galiléen le représentant le plus célèbre de la poésie de la Palestine occupée. Samîh al Qasîm reste malgré tout un poète d’ouverture attaché aux valeurs universelles: dès 1965, dans un poème dédié à un Israélien, Oury Davies, il célèbre avec enthousiasme sa foi en un avenir commun.»

Samih al-Qassim a exprimé la douleur et l’espérance de chaque Palestinien quand il écrit dans un poème souvent repris,

Notre chemise râpée:

«Mais dis-lui aussi que la force qui pousse la vie

à sortir de la graine semée

est plus dure que le roc;

dis-lui que nos racines

plongent loin dans le sein de cette terre…

et que notre chemise râpée, tant qu’elle battra au vent

de la peine et de la détresse,

avec elle battra aussi le drapeau du retour,

avec elle battra aussi le drapeau du retour !… »

Éléments bibliographiques en langue arabe

“Les cortèges du soleil” poèmes, Nazareth, 1958.

“Les chansons des rues” poèmes, Nazareth, 1964.

“Iram”, poème, Haïfa, 1965.

“Mon sang sur ma paume”, poème, Nazareth, 1967.

“Fumée des volcans”, poèmes, Nazareth, 1968.

“La chute des masques”, poèmes, Beyrouth, 1969.

“Voyage au fond des caveaux déserts”, 1969.

“Le retour de l’oiseau tonnerre”, poèmes, Acre, 1969.

“Iskandarun dans le périple extérieur intérieur”, poèmes, Nazareth, 1970.

“Qarqach”, théâtre, Haïfa, 1970.

“Sur l’engagement et l’art”, essai, Beyrouth, 1970.

“Coran de la mort et du jasmin”, poèmes, Jérusalem, 1971.

“La grande mort”, poèmes, Beyrouth, 1972.

“Les oraisons de Samih Al Qassim”, Beyrouth, 1973.

“Mon dieu, mon dieu pourquoi m’as-tu tué?”, poème, Haïfa, 1974.

“Je te dénonce par ta bouche”, prose, Nazareth, 1974.

“Ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont pas crucifié, il y a eu méprise”, poèmes, Jérusalem, 1976.

“Trioxyde de carbone”, poème, Haïfa, 1976.

“À l’enfer, lilas!”, récit, Jérusalem, 1977.

“Diwan de la geste” (tome 1), poèmes, Acre, 1978.

“Diwan de la geste” (tome 2), poèmes, Acre, 1979.

“Je t’aime au gré de la mort”, poèmes, Acre, 1980.

“La dernière photo dans l’album”, récit, Acre, 1980.

“Diwan de la geste”, (tome 3), poèmes, Acre, 1981.

“La face sombre de la pomme, la face éclairée du cœur”, poèmes, Beyrouth, 1981.

“Les points cardinaux de l’âme”, poème, Haïfa, 1983.

“Sacrifices”, poèmes, Londres, 1983.

“Collage”, expressions, Haïfa, 1983.

Le désert, poème, Acre, 1984.

“Persona non grata”, poèmes, Haïfa, 1986.

Ar-rasâ’il, correspondance avec Mahmoud Darwich , Casablanca, 1990.

Livres en français

“Je t’aime au gré de la mort,” poèmes de Samih al-Qâsim traduits par Abdellatif Laâbi, Éd. Unesco/Éditions de Minuit, Paris, 1988, (ISBN 2707311715) Document utilisé pour la rédaction de l’article.

“Une poignée de lumière”, poèmes, trad. de l’arabe par M. S. Yamani, éd. Circé, 1997. (ISBN 2-84242-033-0)

“Le voyageur”, poème traduit par Abdellatif Laâbi dans La poésie palestinienne contemporaine, éd. Le temps des cerises, 2002, (ISBN 9782841093519), p. 83.

“Samih al-Qassim : auto-portrait,” texte de l’entretien qu’a eu l’envoyé de la revue At-Tariq avec le poète à Sofia, lors du festival mondial de la jeunesse qui s’est tenu en Bulgarie en 1968. Texte reproduit dans : Abdellatif Laâbi, La poésie palestinienne de combat, éd. Atlantes Casablanca, imprimé par P. J. Oswald éditeur, Honfleur, oct. 1970. p. 140-145.

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Marcel Khalifé sur un poème de Samih al-Qâsim (Mountasib al kamati amchi)

http://www.youtube.com/watch?v=ehuCpzzJIYw

Sources : Assawra
www.assawra.info/spip.php?article8313

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سميح القاسم : « منتصب القامة » يرحل

Assawra

La Rédaction

le 20 août 2014

كانوا ثلاثة. ثلاثة شعراء حملوا صوت فلسطين عالياً، في سنوات البطولة. واكتشفهم العالم العربي على نطاق واسع في الستينيات مع انطلاق الكفاح المسلّح. ثلاثة فرّقتهم دروب الحياة والشعر والسياسة ومنافي الداخل والخارج، بعدما جمعهم الحزب الشيوعي « الاسرائيلي » في لحظة ما، وتسمية مشتركة : « شعراء المقاومة الفلسطينيّة » التي عاد فأفلت منها بمهارة أكثرهم نجوميّة، أي محمود درويش.

ثلاثة، قصائدهم صارت أغنيات على كل لسان، مع عابد عازرية وغازي مكداشي وأحمد قعبور وسميح شقير و… مرسيل خليفة. كانوا ثلاثة : توفيق زيّاد بقي في فلسطين التاريخيّة، وخاض مجال السياسة مع الحزب الشيوعي، وكتب لـ « العذراء ذات الأوفرهول الأزرق »، وصرخ « فلتسمع كل الدنيا فلتسمع ». ومات في ١٩٩٤ في حادث سير على طريق القدس. محمود درويش صاحب « سرحان يشرب القهوة في الكافيتيريا » و« أحمد الزعتر »، خرج من فلسطين وصار شاعر القضيّة ونجمها، ولم يعد إلا في تابوت عام ٢٠٠٨، بعدما خانه القلب. في الحقيقة لم يجد طريقه إلى قريته البروة، بل بقي نعشه عالقاً في رام الله بتواطؤ بين أبو مازن والاحتلال. والآن ينطفئ في مستشفى صفد الأقنوم الثالث، سميح القاسم (١٩٣٩ ــــ ٢٠١٤) صاحب « نشيد الحجر » و« يكون أن يأتي طائر الرعد ». قبل أيام قليلة كان مارسيل خليفة يستعيد في « بيبلوس » قصيدته الشهيرة « منتصب القامة أمشي (…) وعلى كتفي نعشي ». كافح القاسم ضدّ المرض العضال سنوات، كما ناضل في الماضي ضدّ الاحتلال. أعماله الشعرية مطبوعة في أكثر من مدينة عربية من حيفا إلى الرباط، مروراً ببيروت ودمشق وعمّان، وقد نشر سيرته بأسلوب ساخر تحت عنوان « إنّها مجرّد منفضة » (« دار راية »، حيفا، 2012). « الأخ اللدود » لدرويش، إذ تخاصما وتراسلا وتصالحا كثيراً، يبقى، رغم بعض المواقف الاشكاليّة التي فرضها وضعه تحت الاحتلال، صوتاً أدبياً فريداً، سيعيش في وجدان الشعب الفلسطيني، وستستعيده الأجيال العربيّة لسنوات طويلة مقبلة. يشيّع جثمانه إلى مثواه الأخير في قريته الرامة غداً الخميس.

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منتصب القامة أمشي – مارسيل خليفة ، كلمات: سميح القاسم

http://www.youtube.com/watch?v=ehuCpzzJIYw

Sources: Assawra

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DU 5 AU 15 AOÛT 2014 : SÉLECTIONS HEBDOMADAIRES

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[

RAPPEL

ÉTÉ 2014: UNE PAUSE DANS LES MISES EN LIGNE DE «SOCIALGERIE»

->1450]

Le site socialgerie, piraté le 17 août dans la journée, est actuellement en cours de restauration.

Merci aux visiteurs du site de leur patience, et aussi de bien vouloir nous informer, éventuellement, des problèmes qu’ils pourraient rencontrer, ou des erreurs que nous avons pu effectuer lors de la restauration des articles.


LA PLOUTOCRATIE OCCIDENTALE S’EN VA- T – EN GUERRE… À L’OURSPepe Escobar – Investig’Action – le 9 août 2014;


BARBARE PARMI LES NATIONSMessaoud Benyoucef – blog braniya chiricahua .- actualisé le 15 août 2014;


ABÉCÉDAIRE DE LA BARBARIE JUDÉO-ANGLO-SAXONNE (1)braniya chiricahua blog – le 13 août 2014;


[SELLAL CHEZ OBAMA: UN PETIT SERMON PUIS PLACE AU BUSINESS
Publié par Saoudi Abdelaziz – blog algerieinfos-saoudi – le 7 Août 2014:->#4]


[ JIJELSLIMANE ZEGHIDOUR A LA RECHERCHE DU CORDON OMBILICAL Publié par Saoudi Abdelaziz – le 12 Août 2014 – blog algerieindos-saoudi;

  • Le déracinement, source d’abandon des terres agricoles APS;
  • Slimane Zeghidour, le retour perpétuel de l’enfant prodigepar Ouahiba Djemoui – Jijel info – le 11 août 2014;->#3]

LE CNAPEST DÉNONCE LA RÉPRESSION SYNDICALE – APPEL DU CNAPEST: FAIRE DE L’ANNÉE 2014-2015 «L’ANNÉE DE LUTTE POUR LA LIBERTÉ SYNDICALE» – Le Quotidien d’Oran – le 5 août 2014;


AUTRES ARTICLES REMIS EN LIGNE PAR SOCIALGERIE

ENTRE LE 5 ET LE 15 AOÛT 2014


  • [ÉCLAIRAGE SUR GAZA… SANS COMMENTAIREle 15 août 2014:
    L’ALGÉRIE, LE GAZ ET ISRAËL->1474] Rabha Attaf رابحة عطاف

    À première vue, l’information a de quoi surprendre. Mais elle émane du très sérieux Observatoire italien, «La lettre confidentielle de l’Adriatique et de la Baltique»…


  • [PALESTINE ET SIONISME : UN PROBLÈME HISTORIQUE MONDIALmise en ligne socialgerie le 8 août 2014
    QUI EST L’ENNEMI? par Thierry Meyssan voltairenet.org->1467]

    Chacun a son opinion pour expliquer les massacres commis par l’État d’Israël à Gaza. Alors que dans les années 70 et 80, on y voyait une manifestation de l’impérialisme anglo-saxon, beaucoup l’interprètent aujourd’hui comme un conflit entre juifs et arabes. Revenant sur la longue période —quatre siècles d’Histoire—, Thierry Meyssan, consultant auprès de plusieurs gouvernements, analyse l’origine du sionisme, ses véritables ambitions, et détermine (…)



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LA PLOUTOCRATIE OCCIDENTALE

S’EN VA- T – EN GUERRE… À L’OURS

Pepe Escobar (*)

Investig’Action

le 9 août 2014

Le statu quo de l’après-guerre froide en Europe de l’Est, sans parler de l’Europe de l’Ouest, est maintenant mort et enterré.

Pour la ploutocratie occidentale, le 0,00001 % au sommet de la pyramide, les véritables Maîtres de l’Univers, la Russie est la récompense ultime: un immense trésor regorgeant de ressources naturelles, de forêts, d’eau limpide, de minéraux, de pétrole et de gaz naturel. De quoi procurer à tout amateur du jeu de guerre orwellien-panoptique au sein de la NSA et de la CIA des moments de pure extase. Mais comment va-t-on s’y prendre pour bondir sur la proie et tirer profit d’un butin aussi impressionnant?

C’est ici qu’entre en scène le globoflic Otan. Tout juste après avoir reçu, sans aucun égard, un coup de pied à son arrière-train collectif par des guerriers montagnards armés de kalachnikovs, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord amorce rapidement un «pivot» vers la Russie, le même sempiternel jeu déjà proposé par Mackinder et Brzezinski. La feuille de route sera établie au cours du sommet de groupe au début de septembre au pays de Galles.

Dans l’intervalle, la tragédie du vol MH17 est en train de se métamorphoser rapidement. En conjuguant les constatations sur place d’un observateur de l’OSCE canadien (dans la vidéo à écouter attentivement indiquée en note [[Video – Malysia Airlines MH17 : Being first at the crash site (Canadian Broadcasting Corporation, 29-07-2014)]]) à l’analyse d’un pilote allemand indiquée en note [[Shocking analysis of the « shooting down » of Malaysian MH17 (Anderwelt Online.com, 30-07-2014)]], il est fort probable que ce soit le feu d’un canon automatique de calibre 30, dont les SU-25 ukrainiens sont équipés, qui a touché le cockpit du vol MH17, entraînant une décompression massive et l’écrasement de l’avion.

Aucun missile donc, pas même de R-60M air-air, et encore moins de missile BUK (l’objet de toute la manipulation frénétique initiale des Américains). La nouvelle explication possible est corroborée par des témoins sur place interviewés dans le dorénavant fameux reportage de la BBC «effacé» [[The Video Report Deleted by the BBC (Youtube, 25-07-2014)]]. Bref, une opération sous fausse bannière planifiée par les États-Unis et mal exécutée par Kiev. On imagine à peine les répercussions géopolitiques d’une ampleur tectonique si la fausse bannière venait à être intégralement dévoilée.

La Malaisie a remis les enregistrements de vol au Royaume-Uni, autant dire à l’Otan. Il faut donc s’attendre à ce que la CIA les manipule. Le vol AH5017 d’Air Algérie s’est écrasé après le vol MH17. Pourtant, l’analyse s’y rapportant a déjà été rendue publique. Pourquoi donc l’analyse et la manipulation des boîtes noires du vol MH17 prennent-elles tant de temps ?

Le jeu des sanctions lui, se poursuit. La Russie demeure coupable, sans la moindre preuve, et doit être punie. L’UE suit aveuglément la voix de son maître et a adopté à l’encontre de la Russie toutes les dures sanctions qui faisaient l’objet des discussions des pays membres la semaine dernière.

Il y a pourtant des échappatoires. Moscou aura un accès limité aux marchés transigés en dollars US et en euros. Les banques que possède l’État russe ne peuvent plus vendre d’actions et d’obligations à l’Occident. Pourtant, la Sberbank, la plus importante de Russie, n’est pas sanctionnée.

À court et moyen terme, la Russie devra s’autofinancer. Mais les banques chinoises peuvent facilement en lieu et place effectuer ce genre de prêt. Il ne faut pas oublier le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine. C’est comme si la Russie avait besoin d’une nouvelle preuve que la seule façon de procéder, c’est de faire de plus en plus abstraction du système basé sur le dollar US.

Les pays membres de l’UE vont souffrir, et pas à peu près. BP a une participation de 20 % dans Rosneft et rue déjà dans les brancards. Exxon Mobil, Statoil (Norvège) et Shell seront aussi affectés. Les sanctions ne touchent toutefois pas l’industrie gazière. Si cela avait été le cas, la stupidité contre-productive de l’UE aurait été propulsée à des sommets intersidéraux. La Pologne, qui blâme Moscou de manière hystérique pour à peu près tout ce qui se passe sous le soleil, reçoit environ 80 % de son gaz de la Russie. Les pays baltes, qui sont tout aussi vindicatifs, et la Finlande, dépendent de la Russie à 100 %.

L’interdiction qui frappe les produits à double usage (civil et militaire) affectera sérieusement l’Allemagne, le principal pays exportateur de l’UE à la Russie. En matière de défense, le Royaume-Uni et la France vont écoper. Le Royaume-Uni n’a rien de moins que 200 permis de vente d’armes et de dispositifs de lancement de missiles à la Russie. Puis la vente des navires d’assaut Mistral à la Russie, un contrat de 1,2 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars US) ira de l’avant.

Pendant ce temps, sur le front de la diabolisation…

La manipulation des faits de la Associated Press, qui passe pour des « analyses », est distribuée dans les journaux du monde entier : une collection de clichés[[AP Analysis : Putin cornered over Ukraine (The Washington Post, 31-07-2014)]]en quête désespérée d’une thèse. Dmitri Trenin[[Ukraine and the Aftermath of the Downing of Flight MH17 (par Dmitri Trenin, Carnegie Moscow Centre, 31-07-2014)]], du Carnegie Moscow Center, soucieux de la main qui le nourrit, dit quelques vérités, mais a presque tout faux. David Stockman[[On dominoes, WMDs And Putin’s « Aggression » : Imperial Washington Is Intoxicated By Another Big Lie (par David Stockman, Contra Corner Daily Digest, 31-07-2014)]] a au moins le mérite de déconstruire les mensonges de l’État va-t-en-guerre.

Mais c’est à Sergei Glazjev[[Putin Advisor Proposes “A Anti-Dollar Alliance” To Halt US Aggression Abroad (par Tyler Durden, World News Daily Information Clearing House, 18-06-2014)]], conseiller économique de M. Poutine, que revient la palme de la franchise. Une de ses principales thèses est que les entreprises européennes devraient veiller scrupuleusement à leurs intérêts au moment même où les États-Unis cherchent à « déclencher une guerre en Europe et une Guerre froide contre la Russie ».

Mais c’est la vidéo indiquée en note[[US is Militarizing Ukraine to Invade Russia. Sergei Glazjev (Youtube, 20-06-2014)]] qui est une véritable bombe, livrée par M. Glazjev de façon calme et posée. Écoutez-la attentivement. Une réévaluation détaillée des propos de M. Glazjev, qui remontent maintenant à des semaines, de pair avec certains commentaires pertinents indiqués en note[[Could Glazyev be right ? Request for your comments (The Vineyard of the Saker, commentaires des lecteurs 29-07-2014)]], mènent tout droit à l’inévitable conclusion : des secteurs clés de la ploutocratie occidentale veulent une guerre encore mal définie avec la Russie. Ce que confirme d’ailleurs le Saint-Graal du journalisme[[Cameron: We won’t start World War Three over Ukraine (Russia Today, 30-07-2014)]], qui ne fait confiance en rien tant que ce n’est pas officiellement démenti.

Le plan A de l’Otan consiste à installer des batteries de missiles en Ukraine, dont il est d’ailleurs question en détail en cette période préparatoire au sommet de l’Otan début septembre au pays de Galles. Il va sans dire que si ce projet va de l’avant, la ligne rouge de Moscou sera franchie, et de loin, car il laisse entendre une capacité de première frappe contre les zones frontalières de l’ouest de la Russie.

Dans l’intervalle, le plan A à court terme de Washington est de créer un fossé entre les fédéralistes de l’est de l’Ukraine et la Russie. Ce qui implique un financement progressif direct en faveur de Kiev, parallèlement à la levée et à l’armement massif, par l’entremise de conseillers américains déjà sur place, d’une force armée de substitution imposante (comptant près de 500 000 membres d’ici la fin de l’année, selon les projections de M. Glazjev). Les résultats sur le terrain seraient de confiner les fédéralistes à une zone très restreinte. Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé officiellement que cela devrait se faire d’ici le début septembre, sinon à la fin de 2014.

Aux États-Unis et dans une bonne partie de l’UE, une monstruosité grotesque a pris de l’ampleur, soit de dépeindre M. Poutine comme un nouveau Oussama Ben Laden stalinien. Jusqu’à maintenant, sa stratégie par rapport à l’Ukraine a été de faire de lui un Vlad Lao Tseu, en faisant preuve de patience tout en observant le gang de Kiev se mettre les pieds dans les plats[[The Slow-Motion Collapse of the Ukrainian State and the Rada’s Capitulation (Oriental Review.org, 30-07-2014)]], et en essayant de trouver une solution politique de manière civilisée avec l’UE.

Un revirement de jeu est maintenant possible, avec les preuves qui s’accumulent relayées par M. Glazjev et les services du renseignement russe à M. Poutine, à savoir que l’Ukraine est un champ de bataille ; qu’il y a un effort concerté vers un changement de régime à Moscou ; qu’il y a un effort concerté vers une déstabilisation de la Russie ; et qu’une provocation pure et simple est même envisageable.

Moscou, de concert avec ses alliés des BRICS, cherche activement à faire abstraction du dollar US, qui est le fer de lance d’une guerre économique parallèle menée par les États-Unis, qui carbure à l’impression de billets verts sans valeur. Les progrès sont lents, mais tangibles, car en plus des BRICS, les aspirants BRICS, le G-77, le Mouvement des non-alignés (MNA), bref, tout l’hémisphère sud en a complètement marre du harcèlement incessant de l’Empire du Chaos et aspire à un nouveau paradigme en matière de relations internationales. Les États-Unis comptent sur l’Otan, qu’il manipule à volonté, sur Israël, le chien enragé, et peut-être aussi sur le Conseil de coopération du Golfe, formé des pétromonarchies sunnites qui collaborent au carnage en cours à Gaza, qui peut être acheté ou réduit au silence par un simple tapotement sur les doigts.

La tentation d’envahir l’est de l’Ukraine en 24 heures et de réduire en poussière les milices de Kiev doit être surhumaine pour M. Poutine. La démence à profusion qui va en s’empirant, les missiles balistiques en Pologne et bientôt à Kiev, les bombardements aveugles de civils dans le Donbass, la tragédie du vol MH17 et la diabolisation hystérique de l’Occident ne font rien pour arranger les choses.

La patience de l’ours a des limites

M. Poutine mise toutefois sur le long terme. L’occasion de frapper vite et fort est passée. Ce mouvement de kung-fu aurait fait en sorte que l’Otan se serait retrouvée devant un fait accompli et le nettoyage ethnique de huit millions de Russes et Russophones dans le Donbass n’aurait jamais commencé.

Pourtant, M. Poutine ne va pas « envahir » l’Ukraine, car l’opinion publique russe ne veut pas qu’il le fasse. Moscou va cependant continuer à soutenir le mouvement de résistance de facto qui s’est créé dans le Donbass. Petit rappel : dans plus ou moins deux mois, le général Hiver va commencer à envahir les prés ukrainiens ruinés, spoliés par le FMI.

Le plan de paix germano-russe qui a coulé[[Land for Gas Secret German Deal Could End Ukraine Crisis (The Independent, 29-07-2014)]] sera élaboré au corps défendant collectif de Washington. Pour une large part, le nouveau grand jeu de ce dernier est aussi d’empêcher l’intégration économique entre la Russie et l’UE par l’entremise de l’Allemagne, qui fait partie d’une intégration pleine et entière de l’Eurasie comprenant la Chine et sa myriade de routes de la soie.

Si les échanges commerciaux entre la Russie et l’UE, quelque 410 milliards de dollars US en 2013, se heurtent à un obstacle en raison des sanctions, un mouvement vers l’est est aussi à prévoir. Ce qui nécessite de peaufiner le projet d’union économique eurasienne [[Russia, Belarus, Kazakhstan sign « epoch » Eurasian Economic Union (Russia Today, 29-07-2014)]], qui n’a plus rien à voir avec une Europe élargie s’étendant de Lisbonne à Vladivostok, l’idée originale de M. Poutine. L’union eurasienne va de pair avec la myriade de routes de la soie de la Chine. Ce qui implique un partenariat étroit entre la Russie et la Chine au cœur même de l’Eurasie, ce qui est considéré comme un anathème absolu aux yeux des Maîtres de l’Univers.

Il ne faut pas se leurrer. Le partenariat stratégique russo-chinois va évoluer très rapidement, Beijing travaillant en symbiose avec les immenses ressources naturelles et militaro-industrielles de Moscou, sans oublier les avantages stratégiques. On pourrait même avancer que pareille occasion ne s’est pas produite depuis Genghis Khan. Mais il ne faut pas s’attendre à ce que Xi Jinping mette en place un Khan pour soumettre la Sibérie et les contrées limitrophes.

La Guerre froide 2.0 est maintenant inévitable, parce que l’Empire du Chaos n’acceptera jamais la sphère d’influence de la Russie dans certaines parties de l’Eurasie (pas plus que celle de la Chine). Il n’acceptera jamais la Russie comme un partenaire égal (l’exceptionnalisme n’accepte jamais l’égalité). Enfin, il ne pardonnera jamais à la Russie, et à la Chine, de défier ouvertement l’ordre mondial exceptionnaliste, craquant de toutes parts, imposé par les Américains.

Si l’État occulte américain, mené par les nuls qui passent pour des dirigeants, fait un pas de trop par désespoir, cela pourrait mener à un génocide au Donbass, à une attaque de l’Otan en Crimée ou, dans le pire des scénarios, à une attaque contre la Russie même. Mais prenez garde, car l’ours va rétorquer.

Sources : Western Plutocracy Goes Bear Hunting) (Asia Times, 01-08-2014)

Traduit par Daniel pour vineyardsaker.fr

Repris sur Investig’Action

(*) Pepe Escobar est l’auteur de

“Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War” (Nimble Books, 2007),

“Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge” (Nimble Books, 2007),

et de “Obama does Globalistan” (Nimble Books, 2009).

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BARBARE PARMI LES NATIONS

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Messaoud Benyoucef

blog braniya chiricahua


actualisé le 15 août 2014

C’est le journal sioniste Haaretz qui rapporte l’information: récipiendaire de la distinction «Juste parmi les nations», attribuée par l’entité sioniste paria à ceux qui ont sauvé des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale, Henk Zanoli, 91 ans, citoyen néerlandais, y renonce: une cousine à lui a été tuée à Gaza avec son mari et ses trois enfants. Il écrit :

« Il est particulièrement choquant et tragique aujourd’hui, quatre générations plus tard, que notre famille soit confrontée à l’assassinat de nos proches à Gaza ».

Il s’agit d’un « meurtre perpétré par l’Etat d’Israël ».

« En ce qui me concerne, garder l’honneur accordé par l’Etat d’Israël, dans ces circonstances, serait à la fois une insulte à la mémoire de ma mère courageuse qui a risqué sa vie et celle de ses enfants (…) tout comme une insulte pour ceux de ma famille, quatre générations plus tard, qui ont perdu pas moins de six de leurs parents à Gaza aux mains de l’Etat d’Israël. »

Cet article a été écrit en 2012. Je le remets en exergue à l’occasion -si l’on peut dire- du nouveau carnage perpétré par l’entité monstrueuse qui se veut un « Etat juif », contre les assiégés de Gaza. Par air, par mer, par terre, les hordes sauvages de l’Etat sioniste paria s’acharnent sur les enfants, les femmes et les vieillards. Elles font moins preuve de courage quand il s’agit d’affronter les hommes du Hamas. Rarement le monde a assisté à une semblable sauvagerie. Un monde veule, à l’image de sa représentation symbolique, l’ONU, qui vient d’élire l’Etat assassin au comité de décolonisation! Un état colon raciste (pur pléonasme) dans une structure censée être anticoloniale! Pitoyable perversion! Misérable lâcheté -une de plus!
La palme de l’indécence et de l’ignominie devra être décernée au gouvernement français qui, sous couvert du « droit à la défense d’Israël », donne son onction au massacre des femmes et des enfants de Gaza. Ce faisant, ce gouvernement s’inscrit dans la droite ligne des social-traîtres de 1956 qui, élus pour faire la paix en Algérie, se sont couchés devant les minorités ultra et ont cédé toutes leurs prérogatives aux militaires. On sait où cela a mené. Sauf que cette fois-ci, il n’y a pas un De Gaulle pour sauver l’âme de cette nation en perdition, car même ceux qui se réclament de son héritage n’ont qu’une hantise: se montrer plus serviles à l’égard de l’entité sioniste et de ses relais (CRIF, LICRA, UEJF…) que leurs alter-ego socialistes.
Les Etats occidentaux sont tous sur la même ligne de soumission à l’entité sioniste et à ces puissants réseaux d’influence. Gageons, cependant, qu’ils savent que le monstre dont ils ont accouché ne les tient pas seulement par la barbichette de la culpabilité: Berlin, Londres, Paris, Varsovie… mesurent bien qu’ils sont à portée des missiles nucléaires du Léviathan.
L’Etat sioniste paria se veut un « Etat juif »; ses thuriféraires parlent volontiers d' »Etat hébreu ». Prendre au pied de la lettre ces notions signifierait qu’il y a une manière juive de faire de la politique -par l’extermination de ce qui n’est pas juif. Qu’en pensent, qu’en disent les Juifs du monde?

L’État sioniste paria, se posant sans vergogne comme le représentant des Juifs du monde entier, attribue une distinction dite «Juste parmi les nations» à ceux qui ont sauvé des Juifs durant la Seconde guerre mondiale.

José Aboulker, Juif algérois, résistant et chef des commandos qui ont neutralisé les forces vichystes pour permettre aux armées alliées de débarquer sans coup férir à Alger (novembre 1942), rappelait que le mufti d’Alger avait interdit d’acheter les biens juifs spoliés, car «les Juifs sont nos frères dans le malheur», précisait l’homme de religion. C’était dans une émission télévisée de la série «Les brûlures de l’histoire» (Fr3).

Cela pour rappeler que les Juifs qui, des deux côtés de la Méditerranée, ont été protégés des exactions de l’occupant nazi et de ses laquais par des Arabes ou des Français, l’ont été par obéissance à la loi morale (comme dirait Kant). Or la loi morale dans son concept est désintéressée: elle commande de prendre autrui comme une fin en soi, jamais comme un moyen.

C’est pourquoi la «distinction» octroyée par l’État sioniste est profondément immorale d’un double point de vue:

  • d’une part, parce qu’elle est le fait d’une entité politique tribale qui discrimine et chosifie des êtres humains, les Palestiniens -faute de pouvoir enfin réaliser un génocide en bonne et due forme;
  • d’autre part, parce que l’État sioniste, en «récompensant» les justes, se place insidieusement et automatiquement au-dessus d’eux, leur signifie qu’il leur est moralement supérieur puisque c’est lui qui dit où est le juste, le bien, et qu’il désigne ceux qui ont eu une conduite morale.

Mais si l’on regarde les choses d’un peu près, cette distinction extravagante veut bien dire que si le fait d’avoir sauvé un Juif vous confère une qualité exceptionnelle, c’est bien parce que le Juif est un être d’exception.

La distinction sioniste de «Juste parmi les nations» est une perversion de la loi morale car elle se fonde elle-même sur une discrimination entre Juif et non-Juif, ce qui veut dire qu’elle est en contradiction avec l’universalité du genre humain.

C’est pourquoi nous proposons, à notre tour, d’instaurer la distinction dite «BARBARE PARMI LES NATIONS» pour stigmatiser les entités politiques criminelles, celles qui font du racisme et du suprématisme leur credo. Et pour l’ensemble de leur œuvre, nous décernons, en premier lieu, ce titre infamant à l’État sioniste et à son coolie yankee, les USA.

Nous examinerons dans un proche avenir le cas de l’Australie -qui a réussi, ne l’oublions pas, à éradiquer l’espèce aborigène de Tasmanie- ainsi que celui du Canada, qui se pose comme candidat empressé au poste de groom chamarré de l’État sioniste. (Qu’attend donc le Québec pour voler de ses propres ailes?)

Cela étant dit, n’oublions pas la centaine de députés français (de la législature Sarkozy) qui ont signé un texte par lequel ils déniaient aux Palestiniens le droit de… saisir l’ONU pour lui demander de proclamer un État palestinien. À peine si la démarche de l’Autorité palestinienne n’a pas été qualifiée de terrorisme arabe! De plus, ce texte incroyable venait contredire la position officielle du gouvernement français! Autrement dit ces députés n’ont pas craint d’aller à l’encontre de la politique de leur propre gouvernement, à l’encontre des intérêts stratégiques bien compris de leur pays au Moyen-Orient, pour complaire à l’État sioniste.

Une telle coalition où l’on retrouve des gens de droite et de gauche voisinant avec les débris de l’OAS (dont la haine à l’égard de l’Algérien est inextinguible et est échangeable contre celle du Palestinien -un Arabe est un Arabe, n’est-ce pas?), une telle coalition donc qui se met au service d’une puissance étrangère (nucléaire de surcroît), cela porte un nom: cinquième colonne.

Quelques noms de ces pétitionnaires qui font passer l’intérêt de l’état sioniste avant celui de leur pays : Georges Pau-Langevin (socialiste et sous-ministre dans le gouvernement Ayrault); Michèle Tabarot, député UMP (et néanmoins fille de Robert Tabarot, l’un des chefs de la sinistre OAS oranaise); Bernard Debré qui voisine avec le très sioniste et ancien militant du mouvement d’extrême droite Occident, Claude Goasguen, etc.

Quel monde œcuménique! Et quel courage quand il s’agit de se liguer contre un peuple sans défense!

Messaoud Benyoucef

Sources: braniya chiricahua blog

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SELLAL CHEZ OBAMA

UN PETIT SERMON PUIS PLACE AU BUSINESS

AP Photo/Jacquelyn Martin

Publié par Saoudi Abdelaziz

blog algerieinfos-saoudi

7 Août 2014

Le Premier ministre Sellal a notamment rencontré le patron de General Electric, Geffrey Emmelt. Le dirigeant de la firme américaine viendrait prochainement en Algérie pour de nouveaux projets, un an après la signature d’un contrat de construction de 6 centrales électriques pour 2,2 milliards de dollars. C’est ce que rapporte l’agence officielle APS.

Sous le titre « Le contrat et la Constitution » Mustapha Hammouche, commente dans“ LIberté” les résultats de la visite américaine du Premier ministre.

EXTRAITS

« Dans son dernier livre, Hard Choices, paru en juin, Hillary Clinton rapporte avoir fait du lobbying auprès du président Bouteflika pour obtenir un contrat de deux milliards et demi de dollars pour General Electric.

Quand on apprend, sous la plume d’une secrétaire d’État, que la puissance américaine use de telles pratiques pour s’assurer des marchés, on ne peut qu’accueillir avec un certain scepticisme les leçons d’alternance démocratique assénées par son successeur. Et le discours de John Kerry, sommant les dirigeants africains de ne plus “modifier les Constitutions pour se maintenir au pouvoir”, prend alors toute sa mesure théâtrale.

Une fois qu’il a subi, comme ses collègues africains, l’éprouvant discours sur l’alternance, Sellal, représentant d’un président ayant modifié la Constitution pour se libérer de toute contrainte de limitation de mandat, n’a plus eu à parler de démocratie à Washington : le programme s’est poursuivi par des discussions avec le secrétaire à l’Énergie, Ernest Moniz, la secrétaire au Commerce, Penny Pritzker, et des patrons de multinationales, comme… Geffrey Emmelt, P-DG de General Electric.

La démocratie, en Afrique et au Moyen-Orient, ne peut pas être l’affaire des Américains, ni même celle d’autres puissances, démocratiques ou non. Les évolutions politiques des nations ont toujours été le fait de la volonté des peuples. Les partenaires peuvent les accompagner ou les contrarier. Ce qui dépend des calculs nationaux de ces puissances. Ce que l’on a appelé “le printemps arabe” fut une occasion de vérifier le détachement des puissances occidentales vis-à-vis de la revendication démocratique dans la région concernée, une revendication durablement piégée par le déni du droit national palestinien… Si Israël peut continuer à laminer la réalité palestinienne sans que cela perturbe les approvisionnements mondiaux en hydrocarbures, il n’y a pas de raison de se précipiter dans le règlement de cette question de droit international. »

Sources: blog algerieinfos-saoudi

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ABÉCÉDAIRE DE LA BARBARIE JUDÉO-ANGLO-SAXONNE (1)

Picasso : la guerre

blog braniya chiricahua

le 13 août 2014

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A : AMÉRIQUE

«L’Amérique aux Américains». En 1823, le président des USA, James Monroe, prononçait un discours par lequel il interdisait aux Européens d’intervenir dans le continent américain, à charge de revanche pour les USA de ne jamais intervenir en Europe. Ce qui a été qualifié de «doctrine Monroe» était l’affirmation arrogante que le continent américain appartenait aux yankees.

De fait, le continent allait être livré aux trusts (dont la sinistre United Fruit) ainsi qu’aux services secrets yankees qui veillaient à ce que rien ne vienne troubler l’exploitation forcenée à laquelle tous les pays d’Amérique centrale et latine allaient être soumis pendant près de deux siècles.

Ce pillage supposait des gouvernements locaux consentants, ce qui fut obtenu par la longue série de coups d’état (golpes) perpétrés par les armées félonnes de ces pays, toutes infiltrées et manipulées par la CIA qui en formait les chefs à l’École des Amériques, au Panama (où officiait, entre autres, Aussaresses):

au Brésil, en Bolivie, en Uruguay, au Paraguay, en Argentine, au Chili, au Guatemala (pays martyre où la répression prit les allures d’un véritable génocide contre les Amérindiens)…, les armées félonnes s’en donnèrent à cœur joie, faisant des dizaines de milliers de morts, sous la bienveillante protection des yankees.

Quoi d’étonnant que la haine du « gringo » soit si forte au sud du Rio Grande? Rio Grande qu’ils sont de plus en plus nombreux à traverser, ces migrants du sud du continent, au point que certains chercheurs prédisent qu’à terme les USA seront si profondément latinisés -et donc catholicisés- que l’Établissement WASP (White anglo-saxon protestant) -et les chrétiens sionistes évangéliques- seront balayés. Amen.

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B : BASTA YA QUE EL YANQUI MANDE

En 1975, le grand poète et chanteur communiste argentin, Atahualpa Yupanqui composa cette chanson pour célébrer la défaite des yankees au Viet-Nam. Le 30 avril 1975, en effet, et après une offensive éclair de quinze jours seulement, les combattants vietnamiens entraient dans Saïgon pendant que les yankees et leurs coolies fuyaient dans une grandiose débandade. Après 10 ans d’une guerre durant laquelle l’empire barbare utilisa toutes les armes sataniques que son complexe militaro-industriel lui fournissait (et qui firent plus de 3 millions de morts vietnamiens), après les guerres secrètes menées en parallèle contre le Cambodge et le Laos, les yankees rentraient chez eux avec 56 000 morts, un nombre incalculable de blessés et des dizaines de milliers de déserteurs. Un désastre moral terrible que les yankees, conformément à leur habitude, essayèrent de transcender par le cinéma ! ( D’où la dernière strophe sarcastique du poème: «Qui a gagné la guerre / Sur les monts du Viet-Nam ?/ Le guerillero sur terre / Et le yankee au cinema.»).

¡Basta ya! ¡Basta Ya!

¡Basta ya que el yanqui mande!

El yanqui vive en palacio

yo vivo en uno ¡barracón!

¿Como es posible que viva

el yanqui mejor que yo?

¡Basta ya! ¡Basta ya!

¡Basta ya que el yanqui mande!

¿Qué pasa con mis hermanos

de Méjico Y Panamá?

Sus padres fueron esclavos,

¡sus hijos no lo serán!

¡Basta ya! ¡Basta ya!

¡Basta ya que el yanqui mande!

Yo de pequeño aprendí

a luchar por esa paz.

De grande lo repetí

y a la cárcel fui a parar.

¡Basta ya ! ¡Basta ya!

¡Basta ya que el yanqui mande!

¿Quién ha ganado la guerra

en los montes del Viet-Nam ?

El guerrillero en su tierra

Y el yanqui en el cinema.

C : CHURCHILL

Dresde (1945)

Devenu Premier ministre durant la Seconde guerre mondiale, Winston Churchill fit étalage d’un cynisme qui en dit long sur la conception anglo-saxonne de la politique:

  • Il exigea de l’état-major britannique d’utiliser les gaz de combat contre les Allemands. Refus de l’EM qui craignait que les Allemands ne lui rendent la monnaie de sa pièce. Churchill le traita publiquement de «femmelettes».
  • En accord avec les yankees, il fit raser, par bombardements aériens, Hambourg et Dresde. L’aviation anglo-saxonne fit littéralement pleuvoir des bombes au phosphore sur ces deux villes. Hambourg offrait ce spectacle dantesque que les hommes, prenant feu, se jetaient à l’eau mais reprenaient feu dès qu’ils ressortaient de l’eau. Ils avaient le choix entre mourir noyés ou brûlés vifs. Dresde ne présentait aucun intérêt stratégique mais était devenue le refuge de dizaines de milliers d’Allemands de l’est qui fuyaient l’avancée de l’armée rouge soviétique. Deux vagues de bombardement anéantirent la ville, faisant 200 000 morts, tous des civils.
  • Avant le débarquement allié en Normandie, l’aviation anglo-saxonne bombarda abondamment les villes françaises. Churchill avait fixé le quota des morts civils à 6000 par vague de bombardement! (Le nombre de civils tués fut de 60 000 dans des pilonnages aussi aveugles qu’inutiles, comme celui du Havre qui rasa la ville. Mais certains historiens disent que Le Havre se trouvait malencontreusement être le concurrent de Southampton…)
  • Dans le dos de ses alliés, il négocia avec Staline le partage de l’Europe de l’est. C’est ainsi que Staline lui abandonna la Grèce pour le malheur des héroïques résistants communistes contre lesquels Churchill se retourna, s’alliant avec les forces collabo pronazies grecques.
  • Dans le même temps où il faisait ami-ami avec Staline, il pressait Roosevelt de se retourner contre l’armée rouge, arguant que l’URSS étant exsangue, c’était le moment ou jamais de la laminer. Roosevelt refusa (certains historiens disent «avec indignation»).

Petit rappel: Gallipoli (1915). Dans le détroit des Dardanelles s’est livrée une bataille farouche entre Britanniques et Français d’un côté et Ottomans de l’autre. Le lord amiral de l’Amirauté qui en avait conçu le plan, Winston Churchill, essuya une défaite historique (que lui infligea un lieutenant-colonel de 34 ans nommé Mustapha Kemal). Un titre de gloire que les hagiographes du sieur Churchill oublient souvent de mentionner. À la suite de ce désastre, Churchill fut contraint à la démission.

Ecce homo churchillus.

D : DEIR YASSINE

Oradour (il n'y a plus trace de Deir Yassine)

Petit village à l’ouest de Jérusalem, Deir Yassine a été l’Oradour-sur-Glane de la Palestine. Le 09 avril 1948, il a été investi par les bandes terroristes juives de l’Irgoun, du Lehi et du groupe Stern. C’est Menahem Begin qui supervise l’attaque du village. Meir Pa’il, membre du groupe sioniste terroriste, Palmah, témoin des faits, relate:

«Il était midi quand la bataille se termina. Le calme régnait mais le village ne s’était pas rendu. Les irréguliers de l’Irgoun et du Stern sortirent de leurs caches et commencèrent les opérations de nettoyage. Faisant feu de toutes leurs armes, ils balançaient également des explosifs dans les maisons. Ils abattirent ainsi toutes les personnes qu’ils y trouvèrent, y compris les femmes et les enfants. Par ailleurs, près de vingt-cinq hommes qui avaient été sortis de chez eux furent chargés dans un camion et exposés, à la romaine, à travers les quartiers de Mahahneh Yehuda et Zakron Josef. Après quoi ils furent emmenés dans une carrière de pierre et abattus de sang-froid.»

Après le massacre, la presse relaie le chiffre de 254 victimes civiles. Jacques de Reynier, observateur à l’époque, parle quant à lui d’environ 350 morts. Deir Yassine marquera le début de l’épuration ethnique de la Palestine historique par les groupes terroristes juifs dont l’objectif n’a jamais varié jusqu’aujourd’hui: faire de la Palestine une terre arabenrein (sans Arabes).

Le boucher de Deir Yassine, M. Begin, sera nobélisé en compagnie d’Anouar Sadate: un assassin et un traître. Il est beau le Nobel de la paix!

[ publié par Messaoud Benyoucef

sources braniya ->http://braniya.blogspot.fr/2014/08/abecedaire-de-la-barbarie-judeo-anglo_13.html]

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JIJEL

SLIMANE ZEGHIDOUR A LA RECHERCHE DU CORDON OMBILICAL

[

Publié par Saoudi Abdelaziz

le 12 Août 2014

blog algerieindos-saoudi

->http://www.algerieinfos-saoudi.com/2014/08/jijel-slimane-zeghidour-a-la-recherche-du-cordon-ombilical.html]

« Les Algériens bivouaquent dans leur propre patrie. Ils peuplent leur pays mais ne l’habitent pas. Celui qui est dans le village veut aller dans la ville, celui qui est dans la ville veut aller dans la capitale et celui qui est dans la capitale veut partir à l’étranger. L’Algérie est un énorme bivouac et tout le littoral est un quai d’embarquement.»

Le déracinement, source d’abandon des terres agricoles

La colonisation française en Algérie a fait plus de 2,5 millions de déracinés laissés dans le dénuement total et, de ce fait, provoqué une rupture entre l’homme et la terre, a révélé samedi l’auteur-journaliste Slimane Zeghidour, lors d’une conférence tenue au centre culturel islamique Ahmed-Hamani de Jijel.

Jijel. Slimane Zeghidour au centre. Photo DR

Par APS, 9 août 2014

Animant une conférence sur « L’histoire de l’Algérie, de la résistance populaire à la lutte de libération nationale », Zeghidour, rédacteur en chef et éditorialiste à la chaîne de télévision TV5 Monde, a fustigé « l’oeuvre » de déracinement des localités rurales algériennes qui a fait que les terres agricoles soient abandonnées, entraînant du coup un bouleversement de la société.
Selon lui, le cordon ombilical entre l’homme et la terre est « définitivement coupé » du fait de ce déracinement opéré par la puissance coloniale pendant l’occupation du pays. « De nombreuses terres sont sans titre de propriété, alors que l’Etat, en tant que puissance publique, est censé être aux premières loges pour ce qui est de l’Etat civil et des affaires du cadastre », a-t-il expliqué.
Parlant du cas de la commune rurale et montagneuse d’Erraguène Souci dont il est originaire, le conférencier a retracé un tableau poignant de cette contrée rendue célèbre par « son » camp de regroupement où étaient concentrées les populations sous l’oeil vigilant des soldats de l’armée d’occupation. Cette localité célèbre aussi par son barrage hydraulique de 230 millions de m3 d’eau, construit vers la fin de la guerre de libération, a vu, au cours de la décennie noire, un départ massif de ses populations vers d’autres directions.
Les pouvoirs publics ont entrepris, depuis ces dernières années, un programme « ambitieux » afin de permettre aux populations de retourner vers leurs localités d’origine. « Repeupler ces mechtas? C’est possible à condition qu’il y ait une vraie volonté politique », dira Zeghidour, en citant des exemples de quelques pays ayant réussi à faire retourner leurs citoyens vers leurs localités d’origine.
« Il faut concrètement un accompagnement sur le terrain pour que ce projet voie le jour », a-t-il soutenu, citant, pêle-mêle, des infrastructures socio-économiques et éducatives, à même d’attirer des candidats au retour à leurs localités d’origine (écoles, centres de santé, énergie électrique, routes, à..) ainsi qu’une mise à niveau des agriculteurs pour le travail de la terre pour être au diapason de la modernité.
Le conférencier a également insisté sur la nécessité d’un reboisement des terres pour freiner l’érosion des sols, une des grandes catastrophes de l’environnement. Les pertes d’eau en mer, a-t-il affirmé, représentent annuellement 1,5 milliard de mètres cubes, avant de déplorer le manque de retenues de ce précieux liquide.
L’enfant d’Erraguène Souici a estimé, dans une analyse sociologique de la société algérienne, qu’ »il faut transcender la mentalité paysanne, une des séquelles de la colonisation ». Selon lui, les villes sont devenues des « mechtas en béton », des douars, une autre séquelle de la guerre qui a pour nom la « rurbanisation ». Les meilleures terres agricoles, à fort potentiel de rendement, sont envahies par le béton et le parpaing, a-t-il dit dans un constat qui ne se veut pas une « critique ». Lors de cette conférence, organisée par l’association locale « Gloires, Histoire et patrimoine » , Zeghidour a longuement abordé, en réponse à des interrogations, des questions, liées à l’actualité brûlante internationale.
Le rôle des médias arabes et occidentaux dans le conflit israélo-palestinien a constitué l’essentiel des débats entre le conférencier et l’assistance, composée notamment d’intellectuels et d’universitaires. Slimane Zeghidour est chercheur associé à l’IRIS sur les questions du Proche et Moyen-Orient (conflit israélo palestinien, rivalités Turquie-Iran-Arabie saoudite, différend chiites-sunnites, Eglises arabes, intégrismes religieux, de la Russie et de l’Asie centrale (islam en Russie même, dans le Caucase (Géorgie, Ossétie) et dans les ex-républiques musulmanes soviétiques) et de l’Amérique latine (diaspora arabe au Brésil, Argentine, Chili, Colombie).
En tant que Grand reporter, il a arpenté 25 ans durant l’Amérique latine, le Proche-Orient, la Russie et l’Asie centrale. Il a collaboré, entre autres, au Monde, le Nouvel Observateur, Télérama, Géo, El Pais… Il est aujour d‘hui rédacteur en chef et éditorialiste à TV5-MONDE.

Comme essayiste, il a rédigé plusieurs ouvrages, notamment “ »La vie quotidienne à la Mecque de Mohamed” (QSSSL) à nos jours » (traduit en grec, italien et russe) et tout récemment, « L’Algérie en couleurs, photos d’appelés 1954-1962 » .
Des ouvrages qui lui ont valu des prix Colombe d’Or pour la Paix (Rome 1996/prix cofondé par Alberto Moravia), le prix Clio d’Histoire (1990) et le prix France Méditerranée (1982). Il dispense des séminaires de géopolitique des religions au campus de Menton (IEP de Paris) et un autre sur la diaspora arabe au campus de Poitiers (IEP de Paris) et anime des formations pour les journalistes à la Sorbonne à Neuilly-sur-Seine. Il est l’animateur d’un blog de géopolitique des religions sur TV5 Monde « Deus ex machina ».
Il est également Glogal-Expert auprès de l’Alliance des civilisations, placée sous l’égide des Nations-Unies.
APS

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SLIMANE ZEGHIDOUR

LE RETOUR PERPÉTUEL DE L’ENFANT PRODIGE

[

Par Ouahiba Djemoui,

le 11 août 2014

Jijel.info

->http://www.jijel.info/slimane-zeghidour-le-retour-perpetuel-de-lenfant-prodige/]

Fils béni du fabuleux village d’Erraguène , et portant un amour indéfectible à sa terre natale , Slimane Zeghidour est revenu cet été encore à Jijel pour se relaxer , se ressourcer et recharger les batteries pour pouvoir repartir de plus belle vers d’autres destinations et sous d’autres cieux peut être plus cléments , peut être plus tumultueux , mais qui n’ont certainement pas la couleur du ciel de cet écrin de verdure situé aux pieds des Babors , son odeur , cette imperceptible chose qui se dégage des lieux et qui remue l’âme et la transporte sur un rayon de soleil. Driss Chraibi l’a si bien dit dans l’un de ses ouvrages : »les peuples passeront comme une caravane le long du temps.Et au bout du temps , il y aura toujours la terre , la lumière et l’eau de mon pays ».

Ce matin le 09/08/2014 Slimane Zeghidour était là devant moi , en chair et en os à développer un beau discours , beau et sincère , beau et spontané , beau et pourtant débordant de vérités amères , et de réalités affligeantes.

Le barrage d'ErraguèneLe barrage d'Erraguène a noyé le

Et il a parlé Slimane , il a parlé de son village , sa douceur , sa douleur, de son père , du combat de ce père pour la survie de ses enfants , de leur petite baraque au toit de chaume où dormaient ses frères et lui en écoutant le sempiternel « toc…toc »de la pluie qui dégoulinait du toit et que sa maman recueillait dans un récipient en métal , du camp de regroupement ou il a passé son enfance, de l’exil de la famille à Alger et le rejet des algérois à leur endroit ,rejet ressenti comme un couteau en plein cœur par un enfant qu’on fuyait comme de la peste parce qu’il débarquait de la lointaine compagne.

Des souvenirs…des souvenirs si chers et si émouvants qu’il garde au fond de son cœur comme on garde un amour secret , comme on garde une lumière imperceptible , comme on garde une foi inébranlable.

Il a parlé Slimane , il a parlé de ses périples à travers plusieurs pays du monde côtoyant la mort , « débusquant la vérité » derrière les balles et les canons à chair humaine , réclamant la justice, clamant la vie.

Avec sa grande modestie , sa spontanéité et sa sincérité , il a su s’élever à la hauteur de la beauté des mots qui disent la vérité en la sublimant et qui dénudent le laid en le démaquillant avec délicatesse mais sans complaisance. Il a su plonger l’assistance dans son monde éclairant certaines zones d’ombre , donnant des informations qui font défaut dans les flots de mensonges débités ici là sur certains sujets récurrents et d’actualité comme celui de Ghaza , lui qui malgré les années écoulées dans la froideur des contrées éloignées ne cesse de faire ce retour à la terre de ces ancêtres là où il fait le plein de soleil même si son cœur crie toujours :

«L’azerolier est en train de disparaître. La vie villageoise disparaît. Les usages villageois disparaissent, les dialectes, les charades, les devinettes… C’est un pays entier qui est en train de foutre le camp dans l’indifférence générale. Je ne sais pas si l’on peut appeler cela de l’indifférence, de l’inculture, de la désinvolture, du suicide inconscient. En parallèle, nous avons… je ne dirais pas de l’urbanisation, je dirais plutôt que c’est un camping, un camp de réfugiés. Les Algériens bivouaquent dans leur propre patrie. Ils peuplent leur pays mais ne l’habitent pas. Celui qui est dans le village veut aller dans la ville, celui qui est dans la ville veut aller dans la capitale et celui qui est dans la capitale veut partir à l’étranger. L’Algérie est un énorme bivouac et tout le littoral est un quai d’embarquement.»

Peut on se séparer d’un amour greffé jusque dans nos gènes ? Peut – on fuir ces racines qui nous tiennent jusqu’à notre mort prisonniers d’une certaine histoire ?
Slimane Zeghidour , son sourire , ses mots , ses gestes sembleraient nous dire que toute l’intelligence réside justement dans ce fin et subtil va et vient entre le passé et le présent , perpétuel retour vers ses origines pour pouvoir savamment construire le présent et le futur.

Slimane nous donne un bel exemple de celui que la civilisation occidentale ne métamorphose pas en robot insensible , reniant tout ,rampant à plat ventre devant le superficiel au détriment du spirituel.

Et dire que rien qu’à l’écouter on perce sa soif de liberté, d’amour et de vie. Chapeau Monsieur Zeghidour!

Jijel-info

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LE CNAPEST DÉNONCE LA RÉPRESSION SYNDICALE

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APPEL DU CNAPEST:

FAIRE DE L’ANNÉE 2014-2015

«L’ANNÉE DE LUTTE POUR LA LIBERTÉ SYNDICALE»

par M. Aziza

Le Quotidien d’Oran

août 2014

Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) a dénoncé, dans un communiqué rendu public dimanche, les entraves à l’exercice syndical, ou plutôt la répression syndicale exercée par certaines administrations.

Le coordinateur national du Cnapest, Nouar El Arbi, a affirmé que son syndicat est contre toute forme de licenciement des travailleurs en guise de sanction à leur engagement syndical.

Le rédacteur du communiqué a cité plusieurs cas de syndicalistes licenciés tout récemment. Le dernier ayant reçu une notification de licenciement avant-hier est, selon le Cnapest, un syndicaliste membre du syndicat des postiers Nekache Mourad. Une décision qui a déjà ciblé il y a une semaine le syndicaliste du secteur de la poste, Amar Khodja Tarek.

Les sanctions à l’encontre des syndicalistes pleuvent ces derniers temps, précise le Cnapest dans le communiqué. Il cite deux autres cas antérieurs de licenciés, en l’occurrence Boukhalfa Abdallah du syndicat de la Sonalgaz d’El Harouche dans la wilaya de Skikda, et Belhouchat El Hadj du syndicat des travailleurs de la formation professionnelle dans la wilaya de Sétif.

Les membres du Cnapest affirment que les sanctions visent essentiellement les membres des syndicats autonomes . Une discrimination et des sanctions en violation de la loi car, selon le Cnapest, le syndicaliste est protégé par les conventions internationales portant protection du droit syndical, notamment la convention 135 ratifiée par l’Algérie en 2006.

Le Cnapest cite également la loi 14 / 90 relative à l’exercice syndical qui protège le syndicaliste de toute forme de mutation «où le licenciement n’est pas du tout évoqué».

Le Cnapest s’interroge: est-ce que ces des décisions émanent d’une politique adoptée par le gouvernement ou sont unilatéralement prises par certains responsables d’administrations qui trouvent du mal à justifier leur échec de gestion?

Les membres du Cnapest exigent la réintégration des syndicalistes licenciés dans leur poste.

Ils appellent l’ensemble des syndicats à se constituer en force de pression pour défendre la liberté de l’exercice syndical

et de faire de l’année 2014-2015

«l’année de lutte pour la liberté syndicale»

.

Sources: Le Quotidien d’Oran

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ECLAIRAGE SUR GAZA… SANS COMMENTAIRE

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L’ALGÉRIE, LE GAZ ET ISRAËL

Rabha Attaf رابحة عطاف

À première vue, l’information a de quoi surprendre. Mais elle émane du très sérieux Observatoire italien, « La lettre confidentielle de l’Adriatique et de la Baltique ». Autant dire une source sûre, car ce genre de publication économique -dont l’abonnement ou le prix à l’article est conséquent- est avant tout destiné aux experts et aux investisseurs. Les informations qui y sont publiées relèvent en effet de «l’intelligence économique» et, à ce titre, sont passées au crible de la vérification avant d’être diffusées.

De quoi s’agit-il donc? D’après un article publié le 31 juillet dernier par l’Observatoire italien, l’Algérie commencerait à livrer du gaz à Israël à compter du 1er août. Bien sûr, pas directement, mais via l’Égypte dont les gazoducs d’Al-Arish, dans le nord-Sinaï, alimentent Israël. Le contrat prévoit l’importation par l’Égypte d’environ 500 millions de m3 de gaz algérien par jour, grâce à un financement des Émirats Arabes Unis.

Le gazoduc sous-marin d'El Arish à Ashqelon récupère au passage le gaz volé par Israël aux Gazaouis

Après la visite éclair du maréchal Al-Sissi à Alger, le 25 juin dernier, des fuites concernant ce contrat gazier à des prix préférentiels -la moitié du prix du marché- avaient commencé à circuler. Auparavant, début mai, une source haut placée au ministère égyptien de l’Énergie avait indiqué que l’Algérie avait accepté d’envoyer en urgence six livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Égypte et qu’un accord entre l’Egyptian Natural Gas Holding Company serait signé avec le groupe public algérien Sonatrach. L’Égypte, dont les relations avec le Qatar sont au plus bas, doit importer 400 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour pour faire fonctionner ses centrales électriques durant la délicate période estivale. Le surplus de gaz algérien serait donc livré à Israël, selon différentes sources rapportées par le journal égyptien Al-Osbou’ et le quotidien algérien Al-Chorouk.

Mais pour comprendre la nature réelle de ce contrat, il est nécessaire de se plonger dans les réseaux de corruption qui ont la mainmise sur les contrats gaziers entre l’Égypte et Israël.

La convention de livraison de gaz à Israël par l’Égypte remonte à 2005, et avait été suspendue par le président Mohamed Morsi, peu après son élection, dans le cadre d’un programme de lutte contre la corruption.

Ce contrat, unique en son genre, portait sur la livraison de 1,7 milliards de m3 de gaz naturel pendant 20 ans. Et à un prix défiant toute concurrence! À savoir entre 70 cents et 1,5 dollar par million de BTU (l’unité anglaise de mesure de la quantité de l’élévation de la température de un degré Fahrenheit à pression atmosphérique constante); et pour un prix de revient pour la compagnie israélienne de 2,5 dollars exemptés d’impôts de la part de l’Égypte.

C’est le contrat de corruption le plus important d’Égypte, le prix le plus bas du marché tournant autour de 8 à 10 dollars le million de BTU! Avec un manque à gagner pour l’Égypte estimé entre 500 million et 1,8 milliards de dollars, selon des experts internationaux.

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Il existait d’ailleurs un précédent à ce type de contrat. En 2000, la société israélienne Egyptian Mediterranean Gas (EMG) avait été créée spécialement, par Hussein Salem et Yossi Maiman, le magnat israélien de l’énergie. Tous deux sont des ex-agents secrets de leurs pays respectifs! Ce contrat, d’une durée de 25 ans, avait été signé sous la supervision de Sameh Fahmy, ministre égyptien du Pétrole entre 1999 et 2011. Arrêté pour son rôle dans l’affaire peu de temps après le soulèvement de janvier 2011, l’ex-ministre a été condamné à 15 ans de prison en juin 2012 tandis que son comparse égyptien, Hussein Salem, l’a été à la même peine mais par contumace, et n’a jamais été extradé. Ils ont été laissés en liberté et leur procès est actuellement en révision.

Après le coup d’État du maréchal Al-Sissi, en juillet 2013 , et son élection à la présidence de la République un an après, il semblerait donc que les autorités égyptiennes aient décidé de reprendre les livraisons de gaz naturel en direction d’Israël.

Mais elles se sont retrouvées confrontée à un problème de taille: l’insuffisance de la production de gaz égyptien, doublée de l’arrêt des livraisons du Qatar pour cause de cessation de paiement, a plongé l’Égypte dans la pénurie énergétique. Résultat : de graves difficultés à approvisionner son marché interne. Depuis 2011, les Égyptiens sont en effet quotidiennement plongés dans le noir. Et cette année, les entreprises de production se voient même dans l’obligation de stopper une fois par jour leurs machines durant cinq heures. C’est dire l’urgence!

Autre difficulté de taille: des plaintes ont été déposées contre l’Égypte devant la Banque Mondiale et des tribunaux internationaux pour rupture de contrat. EMG réclame 8 milliards de dollars et le géant espagnol de l’énergie, Union Fenosa demande 6 milliards de dollars.

Par-dessus le marché, l’Égypte s’est déjà endettée à hauteur de 6 milliards pour le gaz qu’elle a acheté à des compagnies pour son usage intérieur.

Au total, la dette et les engagements de l’Égypte pourraient se monter à 20 milliards de dollars. Ce qui pourrait potentiellement entraîner la banqueroute de l’Égypte, selon l’analyste des énergies Mika Minio-Paluello.

Bref, une sérieuse épée de Damoclès qui explique pourquoi l’Égypte cherche aujourd’hui à se tirer de ce «mauvais pas» en tentant de poursuivre ses livraisons.

Précisons qu’à l’époque de sa signature, ce contrat avait été supervisé par les USA qui le considèrent comme une garantie de l’arrimage de l’Égypte à Israël. Interviewé par Al-Jazeera, Edward Walker, l’ex-ambassadeur US en Égypte, expliquait: «C’est le genre d’accord qui aidait à cimenter le traité [de paix] israélo-égyptien et c’est pourquoi nous avons toujours été très positifs à son sujet sans entrer dans le côté corruption de la chose». Et d’ajouter, concernant justement l’aspect corruption du contrat: «Cela se ramène toujours à ceci: est-ce que ça suffit au bénéficiaire pour arroser tout le monde? Et je pense que la réponse est oui, et c’est pour cela que tout a commencé et qu’on a pu surmonter les problèmes politiques».

En clair, cela signifie que ce sont les réseaux de corruption présents au sein des États – appelés «l’État profond»– qui déterminent l’orientation politique et économique de ces derniers. En l’occurrence, la nature de leurs relations avec Israël. Il ne faut donc pas s’étonner du manque de fermeté de la plupart des pays arabes concernant l’agression israélienne de Gaza!

Dès lors, même si l’Algérie officielle se défend de livrer du gaz à Israël, il n’est pas exclu que des «hommes de l’ombre» activent pour une normalisation des relations économiques entre les deux pays, à défaut d’une normalisation diplomatique au grand jour. Avec, évidemment, la bénédiction du nouvel allié régional, à savoir les USA!

Fraternellement réunis à la 166ème session du Comité militaire de l'OTAN à Bruxelles, des généraux algériens, égyptiens et israéliens côte à côte (janvier 2012)


Merci à med-in-marseille

Source: http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article2363

Date de parution de l’article original: 11/08/2014

URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=13033


LA PLOUTOCRATIE OCCIDENTALE S’EN VA- T – EN GUERRE… À L’OURS

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Pepe Escobar (*)

Investig’Action

le 9 août 2014

Le statu quo de l’après-guerre froide en Europe de l’Est, sans parler de l’Europe de l’Ouest, est maintenant mort et enterré.

Pour la ploutocratie occidentale, le 0,00001 % au sommet de la pyramide, les véritables Maîtres de l’Univers, la Russie est la récompense ultime: un immense trésor regorgeant de ressources naturelles, de forêts, d’eau limpide, de minéraux, de pétrole et de gaz naturel. De quoi procurer à tout amateur du jeu de guerre orwellien-panoptique au sein de la NSA et de la CIA des moments de pure extase. Mais comment va-t-on s’y prendre pour bondir sur la proie et tirer profit d’un butin aussi impressionnant?

C’est ici qu’entre en scène le globoflic Otan. Tout juste après avoir reçu, sans aucun égard, un coup de pied à son arrière-train collectif par des guerriers montagnards armés de kalachnikovs, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord amorce rapidement un «pivot» vers la Russie, le même sempiternel jeu déjà proposé par Mackinder et Brzezinski. La feuille de route sera établie au cours du sommet de groupe au début de septembre au pays de Galles.

Dans l’intervalle, la tragédie du vol MH17 est en train de se métamorphoser rapidement. En conjuguant les constatations sur place d’un observateur de l’OSCE canadien (dans la vidéo à écouter attentivement indiquée en note [[Video – Malysia Airlines MH17 : Being first at the crash site (Canadian Broadcasting Corporation, 29-07-2014)]]) à l’analyse d’un pilote allemand indiquée en note [[Shocking analysis of the « shooting down » of Malaysian MH17 (Anderwelt Online.com, 30-07-2014)]], il est fort probable que ce soit le feu d’un canon automatique de calibre 30, dont les SU-25 ukrainiens sont équipés, qui a touché le cockpit du vol MH17, entraînant une décompression massive et l’écrasement de l’avion.

Aucun missile donc, pas même de R-60M air-air, et encore moins de missile BUK (l’objet de toute la manipulation frénétique initiale des Américains). La nouvelle explication possible est corroborée par des témoins sur place interviewés dans le dorénavant fameux reportage de la BBC «effacé» [[The Video Report Deleted by the BBC (Youtube, 25-07-2014)]]. Bref, une opération sous fausse bannière planifiée par les États-Unis et mal exécutée par Kiev. On imagine à peine les répercussions géopolitiques d’une ampleur tectonique si la fausse bannière venait à être intégralement dévoilée.

La Malaisie a remis les enregistrements de vol au Royaume-Uni, autant dire à l’Otan. Il faut donc s’attendre à ce que la CIA les manipule. Le vol AH5017 d’Air Algérie s’est écrasé après le vol MH17. Pourtant, l’analyse s’y rapportant a déjà été rendue publique. Pourquoi donc l’analyse et la manipulation des boîtes noires du vol MH17 prennent-elles tant de temps ?

Le jeu des sanctions lui, se poursuit. La Russie demeure coupable, sans la moindre preuve, et doit être punie. L’UE suit aveuglément la voix de son maître et a adopté à l’encontre de la Russie toutes les dures sanctions qui faisaient l’objet des discussions des pays membres la semaine dernière.

Il y a pourtant des échappatoires. Moscou aura un accès limité aux marchés transigés en dollars US et en euros. Les banques que possède l’État russe ne peuvent plus vendre d’actions et d’obligations à l’Occident. Pourtant, la Sberbank, la plus importante de Russie, n’est pas sanctionnée.

À court et moyen terme, la Russie devra s’autofinancer. Mais les banques chinoises peuvent facilement en lieu et place effectuer ce genre de prêt. Il ne faut pas oublier le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine. C’est comme si la Russie avait besoin d’une nouvelle preuve que la seule façon de procéder, c’est de faire de plus en plus abstraction du système basé sur le dollar US.

Les pays membres de l’UE vont souffrir, et pas à peu près. BP a une participation de 20 % dans Rosneft et rue déjà dans les brancards. Exxon Mobil, Statoil (Norvège) et Shell seront aussi affectés. Les sanctions ne touchent toutefois pas l’industrie gazière. Si cela avait été le cas, la stupidité contre-productive de l’UE aurait été propulsée à des sommets intersidéraux. La Pologne, qui blâme Moscou de manière hystérique pour à peu près tout ce qui se passe sous le soleil, reçoit environ 80 % de son gaz de la Russie. Les pays baltes, qui sont tout aussi vindicatifs, et la Finlande, dépendent de la Russie à 100 %.

L’interdiction qui frappe les produits à double usage (civil et militaire) affectera sérieusement l’Allemagne, le principal pays exportateur de l’UE à la Russie. En matière de défense, le Royaume-Uni et la France vont écoper. Le Royaume-Uni n’a rien de moins que 200 permis de vente d’armes et de dispositifs de lancement de missiles à la Russie. Puis la vente des navires d’assaut Mistral à la Russie, un contrat de 1,2 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars US) ira de l’avant.

Pendant ce temps, sur le front de la diabolisation…

La manipulation des faits de la Associated Press, qui passe pour des « analyses », est distribuée dans les journaux du monde entier : une collection de clichés[[AP Analysis : Putin cornered over Ukraine (The Washington Post, 31-07-2014)]]en quête désespérée d’une thèse. Dmitri Trenin[[Ukraine and the Aftermath of the Downing of Flight MH17 (par Dmitri Trenin, Carnegie Moscow Centre, 31-07-2014)]], du Carnegie Moscow Center, soucieux de la main qui le nourrit, dit quelques vérités, mais a presque tout faux. David Stockman[[On dominoes, WMDs And Putin’s « Aggression » : Imperial Washington Is Intoxicated By Another Big Lie (par David Stockman, Contra Corner Daily Digest, 31-07-2014)]] a au moins le mérite de déconstruire les mensonges de l’État va-t-en-guerre.

Mais c’est à Sergei Glazjev[[Putin Advisor Proposes “A Anti-Dollar Alliance” To Halt US Aggression Abroad (par Tyler Durden, World News Daily Information Clearing House, 18-06-2014)]], conseiller économique de M. Poutine, que revient la palme de la franchise. Une de ses principales thèses est que les entreprises européennes devraient veiller scrupuleusement à leurs intérêts au moment même où les États-Unis cherchent à « déclencher une guerre en Europe et une Guerre froide contre la Russie ».

Mais c’est la vidéo indiquée en note[[US is Militarizing Ukraine to Invade Russia. Sergei Glazjev (Youtube, 20-06-2014)]] qui est une véritable bombe, livrée par M. Glazjev de façon calme et posée. Écoutez-la attentivement. Une réévaluation détaillée des propos de M. Glazjev, qui remontent maintenant à des semaines, de pair avec certains commentaires pertinents indiqués en note[[Could Glazyev be right ? Request for your comments (The Vineyard of the Saker, commentaires des lecteurs 29-07-2014)]], mènent tout droit à l’inévitable conclusion : des secteurs clés de la ploutocratie occidentale veulent une guerre encore mal définie avec la Russie. Ce que confirme d’ailleurs le Saint-Graal du journalisme[[Cameron: We won’t start World War Three over Ukraine (Russia Today, 30-07-2014)]], qui ne fait confiance en rien tant que ce n’est pas officiellement démenti.

Le plan A de l’Otan consiste à installer des batteries de missiles en Ukraine, dont il est d’ailleurs question en détail en cette période préparatoire au sommet de l’Otan début septembre au pays de Galles. Il va sans dire que si ce projet va de l’avant, la ligne rouge de Moscou sera franchie, et de loin, car il laisse entendre une capacité de première frappe contre les zones frontalières de l’ouest de la Russie.

Dans l’intervalle, le plan A à court terme de Washington est de créer un fossé entre les fédéralistes de l’est de l’Ukraine et la Russie. Ce qui implique un financement progressif direct en faveur de Kiev, parallèlement à la levée et à l’armement massif, par l’entremise de conseillers américains déjà sur place, d’une force armée de substitution imposante (comptant près de 500 000 membres d’ici la fin de l’année, selon les projections de M. Glazjev). Les résultats sur le terrain seraient de confiner les fédéralistes à une zone très restreinte. Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé officiellement que cela devrait se faire d’ici le début septembre, sinon à la fin de 2014.

Aux États-Unis et dans une bonne partie de l’UE, une monstruosité grotesque a pris de l’ampleur, soit de dépeindre M. Poutine comme un nouveau Oussama Ben Laden stalinien. Jusqu’à maintenant, sa stratégie par rapport à l’Ukraine a été de faire de lui un Vlad Lao Tseu, en faisant preuve de patience tout en observant le gang de Kiev se mettre les pieds dans les plats[[The Slow-Motion Collapse of the Ukrainian State and the Rada’s Capitulation (Oriental Review.org, 30-07-2014)]], et en essayant de trouver une solution politique de manière civilisée avec l’UE.

Un revirement de jeu est maintenant possible, avec les preuves qui s’accumulent relayées par M. Glazjev et les services du renseignement russe à M. Poutine, à savoir que l’Ukraine est un champ de bataille ; qu’il y a un effort concerté vers un changement de régime à Moscou ; qu’il y a un effort concerté vers une déstabilisation de la Russie ; et qu’une provocation pure et simple est même envisageable.

Moscou, de concert avec ses alliés des BRICS, cherche activement à faire abstraction du dollar US, qui est le fer de lance d’une guerre économique parallèle menée par les États-Unis, qui carbure à l’impression de billets verts sans valeur. Les progrès sont lents, mais tangibles, car en plus des BRICS, les aspirants BRICS, le G-77, le Mouvement des non-alignés (MNA), bref, tout l’hémisphère sud en a complètement marre du harcèlement incessant de l’Empire du Chaos et aspire à un nouveau paradigme en matière de relations internationales. Les États-Unis comptent sur l’Otan, qu’il manipule à volonté, sur Israël, le chien enragé, et peut-être aussi sur le Conseil de coopération du Golfe, formé des pétromonarchies sunnites qui collaborent au carnage en cours à Gaza, qui peut être acheté ou réduit au silence par un simple tapotement sur les doigts.

La tentation d’envahir l’est de l’Ukraine en 24 heures et de réduire en poussière les milices de Kiev doit être surhumaine pour M. Poutine. La démence à profusion qui va en s’empirant, les missiles balistiques en Pologne et bientôt à Kiev, les bombardements aveugles de civils dans le Donbass, la tragédie du vol MH17 et la diabolisation hystérique de l’Occident ne font rien pour arranger les choses.

La patience de l’ours a des limites

M. Poutine mise toutefois sur le long terme. L’occasion de frapper vite et fort est passée. Ce mouvement de kung-fu aurait fait en sorte que l’Otan se serait retrouvée devant un fait accompli et le nettoyage ethnique de huit millions de Russes et Russophones dans le Donbass n’aurait jamais commencé.

Pourtant, M. Poutine ne va pas « envahir » l’Ukraine, car l’opinion publique russe ne veut pas qu’il le fasse. Moscou va cependant continuer à soutenir le mouvement de résistance de facto qui s’est créé dans le Donbass. Petit rappel : dans plus ou moins deux mois, le général Hiver va commencer à envahir les prés ukrainiens ruinés, spoliés par le FMI.

Le plan de paix germano-russe qui a coulé[[Land for Gas Secret German Deal Could End Ukraine Crisis (The Independent, 29-07-2014)]] sera élaboré au corps défendant collectif de Washington. Pour une large part, le nouveau grand jeu de ce dernier est aussi d’empêcher l’intégration économique entre la Russie et l’UE par l’entremise de l’Allemagne, qui fait partie d’une intégration pleine et entière de l’Eurasie comprenant la Chine et sa myriade de routes de la soie.

Si les échanges commerciaux entre la Russie et l’UE, quelque 410 milliards de dollars US en 2013, se heurtent à un obstacle en raison des sanctions, un mouvement vers l’est est aussi à prévoir. Ce qui nécessite de peaufiner le projet d’union économique eurasienne [[Russia, Belarus, Kazakhstan sign « epoch » Eurasian Economic Union (Russia Today, 29-07-2014)]], qui n’a plus rien à voir avec une Europe élargie s’étendant de Lisbonne à Vladivostok, l’idée originale de M. Poutine. L’union eurasienne va de pair avec la myriade de routes de la soie de la Chine. Ce qui implique un partenariat étroit entre la Russie et la Chine au cœur même de l’Eurasie, ce qui est considéré comme un anathème absolu aux yeux des Maîtres de l’Univers.

Il ne faut pas se leurrer. Le partenariat stratégique russo-chinois va évoluer très rapidement, Beijing travaillant en symbiose avec les immenses ressources naturelles et militaro-industrielles de Moscou, sans oublier les avantages stratégiques. On pourrait même avancer que pareille occasion ne s’est pas produite depuis Genghis Khan. Mais il ne faut pas s’attendre à ce que Xi Jinping mette en place un Khan pour soumettre la Sibérie et les contrées limitrophes.

La Guerre froide 2.0 est maintenant inévitable, parce que l’Empire du Chaos n’acceptera jamais la sphère d’influence de la Russie dans certaines parties de l’Eurasie (pas plus que celle de la Chine). Il n’acceptera jamais la Russie comme un partenaire égal (l’exceptionnalisme n’accepte jamais l’égalité). Enfin, il ne pardonnera jamais à la Russie, et à la Chine, de défier ouvertement l’ordre mondial exceptionnaliste, craquant de toutes parts, imposé par les Américains.

Si l’État occulte américain, mené par les nuls qui passent pour des dirigeants, fait un pas de trop par désespoir, cela pourrait mener à un génocide au Donbass, à une attaque de l’Otan en Crimée ou, dans le pire des scénarios, à une attaque contre la Russie même. Mais prenez garde, car l’ours va rétorquer.

Sources : Western Plutocracy Goes Bear Hunting) (Asia Times, 01-08-2014)

Traduit par Daniel pour vineyardsaker.fr

Repris sur Investig’Action

(*) Pepe Escobar est l’auteur de

“Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War” (Nimble Books, 2007),

“Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge” (Nimble Books, 2007),

et de “Obama does Globalistan” (Nimble Books, 2009).

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LA MÉTHODE DE PRÉVENTION A POSTERIORI

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Par : Mustapha Hammouche

Liberté

le 11 août 2014

(repris sur le blog algerieinfos-saoudi)
http://www.algerieinfos-saoudi.com/2014/08/algerie-les-pouvoirs-publics-pris-de-court-encore-une-fois.html

Parce qu’ils font rarement dans la prévention, les pouvoirs publics ont acquis ce réflexe d’autodéfense: dès qu’une catastrophe s’annonce, ils nous… rassurent. Et ce n’est pas sur le désastre qu’ils anticipent, mais sur la réaction populaire ou de l’opinion publique!

Les incendies de forêt se multiplient? La Direction générale des forêts et la Protection civile rassurent. Les prix prennent l’ascenseur? Le ministère du Commerce rassure. Les voyageurs se plaignent du prix des billets? Le ministère des Transports rassure — à chaque retard: “Ce sera le dernier”! Il y a trop d’accidents et de victimes de la route? La police et la gendarmerie rassurent: “Des plans sont élaborés pour les prévenir”… Le gaz de schiste serait une ressource à risque? Le ministère de l’Énergie rassure. La fièvre Ebola est au sud du pays? Le ministère de la Santé rassure, etc.

Faute de prévenir, on communique sur la prévention à venir.

C’est ce qui se passe depuis que la fièvre aphteuse a gagné nos campagnes. Pourtant, il n’est pas besoin d’être grand clerc en épizootie pour voir venir la catastrophe: le premier foyer de fièvre aphteuse a été signalé en Tunisie, à Nabeul, le 29 avril! Le 6 mai, des cas de la maladie étaient enregistrés à Jendouba, autrement dit, à nos frontières. Ainsi donc, puisque le mal avance d’Est en Ouest, et que l’on connaît la porosité contrebandière de la frontière algéro-tunisienne, pourquoi avoir attendu que la maladie se manifeste chez nous, le 25 juillet?! Qu’est-ce qui a été fait entre le début du mois de mai et la fin juillet? Il paraît que des vaccins ont été administrés par endroits, mais au vu des dégâts, ce ne fut pas la campagne de vaccination généralisée.

Un pays comme l’Algérie qui, par ailleurs, a la dépense aisée n’a même pas l’excuse financière d’une telle inertie. D’ailleurs, au lieu de nous dire comment elles comptent faire pour sauver le cheptel, les autorités ont d’emblée annoncé qu’elles vont indemniser les éleveurs. Toujours le réflexe de se faire pardonner leur imprévoyance en payant.

Pourtant, le secteur de l’agriculture constitue, depuis de longues années, un véritable tonneau des Danaïdes budgétaire, sans toutefois engendrer le moindre résultat en termes économiques: la production n’a pas augmenté, la hausse soutenue des prix n’a pas été freinée, il n’y a pas eu de substitution à l’importation et l’État subventionne de plus en plus de produits agricoles.

C’est que l’aide à l’agriculture s’est plutôt pratiquée sous forme de prêts… aux agriculteurs, effacés à la veille de campagnes électorales, ou sous forme de budgets spécifiques — PNDA, PNDR, GCA — alimentant les scandales financiers qu’on s’efforce d’étouffer.

Une partie de l’effort de “développement agricole” aurait été recyclée dans l’immobilier… parisien.

L’échec agraire n’est pas à chercher dans ce seul désastre. C’est toute la terre d’Algérie qui se meurt. Et, n’en déplaise aux esprits chagrins, la “situation est maîtrisée”: si les réserves de pétrole diminuent, le gaz de schiste prendra le relais. Et, ne vous en faites pas, l’extraction de gaz est sans danger pour vous: le ministère de l’énergie vous rassure.

À quoi bon se soucier de sauver la terre, les plantes et les animaux? Après tout, c’est le désert qui nous nourrit.

Mort aux vaches ! Et vive les fennecs !

M. H.

musthammouche@yahoo.fr


repris sur le blog algerieinfos-saoudi

ALGERIE. Les pouvoirs publics pris de court encore une fois11 Août 2014 – Publié par Saoudi Abdelaziz:

« À quoi bon se soucier de sauver la terre, les plantes et les animaux ? Après tout, c’est le désert qui nous nourrit. Mort aux vaches ! Et vive les fennecs! »


PERQUISITIONS

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Merci au visiteur de socialgerie de nous avoir adressé ce texte de juin 2006 de Mohamed Chouieb

texte de nouveau et terriblement en pleine actualité

socialgerie, le 11 août 2014


mardi 4 juillet 2006

par Mohamed Chouieb

www.reseauxcitoyens-st-etienne.org

Collectif Liberté Justice Palestine

Jeudi 29 juin 2006 : sur un ton détaché, une voix, je dis une voix car je ne sais même pas s’il y a un être humain derrière elle, évoquait sur France Info l’agression israélienne contre la population de Ghaza. Visiblement déçue de ne pas pouvoir annoncer que des dizaines de cadavres de Palestiniens sont en train de joncher le sol de cette cité martyre, la voix expliquait que Tsahal (l’armée israélienne d’agression et d’occupation pour ce qui ne la connaissent pas par son petit nom) était en train d’effectuer « seulement » des perquisitions.

Quelle banalité et quelle légèreté pour évoquer une chose dont seuls ceux qui ont pu la subir peuvent connaître la terrible violence!

Seulement des perquisitions…

Je me revois enfant pendant la guerre d’Algérie dans ma petite ville de Djidjelli, aujourd’hui Jijel, Petite Kabylie de Babors, un jour d’attentat.
Hurlements de sirènes, fuite éperdue des gens, chacun en direction de son domicile avant que les portes des trois lignes de barbelées entourant la ville ne se referment les unes après les autres. Gare à ceux qui seront pris dans la nasse! Ils sont passibles de tout, responsables de tout! Le tabassage, la prison, la torture et parfois, la mort.

En quelques minutes, il n’y plus personne dans les rues ni dans aucun quartier.

Un silence de mort s’abat sur la ville. Le jour devient nuit, la nuit devient cauchemar. Quelques dizaines de minutes ou des heures peuvent passer, et qui nous semblent une éternité, avant que les bruits de moteurs de camions, des chenilles des engins blindés, les aboiements des chiens policiers et les vociférations de la troupe ne prennent possession de la rue. Et soudain, les martèlements des crosses des fusils contre les portes des maisons et les cris des gens.

Terrés, chacun dans son coin, nous attendions notre tour sans jamais savoir, jusqu’à la fin de la guerre qu’est-ce qu’il fallait faire : verrouiller ou déverrouiller la porte? Si on la verrouille, gare à celui qui ira ouvrir, car Il recevra les coups de crosse des assaillants. Si on la déverrouille, c’est parfois pire, cela veut dire qu’on a laissé la porte ouverte pour pouvoir accueillir facilement les fuyards.

Tout d’un coup, c’est chez nous que ça cogne! un adulte va ouvrir (on habitait toujours à plusieurs familles dans la même maison): irruption d’une demi-douzaine de soldats, bousculant, frappant la personne qui ouvre, vociférations, insultes, fouille. Les petits qui pleurent avec les mamans qui tentent de les calmer .

La perquisition dure quelques minutes et se termine systématiquement par la rafle des adultes, emmenés pour des « vérifications » qui s’effectuent généralement dans le stade municipal où tous les hommes de 16 à 70 ans se retrouvent parqués et confrontés à des indicateurs encagoulés avec des sacs de jute.

Mon père, mon oncle, les voisins arrêtés, nous faisons le point des dégâts.

L’absence de mobilier faisait que les militaires s’acharnaient sur les seuls bien que nous possédions : les jarres de graines de couscous, d’huile d’olive et de viande séchée ainsi que les matelas et couvertures. Combien de couscous perdu parce que mélangé avec l’huile qui s’est renversée, est-ce que les matelas se sont déchirés, est-ce que le pétrole qui s’est échappé de la lampe quand elle a été cassée a souillé la semoule?

Lorsque la perquisition s’est déroulée de jour, il faudra attendre les coups de sirène annonçant la levée du couvre-feu pour pouvoir sortir prendre des nouvelles des autres maisonnées. Si c’est la nuit, il faudra attendre jusqu’au matin dans l’angoisse d’un retour des militaires.

Pendant ce temps, les vérifications et les interrogatoires continuent dans le stade et peuvent durer deux journées entières, sans nourriture et sans eau pour les prisonniers. Et puis, on les voit rentrer un à un, hagards, épuisés physiquement, humiliés et vidés moralement par ce qu’ils ont subi et par la peine qu’ils ont pour ceux qui ne sont pas revenus. Car il y a toujours dans ces cas-là, dix à vingt personnes qui sont transférées à la DOP pour interrogatoire poussé, appelé plus communément torture et dont certains, comme deux de nos voisins, ne reviendront jamais.

J’ai lu des articles de journaux décrivant les perquisitions et les rafles en Palestine. Mon Dieu! Quelle similitude avec les méthodes de la guerre d’Algérie! On voit bien que la France ne s’est pas seulement contentée de vendre la technologie de la bombe atomique ou des Mirages à Israël!

J’ai su qu’Israël utilise une méthode qui n’a été mise au point que pendant les trois dernières années de la guerre d’Algérie: au lieu de rafler les hommes directement dans les maisons, les militaires se sont mis à sillonner la ville avec des voitures munies de haut-parleurs en demandant à tous les hommes de 16 à 70 ans de se rendre le plus vite possible au stade municipal. Et la perquisition ne venait qu’après.

Avantages de cette méthode :

  • moins de véhicules et de soldats pour transporter les hommes vers le lieu de détention,
  • efficacité de la perquisition avec des familles ne comportant que des femmes, des enfants et des vieillards,
  • et surtout, culpabilité et donc souvent la mort, pour toute personne qui n’a pas exécuté l’ordre de rassemblement et qui a tenté de se cacher.

Cette manière de procéder nous a fait beaucoup de mal et s’est révélée être d’une efficacité et d’une brutalité redoutables car elle exonérait les militaires de tout cas de conscience au nom de la logique suivante : qui veut se soustraire à la rafle est forcément coupable.

C’est comme ça que se déroule une simple perquisition effectuée par un oppresseur face à un peuple désarmé qui se bat pour sa liberté.

La voix de France Info peut bien en parler sur un ton détaché. Ce n’est qu’une perquisition…

Mohamed Chouieb.

Sources www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/


PALESTINE ET SIONISME: UN PROBLEME HISTORIQUE MONDIAL

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QUI EST L’ENNEMI?

par Thierry Meyssan

voltairenet.org

Chacun a son opinion pour expliquer les massacres commis par l’État d’Israël à Gaza. Alors que dans les années 70 et 80, on y voyait une manifestation de l’impérialisme anglo-saxon, beaucoup l’interprètent aujourd’hui comme un conflit entre juifs et arabes. Revenant sur la longue période —quatre siècles d’Histoire—, Thierry Meyssan, consultant auprès de plusieurs gouvernements, analyse l’origine du sionisme, ses véritables ambitions, et détermine qui est l’ennemi.

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La guerre, qui se poursuit sans interruption depuis 66 ans en Palestine, a connu un nouveau rebondissement avec les opérations israéliennes «Gardiens de nos frères», suivie de «Roc inébranlable» (traduit étrangement dans la presse occidentale en «Bordure protectrice»).

À l’évidence, Tel-Aviv —qui avait choisi d’instrumenter la disparition de trois jeunes Israéliens pour lancer ces opérations et «déraciner le Hamas» afin d’exploiter le gaz de Gaza, conformément au plan énoncé en 2007 par l’actuel ministre de la Défense[ [«Extension de la guerre du gaz au Levant», par Thierry Meyssan, Al-Watan/Réseau Voltaire, 21 juillet 2014.]]— a été dépassé par la réaction de la Résistance. Le Jihad islamique a répondu par l’envoi de roquettes à moyenne portée très difficiles à intercepter, qui se sont ajoutées à celles lancées par le Hamas.

La violence des événements, qui ont déjà coûté la vie à plus de 1500 Palestiniens et 62 Israéliens (mais les chiffres israéliens sont soumis à la censure militaire et sont probablement minorés), a soulevé une vague de protestation dans le monde entier. En plus de ses 15 membres, le Conseil de sécurité, réuni le 22 juillet, a donné la parole à 40 autres États qui entendaient exprimer leur indignation devant le comportement de Tel-Aviv et sa «culture de l’impunité». La séance, au lieu de durer les 2 heures habituelles, en a duré 9[ [«Réunion du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient et l’offensive israélienne à Gaza», Réseau Voltaire, 22 juillet 2014.]].

Symboliquement, la Bolivie a déclaré Israël «État terroriste» et a abrogé l’accord de libre-circulation le concernant. Mais d’une manière générale, les déclarations de protestation ne sont pas suivies d’une aide militaire, à l’exception de celles de l’Iran et symboliquement de la Syrie. Tous deux soutiennent la population palestinienne via le Jihad islamique, la branche militaire du Hamas (mais pas sa branche politique, membre des Frères musulmans) et le FPLP-CG.

Contrairement aux précédents (opérations «Plomb durci» en 2008 et «Colonne de nuée» en 2012), les deux États qui protègent Israël au Conseil (les États-Unis et le Royaume-Uni), ont facilité l’élaboration d’une déclaration du président du Conseil de sécurité soulignant les obligations humanitaires d’Israël[ [«Déclaration du Président du Conseil de sécurité sur la situation à Gaza», Réseau Voltaire, 28 juillet 2014.]]. De fait, au-delà de la question fondamentale d’un conflit qui dure depuis 1948, on assiste à un consensus pour condamner au minimum le recours d’Israël à un emploi disproportionné de la force.

Cependant, cet apparent consensus masque des analyses très différentes: certains auteurs interprètent le conflit comme une guerre de religion entre juifs et musulmans ; d’autres y voient au contraire une guerre politique selon un schéma colonial classique. Que faut-il en penser ?

Qu’est ce que le sionisme ?

Au milieu du XVIIe, les calvinistes britanniques se regroupèrent autour d’Oliver Cromwell et remirent en cause la foi et la hiérarchie du régime. Après avoir renversé la monarchie anglicane, le «Lord protecteur» prétendit permettre au peuple anglais de réaliser la pureté morale nécessaire pour traverser une tribulation de 7 ans, accueillir le retour du Christ et vivre paisiblement avec lui durant 1 000 ans (le «Millenium»). Pour ce faire, selon son interprétation de La Bible, les juifs devaient être dispersés aux confins de la terre, puis regroupés en Palestine et y reconstruire le temple de Salomon. Sur cette base, il instaura un régime puritain, leva en 1656 l’interdiction qui était faite aux juifs de s’installer en Angleterre et annonça que son pays s’engageait à créer en Palestine l’État d’Israël [Sur l’histoire du sionisme, on se reportera au chapitre correspondant («Israël et les Anglo-Saxons») de mon livre [“L’Effroyable imposture 2, Manipulations et désinformations”, Edition Alphée, 2007. Les lecteurs y trouveront de nombreuses références bibliographiques.]]

La secte de Cromwell ayant été à son tour renversée à la fin de la «Première Guerre civile anglaise», ses partisans tués ou exilés, et la monarchie anglicane ayant été rétablie, le sionisme (c’est-à-dire le projet de création d’un État pour les juifs) fut abandonné.

Il ressurgit au XVIIIe siècle avec la «Seconde Guerre civile anglaise» (selon la dénomination des manuels d’Histoire du secondaire au Royaume-Uni) que le reste du monde connaît comme la «guerre d’indépendance des États-Unis» (1775-83). Contrairement à une idée reçue, celle-ci ne fut pas entreprise au nom de l’idéal des Lumières qui anima quelques années plus tard la Révolution française, mais financée par le roi de France et conduite pour des motifs religieux au cri de «Notre Roi, c’est Jésus!».

George Washington, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin, pour ne citer qu’eux, se sont présentés comme les successeurs des partisans exilés d’Oliver Cromwell. Les États-Unis ont donc logiquement repris son projet sioniste.

En 1868, en Angleterre, la reine Victoria désigna comme Premier ministre, le juif Benjamin Disraéli. Celui-ci proposa de concéder une part de démocratie aux descendants des partisans de Cromwell de manière à pouvoir s’appuyer sur tout le peuple pour étendre le pouvoir de la Couronne dans le monde. Surtout, il proposa de s’allier à la diaspora juive pour conduire une politique impérialiste dont elle serait l’avant-garde. En 1878, il fit inscrire « la restauration d’Israël » à l’ordre du jour du Congrès de Berlin sur le nouveau partage du monde.

C’est sur cette base sioniste que le Royaume-Uni rétablit ses bonnes relations avec ses anciennes colonies devenues États-Unis à l’issue de la « Troisième Guerre civile anglaise » —connue aux États-Unis comme la «guerre civile américaine» et en Europe continentale comme la «guerre de Sécession» (1861-65)— qui vit la victoire des successeurs des partisans de Cromwell, les WASP (White Anglo-Saxon Puritans) [[“The Cousins’ Wars : Religion, Politics, Civil Warfare and the Triumph of Anglo-America”, par Kevin Phillips, Basic Books (1999).]]. Là encore, c’est tout à fait à tort que l’on présente ce conflit comme une lutte contre l’esclavage alors que 5 États du Nord le pratiquaient encore.

Jusqu’à la presque fin du XIXe siècle, le sionisme est donc exclusivement un projet puritain anglo-saxon auquel seule une élite juive adhère. Il est fermement condamné par les rabbins qui interprètent la Torah comme une allégorie et non pas comme un plan politique.
Parmi les conséquences actuelles de ces faits historiques, on doit admettre que si le sionisme vise à la création d’un État pour les juifs, il est aussi le fondement des États-Unis. Dès lors, la question de savoir si les décisions politiques de l’ensemble sont prises à Washington ou à Tel-Aviv n’a plus qu’un intérêt relatif. C’est la même idéologie qui est au pouvoir dans les deux pays. En outre, le sionisme ayant permis la réconciliation entre Londres et Washington, le remettre en cause, c’est s’attaquer à cette alliance, la plus puissante au monde.

L’adhésion du peuple juif

au sionisme anglo-saxon

Dans l’Histoire officielle actuelle, il est d’usage d’ignorer la période XVIIe-XIXe siècle et de présenter Theodor Herzl comme le fondateur du sionisme. Or, selon les publications internes de l’Organisation sioniste mondiale, ce point est également faux.

Le vrai fondateur du sionisme contemporain n’était pas juif, mais chrétien dispensationaliste. Le révérend William E. Blackstone était un prêcheur états-unien pour qui les vrais chrétiens n’auraient pas à participer aux épreuves de la fin des temps. Il enseignait que ceux-ci seraient enlevés au ciel durant la bataille finale (le «ravissement de l’Église», en anglais «the rapture»). À ses yeux, les juifs livreraient cette bataille et en sortiraient à la fois convertis au Christ et victorieux.

C’est la théologie du révérend Blackstone qui a servi de base au soutien sans faille de Washington à la création d’Israël. Et ceci bien avant que l’AIPAC (le lobby pro-Israélien) soit créé et prenne le contrôle du Congrès. En réalité, le pouvoir du lobby ne vient pas tant de son argent et de sa capacité à financer des campagnes électorales que de cette idéologie toujours présente aux USA [6].

La théologie du ravissement pour aussi stupide qu’elle puisse paraître est aujourd’hui très puissante aux États-Unis. Elle représente un phénomène en librairie et au cinéma (voir le film “Left Behind”, avec Nicolas Cage, à paraître en octobre).

Theodor Herzl était un admirateur du diamantaire Cecil Rhodes, le théoricien de l’impérialisme britannique et fondateur de l’Afrique du Sud, de la Rhodésie (auquel il donna son nom) et de la Zambie (ex-Rhodésie du Nord). Herzl était juif, mais pas israélite et n’avait pas circoncis son fils. Athée comme beaucoup de bourgeois européens de son époque, il préconisa d’abord d’assimiler les juifs en les convertissant au christianisme. Cependant, reprenant la théorie de Benjamin Disraéli, il arriva à la conclusion qu’une meilleure solution était de les faire participer au colonialisme britannique en créant un État juif, dans l’actuel Ouganda ou en Argentine. Il suivit l’exemple de Rhodes dans la manière d’acheter des terres et de créer l’Agence juive.

Blackstone parvint à convaincre Herzl de joindre les préoccupations des dispentionnalistes à celles des colonialistes. Il suffisait pour cela d’envisager de créer Israël en Palestine et de multiplier les références bibliques. Grâce à cette idée assez simple, ils parvinrent à faire adhérer la majorité des juifs européens à leur projet. Aujourd’hui Herzl est enterré en Israël (sur le Mont Herzl) et l’État a placé dans son cercueil La Bible annotée que Blackstone lui avait offerte.

Le sionisme n’a donc jamais eu comme objectif de «sauver le peuple juif en lui donnant une patrie», mais de faire triompher l’impérialisme anglo-saxon en y associant les juifs. En outre, non seulement le sionisme n’est pas un produit de la culture juive, mais la majorité des sionistes n’a jamais été juive, tandis que la majorité des juifs sionistes ne sont pas israélites. Les références bibliques, omniprésentes dans le discours officiel israélien, ne reflètent la pensée que de la partie croyante du pays et sont avant tout destinées à convaincre la population états-unienne.

C’est à cette période que l’on créa le mythe du peuple juif. Jusque-là, les juifs se considéraient comme appartenant à une religion et admettaient que leurs membres européens n’étaient pas des descendants des juifs de Palestine, mais de populations converties au cours de l’Histoire[Une synthèse des travaux historiques sur ce sujet: [“Comment le peuple juif fut inventé”, par Shlomo Sand, Fayard, 2008.]].

Blackstone et Herzl ont artificiellement fabriqué l’idée selon laquelle tous les juifs du monde seraient des descendants des juifs antiques de Palestine. Dès lors, le mot juif s’applique non seulement à la religion israélite, mais désigne aussi une ethnie. En se fondant sur une lecture littérale de La Bible, ils sont devenus les bénéficiaires d’une promesse divine sur la terre palestinienne.

Le pacte anglo-saxon

pour la création d’Israël en Palestine

La décision de créer un État juif en Palestine a été prise conjointement par les gouvernements britannique et états-unien. Elle a été négociée par le premier juge juif à la Cour suprême des États-Unis, Louis Brandeis, sous les auspices du révérend Blackstone et fut approuvée aussi bien par le président Woodrow Wilson que par le Premier ministre David Llyod George, dans le sillage des accords franco-britanniques Sykes-Picot de partage du «Proche-Orient». Cet accord fut progressivement rendu public.

Le futur secrétaire d’État pour les Colonies, Leo Amery, fut chargé d’encadrer les anciens du «Corps des muletiers de Sion» pour créer, avec deux agents britanniques Ze’ev Jabotinsky et Chaim Weizmann, la «Légion juive», au sein de l’armée britannique.

Le ministre des Affaires étrangères Lord Balfour adressa une lettre ouverte à Lord Walter Rotschild pour s’engager à créer un «foyer national juif» en Palestine (2 novembre 1917). Le président Wilson inclut parmi ses buts de guerre officiels (le n°12 des 14 points présentés au Congrès le 8 janvier 1918) la création d’Israël 8][[La formulation du point 12 est particulièrement sibylline. Ainsi, lors de la conférence de paix de Paris, en 1919, l’émir Fayçal l’évoqua pour revendiquer le droit des peuples anciennement sous le joug ottoman à disposer d’eux-mêmes. Il s’entendit répondre qu’il avait le choix entre une Syrie placée sous un ou sous plusieurs mandats. La délégation sioniste fit valoir que Wilson s’y était engagé à soutenir le Commonwealth juif à la grande surprise de la délégation états-unienne. En définitive, Wilson confirma par écrit qu’il fallait entendre le point 12 comme un engagement de Washington pour la création d’Israël et la restauration de l’Arménie. [«Les quatorze points du président Wilson», Réseau Voltaire, 8 janvier 1918.]].

Par conséquent, la décision de créer Israël n’a aucun rapport avec la destruction des juifs d’Europe survenue deux décennies plus tard, durant la Seconde Guerre mondiale.

Durant la conférence de paix de Paris, l’émir Fayçal (fils du chérif de La Mecque et futur roi d’Irak britannique) signa, le 3 janvier 1919, un accord avec l’Organisation sioniste, s’engageant à soutenir la décision anglo-saxonne.

La création de l’État d’Israël, qui s’est faite contre la population de Palestine, s’est donc aussi faite avec l’accord des monarques arabes qui furent les premiers leaders sionistes musulmans. En outre, à l’époque, le chérif de La Mecque, Hussein ben Ali, n’interprétait pas le Coran à la manière du Hamas. Il ne pensait pas qu’« une terre musulmane ne peut être gouvernée par des non-musulmans ».

La création juridique de l’État d’Israël

En mai 1942, les organisations sionistes tinrent leur congrès à l’hôtel Biltmore de New York. Les participants décidèrent de transformer le «foyer national juif» de Palestine en «Commonwealth juif» (référence au Commonwealth par lequel Cromwell remplaça brièvement la monarchie britannique) et d’autoriser l’immigration massive des juifs vers la Palestine. Dans un document secret, trois objectifs étaient précisés:

  1. «l’État juif embrasserait la totalité de la Palestine et probablement la Transjordanie;
  2. le déplacement des populations arabes en Irak
  3. et la prise en main par les juifs des secteurs du développement et du contrôle de l’économie dans tout le Moyen-Orient».

La presque totalité des participants ignoraient alors que la «solution finale de la question juive» (die Endlösung der Judenfrage) venait juste de débuter secrètement en Europe.

En définitive, alors que les Britanniques ne savaient plus comment satisfaire à la fois les juifs et les arabes, les Nations unies (qui ne comptaient alors que 46 États membres) proposèrent un plan de partage de la Palestine à partir des indications que les Britanniques lui fournirent. Un État binational devait être créé comprenant un État juif, un État arabe et une zone « sous régime international particulier » pour administrer les lieux saints (Jérusalem et Bethléem). Ce projet fut adopté par la Résolution 181 de l’Assemblée générale[« [Résolution 181 de l’Assemblée générale de l’Onu », Réseau Voltaire, 29 novembre 1947.]].

Sans attendre la suite des négociations, le président de l’Agence juive, David Ben Gourion, proclama unilatéralement l’État d’Israël, immédiatement reconnu par les États-Unis. Les arabes du territoire israélien furent placés sous la loi martiale, leurs déplacements furent limités et leurs passeports confisqués. Les pays arabes nouvellement indépendants intervinrent. Mais sans armées encore constituées, ils furent rapidement battus. Au cours de cette guerre, Israël procéda à un nettoyage ethnique et contraint au moins 700 000 arabes à fuir.

L’Onu envoya comme médiateur, le comte Folke Bernadotte, un diplomate suédois qui sauva des milliers de juifs durant la guerre. Il constata que les données démographiques transmises par les autorités britanniques étaient fausses et exigea la pleine application du plan de partage de la Palestine. Or, la Résolution 181 implique le retour des 700 000 arabes expulsés, la création d’un État arabe et l’internationalisation de Jérusalem.

L’envoyé spécial de l’Onu fut assassiné, le 17 septembre 1948, sur ordre du futur Premier ministre, Yitzhak Shamir.

Furieuse, l’Assemblée générale des Nations unies adopta la Résolution 194 qui réaffirme les principes de la Résolution 181 et, en outre, proclame le droit inaliénable des Palestiniens à retourner chez eux et à être indemnisés des préjudices qu’ils viennent de subir [« [Résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU », Réseau Voltaire, 11 décembre 1948.]].

Cependant, Israël ayant arrêté les assassins de Bernadotte, les ayant jugés et condamnés, fut accepté au sein de l’Onu sur la promesse d’en honorer les résolutions. Or tout cela n’était que mensonges. Immédiatement après les assassins furent amnistiés et le tireur devint le garde du corps personnel du Premier ministre David Ben Gourion.

Depuis son adhésion à l’Onu, Israël n’a cessé d’en violer les résolutions qui se sont accumulées à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité. Ses liens organiques avec deux membres du Conseil disposant du droit de veto l’ont placé en dehors du droit international. C’est devenu un État off shore permettant aux États-Unis et au Royaume-Uni de feindre respecter eux-mêmes le droit international alors qu’ils le violent depuis ce pseudo-État.

Il est absolument erroné de croire que le problème posé par Israël ne concerne que le Proche-Orient. Aujourd’hui, Israël agit partout militairement dans le monde en couverture de l’impérialisme anglo-saxon. En Amérique latine, ce sont des agents israéliens qui ont organisé la répression durant le coup d’État contre Hugo Chavez (2002) ou le renversement de Manuel Zelaya (2009). En Afrique, ils étaient partout présents durant la guerre des Grands lacs et ont organisé l’arrestation de Mouamar el-Kadhafi. En Asie, ils ont dirigé l’assaut et le massacre des Tigres tamouls (2009), etc. Chaque fois, Londres et Washington jurent n’y être pour rien. En outre, Israël contrôle de nombreuses institutions médiatiques et financières (telle que la Réserve fédérale états-unienne).

La lutte contre l’impérialisme

Jusqu’à la dissolution de l’URSS, il était évident pour tous que la question israélienne ressort de la lutte contre l’impérialisme. Les Palestiniens étaient soutenus par tous les anti-impérialistes du monde —jusqu’aux membres de l’Armée rouge japonaise— qui venaient se battre à leurs côtés.

Aujourd’hui, la globalisation de la société de consommation et la perte des valeurs qui s’en est suivie ont fait perdre conscience du caractère colonial de l’État hébreu. Seuls les arabes et les musulmans se sentent concernés. Ils font preuve d’empathie pour le sort des Palestiniens, mais ignorent les crimes israéliens dans le reste du monde et ne réagissent pas aux autres crimes impérialistes.

Pourtant, en 1979, l’ayatollah Rouhollah Khomeini expliquait à ses fidèles iraniens qu’Israël n’était qu’une poupée dans les mains des impérialistes et que le seul vrai ennemi était l’alliance des États-Unis et du Royaume-Uni. Pour avoir énoncé cette simple vérité, Khomeini fut caricaturé en Occident et les chiites furent présentés comme hérétiques en Orient. Aujourd’hui l’Iran est le seul État au monde à envoyer massivement des armes et des conseillers aider la Résistance palestinienne, tandis que des leaders sionistes musulmans débattent aimablement par vidéo-conférence avec le président israélien durant les réunions du Conseil de sécurité du Golfe [ [« Shimon Peres s’est exprimé devant le Conseil de sécurité du Golfe, fin novembre», Réseau Voltaire, 3 décembre 2013.]].

Thierry Meyssan


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Source : « Qui est l’ennemi ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 août 2014, www.voltairenet.org/article184968.html