M’HAND KASMI, NOUS REVISITE!

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Fateh AGRANE
raina-dz.net
lundi, 30 mars 2015

M’Hand kasmi, nous revisite !

Il sera parmi nous dans son nouveau livre, « Le feu sacré de la nation», œuvre posthume parue aux éditions «Synergie» en ce mois de mars 2015

à la librairie « FATEH KITAB »

Sise à la cité Zerhouni Mokhtar Les Bannaniers ,Mohamadia ALGER,

le Samedi 11 Avril 2015 à partir de 14 H

et comme il avait épousé l’azur de son éternelle Algérie depuis le 21 Aout 2013, cet azur très possessif n’a pas voulu le lâcher et a chargé ses frères, camarades, et amis d’enlacer son nouveau né à titre posthume et de vous le présenter

Pour cela, une vente dédicace sera organisée, Ce jour la, venez nombreux !

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C’est un livre volumineux et très riche, retraçant son parcours d’enfant de cette Algérie meurtrie mais victorieuse de la nuit coloniale, cet enfant qui a vu son frère chahid Mouloud abattu devant lui pour le délit : d’avoir aimé trop la liberté et l’indépendance de l’Algérie.

Depuis ,nous verrons alors et à travers les pages du livre, la résurrection de Mouloud en Mhand, il se multipliera dans la bonne scolarité et brillantes études, d’étudiant volontaire, de diplômé de l’E.N.A, de cadre de la nation, d’opposant politique clandestin du glorieux parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), d’écologiste, d’administrateur, d’homme de radio, d’homme de culture, de persécuté et de chômeur qu’il fut à un certain moment de sa vie, car ne voulant jamais plier, le poète et l’ami des humbles!

Nous verrons un homme qui a vécu au diapason de ses principes, ceux de la générosité, la modestie, le courage, le don de soi, la rectitude et la bonté faite homme!

Mhand nous revient en ce printemps, venez le voir, le lire, il nous à laissé un chemin d’hommes, un immense sourire, de belles lettres, et un parcours de battant!

Fateh Agrane


SOLIDARITÉ AVEC LE VENEZUELA – MILLE TAMBOURS CONTRE LES MÉDIAS – PHOTOS

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publié par Venezuela infos

le 30 mars 2015

Au Brésil un militant du Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre parmi des milliers à manifester leur solidarité avec la révolution bolivarienne face au décret Obama

Rarement un président états-unien a fait une telle unanimité contre lui.

Après l’UNASUR soit les douze gouvernements sud-américains,

la CELAC qui regroupe les 33 états d’Amérique Latine et des Caraïbes,

l’ALBA,

PetroCaribe,

les 134 pays membres du G-77

+ la Chine…
bref, tout le sud de la planète a rejeté le décret Obama parce qu’” il viole le droit international, la souveraineté et l’indépendance politique du Venezuela”.

v_1_unnamed.jpgEn Équateur, le président Correa s’est joint á la campagne

v_nicg.jpgSignataires de l’appel au Nicaragua

Partout dans le monde, des mouvements sociaux soutiennent cet appel qui, au Venezuela, a déjà recueilli 5 millions de signatures.

On peut le signer ici : http://bit.ly/1OyOoNz

Parallèlement à cette mobilisation nationale, il semble que le travail de fond entrepris par le gouvernement Maduro pour contrer la guerre économique commence à porter ses fruits. Une étude de la firme privée Hinterlaces (réalisée du 14 au 18 mars sur base de 1200 interviews dans tout le pays) et portant sur le moral de la population montre que 65 % se disent “optimistes”, soit quatre points de plus qu’en janvier 2015. 34 % se disent “pessimistes” contre 38% en janvier.

On fêtait le 24 mars le 161ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage décidée par le président José Gregorio Monagas dans la foulée des décrets de Simon Bolivar. Une politique qui valut à ce dernier d’être traité par les journaux des grands planteurs esclavagistes du sud des États-Unis et des oligarchies latino-américaines de “César assoiffé de pouvoir”.

Aujourd’hui, c’est en organisant

une “marche des mille tambours”

que le mouvement afrodescendant a exprimé son rejet des campagnes médiatiques et du décret du Président Obama déclarant le Venezuela “menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité et la politique extérieure des États-Unis”. David Abello, du Conseil pour le Développement de la Communauté Afrodescendante, a déclaré: “En cette heure de l’Histoire, alors que nous sommes libres, nous ne permettrons pas qu’une quelconque ingérence cherche à nous recoloniser”.

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Avec CiudadCCS et AVN / Photos: AVN (Juan Carlos La Cruz)

http://albaciudad.org/wp/index.php/2015/03/con-cientos-de-tambores-el-pueblo-afrodescendiente-rechazo-la-injerencia-fotos/

URL de cet article : http://wp.me/p2ahp2-1P3


CAMPAGNE INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ AVEC LE VENEZUELA
le 24 mars 2015

Le Grand Soir

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Suite à la signature par le président des Etats-Unis d’un décret exécutif déclarant «l’urgence nationale» pour faire face à la situation au Venezuela qui constituerait «une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis», le gouvernement vénézuélien a lancé un appel à la solidarité internationale afin qu’elle se joigne à la campagne.

L’objectif de cette campagne est de rappeler au gouvernement des Etats-Unis que non seulement les gouvernements de la région ont dénoncé cette ingérence (voir le communiqué officiel de du 14 mars l’UNASUR : ESP – FR) mais aussi que partout dans le monde les peuples, militants progressistes, collectifs, partis, syndicats, associations, etc. soutiennent le Venezuela contre cette escalade qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de déstabilisation permanente.

Le Venezuela a reçu des manifestations de solidarité de citoyens et de personnalités provenant des quatre coins du monde…

L’objectif est de réunir 10 millions de signatures avant le 9 avril prochain, veille du Sommet des Amériques qui se tiendra au Panama et auquel participera M. Barack Obama.

Pour participer à cette campagne, vous avez plusieurs possibilités :

1 – SIGNATURE DE LA PÉTITION A L’AMBASSADE DU VENEZUELA, A PARIS

Vous pourrez passer à l’ambassade pour signer la pétition à partir du mercredi 25 mars jusqu’au mardi 7 avril, de 10H à 12H et de 14H à 17H.

2 – SIGNATURE DE LA PÉTITION ET ENVOIE PAR COURRIER OU COURRIEL

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Vous trouverez ci-joint la pétition en document .PDF, que vous pouvez télécharger, signer et faire signer, puis nous faire parvenir à ce courriel [ presse1venezuela.fr [chez] gmail.com ] en la scannant ou bien par courrier postal à l’adresse suivante :

Ambassade de la République bolivarienne du Venezuela
PÉTITION CONTRE LE DÉCRET D’OBAMA
11 rue Copernic,
75116 Paris

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3 – PARTICIPATION A LA SOIRÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LE VENEZUELA, LE 01 AVRIL

Une soirée militante aura lieu à l’ambassade le 01 avril de 18H à 20H ; nous invitons les amis de la Révolution bolivarienne à se joindre à nous afin de signer la pétition lors de cette rencontre.

4 – PARTICIPATION A LA CAMPAGNE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

Envoyez-nous vos photos avec une pancarte reprenant un des logos de la campagne (voir pièces jointes), ou diffusez-les directement sur :

Twitter : @ObamaDerogaYa ou @EmbavenezParis
FaceBook : ObamaDerogaYA

sources: http://www.legrandsoir.info/campagne-internationale-de-solidarite-avec-le-venezuela.html


Con cientos de tambores, el pueblo afrodescendiente rechazó la injerencia (+Fotos)
25 marzo, 2015

alba_img_57731427230308.jpgProvenientes de varios rincones de la geografía nacional, y con motivo de cumplirse este martes 24 de marzo el 161º aniversario de la abolición de la esclavitud, hombres y mujeres de descendencia afro se movilizaron en la Marcha de los Mil Tambores para manifestar su repudio al decreto injerencista firmado por el Presidente de Estados Unidos, Barack Obama, contra Venezuela. Con banderas tricolor en mano y algunos vestidos de indumentaria originaria fueron llegando los hombres y mujeres afrodescendientes, quienes se congregaron en la plaza Morelos de la ciudad capital y, al ritmo de los tambores de su África ancestral, bailaron, cantaron y celebraron un año más de su declaración como hombres y mujeres libres de las cadenas opresoras.

Texto: CiudadCCS y AVN / Fotos: AVN (Juan Carlos La Cruz)

Por ser individuos en tierra libre se pronunciaron frente a las pretensiones del imperialismo norteamericano de atacar la soberanía nacional.

Francisco Tovar, representante de la red de afodescendientes, resaltó las reivindicaciones de los derechos de los afro desde el inicio de la Revolución Bolivariana, con la creación de políticas inclusivas para esta comunidad, antes discriminada.

Sobre los ataques contra la soberanía nacional, por parte del Gobierno estadounidense, Tovar resaltó: “Es un cinismo esta acción injerencista, ya que dentro de sus fronteras están siendo vulneradas las comunidades más vapuleadas de la historia”, esto en relación con la violación de los derechos de las comunidades afrodescendientes que habitan en Estados Unidos.

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En este sentido, Albina Villarroel, oriunda del estado Sucre, comentó: “Allá en Estados Unidos matan a nuestros afro como si no tuvieran ningún significado en el mundo” y ante ello hizo un llamado al Presidente estadounidense: “Basta de la discriminación racial, Obama, porque tú vienes de ahí, esta es tu raza”.

Desde que los afrovenezolanos fueron liberados de la esclavitud impuesta por el imperio español, este pueblo se ha caracterizado por la lucha por su autodeterminación, por ser reivindicador de sus derechos y constructor de un mundo libre de cadenas opresoras.

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Al respecto, David Abello, del consejo para el desarrollo de la comunidad afrodescendiente, señaló: “En este momento de la historia, cuando ya somos libres, no vamos a permitir que ninguna acción injerencista pretenda nuevamente colonizarnos”. Por este motivo, exhortó a la ciudadanía a manifestar su rechazo ante esta embestida del Gobierno de Washington, mediante la firma de petición a derogar el decreto imperial, emitida por parte del presidente de la República, Nicolás Maduro.

“El llamado es a todos los que sentimos esta Patria a que nos manifestemos. Hoy es sólo un decreto, pero después vienen cosas peores”, expresó.

Ya cerca del mediodía de este martes, el grupo partió en su caminata hasta la Plaza Bolívar de Caracas, donde los esperaba una tribuna antiimperialista y anti-racista, para estampar sus firmas en rechazo a la injerencia del Gobierno estadounidense y clamar contra los nuevos colonialismos que pretenden apoderarse del mundo.

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FORUM SOCIAL MONDIAL DE TUNIS – 24-28 MARS 2015

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Avec les anti-gaz de schiste au Forum social mondial – QUAND LE SOUFFLE D’IN SALAH ENFLAMME TUNISpar Mustapha Benfodil – El Watan – le 29 mars 2015;


PLUS DE 1.500 PARTICIPANTS ALGÉRIENS AU FORUM SOCIAL DE TUNIS POUR REPRÉSENTER « DEUX SOCIÉTÉS CIVILES » par Nejma Rondeleux – HuffPost Algérie;


[ FORUM SOCIAL MONDIAL – TUN ISORGANISATEURS ET ASSOCIATIONS AUTONOMES ALGÉRIENNES DÉNONCENT LES AGISSEMENTS
DE GROUPES DE PERTURBATEURS ISSUS DE LA DÉLÉGATION OFFICIELLE ALGÉRIENNE
El Watan – le 29 mars 2015.->#3]


Tunisie: PORTRAIT DU SYNDICALISTE ADNENE HAJI, futur député « Le lion des mines » par Aymen Gharbi – HuffPost Maghreb – le 31 octobre 2014;


Tunisie – FILM: يلعن بو الفسفاط«Maudit soit le phosphate»Film documentaire écrit et dirigé par Sami Tlili – Production: Nomadis Images et Cinetelefims – 2012;


FSM-FORUM SOCIAL MONDIAL DE TUNIS – Parmi les activités et débats à signaler: transform ! Activités au FSM à Tunis du 24 au 28 mars – Espace Nomad;


Avec les anti-gaz de schiste au Forum social mondial

QUAND LE SOUFFLE D’IN SALAH ENFLAMME TUNIS

par Mustapha Benfodil

El Watan

le 29 mars 2015;

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La participation algérienne au Forum social mondial 2015 à Tunis a suscité un débat houleux sur la question ô combien sensible du gaz de schiste que l’Algérie n’a pas, jusque-là, pu organiser

Il faut être un peu kamikaze ou masochiste pour venir chanter les vertus de l’exploitation du gaz de schiste en plein Forum social mondial dont on sait l’attachement viscéral aux questions environnementales et aux énergies non-polluantes.

Et pourtant, la délégation «officielle» algérienne l’a fait ! La coalition UGTA-Associations a, en effet, organisé ce jeudi une thématique sur les «bienfaits» du gaz de schiste. La petite salle de TD de la faculté des sciences de Tunis qui a accueilli cet atelier a été vite débordée, le sujet ayant drainé du monde, et pas que «tawaâna», en raison, précisément, de son total décalage en regard de la «ligne éditoriale» du Forum. «Quelle drôle d’idée de venir au Forum social pour défendre le gaz de schiste !» lâche un activiste «gaouri».

L’expert en énergies renouvelables, Mahmah Bouziane, chargé de prêcher la bonne parole et faire la promotion de l’hydrocarbure non-conventionnel le plus décrié au Forum, a dû vivre un grand moment de solitude. En tout cas, la salle ne lui était guère acquise, tant s’en faut. Tout débuta dans le calme en cette matinée grise et pluvieuse, l’expert s’appliquant à expliquer doctement, laptop en main, que le gaz de schiste n’était pas si méchant que cela, et qu’en gros c’était la seule alternative «pour assurer une transition énergétique durable et aller vers une énergie à zéro carbone».

M. Mahmah, chercheur au Centre de développement des énergies renouvelables et conseiller auprès du ministère de la Jeunesse, s’est employé à démonter «les informations erronées véhiculées sur le Net» comme il dit, à propos du gaz de schiste. L’expert estime que le sens profond du développement durable «c’est toute démarche de renforcement des capacités» d’une nation. «Même dans notre culture musulmane, l’islam préconise la zakat et non pas la thésaurisation et incite à l’exploitation de l’existant.

Tout ce qui est sous le sol doit être exploité.» Le gaz de schiste serait ainsi une gigantesque nappe d’argent endormie dans ces coffres-forts naturels que sont les roches fossiles et qu’il faut faire «capitalistiquement» travailler au nom de la croissance.

Un potentiel de quelque 19 800 milliards de m3 selon l’orateur, faisant de l’Algérie la troisième réserve mondiale de gaz de schiste. «Mais il faut une évaluation critique des puits», fait-il remarquer. Chiffres à l’appui, l’expert minimise l’impact de la fracturation hydraulique sur les réserves hydriques.

«Entre 2000 et 2014, la quantité d’eau utilisée à travers le monde pour la fracturation varie entre 3700 et 20 000 m3 par puits. C’est ça la réalité», insiste-t-il. «Cela n’a rien à voir avec les 15 millions de m3 avancés par certains». Il ajoute que les réserves d’eau de la nappe albienne en Algérie sont de l’ordre de 60 000 milliards de m3. «Si nous voulons forer 100 000 puits sur 50 ans, à raison de 20 000 m3 par puits, on consommera à peine 0,04% à 0,86% de cette nappe», soutient-il, sûr de ses chiffres. «Je suis moi-même un militant de l’environnement», rassure le spécialiste en soulignant qu’il y a «un manque d’informations fiables sur l’exploitation du gaz de schiste».

Citant les expériences américaines et canadiennes comme des «références mondiales», il reconnaît cependant que «l’expérience américaine comporte des défaillances liées à la culture du libéralisme». «Elle n’est pas transportable, car elle est intimement liée à une atmosphère économique et culturelle proprement américaine». Bouziane Mahmah se dit nettement plus favorable à l’expérience russe. «Les Russes utilisent la fracturation à l’hélium», a-t-il avancé en concédant que «la fracturation hydraulique n’est pas la bonne solution. Il est plus indiqué de recourir à l’hélium». «C’est un gaz rare et cher !» objecte notre activiste français.

«Cher par rapport à quoi ? Moi je parle du cas algérien !» rétorque M. Mahmah. «Pour nous, il n’est pas cher. L’Algérie est le 3e pays producteur d’hélium avec 40 millions de m3/an qui lui rapportent 39 milliards de dollars d’exportation.» Et de marteler : «Pourquoi tout est permis pour les Européens et pas pour les pays de la région MENA, pour les pays arabes, maghrébins, africains ?» s’énerve-t-il. L’orateur termine son exposé en plaidant pour la fracturation à l’hélium «afin d’exploiter cette richesse dans l’intérêt de ma région, mais aussi dans l’intérêt de l’humanité».

Certains pouffent en entendant cela. Et l’expert de s’expliquer : «Oui, dans l’intérêt de l’humanité ! Je vous défie de me proposer une autre approche que le gaz de schiste pour aller vers un carburant à zéro pollution. Vous, votre approche est à zéro croissance !» Le défi est lancé. Et le débat fut extrêmement tendu, chaud comme le vent passionné d’In Salah. Incarné par Kacem, fougueux militant anti-gaz de schiste du bassin d’Ahnet, l’un des tout premiers à avoir sonné la mobilisation dans la région.

«Vous n’êtes pas à l’ENTV !»

«Nous avons commencé à nous mobiliser le 3 juin 2014», détaille-t-il. «On a dépassé le stade des discussions sur l’utilité ou non du gaz de schiste. Nous nous sommes clairement prononcés sur cette question et nous sommes prêts à rester sous les tentes jusqu’à l’été s’il le faut !» Kacem a une pensée pour les femmes de In Salah. «Je salue la résistance de nos femmes. Les femmes courageuses de In Salah.

Elles ont résisté avec cœur et elles continuent. Et nous sommes prêts à affronter les compagnies internationales, quitte à camper devant les puits !» La salle crie d’une seule voix : «Rafidhoune ! Rafidhoune ! El Ghaz assakhri rafidhoune !» (Nous refusons le gaz de schiste).

Entre-temps, les activistes algériens avaient sorti leurs pancartes, gravées de slogans anti-gaz de schiste. Tahar Belabès, du mouvement des chômeurs de Ouargla, a du mal à contenir sa colère. «Non au gaz de schiste !» s’égosille-t-il, le visage cramoisi. Kacem poursuit : «On est sortis dans la rue car le pouvoir a refusé le débat.

On nous a fermé les salles.» Puis il lâche : «El kerche chebaâna wel karama mouhana. Yenâal bou el pétrole !» (Le ventre est plein et la dignité écrasée. Maudit soit le pétrole !) La salle s’écrie : «Nous sommes tous In Salah !» Les contre-expertises citoyennes se succédèrent durant toute la matinée, chacun s’évertuant à apporter, avec force arguments techniques, la contradiction à l’expert «officiel». Ayad Yougourthen, farouche opposant au gaz de schiste, contre-attaque : «Apparemment, vous prenez cette assemblée pour des ignorants», lance-t-il. «Le gaz de schiste est un désastre environnemental, sanitaire et humanitaire.

Et économiquement, il est très coûteux», résume-t-il. «Aux Etats-Unis et au Canada, il est extrait à 80, 86 dollars et n’est rentable qu’à partir de 90 dollars. Quel est le prix du pétrole aujourd’hui ?» Mohamed Benatia, du mouvement anti-gaz de schiste marocain, prend le relais : «C’est un danger pour notre santé ! En Pennsylvanie, 30% des bébés présentent des malformations génétiques.

On va tuer vos bébés, on va tuer votre avenir !» Pour lui, «la fracturation hydraulique est une technologie terroriste. Il faut lui appliquer la loi antiterroriste !» Fateh Titouche, de l’association Action Citoyenne pour l’Algérie, en remet une couche : «Le gaz de schiste a été imposé par le pouvoir algérien.

Mais sachez qu’ici vous n’êtes pas à l’ENTV ! Vous êtes au Forum social mondial. Quand vous dites ‘‘Fakhamatouhou’’, vous êtes un bon expert, sinon vous êtes banni !» Fateh pointe la gouvernance méprisante de «l’oligarchie politico-pétrolière» dans cette affaire : «Comment pouvez-vous rester sur la même position après trois mois de souffrances à In Salah ? Là-bas, ils ont fait du porte-à-porte pour expliquer les dangers du gaz de schiste, tandis que vous vous n’avez fait aucun effort pour expliquer votre démarche. Vous continuez à gérer nos ressources dans l’opacité la plus totale, sauf que cette fois-ci c’est loin d’être gagné !»

Mustapha Benfodil

Sources El Watan
http://www.elwatan.com/une/quand-le-souffle-d-in-salah-enflamme-tunis-28-03-2015-290960_108.php

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FORUM SOCIAL MONDIAL DE TUNIS

LES ORGANISATEURS

ET LES ASSOCIATIONS AUTONOMES ALGÉRIENNES

DÉNONCENT LES AGISSEMENTS

DE GROUPES DE PERTURBATEURS ISSUS DE LA DÉLÉGATION OFFICIELLE ALGÉRIENNE

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El Watan, le 29.mars 2015

Tbahdila !» «Ils nous foutent la honte !» fulmine un militant associatif participant au Forum social mondial (FSM). Des mots d’exaspération que l’on n’a eu de cesse d’entendre depuis notre arrivée à Tunis, agrémentés d’un chapelet de récriminations.

Celles-ci visent la délégation «officielle» algérienne, forte de 1200 membres issus de quelque 650 associations et qui, malheureusement, s’est davantage illustrée par ses écarts de conduite que par sa participation active aux débats qui émaillent le forum. Se baladant, pour la plupart, en casquette floquée du drapeau national, ils se signalent le plus souvent aux cris de «One two three, viva l’Algérie», le drapeau bien mis en évidence.

Et à force de le scander à tout-va, notre slogan fétiche a fini par perdre de sa saveur. Davantage encore lorsqu’il est associé à des comportements indélicats. Dès l’ouverture du forum, lors de l’assemblée générale des femmes, un groupe issu de cette délégation avait perturbé les travaux, une attitude qui reviendra dans nombre d’ateliers, débats et conférences au nom de la défense de la cause sahraouie.

Écarts de conduite

Alors, certes, les membres de la délégation marocaine ne sont pas tous des enfants de chœur, mais le fait est là : la délégation algérienne fait parler d’elle, et en mal. Plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux, donnant à voir des gestes aux antipodes de la posture éthique et politique d’un rassemblement altermondialiste.

«Ils ne font que traîner et danser du matin au soir», lâche un activiste antigaz de schiste en pointant un sérieux problème de «casting» dans le choix des participants, surtout quand on connaît la teneur des débats ici, tous plus pointus les uns que les autres. Une militante féministe bien de chez nous regrette, pour sa part, «l’abus de folklore» dont font preuve les «nôtres».

D’ailleurs, l’un des rares domaines où nos compatriotes se seront montrés à leur avantage, à en juger par la curiosité qu’ils suscitent, c’est quand une troupe folklorique aux couleurs nationales a gratifié le public d’une danse aux sons du karkabou. Sauf que, pour une délégation de 1200 personnes, l’une des plus importantes du forum, force est de convenir que c’est assez maigre comme contribution.

Les attitudes survoltées de la délégation algérienne, qui ont été confondues vidéos à l’appui, ont obligé les organisateurs à les rappeler sévèrement à l’ordre dans un point de presse improvisé vendredi à l’hôtel Africa. Le scandale a poussé les associations et collectifs algériens autonomes à se fendre d’un communiqué (dont El Watan a obtenu une copie) pour dénoncer ces mêmes agissements et se démarquer de la délégation officielle.

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À noter que pas moins de 17 associations ont signé ce texte, dont RAJ, la LADDH, Tharwa Fadhma N’soumer, Agir pour la démocratie en Algérie, Agora, le Groupe antigaz de schiste d’Oran (GASO), Femmes plurielles, Coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), Action citoyenne pour l’Algérie (ACA), Comité populaire contre le gaz de schiste en Algérie ou encore le Mouvement culturel amazigh des Aurès.

Table ronde émaillée d’incidents

«De très graves incidents ont marqué la table ronde ‘‘Résolution des conflits pour l’unité du Maghreb’’, qui s’est tenue jeudi dernier, au second jour du Forum social mondial 2015 de Tunis», rapportent les auteurs du communiqué. Des éléments, en force, se réclamant de la «société civile» algérienne, ont eu un comportement violent à l’égard d’intervenants et de participants, empêchant le débat de s’instaurer. A la fin de la table ronde, un membre du comité d’organisation a été violenté et un participant a été agressé physiquement.

Ces éléments, constitués en véritable commando, affublés de drapeaux et de casquettes aux couleurs algériennes, ont entravé en permanence le débat.

Il est fait état, aussi, d’«agissements et d’agressions par ces mêmes éléments lors d’autres rencontres et même contre des stands d’associations algériennes», relève le communiqué.

«Ce comportement est contraire à la charte des Forums sociaux mondiaux et à leur esprit, caractérisé par la liberté d’expression et le refus de la violence et des discours haineux. Ces éléments ne représentent en aucun cas la société civile algérienne et donnent une image détestable de notre pays», déplorent ces associations. «Ces agissements sont d’autant plus condamnables que nous avons constaté une participation importante et remarquable de collectifs algériens à ce Forum social mondial», regrettent-elles encore.

Par cette position, les auteurs du communiqué ont tenu à condamner «fermement les responsables de ces agissements, dignes des pratiques de ‘‘baltagias’’» tout en se désolant que ces attitudes «viennent entacher une participation algérienne forte et inédite».
Enfin, ces représentants de la société civile s’engagent à poursuivre leur combat «pour que, en Algérie même, ce genre de rencontres, de débats contradictoires, d’espaces d’expression libre, de société civile indépendante et autonome ne soient plus empêchés par les autorités algériennes».

Selon certaines indiscrétions, l’affaire aurait pris des proportions telles que les hautes autorités tunisiennes en auraient été saisies, et une plainte aurait même été déposée contre les auteurs de ces violences.

Mustapha Benfodil

Sources El Watan du 29 mars 2015

http://www.elwatan.com/actualite/haro-sur-la-delegation-officielle-29-03-2015-291025_109.php

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PLUS DE 1.500 PARTICIPANTS ALGÉRIENS

AU FORUM SOCIAL DE TUNIS

POUR REPRÉSENTER « DEUX SOCIÉTÉS CIVILES »

par Nejma Rondeleux – HuffPost Algérie

le 27 mars 2015

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Le virus altermondialiste a-t-il massivement touché les Algérien(ne)s? C’est la question que l’on peut se poser, avec un brin d’ironie, au vu de la forte augmentation du nombre des participants et associations d’Algérie au Forum social mondial (FSM) 2015 qui se déroule à Tunis du 24 au 28 mars.

L’écart entre la participation au FSM 2013 et celle de cette année est spectaculaire. Il y a deux ans, et au prix parfois d’un véritable parcours du combattant, deux petites centaines d’Algériens seulement s’étaient rendus au rendez-vous altermondialiste à Tunis. Au FSM 2015, la présence algérienne s’élève à quelque 1.500 participant(e)s, ce qui représente sept fois plus de convertis « à un autre monde possible ».

Une chose est certaine – et cela fait une des curiosités politiques de ce Forum social mondial – la délégation « DZ » est l’une des plus importantes de cette 13e édition.

LIRE AUSSI: Du 24 au 28 mars 2015, le Forum Social Mondial débarque à Tunis

Double visage

Mais qui sont tous ces altermondialistes? Il y a bien entendu, les habitués des FMS, les oppositionnels, type Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), SOS Disparus, etc., qui considèrent leur présence comme naturelle. Mais pour ce FSM 2015, il y a aussi les “nouveaux ”, les organisations et associations pro-pouvoir, qui ont décidé d’un déplacement en nombre.

« La participation algérienne se scinde en deux blocs » constate l’envoyé spécial d’El Watan au FSM, Mustapha Benfodil. D’un côté « les associations, collectifs, ONG, s’inscrivant dans le champ de l’opposition » et de l’autre « ce que d’aucuns qualifient de « société civile officielle », identifiable, pour certains, par leur casquette à l’effigie de Bouteflika ».

Mosaïque

Environ 650 associations ont ainsi été dépêchées à Tunis parmi lesquelles l’UGTA, des organisations étudiantes, le réseau Nada pour la défense des droits de l’enfant ou encore l’Association nationale des échanges entre jeunes (ANEJ).

« C’est une mosaïque, et c’est une première », a réagi Ali Sahel, coordinateur de la délégation et président de l’ANEJ, interrogé par l’envoyé spécial d’El Watan à Tunis, Mustapha Benfodil.

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« Nous avons plusieurs associations du sud du pays », a-t-il poursuivi. « J’ai même ramené quelques militants du PT. Nous sommes tous Algériens et on est pour la diversité ».

Une diversité telle que l’ANEJ qui œuvre, hors FSM, à la promotion des activités des jeunes en Algérie animera à Tunis des conférences sur le « Droit des Peuples à l’autodétermination (cas du peuple Sahraoui) », « les Ingérences et droit à la souveraineté nationale » ou la « défense du gaz de schiste ».

« Contrairement en 2013 où les autorités algériennes avaient choisi le scénario de la répression en bloquant un bus de militants à la frontière algéro-tunisienne, cette année le pouvoir a décidé d’occuper l’espace en envoyant des participants en masse », analyse le directeur de Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi.

LIRE AUSSI: Comment l’Algérie peut aider sa voisine tunisienne?

Disparité

La présence de toutes ces associations aidées et soutenues par l’Etat irrite leurs compatriotes indépendantes et souvent véhémentes à l’égard du pouvoir.

« Le pouvoir a créé une société civile parallèle, à la merci de l’administration, et qui soutient le programme présidentiel. Ils ont tous les privilèges, comme en témoignent ceux qu’on voit ici, dans ce Forum, alors qu’ils n’ont absolument rien à voir avec l’esprit de ce Forum », a ainsi confié Fouad Ouicher, secrétaire général du RAJ à El Watan.

La disparité des moyens est aussi pointée du doigt par les participants dans « l’opposition » à l’image de Chafaâ Bouaiche, député du FFS, qui a dénoncé sur Facebook, l’opulence de la caravane officielle.

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Le pouvoir algérien a envoyé 1300 participants au Forum Social Mondial qui se tient à Tunis. En plus des frais de…

Publiée par Chafaâ Bouaiche sur Mercredi 25 mars 2015

Le pouvoir algérien a envoyé 1300 participants au Forum Social Mondial qui se tient à Tunis. En plus des frais de mission, une prise en charge est assurée aux participants: transport, restaurant et hébergement à l’hôtel Palace. Avec tout ce beau monde, les participants officiels algériens n’arrivent pas encore à ouvrir un stand spécial Algérie. Pourtant, selon ma source, l’Etat a loué 4 stands à 20.000 euros !

Chafaâ Bouaïche, le 25 mars 2015

Alternative

Chez les habitués, en revanche, comme à chaque fois “on s’est débrouillé avec les moyens du bord ”, déclare au Huffington Post Algérie, Madjid Serrah, membre de l’Observatoire des droits de l’homme de Tizi Ouzou présent à Tunis.

“Nous avons organisé notre déplacement en Tunisie, avec nos propres moyens, en s’associant avec un collectif d’associations pour le transport en bus et le logement en résidence universitaire ”.

Quant aux actions initiées par ces associations au FSM, elles suivent les traditionnelles activités militantes menées en Algérie. L’Observatoire des droits de l’homme de Tizi Ouzou tente ainsi de mobiliser les participants et les différentes associations présentes au Forum sur les deux cas des prisonniers d’opinion en Algérie, explique Madjid Serrah, à savoir le journaliste Abdessami Abdelhai en prison provisoire depuis mars 2014 et le net citoyen Youcef ould dada condamné à deux ans de prison ferme assorti d’une amende pour avoir publié une vidéo montrant des policiers en train de voler un magasin à Ghardaïa.

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LIRE AUSSI: Laghouat: les militants condamnés à 6 mois de prison ferme et 6 mois avec sursis

Le RAJ a, de son côté, organisé plusieurs conférences sur des thèmes qui lui sont chers tels que “le mouvement anti gaz de schiste ”, « Les défis et enjeux des organisations de la société civile algérienne dans le contexte national et régional », “La place et le rôle de la jeunesse et des mouvements sociaux dans le changement démocratique”, etc.

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LIRE AUSSI: En Algérie, le RAJ, on n’en guérit pas

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RAJ-Algerie a ajouté 15 nouvelles photos à l’album Activités du RAJ au Forum Social Mondial, Tunis-2015.
26 mars, 19:55 ·
Deuxième conférence sur : «La place et le rôle de la jeunesse et des mouvements sociaux dans le changement démocratique»
مكانة و دور الشباب والحركات الاجتماعية في التغيير الديمقراطي
Tunis : Université Elmanar, jeudi 26 mars 2015 du 11h30-14h
Animée par:
• Mme Fatma Boufnik: Enseignante à l’université d’Oran et membre de l’association FARD
• Mr Tahar Belabas : Représentant du mouvement des chômeurs en Algérie
• Mr Adel Chetti : Représentant du mouvement anti gaz de schiste en Algérie
• Mr Abdelouhab Fersaoui : Président du RAJ

Deuxième conférence sur : «La place et le rôle de la jeunesse et des mouvements sociaux dans le changement…

Publiée par RAJ-Algerie sur Jeudi 26 mars 2015

LIRE AUSSI: En Algérie, le RAJ, on n’en guérit pas

Pour lire l’article en entier, cliquer ici (…)

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Dans les liens cités dans l’article:

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Tunisie: PORTRAIT DU SYNDICALISTE ADNENE HAJI, futur député

« Le lion des mines », c’est ainsi que Adnène Hajji est désigné par les médias, en référence à son parcours militant historique dans le bassin minier. Aux législatives, le syndicaliste a brigué un siège pour sa liste indépendante, tandis que deux partis (Ennahdha et Nida Tounes) se partageront 154 sièges.

Dans cette conjoncture, retour sur son passé, riche en péripéties, avec le bassin minier, avec Ennahdha et avec Nida Tounes .

5 janvier 2008: de jeunes chômeurs occupent le siège régional de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à Redeyef. Les résultats du concours d’embauche de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) avaient été mis en doute.

Des dirigeants de l’UGTT sont accusés de complicité avec le système clientéliste de Ben Ali. Le mouvement s’amplifie rapidement et les grèves se multiplient.

Le combat au bassin minier

Adnène Hajji, à l’époque instituteur et syndicaliste de l’enseignement primaire à Redeyef, entre alors en scène.

« Avant 2008, il était actif et connu au sein de l’UGTT mais il n’était pas connu dans toute la région. Il ne sortait pas du lot. Mais pendant et après les événements, il y a eu une unanimité pour le soutenir dans la région », témoigne Lakhdhar Souid, journaliste à Gafsa, au HuffPost Maghreb.

Avec son passé d’opposant et de militant syndicaliste depuis les années 70, il est vite devenu un intermédiaire crédible entre les contestataires et l’Etat à Redeyef. Il se positionne contre la direction générale de l’UGTT et la dure répression policière qui s’abat sur les manifestants.

C’est ainsi qu’il devient rapidement une figure populaire et charismatique de cette révolte considérée par Larbi Chouikha et Eric Gobe, « par certaines de ses dimensions » comme « une anticipation du soulèvement populaire qui a conduit au départ du président Ben Ali ».

Ces événements qui se poursuivront pendant 6 mois, auront fait plusieurs morts, des dizaines de blessés et des centaines d’arrestations.

Le 7 avril 2008, la police procède à l’arrestation d’Adnène Hajji à Tunis. Il sera torturé, jugé et condamné à 8 ans de prison pour « organisation de manifestation interdite et appartenance à un groupe terroriste ».

Il purge sa peine pendant un an et demi, entre 2009 et 2010 dans les prisons de Kasserine et Mornaguia. Il sera ensuite libéré presque un an avant le déclenchement de la révolution, sous la pression d’organisations de la société civile.

« J’ai été traité comme un criminel, alors que j’ai défendu le droit au travail et la dignité des personnes. Mais en prison, on ne fait aucune différence. La violence est utilisée pour tout le monde », déclare-il en 2012 à Amnesty International.

« Les ennemis de la révolution »

Après la révolution et avec l’accès au pouvoir de la Troïka, les relations entre Hajji et le gouvernement ne s’apaisent pas.

Dans un discours du 8 mai 2012 à Redeyef, il déclare que les « ennemis de la révolution, de la nation et de Redeyef », ceux « qui disent qu’ils craignent Dieu » sont « des gens dépourvus d’humanité qui méritent d’être tués ».

Cette déclaration lui a valu l’ouverture d’une enquête par le ministère public pour « incitation au meurtre ». Certains crieront alors au complot.

Si certains jugent ses positions comme extrémistes, d’autres les considèrent avec indulgence:

« Il est un peu impulsif », déclare Lakhdhar Souid. « Mais c’est un tempérament qu’il faut comprendre. C’est le tempérament de toute une région ».

Hajji se défendra d’ailleurs dans un entretien publié sur le site Rue 89:

« Ennahdha a fait de moi sa cible. Ils ont commencé à m’attaquer à travers Facebook. Mais aujourd’hui, nous sommes avant tout dans un combat social. Or, qui aujourd’hui peut résoudre les conflits du bassin minier? C’est Ennahdha. Ce sont eux qui gouvernent ».

Hajji et Nida Tounes

« Il a perdu de sa popularité le jour où il s’est montré avec Beji Caïd Essebsi lorsqu’il a fait un meeting à Gafsa en avril 2013. A partir de ce moment, il a fait profil bas dans la région », juge Lakhdhar Souid.

En janvier 2013 l’homme affirmait clairement qu’il ne refusait pas totalement l’idée d’une alliance avec Nida Tounes.

« C’est négociable. Je ne dis pas que Nidaa Tounes est le nouveau Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) ; il y a parmi ses adhérents des militants que je respecte, qui ont toujours lutté contre le régime de Ben Ali. Je ne suis pas d’accord avec les gens qui attaquent Nidaa Tounes, ils ne font qu’aider Ennahdha à éliminer ses ennemis ».

Lorsqu’il s’est présenté aux élections législatives dans la circonscription de Gafsa sous la bannière de liste « Rad il Itibar », il a obtenu 5.238 voix: Malgré sa popularité, il est arrivé 4ième après Nida Tounes, Ennahdha et le Front populaire.

Adnène Hajji est à présent devenu méfiant envers le parti donné vainqueur:

« Nida Tounes nous a déçu car des militants de ce parti nous ont empêché de faire une réunion électorale à Metlaoui, sans que les dirigeant n’interviennent pour les calmer (…) Nida Tounes doit s’excuser », déclare-t-il sur Express FM.

Il a en outre déclaré que le Front populaire était la formation politique la plus proche de ses positions. « Je ne vais pas à l’Assemblée pour m’allier avec le gouvernement. Je le fais pour m’allier avec le peuple », a-t-il ajouté à propos d’une éventuelle alliance avec le parti de Béji Caïd Essebsi.

Six ans après les événements de Redeyef, la situation de la Compagnie de phosphate n’a pas changé. Aucun gouvernement n’a su trouver une solution aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux auxquels sont confrontés les habitants de la région.

« Je me suis porté candidat en réaction aux politiques de l’autruche adoptées par les gouvernements successifs concernant la région de Gafsa. Je poursuivrai mon combat pacifiquement mais j’utiliserai aussi toutes les autres formes de militantisme pour faire pression sur le prochain gouvernement », promet le futur député.

Aymen Gharbi

Sources Huffpost:: http://www.huffpostmaghreb.com/2014/10/31/portrait-adnene-hajji_n_6081318.html

LIRE AUSSI: Yalaan Bou l’phosphate! Maudit soit le phosphate!

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VOIR AUSSI: يلعن بو الفسفاط Maudit Soit le Phosphate – Bande-annonce officielle

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VOIR LE FILM:

يلعن بو الفسفاط

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https://www.youtube.com/watch?v=SYyCJ3Yr5U4->https://www.youtube.com/watch?v=SYyCJ3Yr5U4]

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Documentary Film written and directed by: Sami Tlili
Production: Nomadis Images and Cinetelefims/
Best Film from the Arab World , Abu Dhabi Film Festival 2012

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FSM-FORUM SOCIAL MONDIAL DE TUNIS

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Parmi les activités et débats à signaler
au Forum Social Mondial de Tunis

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transform! Activités au FSM à Tunis du 24 au 28 mars
transform! activities at the WSF in Tunis 24-28 March

Espace Nomad


Programme du 25 Mars 2015

15:00 -17:30

Tente transform!

Reconstruction productive en Europe, nouveau modèle de développement et nouveau paradigme coopératif Euro-méditerranéen

Productive reconstruction in Europe, new development model and a new Euro-Mediterranean cooperative paradigm

Speakers: Christian Pilichowski (transform!europe), Guylaine Laigle (FTM CGT), Stefano Maruca (FIOM CGIL, à confirmer) Boutayeb Bouchkhachakh (CDT, Maroc), la FGTME UGTT avec la participation de syndicalistes européens, syndicalistes du Maroc, de Tunisie, d’Afrique du Sud et de Corée du Sud., Espaces Marx, Nikos Poulantzas Institute

Anglais, arabe, français


Programme du 26 Mars 2015

Tente transform! Espace Nomad

Séminaire en 3 parties / Seminar in 3 parts:

Comment appréhender la question du pouvoir politique ? Gauche et mouvements sociaux internationaux à l’épreuve de la crise systémique du capitalisme : quelles faiblesses ? Quels points d’appuis ? Quel projet ?

How to deal with the issue of political power; the Left and international social movements coping with the systemic crisis of capitalism: weak points and leverage points, which is our project?

  • 1ère partie / 1st part: 8:30 – 11:00

    Etat des lieux dans le monde: entre flux et reflux / State of affairs in the world: between high and low tide

    Co-organisé: Institute Nikos Poulantzas, Fondation Rosa Luxemburg, Mémoire des Luttes, transform!Italia, Espaces Marx

    Speakers: Christophe Ventura (Mémoire des Luttes), Walter Baier (transform!europe), Anne Sabourin (PGE), Teivo Teivainen (University Helsinki), Dragan Nikcevic (Institute of Labour Studies Slovénie), Roberto Morea (transform!Italia), un membre de Podemos, un membre du Front Populaire Tunisien,Matyas Benyik(Attac Hongrie),Christos Giovanopoulos(Solidarity for all)

  • 2ème partie / 2nd part: 11:00-14:00

    Changer l´Europe avec la Grèce: la dernière chance?

    Changing Europe with Greece: Last chance?


    Co-organisé avec fondation Nikos Poulantzas, fondation Rosa Luxemburg, Mémoire des Luttes, transform!Italia, Espaces Marx,Solidarity for All
    Speakers: Bernard Cassen (Mémoire des Luttes), Walter Baier (transform!europe), Maité Mola (PGE), Dragan Nikcevic (Institute of Labour Studies Slovénie), Natassa Theodorakopoulou (Syriza), Raffaella Bolini (ARCI), un membre de Podemos, un membre du Front Populaire Tunisien, Solidarity for All ,Teppo Eskelinen (philosophe, Finlande)

    Anglais, arabe, français

  • 3ème partie / 3rd part: 15:00 – 17:00

    Quelle Méditerranée entre Europe et Afrique, quels défis géopolitiques, quelles constructions internationales, quelle alternative à la théorie «du choc de civilisation» ?

    Which Mediterranean between Europe and Africa ; which geopolitical challenges ; which international structures, which alternative interpretation to the theory of the « clash of civilisations »
    ?

    Co-organisé avec Institut Nikos Poulantzas, fondation Rosa Luxemburg, Mémoire des Luttes, transform!Italia, Espaces Marx

    Speakers: Maité Mola (PGE), Christine Mendelsohn (PCF), Dragan Nikcevic (Institute of Lobour Studies Slovénie), Eleonora Forenza (eurodéputée GUE/NGL), Xatzilamprou Vasilis(Deputy of Syriza), un membre de Podemos, un membre du Front Populaire Tunisien, Tonino Perna (SEM, sinistra euromediterraneen)

    Anglais, arabe, français


Programme du 26 Mars 2015

Amphi MIA MI

11 :30 – 14 :00

En quoi le féminisme est une force pour une société de réelle égalité dans tous les domaines et un rempart contre tous les extrémismes?

Why and how feminism is a force for real equality in all fields of society and a bulwark against all sorts of extremism?

Speakers: Solange Cidreira (FAE,feministe pour une autre Europe France), Nicoletta Pirotta(FAE,Italie), Naila Al Wardi CCS(Collectif citoyen de Sousse), Inger Johansen (European Left), marches mondiale des femmes (jeunes),Casa Africa

Anglais, arabe, français


Programme du 27 Mars 2015

SP 19

8:30 – 11:00:

Les voies de l´éco-socialisme

Paths of eco-socialism


Co-organisé avec Association pour l’Autogestion, Facultad Abierta (Argentina), workers control.net, transform!Italia, Espaces Marx, Nikos Poulantzas Institute, Action Aid India, Solidarity for All

Speakers: Teppo Eskelinen (Left Forum, Finland), Rikard Warlenius (Sweden), Andreas Malm (transformation écosocialiste), Mirek Prokes (Friends of the Nature, Czech Republic), Réseau écosocialiste

Anglais, arabe, français


Programme du 27 Mars 2015

Tente transform! Espace Nomad

  • 11:30 – 14:00:

    Assemblée Carrefour sur Communs, Coopératives et Entreprises autogérées

    Convergence Assembly on commons, cooperatives and self-managed enterprises


    Speakers: Chantal Delmas (Espaces Marx), Benoit Borrits (Association Autogestion), Richard Neuville (Association Autogestion), Andres Ruggeri (facultad Abierta), Roberto Morea (transform!Italia), Teivo Teivainen (University of Helsinki), Sandeep Chachra (Action Aid India), Mpekridaki Georgia(Solidarity for All), Elisabetta Cangelosi (chercheuse).

  • 15:00 – 17:30:

    Comment toutes les expériences de Communs et de reprises d’entreprises en autogestion peuvent aider à créer un projet alternatif au capitalisme? / How Commons and company takeovers by workers can help designing an alternative project to capitalism?

    Co-organisé avec association pour l’Autogestion, Facultad Abierta (Argentine), Workers Control.net, transform!Italia, Espaces Marx, Global Social Justice, Action Aid India, Nikos Poulantzas Institute, fondation Rosa Luxemburg

    Speakers: Chantal Delmas (Espaces Marx), Benoit Borrits (Association Autogestion), Richard Neuville (Association Autogestion), Andres Ruggeri (facultad Abierta), Roberto Musacchio (transform!Italia), Francine Mestrum (Global Social Justice), François Houtart (Forum des Alternatives), Teivo Teivainen (University of Helsinki), Sylvie Mayer (PCF), Birgit Daiber ,Chondros Georgios(Syriza)

    Anglais, arabe, français


Programme du 28 Mars 2015

Espace Nomad Tente transform!

8:30 – 11:00

Assemblée de Convergences sur Communs, Autogestion et Alternatives pour la création d’un réseau international / Convergence assembly: Commons, self-managment and alternatives for the construction of an international network


Séminaires co-organisés par transform!Europe

Seminars co-organised by transform!

Programme du 26 et 27 Mars 2015:


Amphi 3

11:30 – 14:00:

Forum Mondial Sciences et Démocratie

Sciences, technologies et crise climatique : éviter les « fausses solutions » (géo-ingénierie, gaz de schiste, agro-carburants…)

Science, technology and climate crisis : How to avoid « wrong solutions » (geo-engeneering, shale-gase, bio-fuel)? Modérateur: Fabien Piasecki (PhD, Fondation Sciences citoyennes)

Speakers: présentation du GIEC (Chantal Pacteau, SNCS-FSU), recherche industrielle (Christian Pilichowski, Espaces Marx), recherche publique sur le climat ? (SNESUP-FSU), limites de la technocratie (M. Reinsborough, Université de Belfast), fausses solutions pour lutter contre le changement climatique : géo-ingénierie (ETC Group) et gaz de schiste (les Amis de la Terre)


Atelier 1

11h30 – 14:00

SalleSE4A

quartier de l’ égalité et de la Dignité et des droits :

Liberté de circulation et d’installation: Changer de paradigme, changer d’imaginaire / Freedom of movement and establishment : changing the paradigm, changing the imaginary

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Atelier 2

8:30 – 11:00

salle TD9,

Espace quartier d’Outre- frontière:

Liberté de circulation et d’installation : actions, mobilisations, campagnes, convergences / Freedom of movement and establishment – actions, mobilisations, campaigns and convergences


transform! Italia

Vers une communauté méditerranéenne / Towards a Mediterranean community

Forum Italo Tunisino Per la Cittadinanza Mediterranea, Altramente, ARCI, CIME (Consiglio Italiano Movimento Europeo), FIOM, SEM (Sinistra euromediterranea), transform !Italia

Programme du 26 Mars 2015:

  • 11:00 – 14:00:

    Pour une citoyenneté méditerranéenne. Lutter contre les causes structurelles de l’appauvrissement

    For a Mediterranean citizenship. Fighting the structural causes of impoverishment


    Coordinateur: Roberto Musacchio (Altramente, Italia)

    Programme :

    La problématique de l’atelier, par Riccardo Petrella, Promoteur de l’Initiative Internationale (DIP, Dichiariamo Illegale la Povertà) est une société mondiale en miettes ; L’humanité en lutte contre elle-même.

    Intervention :

    Quelle(s) citoyenneté(s) face aux inégalités et aux exclusions croissantes ? par Gazi Gherairiri Giurista, tunisienne

    Quelle Méditerranée ? par Piero Bevilacqua (universitè Roma La Sapienza)

    Propositions pour la citoyenneté méditerranéenne par Anton Auer (Ecolnet), Filippo Miraglia (ARCI), une Tunisienne, un/une Marocain(ne), un/une Algérien(ne)

    Débat : Francesco Piobbichi (Mediterranean Hope, Lampedusa) ; Graziella Mascia (Altramente, Italia)

  • 11h30-14h :

    Learning with the South: Conversations on Global Pedagogies of Power and Transformation

    S. de Lecture 2

    Vasemmistofoorumi (Left Forum Finland)

  • 15:00 – 17:30 :

    Construire une communauté méditerranéenne. Partir de l’eau et de l’agriculture. Le projet OASI

    Building a Mediterranean community. Based on water and agriculture. The OASI project


    Coordinateur: Mimmo Rizzuti (Forum Italo Tunisino – SEM)

    Programme :

    Présentation de la problématique et du projet, par Riccardo Petrella (IERPE/DIP)

    Interventions: d’un et d’un agronome tunisien spécialisé dans le demain de l’eau Nourreddine Tarauni (Association Taisir Citoyennetè & developpement), économiste agraire tunisien ou Mahijoub Raouf Mohamed, agronome tunisien,
    Tonino Perna (president SEM, prof. Université Messina), Rosario Lembo (UBC), Leila Ghanem (rédactrice en chef de Bad EL Libano – SEM), Van Ermen (Belgio), Gianfranco Laccone (Ministero politiche Agricole e Alimentari, Italia),

    Conclusions: Vers la réalisation du projet. Les prochaines étapes par Riccardo Petrella


Programme du 27 Mars 2015:

11:30 – 14:00:

Vers une communauté méditerranéenne entre Europe-Asie-Afrique dans le cataclysme se déroulant dans les territoires de l´ancien Empire Ottoman autour de la Méditerranée

Towards a Mediterranean community between Europe, Asia and Africa in the cataclysme in the area of the former Ottoman empire around the Mediterranean basin

Coordinateur: Roberto Morea (transform!Italia)

Présentation de la problématique et du projet, par Pier Virgilio Dastoli (Président du Consiglio Italiano Movimento Europeo – CIME),

Que reste-t-il du Printemps arabe ? (Manoubia Ben Ghedahem, Université Cartagène, Tunis),

Qu’estce qui se passe et pourquoi dans les pays méditerranéens mais aussi au Sahel et dans la péninsule Arabique et au Moyen-Orient ? (rédactrice en chef de Bad EL Libano – SEM),

Signification et premières étapes institutionnelles d’une communauté méditerranéenne : la culture, la démocratie, les droits, la citoyenneté (Erik Van Ermen, Belgium), Labour Rights (Stefano Maruca – FIOM, Raffaella Bolini – ARCI),

Initiative Averroès un programme d’échange culturel méditerranéen et la formation: principal antidote à la radicalisation et aux affrontements entre civilisations et entre
religions
(Nedra Belkir, Forum Italo Tunisienne),

Le rôle stratégique de la Tunisie post révolution et de l’Italie dans cette
voie et processus (Parlementaires européens, italiens et tunisiens)


Premières interventions : Anna Maria Rivera (journalist, writer, Università Bari), ManoubiaBen Ghedahem (Université Cartagène, Tunis, Forum Italo Tunisienne), Tarek Chabouni


Vous pouvez dès à présent acheter notre Yearbook disponible en français, en anglais, en grec ou allemand

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To order our yearbook which is available in English, French, Greek, and German please refer to the transform web site :

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LE 3 AVRIL : UN THALASSA FASCINANT SUR LE LITTORAL ALGÉRIEN

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une belle émission annoncée pour

le 3 avril 2015

20h50

Fr3

HuffPost Algérie

le 20 mars 2015

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Thalassa : Béjaïa comme vous ne l’avez jamais vue !
https://www.youtube.com/watch?v=6-_zrFndWwg

Vous êtes algérien et fier de l’être? Thalassa, la célèbre émission de France 3 vous en donnera mille raisons de l’être un peu plus.

Algérie: la mer retrouvée , est le documentaire consacré aux 1600 kms de côtes algériennes. Produit par l’agence Capa et réalisé par Alexis Marant et Guillaume Pitron, ce documentaire de 110 minutes nous fait découvrir ce que ses concepteurs ont baptisé  » un géant méditerranéen ».

Un géant, précise-t-on, qui a longtemps tourné le dos à la mer et qui en refait la découverte aujourd’hui. Thalassa propose une exploration inédite.

D’Oran aux frontières tunisiennes, les paysages algériens offrent une variété fascinante. D’Oran jusqu’à Annaba, le voyageur traverse des reliefs lunaires, des forêts épaisses, des marais multicolores et des dunes à perte de vue.

Les images qui défilent au fil du temps coupent le souffle. De vrais paradis!

L’Algérie, nous-dit-on, redécouvre aujourd’hui son littoral, et Thalassa vous permettra de faire un voyage inédit tout au long des 1600 kilomètres de côtes.

Rendez-vous pris pour le vendredi 03 avril à 20:50 sur la troisième chaîne publique française.

LIRE AUSSI:


APPROCHES GÉOPOLITIQUES ET LE « GRAND MOYEN ORIENT » (GMO -AMÉRICAIN)

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LES FACTEURS GÉOPOLITIQUES QUI FONT PRESSION SUR L’ADMINISTRATION OBAMA – Motivé par une somme de facteurs géopolitiques: Washington opte pour une solution négociée avec Bachar Al Assadpar Abdelkrim GHEZALi – Reporters.dz – le 18 mars 2015;


LES CRITIQUES DE LAKHDAR BRAHIMI, ANCIEN REPRÉSENTANT DE L’ONU POUR LA SYRIEORIENT XXI – le 18 mars 2015;


DAECH, DIVINE SURPRISE DE L’EMPIREPaul-Eric Blanrue – repris sur le blog de Messaoud Benyoucef braniya-chiricahua – le 15 mars 2015;


LES FACTEURS GÉOPOLITIQUES QUI FONT PRESSION SUR L’ADMINISTRATION OBAMA

Motivé par une somme de facteurs géopolitiques:

Washington opte pour une solution négociée

avec Bachar Al Assad

par Abdelkrim GHEZALi

Reporters.dz

le 18 mars 2015

Est-ce l’âge de raison ou la raison de la conjoncture ? Après prèt de cinq ans de chaos programmé, Washington vient de se rendre compte que Daech est la vraie menace pour la stabilité et la sécurité du Moyen-Orient.

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John Kerry a ainsi admis que Washington devra négocier avec le président syrien, Bachar Al Assad, pour mettre fin au conflit qui est entré dimanche dernier dans sa cinquième année et qui a fait plus de 215 000 morts. «Au final, il faudra négocier. Nous avons toujours été pour les négociations dans le cadre du processus (de paix) de Genève I», a déclaré Kerry dans une interview diffusée sur la chaîne CBS dimanche dernier. Washington travaille à « relancer » les efforts visant à trouver une solution politique au conflit, a dit le chef de la diplomatie américaine.

Mais Marie Harf, une porte-parole du Département d’Etat, s’est empressée de préciser sur Twitter que John Kerry avait «réitéré la ligne que nous suivons depuis longtemps. Nous avons besoin d’un processus de négociations avec la participation du régime. Il n’a pas parlé de négociations directes avec Al Assad ». Kerry a affirmé qu’il n’entendait pas relâcher la pression sur le président syrien «pour bien lui faire comprendre que tout le monde est déterminé à trouver une issue politique».

Jusqu’ici pourtant, l’Administration Obama se montrait plus préoccupée par la lutte contre le groupe Etat islamique, qui contrôle des régions entières d’Irak et de Syrie. Elle appelait aussi de façon constante au départ d’Al Assad. Reste à s’entendre sur les modalités de négociations avec Damas.

Qu’est-ce qui explique cette volte-face américaine, alors que Daech est en perte de vitesse sur le terrain et que l’organisation terroriste se prépare même à évacuer Mossoul, alors que l’armée irakienne n’a pas commencé son offensive contre la ville kurde ?

Un virage important

Vraisemblablement, Washington prend en compte une somme de facteurs qui ne lui laissent pas le choix de changer son fusil d’épaule et d’opter pour une autre démarche.

D’ailleurs, si on fait attention à certains éléments qui caractérisent la politique américaine ces derniers temps, on peut en déduire que Washington est en train d’opérer un virage important par rapport aux options tracées par les faucons du cabinet G. W. Bush quand il était à la Maison-Blanche.

Lors de son investiture en 2008, puis dans son discours du Caire, Obama avait promis un monde meilleur et un rôle plus équilibré pour les Etats-Unis dans la gestion des conflits et des crises qui secouent l’humanité et différentes régions du monde.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’humanité n’a jamais connu une période aussi dramatique que sous le règne de Barak Obama. Parfois, ce dernier donnait même l’impression qu’il n’avait aucune prise sur la politique étrangère de son pays et sur le rôle des différentes agences de renseignement, de sécurité et d’espionnage.

L’Administration Obama n’a fait que poursuivre le plan du GMO (Grand Moyen-Orient) tracé et mis en œuvre par G. W. Bush après septembre 2001.

Les «printemps arabes» étaient la suite logique de l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak et de la mise au pas de l’Iran.

Si Washington n’a pas atteint tous ses objectifs, c’est en raison de son triomphalisme quand les faucons ultralibéraux puis l’Administration Obama ont cru que la Russie et la Chine étaient à leurs bottes.

L’arrivée au pouvoir des nationalistes russes a complètement modifié la donne, dès lors que l’Occident n’a pas cessé de harceler la Russie à ses frontières avec les tentatives des «révolutions colorées» et dernièrement avec la crise en Ukraine, qui avec la Syrie constituent pour la Russie des lignes rouges à ne pas franchir.

Pour mieux signifier sa détermination à ne pas se laisser faire, la Russie a clairement affiché son soutien au Venezuela, menacé d’embargo par Washington. Le soutien de tous les pays latino-américains au Venezuela semble avoir découragé les Etats-Unis.

Depuis quelques années, l’Administration Obama s’est engagée, dans le cadre des 5+1, dans des négociations sérieuses avec l’Iran afin d’aboutir à un accord sur le nucléaire iranien et sur la normalisation des relations occidentales et iraniennes.

Entre temps, l’Occident a testé la puissance militaire iranienne sur trois fronts : en Irak, au Liban et en Syrie, où l’Iran a démontré qu’il était loin d’être un enfant de chœur. Sur le plan politique, c’est essentiellement à travers l’alimentation du sentiment anti-chiite que l’Occident à tenter de mobiliser les sunnites pour isoler davantage l’Iran. La guerre civile en Syrie a été une occasion pour l’Occident pour mettre en œuvre cette stratégie confessionnelle, en soutenant les groupes armés sunnites, y compris Ennosra et Daech, contre le régime alaouite, allié de l’Iran et du Hezbollah libanais.

À l’image d’Al Qaïda de Ben Laden après la fin du «djihad» en Afghanistan, dans les années 1990, Daech s’est retourné contre ses maîtres et a commencé à menacer les pays du Golfe et par ricochet les intérêts occidentaux.

Colère et réactions à chaud

Les négociation avec l’Iran avancent dans le bon sens et pourraient aboutir à un accord ce mois de mars.

Ce progrès a nourri la colère d’Israël et de l’Arabie saoudite, qui sont en froid ou presque avec Washington, alors que la Russie et la Chine sont décidées à être un pôle stratégique contre l’hégémonie des Etats-Unis sur le devenir du monde.

C’est dans ce contexte de bouleversement des situations héritées de la chute du Mur de Berlin et de la fin de la guerre froide que les Etats-Unis semblent décidés à revoir leurs options géostratégiques, d’autant plus que le ralentissement de la croissance économique mondiale voile les perspectives géopolitiques telles que tracées au début du XXIe siècle.

La normalisation des relations avec l’Iran, le dialogue avec la Syrie, la nécessité de trouver une issue équitable au conflit israélo-palestinien et l’obligation d’accalmie en Libye et au Yémen, sont autant de signes révélateurs sur les intentions de Washington, qui, au final, doit réchauffer ses relations avec Moscou et calmer le front ukrainien.

La France et la Grande-Bretagne, alliés des Etats-Unis, n’ont pas d’autre choix que d’aller dans le même sens que Berlin a toujours souhaité.

La réaction à chaud de Paris révèle la cécité politique de l’Elysée et la faiblesse de la diplomatie française, qui continue à parler d’un «règlement politique négocié entre les différentes parties syriennes», mais Bachar Al Assad «ne peut s’inscrire dans un tel cadre». «La solution» au conflit syrien, « c’est une transition politique qui doit préserver les institutions du régime, pas Bachar Al Assad », a renchéri Laurent Fabius à l’issue d’une réunion à Bruxelles.
« Toute autre solution qui remettrait en selle Bachar Al Assad serait un cadeau absolument scandaleux, gigantesque aux terroristes de Daesh », selon le ministre des Affaires étrangères.

La France est aveuglée par son arrogance au point de nier l’évidence d’une réalité sociopolitique et historique qu’imposent la réalité syrienne et les rapports de force politique, militaire et géostratégique.

Sources: http://www.reporters.dz/motive-par-une-somme-de-facteurs-geopolitiques-washington-opte-pour-une-solution-negociee-avec-bachar-al-assad/45760

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En Syrie, « nous nous sommes trompés »

LES CRITIQUES DE LAKHDAR BRAHIMI, ANCIEN REPRÉSENTANT DE L’ONU POUR LA SYRIE

ORIENT XXI

ENTRETIEN

CHLOÉ DOMAT

le 18 MARS 2015

D’août 2012 à mai 2014, Lakhdar Brahimi a été chargé du dossier syrien, à la fois pour le compte des Nations unies et pour celui de la Ligue arabe. Un an après avoir quitté sa mission, et alors que les États-Unis envisagent une forme de dialogue avec le président Bachar Al-Assad, il livre ses impressions personnelles et ses critiques sur l’attitude des différents acteurs internationaux. Orient XXI l’a rencontré à Sciences po où il enseigne.

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Lakhdar Brahimi, 4 mars 2015 © Chloé Domat..

  • Chloé Domat. Depuis quatre ans maintenant, la guerre fait rage en Syrie. Le bilan est très lourd : plus de 200 000 morts, 1 million de blessés, la moitié de la population syrienne déplacée. Quelle est votre appréciation de la situation ?

Lakhdar Brahimi. — J’ai l’impression que tout le monde se rend un peu plus compte que c’est un problème extrêmement sérieux, mais il semble que les gens qui ont les moyens d’y mettre fin ne soient pas prêts à faire les concessions nécessaires à une solution.

  • C. D. Pendant près de deux ans, vous avez été l’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Vous avez mené les négociations. Pourquoi votre mission a-t-elle échoué ?

L. B. — Elle a échoué parce que les protagonistes les plus importants à l’intérieur de la Syrie d’abord — mais aussi, il faut le dire, à l’extérieur de la Syrie — continuaient à avoir pour objectif une victoire totale.

Le gouvernement a toujours affirmé que c’était une conspiration qui venait de l’extérieur et qu’il faisait son devoir pour protéger la population syrienne.

De l’autre côté, les opposants au régime, c’est-à-dire les Syriens et ceux qui les soutenaient à l’étranger, ont toujours dit que la solution commencerait par le départ du président Bachar Al-Assad et la chute du régime.

Ni l’un ni l’autre n’envisageait une solution autre que l’imposition de son point de vue.

Je ne me faisais pas d’illusions. Je savais très bien que ce serait très difficile, mais nous n’avons pas fait de progrès et donc à un certain moment il fallait bien dire «ça suffit». C’était en réalité le meilleur et le seul moyen dont je disposais pour attirer davantage l’attention sur ce problème très douloureux et qui coûte tellement cher au peuple syrien.

  • C. D. Bachar Al-Assad a affirmé récemment que le peuple syrien soutenait fermement le régime. Vous l’avez rencontré à plusieurs reprises, dans quelle réalité vit-il ?

L. B. — Il est très bien informé. Tout le monde a eu l’impression à un moment qu’on lui cachait la vérité, qu’il ne savait pas ce qui se passait réellement, mais ce n’est pas vrai. Je doute qu’il y croie vraiment quand il dit qu’il s’agit d’une conspiration extérieure — des États-Unis et d’Israël en passant par la France, le Royaume-Uni, la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar…C’est vrai que tous ces pays sont hostiles à son régime et à sa personne, mais dire que le problème se résume à eux n’est quand même pas vrai. Ces enfants qui ont commencé le 15 mars à Deraa[[On considère que le soulèvement populaire syrien a commencé dans la ville de Deraa où une poignée de manifestants, principalement des étudiants, ont exprimé des slogans anti-gouvernementaux sur les murs de la ville. Certains d’entre eux ont été arrêtés et torturés.]] ne pouvaient pas faire partie d’une conspiration extérieure! La population syrienne, comme celle de beaucoup de pays dans la région, voulait un changement véritable et il a refusé de le lui donner.

  • C. D. Pouvez-vous nous parler un peu de sa personnalité ?

L. B. — Je crois qu’il est rationnel. Il n’est pas suicidaire mais il a une certaine conception de l’État, du pouvoir. C’est un pouvoir familial qu’il a littéralement hérité de son père et que probablement il envisageait de transmettre lui aussi. J’imagine qu’il sait maintenant que ce sera un peu difficile de laisser le pouvoir à son fils qui a 9 ans, mais il n’a pas l’intention de s’en aller tout de suite.

  • C. D.Parlons du rôle des pays occidentaux. Vous avez dit à plusieurs reprises qu’ils avaient analysé le «printemps arabe» de façon erronée. Qu’est-ce que cela veut dire pour le conflit syrien ?

L. B. — Oui, ils se sont trompés. Enfin, nous nous sommes trompés. Tout le monde s’est trompé lamentablement à chaque fois, pas seulement en Syrie.

Souvenez-vous de Michèle Alliot-Marie[ [«Tunisie : les propos “effrayants” d’Alliot-Marie suscitent la polémique», Le Monde, 13 janvier 2011.]] en Tunisie qui pensait que c’était une vague de protestation et que le président Zine El-Abidine Ben Ali allait surmonter cette difficulté en rétablissant l’ordre… Ça n’a évidemment pas été le cas.

En Égypte, on a encore dit que Hosni Moubarak allait rétablir l’ordre et quand ce fut le tour de la Syrie, on s’est à nouveau trompé mais de façon différente. Si Ben Ali était tombé si facilement, si Moubarak avait été renversé si facilement, Bachar Al-Assad n’allait sûrement pas pouvoir tenir. On a affirmé qu’il allait être vaincu rapidement, qu’il allait partir. On pensait au lendemain, à ce qu’il faudrait faire une fois que le régime se serait effondré, mais il s’est maintenu!

Les Russes, eux, n’ont pas fait cette erreur. Ils ont dit depuis le début que la Syrie était différente des autres pays et que le régime allait résister.

  • C. D. Pourquoi l’analyse russe était-elle plus juste ?

L. B. — Les Occidentaux avaient une présence superficielle, avec des ambassades à Damas mais pas beaucoup plus, tandis que les Russes sont très bien implantés en Syrie. Il y a une vraie coopération dans plusieurs domaines, militaires mais aussi industriels. Il y a des centaines, peut-être des milliers d’officiers et d’ingénieurs russes qui sont présents en Syrie depuis le début des années 1950, donc ils étaient mieux informés que les autres depuis le début.

  • C. D.Parlons de ce nouvel acteur : l’organisation de l’État islamique. Il n’existait presque pas quand vous meniez les négociations, comment pèse-t-il dans la balance aujourd’hui ?

L. B. — Il existait mais on ne regardait pas dans cette direction. Il s’agit d’une organisation irakienne, qui a pris la suite d’Al-Qaida et s’est étendue vers la Syrie. Tout le monde la voyait mais personne ne faisait attention parce que tout le monde était concentré sur le fait de se débarrasser du régime de Bachar Al-Assad. Entre temps cette organisation s’est auto-proclamée État, califat, mais ça ne change pas grand-chose. Ses membres ont une présence réelle, cependant je dis depuis le premier jour qu’ils seront vaincus. Combien de temps cela va-t-il prendre ? Tout dépend de la coopération entre différents pays. Depuis quelques mois, une coalition menée par les États-Unis intervient militairement contre l’organisation de l’État islamique en Syrie et en Irak.

  • C. D.Comment évaluez-vous cette stratégie ?

L. B. — Dans une certaine mesure on est en train d’aider Bachar Al-Assad. Cette intervention en Irak et en Syrie ne réussira pas suffisamment rapidement pour régler le problème.

Si les bombardements aériens ne font pas partie d’un véritable plan politique pour la Syrie et pour l’Irak, cela ne marchera pas.

Les bombardements à eux seuls ne peuvent pas régler le problème.

  • C. D.Dès lors, quelle est la solution de rechange pour les pays occidentaux, à un moment où ils se sentent de plus en plus menacés par l’organisation État islamique ?

L. B. — Il faut savoir de quoi on parle. Si c’est de 2 000 ou 3 000 Européens qui partent rejoindre l’organisation État islamique, cela ne règlera pas le problème, ni ici ni là-bas. Cette organisation succède à Al-Qaida. Depuis combien de temps lutte-t-on contre Al-Qaida maintenant ? Avec quel succès ? À présent, on a une deuxième organisation et demain on en aura une troisième.

Ce qu’il faut régler ce sont les problèmes en Syrie et en Irak. Ensuite, par voie de conséquence, les problèmes qui se posent aux pays occidentaux seront réglés.

Si on pense simplement au nombre de djihadistes qui viennent de l’Occident, on passe à côté de quelque chose.

L’organisation dispose de dizaines de milliers de combattants dans la région, sans compter certainement beaucoup de sympathie populaire en Syrie, en Irak et ailleurs. Il faut s’attaquer au vrai problème, pas simplement aux symptômes finalement secondaires que l’on peut voir.

  • C. D.Pourtant les Européens sont inquiets de voir de plus en plus de jeunes quitter le Vieux Continent pour rejoindre l’organisation de l’État islamique…Quel message peut-on faire passer à ces jeunes ?

L. B. — Il faut que chacun d’entre nous regarde un petit peu ce qui se passe dans son pays et se pose exactement la question que vous posez vous-même : pourquoi des Hollandais éprouvent-ils le besoin d’aller mettre leur vie en péril si loin? Il ne s’agit pas simplement d’arrêter ces garçons et ces filles à l’aéroport, mais de faire en sorte qu’ils n’éprouvent pas le besoin d’aller là-bas.

  • C. D.Pensez-vous que la communauté internationale a les moyens de résoudre les vrais problèmes en Syrie et en Irak?

L. B. — S’il y a la volonté politique, certainement. Mais je ne suis pas sûr qu’elle existe partout. En théorie, la solution est simple : si se forme une alliance véritable de tous les pays de la région avec les grandes puissances, y compris la Russie et l’Iran, alors la question sera réglée. Mais si tous ces pays travaillent les uns contre les autres, ça facilite un peu le jeu de l’organisation de l’État islamique.

  • C. D. — Depuis le début des frappes aériennes, la coalition et le régime de Damas sont de facto dans le même camp et coopèrent lors des bombardements contre l’organisation de l’État islamique. Bachar Al-Assad peut-il redevenir un allié ?

L. B. — Évidemment, il est convaincu qu’on finira pas revenir vers lui et qu’il survivra à cette crise. Ce sera certainement très difficile : il y a vraiment quelque chose qui s’est cassé. Deux cent mille morts, ce n’est pas rien, on ne peut pas balayer cela, sans parler des millions de réfugiés et de déplacés — la moitié de la population. Il faut qu’il y ait un changement en Syrie, et qui ne soit pas seulement cosmétique. Quand et comment cela va arriver, je ne le sais pas, mais j’ai l’impression que cela arrivera.

  • C. D. La Syrie peut-elle survivre dans ses frontières actuelles ?

L. B. — Oui, je ne pense pas que le pays va éclater ou se diviser. Je crois qu’il va encore beaucoup souffrir, mais c’est un vieil État, une vieille population. Je ne vois pas comment on pourrait créer, par exemple, un État pour les chrétiens ou les Kurdes… Ils ont une petite région où ils sont la majorité mais ils ne sont pas seuls, et puis la majorité de combien? Ils représentent 60 %, pas 95 %. Tout le monde a intérêt à ce que le Syrie reste entière. Le Liban, à côté, est beaucoup plus divisé en communautés et il a tenu quinze années de guerre civile sans exploser. Je pense que la Syrie survivra à cette catastrophe, même si la reconstruction sera difficile et coûtera cher.

  • C. D.Depuis le début vous avez mis en garde contre le risque de débordement régional de la crise syrienne ; aujourd’hui c’est en partie une réalité au Liban, en Irak, en Jordanie. Comment arrêter cette extension ?

L. B. — Il faut arrêter de se raconter des histoires. Tout le monde dit qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit syrien, mais en réalité tous travaillent pour une solution militaire. Tout le monde donne des armes, entraîne les uns ou les autres. Il n’y a que le secrétaire général des Nations unies qui demande qu’on arrête de déverser des armes en Syrie. Qu’on développe une vraie volonté politique commune et on commencera à sortir de la crise petit à petit.

  • C. D.Après 60 ans de carrière dans la diplomatie internationale, pensez-vous qu’il est devenu plus difficile de négocier ?

L. B. — Les statistiques disent qu’il y a quand même moins de conflits. Bien sûr, si vous expliquez cela aux Syriens ou aux Irakiens, ils vous diront «merci beaucoup, mais ça ne nous avance pas à grand-chose». Mais il n’y a pas de doute, on comprend de mieux en mieux les conflits, il y a une volonté internationale de faire quelque chose et beaucoup de générosité. Des dizaines, peut-être même des centaines de milliards sont dépensés par la communauté internationale pour mettre fin aux conflits, pour reconstruire, pour combattre la faim et la maladie. Sur ce plan-là, l’humanité a fait des progrès réels, mais là où il y a des conflits, ils sont terribles. Et là, la communauté internationale ne fait pas ce qu’elle doit faire ou le fait mal. C’est ce qu’il faut essayer de corriger.

  • C. D.Allez-vous encore essayer de corriger le tir ?

L. B. — Je crois que j’ai joué mon rôle. Ça m’étonnerait que je sois appelé de nouveau pour intervenir dans des situations de conflit.

  • C. D.Et si vous êtes rappelé ?

L. B. — Si on me le demande, je crois que j’ai le droit, maintenant, de dire non.

CHLOÉ DOMAT
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LAKHDAR BRAHIMI est un spécialiste des négociations internationales, un diplomate aux multiples facettes : représentant du Front de libération national (FLN) algérien en Asie du sud-est en 1956 à seulement 22 ans, il est ensuite ambassadeur, conseiller diplomatique du président Chadli Bendjedid, secrétaire général adjoint de la Ligue Arabe de 1989 à 1991 (période durant laquelle il contribue à l’architecture des accords de Taëf qui mettent fin à la guerre civile libanaise), puis ministre des affaires étrangères de l’Algérie. En 1993, âgé de 59 ans, il débute une seconde carrière auprès des Nations unies. Il participe aux négociations pour la paix en Haïti, en Afrique du Sud, en Afghanistan et en Irak. En août 2012, il succède à Kofi Annan comme envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, un poste qu’il occupe avec difficulté jusqu’à l’échec de la conférence de Genève II du 15 février 2014.

CHLOÉ DOMAT
Étudiante à Sciences Po en master Affaires internationales et journalisme. Elle travaille comme journaliste indépendante depuis Beyrouth où elle collabore notamment avec L’Obs, Qantara et Monocle.

Sources: ORIENT XXI

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DAECH, DIVINE SURPRISE DE L’EMPIRE

Un article de Paul-Eric Blanrue

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publié par Messaoud Benyoucef

le 15 mars 2015

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Daech vient de diffuser une vidéo montrant l’exécution, par un enfant habillé en treillis, d’un Arabe israélien accusé d’espionnage. Vrai ou faux ? Vrai/faux ? Peu importe, l’essentiel est ailleurs. La vérité, ici, se situe moins dans les faits que dans le sens : dans l’impact que suscite ce genre d’information, dans le choc psychologique que les auteurs de telles images désirent créer dans l’opinion.

Il y a 20 ans, 10 ans, 5 ans, l’islam était perçu, dans le monde, en particulier du côté des persécutés, comme une alternative révolutionnaire crédible à l’américano-sionisme, une force de résistance au mondialisme, un pôle vivant de spiritualité se dressant face à la décadence générale des consciences et au matérialisme triomphant. Il fallait que cela cesse, le danger était trop grand. L’innocence de la juste révolte devait être pervertie.

Depuis l’entreprise de Daech, l’islam est désormais regardé comme un vecteur de barbarie et de nihilisme pire que le système auquel il fait obstacle. Ce que les salafistes, les wahhabites dans leurs excès, et Al-Qaïda, n’avaient pas réussi à réaliser, Daech l’a accompli en quelques mois. La communication bien huilée de l’État islamique, réhabilitant de manière très opportune l’idée du Califat tout en l’associant à des méchants stéréotypés dignes de ceux que les séries télé nous ont habitués à détester, est telle que c’est l’islam tout entier qui en est devenu prisonnier.

L’épouvantable image de Daech a déteint sur le message du Prophète. Pour la majorité des populations non-musulmanes, frappées de stupeur, la confusion se fait lentement mais sûrement – et d’ailleurs Daech ne dit-il pas qu’il représente l’islam authentique, celui des origines ? Les médias en rajoutent, mais ils ne sont qu’une courroie de transmission.

Toutes les puissances, laïques, chrétiennes, musulmanes et juives, qui ont soutenu à ses débuts cette organisation de fanatiques en lui envoyant des armes et en lui accordant une légitimité politique, sont les responsables de la situation actuelle. Dans la plupart des cas, ces sinistres circonstances arrangent leurs affaires à merveille : la démonstration de la cruauté, la bestialité filmée avec délectation, les atrocités revendiquées, sont un exceptionnel facteur de division au sein de la Résistance et permettent aux dirigeants des pays impérialistes et à leurs laquais de mener des campagnes sécuritaires et d’union nationale auxquelles le peuple est par nature sensible. Ceux qui suivent aujourd’hui ces âmes perdues (plus nombreuses qu’on le suppose), non seulement se suicident eux-mêmes, non seulement se rendent complices de ceux qui ont pour mission de conspuer l’islam jour et nuit, mais participent de facto à la décadence de leur religion qu’ils pourrissent de l’intérieur, moralement et spirituellement. Sans comprendre que le but du jeu est de tuer la contestation, de rendre le Système inévitable, de le faire tourner en boucle, d’empêcher toute évasion et remise en cause radicale.

Daech est la « divine surprise » de l’Empire. Israël se frotte les mains.

Sources:
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Daech-divine-surprise-de-l-Empire-31673.html

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SOLIDARITÉ AVEC LA TUNISIE

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COMMENT L’ALGERIE PEUT AIDER SA VOISINE TUNISIENNE?

HuffPost Algérie
par Nejma Rondeleux
le 19 amars 2015

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Au lendemain de l’attaque terroriste meurtrière qui a frappé la Tunisie, mercredi 18 mars, les Algériens s’interrogent sur les moyens d’aider, concrètement, leurs frères tunisiens, au-delà des mots de sympathie et des manifestations de solidarité.

Le café presse politique de Radio M, le talk hebdomadaire des journalistes, s’est fait l’écho, dans l’émission de ce matin, des ces propositions, relayées sur les réseaux sociaux et commentées dans la presse du jour: du soutien économique à la lutte contre le terrorisme en passant par la liberté de circulation.

LIRE AUSSI: Les Algériens choqués et solidaires: « ne laissons pas la Tunisie seule… »

Cet été, tous en Tunisie!

« Les Algériens ont un devoir de solidarité de partir en Tunisie », a d’emblée déclaré le journaliste Ihsane El Kadi qui a exprimé le souhait de voir « tous les Algériens se rendre en masse en Tunisie cet été pour soutenir l’économie tunisienne ». Une campagne dans ce sens a d’ailleurs été lancée sur Twitter à travers le hashtag #IwillcometoTunisia et sur Facebook via la page « Les Algériens aiment la Tunisie ».

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Photo postée sur le groupe Facebook « Les Algériens aiment la Tunisie ».

Investissements massifs

Au-delà du tourisme, l’Algérie à la possibilité de soutenir l’économie de la Tunisie en investissant « puissamment » le marché tunisien a souligné Ihsane El Kadi qui a rappelé « les tournants ratés de l’Algérie depuis 2011 ».

« On a prêté cinq milliards de dollars au Fonds monétaire international (FMI) en 2012, il était possible d’en réserver la moitié en aides directes à la Tunisie », a estimé le directeur de publication de Maghreb Emergent. « On n’a pas créé de fonds souverain mais on aurait dû dégager des possibilités d’investissement ».

La symbolique du FSM

Dans cinq jours s’ouvrira à Tunis le Forum social mondial (FSM) que les organisateurs ont décidé de maintenir malgré l’attaque terroriste, comme ils l’ont annoncé dans un communiqué diffusé, hier, 18 mars.

« Le comité d’organisation du FSM appelle toutes les composantes du forum social mondial à intensifier leurs efforts en vue de la mobilisation pour le succès de la prochaine session du FSM afin d’assurer la victoire de la lutte civile et pacifique contre le terrorisme et le fanatisme religieux qui menacent la démocratie, la liberté, la tolérance et le vivre ensemble ».

Une vingtaine d’associations et organisations algériennes ont annoncé leur intention d’y participer au côté des 2.967 organisations originaires de 111 pays enregistrées sur le site internet du Forum.

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Logo du FSM 2015

L’occasion pour Ihsane El Kadi de lancer un appel au Président de la République algérienne: « Je demande à Bouteflika de ne pas empêcher les altermondialistes algériens de se rendre en Tunisie pour le FSM comme l’a fait la police algérienne des frontières lors du FSM 2013 en empêchant deux bus de militants de rentrer en Tunisie ».

LIRE AUSSI: D’Alger à Sousse, du tout-gratuit au ralenti au tout-payant à vive allure

Coopération sécuritaire

La nécessité de trouver une solution rapide au cas libyen a été partagée par tous les journalistes du CPP. « Il faut faire plus d’efforts sur la Libye car c’est devenu le lieu central des problèmes de la région », a déclaré Hacen Ouali, journaliste à El Watan.

En participant à la résolution du conflit en Libye, l’Algérie joue son rôle de leadership régional a affirmé Mounir Boudjema, journaliste à Liberté. « Aider la Tunisie c’est notre devoir, en même temps c’est notre profondeur stratégique en terme de frontière commune ».

LIRE AUSSI: Début du dialogue inter-libyen mardi à Alger, la solution politique comme unique alternative

« Il y a un besoin d’Algérie en Tunisie qui doit aujourd’hui se faire de manière très forte, pas uniquement dans l’aspect sécuritaire », a conclu Saïd Djaafer, directeur du Huffington Post Algérie.

Café presse politique du 19 mars.2015
On SoundCloud

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GRÈCE (DOSSIER)

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Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances : « NOUS NE VOULONS PLUS DU RÉGIME COLONIAL INCARNÉ PAR LA TROIKA»ENTRETIEN EXCLUSIF, RÉALISÉ PAR ROSA MOUSSAOUI ET GAËL DE SANTIS – PHOTOS HUGO AYMAR – le 17 MARS, 2015 – L’HUMANITÉ


GRÉCE. VIRAGE À 180% DE LA POLITIQUE D »IMMIGRATIONPublié par Saoudi Abdelaziz – le 22 Mars 2015 – sources Madiapart;;


MEETING DE SOLIDARITÉ ENVERS LE PEUPLE GREC , ALLOCUTION DE ALIKI PAPADOMICHELAKI, MILITANTE DE SYRIZA , le 13 mars 2015;


EN SOL MAJEUR (RFI) REÇOIT ALIKI PAPADOMICHELAKI LE 8 MARS 2015entretien avec Yasmine Chouaki;


Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances:

« NOUS NE VOULONS PLUS DU RÉGIME COLONIAL INCARNÉ PAR LA TROIKA»

ENTRETIEN EXCLUSIF, RÉALISÉ PAR ROSA MOUSSAOUI ET GAËL DE SANTIS

PHOTOS HUGO AYMAR
MARDI, 17 MARS, 2015
L’HUMANITÉ

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En voulant empêcher le gouvernement grec de conduire la politique de rupture avec l’austérité pour laquelle il a été élu, les institutions européennes mettent en cause le principe même de démocratie, estime le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. Entretien.

Pouvez-vous nous expliquer la différence entre la troïka et ce que vous appelez désormais le « Groupe de Bruxelles », qui inclut, outre les représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), ceux du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ? La Grèce ne sera-t-elle pas soumise aux mêmes formes de contrôle politique ?

Yanis Varoufakis La principale différence, c’est que durant les cinq dernières années, les gouvernements successifs, en Grèce, étaient complètement dépendants de la volonté des créanciers. Ils ont capitulé face à la logique des créanciers, face à l’Union européenne. Cette dernière a fonctionné comme un despote très dur, qui a imposé à une nation en faillite des prêts dont le but était simple : permettre à l’Europe officielle de prétendre que la Grèce était sauvée tout en restant dans le déni des failles architecturales de la zone euro. La troïka était un groupement de technocrates envoyés en Grèce par nos créanciers pour appliquer un programme inapplicable, un programme qui devait aggraver la crise. Pourquoi ont-ils fait cela ? D’abord parce que, dans la première phase de la crise, après 2010, il y a eu une tentative cynique de transférer les pertes des banques françaises et allemandes vers les contribuables. Ils ont réussi cette opération, tout en prétendant que la crise grecque était réglée. Le coût, et c’est en cela que la troïka est synonyme en Grèce de régime colonial, fut une crise humanitaire massive. Voilà à quoi a servi la troïka. Nous avons été élus parce que le peuple grec a décidé de porter au pouvoir un parti condamnant ce processus. Le traitement administré à la Grèce a échoué. Nous avons été élus pour contester la philosophie et la logique politique du programme d’austérité. Bien sûr, nous appartenons à la zone euro. Nous n’avons pas notre propre banque centrale. Notre point de vue, comme gouvernement de gauche, est qu’il ne faut pas sortir de la zone euro. Nous n’aurions pas dû y entrer. Mais en sortir, dans les circonstances actuelles, causerait une perte massive de revenus et plongerait encore des millions de personnes dans la pauvreté. Sortir de la zone euro n’apporterait au peuple grec aucun progrès. Lorsque vous appartenez à une union, vous devez la réparer, pas la démanteler. Ce qui implique une négociation. À la différence de la troïka, le Groupe de Bruxelles est le fruit de l’accord que nous avons arraché dans la douleur le 20 janvier à l’Eurogroupe. Nous avons ouvert un nouveau processus. Mesurons le chemin parcouru : au lendemain des élections, les instances européennes nous intimaient l’ordre d’accepter leurs conditions, sous peine de couper les vivres aux banques grecques. Nous avons réussi à convenir d’un règlement créant une situation hybride. Nous mettrons en œuvre notre programme de réformes, nous serons jugés sur cette base. L’ambiguïté persiste, puisque nos interlocuteurs entendent aussi nous juger sur une partie du précédent programme. Le Groupe de Bruxelles témoigne de notre volonté de poser le problème au cœur de l’Europe. Pas dans un avant-poste colonial. Ce n’est pas le régime colonial qui envoie ses technocrates, ses fonctionnaires à la périphérie. Nous sommes désormais dans un processus européen. C’est notre tentative pour regagner la démocratie. Pas seulement pour la Grèce, mais pour toute l’Europe.

Jeudi dernier, au siège de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), Alexis Tsipras a clairement affirmé que la dette grecque n’était pas viable. Comment cette dette non viable peut-elle être restructurée ?

Yanis Varoufakis Vous savez, les capitalistes connaissent parfaitement la réponse à cette question. Lorsque la firme américaine General Motors a traversé, dans les années 2000, une grave crise de surendettement, sa dette a été effacée à 90 %. General Motors n’existerait plus aujourd’hui si sa dette n’avait pas été restructurée. Les avocats spécialistes des faillites traitent ce genre d’affaires tous les jours à Wall Street, à la City de Londres, à Paris, à Francfort. Ils renégocient les prêts contractés par les entreprises qui se retrouvent dans l’incapacité de surmonter leur dette. J’admets qu’il y a une certaine ironie à ce que nous adoptions, à gauche, la mentalité d’avocats d’affaires spécialisés dans les faillites ! N’oublions pas les raisons pour lesquelles le capitalisme a décollé au XIXe siècle. Parmi celles-ci, on trouve la création des sociétés anonymes. Que signifie cette innovation ? Que la dette n’est pas une dette ! Si la société anonyme coule, personne ne peut saisir votre maison. En fait, toute la logique du capitalisme est basée sur l’idée selon laquelle une dette qui ne peut être payée doit être restructurée. Tout le monde sait cela ! Sauf dans la zone euro… Mais dans les faits, même la dette grecque a déjà fait l’objet d’une vaste restructuration en 2012. Ils n’ont pas appelé ce processus « restructuration » ou « haircut » mais « PSI » pour « private sector involvement ». C’est l’ironie de la situation, un gouvernement de gauche radicale rappelle l’Europe à la logique même du capitalisme. C’est aussi dur que cela…

Lorsque vous consentez à des « réformes structurelles », qu’entendez-vous par là ? Le terme « réformes structurelles » ne sonne pas très bien à nos oreilles ici en France, où cette expression est synonyme d’ajustement néolibéral…

Yanis Varoufakis Lorsque j’étais plus jeune, le terme « réforme » renvoyait plutôt à une logique de gauche ! Plus tard, avec la crise de la dette dans les pays du tiers-monde et les plans d’ajustement structurel, le FMI s’est approprié ce terme. Il est devenu synonyme du prix que les pays pauvres devaient payer en contrepartie des prêts du FMI : fermetures d’écoles, d’hôpitaux, privatisation des services et des entreprises publics, etc. Aujourd’hui en Grèce, comme en France d’ailleurs, lorsque les gens des classes populaires entendent le mot « réforme », ils se disent immédiatement que leur retraite va être amputée, que leur accès aux soins va être entravé, que leurs enfants peuvent faire une croix sur une éducation de qualité. Le destin du terme « réforme » est comparable à celui du terme « démocratie » en Irak. Aujourd’hui lorsqu’un Irakien entend le mot « démocratie » à Bagdad, surtout s’il est prononcé avec l’accent américain, il prend peur et s’enfuit ! Mais les mots se chargent de la signification qu’on leur donne. Il y a une tradition réformiste de la gauche démocratique, nous nous y inscrivons. Des changements profonds sont indispensables. Depuis cinq ans en Grèce, tout comme en France, les réformes signifient une rétractation de l’État-providence, plus de libertés pour le capital, moins de libertés pour le travail. En Grèce, le résultat de cette grande dépression est que nous n’avons plus ni capital ni travail. Le capital a fui vers Paris, Francfort, Lausanne, Genève, New York. Le petit capital grec est aujourd’hui dans une position plutôt misérable, sans accès au crédit bancaire, sans demande interne pour écouler la production. Quant au travail… Il n’y a plus de travail. Et même lorsque les gens travaillent, ils ne sont pas vraiment payés. Six cent mille personnes, dans le secteur privé, n’ont pas reçu de salaire depuis des mois. Ils continuent de travailler, parce qu’ils ne peuvent rien faire d’autre et surtout parce qu’ils craignent de ne jamais percevoir les sommes qui leur sont dues s’ils s’en vont. C’est pire que l’esclavage, puisque vous n’avez même pas la nourriture et l’abri. Jusqu’ici, les réformes étaient synonymes d’attaques contre les plus faibles et de mansuétude pour les cartels et les oligarques. Nous pensons que la crise, au-delà de l’architecture défaillante de la zone euro, s’explique aussi par le poids de ces cartels, de ces oligarques, avec cette structure de pouvoir qui étouffe le dynamisme et l’énergie de la société grecque. Par nos « réformes », nous entendons nous attaquer à l’oligarchie, aux rentes, à des pratiques qui entravent l’innovation, le progrès, et empêchent la jeunesse de s’unir et d’exprimer sa créativité.

Comment expliquez-vous l’intransigeance, l’agressivité de la chancelière allemande, Angela Merkel, et de son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, à votre égard ?

Yanis Varoufakis Ce n’est pas du tout une affaire personnelle ! C’est un problème idéologique. C’est aussi la nature humaine. Rien ne se reproduit aussi aisément que la structure du pouvoir. Nous l’avons appris des grands philosophes, de David Hume à Karl Marx. Ceux-ci expliquent très bien comment nos croyances dans les conventions, qui en un sens relèvent de l’idéologie, s’ancrent dans l’esprit des gens et sont à l’origine d’attentes et d’un faux sens du droit. « Je dispose de quelque chose, donc j’y ai droit. » Les familles riches voyageant en première classe pensent que c’est leur droit. Bien entendu, ce n’est pas un droit. Hume parlait de « vertu artificielle ». Il décrit de façon très belle, dans son Traité de la nature humaine, la façon dont les gens qui ne se conforment pas aux attentes de ceux qui pensent avoir du pouvoir sur eux déchaînent une sorte de rage. C’est ce qui se passe. Depuis cinq ans, tous les ministres des Finances des pays frappés par la crise de la dette entrent à l’Eurogroupe en demandant où ils doivent signer. Parce que le mandat du peuple grec l’exigeait, nous avons au contraire demandé à examiner ce que l’on nous pressait de signer. Nous ne sommes pas arrivés avec l’intention d’imposer notre volonté. Nous représentons un petit pays affaibli, nous le savons. Nous sommes lourdement endettés, nous ne pouvons pas rembourser cette dette, mais nous avons le droit de poser des questions avant d’emprunter encore de l’argent, comme le fait n’importe quelle autre entité endettée ! Soudain, le fait qu’un ministre pose des questions et exprime une opinion sur ce qu’on veut lui faire signer jurait avec ce qu’on attendait de lui ! Ils espéraient de nous un consentement docile, comme celui de nos prédécesseurs. Comme nous ne nous sommes pas pliés à cette attente, il y a eu dissonance et tension. Le résultat de ce clash, c’est que certains dirigeants des États membres les plus puissants de l’Union européenne peuvent être tentés de nous écraser. Ce serait terrible pour l’Europe. Cela signifierait que la démocratie n’y a plus sa place. J’espère… J’ai confiance dans le fait que nous saurons trouver un terrain d’entente. Je le dis avec optimisme : c’est ainsi que l’Europe progresse, en surmontant ses contradictions.

Avez-vous vraiment dit à Wolfgang Schäuble que s’il refusait de traiter avec vous, il pourrait se trouver confronté, dans l’avenir, aux crânes rasés d’Aube dorée ?

Yanis Varoufakis Je l’ai dit à l’ensemble de l’Eurogroupe. Avant les élections, les médias nous dépeignaient comme des populistes. Ils faisaient l’amalgame avec Marine Le Pen en France, avec Nigel Farage au Royaume-Uni. Nous sommes pourtant sincèrement proeuropéens, aux antipodes du nationalisme ! Contester les choix politiques de l’Europe officielle, ce n’est pas être antieuropéen. Il est de notre devoir de critiquer ce qui ne fonctionne pas, c’est ce que nous apprend l’histoire de ce continent. La Grèce s’est vue imposer un programme guidé par des considérations idéologiques, un programme qui engendre l’humiliation, la faim, les privations et le désespoir. Nous savons, depuis les années 1930, qu’un tel cocktail, combiné au chômage massif, produit… le nazisme. Ce phénomène existe en Grèce aujourd’hui. Le parti arrivé en troisième position aux élections législatives se réclame ouvertement du nazisme. Comme la République de Weimar, le centre a échoué. Le Pasok s’est effondré. La Nouvelle Démocratie est discréditée. J’ai clairement dit à mes homologues de l’Eurogroupe que notre échec profiterait à l’extrême droite. Si l’on nous empêche de conduire une politique alternative, Le Pen arrivera au pouvoir en France et Aube dorée prendra les rênes de la Grèce. En quoi cela serait-il une avancée pour l’Europe ?

Vous avez rencontré votre homologue français, Michel Sapin, la semaine dernière, à Paris. Une entrevue plutôt brève…

Yanis Varoufakis Non, je l’ai rencontré longuement.

Êtes-vous déçu de l’attitude du gouvernement français ? Espériez-vous plus de soutien de Paris ?

Yanis Varoufakis Non. C’était ma deuxième rencontre avec Michel Sapin à Paris. J’insiste sur le fait que nous sommes confrontés non pas à un « problème grec » ou à un « problème français », mais à un problème systémique, un problème européen posé par-delà les nations. Comme internationalistes, c’est ainsi que nous devrions analyser la situation. Où que j’aille, que mes interlocuteurs soient français, allemands, néerlandais, irlandais, britanniques, je leur dis que nous devrions tous nous asseoir du même côté de la table et placer le problème de l’autre côté, plutôt que de nous affronter pour défendre chacun des intérêts à courte vue. C’est mon attitude depuis le début. C’est très dur d’avancer, le langage même est marqué par cette logique de confrontation. Mais nous continuons sur cette voie. Le jour où je ne serai plus capable de soutenir cette approche, il sera temps pour moi de partir, je démissionnerai.

Respirerez-vous mieux si Podemos remporte les élections espagnoles à l’automne ?

Yanis Varoufakis Mon message à l’actuel gouvernement espagnol, comme à tous les gouvernements, est que s’ils font l’erreur de traiter le gouvernement Syriza en ennemi, ils perdront une opportunité. Il y a deux approches. L’une consiste à attiser la confrontation. Les conséquences seraient dramatiques pour tous. Une autre approche consisterait à voir en nous une opportunité. Si nous parvenons à un accord mutuellement bénéfique, ils pourront revendiquer ce bénéfice. Ils ont le choix. De notre côté, nous avons choisi d’être coopératifs.

Le premier ministre Alexis Tsipras a encore insisté la semaine dernière sur le paiement de la dette contractée de force par l’Allemagne durant l’occupation nazie. Pourquoi la Grèce est-elle attachée à cette revendication, quand elle demande elle-même une restructuration de sa propre dette ?

Yanis Varoufakis Je ne suis pas le ministre auquel il faut poser cette question. Je répondrai donc en tant que citoyen, en tant qu’homme politique. Durant l’Occupation, les forces allemandes ont contraint la Banque de Grèce à leur accorder cet emprunt. Il a été rédigé une reconnaissance de dette, prévoyant même des intérêts. La Banque de Grèce est toujours en 
possession de ce document. Cette question n’a jamais été réglée. Je ne sais pas quelles sommes cela représente. Personnellement, je pense que toute dette peut être restructurée, qu’aucune dette n’est sacrée. Mais cela doit être réglé dans le cadre d’un accord mutuel. Pour nous, la guerre ne s’est pas achevée en 1944, quand l’armée allemande a quitté le pays. Nous avons connu ensuite une guerre civile entre les collaborateurs des nazis et la gauche. Aucune famille en Grèce n’a été épargnée. J’ai moi-même grandi, de 1967 à 1974, sous une dictature. Ces dirigeants étaient des néonazis, des néofascistes qui, pour certains, ont été formés pendant l’Occupation. C’est une dette morale, qui doit être réglée.

Sources: http://www.humanite.fr/yanis-varoufakis-nous-ne-voulons-plus-du-regime-colonial-incarne-par-la-troika-568540

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GRÉCE. VIRAGE À 180% DE LA POLITIQUE CD’IMMIGRATION

[Publié par Saoudi Abdelaziz
le 22 Mars 2015->http://www.algerieinfos-saoudi.com/2015/03/grece-virage-a-180-de-la-politique-d-immigration.html]

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À Athènes, slogans en solidarité avec les migrants. Photo DR

« Le gouvernement grec réoriente radicalement sa politique migratoire » titre aujourd’hui le site Mediapart. Quelques mesures annoncées: fermeture des centres de rétention, amélioration du sort des demandeurs d’asile, accès à la nationalité pour les enfants nés sur le sol grec. « Un virage à 180% » note Mediapart : « la politique d’immigration et d’intégration engagée en Grèce à la suite de l’arrivée du parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir est unique en Europe. Elle fait de l’hospitalité à l’égard des migrants sa priorité, quand presque partout dans l’Union européenne les États membres considèrent les étrangers comme une menace et adoptent des législations restrictives pour décourager leur venue ».

EXTRAITS

(…) L’ambition du gouvernement Tsipras est, d’une part, de mettre fin aux absurdités, aux injustices et aux abus qui régnaient jusque-là et ont conduit à de multiples condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme et d’autre part, de mieux intégrer la population immigrée dans la société (…)

La nouvelle politique prend appui sur la fermeture des centres de rétention, où sont détenus quelques milliers d’étrangers en situation irrégulière pour une durée pouvant excéder dix-huit mois. Alexis Tsipras en avait fait une promesse phare de sa campagne électorale. Les barreaux n’ont pas disparu d’un coup : la mise en place de cette mesure inédite en Europe est progressive. Dès février 2015, le gouvernement a annoncé la « libération immédiate » des demandeurs d’asile (détenus de manière illégale au regard du droit européen) et des personnes « vulnérables » (les familles, les enfants, les mineurs non accompagnés, les femmes enceintes, les victimes de violences, les malades et les personnes âgées). Leur transfert est prévu vers des « centres d’accueil ». Les personnes enfermées depuis plus de six mois sont aussi concernées en priorité. Les autres sortiront au fur et à mesure. Des dispositifs alternatifs à la rétention ont été identifiés.

Devenu un symbole des conditions d’enfermement inhumaines, notamment depuis le décès de détenus, le centre d’Amygdaleza, dans la banlieue nord d’Athènes, constitué de dizaines de containers, doit être fermé définitivement « pour des raisons humanitaires, politiques et symboliques ». Un millier de personnes y étaient jusque-là entassées, maltraitées et affamées, selon les ONG présentes sur place.

Pour éviter que les personnes remises en liberté ne se retrouvent sans abri, le gouvernement affirme préparer « la transformation des centres de rétention restants en centres d’accueil ouverts ». Autrement dit, des centaines de places d’hébergement seraient mises à disposition. Quatre grands centres de rétention cohabitent aujourd’hui, à Corinthe, Amygdaleza, Xanthi et Drama, créés et agrandis sous la pression des partenaires européens.

Le bureau grec du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a aussitôt salué ces annonces. « Nous coopérons de près avec les autorités compétentes », affirme l’une de ses responsables, Ketty Kehayioylou. Joint par Mediapart, le vice-président de la Ligue hellénique des droits de l’homme (LDH), Dimitris Christopoulos, aujourd’hui consulté par le ministère de l’intérieur mais aussi partie prenante des discussions sur ce dossier avec les institutions européennes, se réjouit : « Nos propositions, pour lesquelles nous nous battons depuis des années, ont été entièrement reprises par le nouveau gouvernement. » Selon lui, l’accueil des migrants et leur traitement vont changer. « L’objectif est d’en finir avec les centres de rétention, qui sont inhumains, explique-t-il. Le centre d’Amygdaleza fermera complètement car il appartient à la police nationale, et qu’on ne peut pas modifier son statut. Mais il ne s’agit pas de lâcher les gens dans la nature, ce qui risque d’aggraver les tensions et favoriser le racisme : nous devons encore trouver des moyens pour héberger cette population. Les autres centres seront transformés en centres d’accueil ouverts. Mais il ne faut pas se focaliser là-dessus : tout ceci ne concerne que 3 450 personnes ! L’important, par ailleurs, est de fournir aux immigrés en Grèce la possibilité de s’intégrer. Jusqu’à présent, rien n’a été fait pour les immigrés sans papiers. »

L’objectif du gouvernement, qui ne s’est pas encore exprimé clairement sur cette question, doit donc être, selon lui, de « normaliser le statut de ces personnes vivant en Grèce depuis des années ». Et qui, faute d’autorisations, ne peuvent voyager dans l’espace Schengen.

Le volet intégration de la réforme, qui concerne l’accès à la nationalité des enfants d’immigrés, est le plus avancé. La ministre adjointe à la politique migratoire (au sein du ministère de l’intérieur), Anastasia Christodoulopoulou, une avocate active de longue date auprès des immigrés, le confirme à Mediapart : « Mon pays se trouve actuellement dans la situation budgétaire que vous connaissez. Toutefois, avec les fonds de la Caisse d’intégration, nous ferons ce que nous pourrons pour renforcer ces politiques. De plus, notre priorité est de mettre en place une bonne gestion dans la répartition de ces fonds. (…) Par conséquent, le premier projet de loi que le ministère va présenter immédiatement au parlement grec – et quand je dis immédiatement, je veux dire pendant les deux semaines qui arrivent –, c’est le changement du Code de la nationalité afin de permettre de manière solide l’obtention de la nationalité aux enfants d’immigrés qui sont nés et ont grandi dans notre pays. (…)

La réforme du Code de la nationalité constitue une petite révolution. Jusqu’à présent, le code grec était régi par le droit du sang. La loi « Ragoussis », du nom du ministre socialiste qui l’avait fait voter en 2010, avait introduit des modifications importantes : elle avait permis aux enfants d’immigrés nés sur le sol grec d’obtenir, à leur majorité, la citoyenneté grecque. Mais elle a cessé d’être appliquée dès l’arrivée de la droite au pouvoir, en 2012, et a été ensuite invalidée par le Conseil d’État en 2013. Le gouvernement Tsipras a pour projet de faire voter une nouvelle loi, dans le même esprit, afin que tous les enfants d’immigrés nés sur le sol grec, qui sont allés à l’école grecque et n’ont pas ou peu de liens avec le pays d’origine de leurs parents, obtiennent la nationalité.

Pour faire face à l’absence de ressources financières et ne pas rester isolés, les concepteurs de la nouvelle politique d’immigration et d’intégration cherchent les moyens d’impliquer l’Union européenne (…)

Refusant d’en passer par le chantage, la ministre de l’immigration appelle elle aussi les États membres à prendre leurs responsabilités. « Environ 70 000 personnes, dont presque la moitié de Syriens, sont arrivées en Grèce l’année dernière, affirme-t-elle. Ce sont donc des réfugiés. Qu’allons-nous faire de cette situation ? Allons-nous transformer le pays en camp de concentration afin que l’UE dorme tranquille ? Non, ce n’est pas possible… »

Source: Mediapart

sources bmog saoudi algerieinfos

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MEETING DE SOLIDARITÉ ENVERS LE PEUPLE GREC
ALLOCUTION DE ALIKI PAPADOMICHELAKI,

militante de SYRIZA de Paris,(ex membre du Comité Politique Central de ce parti)

le 13 mars 2015

LE PEUPLE GREC SERA-T-IL SAUVÉ DE L ’AUSTÉRITÉ EXTRÊME?

La question se pose. Mais s’agit-t-il uniquement de sauver le peuple grec des manifestations extrêmes de l’austérité ? Ou bien œuvrer à stopper la course de cette austérité, tout en s’attaquant à ses racines profondes ?

Vous me permettrez de commencer par cette interrogation, du fait que la crise qui frappe la Grèce et l’ensemble des pays européens, certes à divers degrés, est à notre sens une crise multidimensionnelle, c’est-à-dire politique, économique, sociale culturelle, donc civilisationnelle. Il nous faut aussi préciser la différence entre le terme austérité et mémorandum. Le mémorandum constitue un cadre juridico-économique, qui explicite les réglementations économiques complexes, obligatoires et contraignantes dans l’espace et le temps. Autrement dit les memoranda sont les conditions économiques structurelles en amont d’un emprunt. Ils mettent en cause les relations de travail (flexibilité, contrats collectifs, SMIG, précarité, etc.), modelant la redistribution macroéconomique, y compris par des privatisations massives, hâtives et opaques. Ainsi ils conditionnent y compris la dynamique économique future.

Le panel et les interventions du public, qui suivront, permettront de mettre mieux en évidence qu’il ne s’agit pas uniquement d’exprimer notre solidarité envers le peuple grec. Il s’agit, tout en exprimant cette solidarité indispensable au nouveau gouvernement grec de Salut Social, avec à sa tête SYRIZA, de se questionner: comment œuvrer pour mettre fin à une politique aveugle, qui soumet les peuples de l’UE aux méfaits d’une récession de long terme.

Le résultat électoral en Grèce est une importante victoire politique. Elle nous donne de l’espoir. Pour la première fois, les urnes portent la gauche radicale aux rênes du gouvernement. La fois précédente où cela aurait pu se réaliser, le processus fut interrompu par une guerre civile, de laquelle le peuple grec dans son ensemble est sorti meurtri et amputé de son élan libérateur anti-nazi.

L’importante victoire politique de SYRIZA était indispensable pour freiner la descente aux enfers. Cependant une première question se pose.

Pourquoi la droite a-t-elle anticipée les élections sous risque de les perdre ?

Le précédent gouvernement de coalition néolibérale entre la droite (Nouvelle Démocratie) et le PASOK (ex social-démocratie), a mal calculé, par excès de jeux politiciens malsains. Il croyait transformer l’avènement prévisible d’un gouvernement SYRIZA en une très courte parenthèse politique. Pour faciliter une telle perspective il avait exigé de ses alliés européens, de limiter le délai de la renégociation de la dette, et des nouveaux memoranda, à la dernière semaine de février, au lieu de la date initialement prévue pour la fin Mai.

La coalition néolibérale s’est ainsi comportée de façon plus royaliste que le roi (la troïka), voulant assurer ses étroits intérêts partisans, à l’encontre du pays, en aggravant les souffrances de la population. Voila donc un des nombreux exemples de la crise du politique.

Cette coalition a omis cependant trois facteurs dans ses calculs:

  1. la vitesse avec laquelle la direction de SYRIZA a assuré la nouvelle coalition gouvernementale, celle du Salut Social avec l’appui de ANEL (droite patriotique, anti-memoranda),
  2. l’appui massif de la population envers le nouveau gouvernement, exprime par des manifs imposantes et des sondages atteignant jusqu’à 70-80% d’approbation,
  3. la rapidité de préparation de propositions politico-économiques exigées par l’ Eurogroup. afin que ce dernier donne son accord pour débloquer la dernière tranche de financement accordée par la BCE.

Ainsi donc, voici un gouvernement, celui de SYRIZA, qui arrive avec des orientations d’une gauche sociale combative, et qui a pu surmonter les premiers obstacles. Par une négociation très serrée il a su gagner du temps pour être en mesure d’entreprendre des batailles encore plus décisives à venir. Car les enjeux qu’il affronte sont complexes.

Qu’est-ce qu’on comprend par enjeux complexes ?

  1. Il s’agit du rapport de forces défavorable à la Grèce au sein de l’Eurogroup, pas uniquement à cause des orientations idéologico-politiques des ses représentants, mais aussi à cause des intérêts immédiats de certains gouvernements.

    Exemple ; ceux de l’Espagne et du Portugal, qui craignent d’affronter aux législatives un résultat électoral pour le moins défavorable à leurs partis.
  2. Il s’agit de la situation géopolitique alarmante, au Moyen Orient, et en Ukraine, régions proches de la Grèce, en proie aux conflits de guerre.

    L’environnement de guerre détériore les échanges commerciaux de la grande région intermédiaire entre l’Europe et l’Orient dont fait partie la Grèce.

    Les agriculteurs du nord du pays ont subi des pertes importantes à cause de l’embargo contre la Russie. L’annulation des exportations de fruits et légumes a couté à l’agroalimentaire de la région de Macédoine une année de recettes financières, sans pour autant gagner d’autres débouchées.

    La guerre cause par la même d’importants flux migratoires. Les émigrés échouent en Grèce comme première étape vers l’Europe développée. Inutile de dire que l’accord de Dublin, oblige la Grèce officielle à bloquer en territoire grec dans des camps, aux conditions de vie inextricables. (kurdes, syriens, irakiens égyptiens, ukrainiens), pour ne parler que des flux plus récents.

Pourquoi la Grèce constitue le maillon le plus faible économiquement de l’UE ?

Quelques repères historiques :

À part des facteurs structurels liés à la faiblesse de la base productive grecque, il ne faut pas oublier certains événements, que même un gouvernement capitaliste plus responsable aurait pu éviter.

La première «secousse» portant attente aux intérêts de la population fut la spéculation financière exacerbée pratiquée à la bourse grecque durant l’année 2002.

• Le gouvernement socialiste PASOK de Simitis, au lieu de protéger l’économie du pays par des mesures de contrôle institutionnelles, (comme le demandait à l’époque SYRIZA), a fait un choix de classe. Il a transformé les fonds de la Sécurité Sociale Grecque, déposés jusqu’alors à la Banque Centrale de Grèce, en actions boursières, pour empêcher l’effondrement financier de l’économie. Grand nombre de ces entreprises furent par la suite privatisées. Voila comment se sont volatilisées les parts des contribuables au système de Santé publique, et aux fonds de retraites surtout des travailleurs du secteur privé.

• En 2010 la Grèce intègre le fameux «Mécanisme de Soutien», un mécanisme ad hoc non institutionnalisé comprenant le FMI, la BCE, et la Commission Européenne. Il est à noter que l’accord d’emprunt, signé en cette période, n’a jamais été validé par le Parlement Grec. Voila la négation même de la démocratie représentative, qui est devenue qu’une petite voilette ne cachant point la laideur du néolibéralisme.

• Nous venons ainsi de sceller la perte de notre souveraineté nationale, parachevée par le gouvernement de Stavros Papadimos. en 2011. Nous avons vécu un phénomène politique, unique dans les annales de l’histoire post-dictatoriale grecque, l’apparition d’un gouvernement qui n’était pas le résultat du suffrage universel, mais d’un accord politique de courte durée, entre le Pasok, la N.D et un parti de l’extrême droite le Laos. Il s’agissait dans les faits d’une Junte Bancaire, avec comme premier ministre l’ex cadre de la Banque Centrale Européenne. Le premier ministre de cette coalition, comme Ponce Pilate «moderne» de ce gouvernement a préparé les conditions de la crucifixion sociale de la population.

Je souligne ici le rôle néfaste de la droite allemande (toutes tendances confondues), dont l’objectif était de transformer le sud de l’Europe en protectorat d’une «Union Allemande». Il ne s’agit pas là d’un nationalisme latent de notre part contre le peuple allemand, mais d’une réalité économique. Il suffit d’observer la direction des flux de capitaux au sein de l’UE.

En même temps la dette grecque est soumise, pour la première fois au droit Britannique, dont la philosophie (coloniale) favorise celui qui prête au lieu de celui qui emprunte. Les conditions judiciaires deviennent ainsi intenables.

• En 2012, est créé un nouvel organisme, le TAIPED, chargé de brader ce qui restait de la richesse publique, y compris les forêts et les côtes maritimes.

Six contrôleurs, tous étrangers, ont été placés à la tête de l’organisme: le député français Mr. Hervé Le Roy, le ministre des finances hollandais Mr. Maarten Verwey, et trois membres du conseil d’experts de la Troïka.

Voila certains faits qui ont facilité et encadré le processus de paupérisation de la moitié de la population. Si nous prenons en considération que nous avons 1,5 millions de chômeurs, sur 5 millions de population active, ceci signifie que chaque famille grecque a plus d’un chômeur à sa charge. Le plus alarmant est que plus de la moitie de ses chômeurs sont des jeunes diplômés. Le cocktail des taux négatifs de développement et du manque de politique sociale ont fait de la Grèce le pays démographiquement le plus vieilli de l’Europe. Voila un tableau en raccourci, des difficultés auxquels doit faire face le nouveau gouvernement.

LES PRIORITÉS DU GOUVERNEMENT DU SALUT SOCIAL

Avant les élections, en septembre dernier à Salonique, SYRIZA avait présenté ses priorités programmatiques concentrées en 4 axes essentiels, correspondants à un plan d’urgence. Un plan permettant de répondre aux besoins liés à :

  1. allègement de la grande pauvreté (plan de crise humanitaire), comprenant des subventions alimentaires, de la remise de l’électricité gratuite pour des centaines de milliers de foyers, etc.
  2. des allègements fiscaux aux couches sociales économiquement faibles, et aux petites entreprises, incapables de répondre à une imposition excessive cumulée.
  3. la protection de l’habitation principale contre les expulsions pour les foyers surendettés.
  4. Des réformes institutionnelles, pour l’assainissement de la vie économique, lutte contre le fraude fiscale, contre l’évasion des capitaux, avec l’intention de combattre la corruption et établir la justice fiscale.

Évidement ces déclarations programmatiques ont vu leur contenu s’amenuiser, non pas par manque de volonté politique, mais par un chantage soutenu durant le Sommet de l’UE, et les Eurogroups, de la part nos «partenaires» européens, contre le premier ministre le cde Alexis Tsipras et le ministre de Finances Mr. Yanis Varoufakis.
L’accord conclu, qui reste à ratifier par les parlements européens, est en soi ambigu. Il prête à plusieurs lectures. Probablement il ne pouvait pas être autrement, vu le rapport de forces européen défavorable.

Le Comité Politique Central de SYRIZA tenu le 7 mars 2015, a qualifié de positives les initiatives entreprises par gouvernement. Il a souligné que nous avons gagné une bataille importante mais nous n’avons pas encore gagné la guerre. L’avenir de notre peuple et celui de l’UE est à construire. Nous avons assuré l’octroi d’une somme de 7,2 mds, pour répondre aux besoins immédiats (tranches de remboursement en deux doses), liquidités pour des besoins budgétaires immédiats. Efforts pour redémarrer l’économie.

Le gouvernement s’engage à combattre la fraude et l’évasion fiscale qui sape l’économie. Il s’engage à éliminer la crise humanitaire, à honorer les engagements précédemment expliqués aux points 1 et 2 des déclarations de Salonique. Il s’apprête à déposer des projets de lois de réouverture de l’ ERT (Radio Télévision Publique) qui, fait unique en son genre, avait vu du jour au lendemain les écrans subitement tournés au noir en Juin 2012. Parmi les projets de lois imminentes, il y a l’accès au droit du sol pour les enfants d’immigrés nés en Grèce; ainsi que la fermeture des centres de détention d’immigrés sans papiers et le réaménagement de leur séjour.

Il a annoncé la révocation du projet, très controversé sur le plan environnemental, de l’exploitation d’une mine d’or par une société canadienne à la péninsule de Halkidiki (une de nos perles touristiques au nord du pays).

Malheureusement l’accord conclu avec l’Eurogroup n’assure pas le blocage de toute privatisation à venir, et admet l’obligation d’un surplus primaire budgétaire de 1,5%. Ceci est difficile à atteindre à court terme sans gêner les efforts d’allègement social y compris de l’augmentation du SMIG qui ne dépasse pas actuellement en théorie les 450 euros. Certains peuvent se dire que les salaires en Bulgarie ne sont point plus forts. La différence est que nos salaires sont ceux de Bulgarie mais nos prix restent ceux de Bruxelles, parce que nous faisons partie de la zone euro.

N’oublions pas cependant que tout est fonction du rapport de forces politique et économique. L’audience de SYRIZA atteint actuellement dans la société grecque plus de 80% et celle-ci dans le monde ne cesse d’augmenter.

Nous sommes décidés de poursuivre nos luttes et gagner avec votre solidarité des nouvelles batailles en Grèce et en Europe en faveur de nos peuples respectifs.

À la place d’applaudissements, nous vous appelons dans ce pays qui est le vôtre, celui de la Révolution Française et de la Commune, à serrer les coudes à nos côtés par des actes concrets quotidiens solidaires de la Grèce.

Je vous remercie de votre attention.

NOTES

Échéances:

  1. fin mars et fin avril, payement de deux tranches d’ un montant de 3,5mds
  2. Juin nouvelles négociations,
  3. payement de deux nouvelles tranches en Juillet et Aout.

Indices

  1. La production industrielle a baissé de 3,8% en 2014
  2. Augmentation de la dette de 120% a 179% en 4 ans
  3. Nous avons subi la plus grande chute déflationniste des tous les pays de l’OCDE en 2014
  4. Les salaires ont baissé de 60% depuis 2009
  5. Les retraites supérieures à 1200 euro ont été réduites en moyenne de 40%
    _# Plus de 300.000 foyers ont été privé d’électricité
  6. 40% de grecs n’ont plus de couverture sociale. La Sécu assure uniquement la première année de chômage.
  7. 2000 lits ont été supprimés dans le secteur sanitaire
  8. Le paludisme a fait son retour pour la première fois depuis 1970
  9. Seul facteur positif (exogène), pour le redressement productif est la baisse du prix du baril (ceci cependant limite les possibilités d’éventuels emprunts d’autres sources financières).

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EN SOL MAJEUR (RFI)
AVEC ALIKI PAPADOMICHELAKI
LE 8 MARS 2015

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Yasmine Chouaki. | RFI/Pierre René-Worms

EN SOL MAJEUR

Aliki Papadomichelaki

Par Yasmine Chouaki

Diffusion :

dimanche 8 mars 2015

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La militante Aliki Papadomichelaki.

Économiste grecque, ancienne responsable du Département de politique extérieure de Syriza, Aliki Papadomichelaki était enfant, pendant la guerre civile, et fut déportée sur l’île de Makronissos…

Une interview d’Aliki Papadomichelaki sur le site de l’Humanité.

Les choix musicaux d’Aliki Papadomichelaki

Odysseas Elitys Axion esti

Yannis Ritsos Grécité

Reinette l’Oranaise

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FEMMES ET ISLAM – INTERVIEW DE ASMAE-LAMRABET

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L’ISLAM EST-IL MASCULIN?

Mais encore?
VIDÉO

Mais encore: Lundi 24 Novembre 2014

Dans cette édition, Hamid Barrada reçoit Asmae Lamrabet, médecin-biologiste et Directrice du Centre d’études féminines en Islam.
Cliquez à droite de la vidéo pour voir ses différentes parties

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http://www.2m.ma/Programmes/Magazines/Information/Mais-encore/Mais-encore-avec-Asmae-Lamrabet2

PUBLICATIONS DE LA REVUE NAQD

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par Nadir Kadi
Reporters.dz
le 19 mars 2015

VIENT DE PARAÎTRE

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Hors série de la revue NAQD

Revue d’étude et de critique sociale Naqd

LES ENJEUX HISTORIOGRAPHIQUES AU MAGHREB ET AU MACHREK

Dernier titre de la série intitulée « Ecritures historiennes au Maghreb et au Machrek», le nouveau hors série de la revue Naqd est actuellement disponible en librairie à un prix avoisinant les 500 dinars.

Réunissant les contributions d’universitaires et de chercheurs exerçant notamment en Tunisie, en Belgique et en France, l’ouvrage traite d’historiographie, qui désigne l’écriture de l’histoire, et plus précisément ici, l’étude de la manière dont est écrite cette même histoire.

Il s’apparente, est-il indiqué dans la présentation, a un compte rendu «des contributions les plus significatives» des «journées d’études organisées à Tunis et à Bruxelles en 2010 et 2011» et consacrées aux enjeux historiographiques actuellement à l’œuvre au Maghreb et au Machrek.

Le dernier hors série de Naqd, dont la lecture reste accessible malgré un style d’écriture souvent académique, et dont les huit contributions présentées sont toutes traduites en langue arabe, conserve également une certaine «parenté» avec les précédents numéros de la revue, notamment consacrés, en plus des questions géopolitiques, à l’évolution des Etats indépendants depuis les années 1960.

L’objectif étant ici, sur près de 230 pages, «de mettre en lumière les évolutions récentes des historiographies du Maghreb et au Machrek» , souligne, en effet, Noureddine Amara, Candice Raymond et Jihane Sfeir, qui ont tous trois piloté la rédaction de l’ouvrage.

Ajoutant, cependant, que l’étude de l’écriture de l’histoire était très différente au Maghreb et au Machrek, notant en ce sens l’existence d’un «cloisonnement» entre
les travaux des historiens des deux espaces, il est également mentionné qu’au moment où au Machrek les «questionnements demeuraient embryonnaires», résultant essentiellement de travaux «individuels», la dernière décennie avait vu s’ouvrir dans les pays du Maghreb de nombreux «chantiers réflectifs» pavant la voie aux historiens à un effort «collectif d’introspection disciplinaire» sur les sujets politiques et sociétaux, centre des études historiques.
Textes également écrits en proposant des « approches critiques» et mêlant le théorique au factuel, la présentation des huit études proposées dans «Ecritures historiennes au Maghreb et au Machrek »,

le partage, par ailleurs, en trois chapitres principaux, «Fabrique narrative de la nation», «Échappées ottomanes» et «Retours à la marge», ce dernier étant consacré aux faits historiques marginalisés par la mémoire collective,

avec notamment un texte intitulé «Minorités noires et esclavage au XIXe siècle dans l’historiographie du Maghreb» , écrit par Inès Mrad-Dali, enseignante et chercheuses à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse. Ou encore une étude de Jocelyne Dakhlia, du centre d’étude EHESS (Paris), sur l’image du «harem au Maghreb» . Documents de qualité, proposés aujourd’hui par Naqd, l’une des rares revues du type existant en Algérie,

le chapitre «Fabrique narrative de la nation» retient également l’attention par la mise en parallèle de deux textes abordant deux « expériences historiques distinctes », deux exemples concrets d’écriture de l’histoire, que sont le cas de l’Algérie post-indépendance et celui de l’histoire palestinienne, qui s’écrit, selon l’auteur, sur la mémoire de la « Nakba » de 1948.

Ces deux textes sont respectivement signés par Karima Dirèche, chercheuse au CNRS (France), et Jihane Sfeir, maître de conférences en histoire à l’Université libre de Bruxelles.

Pour rappel, la revue Naqd est fondée en 1991 à Alger par une douzaine d’intellectuels réunis jusqu’en 1993 sous la direction de l’historien Saïd Chikhi.

Le titre, bisannuel, aujourd’hui placé sous la direction de l’historien Daho Djerbal, avait consacré son numéro publié au début de l’année 2014 et toujours disponible dans certaines librairies, aux questions géopolitiques.

En effet, en écho à l’actualité, il avait été intitulé «Machrek Maghreb Sahara Sahel. La nouvelle donne géostratégique».

Auteur: Nadir Kadi

sources: http://www.reporters.dz/revue-detude-et-de-critique-sociale-naqd-les-enjeux-historiographiques-au-maghreb-et-au-machrek-au-menu-du-dernier-numero/45926


Voir aussi

كريتيكا |دحو جربال ورسيد سيدي بومدين |حلقة كاملة

Émission de KBC avec DEHOU DJERBAL et RACHID SIDI MOUMEDIENNE

VIDÉO YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=8jKRQimrfnA

elkhabar kbc

daho_derbal.jpg
reprise sur raina le 13 mars 2015 1

Débat intéressant entre Dehou Djerbal et Rachid Sidi Boumédienne autour des problèmes actuels de notre pays et la contribution de la Revue NAQD
dans ce domaine.

http://www.raina-dz.net/spip.php?article769

imp*http://www.raina-dz.net/spip.php?page=imprimir_articulo&id_article=769


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