HOMMAGE À UN PARCOURS MILITANT

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Sous le bleu de Bab-El-Oued,

l’hommage à M’Hamed Rachedi,

« l’arabe » héros du printemps amazigh

par El Kadi Ihsane

HuffPost Algérie

le 25 avril 2015

m_hamed_rachedi_original.jpgM’Hamed Rachedi

M’hamed Rachedi était « l’arabe » héros du printemps amazigh. La fondation Bacha a exhumé son étincelant souvenir. Sous le bleu de Bab El Oued.

C’était une silhouette aérienne, une énergie explosive haranguant les assemblées générales étudiantes du printemps 1980. Un jeune homme d’un grand courage.

« Il savait qu’il en prendrait pour 20 ans incompressibles dans sa situation » a rappelé un de ses compagnons de lutte de cette période sur sa tombe ce samedi 25 avril, jour choisi par la fondation Bacha, grande figure du militantisme des années 80, pour faire le pèlerinage commémoratif du cimetière El Kettar à Alger.

M’hamed Rachedi, est né en mars 1955 d’une modeste famille de la basse Casbah. Il restera pour l’éternité le détenu arabophone parmi les 24 historiques de Berrouaghia, les animateurs du mouvement d’avril 1980 que le régime « débutant » de Chadli Bendjedid, voulait traduire devant la cour de sûreté de l’Etat.

« Ces interrogatoires à la sécurité militaire étaient particulièrement féroces ». Les barbouzes ne comprenaient pas ce qu’un non kabyle faisait là, à la pointe d’un mouvement pour la reconnaissance de tamazight.

M’hamed Rachedi ne s’est pas retrouvé par hasard dans cette galère. Il était militant clandestin du GCR , l’organisation de la gauche révolutionnaire – d’où le risque des 20 ans de prison sous le régime du parti unique – et l’un des leaders les plus actifs des campus d’Alger – avant 1980 – pour le droit des étudiants à s’organiser librement en dehors de la tutelle de l’UNJA, l’organisation de jeunesse du FLN.

Il a été, à la salle Ben Baatouche de la faculté centrale, lieu mythique du mouvement à Alger, l’un des meilleurs pédagogues du lien entre la reconnaissance de la pluralité linguistique et culturelle de l’Algérie et l’avancée des libertés démocratiques.

Tribun hors pair, M’hamed Rachedi était un cauchemar pour les RG de la DGSN. Après son intervention à la tribune, les actions du mouvement devenaient plus audacieuses, plus subtiles aussi.

Salarié puis élu syndical à l’ARDESS, ancêtre du CNEAP, (Le Centre National d’Etudes et d’Analyses pour la Population et le Développement), à la fin de son cursus de licence, Mhamed avait également une expérience du syndicalisme d’entreprise, qui a beaucoup servi, avant son arrestation, la coordination des comités étudiants autonomes d’Alger durant le printemps 1980.

m_hamed_rachedi_2original.jpg Mhamed Rachedi hommage

Une étoile filante

Face à la superbe crique de Bab El Oued, sur les pentes du cimetière d’El Kettar, un attroupement de quelques dizaines d’amis de M’hamed Rachedi a évoqué, ce samedi matin, le militant disparu en mars 1989 à quelques jours de son 35e anniversaire.

Une étoile filante du combat démocratique et social en Algérie. Après les épreuves de l’interrogatoire et de la prison, le reflux du mouvement les années suivantes, M’hamed a poursuivi son crédo sur la scène du monde. À partir de Paris.

Toujours engagé dans sa famille politique de la gauche révolutionnaire (LCR – Trotskyste), il a, comme en Algérie été de tous les combats. Celui du peuple palestinien était celui qui lui tenait le plus à cœur. Mhamed était l’homme au Keffieh. Elégance et fierté.
m_hamed_rachedi_3original.jpg Mhamed Rachedi
El Kettar, le 25 avril 2014, l’hommage à M’hamed Rachedi

Au cœur de l’attroupement, deux hommes, Mahmoud Rachedi, son frère cadet, porte-parole du PST, et Karim Bacha, frère cadet de Mustapha Bacha et co-fondateur de la fondation éponyme.

Mahmoud témoigne de ce moment de la dernière volonté où M’hamed, condamné sur son lit d’hôpital à Paris, chuchote son souhait de revenir voir la lumière d’Alger avant de partir.

Il a revu sa Casbah natale avant de s’adosser à son flanc d’El Kettar. Karim a rappelé combien il était important que la génération qui a animé les luttes démocratiques des années 80 transmette des repères aux jeunes d’aujourd’hui. M’hamed Rachedi, Mustapha Bacha et Salah Boukrif, les trois aujourd’hui disparus, étaient amis.

C’étaient, sans doute avec Arezki Ait Larbi, les figures les plus emblématiques du printemps amazigh à Alger.

La fondation Bacha[[voir Il s’est éteint un certain 8 août 1994
Il y a 19 ans, disparaissait Mustapha Bacha publié par la dépêche de Kabylie: « la résistance, c’est le pluralisme »: ]], récemment créée a décidé de leur rendre hommage à l’occasion de ce 35e anniversaire du 20 avril. Le travail de la transmission commence dans l’émotion.

sources Huffpost maghreb.com

AKBOU – 26 JUIN 2014: « CONSÉQUENCES DU PRINTEMPS NOIR » – CONFÉRENCE (DIHYA LOUIZ) & EXPOSITION (HUM-ACT)

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AKBOU

Journée du 26 juin,

salle APC d’Akbou,

organisée par HUM-ACT

Sur le thème :

Conséquences du Printemps noir

Conférence – débat

avec l’écrivaine DIHYA LOUIZ

Exposition d’œuvres plastiques

d’artistes d’Akbou

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Yazid Makdoud : « La société est en perpétuel changement par des mécanismes lents mis en place par elle même.

Mais il y a des événements qui provoquent des changements accélérés et dans la douleur comme se fût le cas lors du «Printemps Noir» en 2001.

Il serait plus qu’intéressant de s’interroger sur les conséquences de ces événements sur la vie et les structures sociales.

Ceci est le thème de la conférence qu’organisera l’Association Hum-Act et qu’animera Mlle DIHYA Louiz le jeudi 26 juin 2014 à 10h à la salle de délibération de l’APC d’Akbou.

Soyez les bienvenus !! »

« Parlons du Printemps noir ! »

https://www.facebook.com/groups/Printempsnoir2001/


22 JANVIER- ACB OUVRE LES GUILLEMETS à WILLIAM SPORTISSE

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L’ACB ouvre les guillemets

Mercredi 22 janvier 2014

à 19 heures

à

William Sportisse

Pour son livre

« Le camp des oliviers »

(Presses universitaires de Rennes)

Soirée présentée par Nourredine Saadi et Arezki Metref

William Sportisse, né en 1923 à Constantine, grandit dans le Camp des oliviers, quartier populaire et mixte d’une ville profondément divisée par les barrières coloniales.

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Élevé dans une famille juive autochtone, française par le droit mais de culture judéo-arabe, et guidé parla trajectoire de son frère aîné, Lucien, pionnier des luttes anticoloniales, assassiné par la Gestapo à Lyon en 1944, il choisit très tôt le camp d’une Algérie décolonisée et socialiste.

D’une guerre à l’autre, ce camp le mène de l’action souterraine antifasciste sous Vichy à la coordination des réseaux clandestins du Parti communiste algérien à Constantine durant sept années de la guerre d’indépendance, en passant par la direction d’une émission de radio en langue arabe à Budapest, considérée dès novembre 1954 par le gouvernement français comme l’une des responsables du déclenchement de l’insurrection algérienne.

Devenu citoyen de l’Algérie indépendante, il connaît à partir de 1965, comme nombre de ses camarades, les tortures et prisons d’un régime autoritaire dont les communistes tentent avec difficultés de réorienter la marche, avant que l’explosion des années 1990 ne le contraigne à l’exil.

À travers le prisme d’une personnalité militante confrontée à des documents d’archives jusqu’ici inexplorées, ce livre d’entretiens déploie autour d’un parcours minoritaire des pans méconnus de l’histoire sociale et politique de l’Algérie (post) coloniale.

ACB : 37 bis rue des Maronites – 75020 Paris – M°Ménilmontant

Entrée libre

Réservation conseillée par mail :

contact@acbparis.org

ou au 01 43 58 23 25


sur socialgerie:


«LA SAS DE BENI DOUALA» – LIVRE DE MAX DRIDER

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L’ACB

ouvre

les guillemets

Mercredi

15 janvier 2014

à 19 heures

à

MAX DRIDER

Pour son livre

« La SAS

de Beni Douala »

(Auto éditions)

2013

ISBN: 9782954542508

[En vente sur

instant-lecture.com->http://www.instant-lecture.com/index.php?id_product=427]

Soirée présentée

par Mohand Dahmous

et Arezki Metref

Max Drider,

Ath Ayomrane de son nom kabyle est né à Marseille le 16 novembre 1942 d’un père amazigh de Tizi-Hibel et d’une mère française de Troyes.
Après la disparition de sa mère en 1945, son père décide de l’emmener vivre chez sa grand-mère en Kabylie. De 1946 à 1953, il vit à Tizi-Hibel. En 1953, il revient à Marseille jusqu’au décès de son père en 1956.

Il regagne Tizi-Hibel, où il vit les atrocités de la guerre qui ravage la Kabylie, fuyant en 1959, comme beaucoup, l’enfer du village pour se réfugier chez sa tante qui s’était elle-même enfuie à Alger.

De 1960 à 1962, il est incorporé de force à la SAS de Béni-Douala, par le capitaine Oudinot, sous prétexte de service national.

Installé en Métropole fin 1963, il est arrêté en avril 1964 pour insoumission au service national.

Après bien des péripéties, ce n’est qu’en 1965 qu’il est libéré de ses obligations militaires en France, après être passé par la prison des Baumettes, ensuite celle de Fresnes et pour finir au Dépôt Central des Isolés de Rueil-Malmaison, Caserne Guynemer, d’où il est sorti libre, seulement le 25 mai 1965, après son jugement devant le tribunal permanent des forces armées de Reuilly à Paris. Son service national n’a duré pas moins de 32 mois!

Il n’était jamais venu à l’esprit de Max DRIDER de raconter toutes les misères subies en Kabylie durant la guerre d’Algérie. Ce n’est qu’en découvrant par hasard en 2010 le livre écrit par le capitaine Georges Oudinot, « un Béret rouge en Képi bleu », et après avoir visionné son film intitulé “Le Destin d’un capitaine”, qu’il lui est apparu indispensable d’apporter son contre-témoignage.

Dans le préambule de son livre, il regrette que cet officier colonial, « cinquante ans après les faits, malgré tant de recul, n’ait pas évolué comme on aurait pu l’espérer, dans son approche du problème algérien et de l’émancipation des peuples. Il arrive même en fin de récit à se présenter en victime.

Or cela n’est pas acceptable au regard des centaines de martyrs des Béni-Douala, seules véritables victimes des événements d’Algérie. »

Plus de 600 Kabyles ont péri dans le seul secteur des Ath Douala sous le commandement de Georges Oudinot.

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ACB

37 bis rue des Maronites

75020 Paris

M°Ménilmontant

Entrée libre

->http://www.acbparis.org/index.php?option=com_content&view=article&id=287:bonne-annee-2014&catid=86:agenda-de-lacb&Itemid=476]

Réservation conseillée par mail

contact@acbparis.org

ou au 01 43 58 23 25


autres liens:

[

PRÉFACE

http://www.kabyle.com/

->http://www.kabyle.com/sas-des-beni-douala-max-drider-22246-23082013]

Préface

Max est un déraciné et la vie à Tizi Hibel, dans la guerre, n’a pas été facile pour lui.

Il s’y est pourtant adapté et s’est vite mis au travail pour échapper à la misère. Adolescent, il a tressé des corbeilles, fait le maçon et il s’est construit une petite chambre pour avoir un toit. Il se préparait à faire sa vie en kabyle, car il se sentait profondément d’ici.

Les événements et le capitaine Oudinot en ont décidé autrement. Sous le prétexte du service militaire, ce dernier le recrute d’autorité dans la SAS (section administrative spéciale) de Béni Douala. Il l’empêche ainsi de rejoindre Alger où il venait de trouver du travail.

Maxou, comme aiment pour lui signifier qu’il est désormais des leurs, à l’appeler, les gens de Tizi Hibel, a maintenant 17 ans. Il est déjà une des innombrables victimes de l’officier français. En l’enrôlant dans les effectifs de la SAS, le capitaine Oudinot a surtout voulu le compromettre afin de l’isoler de sa communauté et le soustraire à l’influence grandissante du FLN.

Le lecteur remarquera que, quand dans son récit Max évoque les moudjahidines, il les désigne par le vocable «les nôtres». Il revendique ainsi clairement son adhésion à la révolution et fait sien le désir du peuple algérien de recouvrer sa liberté et son indépendance.

Max n’a pas écrit ce livre pour parler de lui et si l’histoire de sa vie sert de trame à son récit, c’est pour insuffler, à ce dernier, de l’authenticité. Max se raconte aujourd’hui avec la maturité du crépuscule de l’existence et si ses souvenirs d’adolescent ont chargé d’émotion ce récit, il est resté serein dans la narration des événements.

Il vit aujourd’hui en France, il est plusieurs fois grand père et a gardé des attaches très fortes avec son pays, l’Algérie. Le mensonge du capitaine Oudinot a fait naître en lui la révolte. La même que celle qu’il a vécue quand, à son corps défendant, il s’est retrouvé le subordonné de ce personnage. Il lui répond, il en a toutes les raisons, mais il a surtout les arguments pour cela.

La mystification, par cet officier français qui fût plus tard un des acteurs principaux de l’OAS, des événements et celle de l’histoire de son passage dans cette région de Kabylie n’a pas laissé Max indifférent.

Elle a interpellé sa mémoire et convoqué des souvenirs, longtemps enfouis, qu’il décide aujourd’hui de partager. Il le fait bien parce qu’il montre, sans détour, le vrai visage du capitaine Oudinot et parce qu’à travers les agissements de ce dernier il pointe du doigt la réalité de l’implacable guerre que l’armée coloniale française a menée contre le peuple algérien pour continuer à l’asservir.

Voici un témoignage qui tombe à point nommé. Faut-il rappeler que l’indépendance de notre pays a cinquante ans.

Docteur Mahmoud BOUDARENE

Psychiatre

Ancien député

pour lire la suite, cliquer sur le lien (…)

ACDA – SÉMINAIRE: « ALGÉRIE : LA CONSTRUCTION DE LA NATION À L’ÉPREUVE DE L’IDENTITÉ AMAZIGHE »

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ACDA:

L’intégralité des interventions du séminaire « Algérie : la construction de la nation à l’épreuve de l’identité amazighe », organisée à Paris, le 14 décembre dernier, par le collectif algérien en France ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie) seront bientôt transmises sur le site de l’ACDA.

https://www.facebook.com/pages/Agir-pour-le-changement-et-la-d%C3%A9mocratie-en-Alg%C3%A9rie-ACDA/306739669340346


2 VIDÉOS SUR CHOUF CHOUF


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L’Algérie à l’épreuve de la crise berbériste

->http://www.youtube.com/watch?v=pl_ETiGiOKY]

http://www.youtube.com/watch?v=pl_ETiGiOKY


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Sadek Hadjares : les communistes et la crise berbère

->http://www.youtube.com/watch?v=LTs3z4KUPkA]

http://www.youtube.com/watch?v=LTs3z4KUPkA

A l’occasion du séminaire «Algérie: la construction de la nation à l’épreuve de la crise berbériste», organisé par Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) à Paris, Sadek Hadjerès, ancien secrétaire du Parti communiste algérien est revenu sur cet épisode méconnu qui a façonné tout le mouvement national.

Saïd Doumane, professeur d’économie: “La question amazighe dans le contexte historique et politique du Printemps berbère (1980)”.

Mohamed Brahim Salhi, sociologue: “Printemps berbère (1980), Printemps noir (2001) : continuités et ruptures.”

http://www.chouf-chouf.com/actualites/algerie-la-construction-de-la-nation-a-lepreuve-de-la-crise-berberiste/


PARIS – 14 DÉCEMBRE: « ALGERIE: LA CONSTRUCTION DE LA NATION À L’ÉPREUVE DE L’IDENTITÉ AMAZIGHE »

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Le collectif algérien en France ACDA

(Agir pour le changement et la démocratie en Algérie)

organise un séminaire sur le thème :

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« Algérie : la construction de la nation à l’épreuve de l’identité amazighe

 »

Samedi 14 décembre 2013,

de 13h30 à 19h

Mairie du 2° arrondissement,

Salle des expositions,

8, rue de la Banque, 75002 Paris

(métro Bourse)


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PROGRAMME


13h30-15h45 :

Etat des lieux de la culture amazighe

Chérifa Bilek, responsable de l’enseignement et de la formation au Haut Commissariat à l’amazighité (HCA):

« Tamazight, enseignement et institutions »

Saïd Chemakh, linguiste, enseignant en tamazight à l’Université de Tizi-Ouzou:

« Enseignement et études du tamazight à l’Université »

Ramdane Achab, éditeur :

« Expériences de production et d’édition »

Meryam Demnati, chercheuse à l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM):

« L’expérience marocaine »


Pause café.


16h-19h :

Histoire et perspectives politiques

Sadek Hadjerès, homme politique, historien, essayiste:

« La question amazighe dans le mouvement national et depuis l’indépendance »

Saïd Doumane, professeur d’économie:

« La question amazighe dans le contexte historique et politique du « printemps berbère » (1980) »

Mohamed Brahim Salhi, sociologue:

« Printemps berbère » (1980), « printemps noir » (2001) : continuités et ruptures »

Salem Chaker, linguiste, professeur de berbère à l’université Aix-Marseille:

« Perspectives pour le mouvement amazigh dans les pays d’Afrique du Nord »

Ali Guenoun, historien:

introduction, et modération du débat


Pour réserver : acda@mailfr.fr


Séminaire ACDA

Algérie : la construction de la nation à l’épreuve de l’identité amazighe

La question de la nation se pose aujourd’hui plus que jamais, cinquante ans après d’indépendance de notre pays. Le processus de construction de la nation s’est amorcé en réponse au pouvoir colonial et, dès lors, la préservation et le développement de «la personnalité algérienne» ont été au cœur du combat pour l’affirmation de la nation. C’est dans ce contexte que naît la problématique de la question amazighe dans la construction nationale.

En effet, la culture amazighe qui devrait être au centre de la Constitution et de la fondation de notre pacte national et régional s’est trouvée rejetée, dénigrée, voire niée par le mouvement national.

A l’indépendance, le rêve d’une Algérie démocratique et multiculturelle a été confisqué. La diversité culturelle et la pluralité linguistique de l’Algérie ont été rejetées au profit d’une vision identitaire étroite et exclusive, limitée aux seuls vecteurs de l’arabité et de l’islam.

Cependant, la gestion autoritaire et répressive de l’espace d’expression politique n’est pas venue à bout de la revendication amazighe. Portée par une jeune génération de militants engagés dans le combat pour la démocratie, elle s’est de nouveau imposée dans le débat public. Le « printemps berbère » de 1980 et le « printemps noir » de 2001 ont démontré, avec vigueur, que la revendication amazighe est étroitement liée à la revendication de démocratie et de justice.

Ces deux événements d’ampleur inédite ont bouleversé le cours de l’histoire politique de notre pays, et joué un rôle fondamental dans la reconnaissance de sa composante amazighe. L’enjeu véritable que recouvre la revendication amazighe n’est pas simplement d’ordre culturel ou linguistique: il est aussi celui de l’édification d’une nouvelle société algérienne fondée sur la citoyenneté, la démocratie, et qui aurait pour base la prééminence du droit, le respect de la dignité et la pluralité culturelle.

L’identité amazighe est désormais intégrée officiellement à l’identité nationale, et la langue amazighe est inscrite comme langue nationale dans la Constitution. Mais la digue des idéologies étroites n’a toujours pas cédé. La langue amazighe n’est pas encore considérée comme langue officielle. Son enseignement n’est pas obligatoire pour l’ensemble des Algériennes et des Algériens. Les administrations nationales et locales continuent, quotidiennement, à dresser mille et une ruses pour freiner son émancipation. Ces archaïsmes et immobilismes favorisent la légitimation et l’émergence de nouvelles forces politiques centrifuges qui, ensemble, affaiblissent l’intérêt pour la nation algérienne et mettent en danger sa pérennité.

Aujourd’hui, le collectif algérien en France ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie) s’intéresse au bilan que nous pouvons tirer après un demi-siècle de luttes et de combats, et aux perspectives pour le futur. Aussi, nous vous invitons à une rencontre-débat qui se déroulera en deux sessions.

  • La première session tentera de dresser un état des lieux de l’enseignement de la langue amazighe en Algérie ainsi que du fonctionnement des institutions officielles mises en place pour la sauvegarde et la promotion de la culture amazighe (notamment le HCA). Elle comprendra également un tour d’horizon sur l’évolution de la langue amazighe dans les autres pays du Maghreb – au Maroc, en particulier.
  • La seconde session sera consacrée aux origines et développement de la revendication de l’identité amazighe dans l’histoire récente de l’Algérie: de la « crise berbériste » de 1949 jusqu’aux événements du « printemps berbère » de 1980 et à la lutte du mouvement culturel berbère. Elle sera aussi l’occasion de s’intéresser à l’effet des événements du « printemps noir » de 2001 sur la revendication berbère en Kabylie et à l’apparition de l’option autonomiste comme voie concurrente à l’Etat unitaire dans la satisfaction de la revendication amazighe.

N’hésitez pas à diffuser l’annonce autour de vous.

Amicalement,

Pour le collectif ACDA

Nabil Challal


P-S

références socialgerie sur “La question amazighe dans le mouvement national” voir entre autres:


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JUILLET-AOUT SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRELA CRISE DU PPA-MTLD DE 1949ARTICLES DE SADEK HADJERES DANS EL WATAN, JUILLET 1998mise en ligne socialgerie, article70, le 20 août 2009 (Date de rédaction antérieure : 1er juillet 1998).

Juillet – Aout 1949, été brûlant et point culminant d’une crise qui a laissé chez tous les acteurs un sentiment amer et douloureux pour la cause nationale.

Soixante ans après, peut-on esquisser un aperçu global et quelques enseignements pour les nouvelles générations?

J’en résume ici quelques épisodes, restés pratiquement inconnus de l’opinion patriotique et démocratique. Sur ce site, je les complèterai en cette année anniversaire par d ’autres évocations, documents et extraits d’un ouvrage non encore publié.

I. « WELLAT DRÂA » OU LA BIFURCATION FATALE
________________________________________________________

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IL Y A SOIXANTE ANS, LES PIÈGES « IDENTITAIRES » SE METTENT EN PLACEmise en ligne socialgerie, article 9, le 5 juin 2009 – par Sadek Hadjerès (Paru en septembre 2000, dans « Deux mille ans d’Algérie », tome III, Carnets Seguier).

En 1947, j’avais dix neuf ans. Après ma première année étudiante, je venais d’obtenir (dans le groupe des trois premiers sur les 3OO candidats), mon certificat de Physique-Chimie-Biologie pour entrer à la Faculté de médecine d’Alger. Parallèlement je militais dans le mouvement associatif patriotique (comme membre du bureau de l’AEMAN) et surtout dans la section universitaire du PPA dont je deviendrai l’année suivante premier responsable, par Sadek Hadjerès 1947


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[ PREMIER ATTENTAT CONTRE L’AVENIR D’UNE ALGÉRIE DÉMOCRATIQUE
AOÛT 1949 : AU-DELÀ DE FERHAT ALI
POUR DES DÉCENNIES, PRIMAUTÉ DE LA VIOLENCE SUR LE DÉBAT

mise en ligne socialgerie, article 64, le 20 août 2009 – Sadek hadjerès – (Date de rédaction antérieure: 8 octobre 2006).->64]

LE 18 AOUT 1949, à LA SORTIE DE LARBAA NATH IRATHEN, REVENANT LE JOUR DE MARCHE vers taddart-is (son village), Ferhat Ali, vétéran et cadre du mouvement nationaliste depuis l’Etoile Nord Africaine, est victime d’un attentat. Il restera miraculeusement en vie après presque un mois d’hospitalisation à Tizi Ouzou.


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[SOIXANTE ANS D’INTERROGATIONS ET DE LUTTES
Où EN EST L’AMAZIGHITÉ DANS LA NATION?
CONFÉRENCE-DEBAT À L’ACBK DE MONTPELLIER avec Sadek HADJERES, Ali GUENOUN ET Arezki METREFpar Sadek Hadjerès – socialgerie – article 143 – le 8 janvier 2010->143]

Le 18 décembre 2009, Sadek Hadjerès, à l’invitation de l’ACBK (Association Culturelle Berbère des Kabyles de Montpellier), a présenté un exposé sur l’évolution et les enseignements de la question politico-culturelle amazigh au sein du mouvement national algérien.

L’exposé et le débat, modérés par Arezki Metref, avaient été précédés par une rétrospective de Ali Guenoun (doctorant en histoire et auteur de l’ouvrage « CHRONOLOGIE DU MOUVEMENT BERBÈRE ») qui a retracé le cadre et les contextes historiques de ces évolutions.

Le débat a donné lieu à de larges illustrations et commentaires, venant des conférenciers et de l’assistance. Certaines des illustrations, pour le passé et le présent, se trouvent déjà dans les documents mis en ligne sur le site au cours des six derniers mois …


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[ COLLOQUE SUR “LE MOUVEMENT NATIONAL ET LA REVENDICATION AMAZIGH » (ALGER. 24-25 DÉCEMBRE 2001) LA CONTRIBUTION TOUJOURS ACTUELLE DE « IDIR EL-WATANI » (1949) AU DÉBAT NATIONAL
COMMUNICATION DE SADEK HADJERÈS mise en ligne socialgerie, article 63, le 27 septembre 2009 (Date de rédaction antérieure : 24 décembre 2001).->63]
(Comme annoncé dans la lettre d’information de la mi-septembre 09, nous poursuivons en ce 60ème anniversaire de la crise de 1949, la publication des textes susceptibles d’éclairer cet épisode du mouvement national)
Chers amis, Vous comprendrez les causes multiples de l’émotion que j’éprouve en contribuant à ce colloque. Le thème se rattache à un épisode du mouvement national qui, à mes vingt ans, a marqué profondément mon engagement politique ultérieur et ma philosophie de la vie.


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L’ALGÉRIE LIBRE VIVRA – 1949: « VIVE L’ALGÉRIE » – PAR IDIR EL-WATTANITexte intégral de la brochure « VIVE L’ALGÉRIE » de « IDIR EL WATANI » (1949) mise en ligne socialgerie, article 74, le 20 novembre 2009

Le document « L’Algérie libre vivra », rédigé lors du premier semestre 1948, est présenté ici dans sa version intégrale. Il clôture pour cette année, soixantième anniversaire de la crise du PPA-MTLD » de 1949, la série de publications qui ont évoqué cet évènement sensible et prémonitoire de nombreux épisodes ultérieurs du mouvement national algérien. Le contexte et les péripéties de la publication de cet ouvrage ont été évoqués dans les textes précédemment mis en ligne.

L’évènement est loin d’avoir épuisé tous ses enseignements, principalement l’importance des libertés et du débat démocratiques pour la cohésion nationale.Aussi le site continuera à accueillir tous les documents, témoignages et commentaires qui pourront contribuer à la vérité historique et à donner du poids aux aspirations d’un peuple assoiffé de liberté, de paix et de justice sociale.

« Il faut être fermement convaincus que pour remporter la victoire, nous devons éveiller le Peuple et nous unir dans une lutte commune avec les Peuples du monde qui nous considèrent comme une Nation égale en droits».

Aux victimes du colonialisme

Aux martyrs de la Cause Algérienne

Aux combattants de la Libération

Idir. El Watani :

(Mabrouk Belhocine, Yahia Henine et Sadek Hadjerès


https://www.facebook.com/events/255576351260116/

CENTRE CULTUREL ALGERIEN DE PARIS- 12 DECEMBRE 2013: HOMMAGE AU GRAND POÈTE SI MOHAND OU M’HAND

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Centre culturel algérien de Paris

Jeudi 12 décembre 2013

à 18h30

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Si Mohand Ou M’Hand:

«Icône de son vivant,

le poète a continué

à nourrir le patrimoine

après sa mort en 1906»

avec la participation de

Rachid KAHAR ,

auteur de «Si Mohand Ou M’Hand:

la vaine musique du vent»

(Ed: INAS, Alger),

Tassaadit YACINE,

Directrice de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales

et Mohamed BEN MOHAMED ,

poète et parolier.

altSi Mohand Ou M’Hand demeure sans conteste le plus grand poète Kabyle. Né à Icharioune (ex-Fort-National) actuelle Larbaa Naït Iraten en 1844, il passe son enfance dans une famille aisée, possédant des biens et promettant un bel avenir à cet enfant qui connaîtra bien des traumatismes avant même d’être pris dans la grande tourmente de la violence qui acheva la conquête française des massifs du Djurjura. S’ensuivent les répressions, les exécutions sommaires et les exils forcés, les accaparements de terres et les expropriations de biens et de villages entiers.

Adolescent instruit dans les zaouia, il assiste au bouleversement de la société qui se transforme sous la férule de l’occupant. Les valeurs et les hiérarchies d’antan ont disparu.

Si Mohand est
un fin observateur de cette métamorphose, de l’injustice, de l’inversion des rôles et des valeurs sociales. Il est profondément touché de voir que les braves sont marginalisés tandis que les arrivistes grimpent subitement dans la nouvelle société
où l’indigène est exploité jusqu’à outrance.

Chargé du fardeau de la douleur intérieure et de la déception de la vision du nouveau monde qui est en train de s’installer sous ses yeux, le poète meurtri se révolte.

Dès lors, un besoin viscéral de justice va l’animer.

Démuni et impuissant, la seule voie qui lui reste est l’errance. Il court les chemins et les routes, sans but précis, il va là où son instinct lui dicte. Au grès des circonstances, il sème sa poésie qui subjugue le peuple par sa grâce. Ses poèmes foisonnent et se transmettent de bouche à oreilles. Il parcourt ainsi des années durant le pays kabyle dans tous les sens avant de suivre le chemin de l’exil vers des contrées plus lointaines telles Bône (actuelle Annaba) et même en Tunisie.

Incapable de se stabiliser, il se livre à ses instincts, s’adonnant à la fréquentation des bouges et des tavernes, usant et abusant de tous les paradis artificiels.

Malgré ses égarements et ses excès, le poète est apprécié de tous, sa compagnie et ses paroles sont recherchées et citées à tout propos. Il n’est pas de conversation entre Kabyles qui, à un moment où à un autre, ne fasse référence à ses Isfra.

Icône de son vivant, le poète a continué à nourrir le patrimoine après sa mort en1906. Avec le temps, le poète tant adulé a réussi l’exploit posthume de se hisser au rang de symbole de sagesse, de mesure.

Rachid KAHAR


«LE FILS DE L’AMAZIGH VIVRA»

Si El Hachemi Assad réalise un documentaire sur Idir Ait Amrane

Si El Hachemi Assad réalise un documentaire sur Idir Ait Amrane

par Samira S.

HORIZONS – Culture

Publié le 1er novembre 2013

Baptême du feu pour l’intellectuel Assad Si El Hachemi. Il vient de réaliser son premier film. Il s’agit d’un film documentaire intitulé

«Le fils de l’amazigh vivra»,

un hommage posthume au parcours de Mohamed Idir Aït Amrane, ancien président du “Haut commissariat à l’amazighité” (HCA).

Le film documentaire raconte le parcours du moudjahid et militant de la culture amazighe, Mohamed Idir Aït Amrane.

Se basant sur des documents d’archives, ainsi que sur le témoignage de ses proches, de ses compagnons de lutte et des personnes qui ont travaillé sur son œuvre et se sont penchées sur son itinéraire tels que Sadek Hadjerès, Saïd Chibane, Malha Ben Brahem.

Ce film, premier du genre, se propose de retracer la vie de cet homme exceptionnel né en 1924 au village Tikidount, commune des Ouacif. Il y passa une partie de son enfance et fut inscrit à l’école du village de Bouabderrahmane en 1930 jusqu’à l’âge de dix ans. Il quitta sa Kabylie natale pour s’installer dans la ville de Sougueur où il poursuit sa scolarité. Ses études le mèneront successivement au lycée de Mascara où il obtient le brevet d’enseignement primaire supérieur puis au lycée Bugeaud à Alger, actuel lycée Emir Abdelkader. Il y restera jusqu’au débarquement des pays alliés en 1942. Peu après, les lycées seront transférés à Miliana. Ce fut à ce moment qu’il adhéra au mouvement scout d’Algérie.

En janvier 1945, il fut admis au lycée de Ben Aknoun où il rencontra un groupe de jeunes étudiants originaires de Kabylie comme Hocine Aït Ahmed, Omar Oussedik, Sadek Hadjerès, Ali Yahia Rachid et bien d’autres. Et ce fut à cette période qu’il découvrit les écrits des historiens réformistes tels que Tewfik El Madani et Embarek El Mili.

Il se trouva alors le goût et le talent d’écrivain et se consacra à la production d’un florilège de textes engagés pour la cause amazighe dont le poème «Ekker ammis umazigh» , (réveille-toi fils d’amazigh), composé en 1945.

Il s’engagea aussitôt dans les rangs du parti du peuple algérien (PPA) et participa également à la création d’une cellule du PPA à Tiaret où il milita d’une façon intense durant les campagnes électorales en 1947 et celles des législatives en 1948 gagnées par son parti mais truquées par l’administration coloniale.

Il quitta cependant le parti en 1949 et s’orienta vers les études linguistiques jusqu’à l’obtention de la licence d’arabe en 1961. Son goût prononcé pour la lecture et pour la poésie l’amenèrent à composer d’autres chants comme «Ghuri yiwan umddakul» .

Il fut arrêté au lendemain du déclenchement de la lutte de libération par la police coloniale qui l’internera dans la prison de Tiaret jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.

Au lendemain de 1962, il fut nommé député à la première assemblée de l’Algérie indépendante puis préfet de la wilaya d’El Asnam. Il termina sa carrière en tant que président du HCA, haut commissariat à l’amazighité.

Ce film documentaire se penche également sur l’amitié qui le liait à Saïd Chibane, Sadek Hadjerès et à un degré moindre Hocine Aït Ahmed.

Le documentaire relèvera les qualités du militant qui se conjuguaient à celle du père de famille.

Sans oublier bien sûr l’exploration du caractère gigantesque de ses travaux: de l’écriture à la promotion de la linguistique, à l’histoire amazighe en passant par la traduction d’ouvrages de référence et la vulgarisation.

Mohamed Idir Aït Amrane a légué une œuvre riche et d’une grande qualité.

Le public a aussi découvert son goût pour la culture et la poésie, ainsi que sa sensibilité particulière au recouvrement de la personnalité algérienne dans toute sa dimension.

Les différentes étapes de sa vie montrent l’exemple d’un homme qui s’est totalement consacré à sa famille et s’est investi corps et âme au service de la lutte de libération nationale, dès sa jeunesse, et à la défense de l’amazighité.

Un homme de savoir et de culture qui a forgé sa personnalité dans son milieu naturel et a enrichi son horizon au contact de la culturelle universelle, un homme attaché à ses traditions et ouvert sur le monde.

Une réussite technique

Le film est une franche réussite: le travail sur le son est remarquable, la musique de Abderrahmane Amalou est créative, le trait incisif, les couleurs chatoyantes, l’entretien des intervenants est fluide et le montage final très convaincant.

Le film sera distribué incessamment dans les salles de cinéma.

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L’une des réussites de ce jeune cinéaste consiste à mener ensemble, les témoignages et les multiples discours qui ne s’annulent jamais mais au contraire se rehaussent dans une irrésistible mise en scène.

Ce documentaire est filmé comme un reportage live, formant un continuum sans couture avec les témoignages.

Assad Si El Hachemi a longtemps exercé dans les secteurs de la jeunesse et de la culture en qualité d’encadreur, d’animateur et de formateur. Il est aussi organisateur de plusieurs manifestations scientifiques et culturelles initiées par ses soins. Il est également le fondateur du 1er festival du film amazigh. Il est aussi à l’origine de la création des ateliers de formation dans les métiers du cinéma et de l’unique revue de cinéma «Asaru-cinéma».

Samira S.


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Lire aussi:

  • http://ain-dzarit1911.over-blog.com/article-hommage-a-un-parent-de-notre-da-slimane-mohamed-idir-ait-amrane-120949681.html
    ___

et sur socialgerie:


PLAIDOYER POUR LIRE ET PRODUIRE EN TAMAZIGHT

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CAUSE AMAZIGHE:

LE MESSAGE DE MAMMERI

A-T-IL ÉTÉ BIEN ENTENDU ET COMPRIS?

Par Smaïl Medjeber

Le Quotidien d’Algérie

21 octobre 2013

« Pourvu qu’il ne vous arrive point tel le sort de cet arbre lequel, une fois coupé de ses racines, ses feuilles vertes se faneront et dépériront.

Un arbre sans racines est condamné à mourir. Ne soyez pas, vous gens d’aujourd’hui, tels des gens sans racines…

Faîtes en sorte de ne pas devenir des éternels pauvres de la Connaissance la plus large d’esprit et de cœur.

J’ai pensé à toi, génération d’aujourd’hui et de demain…

À présent, la Connaissance se puise dans les livres.

C’est pour cette raison, que j’ai écrit ce livre : pour vous tous, pour qu’il vous soit une référence, un exemple à méditer, un fondement sur quoi vous appuyer, construire et transmettre la Connaissance …

Nous avons défriché le terrain, à présent, c’est aux autres de continuer.»
]

( In Poèmes Kabyles Anciens, Mouloud Mammeri, Editions Laphomic)

Comme je l’ai évoqué dans le n° 39 de la revue Abc Amazigh et rappelé dans mon livre qui porte le même nom, le message de notre Grand Maître Feu Mouloud Mammeri, a-t-il été bien entendu, lu et bien compris?

Combien de « Mohand Azwaw et ceux de sa génération», auxquels Mammeri avait adressé ce message, l’ont-ils lu et compris? Moi je l’avais bien lu et bien compris. C’était pour cette raison que j’avais fondé une maison d’édition dévouée à la langue et culture amazighe. Ce fut, pour moi, une manière aussi de prendre ma revanche vis-à-vis du pouvoir dictatorial algérien.

Je pensais, naïvement, que le fait de sortir de la clandestinité, de l’époque noire des années 1970, où, avec mes camarades, clandestinement et dangereusement, j’assurais la publication de la revue Idtij (Le Soleil) – même feu Mouloud Mammeri me disait : «Comment tu arrives à faire ça, Smaïl? – je pourrais continuer, légalement, librement et aisément, mon combat pour notre noble cause, avec un lectorat tout aussi militant et suffisant.

Hélas !

Pourtant, comme l’avait si bien dit, aussi, notre Grand Maître feu Mouloud Mammeri : Il était temps de happer les dernières voix avant que la mort ne les happe. Tant qu’encore s’entendait le verbe qui, depuis plus loin que Siphax et que Sophonisbe, résonnait sur la terre de mes pères, il fallait se hâter de le fixer quelque part où il pût survivre, même de cette vie demi-morte d’un texte couché sur des feuillets morts d’un livre.»

Notre langue et notre culture se doivent, par conséquent, pour survivre, de passer, vite, de l’oral à l’écrit, c’est-à-dire aux livres, «avant que la mort ne les happe». Il y a donc urgence et péril en la demeure.

Mon défi pour éditer un livre chaque mois et pour un millier de lecteurs au moins, était la réponse – militante – que moi, je proposais, en réponse à ce cri d’alarme. Mon défi n’a pas été appliqué, respecté.

Notre langue est-elle condamnée à demeurer une langue orale ? Rezki Issiakhem, dans sa préface de l’œuvre de Saïd Iamrache, «Tasga n tlam ou l’Obscurantisme en plein jour» publiée après son décès, a confirmé en lançant ce même cri d’alarme : «C’est par la lecture de romans comme celui-ci que se développera le goût de lire notre langue et que l’on rejettera l’aberration d’un fatalisme qui voudrait l’enfermer dans une oralité réductrice et décadente… » Et de refuser à croire «Que les nombreux militants de la cause amazighe et les milliers de manifestants qui défilent lors du printemps amazigh ne seraient pas analphabètes» . Raison évoquée par des maisons d’éditions qui ont refusé de publier cette œuvre posthume «considérant que la rentabilité d’une œuvre en tamazight ne pouvait en être assurée.»

Je le répète aussi : acheter et lire des ouvrages de langue amazighe, c’est un autre militantisme, c’est prouver qu’il existe un lectorat de la langue amazighe, c’est prouver que «Ass-a, azekka, tamazight tella, tella » (Aujourd’hui, demain la langue amazighe existe, existera) n’est pas un slogan creux, vide de sens.

Je re-lance donc mon défi à tous les militants et militantes qui ont scandé ce slogan: y-a-t-il, dans toute l’Amazighie et la diaspora, au moins un millier de lecteurs (trices) du livre amazigh?

En attendant, dans les librairies, il n’y a pas foule. Les émules de Mouloud Mammeri, quelques rares jeunes poètes qui parviennent à publier – à compte d’auteur – un petit recueil de poésie, font du porte à porte pour proposer leurs ouvrages. C’est ce que je fais présentement, personnellement, via internet. Sans suite aucune.
Avant, les gens disaient : «Il n’y a pas d’écrivains en langue amazighe!» À présent, ce sont les écrivains qui disent : «Il n’y a pas de lecteurs de la langue amazighe!»

“ La langue amazighe n’est pas un dialecte archaïque qui ne mérite, comme on le croit généralement, aucune considération, mais un chef-d’œuvre linguistique qu’il faut à tout prix développer et promouvoir. Un jour, le nord-africain sera, j’en suis sûr, fier de sa langue.” C’était ce que souhaitait ardemment mon défunt compagnon de combat, Mohamed Haroun.

Durant les années 1970, pour faire adhérer quelqu’un à notre cause amazighe, il fallait, à sa demande, prouver que notre langue s’écrit. Où en est-on aujourd’hui? Que font les réseaux associatifs kabylo-amazigho-berbéros, dans nos Pays respectifs et au sein de la diaspora, hormis de répéter, sans cesse, les mêmes slogans, les mêmes discours, les blas blas, les manifs, les fêtes, les danses, les sempiternels spectacles?

Il faudrait d’abord prendre conscience d’un fait : d’où vient ce mal, cette absence de lectorat amazigh? La question et la réponse sont en chacun et chacune de nous. Comme l’arbre qui dit à la hache : pourquoi tu me frappes? La hache lui répond: ma main vient de toi.

Abc Amazigh fut, pour moi, une amère déception; pire: une douloureuse expérience dont j’en souffre jusqu’à aujourd’hui.

Une revue, pourtant bien appréciée par ses quelques lecteurs (trices) et surtout par la presse nationale. Je cite, humblement, quelques extrait : “Le contenu scientifique de ce bulletin – dirigé par Smaïl Medjeber – l’un des pionniers de la revendication de l’identité amazighe de l’après-indépendance de l’Algérie -, confirme qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas plus de réhabiliter l’amazigh, mais de produire cette langue… Cet éventail ouvert prend en charge avec bonheur – ce qui est rare dans ce genre de revue spécialisée – la tri culturalité des lecteurs auxquels la revue s’adress : le français, l’arabe et l’amazigh se solidarisent pour développer, sans aucune susceptibilité culturelle la question majeure de l’écrit amazigh. ” Le Matin, 09/04/1996.

“A distance des sirènes politiciennes : OUF ! Voilà une revue qui aborde la question de la langue amazighe sans se laisser aspirer par les sirènes politiciennes… Assurément la revue Abc Amazigh a choisi la voie du débat d’idées, de la construction. La plus sûre.” (D. H.) Libre-Algérie n°13, 1 – 14/3/99.

“Abc Amazigh que dirige l’infatigable Medjeber n’arrête pas de nous surprendre. Agréablement s’entend… Dans l’ensemble, Abc Amazigh se maintient. Avec peu de moyens, cette revue ne se laisse pas abattre par un environnement hostile. Que la résistance continue !” (A.L) Libre-Algérie n°33, 6-19/12/99.

Qui a acheté et lu les revues Abc Amazigh, Izuran…? Qui a acheté et lu les œuvres de : Si Amar-Ou-Saïd Boulifa, Belaïd Nat-Ali, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Mohand Lechani, Abdallah Mohya, Saïd Iamrache, Ahmed Nekkar, Kamel Naït-Zerrad, Amar Mezdad, Rachid Alliche, Halima Aït-Ali Toudert, Tassadit Tacine, Hassane Ben Amara, Mohand Ouaneche, Mohand-Ouramdane Larab, Yahia Yanes, Salem Chaker, Malek Houd, Youssef Nacib, Mohand Aït-Ighil, Salem Zenia, Houcine Azergi, Ahmed Adghirni, Brahim Lasri Amazigh, Mohamed Akounad, Rachid Jadal, … (désolé pour les auteurs non cités)?

J’aimerais bien avoir des réponses à ces questions, par courriel à : défiberbere@hotmail.fr , sur ma page Facebook, memoireamazighe, ou sur : amazigh blog de communication.WordPress.com (un blog qu’une généreuse personne m’a aidé à créer).

Il faut passer notre langue ancestrale de la bibliothèque orale multimillénaire, en voie de disparition, à une bibliothèque livresque immortelle.

Bien sûr, la langue amazighe a le droit naturel et légitime, en Algérie et dans toute l’Amazighie, d’être reconnue et traitée comme langue d’Etat, nationale, officielle avec tous les attributs et droits y afférents, son enseignement compris. Bien sûr, pour cela, il faut continuer le combat militant et politique jusqu’au bout.

Cependant, il faut exercer notre propre pouvoir personnel, responsable, tout aussi militant. Pour ce faire, nul besoin de décret pour acheter un livre, une revue qui transmet la langue et la connaissance de l’histoire amazighe. La langue amazighe n’a pas besoin du bla bla politicien et pseudo-militant ! Inutile de faire comme l’autruche. Ne plus utiliser cette cause culturelle et linguistique à des fins politico-personnelles. Que ceux et celles qui prétendent défendre cette noble cause brandissent, au moins, UN livre amazigh, comme preuve.

Le combat pour la langue et culture amazighe, se joue dans les librairies et par nos poches.

Comme je l’avais dit, un jour, à un «militant» que j’avais croisé à Alger, qui s’était soûlé parce qu’on avait empêché un honorable ancien combattant de faire son discours en amazigh, lors d’une conférence organisée à Tizi-Ouzou (en plus !) :

-Si tu es contrarié et choqué par cela, c’est simple, il te suffira d’aller dans la librairie d’en face et acheter un livre amazigh.»

Au lieu de faire comme je lui avais dit, il préféra aller dans le prochain bar pour s’y soûler encore plus.

Promouvoir le livre amazigh, c’est faire survivre notre langue et la transmettre aux générations futures. C’était le message, clair et net, de Feu Mouloud Mammeri.

Le prix d’achat d’un livre ne vaut pas le prix d’une vie, des vies sacrifiées par les militants (tes) et martyrs (yres) de cette noble cause.

La langue amazighe, les auteurs et les éditeurs ont besoin de vous, de nous. Pour reprendre le slogan de Coluche et des Restaurants du Cœur.

Soyons des acheteurs et lecteurs de cœur. Pour notre langue.

À bon entendeur, azul.

Amazighement vôtre,

l’Ambulancier de la langue amazighe,

Smaïl Medjeber


L’ACB VOUS INVITE

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Exposition de calligraphie berbère, Smaïl Metmati

du 15 au 30 septembre 2013

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Vernissage

samedi 21 septembre 2013 à 14h30

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Cliquer ici pour en savoir +

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Renseignements et réservations : ACB

37 bis rue des Maronites 75020 Paris

M° Ménilmontant. Tél : 01.43.58.23.25


Mail : contact@acbparis.org

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Information : Rentrée de l’ACB

Portes ouvertes le 28 septembre 2013 à l’ACB, de 14h à 18h:

Venez rencontrer les responsables et animateurs de l’association, prendre connaissance du programme de la rentrée autour d’animations musicales et de projections vidéo.

Les cours reprendront le 30 septembre 2013.


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