OPÉRATION ANTITERRORISTE DE L’ANP

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L’opération militaire de l’ANP contre les terroristes à Bouira

décryptée au CPP de Radio M (VIDÉO)

par Nejma Rondeleux
HuffPost algérie

le 21 mai 2015

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Quelque 25 terroristes ont été tués en 24 heures par les forces de l’Armée nationale populaire (ANP) entre mardi et mercredi 20 mai dans une grande opération menée dans la région de Bouira, à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale, Alger.

L’opération, spectaculaire par son bilan et dont les circonstances ne sont pas encore clairement établies, suscite beaucoup d’interrogations dans un pays qui a connu une décennie de violences dans les années 90 et qui est depuis le début des années 2000 installé dans ce qu’on appelle le « terrorisme résiduel ».

Une notion déjà utilisée par le passé, reprise à nouveau, ce jeudi, par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères. Et qui continue de soulever des questions sur le sens à lui donner.

Ramtane Lamamra a affirmé jeudi 21 mai qu’il ne restait « que des résidus de terrorisme en Algérie », après l’élimination cette semaine de 25 islamistes armés à l’est d’Alger, rapporte ce jeudi l’agence de presse française AFP. Avec cette opération, le nombre d’islamistes armés tués depuis le début del’année par l’armée est de 59. Plus de 100 islamistes armés avaient été tués en 2014, selon l’armée.

Qui sont ces terroristes? Pourquoi étaient-ils, contrairement à la tactique qui semblaient prévaloir chez les groupes armés, aussi nombreux au même moment dans la région de Ferkioua? Comment interpréter les chiffres ? Quelles menaces représentent-ils ?

Ces questions ont été passées au crible ce matin par les journalistes du Café presse politique (CPP), l’émission hebdomadaire de Radio M.

La première question à laquelle ont tenté de répondre les journalistes du CPP lors de l’émission présentée par Khaled Drareni, en l’absence de Souhila Benali est celle de l’appartenance des terroristes abattus.

Sont-ils des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb (AQMI) ou de Jund Al-Khilafa dont les chefs ont déjà été éliminés dans des opérations des services de sécurité? S’agit-il de nouvelles recrues ou des résidus de la guerre civile? s’est interrogé Ihsane El Kadi, directeur d’Interface Médias, qui pense que le groupe ciblé par l’armée algérienne fait probablement partie d’Aqmi.

La presse algérienne a fait état de la mort de plusieurs chefs jihadistes dans l’opération mais il n’y a eu aucune confirmation officielle, rapporte aujourd’hui l’AFP. « Des experts de l’Institut de criminologie d’Alger sont en train de procéder à l’identification des islamistes tués, ce qui leur permettra de déterminer avec certitude leur appartenance: Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou Jund al-Khilafa », poursuit l’agence de presse française qui a interrogé une source sécuritaire.

« Je pense que la sortie de Jund El Khalifa, responsable de la mort d’Hervé Gourdel, en septembre 2014 a fait avorter l’évolution rapide d’une branche Daech en Algérie, du moins en Kabylie, puisque le chef a été abattu dans la commune des Issers ».

LIRE AUSSI: Militants ou terroristes ? Des médias français provoquent l’indignation des Algériens

Fourmilière

L’autre question soulevée dans le CPP est celle du nombre. 25 terroristes abattus en 24 heures, « c’est un gros succès de l’armée » a commenté Abed Charef en soulignant que ce nombre équivaut pratiquement au bilan annuel.

« Que faisait un tel contingent de terroristes à 150 kilomètres d’Alger? » s’est interrogé Mounir Boudjemaa, journaliste spécialiste des questions sécuritaires.

« On ne sait pas dans quelles conditions ces terroristes se sont réunis : est-ce une réunion de plusieurs factions ou pas ? », s’est demandé le journaliste qui a aussi insisté sur les circonstances dans lesquelles l’opération a été menée. « Il faut expliquer à l’opinion publique dans quelle phase la lutte anti-terroriste est entrée ».

J’ai l’impression que l’on est en train de militariser la lutte anti-terroriste. On tape un grand coup dans la fourmilière. A première vue ça peut paraître impressionnant mais en seconde lecture c’est assez préoccupant. Pourquoi? Parce que le terrorisme n’est pas que dans les maquis. On peut tuer un exécutant mais il y a toute la matrice derrière », a relevé Mounir Boudjemaa.

Résidu

La question de savoir que représente ce terrorisme résiduel a été soulevée par Saïd Djaafer, directeur du Huffington Post Algérie.

« A chaque fois, les chiffres avancés sur le nombre de terroristes tournent autour de 400 tandis que des opérations se poursuivent », a-t-il souligné en relevant qu’il y a une constance dans l’effectif des groupes armés qui suscite des questions. « On donne la perception que la menace vient de l’étranger mais la persistance de ce terrorisme résiduel interroge ».

Poursuivant sur l’origine des terroristes, Mounir Boudjemaa a dressé une géographie des groupes djihadistes.

« Avec la déflagration de la Libye, la montée d’un réseau terroriste tunisien de plus en plus puissant, la persistance de la menace sahélienne, on se rend compte qu’il y a une interpénétration régionale qui va jusqu’au Nigeria, en Somalie et peut aller jusqu’en Irak et en Turquie ».

Cela donne, a-t-il poursuivi un « éventail extrêmement puissant supporté par le fait que les terroristes peuvent infiltrer des réseaux de migrants qui partent en Europe ».

Enfin, la question de l’objectif de la lutte antiterroriste est venue clôturer les débats. « Au milieu des années 90, l’objectif était d’empêcher les islamistes de prendre le pouvoir, à partir des années 2000. L’action a consisté à contenir le terrorisme dans des zones pas très influentes, aujourd’hui, l’objectif est de réduire l’impact du terrorisme a un seuil très bas de manière à avoir une sorte de vie normale dans le reste du pays… en attendant mieux » a noté Abed Charef.

LIRE AUSSI: L’Algérie réplique aux accusations de défaillances dans la lutte anti-terrorisme portées par l’Arabie Saoudite

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CULTURE ET IDENTITÉ: LA QUESTION BERBÈRE EN DÉBAT A LA SORBONNE

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Sarah A

reporters.dz

le 19 mai 2015

La question berbère à la lumière des évolutions postcoloniales en Afrique du Nord est le thème d’un colloque qui se tiendra les 19 et 20 mai à l’Université parisienne de La Sorbonne.[[19 et 20 mai La Sorbonne – amphithéâtre Richelieu, ACB, …]]

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Une première en France. Car « depuis 1990, il n’y a pas eu de grande réunion scientifique sur la question berbère », notent les organisateurs de cette rencontre scientifique, qui ouvrent ainsi le débat sur une problématique qui se pose avec acuité pour l’ensemble des pays de l’Afrique du Nord et de la sous-région du Sahel en butte à la poussée revendicative pour la reconnaissance de l’identité originelle de ces régions de l’Afrique. « Face aux soulèvements populaires de 2011 notamment, aux manifestations, aux revendications et aux acquis du mouvement amazigh, nul n’ignore plus que jamais la force d’un mouvement porté par 20 à 30 millions de berbérophones. Les repères identitaires et culturels de la population sont un objet essentiel de la reconfiguration en cours ou à venir du Maghreb au Sahel. Les Berbères sont le peuple originel du quart nord-ouest du continent africain (de l’oasis de Siwa en Egypte aux îles Canaris). Envahis, progressivement convertis à l’islam, occupés militairement et politiquement par divers peuples depuis l’antiquité, les Berbères non arabisés ont réussi à préserver leur culture, notamment leur langue, jusqu’au XXIe siècle. Bien qu’en régression au cours du XXe siècle sous l’effet paradoxal de la colonisation, puis du nationalisme arabe et des Etats-nations indépendants, il existe encore près de 30 millions de locuteurs berbérophones du Sahel (Touareg) à l’Afrique du Nord (Rifains, Kabyles, Chleuhs, Chaouis, Djerbiens…), en passant par le Sahara (Mozabites, Fguiguis, Siwis). En Europe, les Berbères ont constitué l’essentiel de l’immigration maghrébine au cours du XXe siècle, les principales régions pourvoyeuses étant le Sous, le Rif, la Kabylie et le Sud tunisien. En France, et plus encore en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas, sans oublier l’Italie, la majorité des migrants maghrébins sont d’origine berbère ou amazighe, bien que généralement perçus comme ‘‘arabes’’. (…) Il est aussi à souligner que les Berbères de Tunisie, de Libye, du Sahara algérien et du Rif sont extrêmement méconnus en France, alors que la connaissance de ces régions est d’intérêt public au vu des enjeux et des événements qui traversent ces régions », lit-on sur le document exposant les motifs de la tenue de ce colloque qui rassemble de nombreuses compétences scientifiques en sciences sociales (anthropologues, historiens, linguistes, sociologues…).

Amnésie, renaissance, soulèvements…

« La question berbère depuis 1962, amnésie, renaissance, soulèvements» est la question générique de cette rencontre scientifique ouverte au public et organisée à l’initiative du professeur Pierre Vermeren, historien à Paris Panthéon Sorbonne, et par le laboratoire UMR IMAf spécialisé dans les mondes africains, et se tiendra au sein du plus prestigieux amphithéâtre de la Sorbonne, l’amphi Richelieu.

Le thème sera abordé sous tous ses angles possibles, dans une perspective interdisciplinaire, à travers quatre axes cardinaux, à savoir les événements postcoloniaux ayant initié le retour, sous diverses facettes, de la question berbère sur le devant de la scène du Sahel à l’espace méditerranéen ; les stratégies étatiques employées dans la gestion politique et juridique de cette question, au sein de chaque Etat, leur impact sur la radicalisation du discours berbère.

Les enjeux politiques des récents soulèvements populaires en Afrique du Nord (dits en l’occurrence abusivement du « printemps arabe ») et leurs conséquences, quant à l’évolution progressive des régimes vis-à-vis des revendications berbères, et quant à leur coagulation régionale. Il sera aussi question « des enjeux locaux en France et en Europe, qui interagissent avec les régions d’origine.

L’espace transnational berbériste sur Internet, et maintenant sur les télévisions, sera dévoilé, de même que les connexions complexes au sein de la diaspora berbère, qui représente par exemple les deux-tiers des Maghrébins de France. Sociétés berbères et période postcoloniale est l’intitulé de la première journée qui s’articulera en deux sessions. De l’indépendance aux années 80 : le temps de l’enfouissement est le mot introductif de Benjamin Stora qui en est président.

Celle-ci (la première séance) verra l’intervention de plusieurs universitaires et chercheurs de renom.

Mbark Wanaïmla question berbère dans le Maroc de 1956-1960, les dessous d’une instrumentalisation au lendemain de l’indépendance”,

Melinda Seridj “l’insurrection du Front des forces socialistes 1963-1965”,

Hemimi Hellal “La question kabyle de la fin de la guerre au régime Boumediene”,

Maria Rosa de Madariaga “La figure d’Abd el-Krim dans la mémoire des Rifains”,

Saphia Arezki “Les officiers algériens et la berbérité : une question de réputation”,

Nabil MoulineQui sera l’Etat ? Le soulèvement du Rif reconsidéré 1958-59”.

Thème de la vacation de la soirée que présidera Tassad Yacine:

Des années 80 à 2011.

Ariel Planeix s’interrogera : «Comment rester zénète (malgré soi), formes rémanentes d’une berbérité sans revendication;»

Lahoucine Bouyaakoubi “Le Manifeste amazighe de 2000. A la limite de l’« ethnicisation » de la revendication amazighe au Maroc”;

El Khatir Aboulkacem “Politisation, processus de reconnaissance et instabilité discursive de la revendication amazighe au Maroc”;

Didier le Saout “L’amazighité entre contestation et institutionnalisation”,

Hamid ChabaniDiaspora et berbérité en France depuis les années 1970”,

El Khatir Aboulkacem “Politisation, processus de reconnaissance et instabilité discursive de la revendication amazighe au Maroc”,

Stratégies étatiques, régimes et soulèvements populaires

Le 20 mai, deuxième journée du colloque, les scientifiques analyseront les stratégies étatiques, régimes et soulèvements populaires.

Le professeur Salem Chaker parlera dans sa courte intervention en tant que président de session, “les stratégies étatiques à l’égard de la question berbère”.

Massensen Cherbi “Le discours berbériste et ses contradictions”,

Mansour Ghaki “La question berbère après la colonisation. Le cas tunisien”,

Katherine E. Hoffman “Pratiques juridiques et idéologies langagières au Maroc : le tamazight comme lingua non grata ou lingua franca dans les tribunaux?”;

Ramdane Achab “L’Etat algérien face à la revendication berbère et à ses outils (éditions, médias…”;

Mohand Tilmatine “L’Espagne et ses Berbères. Dilemme et silences officiels”.

Lors de la session de l’après-midi, les interventions s’articuleront atour de la problématique du Printemps berbère : dynamique et conséquences.

Un thème qui sera analysé par

Stéphanie Pouessel “Que reste-t-il au discours amazigh ? Démocratisation et revendications amazighes. Tunisie/Maroc”;

Vermondo Brugnatelli “Les berbères au Sahara : les cas du Mzab et de l’Azawad”,

Dida Badi “Les Touareg et le conflit en Libye”;

Mena Lafkioui “Nouveaux médias et renaissance culturelle berbère (amazighe)”;

Nadia Belalimat “L’impact des diasporas touarègues dans la construction du mouvement azawadien via internet”;

Marisa Fois “La question amazighe en Libye: la fin du silence?”;

Rachid Agrour “Regards actuels sur la mouvance berbère au Maroc. Entre confusion et doxa”.

Tables rondes et projections de films

Au programme,

une table ronde de clôture qui sera animée par Pierre Vermeren, Karima Direche, Todd Schepard, Irène Bellier, Lahoucine Bouyaakoubi.

Au Centre culturel berbère, poursuite du débat sur langues, médias et berbérité avec la participation des intervenants du colloque.

Il y aura, en outre, des projections de deux films,

avec la participation des réalisateurs

“Tinghir-Jerusalem, Les échos du Mellah” (2011) de Kamal Hachkar;

“Kabylie, genèse d’une révolte” (2011) de Youcef Lalami.

Signalons enfin que ce colloque est dédié à Camille Lacoste-Dujardin,

ethnologue française (née en 1929), grande spécialiste de la culture berbère qui a marqué le champ d’étude concerné.

À cette occasion, un hommage lui sera rendu lors de la séance inaugurale et les organisateurs remettront, après évaluation d’un comité, un prix de Master Camille Lacoste-Dujardin.

LES VÉRITÉS DÉRANGEANTES D’EMMANUEL TODD

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LES VÉRITÉS DÉRANGEANTES D’EMMANUEL TODD Akram Belkaïd – Journaliste et écrivain – Huffpostmaghreb.com – le 11 mai 2015;


Emmanuel Todd, invité de BFMTV et RMC vendredi 8 mai 2015, a répondu à Manuel Valls, après les critiques du Premier ministre sur son ouvrage « Qui est Charlie? » – BFM TV – Archives;


Qui est Charlie? sociologie d’une crise religieuse texte de Emmanuel Todd – Cartes et graphiques de Philippe Laforgue – éditions du Seuil;


LES VÉRITÉS DÉRANGEANTES D’EMMANUEL TODD

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Akram Belkaïd

Journaliste et écrivain

Huffpostmaghreb.com

le 11 mai 2015

Il est l’homme par qui le scandale et la polémique arrivent. Sa faute? Avoir remis en cause le consensus, plus ou moins naïf, autour des manifestations qui ont suivi les attentats du début de l’année à Paris. Pour Emmanuel Todd, le fameux « esprit du 11 janvier » n’est rien d’autre qu’une « imposture » et c’est ce qu’il fait valoir dans son dernier ouvrage. Un livre choc où il estime que la bonne conscience des manifestants ne peut faire oublier le fait que les classes moyennes françaises–, c’est-à-dire la catégorie sociale, qui a le plus participé aux marches, à travers la France – ont tourné le dos au monde populaire et qu’elles sont, de plus en plus, séduites par le ressentiment islamophobe[[Qui est Charlie? Sociologie d’une crise religieuse », Seuil, Paris: 2015.]].

Commençons par reprendre le titre de son livre. Qui est Charlie? Une question en réponse au, désormais, mondialement célèbre « je suis Charlie ». Il est vrai que l’on ne peut ignorer les zones d’ombres autour d’un slogan vis-à-vis duquel les musulmans de France continuent de devoir se positionner. Au départ, et c’est ainsi que le présent chroniqueur le comprenait, « je suis Charlie » signifiait une totale solidarité avec les victimes des attentats du 7 janvier et un engagement au nom de la liberté d’expression. Mais, très vite, on a bien senti que cela pouvait signifier, aussi, que l’on était d’accord -que l’on devait être absolument d’accord- avec les dessins parodiant le Prophète ou, de façon plus générale, moquant l’Islam et les musulmans. C’est ce que l’on retrouve, aujourd’hui, dans les écrits ou les propos de certains chroniqueurs, dits de gauche, ces derniers nous expliquant que le fait de critiquer les caricatures revient à être complice des tueurs.

Voici ce qu’en dit Todd, dans un entretien accordé à L’Obs (2): « Lorsqu’on se réunit à 4 millions pour dire que caricaturer la religion des autres est un droit absolu– et même un devoir! – et lorsque ces autres [comprendre les musulmans, ndc] sont les gens les plus faibles de la société, on est parfaitement libre de penser qu’on est dans le bien, dans le droit, qu’on est un pays formidable. Mais ce n’est pas le cas. Il faut aller au-delà du mensonge, au-delà des bons sentiments et des histoires merveilleuses que les gens se racontent sur eux-mêmes. Un simple coup d’œil à de tels niveaux de mobilisation évoque une pure et simple imposture. Il y a, certainement, une quantité innombrable de gens qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient là, le 11 janvier. Mais nul n’est censé ignorer pour quoi il manifeste, tout de même ».

La charge est rude et, à bien des égards, quelque peu injuste. Nombre de manifestants n’ont pas marché le 11 janvier pour dire qu’ils soutenaient le droit au blasphème ou le droit à se moquer des religions. À l’époque, la sidération et l’émotion étaient telles, après les attentats, que cette marche s’est imposée d’elle-même. Je continue de croire qu’elle a été un réflexe salvateur et une initiative nécessaire pour prévenir les dérapages. Bien sûr, il est évident qu’elle a été récupérée, ne serait-ce que du fait de la présence de certains chefs d’État et de gouvernement dont la vraie place est au Tribunal pénal international.

Mais je ne pense pas que l’on puisse affirmer que tous les marcheurs du 11 janvier étaient en accord avec les caricatures et qu’ils estimaient urgent de remettre l’Islam de France et les musulmans à leur vraie place, c’est-à-dire dans les caves ou dans l’invisibilité.

Mais ce qui donne raison à Todd c’est la manière dont a évolué la perception de cette marche et, surtout, la manière dont elle est, désormais, présentée par les média prépondérants, assez prompts à prendre leurs désirs pour la réalité. Il faut se souvenir, ainsi, de ce journaliste politique de ‘France Inter’ nous expliquant que le fait de ne pas avoir participé à la marche du 11 janvier à Paris, allait sonner le glas de la dynamique victorieuse de Marine Le Pen. On en a vu, effectivement, le résultat lors des dernières élections.… C’est tout simple à dire mais « l’esprit du 11 janvier » est une expression qui ne veut plus rien dire et qui, plus grave encore, divise d’autant plus qu’elle est devenue le cri de ralliement des laïcistes obsédés par la visibilité croissante de l’Islam.

Dans un pays où le climat entre communautés –-appelons les choses par leur nom-– est explosif. Dans un pays où un quotidien, jadis de référence, titre en cinq colonnes à la une sur la longueur des jupes des collégiennes de confession ou de culture musulmane (rappelons qu’un seul cas, pas plus, d’exclusion a été signalé). Dans un pays où, jour après jour, on sent venir une nouvelle catastrophe, plus grave, encore, que celle de janvier dernier, les débats et les oukases, autour de l’Islam n’en finissent pas d’envenimer la situation.

Pour Emmanuel Todd, il n’y a que deux possibilités: « Le scénario de la confrontation hystérique avec l’Islam et le scénario de l’accommodement ». Et de lancer cette mise en garde: « La confrontation, c’est 100% de chances de désastre pour la France (……) Alors oui, je plaide pour qu’on laisse tranquilles les musulmans de France. Qu’on ne leur fasse pas le coup qu’on a fait aux juifs, dans les années 1930, en les mettant tous dans le même sac, sous la même catégorie sémantique, quel que soit leur degré d’assimilation, quel que soit ce qu’ils étaient vraiment en tant qu’êtres humains. Qu’on arrête de forcer les musulmans à se penser musulmans. Qu’on en finisse avec cette nouvelle religion démente que j’appelle le ‘laïcisme radical, et qui est pour moi la vraie menace » [[« Le 11 janvier a été une imposture », L’Obs (ex-Nouvel Observateur), 30 avril 2015.]]

À entendre et lire les réactions outragées qui accompagnent la sortie de l’ouvrage de Todd, et qui ne concernent pas uniquement ses critiques à l’encontre des marches du 11 janvier,– on se dit qu’il est peut-être déjà trop tard. La France, sans s’en rendre compte, par un long glissement, par calculs politiques des uns, par ambitions éditoriales des autres, est entrée, depuis longtemps, dans le scénario de la confrontation stupide et hystérique. Un scénario où -le présent chroniqueur peut en témoigner- –le seul fait d’affirmer que l’islamophobie existe (à prendre dans le sens de la haine des musulmans) expose aux soupçons de la bien-bien-pensance et des défenseurs du blasphème au nom de la défense de la laïcité. En cela, les propos d’Emmanuel Todd devraient servir à alimenter un débat d’urgence plutôt que les postures outragées des inévitables impostures médiatiques.

Sources: Huffpostmaghreb: « Le 11 janvier a été une imposture », L’Obs (ex-Nouvel Observateur), 30 avril 2015;

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Emmanuel Todd, invité de BFMTV et RMC vendredi 8 mai 2015, a répondu à Manuel Valls, après les critiques du Premier ministre sur son ouvrage « Qui est Charlie? »

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http://www.dailymotion.com/video/x2pj5qu_todd-insulte-petain-en-le-comparant-a-valls_webcam?start=332

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QUI EST CHARLIE

sociologie d’une crise religieuse

Emmanuel Todd

éditions du Seuil

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PARIS – MAI: RENCONTRE-DÉBAT AVEC SOPHIE BESSIS

Le Manifeste des libertés organise une rencontre-débat

avec Sophie Bessis, pour son livre

« La Double Impasse. L’Universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchand » – (La Découverte, Paris, 2015)

Mercredi 6 mai 2015,

de 19h30 à 21h30

Maison des associations du 14° arrondissement,

22, rue Deparcieux, 75014 Paris

(métro Denfert-Rochereau, ou Gaïté)

Le livre de Sophie Bessis soutient une gageure : l’analytique de la crise contemporaine – dans le monde arabe, en particulier – est rapportée à ces deux fondamentalismes que constituent, selon elle, la mondialisation capitaliste et l’intégrisme religieux.

Comme on dit au Manifeste des libertés, Sophie Bessis tient “les deux bouts de la
chaîne à la fois”. Et la critique ne s’en refère pas seulement aux deux bords : aux dictatures et aux islamistes, comme à la crise sans fin de l’Occident et au néolibéralisme. Elle met en évidence l’entrelacement des problèmes, dépliant l’enchevêtrement compliqué de ces « modalités du dérèglement du monde ». Elle ne se contente pas de remettre en cause les insuffisances des idéologies et des lectures univoques, elle file aussi la transversalité des connaissances et des appartenances
Par là-même, elle éclaire des questions difficiles et des thèmes sensibles tels que le rapport à la modernité, la marchandisation du religieux, les impostures identitaires et les révolutions conservatrices. S’ils sont nombreux à énoncer les doubles contraintes, pointer les symétries et les jeux de miroir qui paralysent le politique dans cette région, peu se hasardent à les expliquer, car ils mettent au défi le principe de raison, exigent beaucoup de savoir, et surtout l’ouverture d’un entre-deux, c’est-à-dire d’un espace qu’a toujours voulu frayer le Manifester des libertés


9 MAI 2015 – NÎMES: COMMÉMORATION – 70ème ANNIVERSAIRE DU 8 MAI 1945

NOTRE FAMILLE VOUS INVITE

Cher(e) ami(e),

Le 8 mai 1945,

Daniel (Jules) MOURGUES, le papa d’Annie mon épouse,

cheminot communiste au dépôt de Nîmes,

Résistant FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français),

matricule n°73055,

plantait un cèdre dans notre jardin

afin de célébrer la victoire sur le nazisme.

Le même jour à Sétif en Algérie une provocation des milieux colonialistes entraînait une émeute qui fut noyée dans le sang.

Plusieurs dizaines de milliers d’Algériens furent assassinés.

Une plaque sera déposée le samedi 9 mai par notre famille
sur l’arbre planté par Daniel MOURGUES,

afin de commémorer ce 70e anniversaire.

Nous serions honorés et heureux

que vous assistiez à la cérémonie

qui aura lieu le samedi 9 mai 2015 à 11h.

et qui sera suivie d’un apéritif (avec et sans alcool).


Entrée du jardin:

10, rue de Pouzols à NÎMES.


Après la cérémonie,

l’association France-El Djazaïr organise

une paëlla

et une projection cinématographique avec la participation du cinéaste Jean Asselmayer en souvenir du 8 mai 1945 à Sétif.

Le programme en sera précisé ultérieurement.

BAGNOLET – 24 AVRIL 2015- RACHAD- CONFÉRENCE DÉBAT: L’EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE EN ALGÉRIE CONTRE VENTS ET MARÉES

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L’Unité d’Études Politiques du Mouvement Rachad à l’honneur de vous inviter à la
conférence-débat
L’exploitation du gaz de schiste en Algérie – Contre vents et marées

avec Hocine Malti et Thomas Porcher

Vendredi 24 avril 2015 de 18h00 à 20H00

  • Hocine Malti : Ancien haut responsable de Sonatrach, auteur d’une « Histoire secrète du pétrole algérien » ( La Découverte)
  • Thomas Porcher : Auteur de plusieurs ouvrages notamment « Le mirage du gaz de schiste » Ed. Max Milo,
    Docteur en économie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, Professeur en « Marchés des matières premières » à l’ESG Management School
    et enseignant en « Economie et géopolitique de l’énergie » dans le Master 203 de l’université Paris-Dauphine.

Modération : Nazim Taleb, Président Rachad-Paris.

Nous vous remercions de bien vouloir vous inscrire avec votre nom et prénom ici: event@rachad.org

(Attention Vigipirate ! Inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles- accès strictement limité

à celles et ceux inscrit(e)s sur la liste d’inscription)

En espérant que cette conférence suscitera votre intérêt, nous vous prions d’agréer nos cordiales salutations.

Lieu : Centre d’Affaire – La Tour Gallieni 2

36, avenue du Général de Gaulle

93170 Bagnolet

M° Gallieni (terminus ligne 3)

PARIS- 19 AVRIL- CONFÉRENCE DÉBAT AVEC HEND SADI

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Bonjour,

A l’occasion du 35éme anniversaire du printemps berbère,

le RCD France organise une conférence débat avec Hend Sadi

« Aux origine du printemps berbère »

ou

« l’affaire de la Coline oubliée »

Suivi d’une vente dédicace de son livre
« Mouloud Mammeri ou la colline emblématique »

Dimanche le 19 avril 2015

à 16h

au 100 boulevard de Belleville

Paris. Métro 2 et 11

Soyez les bienvenus !

ALGER- 24 AVRIL: N’OUBLIONS PAS TALEB ABERRAHMANE

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Une rose

pour

Taleb Abderrahmane

Vendredi 24 avril 2015 à 11 heures

Au cimetière d’El Alia, carré 22, tombe n° 166

Taleb Abderrahmane, symbole de la jeunesse studieuse et travailleuse engagée dans la lutte armée pour l’Indépendance, condamné à mort, a été décapité à la prison de Serkadji, le 24 avril 1958 à l’aube.

Il avait 28 ans.

« Pour ma patrie, pour mon idéal et pour mon peuple, périr n’est qu’un sublime sacrifice auquel je suis résigné… Je saurai mourir.

L’Algérie sera libre envers et contre tout », avait-il lancé à la face de ses bourreaux.

___________________________________

LE CERCLE DES ETUDIANTS TALEB ABDERRAHMANE
FAIT PEAU NEUVE

Le cercle des étudiants Taleb Abderrahmane, sis au 2 rue Didouche Mourad, fait peau neuve. Une entreprise de travaux de rénovation de la Wilaya d’Alger s’affaire à le remettre en état. Le cercle sera, espérons-le, rouvert le 24 avril prochain, à l’occasion de la commémoration du 57ème anniversaire de son exécution.

Le Cercle Taleb Abderrahmane, inauguré à la fin du mois de décembre 1962, aura un peu plus de 52 ans à la date de sa réouverture. Ce lieu d’échanges et de convivialité continuera à constituer, chaque année, un centre de gravité des festivités de la commémoration de l’indépendance pour laquelle est mort celui dont il porte fièrement le nom, Taleb Abderrahmane, étudiant à la Faculté des Sciences (Ecole de chimie) de l’Université d’Alger, décapité à la prison de Serkadji, dans la Haute Casbah, le 24 avril 1958.

Un ancien responsable de la Fédération du FLN du Grand Alger – lui-même ancien étudiant de l’Université d’Alger – se souvient du jour où les membres du bureau de la section de l’UGEMA étaient allés le voir pour lui demander si le FLN les autorisait à donner le nom du chahid Taleb Abderrahmane à leur Cercle.

Dans l’Algérie française, le lieu s’appelait «l’Otomatic». Les étudiants européens, partisans du maintien de l’Algérie dans la France impériale, en avaient fait leur siège. Le 26 janvier 1957, il fut visé par la Zone Autonome d’Alger, en riposte au massacre perpétré le 10 août, à la rue de Thèbes, au cœur de la Casbah, par les services secrets de l’armée française, encouragés par le ministre-résident Robert Lacoste.

L’engin fut placé par les militantes du FLN dans cet établissement chic du centre d’Alger où s’égaillaient les étudiants ultras.

À l’indépendance, la section d’Alger de l’UGEMA, dont les membres sont aujourd’hui professeurs de médecine, avocats, enseignants, reprit le local et lui donna le nom de leur aîné. Les étudiants de l’Algérie libérée en firent alors un lieu de convivialité et d’échanges. Ils avaient même installé au sous-sol une salle de lecture de la presse, appliquant la devise «pas de formation sans information».

Mohamed Rebah

Auteur du livre

« Taleb Abderrahmane guillotiné le 24 avril 1958 »


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ALGER – UNIVERSITÉ POPULAIRE: C’EST PARTI

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Nous avons le plaisir de vous informer que les trois premières rencontres organisées dans le cadre de l’université populaire » se sont tenues les dimanche 5, lundi 6 et mardi 7 avril au local de l’association RAJ que nous remercions encore pour nous avoir ouvert ses portes.

Une dizaine de personnes en moyenne ont assisté à ces premiers cours.

Elles semblent pour la plupart avoir apprécié l’initiative qui reste ouverte à toutes et à tous.

Nous tenons également à remercier les trois animateurs des séances qui ont volontiers accepté de participer à cette expérience.

Nous rappelons ici le programme :


Dimanche :

Économie


Lundi :

Une semaine sur deux :

L’islam politique

Une semaine sur deux :

la littérature arabe moderne en rapport avec les mouvements sociaux


Mardi :

Philosophie


Les séances se tiennent de 18h à 20h.