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CHÔMEURS EN COLÈRE - RASSEMBLEMENT à ALGER

le sens d’une action de portée nationale

lundi 7 février 2011

Une action dans la meilleure tradition de la caravane des jeunes chômeurs, en tournée à travers le territoire national lors du bref et relatif épisode de libertés démocratiques qui a suivi Octobre 1988.
Le progrès prometteur, c’est qu’aujourd’hui, à en juger par les échos dans un large éventail de la presse, le soutien national est beaucoup plus large qu’à l’époque, où c’était surtout le PAGS, sa presse, les noyaux syndicaux et associatifs conséquents qui apportaient leur appui. D’autres milieux, s’affirmant néanmoins progressistes,sabotaient purement et simplement l’initiative.

Il est vrai qu’aujourd’hui, dans quelques milieux, l’action des chômeurs ou d’autres actions revendicatives, sont beaucoup plus perçues comme un levier surtout utile dans les luttes pour les rouages de pouvoir.
Or, au delà de ces inévitables enjeux conjoncturels, c’est beaucoup plus important et fondamental.
Il s’agit de la NATURE même, sociale ou antisociale, du régime. Un problème de fond qui continuera à se poser quel que soit le pouvoir en place. C’est l’esprit et le sens que les bases populaires et militantes donnent à ce genre d’actions.
Comme le soulignait l’appel de "l’initiative du 24 février", elles ne sont pas tributaires d’une date ou d’une conjoncture mais s’inscrivent dans la durée.
En même temps, elles vont au devant la préoccupation des travailleurs et couches déshéritées de donner aux changements politiques et démocratiques souhaités un contenu plus durablement favorable à leurs intérêts jusqu’ici bafoués

Date : Mon, 7 Feb 2011

ILS SE SONT RASSEMBLÉS HIER à ALGER
CHÔMEURS EN COLERE

Ils étaient venus de partout. De Aïn Témouchent, Béjaïa, Médéa, Ouargla, Bouira, Skikda, Aïn Defla, Khemis Miliana… Plus d’une centaine de jeunes (et vieux) chômeurs se sont rassemblés, hier, devant le ministère du Travail.
Un travail décent, un salaire digne, une protection sociale, tel est le credo du tout nouveau “Comité national pour la défense des droits des chômeurs” (CNDDC).

Le siège du ministère du Travail, naguère considéré comme une citadelle imprenable pour les millions de chômeurs dont l’existence n’apparaît pas dans les statistiques officielles, l’a été davantage hier lors du rassemblement auquel a appelé le CNDDC. Le dispositif policier mis en place était des plus impressionnants pour contenir les irréductibles membres du Collectif des chômeurs suicidaires des wilayas du Sud, élargi depuis vendredi dernier en comité national sous l’égide du syndicat autonome Snapap. Les quartiers et ruelles adjacentes à la rue Mohamed Belouizdad (ex-rue de Lyon), où se trouve le siège du ministère du Travail, étaient bouclés dès la matinée par les forces antiémeute.

Le rassemblement s’est quand même tenu, soutenu par les jeunes d’Algérie pacifique, du Club des démocrates algériens, du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement, des groupes sociaux qui essaiment la Toile DZ. Un seul député, Tahar Besbès du RCD en l’occurrence, a fait le déplacement pour soutenir le mouvement des chômeurs.
Yacine Zaïd, de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, licencié en 2007 par une filiale de la multinationale britannique Compass, était l’un des premiers à « foncer » dans le « mur » de policiers déployés autour du ministère.
Il s’en sort avec quelques coups de trique et des lunettes cassées. « Ils (les dirigeants) se disent ouverts au dialogue et quand on est venus leur exposer pacifiquement nos doléances, on nous sort la matraque », dit-il. Plusieurs manifestants ont été molestés. Certains ont même été embarqués, puis relâchés quelques heures après.

Des slogans pleuvent, décapants, sentant le gaz moutarde :
« El krassa machi daymine, khafou rab el alamin (le pouvoir n’est pas éternel, craignez Dieu ! »,
« Messassin dima (suceurs de sang) », « Rendez-nous le sang des martyrs ! » ,
« Djazaïr hora dimocratia (Algérie libre et démocratique) »,
« Barakat ! barakat min serkat el milliarate (Cessez ! Cessez de détourner l’argent public !) ».

Dans son intervention, Tahar Belabès, l’ancien porte-voix du collectif des chômeurs suicidaires de Ouargla et actuel coordinateur du CNDDC, a pointé du doigt la « maffia » des bureaux de main-d’œuvre (agences de l’emploi), dénoncé « le système des quotas » dans l’octroi de postes d’emploi qui profitent (d’abord) aux « connaissances », aux « rejetons de la nomenklatura », l’exploitation des travailleurs par les sociétés de catering, de sécurité et de gardiennage, les « négriers de l’emploi » qui « s’en mettent plein les poches et exploitent les travailleurs précaires ».

Il a lancé un appel à la « mobilisation générale » pour mettre un terme aux « pratiques maffieuses » qui parasitent le marché de l’emploi.

« Il y a lieu de s’interroger pourquoi le Sud connaît le plus grand nombre de tentatives de suicide de chômeurs alors que ses ressources souterraines profitent à toute l’Algérie », ajoute celui dont deux de ses frères, chômeurs impénitents, se sont déjà donnés la mort.
Le porte-parole du CNDDC, Samir Larabi, ancien journaliste à la Radio nationale, licencié après un mouvement de grève en mars 2010, a mis l’accent sur l’inefficience de tous les dispositifs d’emploi de jeunes (Ansej-CNAC). « Nous ne voulons pas devenir des patrons, nous voulons juste du travail. Un travail digne, un salaire décent. Nous voulons une vraie politique de l’emploi, qu’on mette fin au CCD, qu’on nationalise les entreprises stratégiques ; qu’on remette sur pied les entreprises communales. Nous voulons une allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG pour tous les chômeurs. »

Reçus en délégation par des directeurs centraux du ministère, les membres du CNDDC n’ont même pas eu droit à des promesses. « Vos doléances sont entendues et seront répercutées en haut lieu, nous a-t-on dit. C’est un peu le : ’’Je vous ai compris’’ du général de Gaulle », ajoute Larabi.

Mohand Aziri /el watan


Boumerdès : Des centaines de chômeurs bloquent la RN12 à Bordj-Menaiel

Des centaines de jeunes chômeurs ont bloqué la RN12, lundi 7 février en milieu de journée, à l’entrée est de la ville de Bordj-Menaiel, à 35 km à l’est de Boumerdès.

Les manifestants, issus de diverses localités de la région, réclament des postes d’emploi et la tenue des promesses qui leur ont été faites quant à leur recrutement dans le cadre du dispositif de formation et d’insertion (CFI).

Cette action de protestation fait suite aux retards mis par les responsables de l’emploi de la wilaya quant à l’affectation des postes inscrits à leur profit depuis plus d’un mois.

Avant de bloquer la route, les manifestants se sont rassemblés d’abord devant le siège de l’ANEM de Bordj-Menaiel, où ils ont exprimé leur colère contre les lenteurs constatées pour répondre à leurs revendications.

Les manifestants exigent la distribution des postes promis par les responsables de la daïra. « On nous a signifié que la daïra a bénéficié de 2000 postes dans le cadre du CFI, mais à ce jour on a rien vu venir », s’indignent-ils.

Depuis plus de quinze jours, des centaines de chômeurs de la région se sont rués vers l’ANEM où ils avaient déposé leurs demandes dans l’espoir de se faire embaucher. Chaque matin des centaines d’entre eux y viennent s’enquérir des suites réservées à leurs dossiers. En vain.

Aujourd’hui, et après plusieurs semaines d’attente, ils n’ont trouvé mieux que de descendre dans la rue dans le but de se faire entendre et arracher leurs droits.

Ramdane Koubabi


La coordination des comités des villages Ihasnaouene, dans la commune de Tizi Ouzou, a tiré la sonnette d’alarme quant à la détérioration de la situation sécuritaire dans leur localité.

Dans une déclaration rendue publique, dimanche, les représentants de cinq villages, relevant de la même circonscription, ont interpellé les autorités locales afin "de prendre des mesures concrètes contre la recrudescence du phénomène de kidnapping".

La réaction des villageois est survenue suite à "la tentative" d’enlèvement dont a été victime un chef d’entreprise originaire de du village Azib Ahmed. Ce dernier, "a échappé à quatre tentatives de kidnapping", apprend-on de sources sures. La coordination n’a pas attendu que le crime ne soit commis pour installer une cellule de crise, chargée de suivre l’évolution de la situation sécuritaire dans leur localité.

Une réunion a été, également, tenue pour débattre de la situation et des actions à envisager en cas de menace ou d’enlèvement. Préoccupés par cette vague de rapts qui cible essentiellement les industriels, les commerçants et les entrepreneurs, les cadres de la Chambre de commerce et d’industrie du Djurdjura (CCID) se sont réunis dimanche.

Inquiet des retombées néfastes sur l’économie de la région, le président de la CCID, cité par la presse, a qualifié la situation "d’intenable" pour les opérateurs économiques. "Nous attendons des décisions appropriées de la part des responsables concernés au niveau local".

Pour un bon nombre d’observateur, "la persistance de cette situation privera la wilaya de l’outil économique et les jeunes des postes d’emploi".

Nordine Douici


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