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LIBYE ET REACTIONS DES MOUVEMENTS COMMUNISTES ET OUVRIERS DANS LE MONDE

jeudi 24 mars 2011

“DÉCLARATION SUIVIE D’UN DÉBAT SUR L’INTERVENTION DES FORCES ARMÉES EN LIBYE, Intervention de Roland MUZEAU, Député Hauts-de-Seine - France”, le 22 mars 2011 à la Chambre des Députés ;


STOP À LA GUERRE EN LIBYE !”, par Le Collectif Communiste Polex, Paris, le 24 mars 2011 ;


DÉCLARATION COMMUNE DE 58 PARTIS COMMUNISTES ET OUVRIERS
CONTRE L’AGRESSION IMPÉRIALISTE EN LIBYE
”, du 22 mars 2011, mise à jour le 25 mars 2011 ;


EN UN MOT : LA DÉMOCRATIE !, par Michel Peyret, le samedi 26 mars 2011


DÉCLARATION SUIVIE D’UN DÉBAT
SUR L’INTERVENTION DES FORCES ARMÉES EN LIBYE
mardi 22 mars 2011 – 1ère séance

Intervention de Roland MUZEAU
Député Hauts-de-Seine - France
à la Chambre des Députés
le 22 mars 2011

Monsieur le Président, Messieurs les ministres, Mes chers collègues,

Quand dans tant d’autres pays voisins, un débat a eu lieu sur l’opportunité d’entrer en guerre avec la Lybie, ici, dans notre belle démocratie, on ne donne que quelques minutes de temps de parole à la représentation nationale pour s’exprimer. Que penser d’une telle parodie de consultation démocratique alors que notre pays est déjà entré en guerre ?

Ce débat est néanmoins l’occasion pour nous d’exprimer à nouveau notre solidarité avec les peuples arabes en général, et avec le peuple libyen, en particulier, mus par un souffle de libération, aussi profond que légitime.

Cette solidarité avec le peuple libyen ne saurait pour autant annihiler tout esprit critique à l’endroit du comportement de notre propre pouvoir exécutif, dont les choix diplomatiques sont illisibles, contradictoires, et aboutissent in fine à altérer notre crédibilité internationale.

Un déclin que semble signifier l’ultime épisode de l’entrée en guerre de la France contre la Libye dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Au-delà de l’élan politico-médiatique de ces derniers jours, l’intervention militaire en Libye repose sur deux fictions.

L’Elysée et ses portes paroles, repris avec une certaine cécité par la majorité des médias, prétendent qu’il y aurait une unité de la communauté internationale pour soutenir les bombardements en Libye. Au mieux il s’agit là d’une erreur d’analyse, au pire d’un mensonge, d’une manipulation.

Permettez-nous, en effet, de souligner les méfiances et les oppositions qui s’expriment autour de cette intervention militaire. Il suffirait de rappeler ici la position de certaines puissances mondiales comme l’Inde, la Chine et la Russie, qui refusent de soutenir l’offensive militaire.

Mais l’attitude d’autres pays est plus significative encore.

Il y a d’abord l’Allemagne, 1ère puissance européenne, qui s’est abstenue sur la résolution lors du vote du Conseil de Sécurité. Son vice-chancelier et ministre fédéral des affaires étrangère, résumait au Guardian sa position en ces termes : « Une solution militaire semble très simple mais elle ne l’est pas. C’est risqué et dangereux, les conséquences peuvent être imprévisibles (...) Nous admirons la révolution tunisienne mais nous voulons que ces mouvements soient renforcés et pas affaiblis (...) Examiner des alternatives à un engagement militaire, ce n’est pas ne rien faire ».

En cela, l’Allemagne rejoint le Brésil, 1ère puissance sud-américaine, qui s’inquiète, par la voix de son ambassadrice à l’ONU du risque d’exacerber les tensions sur le terrain au détriment des populations civiles que nous sommes engagés à protéger. Les Brésiliens insistent sur le caractère spontané des révolutions arabes et alertent sur le risque d’en changer le récit, ce qui aurait de sérieuses répercussions pour la Libye et le reste de la région.

Des pays de l’Amérique Latine ont fait savoir le 19 mars dernier « qu’ils rejetaient toute intervention militaire en Libye ». Le chancelier argentin Héctor Timerman a mis en cause le fait que ces attaques contre le territoire libyen menées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, n’aient pas fait l’objet d’un large débat au Conseil de Sécurité ou à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Le président Uruguayen a, quant à lui, qualifié de "lamentable" l’attaque des forces des forces armées contre la Libye : « Le remède est pire que la maladie ; Sauver des vies à coup de bombes est un contresens inexplicable. C’est à en pleurer. »

Surtout, cette offensive militaire ne trouve pas grâce aux yeux des peuples de la région, qui rejettent la figure dictatoriale de Kadhafi, mais qui refusent également de cautionner toute nouvelle expression de l’impérialisme occidental. Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a critiqué dimanche les bombardements occidentaux sur la Libye, estimant qu’ils s’écartent "de l’objectif d’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons c’est la protection des civils et pas le bombardement de d’avantage de civils".

D’ailleurs, en Tunisie, la presse prononce un verdict sévère contre les bombardements aérien, craignant qu’ils plongent le Maghreb et le Moyen-Orient dans l’instabilité, allant même jusqu’à redouter que cette action fasse de la région « une zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes qui n’ont pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social révolutionnaire, nationaliste et démocratique » et « souille la bataille du peuple libyen contre la junte corrompue ». La Turquie a également fait connaitre son opposition à l’option militaire.

L’Union Africaine a, quant à elle, réclamé la fin des opérations militaire contre le régime libyen en rappelant que la « communauté internationale » avait rejeté son offre d’envoyer une délégation de paix en Libye.

Dès lors, quel objectif vise cette fiction d’unanimité internationale ? Il s’agit de masquer la réalité politique et géopolitique de cette guerre qui n’est rien d’autre qu’une intervention occidentale menée par des ex-pays colonisateurs.

La seconde fiction sur laquelle repose cette offensive militaire, consiste à faire de la France et, de Nicolas Sarkozy en particulier, la force d’impulsion, de conception et de décision à l’origine de cette opération militaire. Or la réalité est cruelle pour l’orgueil national et le narcissisme de notre président. En effet, nos concitoyens doivent savoir que dans cette opération, notre pays n’est ici que le bras armé des Etats-Unis. Le Washington Post et le New-York Times résument parfaitement l’ordonnancement des évènements : ce sont les Etats-Unis, et eux seuls, qui ont décidé de se lancer dans l’opération diplomatique visant à faire adopter la résolution du Conseil de sécurité décidant de l’emploi de la Force en Libye. S’ils ont créé les conditions pour laisser croire que la France était le leadership dans cette affaire, c’est parce que cela arrangeait bien le Président Obama. Et contrairement au storytelling concocté par l’Elysée, ce sont bien les Américains qui commandent dans cette « Aube de l’Odysée », sous les ordres du général Américain Carter F. Ham. Aujourd’hui il est même question que les forces armées passent sous commandement de l’OTAN. On ne pourrait rêver mieux pour envenimer encore un peu plus la situation !

Une fois encore, n’en déplaise à la majorité de cet hémicycle : cette guerre contre la Libye, où la France apparait comme en étant l’instigatrice, s’inscrit dans la récente série noire d’incohérences de notre diplomatie française qui lui a fait perdre tout son crédit international.

D’abord, parce que personne n’a la mémoire courte même si certains peuvent être frappés d’amnésie passagère. Cette nouvelle guerre n’est-elle pas, officiellement du moins comme le prétend le Président Sarkozy, le moyen de se débarrasser d’un affreux dictateur sanguinaire ? Pourtant, n’est-ce pas le même président qui a signé différents partenariats avec Muhamar Kadhafi, en juillet 2007, dont un « partenariat industriel de défense », prometteur pour les sociétés d’armement françaises et pour les affaires de M. Dassault ? N’était-ce pas un ami que le président de la République et le Président de l’Assemblée recevaient, avec les plus grands égards en décembre 2007, quand pour notre part nous dénoncions avec la plus grande fermeté l’invitation du dictateur libyen ? N’est-ce pas deux membres du gouvernement actuel (M. Ollier et M. Guéant) qui furent les artisans de ce rapprochement ? N’est-ce pas l’actuel ambassadeur de France en Tunisie qui venait sur les plateaux de télévision défendre ce criminel en se vantant que celui-ci l’appelait « mon fils » ?

Et qui annonce que la France reconnait le gouvernement d’opposition Libyen ? Monsieur Bernard Henri Levy et le Conseil transitoire Libyen au moment même où notre ministre des affaires étrangères négociait une position commune avec nos partenaires européens ! Comment peut-on espérer que l’on prenne au sérieux notre politique étrangère ! On peut dès lors se demander si cette reconnaissance a été envisagée comme il se devait ! En effet, la seule chose que nous savons avec certitude de ce Conseil transitoire libyen c’est que son président est un ancien ministre de la Justice de Kadhafi, que son chef d’Etat major est un ancien ministre de l’Intérieur et que d’autres préfèrent conserver l’anonymat. N’était-il pas nécessaire là encore que notre pays prenne plus de précaution ou, en tout cas, qu’il ne décide pas à la place du peuple Libyen qui est en capacité de le représenter ?

Notre politique étrangère met aussi, et surtout, en évidence une politique de deux poids deux mesures en matière de droit d’ingérence.

La politique étrangère française a fait valoir le principe de non-ingérence pour justifier son silence assourdissant et son immobilisme lors du soulèvement du peuple tunisien. Une non-ingérence d’autant plus justifiée qu’il s’agissait d’une ancienne colonie Française. Mais le Gouvernement Français n’hésitait pas, dans le même temps, à proposer au dictateur Ben Ali le savoir-faire de nos forces de sécurité et à réclamer la démission de Gbagbo s’immisçant ainsi directement dans le processus électoral ivoirien.

Incohérence toujours et encore de notre politique étrangère quand nous voulons être les premiers à lancer des tapis de bombes sur un pays qui ne nous a pas déclaré la guerre et quand notre diplomatie est totalement muette face à la violente répression du mouvement populaire au Bahreïn par le régime du roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa ? Ou encore face au massacre de la population civile par le régime du Président Saleh au Yémen ? Pourquoi ne réagissons-nous pas avec humanité et discernement quand l’Arabie Saoudite ou les Emirats arabes unis, pétromonarchies amies, aident le Bahreïn à écraser la révolte citoyenne ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’interdiction de l’espace aérien pour protéger Gaza de l’aviation israélienne ?

Vous l’aurez compris, Messieurs les ministres, mes chers collègues, notre voix ne s’associera pas à la vôtre pour soutenir, dans un unanimisme béat, l’intervention militaire en Libye.

Nous sommes intransigeants sur la condamnation du régime Libyen qui réprime son peuple, et nous jugeons à cet égard légitimes les sanctions votées par l’ONU contre le régime. Contrairement à vous, nous n’avons pas changé d’avis sur l’opinion que l’on peut se faire d’un dictateur sanguinaire comme Kadhafi et, demain non plus nous ne changerons pas d’avis quand bien même la majorité nous promettrait la main sur le cœur que l’homme serait redevenu fréquentable, parce qu’il pourrait sauver notre pays en crise. Nous ne sacrifierons jamais les peuples au nom du pragmatisme !

En revanche, le discernement nous conduit à condamner les frappes militaires sur la Libye à laquelle la France participe, soutenue par la majorité des forces politiques françaises, avec un entrain qui frise l’indécence.

Nous restons convaincus, avec l’écrivain Algérien Boualem Sansal, que « La guerre entre le bien et le mal n’a jamais profité qu’au mal ». Et pour nous, la décision de bombarder la Libye soulève la question incontournable des risques d’engrenage et de confrontation militaire élargie, avec toutes les conséquences désastreuses que l’on connait pour les populations civiles. La tragédie qu’a connue et que connait aujourd’hui le peuple irakien est encore trop présent en nos mémoires, pour ne pas nous conduire à la plus grande prudence quand le choix de la guerre est préféré aux initiatives qui privilégient des sorties de crise sans intervention militaire. Nous espérons, de toutes nos forces, que cette guerre ne conduira pas le peuple Libyen à regretter, dans quelques mois, le régime de Kadhafi, comme ce fut le cas pour les Irakiens.

La résolution 1973 prévoit le gel des avoirs libyens, l’interdiction de voyager de ses dirigeants, un embargo sur les armes, un appel à un cessez le feu, des poursuites devant la Cour Pénale internationale et une zone aérienne d’exclusion. Autant de mesures légitimes pour étouffer le régime Libyen et protéger les populations civiles. Mais, elle ne s’en tient pas là puisqu’elle autorise, dans son paragraphe 4, « les Etats membres à prendre toutes mesures nécessaires » pour assurer la zone d’exclusion aérienne. Un membre de phrase qui justifie, pour la coalition, les bombardements aériens aujourd’hui. Et demain, une offensive terrestre dont les conséquences seraient catastrophiques ? La Russie et la Ligue arabe ont d’ores et déjà dénoncé cette lecture de la résolution, et estimé que la coalition excédait le mandat de l’ONU de faire respecter une zone d’exclusion aérienne.

Faire respecter une zone d’exclusion aérienne n’impose pas d’avoir recours à des bombardements qui, immanquablement, feront des victimes civiles. Plus personne ne peut croire au mythe des frappes chirurgicales et à celui de la guerre propre ! La France a mis le doigt dans l’engrenage, elle devra porter la responsabilité d’un échec, tant devant le peuple Libyen que devant le peuple français, si l’option choisie nous conduit à un enlisement.

La légèreté dénoncée par les Nations étrangères, au premier rang desquelles, l’Allemagne, l’Inde, la Russie ou le Brésil, nous conduit à nous interroger sur les objectifs réels poursuivis, tant des questions essentielles restent aujourd’hui sans réponse : quelles sont les capacités de frappes de Kadhafi ? Est-il envisagé à un moment d’en passer par une action juridique ou politique pour sortir de la crise ? La réalité anthropologique de la Lybie a-t-elle prise en compte avec les tous les risques d’affrontements tribaux ? Les leçons du fiasco somalien ont-elles été tirées ? Le pire a-t-il été envisagé ? Quel est le plan dans l’hypothèse probable d’un enlisement, d’une partition du pays et d’une division de la communauté internationale encore plus marquée qu’elle ne l’est aujourd’hui ?

Trop d’incertitudes pèsent sur cette intervention militaire et ses conséquences. Le risque d’une escalade est trop grand. Et s’il y a un prix à payer dans l’avenir, il faut souhaiter que ce ne soit pas le peuple libyen qui paie. Il paye déjà trop cher le maintien d’une dictature dont il ne veut plus.

Du reste, nous ne cautionnerons pas la moindre intervention qui ne viserait, comme de plus en plus de voix l’affirment au-delà de nos frontières, qu’à faire main basse sur le pétrole Libyen en instrumentalisant son peuple, en en passant par la scission du pays.

Les députés communistes et républicains font aujourd’hui preuve d’un grand courage politique en refusant de mêler leur voix à l’unanimisme béat et aveugle qui rassemble autour du Président Sarkozy et l’entrée en guerre de la France. Car, comme le dit fort justement Rony Brauman, jamais des bombardements n’ont permis d’installer la démocratie ou de pacifier un pays !


STOP À LA GUERRE EN LIBYE !

Le 6 mars 2011, devant le risque d’intervention militaire occidentale en Libye, le Collectif Communiste Polex lançait une pétition s’opposant à toute intervention armée étrangère. Dès les jours suivants, ce texte, repris par divers intervenants, a connu une large diffusion et a contribué à ébrécher la prétendue unanimité de l’opinion en faveur de la guerre, même si les médias français continuent leur matraquage belliciste.
À ce jour, plus de 600 signatures sont recensées.

Malheureusement, avec l’aval lamentable du Conseil de Sécurité de l’ONU, sous prétexte de « protéger les civils », les forces aériennes et navales des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’OTAN et du Qatar ont mené des raids meurtriers contre les forces gouvernementales en Libye, avec pour objectif évident de soumettre le pays et ses ressources aux volontés de l’impérialisme et d’y imposer un gouvernement à leur solde.

Cette aventure coloniale, inacceptable et hypocrite, doit cesser sur l’heure : c’est aux seuls Libyens de choisir leurs dirigeants, en aucun cas à une puissance étrangère ; la Méditerranée ne doit pas devenir un champ de bataille sanglant pour de sordides intérêts pétroliers et géopolitiques.

Le Collectif Communiste Polex
Paris, le 24 mars 2011


DÉCLARATION COMMUNE DE 58 PARTIS COMMUNISTES ET OUVRIERS
CONTRE L’AGRESSION IMPÉRIALISTE EN LIBYE


Les assassins impérialistes menés par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’OTAN dans son ensemble, et cela avec le consentement de l’ONU, ont lancé une nouvelle guerre impérialiste. Cette fois en Libye.

Leurs prétextes prétendument humanitaires sont tout à fait mensongers ! Ils jettent de la poudre aux yeux des peuples ! Leur véritable objectif, ce sont les hydrocarbures en Libye.

Nous, partis communistes et ouvriers, condamnons l’intervention militaire impérialiste. Le peuple de Libye doit déterminer lui-même son avenir, sans interventions impérialistes étrangères.

Nous appelons les peuples à réagir et à exiger l’arrêt immédiat des bombardements et de l’intervention impérialiste !

  1. Parti algérien pour la démocratie et le socialisme, PADS
  2. Parti communiste d’Arménie
  3. Parti communiste d’Australie
  4. Parti communiste d’Azerbaidjan
  5. Parti communiste du Bangladesh
  6. Parti du travail du Bangladesh
  7. Parti du travail de Belgique
  8. Parti communiste de Biélorussie
  9. Parti communiste brésilien
  10. Parti communiste du Brésil
  11. Parti communiste de Grande-Bretagne
  12. Nouveau parti communiste de Grande-Bretagne
  13. Party des communistes bulgares
  14. Parti communiste du Canada
  15. Parti communiste du Chili
  16. Parti ouvrier socialiste de Croatie
  17. Parti communiste de Bohême-Moravie
  18. Parti communiste de Danemark
  19. Parti communiste au Danemark
  20. Parti communiste d’Estonie
  21. Parti communiste de Finlande
  22. Parti communiste unifié de Géorgie
  23. Parti ouvrier communiste Hongrois
  24. Parti communiste de Grèce
  25. Parti communiste d’Inde
  26. Parti communiste d’Inde [Marxiste]
  27. Parti Tudeh d’Iran
  28. Parti communiste d’Irlande
  29. Parti du travail d’Irlande
  30. Parti des communistes italiens
  31. Parti communiste du Kazakhstan
  32. Parti socialiste de Lettonie
  33. Parti communiste libanais
  34. Parti communiste du Luxembourg
  35. Parti communiste de Malte
  36. Parti communiste du Mexique
  37. Parti populaire socialiste du Mexique
  38. Nouveau parti communiste des Pays-Bas
  39. Parti communiste de Norvège
  40. Parti communiste du Pakistan
  41. Parti communiste de Pologne
  42. Parti communiste du Portugal
  43. Parti communiste de la Fédération de Russie
  44. Parti communiste ouvrier de Russie – Parti des communistes révolutionnaires
  45. UCP- CPSU
  46. Parti communiste d’Union soviétique
  47. Nouveau parti communiste de Yougoslavie
  48. Parti des communistes de Serbie
  49. Parti communiste de Slovaquie
  50. Parti communiste des peuples d’Espagne
  51. Parti communiste du Sri-Lanka
  52. Parti communiste syrien
  53. Parti communiste de Suède
  54. Parti communiste de Turquie
  55. Parti du travail de Turquie
  56. Parti communiste d’Ukraine
  57. Union des communistes d’Ukraine
  58. Parti communiste du Vénézuela

Mardi 22 mars 2011

(mise à jour le 25 mars 2011
de la brève 235 mise en ligne sur socialgerie

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU BUREAU POLITIQUE DU PARTI COMMUNISTE D’INDE (MARXISTE) :

LIBYE : STOP À L’AGRESSION

Le Bureau politique du PCI (M) condamne fermement les bombardements aériens réalisés, par le moyen d’avions de chasse et de missiles lancés depuis des navires de guerre, par les forces de l’OTAN sur la Libye. Les frappes militaires des forces de l’OTAN comprenant la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis constituent un dangereux acte d’agression.
L’OTAN répète désormais ce qu’il a fait en Irak, ce qui a mené à la mort de millions de personnes et à des destructions à grande échelle. Il a déjà été relevé que quarante-huit personnes ont trouvé la mort dans les attaques menées le premier jour.

En dépit du discours sur la protection du peuple Libyen, cet acte d’agression constitue une violation flagrante de la souveraineté de la Libye et une intervention préméditée dans un conflit interne en vue d’un changement de régime.
L’hypocrisie des puissances occidentales peut être constatée dans leur connivence avec l’intervention militaire Saoudienne afin d’écraser la révolte populaire et pacifique au Bahreïn.
L’Occident n’a aucun scrupule à avoir recours à la force pour préserver ses intérêts dans la Libye et le Moyen-orient riches en pétrole.

La résolution du Conseil de sécurité en Libye a été utilisée par l’OTAN pour cette attaque.
Les cinq membres du Conseil de sécurité, dont l’Inde, qui se sont abstenus sur la résolution devraient exiger immédiatement un réexamen de la résolution.
Jusque-là, il doit y avoir arrêt de l’action militaire conduite par l’OTAN.

Le PCI (M) appelle toutes les forces démocratiques et progressistes en Inde à protester énergiquement contre cette nouvelle agression militaire de l’Amérique et de ses alliés contre un pays Arabo-africain.

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COMMUNIQUÉ du PARTI COMMUNISTE D’INDE :

METTRE FIN AU BOMBARDEMENT DE LA LIBYE

Le Parti communiste d’Inde (PCI) dénonce fermement le bombardement aérien de Libyens innocents par les forces de l’OTAN. Le parti estime que les frappes militaires de l’OTAN, menées par des forces de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis forment le plus inhumain des actes d’agression.

On est en train de tenter d’occuper la Libye comme on l’a fait pour l’Irak, provoquant la mort et la destruction à grande échelle. Des dizaines de personnes ont déjà été tuées dans des attaques aériennes le tout premier jour.

Cet odieux acte d’agression, au nom de la protection du peuple Libyen, constitue une ingérence non déguisée dans les affaires internes touchant à la souveraineté de la Libye et une manœuvre préméditée pour instaurer sur place un régime fantoche.
On doit laisser les peuples de Libye et du Bahreïn régler leurs affaires eux-mêmes.
Toute ingérence extérieure ne fera que faire empirer la situation.
Les yeux des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN sont rivés sur les richesses pétrolières et, de connivence avec le gouvernement Saoudien, ils essaient tantôt d’écraser la révolte populaire tantôt de la récupérer dans leurs intérêts.

Le parti exhorte également le gouvernement d’Inde à adopter une position ferme et à exiger un réexamen de la résolution du Conseil de sécurité de l’OTAN sur la Libye, qui a facilité l’attaque des forces de l’OTAN.
Le gouvernement Indien doit également exiger, à travers l’ONU, un arrêt immédiat des bombardements aériens sur des innocents

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LA GUERRE A COMMENCÉ :
MOBILISATION GÉNÉRALE DES JEUNES COMMUNISTES ITALIENS

Déclaration de Simone Oggionni, secrétaire des JEUNES COMMUNISTES (GC) ITALIENS, le 20 mars

La guerre a commencé. Nous le savions, nous l’avions prévu dans une large mesure, en mettant en garde contre la rapide détérioration d’un cadre qui, hélas, ne laissait que peu de place à l’équivoque et à l’imagination.

Désormais, nous sommes en guerre. Des avions français et américains ont entamé les bombardements et feront de même, d’ici peu, les avions qui partent des bases situées sur le sol italien.
C’est le jour de la colère et de la honte. Colère de ne pas être en mesure d’arrêter la barbarie. Honte de faire partie d’un système de pouvoir (économique, politique, militaire) qui depuis des siècles ne fait rien d’autre que tuer tout ce qui ne se conforme pas à ses diktats.
Mais ce doit être aussi le jour de la réaction de masse et populaire à la guerre néo-coloniale contre la Libye.

Et ce doit l’être à partir de nous, de notre parti, de la Fédération de la gauche et, en particulier, des Jeunes communistes.

Dès demain matin, tous nos organisations locales doivent se sentir investies du devoir d’organiser des initiatives de contre-information, des réunions de solidarité, des piquets, des sit-in, des assemblées.
Du devoir de prendre en main le mouvement contre la guerre et de le faire sortir de la torpeur qui a déjà fait tant de dégâts.
Chaque mobilisation, chaque initiative que nous réussirons à mettre en place sera positive, importante et fondamentale.

Dans les prochains jours, nous organiserons également des moments nationaux.
Assurément, nous serons devant les bases de Trapani et de Sigonella.
Nous organiserons dans les prochaines heures des manifestations, si possible permanentes.

Ce que je vous demande, c’est de nous coordonner ensemble, de travailler étroitement entre nous, de ne pas disperser les énergies et de les porter toutes dans la même direction.

Pour cela, il est fondamental de tenir la barre de la ligne politique définie ces jours-ci, sans ambiguïté ni hésitations.

Nous n’avons aucune sympathie pour le régime despotique de Kadaffi (qui, ce n’est pas un hasard, a tissé avec nombre de puissances néo-coloniales ces dernières années des rapports de collaboration, avec profits à la clé, à commencer par l’Italie).
Les révoltes et la répression de ces dernières semaines nous font mal, elles sollicitent notre conscience.
Mais l’offensive militaire de cette nuit définit clairement notre échelle des priorités.
Aujourd’hui, la priorité est de s’opposer à la guerre, de réaffirmer le principe de non-ingérence, le droit à l’auto-détermination des peuples et à leur souveraineté.

Préparons-nous à la démultiplication exponentielle des mensonges de la propagande, qui parlera encore plus que ces dernières semaines d’ « intervention humanitaire » pour défendre le peuple des crimes du dictateur.
Ce qui intéresse les États-Unis, l’Union européenne, les Etats colonialistes, ce n’est pas le peuple Libyen. Les intéressent seulement son pétrole, son gaz naturel et la position stratégique du territoire libyen.

Cher(e)s camarades, la guerre impérialiste contre la Libye a commencé.
Démontrons dans notre pays combien peut être grande la solidarité internationaliste des communistes.

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Condamnation de l’attaque impérialiste contre la Libye
L’impérialisme a lancé une nouvelle guerre !

Le Conseil mondial de la paix exprime sa condamnation ferme et véhémente de l’agression impérialiste lancée contre la Libye.

Les opérations militaires de grande envergure de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis avec le soutien de la Ligue arabe et de plusieurs états de l’Union européenne et de l’OTAN, prouvent que l’agression a été planifiée déjà depuis de nombreux jours.

Les impérialistes utilisent le prétexte de l’intervention humanitaire et de la protection des civils, dans le but évident de prendre le contrôle des ressources énergétiques et d’imposer un nouveau régime ami. Tout en ayant condamné l’usage de la force armée par les militaires Libyens contre les manifestants civils auparavant, le Conseil mondial de la paix réaffirme que c’est du seul droit souverain du peuple Libyen de décider de son gouvernement et de ses ressources naturelles, qui sont la véritable cible des puissances impérialistes et des multi-nationales derrière elles.

Des milliers de Libyens ont déjà été tués et le massacre des Libyens par les impérialistes continue pour le troisième jour consécutif. Les événements prouvent clairement que la décision 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU d’imposer une zone d’exclusion aérienne sur l’espace Libyen a été utilisée pour lancer une guerre contre la Libye.

Les Nations unies se rendent une nouvelle fois coupables d’une agression impérialiste comme cela fut le cas lors des crimes contre les peuples d’Afghanistan, d’Irak et tant d’autres. Nous exigeons l’arrêt immédiat de l’agression et le retrait des troupes militaires étrangères de la région.

Arrêtez la guerre en Libye maintenant ! (...)

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Le peuple libyen est, aujourd’hui, très anxieux en ce qui concerne son destin et celui de son pays.
Il s’était soulevé pour en finir avec un dictateur qui avait pratiqué toute sorte d’oppression et de répression durant 43 ans dans le but d’asseoir son régime et de remplir de quelques 100 milliards de dollars ses poches et celles de ses enfants.

Le peuple libyen s’est soulevé contre un tyran, prenant pour exemples les révolutions arabes, dont celle de la Tunisie, son plus proche voisin.

Cependant, son soulèvement est menacé de grands dangers, dont le plus important viendrait de l’alliance non sainte passée par la France et la Grande Bretagne avec le régime « officiel » arabe, représenté par Amr Moussa et, avec lui, Hochiar Zibari, façonné par les Etats-Unis et l’OTAN, ainsi que tous ceux dits « les Arabes de Washington ».

Cette alliance a, en effet, a décidé de profiter des crimes commis par le régime de dictature libyen afin de mettre la main sur la Libye et toutes les richesses qu’elle recèle (...)

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Communiqué du Parti communiste portugais

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

1 – Le PCP regrette l’adoption au Conseil de sécurité (CS) des Nations unies d’une Résolution qui préconise l’agression militaire étrangère contre la Libye.

Loin de correspondre à un quelconque sentiment sincère de solidarité envers le peuple de Libye et de défense de ses droits légitimes, la Résolution adoptée par le CS de l’ONU vise à fournir une couverture aux objectifs des grandes puissances occidentales d’intervention directe dans les affaires internes de cet Etat souverain et de contrôle géo-stratégique ainsi que des ressources naturelles de la Libye.

2 – Le PCP réaffirme son opposition à tout acte d’agression contre la Libye qui, si il se concrétisait, aggraverait le conflit interne et provoquerait une instabilité encore plus grande dans toute la région du Maghreb et du Moyen-Orient.

3 – Le PCP condamne l’attitude du Conseil de sécurité des Nations unies et du secrétaire-général de l’ONU de soutien à une stratégie qui vise à lancer une nouvelle guerre impérialiste d’agression au détriment de ce qui devrait être, à la lumière de la Charte des Nations unies, son action : promouvoir et soutenir les initiatives diplomatiques de pays comme le Vénézuela et d’organisations comme l’Union africaine, visant à une résolution pacifique du conflit interne en Libye.

Le PCP dénonce la profonde hypocrisie et la campagne de désinformation déclenchée pour appuyer les desseins bellicistes de l’OTAN et de ses grandes puissances, bien patente dans le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU a fini par approuver une agression militaire contre un pays souverain, au nom de la « défense des droits de l’Homme », en même temps qu’il conserve un silence de plomb sur les événements récents et gravissimes qui constituent d’indiscutables violations du droit international et des droits des peuples comme les crimes successifs, les provocations et les actions illégales d’Israël ou l’invasion du Bahreïn par les forces militaires de la cruelle dictature saoudienne (dont avait pris connaissance préalablement l’administration nord-américaine) avec comme intention d’écraser les révoltes populaires dans ce pays.

4 – Le PCP regrette la position adoptée par le gouvernement portugais au Conseil de sécurité, une preuve de plus de sa subordination et de son suivisme par rapport à la stratégie des grandes puissances impérialistes et de l’OTAN. Il réaffirme son opposition frontale à la participation du Portugal à l’agression à la Libye, que ce soit à travers l’engagement direct de forces ou de moyens militaires, ou par l’engagement indirect ou le soutien logistique à de quelconques opérations militaires liées à l’agression.

5 – Le PCP en appelle à la mémoire collective des travailleurs et du peuple portugais et exprime son soutien aux initiatives en cours de préparation contre l’agression militaire en Libye qui, dans son essence, ses objectifs et la campagne médiatique et idéologique qui la soutient, est en tout point similaire aux agressions contre la Yougoslavie, l’Irak et l’Afghanistan. Le PCP appelle à l’unité dans l’action des forces de la paix, démocratiques et progressistes autour de la consigne du rejet de l’intervention militaire en Libye et de solidarité avec les peuples qui au Moyen-orient poursuivent la lutte pour leurs droits sociaux et leurs droits de travailleurs, la liberté, la paix et la souveraineté. (...)

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Le Conseil de Sécurité de l’ONU a donné son feu vert au déclenchement de la guerre contre la Libye. La résolution portant autorisation d’intervenir militairement dans ce pays au prétexte mensonger et hypocrite de protéger les populations civiles contre les attaques du régime d’El Kaddafi constitue une grave menace pour la souveraineté de tous les peuples de la région et leurs luttes pour une démocratie véritable de progrès. Cette résolution porte aussi en elle des dangers pour la paix et l’intégrité territoriale des nations africaines.

Les grandes puissances impérialistes, et les anciens Etats colonisateurs de l’Afrique qui ont fait adopter cette résolution s’étaient lancés dans les préparatifs pour bombarder la Libye et détruire ses infrastructures sans attendre les résultats des délibérations de l’ONU. Elles n’ont pas perdu une minute pour commencer à exécuter leurs plans criminels (...)




EN UN MOT : LA DÉMOCRATIE !

samedi 26 mars 2011
par Michel Peyret

Mes dernières réflexions, sous le titre : « Le nouveau temps des révolutions », m’ont valu de nombreux retours, la plupart pour me remercier, d’autres pour questionner, poursuivre le débat.
Dans cet esprit, et pour aller plus loin dans des débats loin d’être clos, quelques de mes réponses.

KADHAFI

Kadhafi, je n’ai aucune sympathie pour lui, plutôt le contraire. Est-il cependant le seul tyran à martyriser son peuple un jour ou l’autre ? Et ces autres tyrans ont-ils eu, et ont-ils encore, "droit aux mêmes égards" ? Mais c’est vrai aussi que l’on ne peut pas laisser faire, solidarité entre peuples oblige ! Mais là, ce n’est pas la solidarité des peuples ! Sarkozy et quelques autres bienfaiteurs des peuples ! la plaisanterie serait bonne si l’affaire n’était pas sérieuse ! Les interventions dans les affaires intérieures des peuples sont une pratique constante et permanente des dirigeants impérialistes.
Un autre exemple : Bush et les tours de New-York pour pouvoir intervenir en Irak ! Et derrière, le pétrole, déjà, ou encore, le pétrole, le pétrole qui tue des milliers de personnes tous les jours, mais dont l’impérialisme veut s’assurer la maîtrise ! Comment faire des profits si les capitalistes n’ont pas pas la maîtrise du pétrole pour faire tourner l’économie ?

Ici, les pays intervenants, pays à régime capitaliste, pays coloniaux ou ex-coloniaux ou néo-coloniaux ! Est-il possible d’avoir des doutes sur la "pureté" des intentions ? La naïveté doit avoir ses limites, et cela ouvre une question, une vraie question celle-là : quels sont les objectifs réels de ces grandes puissance ?
Cela étant, la "guerre" était-elle la seule façon d’intervenir ? Ces pays capitalistes ne disposent-ils pas d’autres moyens de pression, n’en n’ont-ils pas plutôt toute une gamme, avec progression possible ? Pourquoi le pire, l’intervention militaire, et donc la guerre tout de suite ? Mais fondamentalement, avec cette intervention, n’est-on pas dans les "contradictions inter-impérialistes" ? Quels intérêts contre quels intérêts ? La maîtrise du pétrole est-elle le seul centre d’intérêt ? N’y a-t-il pas d’autres enjeux ? Voilà donc une première série de questions auxquelles il faudrait répondre pour être crédible.

CROISADE, EST-CE SEULEMENT SPIRITUEL ?

Le terme de croisade, seulement "spirituel" ? Les guerres de religion, que nous avons bien connues, étaient-elles aussi et seulement de caractère spirituel ? Beaucoup y voient les premiers affrontements entre bourgeoisie et féodalité/royauté. Les croisades n’avaient-elles pas, par delà les objectifs spirituels affichés, également des objectifs économiques ? Pourquoi donc certaines d’entre-elles se sont-elles terminées par des sièges et des saccages de villes, de Constantinople par exemple ? Pourquoi certaines de ces croisades se sont-elles trompées de chemin, telle celle qui s’est retrouvée en Arménie par exemple ? Et pourquoi n’était-ce souvent que les cadets des grandes familles féodales, lesquels cadets ne bénéficiaient donc pas du droit d’aînesse, qui partaient pour la croisade ? Et n’était-ce pas la constitution de fiefs, dans cet Orient à la civilisation brillante, qui était en fait un des objectifs principaux ? Donc, si je parle de croisade, ce n’est pas des motivations religieuses que j’évoque, mais bien des objectifs économiques, stratégiques, que sais-je encore ?

DES PEUPLES LIBRES !

Effectivement, le peuple libyen se voit refuser le droit de choisir son modèle de gouvernement ! Mais est-il le seul parmi ces peuples, ou est-ce plutôt la règle générale jusqu’à il y a peu ? Le peuple iranien n’était-il pas un des rares à avoir acquis quelques droits, dont celui d’élire une partie de ses dirigeants, après deux révolutions ? Et puis, dites-moi, le peuple français est-il aussi libre de choisir son gouvernement et son régime qu’on veut bien le dire ? La question est fondamentale : un peuple est-il libre sous un régime capitaliste, même si les formes sont différentes de celles de la Libye et de maints autres pays ? Et le peuple américain est-il libre ? Que se passe-t-il dans le Wisconsin ? Et je reviens au boycott des élections en France : pourquoi ce boycott est-il devenu majoritaire ? La démocratie est-elle si démocratique que cela ? N’avez-vous là rien à dire sur les avantages de la "démocratie représentative" ? Est-elle la seule forme de démocratie possible, ou même réelle ?

DES PEUPLES VERSATILES !

Les peuples des pays arabes seraient-ils les seuls à être versatiles ? Mais pourquoi donc l’Allemagne, la Russie, la Chine, après s’être abstenues sur la résolution ont-elles critiqué l’agression dès ses premières manifestations ? Versatilité aussi ? Et dites-moi encore si vous connaissez quelque pays au monde qui ne change pas de position au gré des circonstances, lesquelles ne sont jamais les mêmes, sinon il n’y aurait pas d’histoire... Et qui plus est s’agissant de pays dont les dirigeants réels ne sont pas ceux qui s’affichent dans le pays même, ne sont en réalité que des pantins dans le système néo ou post-colonial ? Et savez-vous quelle est l’indépendance de décision dont dispose le Président de la République française vis-à-vis des dirigeants des grands groupes capitalistes ? Enfin, dernière question : à l’ONU, pourquoi ce sont seulement quelques pays, et lesquels, ceux du Conseil des sécurité (les membres permanents) qui décident la plupart du temps ? Pourquoi n’est-ce pas plutôt l’Assemblée générale ? Pourquoi l’ONU n’est-elle pas démocratisée en ce sens ?

NOTRE TÂCHE PRINCIPALE

Alors, nous, peuple français, en dehors de la solidarité que nous devons à tous les peuples, nous avons une tâche première : en finir chez nous avec le capitalisme colonial dont je parle, et qui perdure, et qui exploite, qui domine, et qui aliène le peuple français et d’autres peuples ! C’est notre tâche principale !

LE DÉBAT SUR LES ÉNERGIES

Le pétrole ne tue pas qu’en Libye, il tue en France, tous les jours, partout, presque dans tous les actes de la vie de chacun. Les centrales, c’est différent, et il n’y a pas que les centrales, il y a aussi les bombes, y compris celle à l’uranium appauvri, qui d’ailleurs serait utilisé en Libye aussi, je ne reviens pas sur Hiroshima. Je pense que vous connaissez la différence entre la fusion et la fission, je devrais dire les différences, tout est différent. Mais bon, ou mal plutôt, sur ces questions de l’énergie, donc de grandes questions. Et il y a le capitalisme productiviste qui développe la production de marchandises pour produire des profits maxi. Et donc de forts besoins d’énergie. Et il y a la société qui pourrait lui succéder, qui pourrait ne pas être productiviste et se contenter de répondre aux besoins des hommes. Je suis donc pour que les hommes, je veux dire les êtres humains, débattent de ces questions de l’énergie et décident de ce dont ils ont besoin et de ce qu’il faut pour le satisfaire.

LA DÉMOCRATIE

Ce débat est difficile sous le système capitaliste, la démocratie ne peut exister avec le capitalisme, Anicet Le Pors disait, ou rappelait, que quelqu’un disait que, là où est la propriété là est le pouvoir. Quand les êtres humains se seront libérés du capitalisme et pourront décider en toute liberté, on pourra avoir le vrai débat. Mais, on le voit bien, le débat ne peut pas attendre, il faut qu’il ait lieu ici et maintenant, même s’il ne sera pas totalement vrai. Le capitalisme doit aussi tenir compte des rapports de forces qui s’établissent dans la société, et aussi ils sont prêts à faire de l’argent avec n’importe quelle énergie. Mon opinion, c’est donc la démocratie, le maximum de démocratie possible.

Michel Peyret
le 26 mars 2011


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