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8 MARS 2012 - POUR TOUTES LES FEMMES DU MONDE

jeudi 15 mars 2012


"LE SEXE DES COMPTES D’EPARGNE " - Courrier du 8 Mars - par Fateh Agrane - « Pas de compte d’épargne pour ton enfant, Tu n’es que femme ! » - 9 mars 2012.


L’APPEL DES FEMMES POUR LA DIGNITE ET L’EGALITE 8 mars 2012.


LA PRÉCARITÉ DU TRAVAIL DES FEMMES - Fatima Arab, 23 février 2012. El Watan.


8 Mars 2012 - DÉCLARATION DE LA FÉDÉRATION SYNDICALE MONDIALE.


LE PEUPLE ALGÉRIEN A TRANCHÉ EN FAVEUR DES FEMMES - par Saoudi Abdelaziz - Jeudi 8 mars 2012.


INTRODUCTION AU TEXTE DE HOURIA. - par Fateh Agrane ;


8 Mars2012……… DES MOTS POUR TOUTES LES FEMMES DU MONDE - Houria ;


“LA NUE ....DU CHAMP DE BLÉ” - poème de Fateh Agrane.


VOUS ÉTIEZ TROP ARMÉES… IMMENSÉMENT ARMÉES !‏ - par Fateh Agrane, 29 février 2012



LA PRÉCARITÉ DU TRAVAIL DES FEMMES

Les femmes et le harcèlement au travail

« Nous subissons toutes formes de chantage »

Le Collectif des femmes travailleuses, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), a organisé, hier, une action de protestation au niveau du CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet) à Alger pour dénoncer « la précarité dans laquelle évoluent des milliers de travailleuses ».

C’est le point de départ d’une série d’actions, programmées pour le mois de mars, visant à « faire entendre la voix de la femme travailleuse algérienne dont une grande partie se bat pour l’amélioration des conditions sociales, mais qui ne peut se réaliser sans l’amélioration des conditions professionnelles », lance Mme Maghraoui, présidente du comité. Plusieurs dizaines de syndicalistes étaient présents au rassemblement. Les protestataires expriment des préoccupations liées à la mal-vie de tous les jours. Ce sont des inquiétudes exprimées également par nos collègues hommes, puisque la précarité touche tout le monde.

« Mais ce sont les femmes qui subissent de manière plus grave les affres de la précarité », explique une protestataire. Les recrutements massifs dans le cadre des dispositifs du filet social et de l’ANEM ont généralisé « la situation de précarité », dénonce une syndicaliste de la même formation. « Les personnels, en majorité féminins, subissent toutes formes de chantage, de harcèlement, notamment moral et administratif, pour prétendre à un plan de carrière », accusent les syndicalistes. Selon les femmes encadrées dans ce comité, « il y a urgence d’affranchir les travailleuses et les travailleurs de ces pratiques dignes d’un autre âge ».

Pour être intégrés dans un poste permanent les employés, les femmes notamment, supportent toutes formes d’humiliations et de pressions morales et administratives. « Certes, ce n’est pas une situation vécue uniquement par les femmes, mais ce sont elles qui sont exposées le plus à ces pressions », soutient une protestataire. Une syndicaliste expose le cas de certaines femmes titulaires de diplôme d’ingénieur employées comme « veilleurs de nuit » contractuels. « Ces femmes souffrent le martyre pour être permanisées dans ce poste », se plaint-on également.

Une autre protestataire expose les difficultés rencontrées par ces mêmes employés pour trouver un poste dans leur spécialité : « Nous ne comprenons pas comment les CV de femmes qualifiées sont rejetés dans le secteur économique sous prétexte que la législation algérienne interdit le recours aux effectifs féminins pour le travail de nuit, mais des femmes sont employées dans d’autres secteurs sans aucun avantage pour les mêmes horaires », accusent les membres du comité.

La plateforme de revendications contient également des points liés à « l’exploitation subie » par les personnels recrutés dans le cadre du pré-emploi. La précarité est mère de tous les maux, concluent les syndicalistes, qui se sont donné rendez-vous pour la première semaine de mars afin de poursuivre leur mouvement de protestation.

Fatima Arab, 23 février 2012. El Watan

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Courrier du 8 Mars :

"LE SEXE DES COMPTES D’EPARGNE "

par Fateh Agrane

Pas de compte d’épargne pour ton enfant,
Tu n’es que femme !

La fête est terminée, cette journée qui commémore le combat de la femme s’achève, mais ce dernier est permanant, on n’épousera pas l’ombre, c’est ce que me disait ASSIA au téléphone la nuit du sept mars, nous serons soleil et jours toujours !

- Allo ! « fateh wach rak » comment tu vas ?
- « labass » ça va et toi, bonne fête d’avance pour le 8 mars !
- De quelle défaite tu parles de celle du sept ou bien du neuf
- Je ne te sens pas dans ton assiette ma grande ; raconte !
- J’ai été a la CNEP (caisse d’épargne pour ouvrir un compte pour mon fils, on me l’a refusé !
- Pourquoi ils n’ont plus besoin d’argent ?
- non ne plaisante pas ! c’est parce que je suis une femme
- Dans ce cas, leurs comptes ont des sexes ?
- -oui à la CNEP seul le mari est habilité à ouvrir un compte pour son enfant !
- aw ! ce n’est pas normal, change de banque, va ailleurs ils ne méritent pas ton argent Ceux la !
- Ni les autres d’ailleurs, j’ai été avec mon amie à trois autres banques, j’ai reçu la même réponse, seul le mari pouvait le faire ! Ils m’ont précisé qu’il existerait une circulaire qui leur interdit cela !
- donc déposer de l’argent dans une banque devient un combat chez nous ! ailleurs ils t’accueillent à bras ouverts !
- restons ici, ils nous ouvrent leurs bras pour nous mentir, nous glorifier une journée, faire des discours, le temps d’une compagne électorale peut être mais la réalité est là !
je ne pourrais pas ouvrir un compte d’épargne pour mon fils ; je ne peux pas déposer mon argent là ou bon me semble !
écris le FATEH, pas spécialement le 8 mars, écris le après les flons flons, les
cérémonies des grands hôtels et le défouloir de la salle Harcha !
- promis que je l’écrirai ma grande !
Ecrire comment on te minore déjà devant ton fils qui pourrait t’accompagner à la banque pour s’apercevoir que tu ne peux lui offrir un cadeau sur ton propre argent, que c’est au père de le faire , ils te minoriseront dans sa tète d’enfant déjà !
Ils lui donneront une leçon d’économie qu’il ne trouvera nulle part, sauf dans notre pays des miracles où les comptes d’épargne ont un sexe, qu’ils ne se fructifient pas tous seuls pardi !
ils lui démontreront qu’ils bafouent la constitution du pays sans être punis ! n’as- tu pas les mêmes droits que l’homme dans les lois qu’elle comporte !
Ils diront a ton fils qui t’aime beaucoup que tu n’es qu’une mineure éternelle, bref on lui inculquera une image de toi qu’il n’a jamais peut être vu

Voila pour les dégâts ! pour le reste, tout le reste beaucoup reste à faire, des batailles à ouvrir, des luttes à mener pour ton émancipation, des protestations que tu as exprimées sur les lieux aux préposés des guichets,
Votre voix,
_ La notre a faire entendre !

Non ! on a l’impression
Que tu n’es majeure
Que dans le lit
Un petit instant,
Incapables qu’ils sont
De faire plus !

******

De procréer faire des petits
Et veiller sur leurs prépuces
On a l’impression que tu déranges
Alors fais-le, bas toi !
Contre ces fourbes lois !
Et leurs moucherons et puces

******
Comme hier ma prunelle !
Crie, lutte, dérange
Pour que cela change !

Tu es plus grande qu’elles
Fais-toi belle, pour toi
Déploie tes ailes, soit
À l’injustice rebelle !

FATEH AGRANE !

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L’APPEL
DES FEMMES
POUR
LA DIGNITE
ET
L’EGALITE

Nous, femmes arabes impliquées dans les luttes pour la démocratie, la dignité et l’égalité, nous, actrices au premier plan des changements exceptionnels que connaît le monde arabe, tenons à rappeler à l’opinion publique que les femmes sont en droit de bénéficier au même titre que les hommes du souffle de liberté et de dignité qui gagne cette région du monde.

Depuis toujours, les femmes mènent des luttes pour obtenir des acquis, plus ou moins importants selon les pays. Mais ces acquis demeurent en deçà de leurs aspirations et font de leur statut un des plus reculés dans le monde.

Les violences demeurent répandues tant dans l’espace public que privé et très peu de mesures sont prises pour mettre fin à ce fléau.

Les codes de la famille ne sont dans la plupart des pays arabes que des textes instituant l’exclusion et la discrimination.

Les autres lois que sont le code de la nationalité, certains codes civils et les lois pénales ne font que renforcer ces discriminations. Ces lois violent les droits les plus élémentaires et les libertés fondamentales des femmes et des fillettes par l’usage de la polygamie, le mariage des mineures, les inégalités en matière de mariage, de divorce, de tutelle sur les enfants ou encore l’accès à la propriété et à l’héritage.

Certaines lois permettent même à la parentèle masculine de tuer des femmes et des filles avec le bénéfice de circonstances atténuantes dans le cadre des crimes d’honneur.

Si la majorité des pays arabes (à l’exception du Soudan, et de la Somalie) a ratifié avec plus ou moins d’empressement la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw), adoptée par l’ONU en 1979, ces ratifications sont restées sans impact réel sur le statut et la condition des femmes.

Aujourd’hui que le monde arabe est en phase de construction démocratique pour la consolidation de l’Etat de droit et des droits humains, nous considérons que si l’égalité ne peut se réaliser sans la démocratie, la pleine jouissance de cette démocratie ne peut se réaliser sans une égalité totale entre les hommes et les femmes.

C’est pourquoi nous appelons les Etats, les partis politiques et la société civile dans ces pays à tout faire pour que la dignité des femmes et leur égalité avec les hommes ne soient pas une fois de plus sacrifiées au nom de prétendues priorités.

Aucune démocratie en effet ne peut se construire au détriment de la moitié de la société.

Ensemble nous avons fait notre présent, ensemble nous construirons un avenir meilleur.

Nous exigeons :

  • la préservation des acquis, l’égalité totale et effective et l’inscription des droits des femmes dans les constitutions ;
  • les mesures législatives et administratives afin d’éradiquer les violences faites aux femmes ;
  • la ratification et le respect de la Cedaw sans réserve dans son esprit et dans toutes ses implications concrètes ;
  • l’adoption de lois qui protègent les femmes des inégalités sociales et économiques, des discriminations, en particulier familiale ;
  • les mesures d’action positive afin d’assurer l’accès des femmes aux postes de décision et à leur pleine participation à la vie politique et associative ;
  • la dénonciation des voix qui s’élèvent ici et là pour discriminer les femmes au nom d’une lecture rétrograde des préceptes religieux ainsi que celles qui voudraient leur interdire une participation pleine et entière à une vie digne et respectueuse des droits humains ;

Les huit signataires de l’appel :

Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), tunisienne ;

Bochra Belhadj Hmida, avocate, cofondatrice et ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, tunisienne ;

Shahinaz Abdel Salam, blogueuse et activiste, égyptienne ;

Nawal El Saadawi, médecin psychiatre, écrivain et féministe historique, égyptienne ;

Tahani Rached, réalisatrice, égyptienne ;

Samar Yazbek, écrivain, syrienne ;

Azza Kamel Maghur, avocate internationale et membre du Conseil Libyen des Droits de l’Homme, libyenne ;

Wassyla Tamzali, féministe et essayiste, algérienne.

Sources : Al-Oufok
le 08 mars 2012

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Déclaration

de la Fédération Syndicale Mondiale

le 8 mars 2012

Le 8 Mars 1857, la grève massive et sanglante des femmes qui travaillent dans l’industrie textile de New York, exige :
l’approbation des 10 heures de travail par jour,
salaire égal pour hommes et femmes
et des conditions de santé et de sécurité dans les lieux de travail

Cette grève a été brutalement attaquée
par le gouvernement et les employeurs

et a motivé la « 2ème Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague » en 1910,
avec l’initiative de la grande communiste allemande Clara Zetkin-
pour appeler à la célébration du 8 Mars,
comme Journée internationale des Femmes.

Cette année, nous célébrons cette Journée internationale des femmes lors d’une crise profonde du capitalisme mondial, qui a de multiples facettes au niveau financier, économique, social, travail, environnement et politique.
Cette crise capitaliste approfondie est combinée avec l’effort de la bourgeoisie à minimiser ses pertes en transférant le plus grand fardeau à la classe ouvrière et aux couches populaires.

Le chômage des femmes atteint plus de 81 millions de femmes.
Plus de femmes sont employées sous des relations de travail « flexibles », travail à temps partiel, le travail par agences intermédiaires.
Aujourd’hui, les femmes représentent la majorité de la population pauvre et analphabète, millions d’entre elles n’ont pas accès à l’éducation, la santé, la nourriture, l’eau potable et d’autres besoins fondamentaux.
Des millions de femmes manquent de protection de maternité, des milliers de femmes meurent de la grossesse et manque de soins médicaux, des millions de femmes sont forcées à émigrer ; des millions sont victimes de violence, d’abus, trafic d’êtres humains et l’exploitation sexuelle pendant les conflits armés et des interventions militaires.

Une pression supplémentaire sur les femmes porte sur les conséquences de la réduction, l’élimination et la privatisation des services sociaux publics. Cela a un impact sur la qualité de services de crèche et le soin des personnes âgées.

Les syndicats ont une responsabilité et un rôle fondamental dans le développement des efforts pour promouvoir l’égalité entre les sexes dans le lieu de travail, dans nos propres syndicats, dans nos pays respectifs et dans le monde, non pour le massacre d’égalité des droits, mais pour la pleine satisfaction des besoins actuels de l’homme et les femmes, de la classe ouvrière et les couches populaires.

La FSM soutient tous ceux qui luttent pour :
un travail stable pour tous avec des salaires décents,
des mesures de protection pour les chômeurs,
la sécurité sociale et des pensions pour tous,
le congé de maternité et parental pour toutes les mères ou les pères avec plein salaire
et les droits de sécurité sociale,
un système d’éducation et santé exclusivement publics et avec gratuité, sans privatisations et hors de l’activité de monopole. Crèches publiques et libres, centres de loisirs et recréations et camps d’été pour enfants.

La FSM réaffirme son engagement à soutenir ces luttes qui ne finiront pas jusque l’élimination des conditions qui permettent la pauvreté, l’inégalité et l’exploitation de l’homme par l’homme dans le système capitaliste.
Nous appelons au renforcement de la lutte, l’unité de la classe et la solidarité internationale.
Nous appelons toutes les femmes travailleuses à être à l’avant garde de la lutte des classes.
Nous lançons un appel à tous les syndicats de classe à soutenir les initiatives prises par le FSM

pour la formation d’un Comité internationale de la femme
avec une action riche en faveur des droits des femmes travailleuses
internationalement.

Sources : http://www.wftucentral.org

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LE PEUPLE ALGÉRIEN A TRANCHÉ EN FAVEUR DES FEMMES

Les impressions du jeudi
par Saoudi Abdelaziz
Jeudi 8 mars 2012

Les observateurs attentifs à la réalité, qui refusent d’être emprisonnés dans les filets des a priori idéologiques ou des mises en scènes médiatiques, savent que la place de la femme a connu des évolutions en profondeur d’une grande portée en Algérie.

En cinquante ans, la rupture est radicale d’avec l’enfermement que les femmes subissaient avant l’indépendance.

La vision de la société sur la place de la femme s’est profondément modifiée en Algérie. Cela est simplement lié aux changements –devenus irréversibles- qui se sont tranquillement imposés au fil des ans, y compris aux pires moments de la fitna.

Dans tous les cycles scolaires, les filles étudient autant que les garçons et réussissent mieux dans le supérieur.

Dans la vie professionnelle, les femmes font désormais partie du paysage, prenant souvent le parti de s’adapter aux contraintes et aux sacrifices tactiques imposés par les circonstances, pour préserver et développer l’acquis irréversible de l’insertion professionnelle. « Les femmes peuvent et doivent travailler » : aujourd’hui, les familles algériennes sont globalement sur la même longueur d’onde.

Un sondage publié par El Watan en automne dernier le confirme : « Plus de 64% des Algériens ne s’opposent pas au travail de la femme contre 31% ». Cela concerne aussi les métiers ayant une forte charge de pouvoir : « Près de 60% des Algériens ne s’opposent pas à la nomination d’une femme comme magistrat ».

Bon an mal an, et la sortie de la décennie noire a encouragé le processus, le regard aussi se modifie, tout en gardant en toile de fond la permanence des traditions. On note dans le sondage : « Près de 40% des Algériens disent que « la femme n’est pas obligée de porter le hidjab si elle porte une tenue respectable », contre 21% qui sont contre cette idée. À cette question, le sondage indique que les ruraux sont plus tolérants que les citadins avec près de 60% contre 48% pour les seconds ».

Cette tendance à la tolérance vestimentaire semble appelée à progresser si l’on en croit ce même sondage qui confirme nos observations : « Les 18-25 ans sont encore plus tolérants avec près de 60% qui disent que la femme n’est pas dans l’obligation de porter le hidjab. Les 26-35 ans ont répondu par la positive à près de 55% et les plus de 46 ans sont d’accord à 39%. « Ce qui montre que plus il est jeune, plus l’Algérien est tolérant », indiquent les sondeurs.

Les relations familiales sont aussi marquées par l’accroissement considérable du poids spécifique des femmes dans les arbitrages familiaux : « Près de 89% d’Algériens donnent « raison à la fille qui refuse un mari proposé par la famille ». Près de 70% des Algériens sont « d’accord pour qu’une femme demande le divorce au même titre que l’époux ». »

La société algérienne progresse dans la bonne direction, et les divers pouvoirs en alliance ou en concurrence n’y sont pas pour grand-chose, ne faisant que compliquer ce qui est devenu une évidence sur le terrain.
Aujourd’hui, l’Algérie semble bien décidée à isoler les amateurs de perversions idéologiques faussement musulmanes, qui voudraient, par convoitise politicienne, l’empêcher de suivre le chemin qu’elle a choisi, par consensus national, en faveur de l’émancipation des femmes algériennes.
Les faux-nez n’ont pas leur place en Algérie.

Saoudi Abdelaziz, 8 mars 2012

Sources : algerieinfos

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INTRODUCTION AU TEXTE DE HOURIA

par Fateh Agrane


mercredi 7 mars 2012

Mes amis une halte pour ce 8 mars, une journée de lutte dans le long combat de la femme algérienne et mondiale, HOURIA une amie une camarade s’adresse 0 nous, elle a préparé cette galette chaude des paysannes de mon profond pays, de mon pays martyre , elle nous raconte comment dans la fournaise des années brasiers qu’a vécu notre pays ces deux dernières décennies, elle a lutté, elle a vu vivre la femme résistante algérienne, elle a vue la folle du champ de blé, la femme violée jusque dans la tète, elle l’a perdue d’ailleurs…

..je laisse HOURIA vous parler ! et on terminera pas un poème,
Témoignez ! témoignez, témoigner !!

F.AGRANE

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8 Mars2012……….

Des mots pour

Toutes les femmes du monde.

Encore une fois, me voilà dans ce train qui m’éloigne de cette ville que je porte comme je porte mes enfants sur tous les chemins de ma vie. Il m’est très difficile de quitter Alger ; il m’est très difficile de quitter ma mère, ma famille, mes amis, mes souvenirs et une grande partie de mon histoire.

Dans ce train qui m’éloigne (de moi), je porte aussi mes déchirures qui font de moi un sac qui voyage sans jamais se poser ; un sac pesant, lourd et gonflé de mots qui attendent d’être posés pour se libérer afin de construire un sens face à cette errance qui ne finit point ! Ce sac lexical qui porte des mots polysémiques est devenu mon espace, je cherche un sens pour m’accrocher, pour ne pas sombrer. Impossible de trouver une phrase descriptive qui peut porter entre ses mots tout ce que je n’ai pas eu : mes rêves avortés, les choses tant attendues que je n’ai jamais vu venir, cet amour gâché et ces instants de partage non vécus.

Dans ce sac qui porte mes mots ami et ennemi, il y’a d’abord ces millions d’affamés qui sillonnent l’espace terrestre et qui nous montrent combien on peut être cons jusqu’à la limite de la connerie humaine lorsqu’« ILS » nous roulent dans leur farine moisie juste avant de nous dire dans leurs chaines de télé mensongère qu’ils font tout pour sauver ces enfants chétifs desséchés par la famine alors que dans les heures qui suivent ces sac de riz déposés quelque part sur cette terre qui se meurt, des guerres éclatent pour mettre encore une fois comme mainte fois, des enfants dénudés de tout dans la rue, sous les bombes et puis… dans les tombes.

8 mars 2012……..il faut bien fêter ça, même si des millions de femmes de par le monde pleurent leurs enfants fauchés par des bombes humanisées grâce à l’action humanitaire de bombardiers assassins qui ont tué un million d’Irakiens dont……enfants ! Ils continuent à nous rouler dans leur farine pour nous faire avaler leurs gros mensonges qui servent à remplir encore et encore leurs comptes en banque déjà gorgés à vomir de pièces d’or cumulés sur le dos d’êtres innocents qui ne demandent qu’à vivre dignement.

Partout dans le monde, les femmes attendent la fin de ce cauchemar qui ne finit pas.

Dans ce village où habitent les femmes qui m’ont appris à pétrir le pain lorsque l’accès aux vendeurs de pain devenait un chemin pouvant ôter le droit de vivre ; le couteau aiguisé pouvait se poser à n’importe quel moment de la journée sur nos gorges nouées de peur. La boulangerie devient alors l’inaccessible chemin qui t’oblige à regrouper toutes tes patiences pour faire face à la chair de ta chair qui réclame du pain et encore du pain toute la journée.

Tôt le matin où habitaient les femmes qui m’ont appris à pétrir le bon pain de chez nous avec juste une poignée de semoule ; nous nous organisions pour ne jamais manquer de vivres. En ces temps-là, il fallait anticiper toutes les situations de la vie, aucune erreur n’était permise ! Les médicaments, l’huile, le sucre, la semoule… la viande séchée, les gros pulls en laine étaient entassés dans les sacs de secours … les nuits étaient longues et ma plaie béante. Un matin, alors que l’odeur du pain embaumait les maisons qui abritaient nos peurs et nos espoirs, surgit de nulle part une jeune femme toute nue, oui toute nue ! Elle errait dans le champ au milieu des épis de blé qui commençaient à s’envelopper d’une couleur or sous le soleil printanier, bousculant toutes les incertitudes lorsque la splendeur de la vie te crucifie le cœur. Oui, elle était là, dénudée, fauchée, dévoilée. Nous avions essayé de couvrir son corps mais en vain. Nous avions essayé de l’approcher pour comprendre mais il n’y avait plus rien à comprendre, tout était là : la tête perdue, les yeux dans le noir, les pieds dans l’ abîme et ce corps épi de blé dans la poussière des rues. Elle n’avait plus sa tête, plus de maison, plus aucun rêve ; plus rien !

Les gendarmes sont arrivés, ils l’ont ramassée ; ils étaient plusieurs à ramasser ce paquet humain-ce qui lui restait d’humain sous les couvertures. Elle prit le chemin de l’asile, escortée de gendarme. Dans ce cortège funéraire, il y avait une femme qui a perdu sa tête parce qu’on lui a volé son corps ; toutes les nuits, on lui volait son corps, ils étaient plusieurs à s’acharner sur son sexe, à salir sa peau, à dénuder son être, à vider son corps. Elle n’avait plus de corps, plus de tête, plus de vie à vivre ; rien.

C’était en 1995, dans un village où les femmes savaient pétrir le pain pour continuer d’exister face à cette déchirure qui a plongé l’Algérie dans un tourbillon de haine. Et moi, …moi, aujourd’hui, la mémoire de mes yeux me colle à la peau lorsque je me rappelle cette femme nue au milieu d’un champ de blé, vomissant la souillure de violeurs assassins qui savaient déloger l’espoir tout au fond de l’être pour effacer la vie. Le 8 Mars, c’est ce combat de femmes qui continuent à écrire la VIE partout dans le monde pour qu’il n’y est plus de femmes vampirisées qui errent dans les champs de blé sous un ciel d’AVRIL dénudé d’hirondelles lorsque plus rien n’est à sa place : les hommes terrés pour survivre, les femmes sur les chemins pour fuir, les enfants sur les routes poussiéreuses, fuyant les faiseurs de mort qui ont détruit leurs maisons… ces guerres qui ne finissent pas et toute cette haine qui continue à vider le ventre et la tête…

Partout dans le monde, les femmes attendent la fin de ce cauchemar qui ne finit pas…..

Mais rien ne peut m’empêcher de vous offrir ce bouquet d’arc en ciel pour vous rappeler que la vie mérite d’être vécue.

Bonne fête à toutes

Les femmes du monde

Je ne pouvais pas m’arrêter là, la beauté de ces roses a libéré mes mots.

Gare à mes mots ! Je porte en moi la colère que les journaux n’ont pas encore racontée. Cette narration est mienne ; vécue, partagée, archivée dans les silences de ma mère et les chuchotements de ma grand-mère.

Gare à ma colère, elle porte les chaînes de tous les hommes bons qui portent les déchirures d’un monde écartelé par le profit démesuré qui écrase les peuples, tous les peuples du monde pour que les richesses continuent à gonfler les sacs d’or entassés dans des banques qui affament chaque jours un peu plus les enfants des hommes qui ne veulent pas de cet or, non, non ! Ils cherchent juste à s’en sortir, ils cherchent juste un chemin qui leur donne le droit de vivre sans être rouler dans de la farine moisie.
Il y a des choses que je ne peux pas dire, que je ne peux pas dire encore ; ma mère m’a appris à tisser les silences et cette tresse de mutisme que j’accroche à mes lèvres, m’empêche d’avancer : le monde n’est pas prêt à accueillir mes rêves.

En attendant ce monde ou mes rêves peuvent prendre leur envol, je sais que Partout dans le monde, les femmes attendent la fin de ce cauchemar qui ne finit pas.

Elles font des rêves comme moi.

Ce n’est pas interdit de rêver si ça peut nous rendre heureuses ; un tout petit peu … en attendant des jours meilleurs !

Ps : Ma fille vient de me souffler une phrase ; pas mal du tout, je crois que j’ai déjà ma rose…ça c’est plus qu’une rose je pense.

La plus belle femme au monde n’est pas miss monde mais celle qui m’a mise monde.

Houria.

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LA NUE ....DU CHAMP DE BLÉ

Ici git votre horreur
Dans un champ de blé
On ramassera le corps
Que vous avez violé
... Ma tète est béance

********

Plus besoin d’habits
Je porterai l’errance
Et me coifferai d’épis
Pour déglinguer vos sens

********

... Venez à ma danse
Partager ma transe
folle à en finir
suis un coin d’aisance
Sur vous je vais vomir !

*******

... Je vous salis ferme !
Ramassez leur sperme
sur tapis de prière
Je ne suis que femme
Leur fougue meurtrière

*********

... À ma source bois !
Mon sexe froid
Lardé de leurs lames
Leurs cris de joie !
Pour ce haut fait d’armes

*********

... Et surtout ne te lave !
Ramasse l’épave
Qui flotte sur l’urine
Et leurs immondes octaves
De psalmodies divines

*********

... Ils m’ont prise à mille
Et plus que dix mille
À douze parfois !
sortir leurs nombril
Où dégouline leur foi

***********

... Viens ramasse ce qui luit
Vois se dérober la nuit
Un soleil qui se cache
Une aube qui me fuit
Cette succession de lâches

*********

... Viens sur mes reins !
L’infâme sur mes seins
En moi cette horreur
Le moisi de leurs mains
ses dejecteurs de peur

*********

.... Viens enlève cette tache !
La lame sur la gorge
Elle passera si tu lâches
C’est la foi qu’on forge
Dans cette guerre des lâches

**********

... Ramassez mon chant
Je ne chanterais plus l’amour
Prenez la clé des champs
J’ai fermé les jours,
L’aube et ses atours !

************

... Ramassez mes cheveux
Et mon enfant futur
L’amour de mes yeux
Mon lendemain peu sur
il furent si pieux !

*********

... portez moi au fond !
D’une étoilé fardée
Qui explose par vaux
en chair tailladée
butin est ma peau

**********

... Ramassez ma tête
Ramassez mon cœur
Hier il fut fête !
Dans ses champs d’honneur
Pour germer défaite !

***********

... Vous couvrirez mon corps
Vous avez peur en fait !
Mes plaies sont un tord
D’avoir affronté la bête
votre honte et remords !

*********

... Dans l’enfer du monde
Ramasser les restes
Elles ne sont que cendres
De ce vent de l’est
Engrais à répandre

**********

... Enlever moi ce corps
Je veux en finir !
plus rien à vous dire
Sauf qu’un jour viendra
HOURIA va venir,
Pour me refleurir !

Fateh Agrane
07 03 2012

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VOUS ÉTIEZ TROP ARMÉES… IMMENSÉMENT ARMÉES !

par Fateh Agrane - 29 février 2012 [1]

À la mémoire de Mesdemoiselles et Dames :
DICH AMINA
TOUNSI AZIZA
BOUDAOUD KHIRA
BOUTERAA RACHIDA
MEHDANE ZOHRA
BOUHEND FATIMA
FLIOU MHAMDIA
LOUHAB NAIMA
LENFAD HAFIDA
CHERID KHIRA
HANAFI SAHNOUNIA

ces onze femmes sauvagement assassinées sur la route de SFISEF - SIDI BELABBES par la main criminelle et terroriste qui a endeuillé notre peuple plus d’une décennie durant et qui continue de le faire !

Ces, ennemis déclarés de notre peuple, de ses intellectuels, ses artistes, ses producteurs, ses femmes, ses bergers et paysans !

Oui ils se sont attaqués par traîtrise à l’Algérie créatrice et de progrès ! celle qui hier a vaincu et qui vaincra toujours !

Notre peuple résistant a payé le prix lourd a l’exemple de ses onze enseignantes qui en pleine décennie de terreur ont assuré leur devoir de semer le savoir, sans protection, chaque matin traversant des campagnes et zones reculées, entassées dans des mini bus jusqu’à leurs mort ! Le 27septembre 1997, en rase campagne sur une route entre Sfisef et Sidi Bel Abbes dans l’ouest ALGERIEN.

Elles ont été attaquées et affreusement égorgées par une horde de plusieurs dizaine de semeurs de mort armés jusqu’aux dents !

Car le danger était grand ! c’était des enseignantes femmes !


Pour ces travailleuses et pour toutes les victimes de la barbarie terroriste, Je dédie ces mots

Vous étiez trop armées !
Face aux mutants,
O ! Mes damnées !
Avec cartables, et crayons

******

Sur vos chemins d’éveil,
La mort traîtresse !
Ôta vos stylos, vos feuilles
Et l’ardente jeunesse !

******

Et de vos rêves blindées
En bus pleins à ras bords !
Dès l’aube décidées
Enlaçant l’aurore

******

Vous étiez trop armées !
Avec de la blanche craie,
D’ardoises d’amour
Et de poèmes secrets !

*******

Arsenal vous étiez
De beauté sublime
De lumière métier
Survolant l’abîme

*******

O poème ailé !
Ils égorgent les rimes
Pour ne plus voler
Et nicher en vos cimes

******

Et quand la traîtresse lame,
Brisa les quatrains !
Onze vers en flammes
Ont appelé demain !

*******

Onze cris des entrailles !
Même le ciel s’est caché
De peur qu’il se maille
De têtes arrachées !

******

C’était le dernier acte
Mes dames du savoir
De l’immonde secte
Faiseuse de mouroir !

*******

Abbasiates *notre douleur
Faites nous nous cet honneur
Donnez nous la chance
De sentir votre hauteur !

******

Vous étiez trop armées !
Donnez vos affaires,
Au poème déclamé
Demain restera à faire !

FATEH AGRANE
21 09 2011

*femmes natives de Sidi Bel Abbés ville de l’ouest Algérien

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