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DÉRISOIRES ET FRAUDULEUX PIRATAGES EN HISTOIRE

jeudi 25 février 2010

Les temps ont bien changé. Les plus grossières falsifications ou occultations de l’Histoire du mouvement de libération nationale ne trouvent plus d’oreilles attentives dans le public.
Alors de petits malins (ou qui se croient tels) se livrent à des jeux infantiles de falsifications, les uns par inconscience et ignorance de leur sujet, d’autres manipulés, ou vraisemblablement les deux à la fois
Dans des textes (souvent plagiés) censés rendre hommage à des combattants des causes nationale et sociale, ils introduisent à la sauvette, en un ou quelques mots, des appréciations négatives sournoises qui sont d’ailleurs en parfaite contradiction avec l’hommage rendu à ces combattants dans le reste du texte.

Deux exemples parmi d’autres.

L’été dernier, dans un article authentique rendant hommage à Sadek Aïssat, on trouve bizarrement au milieu des termes élogieux le qualificatif de « sectaire » (tout le contraire de ce qu’on sait du regretté Sadek Aïssat).
Il a fallu la protestation indignée d’un lecteur, intrigué par ce qui apparaissait tombant comme un cheveu sur la soupe, pour que la responsable et auteure honnête de l’article précise qu’on lui avait falsifié la phrase incriminée, et pour que la rédaction du quotidien impute le fait à une erreur typographique.
Drôle de coquille, que le remplacement de plusieurs qualificatifs élogieux par celui de « sectaire ». On ignore si le responsable de la « coquille » a été découvert et sanctionné.

Il y a quelques jours je lis dans mon courrier électronique un article, apparemment ancien et signé F.A., qui tout au long du texte rend hommage à Maurice Audin.
Et comme si de rien n’était, un passage inattendu reprend la vieille calomnie usée jusqu’à la corde concernant aussi nombre d’autres combattants communistes, selon laquelle Audin avait agi à contre-courant des orientations défendues par son parti.
Voici la thèse, reprise à l’envie comme s’il s’agissait d’une vérité première ; "... Mathématicien, Maurice ... avait alors 25 ans. Il était militant au Parti communiste. Et contrairement à la direction de sa formation politique, il s’est très tôt prononcé pour l’indépendance de l’Algérie, dont il prendra la nationalité, sans honte aucune".
La messe est dite et on ne s’embarrasse pas de contradictions. Ce n’est pas le PCA qui a réussi au prix d’efforts à contre-courant à rallier tant d’européens sincères à la revendication d’indépendance en les arrachant à la propagande colonialiste ...
On croyait la page tournée.
Il semble plutôt que les dinosaures marchent à reculons.

On pourrait sourire de la candeur du procédé. Mais la persistance de ces pratiques incite aussi les lecteurs à une salutaire vigilance envers les âneries historiques à visées malveillantes et envers aussi des commanditaires possibles qui encourageraient les piques stériles et enfantillages d’arrière-garde.

Faisons confiance en tout cas à la vigilance et au professionnalisme des responsables de publications. En matière d’Histoire nationale, y compris lorsqu’il s’agit d’indispensables approches critiques, ils ont dans l’ensemble laissé loin derrière eux les lassantes litanies de l’époque de la « pensée unique ». Nombre d’entre eux contribuent déjà à donner une image plus véridique, plus tonifiante et rassembleuse de l’Histoire nationale.

Je saisis l’occasion de cette mise au point pour mettre en ligne deux textes personnels, publiés en 2004

autour de l’hommage rendu des deux côtés de la Méditerranée au regretté et emblématique Maurice Audin