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ROMAISSA ET LIYES : DEMAIN BRISÉ
vendredi 29 novembre 2013
Fateh Agrane
27 novembre 2013
Ce poème a été rédigé d’un trait à la lecture d’une tragique nouvelle. Deux jeunes Algériens, Romaissa, dix-huit ans, et Liyes, vingt ans, se sont jetés du haut de la terrasse d’une habitation, mercredi dernier à six heures du matin, dans le quartier d’Ayouf, à la nouvelle ville de Jijel, car ils s’aimaient... Et refusaient la séparation par le mariage forcé.
Les parents de la jeune fille se moquaient de cet amour pour la donner à un autre prétendant. Par désespoir, les jeunes amants ont choisi la mort.
En cette douloureuse circonstance, je tiens à présenter, à travers ce poème, mes condoléances à tous ceux et celles de sa famille et en dehors qui ont reçu et vécu douloureusement la nouvelle du décès d’un amour qui ne désirait que vivre, que d’être rêve face à tous ceux qui ne laissent aucun espace à cette jeunesse pour s’aimer et s’épanouir.
ROMAISSA ET LIYES
Demain Brisé
Partis ainsi sans retourLa main dans la main Brisant demain J’aurais aimé vous connaître O ! Débris d’amourBarré chemin Tragique fin En vous renaître Pour crier à mon tourFace au destin Et à vos assassins Qu’ils sont des traîtres Qu’ils sont désamourDresseurs de murs Face aux murmures D’un désir d’être J’aurais aimé être filetEt au bas du saut vous accueillir Vous enlacer, vous embrasser Vous faire fuir Et disparaître Vous parlerBras vous ouvrir Vous lover dans cœur Et vous couvrir Dans pupilles vous mettre J’aurais aimé être jardinVous planter sourire Bouture de jasmin Dans poème à venir En belles lettres Vous vous êtes nouésd’amour à ne trahir Pour conscience secouer Quitte à en mourir Que de se démettre Jijel, ma chérie !Où as-tu convolé Tes enfants se meurent On leur a tout volé Veux- tu réapparaître Venir les consolerIls n’ont plus peur Et ne peuvent pleurer Que se défenestrer Et par feu s’immoler |