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BOLIVIE : SENS ET PERSPECTIVES D’UN SUCCES ELECTORAL

mardi 8 décembre 2009

BOLIVIE

Que de calomnies les media capitalistes n’ont cessé de déverser sur le processus révolutionnaire en cours en Bolivie. Le texte ci-dessous vous livre le "secret" social du nouveau et récent succès électoral massif et non contesté de Evo Morales. D’autres facteurs tout aussi fondamentaux sont aussi en cause. En un mot, les succès se consolident lorsque convergent la justice sociale, la lutte anti-impérialiste et de justes relations démocratiques entre les identités culturelles.

Mais laissons s’exprimer une institutrice, chaque jour présente au coeur de sa société en mouvement. En deux lignes, elle vous livre l’un de ces "secrets" de la révolution bolivarienne, quelque chose de simple et de basique mais que les régimes d’exploitation et d’oppression précédents n’ont pas réalisé, et pour cause !

Irene Paz : "Moi, je suis enseignante et ce que je vois c’est que les enfants peuvent aller à l’école pleins d’espoir, parce qu’on leur y sert un petit-déjeuner"

lundi 7 décembre 2009, (repris du site Al Oufok)

Fort d’une large victoire aux élections présidentielle et législatives de dimanche, Evo Morales s’est engagé à renforcer l’ancrage à gauche de la Bolivie en matière économique et sociale.

La proclamation des résultats officiels n’était pas attendue avant lundi soir mais selon les sondages réalisés à la sortie des urnes et un décompte rapide, le chef de l’Etat sortant est crédité de 63% des voix au moins, soit une avance de plus de 35 points sur son principal rival, l’ancien gouverneur de droite Manfred Reyes Villa.

En outre, sa formation, le Mouvement vers le socialisme, s’adjuge les deux tiers des sièges tant au Sénat qu’à la Chambre des députés, toujours selon les sondages sortie des urnes.

"Les Boliviens nous ont confié l’énorme responsabilité d’approfondir cette transformation. Les Boliviens ont sanctionné ceux qui trahissent ce processus", a déclaré Evo Morales lors d’une conférence de presse.
Ses détracteurs lui reprochent d’avoir acheté les voix des électeurs en versant des aides en liquide aux familles pour la scolarité des enfants, le soutien aux mères au foyer ou encore le relèvement des pensions des retraités.

Le président bolivien répond que ces mesures sont la traduction d’une politique sociale résolue, à rebours des politiques libérales menées par ses prédécesseurs et qu’elles sont payantes politiquement.
"Moi, je suis enseignante et ce que je vois c’est que les enfants peuvent aller à l’école pleins d’espoir, parce qu’on leur y sert un petit-déjeuner", déclare Irene Paz, 36 ans, une habitante d’El Alto, un quartier pauvre à la périphérie de La Paz.
"Quand je leur demande ce qu’ils font de leur argent, certains disent qu’ils achètent une paire de chaussures. Ils n’en avaient pas auparavant", ajoute-t-elle.

La victoire d’Evo Morales, qui est âgé de 50 ans, consacre sa suprématie face à une opposition conservatrice affaiblie et divisée, liée à l’élite des affaires.
"Il est en train de changer les choses", dit Veronica Canizaya, ménagère de 49 ans ayant voté pour le président sortant, premier Amérindien à avoir accédé à la tête de la Bolivie. "Il aide les pauvres et construit des écoles et des autoroutes."

Evo Morales, allié du président vénézuélien Hugo Chavez, a fortement augmenté les dépenses sociales pendant son premier mandat grâce notamment aux revenus tirés du secteur de l’énergie, nationalisé en 2006. La Bolivie est le premier exportateur de gaz naturel d’Amérique latine.

Ses adversaires lui reprochent de n’avoir pas réussi à augmenter la production, à développer la production de gaz naturel et à éradiquer la corruption au sein de la compagnie nationale de l’énergie.
L’ancien syndicaliste et ex-planteur de coca devrait renforcer la mainmise de l’Etat sur l’économie lors de son second mandat.
Il a promis de créer des entreprises publiques dans la cimenterie, le papier, les produits laitiers et le secteur pharmaceutique. Il veut que le pays se développe dans les secteurs du fer et du lithium de façon à ce que la Bolivie exporte plutôt des produits à valeur ajoutée plutôt que de matières premières.

La Bolivie, dont 60% des 10 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, dispose des plus importants gisements de gaz naturel d’Amérique du Sud derrière le Venezuela et de très importantes réserves de lithium.
Le carbonate de lithium est le principal composant des batteries rechargeables qui équipent les ordinateurs portables, les téléphones mobiles et les appareils photo numériques. La demande pour ce métal pourrait exploser si les constructeurs automobiles se lançaient dans la fabrication à grande échelle de véhicules électriques.

De nombreux analystes prévoient un infléchissement de l’attitude d’Evo Morales vis-à-vis des entreprises étrangères lors de son second mandat.
En campagne la semaine dernière, le président bolivien a déploré que le manque d’investissements étrangers empêche le pays de développer ses capacités de raffinage du gaz naturel et d’autres produits dérivés. Il a admis qu’il devait tenter d’attirer les entreprises étrangères.

(Lundi, 07 décembre 2009 - Avec les agences de presse)

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