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TRAGÉDIE DU MZAB

jeudi 9 juillet 2015


À GHARDAÏA, DES ALGÉRIENS SONT MORTS, L’ALGÉRIE EST BLESSÉE - Saïd Djaafer , directeur éditorial du Huffington Post Algérie - le 9 juillet 2015 ;


Le CPP de Radio M au chevet de Ghardaïa : la grande défaillance de l’Etat (VIDÉO)- HuffPost Algérie - par Nejma Rondeleux - le 9 juillet 2015 ;


ANALYSES ET OPINIONS POLITIQUES : M’ZAB. ENTRE ERREURS ET MANIGANCES POLITIQUES - publié par Saoudi Abdelaziz - blog algerieinfos-saoudi - le 9 juillet 2015 ;


APPEL À L’AIDE DE CITOYENS DE GUERRARA - le 8 juillet 2015 ;


S’ATTAQUER AU M’ZAB, C’EST S’ATTAQUER À TOUTE L’ALGÉRIE - Collectif des Mozabites en Europe à l’adresse du peuple algérien. - Communiqué N° 08-15 - le 8 juillet 2015 ;


« LE NATIONALISME EST EN CRISE - think tank NABNI Questionnements autour des mythes fondateurs de la société algérienne Débat avec Abderrahmane Hadj-Nacer, Noureddine Boukrouh et Nacer Djabi Mustapha Benfodil - El Watan – le 8 juillet 2015 ;


DE LA RESPONSABILITÉ DU POUVOIR ALGÉRIEN DANS LA CRISE DU M’ZAB - Contribution de Rostom El Djazairi – El Watan le 8 juillet 2015 ;



À GHARDAÏA, DES ALGÉRIENS SONT MORTS,
L’ALGÉRIE EST BLESSÉE

Saïd Djaafer
Directeur éditorial du Huffington Post Algérie

À Ghardaïa, tous les morts sont des Algériens. Les auteurs des violences également. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises victimes. Il n’y a pas de bons ou de mauvais violents. On doit le redire avec d’autant plus de force que ceux qui diffusent les informations, parfois à leur corps défendant, se retrouvent à faire le tri entre les victimes et les violents.

Les journalistes doivent faire leur travail avec une rigueur décuplée, s’assurer des informations, mettre en évidence les sources. Les mozabites ibadites sont chez eux, les chaâmbis malekites aussi. Ils sont tous Algériens. Ils sont tous victimes d’un État qui est bien malade.

La crise à Ghardaïa dure depuis plus de 20 mois et cette durée suscite déjà un grand malaise. Dans le bilan de l’année 2014, Ghardaïa était déjà une blessure grave à l’idée de la nation algérienne, un très sérieux avertissement.

Ghardaïa, lit-on dans un éditorial daté du 31 décembre 2014, dans les colonnes du Quotidien d’Oran est "l’avertissement supplémentaire et normalement définitif que la fiction institutionnelle a atteint ses limites". Ghardaïa est le signe que les ersatz de représentations que le pouvoir a mis en place ne sont d’aucune utilité en temps de crise.

LIRE AUSSI : Violences à Ghardaïa : la "défaillance" de l’État est "flagrante" selon la LADDH.

Une synthèse colossale

"Ghardaïa n’est pas une spécificité, mais une alerte grandeur nature de ce qui peut arriver un peu partout dans le pays si les modalités de représentation et de gestion sociale ne changent pas. Des risques encourus si la gouvernance du pays ne change pas, si l’État ne cesse pas d’être une entité extérieure pour devenir, enfin, celui des citoyens.

Ghardaïa a été pendant de longs mois, en modèle réduit, l’expression d’une évolution alarmante possible qui guette le pays. Une situation d’anomie générale où le seul "dialogue" est la confrontation violente entre jeunes ou entre jeunes et policiers... Ghardaïa a été une synthèse colossale. Un grand signe pour celui qui veut voir et qui ne s’aveugle pas".

Sept mois après ce constat, la situation s’est aggravée. Des Algériens se sont entre-tués dans une Ghardaïa à la dérive. Et c’est toute l’Algérie qui en est profondément blessée. Le plus terrifiant est qu’il s’agit d’une dérive annoncée et que les mises en garde n’ont pas manquée.

Le problème, on ne le dira jamais assez, est d’abord dans l’État, dans sa défaillance sidérale qui fait le lit des plus violents et des plus sectaires.

Ghardaïa qui a été le point de départ d’une mutinerie policière sans précédent en Algérie est une illustration des effets destructeurs d’un système autoritaire et clientéliste qui finit par obstruer l’espace-nation à ses jeunes pour les pousser au repli vers l’infiniment petit, vers le clan, la tribu. Vers la désespérance.

La gestion par la violence, plus ou moins remplacée par l’argent, ne marche plus. Les vieilles structures sont dépassées, celles censées être plus "modernes" fabriquées par les pratiques clientélistes aussi.

Le déploiement des services de sécurité n’a pas été dissuasif. Les instruments traditionnels, les services de sécurité et l’argent, peuvent même devenir des facteurs aggravants dans un monde dangereux où la sécurité nationale ne peut se passer de l’adhésion, vraie et non fictive, des citoyens.

Le discours officiel développe des arguments anxiogènes à partir de ce qui se passe en Libye et même en Tunisie pour refuser le changement et créer une peur du changement. C’est un jeu d’autant plus dangereux que la pratique des représentants officiels et officieux du régime est d’une terrible légèreté.

Ghardaïa n’est en effet pas une spécificité, c’est l’Algérie qui nous est préparée si le régime ne change pas. Si ceux qui détiennent les leviers du pouvoir n’entendent pas les appels à la raison de ceux qui préconisent un changement de cap "consensuel" pour rendre le pays aux Algériens. Pour leur donner l’État qu’ils méritent et pour lequel les aînés ont combattus.

LIRE AUSSI SUR LES BLOGS : Algérie, 5 juillet 1962-2015 : "Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie....".

Suivez toute l’actualité de Ghardaïa sur le HuffPost Algérie ICI.

Sources Huffpostmaghreb.com

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Le CPP de Radio M au chevet de Ghardaïa :
la grande défaillance de l’Etat (VIDÉO)

HuffPost Algérie
par Nejma Rondeleux

publication le 9 juillet 2015

Au lendemain des violents affrontements à Ghardaïa qui ont fait 22 morts et une centaine de blessés en 72 heures, le constat du Café presse politique (CPP) de Radio M, enregistré mercredi 8 juillet, est sans appel : L’Etat est défaillant.

"Instruments archaïques", "déliquescence","incompétence", les qualificatifs étaient sévères, ce mercredi, au CPP pour dénoncer l’incapacité du régime à prendre en charge et à régler la situation explosive dans la vallée du M’zab.

"Le fond du problème est une vraie défaillance de l’Etat dans tous les sens du terme, que ce soit au niveau de l’aménagement du territoire, de la mise en action effective des forces de l’ordre, etc", a d’emblée pointé Saïd Djaafer, directeur du Huffington Post Algérie.

LIRE AUSSI :Violences à Ghardaïa : la "défaillance" de l’Etat est "flagrante" selon la LADDH

Cette incapacité du régime s’accompagne d’une incompréhension générale, ont relevé les intervenants du CPP présenté par Khaled Drareni

"Il faut avoir l’honnêteté de le dire : on est tous gênés car ce qui se passe à Ghardaïa, on ne le comprend pas réellement", a déclaré Saïd Djaafer en dénonçant les visions manichéennes des médias : "le pauvre mozabite agressé par l’arabe, dans la presse francophone, l’inverse dans la presse arabophone".

Rappelant que l’éclatement de la flambée de violence est intervenue, quatre jours seulement après la visite à Ghardaïa du ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, un enfant du Sud originaire de Ouargla, les journalistes du CPP ont relevé l’obsolescence des vieilles méthodes de gestion via les clientèles.

"Les mêmes clientèles, mozabites ou chaambi, n’ont plus prise sur des jeunes qui sont dans une forme de radicalisme éthniciste, très violent", a affirmé Saïd Djaafer.

"Nous sommes dans une société qui est en train d’exploser", a renchéri Abed Charef, journaliste free-lance, "elle vit sous l’emprise de la tradition, plus la religion et à côté il y a un salafisme puissant qui est en train de s’imposer et une modernité avec un développement extraordinaire des moyens de communication".

Réponses inadaptées

Pour Abed Charef, l’Etat a jusqu’à présent fait une fausse lecture de la situation et n’a donc apporté que de mauvaises solutions. "Cette communauté a effectué 1000 kilomètres dans le désert pour aller vivre en communauté", a-t-il rappelé.

Ce qui fait dire à Ihsane El Kadi, directeur de publication Maghreb Emergent que l’Etat algérien a fait une grosse erreur d’aménagement du territoire. "Il fallait entretenir une exception dans la vallée du M’zab en maintenant une majorité forte des mozabites".

Autre réponse inopérante essayé par le pouvoir : la distribution d’argent. "Pour la première fois, la réponse par l’argent, utilisée depuis le printemps noir kabyle pour récupérer des situations de crises ou les prévenir, n’a pas fonctionné".

Le retour de l’ordre : une priorité

Face à l’escalade de violence et de morts, l’urgence est au rétablissement de la paix et de la sécurité ont unanimement plaidé les intervenant du CPP. La police ayant perdu sa crédibilité pour une partie de la population, c’est l’armée qui est présentée comme étant plus apte à gérer la situation, a relevé Saïd Djaafer.

Faux, estime Abed Charef : "Aujourd’hui on pense que l’armée va rétablir la paix, l’ordre, la sécurité, le liant dans la société, c’est faux, l’armée ne peut pas le faire".

LIRE AUSSI : Bouteflika charge le Général-Major Cherif Abderrezak du rétablissement de l’ordre public à Ghardaïa

Même constat pour Akram Kharief, journaliste à El Watan week-end et créateur du blog Secret Difa3. "L’armée n’est pas outillée et ne le sera jamais pour gérer un conflit entre civils, la seule chose qu’elle peut faire, c’est apporter un soutien logistique et humanitaire. N’oublions pas qu’il fait 48°C et que c’est ramadan".

Certains journalistes du CPP ont relevé qu’il était anormal que le général Hamel, DG de la sûreté nationale ait été maintenu à son poste alors qu’il y a eu une retentissante grève des policiers. "Pourquoi il n’y a pas en Algérie cette culture de changer les gens, le wali, le chef de sûreté, le chef de région ?", a interrogé Khaled Drareni.

Ce que Ghardaïa montre est que la démocratie est devenue une impératif de sécurité nationale, note Saïd Djaafer. "Le régime fait fausse route en croyant que la démocratie est un luxe. C’est une question de survie dans ce pays car c’est par que la démocratie que la nation se régénère et s’entretient", a-t-il relevé avant de mettre en garde contre les divisions : "Sinon on va tous devenir des tribus, des huma, et on va tous s’entre-tuer".

LIRE AUSSI : Sellal se déplace à Ghardaïa à la tête d’une délégation ministérielle
Retrouvez toutes les émissions de Radio M ICI.
Violences à Ghardaïa - photos

voir en fin de l’article du Huffpostmaghreb

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M’ZAB. ENTRE ERREURS ET MANIGANCES POLITIQUES

publié par Saoudi Abdelaziz
blog algerieinfos-saoudi
le 9 juillet 2015

Au M’Zab, la faillite de l’Etat est-elle suscitée par les manigances de ... l’Etat profond en vue de préparer les conditions d’une nouvelle intervention de la "main de fer" dans la gestion du pays ?

"D’aucuns pensent que l’actuel ministre de l’Intérieur réitère les mêmes erreurs qui ont conduit à l’envenimation de la situation et à la défaillance flagrante des dispositifs de sécurité déclenchés depuis le début de la crise. « Les délégués de la société civile choisis par l’administration ne représentent personne en fait, ce sont des notables autoproclamés que personne n’écoute. » Preuve en est l’inefficacité de leurs démarches et la persistance des troubles."
C’est ce que rapporte ce matin Houria Alioua, la correspondante d’El Watan au M’zab.

Comme en contrepoint le premier secrétaire du FFS Mohamed Nebbou déclare : "En réduisant la crise à une question exclusivement sécuritaire et en refusant toute solution politique, le pouvoir qu’il n’ait pas su, pas pu ou pas voulu régler ce conflit, en porte l’entière responsabilité.
Le FFS réaffirme la nécessite d’une démarche politique incluant toutes les forces vives qui peuvent contribuer à l’apaisement et à la recherche d’une solution durable à cette crise qui endeuille la région et au-delà toute la nation".

Le retour de la "main de fer"

Dans leur "Appel pour la paix et la concorde au M’Zab" en février 2014, des personnalités aussi expérimentées que Ahmed Taleb Ibrahimi, Messaoud Aît Châalal, Belaïd Abdesselam ou Abderrahman Haj Nacer peinaient à mettre noir sur blanc les causes de la situation : "A l’origine de ces incidents, il y a sans aucun doute des intrigues et des manœuvres de mains criminelles, de mafieux et de truands qui sèment la discorde et le désordre, si favorables à toutes sortes d’intérêts contraires au bien public".
L’affaire ne serait donc pas selon eux particulièrement politique, ce sont des criminels de "droits communs" qui en seraient responsables.

Hier, dans son billet du Soir d’Algérie, très largement lu, Maâmar Farah avance une autre explication. Les évenement sont provoqués par des "stratéges de la tension".
Il écrit : "Certains cercles manipulateurs, orientés par des services étrangers, tentent par tous les moyens d’amener une partie des jeunes du Sud à sortir de la légalité, l’objectif étant de mener tout mouvement radical vers une militarisation à la Daesh, puis vers une intervention étrangère qui ne sera pas menée par les Etats mais par leurs mercenaires !"
En conclusion : "Il est absolument incroyable qu’un Etat qui montre ses muscles à nos frontières soit incapable de protéger ses citoyens assassinés en plein jour, dans une ville quadrillée par les forces de sécurité..."

Brouiller les pistes

Sans se référer à la situation dans le M’Zab, dans une contribution publié le même jour dans Liberté (Entre l’Amérique et la France : une “guerre à mort” en Afrique), Khelifa Mahieddine un avocat proche des services de renseignement, va dans le même soir que le billetiste du Soir d’Algérie. Il semble avoir pour mission de brouiller les pistes.
Il écrit : "En Algérie, la guerre entre les USA et la France se manifeste au travers les luttes de clans pour le contrôle des leviers de l’état. Il est donc évident que le pronostic pour désigner le futur vainqueur de cette lutte de clans est joué d’avance. Il suffit seulement de savoir quel est le clan qui a le privilège d’avoir l’Empire derrière lui. L’Empire et sa mère, la Grande-Bretagne, savent être patients et subtils pour faire échec et mat à leurs ennemis intimes, dans le grand échiquier que constitue la planète". Il faut donc comprendre ici que le parti américain veut évincer Hiz Français et mutuellement.

Avant cette conclusion Khelifa Mahieddine a donné une liste impressionnante des prouesses des services américains : ainsi, ils ont provoqué les évènement de mai 68 en France pour faire tomber de Gaulle ; En 1973, au Portugal, la “révolution des œillets”, a été manipulée de toutes pièces, "alors que Frank Carlucci, agent de premier plan de la CIA, était ambassadeur US au Portugal" ; ils ont aussi provoqué le Printemps arabe en Tunisie pour faire tomber Ben Ali, jugé trop proche de la France et ajoute le spécialiste du renseignement :"On connaît la suite de cette “Révolution”, manipulée de toutes pièces, et donnée en exemple au monde arabe par les relais sionistes en France." Ces "analyses" sentent bon leur Canal-Historique à bout de nez.

Elections anticipées...

Dans les réseaux sociaux et dans la presse, "le pouvoir", "l’Etat", "les autorités" sont jugées directement responsables de l’aggravation de la tension au M’Zab.
"La classe politique dénonce “la vacance du pouvoir” titre ce matin le quotidien Liberté. Les partis de l’opposition qui militent pour des élections présidentielles anticipées, mettent en cause ’"la vacance du pouvoir d’Etat". Le porte-parole du RND, le parti de Ahmed Ouyahia affirme à propos des évènements de la veille : “Nous sommes surpris par leur ampleur”. À propos de la passivité des services, Chiheb Seddik dit : “Nous n’avons pas encore assez d’éléments d’informations sur ce qui se passe sur le terrain".

Sources : algerieinfos-saoudi

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APPEL À L’AIDE DE CITOYENS DE GUERRARA
le 8 juillet 2015

Appels au secours
beaucoup de morts Mozabites à Guerrara, Ghardaïa

Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Bonjour, Appels au secours

Appels au secours
SITUATION TRES GRAVE !!! usage intensif d’armes à feu à Guerrara, Ghardaïa

Aux dernieres nouvelles, beaucoup de morts Mozabites à Guerrara, Ghardaïa PLUS DE 20 MORTS et des dizaines de blessés graves suite à l’usage intensif d’armes à feu !!!

Guerrara est assiégée impossibilité d’évacuer les blessés !!!

La police s’est retirée car non armée et pas reçu l’ordre de tirer !!! Même situation à Mélika Ghardaïa la situation est très très GRAVE !!!!!

Au secours

Slimane TOUNSI

هذا بيان مجلس أعيان قصر القرارة

بسم الله الرحمن الرحيم
مجلس أعيان قصر القرارة
القرارة - غرداية
بيـــــان
لا لاستهداف الجزائر

نظرا لتدهور الوضع الأمني في بلدية القرارة بولاية غرداية، التي أصبحت مستباحة من عناصر إرهابية، والحصيلة الثقيلة للقتلى، الذين وصل عددهم لحد الساعة إلى 10 أشخاص، ولا يزال العدد قابلا للارتفاع، مع سقوط المئات من الجرحى إلى حد هذا الوقت، وذلك نتيجة استعمال الأسلحة النارية، والذخيرة الحية، بأحياء محمود والشيخ بالحاج، والمؤذن، وتسجيل جرحى مرميين في أروقة المؤسسة الاستشفائية الشهيد شريفي محمد، عجزت عن التكفل بهم، في ظل نقص الأدوية والعتاد الطبي.

إضافة إلى هذا، تهجير ممنهج لسكان أحياء بكاملها، في ظل غياب تام للدولة، وترك الأمور تتفاقم، في سابقة خطيرة جدا، منذ 48 ساعة متتالية، ولم يتم تعزيز القوات الأمنية، مما جرَّ المدينة إلى حالة إنفلات أمني تام.
كما نشير إلى الحرق العمدي للمنازل، والسطو على ممتلكات المزابيين، وتوظيف مآذن بعض المساجد للنداء للجهاد ضد المزابيين.

فالوضعية في حقيقتها إبادة جماعية علنية لبني مزاب، من قبل عصابات إرهابية محلية، معززة بعصابات جاءت من عدة مناطق من الولاية وخارجها.

وبناء على ما سبق، دعونا التجار المزابيين إلى إضراب عام على المستوى الوطني..

وفي ظلِّ هذا الوضع المأساوي الفظيع ندعو شرفاء الجزائر، كلا في منصبه، إلى تحمل مسؤوليته أمام الله وأمام التاريخ لإيقاف هذه المجازر.

القرارة في : 21 رمضان 1436هـ
08 جويلية 2015م

رئيس مجلس الأعيان

تلفاكس : 029261710 البريد الإلكتروني :
elkoudama@yahoo.fr

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Collectif des Mozabites en Europe

à l’adresse du peuple algérien.

Communiqué N° 08-15
le 8 juillet 2015

S’ATTAQUER AU M’ZAB, C’EST S’ATTAQUER À TOUTE L’ALGÉRIE

Citoyennes et citoyens, Au secours !

Une véritable déstabilisation de notre pays est en cours.
Ce qui se passe aujourd’hui au M’Zab n’est que le premier pas qui mène aux situations inextricables dont il sera difficile de s’en sortir. Ce qui se passe au Mzab peut arriver à n’importe quelle région de notre pays.

En 48 heures, plus de 30 morts et des centaines de blessés. Le bilan s’alourdit d’heures en heures. Les villes de Guerrara et de Melika sont assiégées par des groupes terroristes locaux. Les routes sont coupées par des barrages de terroristes armés. A Ghardaia, Bounoura, Berriane, les criminels et les voyous pillent, brûlent, tuent en toute impunité.
Devant ces horreurs, la mobilisation de l’ensemble des algériens pour isoler les groupes d’assassins, dont l’objectif est de créer le chaos favorable à tous les trafics, est plus que nécessaire.

Certaines troupes des forces de l’ordre refusent d’intervenir. Certains éléments de ces derniers participent aux pillages et aux agressions. Devant des terroristes tirant à balles réelles pour la première fois depuis le début du conflit, les citoyens Mozabites sont condamnés à défendre leurs biens à mains et poitrines nues.

Citoyennes et citoyens,
Vous êtes témoins que depuis plus de 20 mois les populations Mozabites vivent dans l’insécurité totale, avec un très lourd lot de morts et de destructions. Les populations de quartiers entiers ont été obligées de fuir et d’abandonner leurs maisons et leurs commerces.

Cette situation n’a que trop duré. Existe-t-il une autorité politique dans notre pays pour arrêter le massacre ? Jusqu’à quand ce silence assourdissant ? Où est le Président de la République ? Où est le Chef du Gouvernement ? Que sont devenues les promesses répétées de ce dernier de rétablir l’ordre républicain et la justice ?

Les terroristes et certains de leurs idéologues dans les rouages politiques prônent explicitement par des prêches, par des marches takfiristes haineuses et par des déclarations publiques, la nécessaire disparition des Mozabites en tant qu’entité religieuse, culturelle et linguistique. Le silence incompréhensible des autorités de notre pays encourage la poursuite des agressions criminelles contre les Mozabites.

Pour donner l’illusion du devoir accompli, les hautes autorités se contentent de se déplacer épisodiquement dans la région pour rencontrer les notables et leur prôner le dialogue et la concorde. Elles n’ont jamais dénoncé cet ostracisme à l’égard des Mozabites ni d’ailleurs à l’égard des autres communautés culturelles nationales. Elles n’ont mis en oeuvre aucune mesure économique et sociale sérieuse à l’égard des populations les plus fragilisées de la Wilaya. Elles n’ont jamais pris de mesures sécuritaires justes et adéquates pour arrêter les véritables fauteurs de troubles.

Les autorités de notre pays ne semblent pas prendre la mesure de la gravité de la situation. Sont-elles capables de faire autre chose que de déclarer qu’il faut rétablir le dialogue et la concorde entre les communautés ? Sommes-nous en train d’assister aux premières prémices d’une remise en cause, non seulement de l’entité Mozabite en Algérie, mais également de tout le savoir-vivre ensemble forgé par l’Histoire et l’expérience de nos communautés culturelles et des simples citoyennes et citoyens ?
L’amateurisme et le laxisme des autorités du pays encouragent la violence et enracinent les ressentiments, les rancœurs et les haines. La loi de la République laisse place à la loi de la jungle.

Nous dénonçons avec force et fermeté l’absence d’une volonté politique sérieuse pour mettre fin à cette tragédie.
Nous exigeons une intervention ferme, juste et immédiate des forces de sécurité
pour assurer la protection et la sécurité des populations du M’Zab, pour arrêter les assassins et mettre hors d’état de nuire les terroristes.

Et surtout, en même temps, et au-delà de ces mesures sécuritaires urgentes et indispensables, il convient d’assumer pleinement les responsabilités d’un État de droit en initiant un salutaire travail en profondeur, dès les petites classes à l’école, sur les règles de la citoyenneté et l’acceptation des différences qui sont plus une richesse qu’un handicap pour notre pays.
Ce qui est en cause et qui est menacé gravement, ce ne sont pas seulement les règles qui fondent la fraternité islamique, mais c’est la paix, la sécurité et la stabilité de notre Nation.

Nous saluons la maturité politique, la sagesse et la solidarité de la majorité de nos compatriotes et du peuple à l’endroit de leurs frères et sœurs au M’Zab.

Citoyennes et citoyens,
Ce qui se passe aujourd’hui au M’Zab est loin d’être une nouvelle péripétie de ce qui s’est déjà produit dans notre pays durant les dernières décennies. Il s’agit d’une phase qualitativement nouvelle.

Aussi, nous vous appelons à la vigilance face à la désinformation et aux manipulations qui ne manqueront pas de se développer.

Nous demandons à tous les Algériens d’exiger des dirigeants de notre pays à intervenir pour protéger les populations soumises aujourd’hui aux diktats des terroristes dont l’objectif à travers le M’Zab est la création de zones de chaos et de non droit favorable à tous les trafics.
Il s’agit de l’avenir et du sort de toute la communauté nationale.

Allah protège l’Algérie une et indivisible !

Le Président du Collectif des Mozabites en Europe,
Abdallah ZEKRI

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Nabni lance « Algérie rêvée » et questionne notre socle identitaire

« LE NATIONALISME EST EN CRISE »

NABNI [1] le 7 juillet 2015

Débat avec Abderrahmane Hadj-Nacer, Noureddine Boukrouh et Nacer Djabi

Abderrahmane Hadj-Nacer, Noureddine Boukrouh et Nacer Djabi

Questionnements autour des mythes fondateurs de la société algérienne

Nabni : acronyme de « Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées ». Et, des idées neuves, le think tank n’en tarit pas.

La preuve ? Le collectif d’experts vient de lancer un cycle de réflexions à caractère sociétal baptisé « Algérie rêvée ». Ce cycle fut étrenné samedi soir, dans une salle archicomble du restaurant Havana, à Saïd Hamdine, avec pour thème inaugural : « Quel récit fondateur pour les Algériens ? » Balaise.
Pour le disséquer, trois pointures : le sociologue Nacer Djabi, l’ancien gouverneur de la Banque centrale et auteur de l’excellent La Martingale algérienne (Barzakh, 2011) Abderrahmane Hadj-Nacer, et enfin l’intarissable Noureddine Boukrouh qui fait un tabac en ce moment avec ses réflexions audacieuses sur la réforme de l’islam et de l’approche du texte coranique. En introduisant le débat, Abdelkrim Boudra, le très sympathique porte-parole de Nabni, confie : « C’est un exercice inhabituel pour nous. D’habitude, nous produisons des idées, des rapports.
Et là, nous nous attaquons à un domaine où nous voulons traiter d’un certain nombre de questions fondamentales, fondatrices de la société algérienne.
Nous voulons sortir du discours sur ce qui ne va pas, pour essayer de nous projeter dans un avenir que nous espérons radieux même si les indicateurs ne s’y prêtent pas.
 » Et pour opérer ce bond en avant, il est important de questionner, de l’avis de Nabni, les « mythes fondateurs » de notre destin collectif. Ce que les historiens appellent « le roman national ».
Citant Mostefa Lacheraf, le porte-parole de Nabni propose une définition du « récit national » comme étant « une mise en valeur sélective et subjective de certains pans de notre histoire » .
Pour commencer, le sociologue Nacer Djabi gratifie le public de données statistiques fort révélatrices de l’état de notre société et du regard que les Algériens portent sur eux-mêmes, de leur manière de pratiquer la religion ainsi que leur appréciation de la haute gouvernance (voir notre article du lundi 6 juillet).
Prenant le relais, Abderrahmane Hadj-Nacer souligne d’emblée que la question identitaire « est un débat permanent chez tous les peuples du monde. Les Etats-uniens se demandent s’ils sont hispanophones. Les Français se demandent s’ils sont musulmans.
Et nous, on se demande si on existe ».

« Une fausse Casbah sur de la faïence de salle de bains »

Avec son sens aigu du détail, M. Hadj-Nacer note comment la texture de la ville dit le récit perdu ou grossièrement magnifié dans du kitch orientaliste comme l’illustrent les fresques qui tapissent Alger, et qui célèbrent maladroitement La Casbah.
Le paradoxe (pour ne pas dire la schizophrénie) est que « nous avons une vraie Casbah qu’on détruit, et nous essayons de reproduire une fausse image d’une fausse Casbah sur de la faïence de salle de bains » , ironise le conférencier, avant d’ajouter : « C’est quand même extraordinaire, et cela explique l’état dans lequel nous sommes aujourd’hui quant à la conscience de soi. » Après avoir mis en évidence « la destruction systématique de (notre) mémoire » par les Français, M. Hadj-Nacer souligne que le nouveau visage du colonialisme s’appelle « l’ultra-capital » .
Et le grand capital mondialisé se traduit par « la volonté d’instaurer un gouvernement du monde » et la « fusion des pays » en confinant les souverainetés vacillantes dans des postures de sujétion et des « parcs à thèmes »
« L’ultra-capital, c’est la destruction des identités de territoires, des identités de peuples, des identités de communautés, pour pouvoir obtenir des populations mobiles, précarisées, aptes à subir toutes les sujétions possibles et imaginables » , martèle le brillant économiste.
« Mon rêve à moi, c’est de sortir de cette situation où nous sommes encore dans la gestion déléguée » , lance M. Hadj-Nacer. Pour lui, on est simplement passés « de la gestion directe par la puissance coloniale à une gestion indirecte. On n’est pas encore dans l’indépendance ».

« Francitude auto-entretenue »

L’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie sous Hamrouche fait un autre constat : « Il est clair que la caractéristique principale aujourd’hui de l’Algérien, c’est la haine de soi. » Et d’asséner : « Il n’est pas normal aujourd’hui qu’on ne connaisse pas Massinissa ! » Il déplore le fait que certains de nos manuels colportent et cultivent l’idée selon laquelle « les Ibadites, les Fatimides, c’est pas une histoire positive » . Que « c’est une histoire antisunnite algérienne » .
« Dès le départ on nous dit : attention, ceux-là, ce ne sont pas de bons musulmans. » S’inspirant volontiers de Amin Maalouf, il revendique la notion d’identité multiple. « Nous sommes tous porteurs d’identités multiples. L’amour de soi consiste à accepter la multiplicité de ses identités » , plaide-t-il.
M. Hadj-Nacer casse, au passage, un véritable tabou en appelant à assumer notre « francitude » . « C’est honteux de le dire mais après 132 ans de ‘‘francitude’’ et 50 ans de ‘‘francitude’’ auto-entretenue, nous sommes tous un peu français.
Si on ne le reconnaît pas, on ne peut pas se développer dans notre identité telle que nous voulons la construire. Il faut reconnaître toutes ces identités. »

Brisant un autre tabou, il s’insurge contre ceux qui présentent les chiites algériens comme « le mal absolu » .
Abderrahmane Hadj-Nacer le dit clairement : « Tant que chaque Algérien n’est pas fier d’avoir été chiite, tant que chaque Algérien n’est pas fier d’avoir été juif, chrétien, même vandale, on ne pourra pas aller loin dans ce pays. »
« Il n’est pas normal qu’on parle des Mozabites comme d’étranges étrangers.
On ne se sent pas dans la fraternité. On parle d’une partie de soi comme d’un folklore. Quand on est du Nord et qu’on parle des Touareg, c’est très exotique. »

Hadj-Nacer insiste : « Tant qu’on ne reconnaît pas la totalité de nos composantes, on ne peut pas se construire, ni comme individus ni comme ensemble. »

« La Révolution est notre seul mythe rassembleur »

Pour sa part, Noureddine Boukrouh a soulevé l’importance d’avoir des « réalisations communes » pour faire un « Nous ». « Il y a une dimension capitale qui fait l’identité d’un peuple, d’une collectivité humaine. C’est les réalisations en commun », professe-t-il. « Quand vous avez une population qui n’accomplit pas de réalisations d’une façon régulière et constante dans l’histoire, comment voulez-vous que les gens se perçoivent comme étant un ‘‘Nous’’, comme étant une collectivité ? Nacer Djabi vient de nous apprendre que les deux tiers des Algériens ne se font pas confiance.
Donc il y a ici l’idée d’étrangeté. Chacun est étranger à l’autre, chacun est une curiosité aux yeux de l’autre. Il nous a manqué de construire une histoire. »

L’auteur de « L’islam sans l’islamisme » pense que les Algériens ont besoin d’un grand dessein exaltant. « L’Algérie, il ne faut pas la considérer comme un acquis derrière nous mais un projet devant nous » , lâche-t-il. « Il n’est jamais trop tard pour naître. Nous avons eu un mythe rassembleur, c’est la Révolution du 1er Novembre.
C’est la première fois, depuis 3000 ans, que l’ensemble des Algériens ont contribué à une œuvre commune, et cette œuvre-là est une œuvre fondatrice puisqu’elle a fondé la nation algérienne. Aujourd’hui, on ne peut pas vivre avec un mythe qui a réalisé son objet. »

Et d’interroger : « Qu’est-ce qu’on a comme souvenir commun ? Qu’est-ce que les Algériens peuvent célébrer ensemble aujourd’hui ? Il y a le Mouloud, l’Achoura, mais en termes d’entreprise nationale, on n’a que la Révolution. » Pour lui, « l’Algérie n’est pas une conquête classée. L’Algérie reste à faire. Nous avons des bouts d’histoire, des moments glorieux, mais il nous reste à construire socialement notre réalité. »

« Le nationalisme est coupé des jeunes et des femmes »

Nacer Djabi constate, de son côté, que le nationalisme comme creuset de nos pulsions collectives semble avoir atteint ses limites : « L’histoire de l’Algérie a été construite sur le nationalisme mais aujourd’hui, c’est un nationalisme en crise. Le nationalisme qui a réussi à mobiliser les Algériens est en rupture avec la société réelle. Il est coupé des jeunes et des femmes », dit-il. Le sociologue estime qu’à l’heure actuelle, « le nationalisme ne mobilise plus » et qu’il a « besoin d’une grande rénovation à travers sa mise en lien avec la vraie société pour qu’il ne reste pas l’apanage des officiels » . L’auteur d’ « El Wazir El Djazaïri, oussoul wa massarate » (Chihab, 2011) note, par ailleurs, que nous avons affaire à un « nationalisme communautaire qui n’accepte pas l’individu » .
Selon le sociologue, l’une des raisons de cette crise du nationalisme est à chercher dans la faiblesse de ses composantes idéologiques. Il rappelle qu’historiquement, « le nationalisme est né au sein de la gauche française » .
Plus tard, il s’est enrobé d’islamité et d’arabité. « Or, aujourd’hui, la gauche est en crise, le panarabisme est en déclin est l’islam politique est décrié. »
Dans la foulée, le sociologue aborde la fameuse question des « constantes nationales » . « Les constantes nationales étaient une forme de résistance passive au colonialisme » , fait-il remarquer.
Il cite à ce propos le Ramadhan en soulignant que « c’était le meilleur rituel collectif que les Algériens pouvaient opposer aux Français » . Il était donc vécu davantage comme un instrument de différenciation. « On en a fait par la suite une valeur centrale. On a transformé un instrument de résistance passive à la colonisation en constante nationale.
Et parce que l’Etat est absent, ce sont les gamins, les ‘‘ouled el houma’’ qui surveillent qui fait le Ramadhan et qui ne le fait pas » , observe le sociologue.
À la suite de M. Harbi, Nacer Djabi se demande : « Est-ce que nous voulons des citoyens ou bien des croyants ? »
Il tombe sous le sens que cette crise du nationalisme découle, dans une très large mesure, de la crise de légitimité du « système » qui, à force de tirer sur la corde du « novembrisme » , a fini par vider le combat libérateur de son sens et de son prestige.
Abderrahmane Hadj-Nacer prophétise, en l’occurrence, la fin de cette longue séquence autoritariste : « Le coup d’Etat permanent arrive aujourd’hui à sa fin » , dit-il. Le « fleuve détourné » en 1962, selon la métaphore de Rachid Mimouni, doit maintenant retrouver son cours.
Et cela passe inéluctablement par la « légitimation par le peuple » préconise M. Hadj-Nacer. « Il m’est difficile de croire qu’on puisse construire un récit national en dehors d’un contexte national de liberté » , ajoute-t-il. « S’il n’y a pas de liberté de pensée, s’il n’y a pas de démocratie, s’il n’y a pas de représentativité politique, je ne vois pas comment on pourrait construire un mythe national parce qu’à ce moment-là, le récit historique devient le justificatif idéologique d’un pouvoir qui perdure. »

Mustapha Benfodil
El Watan, le 8 juillet 2015

Sources El Watan :

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Rostom El Djazairi

Contribution  : DE LA RESPONSABILITE DU POUVOIR ALGERIEN DANS LA CRISE DU M’ZAB

le 08 juillet 2015

La présente contribution s’inscrit dans le cadre d’un effort de recherche de vérité sur les graves évènements que vit le M’zab depuis plus d’une année (depuis Décembre 2013 à ce jour). Elle tente de comprendre les multiples raisons ayant concouru, à un moment précis de l’histoire de l’Algérie indépendante, à l’émergence de la violence comme ultime forme d’expression entre les deux communautés qui y vivaient ensemble depuis quelques siècles : la communauté amazighe mozabite adepte du rite Ibadite, d’une part, et d’autre part le arch des Chaambas, d’origine hilalienne, et autres tribus alliées constituant la communauté arabe autochtone, de rite malékite.
(…)

Le M’zab et la communauté mozabite subissent une sordide machination qui les a isolé des grandes résistances du peuple Algérien pour ses droits sociaux et démocratiques. Le Sud Algérien est en ébullition pour ces mêmes droits, auxquels s’ajoute le droit des populations du Sud, comme du Nord, d’être informées et consultées sur l’épineuse question du caractère polluant ou non des technologies actuelles d’exploitation du gaz de schiste.
Le M’zab a fait l’objet ces dernières années d’une vaste et systématique opération de prospection de ses réserves éventuelles en gaz non conventionnels. Aucune information officielle n’a filtré jusqu’à présent sur ses résultats.
Des rumeurs fort persistantes font référence à la découverte de gisements gigantesques qui justifient ce mutisme des autorités. Le M’zab, dans cette éventualité deviendrait un immense réservoir de puits, les uns près des autres, dans ce minuscule espace du grand Sahara, qui justifierait sa nécessaire et vitale disparition et donc de déplacement des populations. Et les évènements du M’zab s’inscriraient peut être dans cette logique de création des conditions nécessaires pour la mise en exploitation de ces gisements.
C’est peut être une folie de l’imagination d’un mozabite pris dans la tourmente des évènements actuels du M’zab, qu’il subit impuissant.
Mais aussi, c’est peut être les folies des décisions bien ‘’réfléchies’’ d’un pouvoir pris dans les tourmentes des diktats extérieurs dont dépend sa vitale régénération, qu’il veut assurer effrontément.
IN SALAH comme GHARDAIA sont dans les cœurs des uns et des autres, et des uns aux autres. Sans que l’un ne puisse manifester son soutien à l’autre à travers les rues de In Salah et de Ghardaïa. Le pouvoir nous concède quand même toutes les possibilités de soutien et de communication à travers un réseau spécifique à nous : le réseau dense des puits verticaux et horizontaux, énième génération, qui va être incessamment mis en exploitation.
Que le pouvoir lève son bras répressif sur la communauté mozabite connue pour son légendaire pacifisme, et instaure l’équité dans la gestion de ses relations inter communautaires. Il faudra se dégager de ce bourbier infernal dans lequel il s’enferme aveuglément, pour se hisser aux exigences citoyennes pour tous, dans une République véritablement Démocratique et Populaire ouverte, sans distinction aucune, à toutes les femmes et tous les hommes de notre grande Algérie.

contribution parue dans El Watan,
8 juillet 2015
signée Rostom

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[1think tank « Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées »