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INDIGNATIONS ENVERS LE ZÈLE ATLANTISTE DU GOUVERNEMENT DE SYRIZA

jeudi 10 décembre 2015

Deux réactions qui reflètent des positons et sentiments largement partagés par tous les amis du peuple grec écrasé par l’injustice sociale


INACCEPTABLE - ÉTIQUETAGE DES PRODUITS : LA GRÈCE DÉFIE L’ORDONNANCE DE L’UE - Jacques Fath ;


POURQUOI SYRIZA A-T-IL SIGNÉ UN CURIEUX PACTE MILITAIRE AVEC ISRAËL ? - Paul Conge - Marianne - le 07 Août 2015, raina.dz - le 1er décembre 2015 ;


Le blog de Bernard Deschamps
le 2 décembre 2015


INACCEPTABLE

ÉTIQUETAGE DES PRODUITS :
LA GRÈCE DÉFIE L’ORDONNANCE DE L’UE

Jacques Fath

Au lendemain de la visite du Premier ministre grec, Alexis Tsipras à Jérusalem, son ministre des Affaires étrangères Nikos Kotzias a envoyé une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’informant qu’Athènes s’oppose aux directives de l’UE, a appris le Times of Israël.

Selon les lignes directrices publiées plus tôt ce mois-ci par la Commission européenne, les produits manufacturés au-delà des lignes d’avant 1967 ne peuvent être étiquetés « Made in Israël ». Au contraire, ils doivent l’être avec une formulation telle que « Produit de Cisjordanie (colonies israéliennes) », a suggéré la Commission. « La Commission européenne s’attend à ce que tous les Etats membres se conforment à la législation de l’UE » , a déclaré un fonctionnaire de la délégation d’Israël de l’Union, au Times of Israel la semaine dernière.
Un autre pays européen, cependant, a déjà déclaré son intention de défier les instructions de Bruxelles quant à l’étiquetage. « Nous ne soutenons pas cette décision » , a annoncé plus tôt ce mois-ci le ministre des Affaires étrangères hongrois Péter Szijjártó, lors d’un événement du Conseil d’Israël sur les relations étrangères. « C’est un outil inefficace. Il est irrationnel et ne contribue pas à une solution [au conflit israélo-palestinien], au contraire, il cause des dégâts. »
Plus tôt ce mois-ci, la faction Bundestag du parti CDU de la chancelière allemande Angela Merkel a rejeté l’initiative européenne sur l’étiquetage qu’elle qualifie de « mauvaise », faisant valoir également qu’il serait probablement utilisé à mauvais escient par les ennemis d’Israël et qu’il ne promeut pas la réconciliation israélo-palestinienne. Toutefois, Berlin n’a jusqu’à présent pas annoncé si elle appliquera ou pas les directives de l’Union.

Dimanche, en réponse aux nouvelles lignes directrices sur l’étiquetage, Netanyahu a annoncé que Jérusalem suspendait ses liens avec l’UE concernant les efforts de négociation pour un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que l’interruption des liens sur les pourparlers de paix sera en vigueur « jusqu’à ce que la reconsidération soit terminée ».
Tandis que les relations avec les pays européens individuels continueront, le dialogue avec les organisations de l’Union européenne sur le processus de paix est hors de portée.

Toutefois, en dépit de l’annonce d’Israël, un porte-parole diplomatique de l’UE a soutenu que l’Union « continuera à travailler sur le processus de paix au Moyen-Orient, dans le Quartet, avec ses partenaires arabes, et avec les deux parties, la paix au Moyen-Orient étant une question d’intérêt pour l’ensemble de la communauté internationale et aussi pour tous les Européens ».
Le porte-parole a déclaré que « les relations UE-Israël sont bonnes, immenses et profondes, et cela continuera.

Jacques Fath
2 décembre 2015

Sources

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POURQUOI SYRIZA A-T-IL SIGNÉ UN CURIEUX PACTE MILITAIRE AVEC ISRAËL ?

raina.dz
le 1er décembre 2015
http://www.raina-dz.net/spip.php?article1058

Paul Conge
le 07 Août 2015
http://www.marianne.net/pourquoi-syriza-t-il-signe-curieux-pacte-militaire-israel-100235909.html

Alors qu’un cataclysme financier s’abat sur la Grèce, des avions de chasse israéliens arpentent librement le ciel hellène depuis plusieurs jours. Un exercice d’entrainement de grande ampleur dans le cadre d’accords bilatéraux signés entre la Grèce et l’Etat juif.
Étonnant de la part de Syriza qui se voulait un grand défenseur de la cause palestinienne...

Des F-16 israéliens sur une base militaire grecque le 30 avril 2015
Photo : Ministère Grec de la Défense nationale

La géopolitique réserve toujours des surprises inattendues : un axe militaire serait-il en train de s’édifier en coulisses entre la Grèce et Israël ? L’étrangeté a éclaté ce lundi 3 août, dans un communiqué passé inaperçu. L’armée de l’air israélienne se félicitait d’un pittoresque « exercice d’entraînement », de « grande ampleur », s’étant déroulé fin juillet dans le ciel hellène. Onze jours durant, des hélicoptères de l’Etat hébreu ont ainsi joyeusement bourdonné aux côtés des aéronefs grecs, dans le cadre d’une manœuvre conjointe de leurs aviations militaires.

Des hélicoptères israéliens sur le Mont Olympe

Les survols ont été nombreux : il y eut là des jets de surveillance Beechcraft B-200 « Tzofit », des hélicoptères spécialisés, ainsi que des avions de transport C-130. Défi de taille pour les pilotes israéliens, car l’exercice a notamment pris place autour du célèbre Mont Olympe (2 917 mètres), et des chaînes de montagnes avoisinantes. « Des zones montagneuses qui n’existent pas en Israël », a observé le lieutenant-colonel Matan, commandant de l’armée israélienne, cité dans le communiqué et apparemment ravi de découvrir un nouveau terrain de jeu.

« Nous comprenons la grande importance d’une activité conjointe avec l’Etat d’Israël, qui contribue à la sécurité de nos deux pays » , a déclaré, sans maquiller son enthousiasme, le commandant de la base de Larissa, dans la région de Thessalie, où s’est déroulée l’opération. « Les choses que nous avons apprises ensemble ont contribué à l’amélioration de la coopération entre nos armées. »

Ces détonantes escouades se sont déployées dans l’espace aérien grec des suites d’un important accord militaire, qui s’est conclu à Tel Aviv le 19 juillet dernier, entre le gouvernement israélien de Netanyahu et le gouvernement dirigé par Syriza.

Un pacte similaire à l’accord Israël-Etats-Unis

Pour le moins étonnants, mais d’une importance capitale, ces accords bilatéraux ont été ratifiés à la demande du ministre grec de la Défense, Panagiotis Kammenos, fondateur du parti de la droite radicale Anel, et allié de circonstance de Syriza au pouvoir.

Cosigné avec son homologue israélien, Moshe Ya’alon, membre du Likoud, l’accord confère une immunité légale au personnel militaire grec et israélien au cours de leurs entraînements dans chaque pays. Outre l’immunité, il prévoit également des « entraînements conjoints » entre Tsahal et les forces grecques. D’après le Jerusalem Post , ce pacte n’a pour seul équivalent que celui signé entre l’Etat juif et les Etats-Unis, leur allié héréditaire.

Peur conjointe de l’Iran ?

« Nous apprécions beaucoup votre visite ici durant cette difficile période pour la Grèce, a déclaré Ya’alon lors de la venue de Kammenos. Cela souligne l’importance des relations entre nos pays. » Dans l’agenda de la rencontre entre les deux hommes figurait aussi la « coopération dans le domaine de l’industrie militaire » et la « sécurité maritime ».

Les deux homologues ont soulevé ce qui les rassemble : leur peur commune de... l’Iran. Crainte saillante pour les Israéliens, au lendemain des accords sur le nucléaire iranien, qui ont enclenché l’ire du premier ministre israélien Netanyahu. « Nous percevons l’Iran comme un générateur et un catalyseur central de l’insécurité dans la région, à travers son soutien d’éléments terroristes dans le Moyen-Orient », s’est alarmé Ya’alon. Le leader des « Grecs indépendants » lui a emboîté le pas, au bord de la paranoïa, en affirmant que le Grèce est « aussi dans le rayon des missiles iraniens ». L’Etat perse n’ayant pourtant jamais émis aucune menace à l’encontre des Grecs, la justification s’apparente à un miroir aux alouettes.

Des escadrilles de F-16 israéliens dans le ciel hellène

Ce revirement n’est pas soudain. Déjà en avril et en mai, des escadrilles de F-16 israéliens réalisaient des entraînements intensifs dans les bases militaires hellènes, à la suite d’une invitation à participer à l’exercice annuel de l’INIOHOS.

« La coopération gréco-israélienne a pris de la vitesse ces dernières années, et à la lumière du succès des récents déploiements, les vols mutuels vont probablement continuer en 2016 », a indiqué Tsahal. À en croire aujourd’hui le JPost, des pilotes d’hélicoptère grecs vont aller s’entraîner en Israël dans les prochains mois.

Un accord contre les convictions de Syriza

Cette coopération militaire se poursuit dans une période trouble. Des observateurs pro-palestiniens redoutent désormais que ces échauffements militaires soient employés dans les futurs assauts dans la bande de Gaza.

En parallèle, une commission des Nations Unies a publié une enquête indépendante qui accable Israël de « crimes de guerre ». Le récent rapport d’Amnesty international va dans le même sens, accusant Tsahal d’avoir provoqué des centaines de pertes civiles à Gaza.

Pourtant, Tsipras l’a dit et répété au lendemain de son élection : face à la brutale répression contre les Palestiniens, « nous ne pouvons pas rester passif, parce que ce qui nous arrive aujourd’hui sur l’autre rive de la Méditerranée, peut arriver sur notre rive demain. »
Cette signature est d’autant plus étrange que le programme de Syriza, farouche soutien de la cause palestinienne, réclamait la fin des accords de coopération militaire entre la Grèce et Israël. Quel intérêt a Syriza à torpiller ses convictions ?

Un ministre de la Défense roublard

Panos Kammenos - Photo / Thanassis Stavrakis/AP/SIPA

Instigateur de l’accord, le leader nationaliste des « Grecs indépendants »

Kammenos est donc dans une drôle de position. Roublard, il a profité de la débâcle des tractations avec l’Eurogroupe pour se rendre à Tel-Aviv, quand la Grèce était prise en tenailles par le poids de la dette.

Sollicité par Marianne, un cadre important de Syriza a avoué ne même pas être au courant de la signature de l’accord.

Lors des pourparlers avec Tsipras pour former la coalition, soucieux de conserver un statut d’électron libre, il avait par ailleurs exigé qu’Anel ait la mainmise sur l’armée. Il serait toutefois douteux de parier que Kammenos soit « indépendant » au point de faire cavalier seul.

Succès personnel de Kammenos, l’accord militaire signé avec Israël n’a pas pu s’effectuer sans un gramme de consentement de la part de Tsipras. Lequel ne peut en revanche retirer aucun profit politique à ébruiter l’affaire.

Un rapprochement voulu par Tsipras ?

Plusieurs indicateurs consolident la piste que l’inflexion est venue, du moins approuvée, par Syriza.
Fin janvier, Tsipras avait laissé entendre des signes de rapprochement avec l’Etat hébreu. Autre signe annonciateur, le 6 juillet, le ministre des Affaires étrangères grecs Nikos Kotzias s’est rendu à Jérusalem afin de « renforcer les liens bilatéraux entre les deux pays ». Au terme de la rencontre, Netanyahu s’est engagé à assister le pays en capilotade.

Les deux pays ont intérêt à consolider leurs liens pour contrebalancer l’influence de la Turquie dans la région, hostile à Israël, tandis que Tsipras aspire à réunifier Chypre. Une manière de tisser un réseau d’alliés dans une situation géographique et géopolitique délicate. Mais qu’il y ait des incitations commerciales et financières est à ce stade encore peu clair.

http://www.raina-dz.net/spip.php?article1058

http://www.marianne.net/pourquoi-syriza-t-il-signe-curieux-pacte-militaire-israel-100235909.html

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