Accueil > MOUVEMENT COMMUNISTE ALGERIEN > DÉCÈS DE GILBERTE ALLEG - SALEM

DÉCÈS DE GILBERTE ALLEG - SALEM

samedi 23 avril 2011

Ce matin Samedi 23 avril, un ultime hommage a été rendu à Gilberte Salem, épouse de notre camarade Henri Salem ALLEG. Une foule considérable se pressait au funerarium du Père Lachaise à Paris, composée de camarades, amis et représentants de nombreux courants sociaux et démocratiques algériens, français et d’autres nationalités.

Outre sa personnelle et inlassable activité associative et politique de ces dernières années, notre regrettée Gilberte Salem avait, en prolongement de son militantisme algérien depuis les années quarante du siècle dernier sous l’occupation française, largement coopéré aux luttes mémorables de Henri.
Elle s’est mobilisée avec courage après l’arrestation de son mari en 1957 et les sévices des forces colonialistes qu’a fait connaître l’ouvrage "LA QUESTION" avec le retentissement et l’efficacité que l’on sait.

Plus tard, en 1961, elle prit une part importante à la préparation de l’évasion de Henri alors emprisonné à Rennes.

Elle apporta plus tard une coopération importante à l’ouvrage collectif en trois tomes consacré à la guerre d’Algérie coordonné par Henri.
Dans le film "Un rêve algérien", ce dernier avait rendu un hommage ému et affectueux à sa compagne de toute une vie, à ses côtés dans les moments les plus difficiles.

Que Henri et toute sa famille trouvent dans l’affection et la grande estime que leur portent Algériens, français et bien des amis dans le monde, le réconfort qui les aidera à supporter la douloureuse absence de Gilberte, notre soeur et camarade de lutte

Sadek Hadjerès


La famille de :

Gilberte ALLEG-SALEM

a l’immense regret de vous faire part de son décès,
survenu le dimanche 17 avril, à Orsay

Une courte cérémonie aura lieu au crématorium
du cimetière du Père-Lachaise,
71 rue des Rondeaux, à Paris 20ème,

le samedi 23 avril à 10h, salle Mauméjean

Le crématorium se trouve dans l’enceinte
du cimetière du Père-Lachaise.
L’entrée se fait par l’avenue du Père-Lachaise
accessible par la place Gambetta
.
Métro Place Gambetta (lignes 3 et 3bis),
Bus Gambetta (n°102 et n°69)
ou Ramus n°26.


Les cendres seront ensuite déposées au cimetière de Palaiseau

le mardi 26 avril à 10h30

Le cimetière de Palaiseau est situé rue du 11 novembre,
RER Palaiseau-Villebon (ligne B)


La vie de Gilberte a été dominée par la volonté de consacrer un maximum d’énergie à la lutte des opprimés pour la conquête de leurs libertés.
Au-delà de son engagement et de sa fidélité constante à ses idéaux : la lutte antifasciste, la lutte pour le socialisme, les luttes anti-impérialistes et les luttes de libération nationale, notamment lors de la guerre menée par le peuple algérien pour son indépendance, elle aura fait preuve d’une disponibilité constante pour des combats dans lesquels elle s’engageait sans réserve (lutte pour la Paix et le Désarmement, campagne pour les époux Rosenberg, luttes de soutien au peuple palestinien, comité de défense pour Abdu Jamal Mumia , parmi bien d’autres).

Son activité militante, soucieuse avant tout d’efficacité, se doublait d’une très grande discrétion.
Pour elle, la solidarité active de tous les instants était un dû vis-à-vis de ceux qui luttent pour leur dignité.
Elle faisait en sorte que la mention de son propre apport (organisation de protestations, démarches auprès de différentes autorités, rédaction de tracts et de brochures, traductions d’ouvrages militants) ne détourne jamais la moindre parcelle d’attention des gens aux côtés desquels elle s’engageait.

Cette attention constante pour les autres se manifestait bien entendu à l’endroit des proches : famille, amis, compagnons de lutte.
Tous sont conscients d’avoir eu une grande chance de la connaître et d’avoir pu bénéficier de son exemple, de son soutien, de son affection, de son amitié.

***

Conformément à ce qu’elle aurait souhaité, nous vous demandons de ne pas apporter de fleurs. Vous pourrez manifester votre sympathie, pour elle et pour les causes qu’elle a défendues, en versant, en souvenir d’elle, une contribution à une organisation de votre choix qui lutte pour le progrès, la liberté et la fraternité entre les peuples.


BIOGRAPHIE DE GILBERTE SERFATY, épouse SALEM (HENRI ALLEG)

mercredi 20 avril 2011
par algerep

Gilberte Serfaty, épouse Salem (Henri Alleg) est née à Mostaganem (Algérie). Dans son ouvrage « Mémoires algériennes » Henri raconte qu’il fit sa connaissance et celle de Lucette Larribère à l’agence de presse France-Afrique où elles faisaient partie comme lui de son équipe rédactionnelle. C’était dans les années 1945. Puis il ajoute : « Gilberte et sa sœur cadette Andrée avaient vécu leur adolescence à Mostaganem où leur mère tenait un magasin d’articles de mode. Leur père, un homme féru de musique et d’idées généreuses était mort quelques temps avant la guerre.

En application des lois antijuives de Vichy elles avaient été exclues, l’une du Lycée, l’autre de la faculté des lettres d’Alger. Elles en avaient souffert, mais la conséquence ne fut pas comme pour certains, une sorte de retrouvailles avec une « judéité » dont elles ne s’étaient jamais souciées. Elles étaient sans aucune concession, résolument antifascistes et dans leurs contacts avec les Algériennes et les Algériens, si pleines d’attentions et de respect que leur attitude apparaissait comme totalement hors norme, quasi étrangère à une Algérie où des comportements méprisants à l’égard des « indigènes » étaient la règle. »

Toutes les deux adhéreront au Parti Communiste Algérien au cours d’une réunion qu’il avait organisée et à laquelle Henri les avaient invitées. Il ne « cesse plus de la voir depuis la première réunion où il avait fait sa connaissance » écrit Henri dans ses mémoires. Ils se marieront en Juin 1946. Ensemble ils mèneront le combat anticolonialiste au sein du PCA ou dans les organisations populaires animées par les communistes, Gilberte à l’Union des Femmes d’Algérie et Henri à l’Union de la jeunesse Démocratique Algérienne.

Devenue professeur d’anglais, Gilberte elle ne manquera pas de mettre ses connaissances au service du Parti et de l’Union des Femmes d’Algérie en traduisant pour l’information les textes de ces deux organisations.

Elle sera présente dans toutes les batailles menées contre la guerre au Vietnam, les dangers de guerre qui planent sur le monde ou la répression coloniale qui s’abat sur les militants nationalistes ou communistes durant cette période qui s’étend entre la fin de la seconde guerre mondiale et le déclenchement en Algérie de l’insurrection nationale de novembre 1954.

Sanctionnée par son administration pour son action militante, elle quitte l’éducation nationale pour assurer des cours dans des institutions privées. Il faut en effet subvenir aux besoins de la famille, des deux enfants André et Jean qui sont nés en 1946 et 1952. Les revenus reçus par Henri quand il dirige la jeunesse, ou quand il sert la direction du Parti ou quand il est directeur d’Alger républicain sont maigres pour nourrir toute la famille.

Mais le plus dur se produit après novembre 1954 quand Henri est contraint comme plusieurs autres militants du PCA de rentrer dans la clandestinité pour échapper à une arrestation et poursuivre le combat anticolonialiste. Les enfants sont envoyés en France où des parents les recueillent afin que Gilberte puisse également apporter sa contribution au combat libérateur. Elle quitte leur logement du quartier de la Redoute où elle ne se sent plus à l’abri pour habiter en plein centre d’Alger dans un appartement de sa mère où elle se retrouve souvent au début de la guerre avec Henri.

Quand il sera arrêté le 12 juin 1957, Gilberte remuera ciel et terre pour le sortir des griffes des parachutistes qui le torturaient. Elle est si active pour sauver Henri que l’administration coloniale qui lui avait conseillée de « se tenir tranquille » l’expulse en France. Dés son arrivée en France elle poursuit ce combat pour sauver son compagnon. Elle l’aidera plus tard, vers la fin de la guerre d’Algérie alors qu’il est emprisonné en France, à s’évader de son lieu de détention.

Au lendemain de l’indépendance de l’Algérie elle obtient la nationalité Algérienne pour sa participation à la guerre de libération. Après le coup d’état du 19 juin 1965, elle quitte l’Algérie avec Henri auquel le Parti Communiste Algérien a confié la mission de participer à l’extérieur au rassemblement des forces démocratiques pour soutenir le combat du peuple Algérien vers le progrès et le socialisme. Gilberte ne cessera pas jusqu’à la fin de sa vie de militer avec discrétion mais toujours avec efficacité en défendant ses opinions tout en restant profondément fidèle à son idéal communiste. Elle poussait ses camarades à lui parler de leur vie militante mais elle se gardait bien de parler de la sienne. Peut-être pensait-elle que son action était maigre par rapport à celle des autres ? Non sa vie a été bien remplie pour changer le monde.

Alger républicain
20.04.2011


Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

  • Lien hypertexte

    (Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)