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DEUX APPROCHES COMPLEMENTAIRES DE LA SUPERCHERIE DU "CHOC DES CIVILISATIONS"

mardi 3 avril 2012

Les deux liens donnés ci-dessous illustrent et argumentent en profondeur le concept que les civilisations et cultures se développent en interactions complexes réciproques et non selon le schéma simpliste d’exclusion-affrontement instrumentalisé par les projets hégémonistes et intégristes.


Le Bazar Renaissance chez Daniel Mermet


“Là-bas si j’y suis” : Daniel Mermet a consacré son émission du 21 mars au livre de Jerry Brotton, “Le Bazar renaissance” ,que j’ai recensé ici.

En voici la présentation :

« Sans être un grand prophète on peut prévoir que le drame de Toulouse inspirera bientôt de profondes pensées de nos penseurs professionnels sur ce nouvel avatar de la guerre des civilisations.

Cette vision d’un monde divisé entre Eux et Nous, a une histoire, que Jerry Brotton fait remonter au XIXeme siècle, lorsqu’un historien comme Jules Michelet “inventait la Renaissance” comme socle du génie occidentale.

Or “Le Bazar Renaissance”, dont Alain Gresh nous parle aujourd’hui, démontre magistralement que l’Europe s’est constituée en intime relation et non en opposition avec les cultures et les peuples que, par la suite, elle allait diaboliser et qualifier de sous-développés et de non-civilisés. »

Vous pouvez écouter l’émission ci-dessous
en cliquant sur le lien :

Entretien entre Alain Gresh et Daniel Mermet
sur France inter

jeudi 29 mars 2012, par Alain Gresh


sur le blog de chiricahua
Dimanche 1 avril 2012

LA DESTRUCTION DES ARABES

C’est l’intitulé du prêche du cheikh Imran Hosein, prononcé en octobre 2011 à Kuala Lumpur, Malaisie.
Imran Hosein est un savant religieux musulman d’origine indienne et d’obédience sunnite hanafite. Il est né à Trinidad-et-Tobago -État dont il sera un haut fonctionnaire des Affaires étrangères. Imran Hosein a énormément voyagé et occupé divers postes à l’ONU et dans différents pays. C’est dire qu’il ne ressemble en rien à ces prêcheurs saoudiens ou égyptiens -ces derniers généralement et mystérieusement aveugles- qui n’ont jamais mis le nez en dehors de leur pays et qui lisent le monde à travers des catégories vides.../...

[...] dans le texte de Chiricajua les deux exemples cités, celui du Soudan et l’autre de la mystification de Gugenheim , sont des bonnes illustrations de la façon dont les idées reçues parviennent à tromper les opinions

1) Le Soudan

vient d’être amputé du tiers de son territoire, la portion sud, la plus riche, celle où il y a de l’eau et du pétrole.
Pendant plus de trente ans, une guérilla dirigée par un officier progressiste -John Garang- a vainement demandé à l’État central de faire droit aux revendications des populations du sud, chrétiennes et animistes, et de renoncer à sa volonté de faire de la chari’a la base du droit soudanais. John Garang, ce faisant, n’a jamais cédé aux sirènes de la sécession du sud.
Ses « frères » sécessionnistes finiront par l’assassiner et s’aboucher avec les USA et l’État sioniste. Lequel sera le premier à ouvrir une ambassade à Juba où il est à demeure maintenant, établi sur les arrières de l’Égypte et bien décidé à pomper l’eau du Nil pour arroser le Néguev.

Qui a mené ce pays à ce désastre ?
Nul autre que les gouvernants qui se sont succédé depuis le coup d’état de Numeyri -aidé par le parjure Kheddafi qui lui a livré les officiers progressistes auxquels il avait offert l’asile ! Le sanguinaire Numeyri les fera exécuter le soir même de leur livraison par la Lybie.
Pour faire bonne mesure, il fera exécuter également le SG du PC le plus puissant d’Afrique, Abdelkhaleq Mahjoub, et celui des syndicats soudanais.
Il livrera ensuite le pays aux islamistes de Hassan Tourabi -sourds, aveugles, obtus- qui le mèneront là où il en maintenant, un moignon de pays privé de l’essentiel de ses richesses hydrauliques et géologiques. Ils pourront toujours se consoler en appliquant, enfin, la chari’a.

Sans la traîtrise de Kheddafi, les progressistes prenaient de vitesse Numeyri et s’emparaient du pouvoir ; l’entente avec John Garang aurait été naturelle et le Soudan aurait pu, sinon devenir le grand pays dont l’ONU disait qu’il pouvait à soi seul nourrir toute l’Afrique, du moins aurait évité la partition.
Au lieu de quoi, il y a fort à craindre que le dépeçage du pays ne fait que commencer, foi de George Clooney-Nespresso !

2) En 2008, parut un livre qui provoqua une grande controverse : « Aristote au Mont Saint-Michel ».


Son auteur, Sylvain Gougenheim, prétendait démontrer à travers son ouvrage que les Arabes n’ont jamais été le lien entre la culture grecque et l’Occident mais que tout s’était passé à l’abbaye du Mont Saint-Michel où des moines chrétiens ont recueilli et traduit l’héritage grec.
Le culot d’une telle assertion menée tambour battant avec force arguments de raccroc, grossièrement bricolés quand ils n’étaient pas inventés, fourmillant d’erreurs et d’approximations, levait le voile sur ses véritables intentions quand il déclarait à plusieurs reprises que leur conception du monde et du temps, inspirée du Coran, rendait les Arabes incapables de comprendre les Grecs. Averroes et Pythagore - fresque "L'Ecole d'Athènes"
(Le triste propagandiste oublie opportunément qu’il y a des Arabes juifs, des Arabes chrétiens et qu’El-Kindi, El-Farabi, Avicenne ou Ibn-Rochd ont produit une compréhension originale parce que syncrétique de la philosophie grecque).

La presse (particulièrement le journal Le Monde) et les sites islamophobes et racistes lui firent une telle publicité que les vrais spécialistes de la question réagirent.
Une équipe de chercheurs en majorité européens, sous la direction du français Alain de Libéra, régla promptement son compte à ce libelle raciste qui procédait tout entier d’une vision venue droit de la thèse de la guerre des civilisations. Constatons que ce ne sont pas les penseurs arabes ni musulmans -même s’il y en eut- qui furent en première ligne pour la défense de la vérité historique mais bien des Français, des Allemands, des Anglo-saxons. Voilà qui est roboratif.

Ce n’est donc pas un complot américano-sioniste -même si Gog et Magog en ont tiré profit- qui a mené au désastre soudanais mais bien la débilité et l’inculture politiques de ses dirigeants islamistes.

Ce ne sont pas les penseurs arabes et musulmans qui ont fait face à une attaque sauvage, tout droit venue des thinks tanks américano-sionistes et relayée par leurs laquais français, contre la pensée universelle, mais des penseurs européens.

La morale de l’histoire est qu’il faut se méfier comme de la peste de la notion piégée de civilisation et ne pas craindre de soumettre l’un de ses plus prestigieux théoriciens -Fernand Braudel- à la critique : il n’y a pas de blocs humains constitués une fois pour toutes et séparés des autres blocs.

Il n’y a que des mouvements, des échanges, des transformations par lesquels les hommes tissent leur histoire.

Dimanche 1 avril 2012
LE COURRIER DU COURROUX (12)
12- LA DESTRUCTION DES ARABES

pour accéder au texte intégral
cliquer sur le lien
http://chiricahua.over-blog.com/

repris sur le blog de algérie infos :
http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-la-destruction-des-arabes-102688229.html


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