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GUERRE AU MALI : UNE LUCIDE ANALYSE DE MOHAMED TAHAR BENSAADA

lundi 21 janvier 2013

L’ ALGÉRIE PREMIÈRE VICTIME COLLATÉRALE DE LA GUERRE FRANÇAISE AU MALI

Mohamed Tahar Bensaada
19 janvier 2013
Oumma.com

repris que algerieinfos
http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-guerre-au-mali-une-lucide-analyse-de-mohamed-tahar-bensaada-114595638.html

extrait :
.../...

Nul doute que les pressions internationales vont se multiplier sur l’Algérie pour lui faire endosser le rôle de gendarme dans la région du Sahel. Dans une mouvance islamiste sujette aux infiltrations les plus diverses, il y aura toujours des « idiots utiles » pour faire le jeu des puissances à la recherche du moindre prétexte pour intervenir dans une région riche en pétrole et en minerais précieux. Mais est-ce un argument suffisant pour justifier l’injustifiable collaboration avec une France qui a le culot de se présenter en pompier alors qu’elle est le véritable pyromane du brasier parti de Libye pour consumer aujourd’hui le Mali et qui menace d’atteindre d’autres pays de la région ?

Si l’Algérie serait mal avisée de se mettre à dos toute une « communauté franco-africaine » soutenue logistiquement par l’Otan et diplomatiquement par ses partenaires stratégiques russe et chinois, il n’est pas dit qu’elle ne dispose pas de ressources pour tenir jusqu’au moment, qui ne saurait tarder, où le pompier-pyromane français et ses larbins africains vont s’embourber dans le désert sahélo-saharien et dévoiler la véritable nature de leur guerre dont les premières exactions commises par l’armée malienne, qui ont commencé par inquiéter les organisations humanitaires internationales, ne sont que le signe précurseur de ce qui attend le Mali : massacres collectifs et retournements géopolitiques en perspective. Les alliés d’aujourd’hui risquent de devenir les adversaires de demain. Les larbins qui applaudissent aujourd’hui l’intervention française contre leurs frères du nord apprendront à leur dépens, plus vite qu’ils ne le pensent, que la France n’est pas venue pour les libérer des groupes djihadistes, quand elle leur imposera son projet d’une large « autonomie » de l’Azawad pour mieux exploiter le pétrole et l’uranium du nord Mali.

L’Algérie qui a tout intérêt à rester à l’écart de ce conflit et défendre sa sécurité en envoyant des messages forts comme celui qu’elle vient d’envoyer de In Amenas ne doit pas oublier son devoir de solidarité avec les populations du nord Mali qui risquent de vivre des lendemains terribles entre les mains d’une soldatesque africaine indisciplinée et excitée dont il est permis de redouter dès maintenant des crimes de guerre effroyables sous le regard complaisant de ses maîtres français qui n’en sont pas à leur premier forfait en Afrique comme le rappelle tristement le génocide rwandais. En tant qu’Etat, l’Algérie a une marge de manœuvre très étroite face à la politique belliciste de la France et de ses alliés au Mali. Mais la France et ses alliés occidentaux n’ignorent pas que, si elle est acculée, l’Algérie a néanmoins assez de ressources pour jouer au trouble-fête dans une région où les facteurs de résistance au système de la Françafrique sont plus nombreux qu’on le croit.

Mohamed Tahar Bensaada
19 janvier 2013

Oumma.com : “L’Algérie première victime collatérale de la guerre française au Mali ?”


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GUERRE AU MALI : UNE LUCIDE ANALYSE DE MOHAMED TAHAR BENSAAD
22 janvier 23:48, par saci belgat

Analyse pertinente qui plus est, a le mérite de relancer le débat que nous appelons de toutes nos forces. Elle nous met en demeure de produire et incite les élites intellectuelles à sortir de cette fainéantise crasse dans laquelle elles se sont embourbées. Les raisons de cette bérézina intellectuelle sont multiples et relèvent d’un autre débat.

Cela étant dit, cette réflexion vient nous rappeler que dans cette bataille, qui a déjà commencé, la bourgeoisie compradore jouera le rôle de sous-traitant interne pour l’axe occidental- impérialiste.
Nous n’avons pas cessé d’appeler à la vigilance, nous sommes allés jusqu’à faire un parallèle historique entre cette bourgeoisie et le rôle joué par la grande colonisation pendant la lutte de libération. Nous avons emprunté ce raccourci historique par nécessité pédagogique en prenant le risque d’écorner la rigueur impartiale.
La politique n’obéit pas toujours à la rigueur scientifique- elle peut par moment s’en éloigner puis s’en rapprocher dans un mouvement pendulaire- la nécessité peut parfois faire loi.

Revenons au sujet, cette contribution fait prendre conscience sur les enjeux géostratégiques dans notre sous-région sahélo-maghrébine où l’Algérie nation et état est dans un rapport des forces très défavorable.
Ce dernier bastion de résistance qui peut aider nos frères à reprendre l’initiative du développement au service de leurs peuples, doit tomber dans la logique guerrière de l’axe impérialiste occidental.
Ce dernier dans l’affrontement et les affrontements qui se dessinent à l’extérieur et à l’intérieur de nos frontières, et qu’il entretient à dessin va se servir non seulement des vassaux extérieurs, mais aussi de la bourgeoisie compradore comme dans la guerre de Troie pour affaiblir le front intérieur.

Encore une fois l’ANP a empêché les forces de la déstabilisation à planter une banderille meurtrière dans le flanc sud-est de l’Algérie. Est-ce pour autant que le danger est conjuré ?! Certainement pas, et ce serait naïf de croire que dans cette lutte les services de sécurité du champ de la confrontation chaque matin se font la bise et s’échangent les bons procédés d’usage.
La guerre s’annonce longue, dure et meurtrière et la bataille ne fait que commencer.

Voilà pourquoi, raison de plus, pour que les patriotes intellectuels en mesure de produire du sens, de l’analyse alimentent aussi bien nos forces armées et de sécurité que l’opinion publique.

Cette bataille elle transcendera par nécessité toutes les « fausses » barrières idéologiques – le temps de l’idéologie aura tout son temps et sa gloire, sans jeu de mot, une fois que la nation est sécularisée dans ses frontières, dans ses composantes ethniques religieuses et linguistiques.

Je m’adresse aux miens ou à ce que je crois encore- les déformations d’optiques sont légions en ce moment – croire que la contradiction passe aujourd’hui entre islamistes et laïcs démocrates fait montre d’une myopie politique. Il ne s’agit absolument pas d’une confrontation politico-idéologique entre d’un côté les islamistes et de l’autre les démocrates laïcs. Cette lecture binaire et manichéenne est exactement l’erreur à ne pas commettre.

Un point d’histoire qui peut servir, le PCA avant son algérianisation (1951-52) où d’aucuns des dirigeants croyaient que la lutte sociale, la fraternité de classe pouvaient se substituer à la lutte pour la nation. Cette ligne, dont on ne peut pas soupçonner ses artisans concepteurs de racisme anti-algériens a fait prendre au PCA un retard dommageable. Ce manichéisme aveugle fondait l’alpha et l’oméga de sa ligne avant qu’une véritable direction nationale ne s’imposa. La démonstration monstrueuse de l’ineptie de cette ligne a été apportée par les commandos de l’OAS ou d’ex jeunes communistes européens côtoyaient des zouaves racistes élevés dans la pure tradition vichyste. Cette erreur d’analyse qui se transformera en faute, laissera un boulevard à la bourgeoisie compradore pour jouer de la naïveté des jeunes et les entraîner de nouveau dans des instrumentalisations.

Le pactole – on parle de 15 à 20 milliards de dollars que cette caste a engrangés grâce à des complicités et à ses positions dans les institutions sensibles de l’état – sera mis au service de cette bataille.

Voilà pourquoi, nous l’avons dit- l’Algérie est un cas d’école son expérience positive et négative contraste avec toutes les expériences accumulées dans la sous-région.
Voilà aussi pourquoi, l’histoire fait de l’Algérie le pivot du redressement patriotique et national non seulement pour nous mais aussi pour les autres peuples et pays frères.
Voilà pourquoi le devoir de solidarité avec nos frères du Sahel s’impose –

Cette bataille nous la gagnerons, en retrouvant notre humanité, en ouvrant nos portes aux réfugiés de cette guerre.

Voilà pourquoi l’Algérie est appelé à résister aux coups de boutoir et de déstabilisation qui vont s’accentuer.
Voilà pourquoi l’Algérie est appelée par la contrainte de la nécessité à rendre des coups.
Voilà pourquoi, nous devons nous préparer au pire.

Encore une raison d’appeler à l’ouverture du dialogue parmi les élites et les couches populaires pour aiguiser la vigilance et fournir les matériaux au bras armé de l’état et de la nation.
Aucune gêne l’ANP et les services de sécurité sont des instruments de défense de la nation, nous pouvons discuter des missions qui leur sont attribuées, mais certainement pas de leur nécessite et de leur renforcement.


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