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Incroyable dans le monde de la Culture

UN ÉCRIVAIN EST "CORRIGÉ " PAR SON ÉDITEUR ?

Un effet de la jungle socio-politique ambiante ?

samedi 13 février 2010

Un internaute nous écrit :
A Alger, jeudi dernier vers midi, entre un café et la radio El Bahdja, la rue Zabana a été animée par un événement insolite.
Des badauds étaient agglutinés autour d’un homme étalé sur le trottoir, le visage tuméfié, ses habits défaits, complètement groggy. A chacun de poser des questions. Que s’était-il passé ?
Avant de connaître les raisons de cet incident, les pompiers arrivent, dispersent les gens, embarquent l’inconnu pour l’hôpital où le quidam est admis pour fracture du nez et commotion.

C’est à ce moment là seulement que les gens ont appris que l’écrivain Abderrahmane Zakad, âgé de 73 ans, venait d’être tabassé par son éditeur. Et savez-vous pourquoi ? C’est au sujet d’un contentieux concernant son livre …. « Le Terroriste ».

On comprend pourquoi les intellectuels fuient et que Malek Haddad a brisé son crayon.

LETTRE DE ABDERRAHMANE ZAKAD
À MADAME LA MINISTRE DE LA CULTURE

Abderrahmane Zakad
70, lot Saidoune – Kouba, Alger.

À Madame la ministre de la Culture
Les Anassers – Alger.

Objet : Agression sur un écrivain par son éditeur.

Les éditions Millefeuilles ont édité mon livre « Le Terroriste » avec le soutien du ministère de la Culture. Le livre est sorti en janvier 2009.

Durant toute l’année 2009, malgré plusieurs demandes tant verbales qu’écrites faites aux éditions Millefeuilles pour qu’ils exécutent les termes du contrat, je n’ai reçu aucune réponse. (Pièces jointes). Le mépris total envers un auteur.

J’ai donc décidé de demander conseil au directeur du livre du ministère de la culture. Reçu en audience et lui exposant rapidement et verbalement le sujet, monsieur le directeur du livre du ministère de la culture, m’a orienté en me disant de saisir par écrit l’ ONDA ainsi que son département.
J’ai donc saisi l’ONDA avec copie à l’éditeur.

C’est à ce moment là, et à ce moment seulement, quand l’éditeur a su que j’ai saisi l’ONDA et le Ministère, qu’il a daigné me recevoir pour me réprimander et me frapper.

Et c’est ainsi que le jeudi 4 février, en lui rendant visite suite à sa convocation, il m’accule en m’insultant et en me reprochant d’en avoir parlé à l’ONDA et au ministère.

Bastonné et avili, je me retrouve jeté dans la rue Zabana, évanoui, le visage ensanglanté, le nez cassé, pendant près d’une heure, étalé sur le trottoir jusqu’à l’arrivée des pompiers qui m’ont acheminé vers l’hôpital. (Ci-joint dossier médical).

Madame la ministre, je ne vous ajouterai pas plus, sinon que….

Quand un homme de 72 ans
Se fait mordre par plus jeune

Quand un écrivain se fait battre
Insulter et avilir par son éditeur

Quand devant tous ces écarts
Nulle réaction n’est à espérer

Il faut comprendre pourquoi
Malek Haddad à brisé son crayon
Que les intellectuels fuient

… et que tous les écrivains doutent et se morfondent.

Je vous prie, Madame la ministre, d’accepter mes respects.
Abderrahmane ZAKAD

Alger le 7 février 2010

Copie :

  • Directeur du livre
  • ONDA
  • Éditeur

DE NOMBREUX MESSAGES SONT PARVENUS AU SITE
DONT NOUS DONNONS CI-DESSOUS QUELQUES EXTRAITS

Retransmis par de nombreux amis sur Internet, le message de Abderrahmane ZAKAT est repris ci dessous :

Salut,
Jeudi à midi , je me suis fait tabassé par sid ali sekhri.

Je me suis retrouvé jeté sur le trottoir, évanoui , le visage ensanglanté, le nez cassé. Les pompiers sont venus et m’ont transporté à l’hopital. Je dois subir une intervention chirurgicale -
Les gens de la librairie Socrate sont au courant.

Que s’est-il passé ?

Mille feuille a édité mon livre " Le terroriste" -
Depuis un an , je lui écris pour qu’il me reçoive afin d’exécuter les termes du contrat d’édition. (avoir mes exemplaires + mes droits, que lui, a perçu par le ministère).
Aucune réponse , le mépris total.

Je m’adresse alors, au directeur du livre du ministère qui me recommande d’écrire à l’ONDA - Ce que j’ai fait -
L’éditeur me convoque jeudi et me reproche de m’être adressé à l’ONDA et au ministère. Bagarre, altercation , il m’engueule, me bouscule et me casse le nez et m’ensanglante le visage tout en me jetant sur le trottoir.
(Tous les documents médicaux hospitaliers sont à la disposition de quiconque - Plainte a été déposée)

Moi qui suis parti gaiement croyant percevoir de l’argent, j’ai reçu des gnons !

Voilà le visage de ceux qui décident de notre culture et des prix littéraires.

Sans haine, sans rancune et vive Nous.

Cordialement


Socialgerie a cherché à en savoir plus sur cet incroyable incident :

Témoignage et opinion d’un correspondant :

"...Dans tous les cas, le comportement de l’agresseur est à condamner énergiquement.
Abderahmane Zakkad est connu pour son patriotisme et son intégrité.
Ancien officier de l’ALN, puis de l’ANP, il vit "fièrement" et "uniquement" de sa pension de retraite.
À 73 ans, il ne rate aucune occasion pour clamer son Amour pour l’Algérie et sa Passion pour l’écriture.
Ses écrits sont un hymne pour la cause des démunis.

Le correspondant ajoute
 :
L’auteur de l’agression n’est pas à son premier mépris pour les écrivains, il y a quelques mois, il a fait subir à Noria Adel un affront public au cours d’une séance de "vente dédicace".
L’incident avait été repris à l’époque par El Watan. (il a été aussi repris sur le site "Sétif.info" qui consacre un dossier à l’affaire).

Il me fallait informer tous les patriotes qui croient aux idéaux de Justice et de Dignité Humaine ...


Un autre internaute :

Je ne connais pas du tout Sid-Ali Sakhri...

(Mais) je connais Abderahmane Zakkad depuis plus de 30 ans. Je sais que c’est un acharné, un passionné de l’Algérie et de la Culture, un amoureux du verbe.

Un fou comme nous pouvons tous si désagréablement l’être pour les autres.

Parfois, nous pouvons pousser un peu trop loin notre lourd, mais de là à provoquer des coups de poings en guise de réponse, c’est se méprendre sur notre envie de tout dire.

Et c’est pour ça que cette agression, je l’ai reçue comme ayant été commise contre moi. ...
Quelle qu’ait pu être la faute de Zakkad, rien ne peut excuser qu’il ait été tabassé.
L’éditeur s’est fait un nouvel ennemi...
Je n’irai jamais à cette librairie, moi qui me promettais d’y passer à la prochaine occasion.

Abderahmane, ton nez est cassé, ton nif est sauf.

F O.


Je te remercie de l’information et estime que tu as bien fait d’alerter sur ces moeurs préhistoriques chez des gens qu’on présume civilisés, de par leurs fonctions et leur érudition .
Je me demande si le phénomène n’est pas social plus qu’individuel. N’y aurait-il pas une catégorie de gens au comportement élitiste, au style "managérial" hautain, qui ont du dédain, voire plus, pour ceux restés proches du peuple et de la cause pour laquelle ils ont consacré leur jeunesse ?
De la sorte, ils donnent l’impression que pour eux, l’Histoire, la culture et le talent se résumeraient à une opportunité de faire du pognon ou de se faire de la publicité.

Je ne m’explique pas autrement une lamentable affaire, un faux pas que le responsable gagnerait à regretter pour mettre en harmonie comportement et compétences professionnelles.

Dans tous les cas, la hogra sous n’importe quelle forme n’a jamais eu bonne audience chez nous et je suis heureux que des organes de presse aient réagi.

Le moins qu’on puisse dire c’est que les gens souhaieraient des excuses publiques, ce qui grandirait leur auteur victime d’un moment d’égarement.



SOCIALGERIE reproduit ici des extraits de l’article de A.Nedjar, mis en ligne le 12 février 2010 par le site SETIF.INFO, sous le titre

"AGRESSION D’UN ÉCRIVAIN"

Abderahmane Zekkad, un nom bien connu dans les milieux culturels. Moudjahid, Anciens officier de l’ALN, officier de L’ANP à la retraite, ingénieur urbaniste, ayant formé des générations de techniciens civils et militaires , écrivain, connu pour être un fervent animateur dans les milieux culturels, a fait l’objet d’une agression caractérisée dont l’auteur n’est en fait que son propre ‘éditeur’ patron de la maison « Millefeuilles » . Cette agression a suscité un profond émoi dans les milieux culturels, de la peur et de la tristesse auprès de toute la communauté nationale empreinte du respect des anciens.

Pour avoir réclamé ses droits, Abderahmane Zekkad , auteur du livre ‘Le terroriste’,ouvrage soutenu par le ministère de la culture, a été lui-même sauvagement agressé et terrorisé par son ‘éditeur’. Cette agression lui a valu une incapacité de 21 jours.

Nous ne pouvons nous taire devant ces voies de faits dont a été victime un sage âgé aujourd’hui de soixante treize ans. Le coupable n’est autre qu’un personnage connu, surtout dans les milieux sportifs qui, en plus de cette agression barbare, aurait gravement offensé la communauté des écrivains, des poètes et des éditeurs.

Nous vous livrons ci après la version des faits telle que rapportée par M Abderahmane Zekad a qui nous apportons notre soutien... Vous pouvez le faire vous aussi ....

... Ci après le texte reçu de l’honorable citoyen Abderahmane Zekad :

On connaît le chemin tortueux de l’édition où l’argent fait taire la vérité, discrédite l’esthétique et dissout l’intelligence. Si un éditeur m’a agressé, tous les éditeurs ne sont pas agressifs.

J’ai écrit "Le Terroriste" paru aux éditions Millefeuilles, livre soutenu et aidé par le ministère de la Culture.

Depuis un an, j’ai demandé, j’ai écrit, j’ai supplié, j’ai insisté pour que mon éditeur me remette les 15 exemplaires de mon livre auxquels chaque auteur a droit - Pas de réponse depuis un an. Le mépris total !

Je saisis le ministère de la Culture et l’éditeur en question une dernière fois, avec copie à l’ONDA. L’éditeur a paniqué et n’a pas apprécié ma démarche. il me convoque pour le 4 février 2010. Enfin !

Je vais le voir au siège de la maison d’édition, 26, rue Khelifa Boukhalfa qui se trouve être aussi sa librairie. Comme il était absent, une vendeuse l’appelle au téléphone et me dit : il vous attend au café "L’île Lettrée". Après qu’elle lui a téléphoné, la vendeuse me dit : il vous attend dans son café. Je ne savais même pas où c’était. Je trouve le café, rue Zabana. Café plein de monde, l’éditeur me fait entrer, me demande de m’asseoir. Je dis, non merci, n’ayant pas l’habitude d’entrer dans les cafés. Il me dit "on va discuter du contrat". Je réponds "je ne parle pas du contrat dans un café, on n’est pas à l’aise". Il s’énerve et il m’emmène dans un réduit qui n’est autre que la cuisine du café. Odeur d’eau grasse, vaisselle et pâtisserie alignées, un gamin lavait des verres. L’éditeur ferme la porte et me fait face. On se retrouve ventre contre ventre, vue l’étroitesse du lieu. Il me dit : " ici ça va". — "Non, ça ne va pas. Ce n’est pas dans une cuisine que je vais parler du contrat et de mon ouvrage".

Colère, les voix montent, les bras parlent, puis visage contre visage, sueur, cris, altercation, je ne sais plus ce qui s’était passé. Evanoui, je me retrouve à l’hôpital transporté par les pompiers. Je dois subir une intervention chirurgicale et le médecin légiste m’a établi un certificat de 21 jours avec IPP.

Voilà, c’est terminé.

Le reste est affaire du juge et j’ai confiance en la justice de mon pays.

On peut se demander pourquoi cela est arrivé ?

J’étais convoqué par l’éditeur. Je n’avais aucune crainte ni velléité : mon contrat a été signé, le contenu est clair, le ministère est accessible, l’ONDA disponible, la justice compétente.

De mon point de vue, le problème est le suivant : l’incessant mépris de l’éditeur envers l’auteur. Dans le domaine de l’édition, on relève un conflit dû à l’incompréhension des rôles, à l’inégalité des pouvoirs et à un manque de clarté des intérêts de chacun.

L’auteur parle d’œuvre, de beauté du texte, de couverture, de délai.

L’éditeur parle de quantité de livres, d’argent, de pourcentage, de distribution, de quota, de TVA.

L’auteur et l’éditeur ne sont pas toujours sur le même plan ; le premier est dans l’esthétique, le second dans l’équilibre financier.

Tout le problème est dans cette relation-là. Nous manquons de professionnalisme bienséant dans l’exécution des règles normales qu’exige le domaine du Livre.

Je ne saisirai pas la presse, mon pays va déjà mal, et je ne veux pas que le secteur de la Culture soit entaché.

En plus les éditeurs sérieux (Barzakh, Apic, Dalimen, et d’autres) risquent d’être assimilés à cet éditeur qui se livre à des voies de fait sur son auteur.

Nombreux sont les anomalies et les contentieux qui ont eu lieu et que les auteurs et les éditeurs n’ont pas fait connaître. Tout est souterrain dans l’édition (livre, musique, art,...).

Je souhaite que ce regrettable incident servira à assainir notre champ Culturel. Le minimum à envisager, c’est la création d’un syndicat représentatif fort ou d’un Ordre des éditeurs qui promulguerait des normes, une charte de bonne conduite et de respect des auteurs. Quant à l’Union des Ecrivains, elle ferait œuvre utile en se manifestant ne serait-ce que pour faire appliquer la pédagogie des bonnes manières.

En attendant, je n’écrirai plus, hélas ! Vous ne m’entendrez plus. Je ne serai plus avec vous.

"Quand elle n’a plus de poètes, la tribu disparaît"

Cordialement,

Abderrahmane Zakad (Alger le 8.02.2010)

A. Nedjar, Sétif Info

Pour lire l’article en entier, et aussi avoir accès au forum sur SETIF.INFO, cliquer ici :

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